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ed virus des hépatites diagnostic et suivi biologique
Module de Base 3
Microbiologie
Hépatites Virales – Diagnostic et suivi biologique des hépatites virales.
ED VIRUS DES HÉPATITES
DIAGNOSTIC ET SUIVI BIOLOGIQUE DES HÉPATITES VIRALES
Dr. M . SEGONDY .
Objectifs
1. Connaître les virus responsables d’hépatites virales, leur épidémiologie, l’histoire
naturelle des infections qu’ils provoquent, les thérapeutiques antivirales et les
vaccinations existantes
2. Connaître pour chaque virus des hépatites les marqueurs virologiques et sérologiques
permettant de faire le diagnostic de l’infection et de suivre son évolution (hépatites
chroniques)
3. Savoir interpréter les résultats des examens virologiques et sérologiques en termes de
diagnostic, évolution, attitude et suivi thérapeutique
Plan de cours
I. LES VIRUS ...........................................................................................................................2
I-1 Les virus de l'hépatite A (HAV).................................................................................................. 2
I-2 Les virus de l'hépatite B (HBV).................................................................................................. 2
I-3 Les virus de l'hépatite D (virus Delta, HDV) ............................................................................. 4
I-4 Les virus de l'hépatite C (HCV).................................................................................................. 4
I-5 Les virus de l'hépatite E (HEV) .................................................................................................. 6
II. ÉPIDÉMIOLOGIE.................................................................................................................6
II-1 Hépatites A et E.......................................................................................................................... 6
II-2 Hépatites B et Delta ................................................................................................................... 7
II-3 Hépatite C.................................................................................................................................... 7
III. ÉVOLUTION CLINIQUE .....................................................................................................8
III-1 Hépatite A................................................................................................................................... 8
III-2 Hépatite E................................................................................................................................... 8
III-3 Hépatite B................................................................................................................................... 8
III-4 Hépatite Delta .......................................................................................................................... 10
III-5 Hépatite C................................................................................................................................. 10
IV. DIAGNOSTIC VIROLOGIQUE .........................................................................................11
IV-1 Hépatites A et E ...................................................................................................................... 11
IV-2 Hépatite B ................................................................................................................................ 11
IV-3 Hépatite Delta.......................................................................................................................... 13
IV-4 Hépatite C ................................................................................................................................ 14
V. TRAITEMENT ANTIVIRAL................................................................................................15
V-1 Hépatite B ................................................................................................................................. 15
V-2 Hépatite Delta........................................................................................................................... 15
V-3 Hépatite C ................................................................................................................................. 15
V-4 Cas particulier des co-infections avec le VIH ....................................................................... 16
VI. PRÉVENTION...................................................................................................................17
VII. RÉFÈRENCES ................................................................................................................17
Novembre 2005
M. Secondy
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Hépatites Virales – Diagnostic et suivi biologique des hépatites virales.
I- Les virus
Cinq virus sont des agents spécifiques d'hépatites. Il s'agit des virus de l'hépatite A, de l'hépatite B et
de l'hépatite Delta (ou hépatite D), de l'hépatite C et de l'hépatite E.
Les virus des hépatites F et G, ainsi que le TTV (transfusion transmitted virus) ou le virus SEN (SENV)
décrits plus récemment ne semblent pas, en fait, pouvoir être considérés comme des agents
spécifiquement responsables d'hépatites virales.
D'autres virus peuvent accessoirement être responsables d'hépatites : ce sont essentiellement le
cytomégalovirus (CMV) ou le virus Epstein-Barr (EBV), plus exceptionnellement le virus herpes
simplex (HSV) des entérovirus (ECHOvirus). Le virus de la fièvre jaune est également à prendre en
compte dans les pays où se rencontre cette maladie (hépatonéphrite).
I-1. Virus de l'hépatite A (HAV)
Famille des Picornaviridæ, genre hepatovirus.
Virus à ARN monocaténaire. La capside isosahédrique d'environ 30 nm de diamètre comporte 32
capsomères constitués par l'assemblage de 4 protéines de structure (VP1, VP2, VP3, VP4). Le virus,
non enveloppé est trés résistant dans le milieu extérieur. Le cycle de réplication du virus est identique
à celui des autres virus de la famille des Picornaviridæ. Chez l'homme le virus se multiplie dans les
hépatocytes. La multiplication in vitro sur cultures cellulaires est très difficile à obtenir.
I-2. Virus de l'hépatite B (HBV)
Famille des Hépadnaviridæ.
I-2.1. Génome
ADN circulaire partiellement bicaténaire, 3200 paires de base. Code pour quatre gènes :
S (régions préS1, préS2, S) protéines d'enveloppe (antigène HBs)
C (régions pré-C et C)
protéines de core (antigènes HBc et HBe)
P
ADNpolymérase
X transactivateur
En fonction de la séquence nucléotidique du virus, on distingue 8 génotypes viraux : A à H.
