Pistes histoire des arts

Cinérama
Pistes pédagogiques
FRAC Auvergne, du 01mars au 01juin 2014
Programme Histoire des arts
Primaire : Cycle 3 :
* Le XXème siècle et notre époque.
- Des œuvres cinématographiques (dont des oeuvres
illustrant les différentes périodes historiques).
Collège :
Thématique « Arts, ruptures, continuités »
Cette thématique permet d’aborder les effets de
reprises entre les arts et dans les œuvres d’art.
Lycée : 1. Champ anthropologique :
Thématique « Arts, réalités, imaginaires »
* L’art et l’imaginaire : inventions artistiques
(transpositions et récits de rêves, de cauchemars,
créatures, personnages et motifs fictifs, univers
légendaires, fantastiques mythologiques, fabuleux, etc.)
Œuvres
Métropolis
17dessins
Prolongements
Les 17 dessins de marc Bauer présents dans cette salle sont directement
inspirés du film de Fritz Lang Metropolis. Tourné en 1927, durant la
République de Weimar, c’est un film de science fiction expressionniste. Le
synopsis : L’industriel Joh Fredersen règne sur Metropolis. Son fils Freder
s’éprend de Maria, une jeune femme qui défend les enfants d’ouvriers.
Parti à sa recherche, Freder est témoin d’une explosion dans la grande
salle des machines de la ville. Il se rend compte que le luxe de la haute
société repose sur l’exploitation du prolétariat. Dans les catacombes
situées sous la ville ouvrière, Freder retrouve enfin Maria. Joh Fredersen,
qui a entendu parler de l’influence de Maria sur ces ouvriers, découvre les
expériences de l’inventeur Rotwang qui a créé une femme-machine. Il
ordonne à Rotwang de donner le visage de Maria au robot afin de
l’envoyer dans la ville souterraine et de semer la discorde chez les
ouvriers. Ceux-ci entrent en révolte et provoquent l’inondation de la ville
ouvrière...
L’auteur Fritz Lang sera approché par Goebbels pour devenir le cinéaste
officiel du parti nazi, mais il préférera s’expatrier aux USA où il tournera
d’autres chefs-d’œuvre.
Avec ce film il n’inaugure pas véritablement le cinéma de science fiction
puisqu’on a coutume de considérer que c’est Georges Méliès qui, avec le
voyage dans la lune, en est l’inventeur. Il réitère l’expérience de ce genre
cinématographique l’année suivante avec La femme sur la lune.
Le cinéma expressionniste, comme toute forme d’expression artistique de
ce mouvement artistique, opte pour une affirmation de la subjectivité au
détriment de toute forme de réalisme, ou de naturalisme. « A l'écran, la
dimension angoissante du mouvement se manifeste par une distorsion de
la forme. L'espace n'est plus un cadre tangible ou l'action se déroule : il est
1
une représentation de l'inconscient
et de l'esprit torturé des personnages.
Tournage de Metropolis
Lignes obliques et angles aigus dessinent
des lieux tortueux, biscornus. Les perspectives faussées, sans profondeur,
se heurtent aux décors, qui sont
souvent des toiles peintes, dont la facticité est mise en avant. Le thème du
double, récurrent, se matérialise par des ombres maléfiques se profilant
dans l'espace, sur les décors. Le contraste entre le noir et le blanc est
frappant, accentué par une dramaturgie de la lumière très contrastée. Les
cercles et les spirales se confrontent aux angles aigus et aux obliques. Le
jeu des acteurs est excessif : leur gestuelle est très prononcée, ce qui leur
donne une attitude mécanique ou étrangement somnambulique. Toutes
les composantes du cinéma concourent à recréer une ambiance pesante
et angoissée. » (Source cinémathèque de Toulouse) Nosferatu le vampire
de Murnau est également un film expressionniste (Cf ci-dessous
l’Architecte)
Etage
Primaire :
* Le XXème siècle et notre époque.
- Des œuvres cinématographiques (dont des oeuvres
illustrant les différentes périodes historiques).
Collège :
Thématique « Arts, Etats et pouvoir »
* L’œuvre d’art et la mémoire : inscription dans l’histoire
collective (témoignages, récits, etc.).
