Tout dépend du facteur de chute.

Transcription

Tout dépend du facteur de chute.
Facteur de Chute et Force Choc
Le danger ne vient pas de la chute elle-même mais de sa
force. Vous pouvez tomber de 10 mètres et assurer une
réception sans aucun problème, alors qu’une chute de 2
mètres peut s’avérer plus dangereuse :
Tout dépend du facteur de chute.
C’est le moment de faire un peu de physique : quand un corps
chute, il accumule de l’énergie. Plus la chute est longue... plus
il y a d’énergie en jeu. Quand la chute se termine, cette force
accumulée ( force de choc ) se répartie entre tous les éléments
de la chaîne d’assurance (baudrier - dégaines - point de
renvoi....) et bien sûr vous ! le grimpeur.
Plus il y a d’éléments entre vous et votre second, plus
l’énergie est démultipliée.
C’est pourquoi la gravité de la chute n’est pas essentiellement
due à sa longueur mais à sa force, c’est à dire au rapport entre
celle ci et la longeur de corde déployée pour l’amortir.
Soit Lc = la longueur de la chute et L : la longueur de corde
déployée entre vous et votre second, le facteur de chute =
Lc/L
Plus le résultat est proche de 2, plus la chute est dangereuse.
Dangereuse pour le matériel qui risque de lâcher s’il est
soumis à plusieurs « facteur 2 » mais surtout pour vous : Le
choc risque d’être violent
Le facteur de chute peut même être supérieur à 2. C’est notamment le cas de ces inconscients qui pratiquent la
via ferrata avec une longe statique sans être encordés. Le risque de voir éclater le baudrier ou le mousqueton de
sécurité est largement décuplé (le nombre d’accidents de ce type est déjà impressionnant). En effet, la longueur
de la chute entre deux points peut être de 10 mètres alors que la longe mesure en général 1m50 : soit un facteur
chute de 10/1,5 = 6,66, peu de chance d’en sortir indemne. C’est pourquoi pour la via ferrata des amortisseurs
de chute ont été développés afin de réduire le force la chute.
Comprendre l’impact du
facteur chute vous
permettra d’appréhender
au mieux les risques
encourus selon la
situation dans laquelle
vous vous trouvez.
Par exemple : Au départ
du relais vous vous
apercevez que par un
caprice de l’ouvreur le
premier point de renvoi
est situé à plus de 5
mètres du relais... que
diable, vous partez quand
même.
Manque de chance (et
parce que c’est l’exemple
!) vous chutez alors que
vous alliez
mousquetonner votre
dégaine.
La situation : Longeur de corde entre le relais et vous : 5
mètres.
Longueur de votre chute au maximum : 10 mètres ,
vos 5 mètres durement conquis + les 5 de corde déployée
(tout cela sans compter l’étirement de la corde).
Votre facteur chute : 10 / 5 = 2 !
Risque Maximum.
Dans le cas où votre second ne lâche pas la corde sous le
choc, ne se brûle les mains ou ne soit projeté contre la paroi,
vous allez franchement recevoir ! ! ! ! !
Comment l’éviter
Placer un point de renvoi juste au
dessus du relais. Par exemple à 2m50.
Résultat votre longueur de corde
déployée est toujours de 5 mètres
mais si vous ne chutez à 2,50 m au
dessus de la dégaine, vote facteur est
de 2,5 / 5 = 0,5.
Le point de renvoi absorbe une partie
de la force de chute. S’il n’existe pas,
le point de renvoi peut être ajouté
(coinceurs....) ou alors il faut bien
prévoir le coup et placer la première
dégaine de la seconde longueur alors
que vous êtes encore dans la première
longueur et ensuite redescendre en
moulinette jusqu’au relais.
Tout ceci est un peu alarmiste mais
mieux vaut prévenir que guérir... et un
tiens vaut mieux que deux tu l’auras
et pourquoi pas pierre qui roule
n’amasse pas mousse ?
Le facteur de chute
Le facteur de chute théorique
Ce rapport entre la hauteur de chute et la longueur de corde disponible est appelé le facteur
chute. Le grimpeur devra veiller à réduire le facteur de chute.
Implications du facteur de chute
On rencontre un risque de chute en facteur 2 lors d'un relais en paroi.
Pour éviter les conséquences néfastes d'une chute en facteur 2, mieux vaut :
•
•
2 points d'ancrage :
1er avantage : séparer les fonctions pour plus de clarté et moins de possibilités d'erreur.
2ème avantage : si un ancrage ou le mousqueton casse, il reste un point.
2 points d'ancrage résistant chacun à 2500 kgf :
utiliser directement les ancrages et non les chaînes ou les maillons dont la résistance
n'est pas connue.
Pour éviter une chute avec un facteur 2 :
•
•
•
•
•
quand vous équipez, ne réalisez jamais un relais immédiatement sous un passage
difficile ;
placez un ancrage très vite au-dessus du relais (même si c'est très facile) ;
dans une voie équipée, quand vous arrivez à un relais qui est dominé par un pas
difficile, réalisez ce passage en fin de longueur, mousquetonnez l'ancrage suivant puis
redescendez faire votre relais ;
dans une voie équipée, quand vous butez dans un pas à 30 m du relais précédent et que
votre coéquipier veut tenter sa chance, ne faites pas relais juste sous le passage
difficile mais descendez deux ou trois points d'ancrage plus bas ;
et surtout, assurez d'une manière dynamique en veillant au risque de retour au sol ou
sur terrasse.
Le facteur chute efficace
Le frottement de la corde sur les mousquetons a pour effet de diminuer la longueur de corde
efficace pour l'absorption du choc, et par conséquent d'augmenter le facteur de chute
théorique.
Concrètement nous aurons un facteur chute réel qui ne sera pratiquement jamais inférieur à :
0,5.
Cas particulier : la via -ferrata
Dans le cas d'une progression individuelle donc en assurant sa sécurité par utilisation d'une
longe, le facteur chute dépasse le facteur 2.
Il est impératif d'utiliser un absorbeur de chute et un assurage traditionnel avec corde
Force Choc

Documents pareils