I-2.2. Protéines
I-2.2.1. Protéines d'enveloppe
- Petite protéine (24 kDa) : codée par la région S. Représente la protéine majeure (80%) : environ
200 molécules par virion.
- Protéine moyenne (34 kDa : codée par préS2+S. La moins abondante : environ 20 molécules par
virion.
- Grande protéine (39 kDa): codée par préS1+préS2+S.
Ces protéines sont présentes sous forme glycosylée ou non glycosylée. La partie codée par la région
préS1 est impliquée dans la fixation et la pénétration du virion au niveau de l'hépatocyte.
I-2.2.2. Protéines du core
- Protéine HBc (22 kDa): codée par la région C. Sous forme polymérisée, elle constitue la capside
virale.
- Protéine HBe (15,5 kDa) : codée par la région pré-C et une partie de la région C. Non polymérisée,
cette protéine n'est pas constitutive de la particule virale mais elle est excrétée sous forme soluble par
la cellule au cours de la réplication virale.
I-2.2.3. ADN polymérase
82 kDa. permet la réplication du DNA viral et possède également une activité reverse transcriptase.
I-2.2.4. Protéine X
Protéine non constitutive, elle joue un rôle de régulation dans la réplication virale. Elle exerce une
activité transactivatrice sur les gènes viraux et des gènes cellulaires.
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Organisation génomique du virus de l'hépatite B
Source: www.molecular-virologogy.uni-hd.de/en/hbv/hbv.htm
I-2.3. Particules virales
Les virions complets sont constitués par le génome viral enfermé dans la capside (core), elle même
recouverte par l'enveloppe. Ces virions (particule de Dane) ont un diamètre de 42 nm. Bien
qu'enveloppé, HBV est un virus résistant dans le milieu extérieur et dans les produits contaminés. Il
n'est pas inactivé par un certain nombre d'antiseptiques. Il est cependant inactivé par l'eau de Javel et
le glutaraldéhyde.
Dans le sang des sujets infectés, à côté des virions complets qui sont infectieux, on trouve  en
proportion largement prédominante  des particules constituées uniquement par de l'enveloppe
virale synthétisée en excès. Ces particules incomplètes de forme sphérique ou tubulaire et d'un
diamètre de 22 nm ne sont pas infectieuses.
Particules virales en microscopie électronique :
Source: www.molecular-virology.uni-hd.de/en/hbv/hbv.htm
Structure du virus de l’hépatite B :
Source: www. medscape.com
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I-2.4. Propriétés antigéniques
Les protéines constitutives du virion (HBs, HBc) ou sécrétées (Hbe) sont antigéniques et induisent
chez les sujets infectés l'apparition d'anticorps spécifiques : anticorps anti-HBs, anti-HBc, anti-HBe.
I-2.5. Réplication virale
HBV est un virus strictement humain. Il se multiplie dans les hépatocytes. Il ne se réplique pas in vitro
dans les cultures cellulaires.
Cycle de réplication du virus de l’hépatite B
HBc
Synthèse
protéines
Après pénétration de la capside dans le cytoplasme de l’hépatocyte, l’ADN génomique bicaténaire et
circulaire migre sous forme super enroulée dans le noyau. L’ADN viral est transcrit en ARN. Un ARN
de 3,6 Kb représentant le transcrit de la totalité du génome est intégré dans les capsides néoformées
(HBc). Dans la capside, cet ARN prégénomique est transcrit en ADN par la polymérase virale qui
possède une activité transcriptase inverse.
I-3. Virus de l'hépatite D (virus Delta, HDV)
C'est un virus défectif qui ne peut se multiplier qu'en présence du virus de l'HBV. C'est le plus petit
virus connu chez l'homme; il s'apparente aux viroïdes des plantes. Il n'est pas classé sur le plan
taxonomique.
Le génome viral est constitué par un ARN monocaténaire circulaire de1680 nucléotides. Ce génome
code pour 2 polypeptides (24 et 27 kDa) associés à l'ARN. Ces 2 polypeptides représentent l'antigène
Delta. Le virus Delta utilise comme enveloppe l'enveloppe de l'HBV qui est nécessaire au pouvoir
infectieux. Toutefois, dans l'hépatocyte, la réplication de l'HDV est indépendante de celle de l'HBV.
I-4. Virus de l'hépatite C (HCV)
Découvert en 1989 grâce aux techniques de génie génétique.
Famille des Flaviviridae, genre Hepacivirus.
Génome : ARN monocaténaire d'environ 10 000 nucléotides.
Virions d'environ 60 nm de diamètre. Capside icosahédrique. Présence d'une enveloppe.
Virus non cultivable in vitro.
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Au cours de la réplication virale, le génome viral se comporte directement comme un ARN messager.
Cet ARN est traduit en une polyprotéine unique qui est ensuite clivé par des protéases (virales ou
cellulaires) pour donner naissance aux différentes protéines virales structurales ou non structurales.
Les protéines structurales sont constituées par la protéine de capside C et les deux glycoprotéines
d'enveloppe E1 et E2.