Lycée : 2. Champ historique et social :
« Arts, mémoires, témoignages, engagements »
Etage
Roman Odessa
Etage
Dans cette salle du premier étage sont rassemblés des dessins sous le titre
Roman Odessa. Cette ville située sur la mer Noire en Ukraine, est aussi
appelée « Marseille d’Ukraine » en raison de son atmosphère
méditerranéenne et de l’influence française au XIXème siècle. Elle fut le
théâtre de conflits lors de la révolution de 1905. Ces évènements seront
immortalisés par le film d’Eisenstein Le Cuirassier Potemkine. Parmi les
scènes de ce film, la plus célèbre est celle qui se déroule dans les escaliers
monumentaux menant au port, longs de 142m. Dans cette, séquence qui
parait interminable, on voit un landau dévaler les escaliers. . Le montage
joue un rôle prépondérant dans ce film. Les gros plans sur les visages
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* L’art et l’histoire : Les figures d’artistes témoins et
engagés (œuvres, destins).
Monument
expressifs succèdent aux travellings , le travelling avant dans l’escalier est
révolutionnaire à l’époque. «Il s’agit de réaliser une série d’images
composées de telle sorte qu’elles provoquent un mouvement affectif, qui
éveille à son tour une série d’idées. Le mouvement va de l’image au
sentiment, du sentiment à la thèse », déclare Eisenstein lors d’une
conférence donnée à la Sorbonne le 17 février 1930.
(http://www2.cndp.fr/TICE/teledoc/mire/teledoc_potemkine.pdf)
L’un des dessins de la série Roman Odessa reprend la vision de cet
escalier dans une image qui évoque une photo souvenir, et un autre est le
portrait de Sergei M. Eisenstein. Pour la série Monument les dessins
reprennent des scènes du film dans lesquelles dominent des vues de
canons ou de militaires descendant les escaliers.
Un des dessins de Roman Odessa s’inspire explicitement du Laocoon.
Cette œuvre est particulièrement importante dans l’histoire de l’art. C’est
un marbre de l’antiquité découvert le 14 janvier 1506, non loin de la
Domus Aurea De Néron qui était située sur la colline de l’Esquilin près du
Laocoon et ses fils – groupe en marbre venant de l’atelier
d’Hagesandros, Athénadore et Polydore de Rhodes,
sculpté vers 25 av. J.-C. – Rome, Musée du Vatican
The achitect
film
Colisée. Rapidement cette œuvre suscita
l’admiration et la convoitise ; mais c’est le Pape
Jules II qui l’acquière et la place au palais du
Belvédère au Vatican. Des moulages seront
réalisés. On retrouve dans cette œuvre tout le
pathos qui caractérise la sculpture grecque de la période hellénistique.
Laocoon est un personnage mythologique protagoniste de l’épisode de la
prise de Troie par les grecques.
« c’est l’histoire d’un garçon qui, saisi de terreur durant la projection du
film Nosferatu le vampire, a une vision de son futur.
F.W. Murnau présenta son film Nosferatu le vampire en 1923 à Berlin. Ce
film est perçu comme une prémonition de l’avènement du nazisme en
Allemagne.
Murnau se tua dans un accident de voiture en Californie, au Nouveau
Monde en 1931 »
Ces quelques lignes qui apparaissent au début du film, alors que la camera
fait un travelling avant dans un paysage montagneux, sont les seules
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indications qui nous permettent de situer chronologiquement l’action.
Mais la narration n’est pas linéaire sauf peut-être pour l’épilogue qui se
situe clairement en 1931.
Le film de F.W. Murnau qui est le point de départ, apparaît dans le storyboard avec l’évocation du château d’Orava en Slovaquie où furent
tournées les scènes du château du Comte d’Orlok (alias Nosferatu).
Dans le film, dès les premières images, la camera frôle un château juché
sur un rocher qui n’est autre que le Kehlsteinhaus construit dans les Alpes
Bavaroises en 1937 afin de servir de centre de conférence pour le parti
National Socialiste.
A la fin du film un autre élément architectural apparaît, dans lequel les
deux jeunes garçons déambulent. Il s’agit de la Volkshalle, construction
emblématique de Germania (nom donné par les nazis au nouveau Berlin).