Les protéines non structurales sont des protéines enzymatiques intervenant dans le cycle de
réplication: protéases, hélicase, ARN polymérase...
L'HCV présente une très importante variabilité génétique. En fonction des séquences nucléotidiques,
HCV a été subdivisé en génotypes eux-mêmes subdivisés en sous-types. Ces différents sous-types
ont une répartition géographique et épidémiologique (transfusés, toxicomanes) différente. En France,
le sous-type 1b est de loin le plus fréquent (≈ 50%), il est surtout lié à la contamination
transfusionnelle. Les sous-types 1a et 3a, retrouvés assez fréquemment, sont liés à la toxicomanie.
Les génotypes 2 et 4 sont plus rares (≈ 5%).
Sous types de HCV :
Structure du génome de l'HCV et protéines synthétisées :
Région 5’ non
codante
Région 3’ non
codante
Région Structurale
C
E1
Région Non Structurale
E2
NS2
NS3
NS4
NS5
Traduction
Précurseur polyprotéique
Capside
Enveloppe
E1
E2
Protéase Protéase
Hélicase
Kinases
ARN Pol
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Répartition géographique des différents sous-types d’HCV
Source: http://hcv.lanl.gov
I-5 Virus de l'hépatite E (HEV)
Petit virus (environ30 nm de diamètre) à ARN. Non enveloppé mais cependant relativement fragile
dans le milieu extérieur.
Considéré au départ comme un membre de la famille des Caliciviridæ, il est maintenant classé à part.
Des virus très proches sinon identiques au HEV ont été identifiés chez le porc.
II- Épidémiologie
II-1. Hépatites A et E
Les virus des hépatites A et E sont transmis par voie digestive (eau, aliments contaminés). Ces virus
sont éliminés dans les selles. Leur transmission est liée à l'hygiène fécale.
L'hépatite A sévit sous mode endémique. On distingue des régions de haute endémie où l'infection
survient au cours de l'enfance chez la quasi-totalité de la population (Afrique, Asie du Sud-Est,
Amérique Latine) et des régions de faible endémie ou, en raison des conditions d'hygiène le virus ne
circule plus dans la population (Europe de l'Ouest, Amérique du Nord, Japon, Australie...). Les risques
de contamination au cours de voyage dans les zones de haute endémie sont élevés. Une situation
intermédiaire s'observe dans les pays ou l'hygiène a progressé plus récemment : Chine, pays
méditerranéens...
Le virus de l'hépatite E sévit sous formes d'épidémies espacées dans le temps dans les pays à
hygiène collective insuffisante (Inde, Asie du Sud-est, Afrique, Mexique). Des données récentes
suggèrent que les épidémies humaines d’hépatite E pourraient être d’origine porcine. Les rats
pourraient également être impliqués dans la propagation de ce virus.
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II-2. Hépatites B et Delta
Le virus de l'hépatite B est présent en grande quantité dans le sang et en quantité plus faible dans les
sécrétions génitales, la salive ou le lait maternel. La transmission se fait par voie percutanée (30% de
risque de transmission par exposition accidentelle à du sang contaminé), sexuelle ou orale. La
transmission transfusionnelle est très rare actuellement en raison du dépistage chez les donneurs.
Lorsque l’infection par HBV touche la femme enceinte en fin de grossesse, le risque de transmission
au nouveau-né est très élevé.
Le nombre de sujets porteurs du virus dans le monde est estimé à plus de 300 millions d'individus. On
distingue : 1) les pays de haute endémie (Afrique noire, Asie du Sud-est) dans lesquels la majorité de
la population a été en contact avec le virus et où environ 10% de la population sont porteurs du virus,
2) les pays de faible endémie (Europe, Amérique du Nord, Japon) dans lesquels moins de 10% de la
population a été en contact avec le virus et moins de 1% des sujets sont porteurs de virus et 3) les
pays de moyenne endémie ou la situation est intermédiaire (Afrique du Nord, Europe de l'Est,
Amérique du Sud).
Source:www.cdc.gov
Le virus Delta n'est présent que chez des sujets également infectés par HBV. Il se rencontre
essentiellement en Afrique noire, les pays méditerranéens (Italie), l'Europe de l'Est et certains pays
d'Amérique latine. En Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord l'infection par le virus Delta est
observée essentiellement chez les toxicomanes.
II-3. Hépatite C
La transmission du VHC est essentiellement parentérale. La majorité des sujets infectés sont des
anciens transfusés et des toxicomanes. La transmission par transfusion sanguine est devenue
extrêmement rare en raison des contrôles effectués chez les donneurs de sang. Il n’y a pas (ou
exceptionnellement) de transmission par voie sexuelle et la transmission de la mère au nouveau-né
est faible (<5%), le risque est plus élevé lorsque la mère est infectée simultanément par le VHC et le
VIH (15-20%). La transmission par l’allaitement maternel n’a pas été démontrée mais ne peut être
exclue.
Chez environ 30% des sujets infectés aucun facteur de risque n’est retrouvé mais une transmission
par voie percutanée (soins dentaires, endoscopies, acupuncture, échange de rasoirs, de brosses à
dents) peut être suspectée.
En France le nombre de sujets infectés représente environ 1% de la population (soit environ 600 000
personnes).
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III- Évolution clinique
III-1. Hépatite A
L'incubation est en moyenne de 3 à 4 semaines. Les formes symptomatiques très rares chez le jeune
enfant sont fréquentes et parfois sévères chez l'adulte. L'expression clinique varie donc selon l'âge
des sujets. Les formes fulminantes ne sont pas exceptionnelles et observées surtout après 40 ans.
L'hépatite A n'évolue jamais vers la chronicité, mais on peut observer des formes prolongées ou à
rechutes.
III-2. Hépatite E
Son évolution clinique est assez semblable à celle de l'hépatite A. Elle est beaucoup plus souvent
symptomatique (> 50%), même chez le jeune enfant. Les formes fatales sont plus fréquentes (1 à
3%). La particularité de l'hépatite E est la mortalité très élevée (20%) lorsqu'elle survient au cours du
dernier trimestre de la grossesse. Les raisons de cette mortalité accrue chez la femme enceinte ne
sont pas connues.
III-3. Hépatite B
L'incubation est de 3 mois en moyenne (6 semaines à 5 mois). Les formes ictériques typiques
représentent moins de 10% des cas. L'infection par HBV est donc le plus souvent asymptomatique ou
peu symptomatique. Les formes fulminantes représentent environ 1% des formes aiguës
symptomatiques.
L'évolution vers la chronicité (> 6 mois) est observée dans environ 10% des cas. Les facteurs
favorisants sont le jeune âge (nouveaux-nés+++), le sexe masculin, l'immunodépression. L'hépatite
chronique B est souvent asymptomatique. Le signe principal est l'asthénie. L'hépatite B évolue en 3
phases successives :
1°- une phase de réplication virale intense pendant quelques mois à quelques années l'activité
clinique et histologique (inflammation, nécrose) de la maladie est faible.
2°- une phase de ralentissement de la réplication virale associée à une réponse immunitaire accrue.
C’est surtout à ce stade que se développe l'activité de la maladie évaluée par la biopsie hépatique.
3° - une phase de réplication nulle ou très faible. L'activité de la maladie est également faible et elle
peut évoluer vers la guérison. Des rechutes avec reprise de la réplication virale et de l'activité de la
maladie peuvent cependant être observées. La fibrose, avec évolution vers la cirrhose, peut se
constituer à ce stade.
L'hépatite chronique B favorise la survenue d'une cirrhose (2% par an). L'incidence du carcinome
hépatocellulaire est élevé (6% par an) chez les sujets ayant une cirrhose associée à une hépatite B
chronique.
Le terme de porteurs asymptomatique (porteurs inactifs) désigne des sujets présentant un portage
prolongé de l’antigène HBs, sans anomalies biologiques (ALAT normales) et sans lésions hépatiques.
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Histoire naturelle de l’hépatite B
Contamination HBV
Guérison
90 – 95%
Hépatite aiguë
(forme anictérique 90%)
(
Forme fulminante
< 1%
Infection chronique
5 - 10 %
enfants, Immunodéprimés)
2/3
1/3
Hépatite chronique
Signes cliniques ±
Signes histologiques +
ALAT > N
Porteur asymptomatique (HBs+)
Signes cliniques : 0
Signes histologiques : 0
ALAT : N
20 – 30%
Guérison
10 –20 %
Carcinome hépatocellulaire
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III-4. Hépatite Delta
Elle est toujours associée à une hépatite B. Il existe deux formes d'hépatite Delta :
1°- la co-infection, avec transmission simultanée des deux virus. La co-infection a un caractère de
gravité plus marqué que l'infection par HBV seul.
2°- la surinfection qui correspond à la transmission du virus Delta chez un patient présentant une
hépatite B chronique. Cette surinfection est associée à un épisode d'hépatite aiguë. L'hépatite Delta
peut aussi évoluer vers la chronicité. L'hépatite chronique Delta constitue également un facteur de
risque élevé vers la cirrhose et l'hépatocarcinome.
III-5. Hépatite C
L'incubation est de 2 mois en moyenne (4 - 12 semaines). La forme aiguë est le plus souvent
asymptomatique. Les formes ictériques sont rares et les formes fulminantes inexistantes ou tout à fait
exceptionnelles.
L'hépatite C évolue vers la chronicité dans plus de 70% des cas. L'atteinte hépatique, variable, est
évaluée sur les biopsies selon la classification Metavir qui associe un score de fibrose (F0 à F4) à un
score d’activité nécrotico-inflammatoire (A0 à A3). L'évolution de l'hépatite C vers la cirrhose est
fréquente (20% après 10 ans d'évolution d'une hépatite C chronique). Le risque de survenue d'un
hépatocarcinome chez les sujets atteints d'une cirrhose associée à l'hépatite C est également élevé :
20% cinq ans après le diagnostic de cirrhose.