Ce bâtiment pharaonique haut de 320m, devait pouvoir recevoir 150000 à
180000 visiteurs. Imaginé tout d’abord par Hitler des 1925 il est l’œuvre
de l’architecte officiel du pouvoir Albert Speer. Cette « halle du peuple »
devait matérialiser l’esprit communautaire dans une finalité idéologique
dans cette nouvelle capitale du pouvoir nazi. Ce type de projets
architecturaux grandioses est caractéristique des pouvoirs autoritaires, le
palais de Ceaucescu à Bucarest en Roumanie en est un bel exemple.
Le projet de Speer trouve des similitudes avec le projet de Cénotaphe à
Newton imaginé par l’architecte Etienne-louis Boullée. Il réalise des
projets utopiques et « produit des visions imagées d'une grande capitale
moderne, à la fois critique du Paris de son temps et promesse
d'infrastructures
bénéfiques
pour
la
société. »
(http://expositions.bnf.fr/boullee/index.htm)
Etienne louis
Boullée 17281799- Cénotaphe
de Newton
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Primaire :
* Le XXème siècle et notre époque.
- Des œuvres cinématographiques (dont des œuvres
illustrant les différentes périodes historiques).
Collège :
Thématique « Arts, ruptures, continuités »
* L’œuvre d’art et le dialogue des arts : citations et
références d’une œuvre à l’autre
Lycée : 2. Champ historique et social : « Arts et
idéologies » ; « Arts, mémoires, témoignages,
engagements ».
4. Champ esthétique : « Arts, goût, esthétiques »
Sàlo
Les quatre portraits présents ici font référence au film de Pier Paolo
Pasolini réalisé en 1976, Salo, ou les 120 journées de Sodome. Ces
personnages sont ceux qui, dans ce film, représentent les quatre
pouvoirs : le Duc, l’Evêque, le Juge et le Président. C'est-à-dire la
monarchie, la religion, la justice et la politique. L’action se déroule en
1943, dans la ville de Salo, près du lac de Garde en Italie, où les nazis
avaient installé Mussolini pour instaurer une république fasciste fantoche :
la République Sociale Italienne.
Au travers de l’asservissement de 18 jeunes gens, 9 garçons et 9 filles, le
film traite de la toute puissance, de la mise à disposition d’autrui allant
jusqu'à la torture et la mort. Les quatre notables assistés de prostituées
entre autre, soumettent les jeunes gens à tous leurs fantasmes.
Pasolini dénonce la sexualité comme marchandise dans la société
bourgeoise.
Il s’inspire du livre de Sade Les 120 journées de Sodome et Gomorrhe, dans
le titre mais aussi dans le découpage en quatre cercles infernaux (comme
dans l’œuvre de Dante la Divine Comédie) le vestibule de l'enfer, cercle
des passions, cercle de la merde, cercle du sang.
Primaire :
* Le XXème siècle et notre époque.
- Des œuvres cinématographiques (dont des oeuvres
illustrant les différentes périodes historiques).
Collège :
Thématique « Arts, ruptures, continuités »
* L’œuvre d’art et le dialogue des arts : citations et
références d’une œuvre à l’autre
Lycée : 1. Champ anthropologique : « Arts, réalités,
imaginaires »
* L’art et l’imaginaire : mondes utopiques (sociétés et
cités idéales, etc.)
Planet of the Apes
Ces dessins reprennent quelques images du film La planète des singes film
réalisé en 1968. Celui-ci fut tiré du roman de science-fiction de Pierre
Boulle. Il imagine qu’un petit groupe d’hommes qui explore une planète
lointaine, similaire à la terre, où ce sont les grands singes qui dominent
alors que l’espèce humaine est réduite à l’état d’animal. Directement
inspiré des thèses de Charles Darwin, par une évolution inversée, cette
histoire lui a été inspirée en visitant un zoo : « Je pense que c'était lors
d'une visite au zoo, en observant les gorilles. J'étais impressionné par leurs
expressions quasi-humaines. Cela m'amena à imaginer ce que donnerait
une relation homme/singe. » déclare l’auteur.
(http://lci.tf1.fr/cinema/news/interview-pierre-boulle-5002147.html)
L’action se déroule en 3978.
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Primaire :
* Le XXème siècle et notre époque.
- Des œuvres cinématographiques (dont des oeuvres
illustrant les différentes périodes historiques).
Collège :
Thématique « Arts, ruptures, continuités »
Cette thématique permet d’aborder les effets de
reprises entre les arts et dans les œuvres d’art.