En dehors des manifestations hépatiques, l'infection par HCV est souvent responsable d'une
cryoglobulinémie.
N.B: Les virus HBV, Delta, HCV et le VIH ont un mode de transmission identique: les co-infections par
différents virus sont fréquemment observées chez les toxicomanes.
Histoire naturelle de l’hépatite C
Contamination HCV
(100)
5-10 semaines
Hépatite C aiguë
(Symptomatique < 10)
Infection chronique
(75)
Guérison
(25)
Porteurs « sains » ?
(<5)
Hépatite chronique
(70)
20 ans
Carcinome
hépatocellulaire
(5)
4%/an
Cirrhose
(15)
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Hépatites Virales – Diagnostic et suivi biologique des hépatites virales.
IV- Diagnostic virologique
IV-1. Hépatites A et E
Le virus est présent dans le sang en phase pré-ictérique. Le virus, présent dans les selles au début de
la phase ictérique disparaît rapidement. L'apparition des anticorps est contemporaine de l'apparition
des manifestations cliniques.
Le diagnostic de ces hépatites est un diagnostic sérologique.
Le diagnostic repose sur la mise en évidence d'IgM spécifiques. Les IgG qui persistent toute la vie
permettent de connaître le statut immunitaire vis à vis de cette infection.
IV-2. Hépatite B
Les marqueurs utilisés pour le diagnostic et le suivi d'une hépatite B sont :
IV-2.1. L'ADN viral
La détection d'ADN viral dans le sérum signe la présence du virus dans le sang et donc sa réplication
du niveau hépatique: c'est donc un marqueur de réplication virale présent au cours de l'hépatite aiguë
et de l'hépatite chronique.
L’ADN HBV peut être détecté et quantifié par des techniques d’hybridation moléculaire (Hybrid
capture, bDNA) ou par PCR (Monitor HBV, PCR en temps réel). Les techniques d’hybridation
permettent de quantifier l’ADN viral à partir d’environ 5 x 105 copies de génome/ml alors que les
techniques de PCR permettent de détecter et de quantifier des quantités inférieures à 103 copies/ml.
Au cours des hépatites aiguës ou chroniques les charges virales sont très élevées, souvent
supérieures à 109 copies/ml. Chez les patients sous traitement antiviral, ou chez des sujets porteurs
« sains » (il vaut mieux utiliser le terme de porteur inactif) les charges virales sont beaucoup plus
faibles. Les porteurs inactifs non évolutifs ont des charges virales souvent inférieures à 104 copies/ml.
Le but du traitement est d’abaisser la charge virale en dessous d’un seuil de 104 à 105 copies/ml
(négativité des techniques d’hybridation).
L'ADN peut être également recherché dans le foie ou son état (libre ou intégré dans le génome
cellulaire) peut être étudié.
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IV-2.2. Les antigènes viraux
Les antigènes HBs et HBe peuvent être détectés dans le sérum par technique immunoenzymatique
(ELISA).
L'antigène HBs (HBsAg) apparaît précocement (avant la phase ictérique). Il témoigne de la présence
du virus dans le sang. Il disparaît après l'arrêt de la réplication virale dans le foie. Sa persistance au
delà de 6 mois signe l'évolution vers la chronicité.
HBeAg est excrété par les cellules infectées. C'est un marqueur de réplication. Sa disparition traduit
un arrêt de la réplication virale. Il existe cependant des virus mutants (mutation de la région pré-C) qui
ne produisent pas HBeAg au cours de leur réplication. La mise en évidence d’une réplication virale
(ADN HBV +) chez un sujet négatif pour HbeAG doit faire suspecter la présence d’un virus mutant.
L’émergence de ces mutants au cours de l’hépatite B est un événement fréquent.
Remarque : l'antigène HBc n'est jamais détecté dans le sérum (masqué par HBs) mais peut être
détecté dans la biopsie hépatique.
IV-2.3. Les anticorps
Ils sont détectés par technique ELISA.
Les anticorps anti-HBc (HBcAc) apparaissent rapidement après l'infection. Les IgM anti-HBc
traduisent une infection récente par HBV. Les IgG anti-HBc persistent toute la vie et témoignent d'une
infection ancienne.
Les anticorps anti-HBs (HBsAc) et anti-HBe (HBeAc) apparaissent dans le sang après la disparition
de l'antigène (en raison de la formation de complexes immuns, on ne détecte jamais simultanément
l'antigène et l'anticorps correspondant).
L'apparition de HBeAc traduit le ralentissement de la réplication virale (sauf pour les virus mutants au
niveau de la région pré-C).
L'apparition de HBsAc traduit la guérison de l'hépatite aiguë ou chronique.
C’est la présence de l’ADN viral dans le sérum qui traduit la réplication virale. L’absence d’antigène
HBe n’est pas un très bon critère en raison de l’existence des mutants pré-C.
Par les méthodes très sensibles de PCR, la majorité des sujets restent porteur d’ADN viral témoignant
d’un très faible degré de réplication. Un seuil de 10 000 copies d’ADN HBV/ml permettrait de
distinguer les porteurs actifs des porteurs inactifs.
Cinétique des marqueurs au cours d’une hépatite B aiguë avec guérison
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Cinétique des marqueurs au cours d’une hépatite évoluant vers la chronicité
IV-3. Hépatite Delta
La mise en évidence de l’ARN du virus delta dans le sang traduit une infection active avec virémie.
L'antigène Delta peut être détecté dans le sérum de manière fugace avant l'apparition des anticorps
mais ce marqueur est bien moins sensible que l’ARN détecté par PCR.
L'ARN viral et l'antigène Delta peuvent être également détectés dans les biopsies hépatiques.
Sur le plan sérologique, le diagnostic d'une co-infection ou d'une surinfection par le virus Delta repose
essentiellement sur la mise en évidence d'une séroconversion: apparition d'IgG anti-antigène Delta.
Les IgM sont fugaces dans la forme aiguë et produites de manière plus importante dans la forme
chronique.
N.B. Au cours des surinfections, le VHD induit fréquemment une diminution de l’antigène HBs qui peut
se négativer transitoirement dans environ 10% des cas.
Évolution des marqueurs au cours d’une hépatite Delta
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Surinfection
IV-4. Hépatite C
• Dépistage des anticorps anti-VHC. Le dépistage d'une infection par HCV repose sur la mise
en évidence d'anticorps spécifiques par technique ELISA. Les tests actuels sont très fiables
mais, pour éliminer un risque de fausse positivité, la confirmation d’un test positif doit être faite
sur un second prélèvement à l’aide d’un réactif différent du premier utilisé (JO du 12/08/97);
ce test de contrôle peut être un test ELISA ou test de type immuno-blot. En cas de
discordance ou de test indéterminé, il faut réaliser la recherche de l’ARN viral dans le sérum.
Si par ailleurs, il existe une suspicion d'hépatite C malgré la négativité de la sérologie (primoinfection au stade précoce, immunodéprimé), la recherche d'ARN viral dans le sang doit être
réalisée.
•
Détection de l’ARN viral dans le sérum. Le diagnostic de l'infection active (réplication virale)
repose sur la détection d'ARN viral dans le sérum par PCR ou TMA (Transcription Mediated
Amplification). Le seuil de détection de ces techniques qualitatives est de l’ordre de 50 UI/ml
(100 copies de génome/ml). La détection qualitative d’ARN VHC permet aussi de vérifier la
réponse virologique au traitement (ARN indétectable à la fin du traitement) et la non-rechute
(ARN indétectable 6 mois après l’arrêt du traitement).
•
Détermination de la charge virale. L'ARN viral peut être quantifié (charge virale) par PCR
quantitative ou ADN branché. La détermination de la charge virale fait partie du bilan
préthérapeutique elle permet de vérifier à 12 semaines de traitement l’efficacité de celui-ci
chez les patients infectés par un virus de génotype 1.
•
Typage du VHC. Le génotype du virus peut être déterminé à l'aide de sondes nucléiques
spécifiques des génotypes et des sous-types. La détermination du génotype fait également
partie du bilan préthérapeutique et conditionne la durée du traitement. Le type viral peut
également être déterminé par sérotypage qui repose sur la détermination de la spécificité des
anticorps anti-VHC
Novembre 2005
M. Secondy
Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes
Module de Base 3
Microbiologie
Hépatites Virales – Diagnostic et suivi biologique des hépatites virales.
V- Traitement antiviral
Le traitement antiviral est réservé aux hépatites chroniques B, C ou Delta. Il n'y a pas de traitement
recommandé dans les hépatites aiguës en dehors de l’hépatite C aiguë.
V-1. Hépatite B
Le traitement est indiqué dans les hépatites chroniques actives avec réplication virale (ADN viral) afin
d'éviter le risque d'évolution vers la cirrhose. Les traitements ont pour but d’arrêter la réplication virale
et d’obtenir une séroconversion Ag HBe - anti-HBe.
Le traitement de l'hépatite B chronique fait essentiellement appel actuellement à l'Interféron α ( (IFN
α) (Introna®, Roféron®, Viraféron®), à la Lamivudine (3TC, Zeffix®) et à l’Adéfovir dipivoxil
(Hepsera®).