Thématique « Arts, techniques, expressions »
Cette thématique permet d’aborder les œuvres d’art
comme support de connaissance, d’invention,
d’expression en relation avec le monde technique.
Lycée : 1. Champ anthropologique : « Arts, corps,
expressions »
* Le corps, l’âme et la vie : expression des émotions, des
caractères et des états
3. CHAMP SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE :
« Arts, sciences et techniques »
* L’art et les innovations scientifiques et techniques
Z1, 1936 (0,176kB memory) Crayon sur papier - 213x303 cm 2013 - Courtesy Freymond-Guth
Fine Arts,
Zürich
Melancholia I - 2013 - Tapisserie 350x300 cm - Collection Cité
Internationale de la Tapisserie
d’Aubusson
Dans cette salle, la mise face à face de deux œuvres est une façon
singulière d’en suggérer une troisième : 2001 Odyssée de l’espace. Dans
les premières minutes du film de Stanley Kubrick on voit comment la
maîtrise de l’outil donne le pouvoir jusqu'à ce que, par un raccourci
saisissant, ce soit la machine qui prenne le pouvoir.
Mélancholia est une forme d’allégorie de la connaissance. On y retrouve
un grand nombre d’éléments :
Le polyèdre symbolise la pierre philosophale celle la même qui concentre
toutes les connaissances et en face il y a l’ordinateur, le premier conçu par
le mathématicien Alan Turing. Ce dernier est aussi celui qui a inspiré Steve
Jobs et Steve Vozniack lorsqu’ils ont choisi la pomme croquée comme
emblème de leur entreprise Apple. Le mathématicien s’est en effet suicidé
en mangeant une pomme empoisonnée de la variété macintosh enduite
de cyanure, en référence à Blanche Neige (il verra plusieurs fois le film de
Walt Disney sorti en 1937).
Melancholia I est directement inspiré de la
gravure que Dürer réalisa en 1514. Cette
œuvre énigmatique représente un ange
tenant un compas, Il personnifie la
mélancolie mais aussi la géométrie. Il est
entouré de divers outils symbolisant le
travail de la pierre (maçon, tailleur de
pierre) et celui du bois (charpentier).
Derrière lui, assis sur le tambour d’une
colonne, un putto semble absorbé par un
travail d’écriture. A gauche, un lévrier est
couché au sol, animal que l’on retrouve
également dans la Divine Comédie de
Albrecht Dürer
Dante sous le nom italien de veltro, animal
Melancholia I– 1514 – gravure
qui se repaît de «vertus de sagesse et
sur cuivre – 23,9x16,8
d’amour ». Au dessous et au dessus, une
sphère et surtout un polyèdre dit sphérique puisque chacun de ses
sommets est à égale distance d’un centre. Ce rapprochement entre ces
deux figures évoquerait la quadrature du cercle.
Dans la partie supérieure, de gauche à droite apparaissent un paysage
avec une chauve-souris tenant un phylactère avec le titre, une échelle une
balance, un sablier, une cloche. Ces trois derniers éléments sont à
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l’équilibre, les deux bulbes du sablier également remplis, et au dessus le
gnomon du cadran solaire ne projette aucune ombre. Un carré magique
dont la valeur est 34. Cette figure est empruntée à l’ésotérisme juif et
islamique transmise par des confréries chrétiennes du temps de Dürer. Ici
cette somme de 34 est obtenue par la somme des colonnes horizontales,
verticales ou diagonales.
La mélancolie est un trouble de l’humeur. Le mot emprunté au latin
melancholia signifie, étymologiquement, bile noire. Cela renvoie à la
théorie des humeurs d’Hippocrate se décomposant en sang, lymphe bile
jaune et bile noire.
La lumière semble avoir deux sources dans cette gravure l’une, non visible,
venant de la droite, la seconde étant le soleil figuré dans le paysage.
A noter également que ce thème a aussi inspiré Victor Hugo dans un
poème éponyme, Verlaine dans ses Poèmes Saturniens ainsi que le film de
Lars von Trier en 2011. Le peintre Adami réalisé en 2004 une œuvre
intitulée Malinconia / Tèma e Variazioni ( Mémancolie / Thème et
variation)reprenant le thème de la figure prostrée évoquant cet état
d’âme.
.Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le vendredi de 13h à 16h tel : 04 73 90 50 00 [email protected]
Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire !
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