L'IFNα est utilisé à la dose de 5 ou 6 millions d'unités 3 fois par semaine pendant 6 mois. On obtient
une réponse virologique (disparition de l'ADN viral, disparition HBeAg, séroconversion HBeAc) dans
environ 40% des cas, avec normalisation des transaminases et amélioration histologique. La réponse
virologique complète avec séroconversion pour HBsAg s'observe beaucoup plus rarement. Les
formes HBe+ répondent mieux à l’interféron que les formes HBe-. Le Peginterferon paraît donner des
résultats supérieurs que l’interféron non pégylé dans l’hépatite B chronique. La lamivudine est active à
la dose de 100 mg/j. La disparition de HbeAg est observée dans environ 30% des cas après 12 mois
de traitement. Chez les autres patients, l’arrêt du traitement conduit généralement à une reprise de la
réplication virale. Les traitements prolongés favorisent l’apparition de mutants résistants à la
lamivudine (mutation au codon 552 de la polymérase). L’apparition des mutants résistants à la
lamivudine est de l’ordre de 20% par année de traitement. En présence de mutant résistant, le
traitement par lamivudine peut être maintenu s’il n’y a pas aggravation de la maladie. L’association
Interféron α−lamivudine ne paraît pas d’une efficacité supérieure à la lamivudine seule.
L’Adéfovir dipivoxil (Hepsera®) a obtenu récemment une AMM pour le traitement des hépatites B
chroniques (HBe+ ou HBe-) avec élévation persistante des ALAT, une inflammation et une fibrose
histologiquement prouvée ainsi que dans les formes décompensées. Cette molécule est active sur les
souches résistantes à la lamivudine. Le développement de souches résistantes chez les patients
traités par Adéfovir paraît très peu fréquente (1,6% à 2 an versus 38% à 2 ans pour la lamivudine)
Le Ténofovir (Viread®), utilisé comme anti-VIH a également une activité antivirale sur le VHB.
D’autres molécules actives sur la réplication du VHB sont en cours d’étude : Entecavir, Emtricitabine
(FTC), Clevudine (L-FMAU), Béta LFd4C…
L'adénine arabinoside monophosphate (vira-MP) et le famciclovir présentent également un effet antiviral sur HBV. Ils ne sont plus utilisés actuellement. Les essais du Lobucavir ont été arrêtés en raison
de sa toxicité.
Les associations d’antiviraux sont probablement la voie d’avenir, mais les résultats sont pour l’instant
préliminaires.
V-2. Hépatite Delta
L'interféron α présente une certaine efficacité mais il faut utiliser des doses plus fortes que pour
l'hépatite B (10 millions d'unités 3 fois par semaine) pendant une durée supérieure (1 an).
V-3. Hépatite C
Le traitement est indiqué chez les patients atteints d’hépatite C chronique modérée ou sévère (score
métavir F2 – F3) et chez les patients atteints de cirrhose (score métavir F4). Le traitement est
cependant contre-indiqué en cas de cirrhose décompensée.
Le traitement de référence est constitué par l’association de l’interféron α pégylé [ViraferonPeg® α
2b), Pegasys® α 2a] avec la ribavirine (Rebetol®, Copegus®). Ce traitement vise à l’éradication du
virus qui se traduit par une réponse virologique prolongée : ARN HCV indétectable (technique
qualitative) 6 mois après l’arrêt du traitement.
IFN Peg α 2a : 180 µg/sem
IFN Peg α 2b : 1,5 µg/kg/sem
Ribavirine : 800 mg/j si < 65 Kg, 1000 mg/j entre 65 et 85 Kg, 1200 mg/j si > 85Kg (Rebetol®) ou 1000
mg/J si < 75Kg et 1200 mg/j si > 75Kg (Copegus®).
Novembre 2005
M. Secondy
Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes
Module de Base 3
Microbiologie
Hépatites Virales – Diagnostic et suivi biologique des hépatites virales.
Le traitement est administré pendant 48 semaines pour les génotypes 1, 4, 5 et 6 et 24 semaines pour
les génotypes 2 et 3.
Ce traitement induit globalement une réponse virologique prolongée chez environ 60% des patients.
Ce taux de réussite est > 80% chez les patients infectés par un génotype 2 ou 3. Il est de l’ordre de
50% chez les patients infectés par un génotype 1 : une charge virale élevée avant traitement (> 800
000 UI/ml) est un facteur de mauvaise réponse chez ces patients et une baisse de la charge virale de
moins de 2 log prédit l’échec virologique.
Chez les patients infectés par le génotype 1, La charge virale est mesurée avant mise sous traitement
et 12 semaines après le début du traitement. Une baisse de la charge virale de moins de 2 log est
prédictive de l’échec du traitement qui peut être arrêté ; il peut cependant être poursuivi s’il y a une
réponse biochimique (normalisation ALAT) afin de ralentir la progression des lésions hépatiques. Trop
peu d’informations sont disponibles pour élargir ces recommandations aux génotypes 4, 5 et 6 mais la
mesure de la charge virale avant traitement et après 12 semaines peut être recommandée.
Contre-indications et effets secondaires sont à prendre en considération.
En cas de contre-indication à la ribavirine (thalassémie) ou en traitement « d’entretien » pour ralentir la
progression de la fibrose en cas de non réponse virologique on peut utilise l’IFN PEG en
monothérapie.
L’IFN standard en monothérapie est indiqué à l’heure actuelle en cas de primo-infection VHC (IFN
PEG – Ribavirine en cours d’évaluation) et chez les patients dialysés (IFN PEG et Ribavirine contreindiqués).
V-4. Cas particulier des co-infections avec le VIH
Les co-infections VIH –VHC ou VIH-VHB ou les triples infections sont fréquentes chez les
toxicomanes ou autres sujets contaminés par voie sanguine. En raison de l’efficacité des traitements
anti-VIH se traduisant par une diminution très importante de la morbidité et de la mortalité liée au VIH,
les virus des hépatites co-infectants sont devenus des facteurs importants de morbidité et de mortalité
chez les patients VIH+.
V-4.1 Co-infection HCV-VIH
Observée chez 25-28% des patients VIH +. La progression de la fibrose est plus rapide chez le sujet
VIH+ avec un taux de cirrhose multiplié par un facteur de 2 à 5 et un délai d’apparition de la cirrhose
réduit de moitié par rapport aux sujets VIH-.
Le traitement préconisé est identique à celui du sujet VIH- (IFN PEG + Ribavirine). Le taux de réponse
prolongée (44%) paraît cependant plus faible que chez les sujets VIH-.
V-4.2. Co-infection HBV-VIH
Environ 10% des sujets VIH+ sont porteurs de l’Ag HBs. La co-infection avec le VIH paraît également
accélérer la progression vers la cirrhose.
Il est recommandé d’inclure dans le traitement anti-VIH la lamivudine à la posologie active sur le VIH
(Epivir®) à laquelle on peut adjoindre le Ténofovir (Viread®), anti-VIH actif sur le VHB ou l’Adéfovir
(Preveon®) sans action sur le VIH à la posologie utilisée.
Novembre 2005
M. Secondy
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Module de Base 3
Microbiologie
Hépatites Virales – Diagnostic et suivi biologique des hépatites virales.
VI- Prévention
Il existe un vaccin contre les hépatites A et B.
La vaccination anti-hépatite A (Havrix ®: vaccin inactivé) est recommandée lors de voyages en zone
de haute endémie. Il est recommandé chez les sujets professionnellement exposés (traitement des
eaux usées…), les personnels travaillant en collectivité (cuisiniers, personnel des crèches,
d’internats…) et les personnes vivant en institutions (jeunes handicapés…). Deux injections sont
réalisées à un mois d’intervalle en primo-vaccination, il est possible d’effectuer un rappel chaque 10
ans.
La vaccination anti-hépatite B (GenHevac®: Engerix B®, HB Vax ®) est à l'heure actuelle généralisée
chez les enfants (à partir de 2 mois). La vaccination intervient également chez les adultes exposés
professionnellement (professions médicales) et chez les nouveaux-nés issus de mère porteuse de
l'antigène HBs. Le dépistage chez la mère est obligatoire au sixième mois de grossesse.
Le schéma habituel de vaccination consiste à 2 injections à un mois d’intervalle suivies d’un rappel à 6
mois (schéma 0-1-6). Le schéma d’origine à 4 injections (0-1-2-12) n’est proposé aujourd’hui que si
l’on cherche une immunité plus rapide (étudiants non immunisés des filières médicales ou
paramédicales, départ imminent en zone d’endémie). L’immunité obtenue étant durable, les rappels
tous les 5 ans ne sont plus recommandés. On considère que le sujet est protégé par la vaccination
lorsque le titre d’anticorps anti-HBs est supérieur à 10 UI/L.
Chez un sujet non vacciné, l'exposition au virus (exposition au sang contaminé, nouveau né de mère
HBsAg+) l'infection peut être prévenue par administration de gammaglobulines. En pratique
l'administration de gammaglobulines (le plus précocement possible) est associée à une vaccination
(sérovaccination). Dans le cas du nouveau-né issu de mère porteuse d’HBs, l’administration de 100 UI
d’immunoglobulines anti-HBV est couplée à la première dose de vaccin dans les 12 à 24 H suivant la
naissance (injection à deux sites différents) les autres injections vaccinales sont pratiquées à 1 et 6
mois. La protection est supérieure à 90%.
Il existe un vaccin mixte hépatite A-hépatite B (Twinrix ®) et un vaccin hexavalent (Hexavac ®)
associant Hæmophilus influenzae b, diphtérie, tétanos, polio, coqueluche et hépatite B destiné à la
vaccination des nourrissons.
VII- Références
Documents complémentaires disponibles en ligne sur le site de la Haute Autorité de Santé (HAS, exANAES) : http://www.anaes.fr:
Rubrique Gastroentérologie-Hépatologie ou Infectiologie :
Diagnostic et suivi virologiques des hépatites virales (à l'exclusion du dépistage en cas de don de
sang, d'organes ou de tissus) – 2001 :
-Rapport
-Recommandations
Dépistage de l'hépatite C. Populations à dépister et modalités de dépistage. Recommandations du
Comité d'Experts – 2001
Conférence de Consensus : Traitement de l'hépatite C - 2002
Novembre 2005
M. Secondy
Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes

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