Lundi 5 juin 2006 à 20.45

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Lundi 5 juin 2006 à 20.45
un documentaire de Jean-Christophe Rosé et Benoît Heimermann
coproduction : ARTE France, 13 Productions (2006-93 mn)
Lundi 5 juin 2006 à 20.45
Contact presse :
Céline Chevalier - Nadia Refsi - Rima Matta 01 55 00 70 41 / 23
[email protected] / [email protected]
Maradona, un gamin en or
« El pibe de oro », sa vie et son œuvre : un portrait d’archives
tout en démesure, en passion et en génie, de la star absolue de
l’Argentine, sacré petit roi du ballon sous l’œil des caméras dès
sa douzième année…
Comment rêver meilleur sujet que ce héros en or qui ne cessa d’électriser les caméras,
tour à tour porté au pinacle et traqué sans vergogne, de l’Argentine à Barcelone, de
Mexico à Naples – sa seconde patrie, de Cuba à l’Argentine ? Archange du terrain à
la grâce sans pareille, qui sut transformer en mythes, bien au-delà de l’exploit sportif,
quelques-uns des 150 buts de sa très longue carrière, Maradona est aussi une star
totale, de la pointe de ses coiffures extravagantes à celles de son magique pied
gauche. Entier dans l’amour, l’excès, le spectacle, le jeu, des sommets de sa gloire
aux abîmes de ses déchéances successives, c’est d’abord sa fidélité à lui-même et
à ses origines qui fait de lui un personnage d’exception.
Le 10 novembre 2001, Diego Armando Maradona, exultant et pleurant, fait ses
adieux au football devant des dizaines de milliers d’adorateurs en délire massés
dans le stade de la Bombonera. C’est là, avec son club fétiche, le Boca Juniors,
emblème des pauvres de Buenos Aires, que le «gamin en or», qui n’était pas encore
la «main droite de Dieu», a débuté vingt-cinq ans plus tôt, à l’âge de 16 ans, dans
une Argentine muselée par la junte du général Videla. Le voici en noir et blanc, visage
pur sous les boucles brunes, déjà repéré à 12 ans par la télévision officielle et déjà
roi, à l’instinct, du ballon et de l’image, qui confie ses deux rêves : «Jouer la Coupe
du monde et la gagner.»
Cette fresque du réalisateur des Rois du ring, de L’odyssée du coureur de fond, de
Fausto Coppi, une histoire d’Italie ou de Pelé, Garrincha, dieux du Brésil vibre bien
sûr au rythme du football – qui s’accompagne à merveille de celui du tango. Comme
dans cette immortelle victoire contre la Grande-Bretagne, à Mexico, en quarts de
finale de la Coupe du monde 1986, où quatre ans après l’humiliation des Malouines,
Maradona commence par marquer de la main droite – l’arbitre n’a pas vu, preuve, dirat-il, que Dieu était avec lui – avant de s’envoler du milieu du terrain pour neutraliser un
à un tous ses adversaires et glisser le ballon dans les filets. Cette année-là, il gagnera
aussi la finale, comme il l’avait décidé à 12 ans. Mais ce n’est pas seulement sur le
terrain que ce portrait chronologique court d’une séquence d’anthologie à l’autre.
L’histoire récente de l’Argentine y croise la rubrique des faits-divers, les grands de
ce monde côtoient les mafieux du sport et de la drogue et l’indéfectible clan familial
rivalise de tendresse avec les tifosi de la terre. Obèse ou athlétique, afro puis roux
carotte, bouffon et dieu des stades, Maradona, éternel phénix renaissant de ses
cendres, conquiert jusqu’à son ultime métamorphose... en animateur de télévision.
Note d’intention
Fin 2000, la FIFA (Fédération internationale de football) rendait public le résultat d’un
double vote. Le premier, ouvert aux institutionnels du football (notables, dirigeants,
journalistes), désignait le Brésilien Pelé, comme le meilleur joueur du siècle. Le
second, ouvert à tous, via l’Internet, désignait Maradona. Ce vote montre bien combien
ce joueur entretenait un rapport privilégié avec le public. Maradona apparaît ainsi
comme l’anti-Pelé, comme lui venu « d’en bas », mais récupéré par le camp des
puissants. Il est aussi l’anti-Zidane, comme lui virtuose, mais muet par principe ; ou
encore l’anti-Beckham, comme lui mondialement connu, mais otage du marketing
triomphant.
Là où tant de champions s’évertuent par devoir, voire par calcul, à offrir au public
leur meilleur profil, leurs discours convenus et leurs manières policées, Maradona
a toujours assumé et revendiqué son ambivalence ; « Pipe de Oro », gamin en or
certes, mais aussi mouton noir, ange moqueur, rebelle iconoclaste.
Dès lors, comment faire admettre au gros de ses contempteurs que le meilleur
footballeur du monde puisse aussi être ce Falstaff aux cheveux décolorés, habillé
à la diable qui n’en finit plus de se moquer de lui-même, de railler ses pairs et de
distribuer, à la ronde, grimaces et des doigts d’honneur ? L’intérêt du sujet Maradona
est là : situé à mi-chemin entre le sublime de son savoir-faire et le grotesque de
certaines de ses attitudes ; entre son aptitude sur le terrain et ses inaptitudes en
dehors ; entre sa silhouette insaisissable du temps de sa splendeur et ses allures de
poussah du temps de sa retraite. Le public s’est toujours reconnus en lui, retrouvant
ses propres errements, tout en se réjouissant de les voir sublimés par un talent que,
bien évidemment, il n’atteindrait jamais.
De manière plus générale, Maradona peut être aussi tenu pour le représentant
parfait de son pays, l’Argentine : 7e puissance mondiale au sortir de la deuxième
guerre et qui, au fil des années, n’a cessé de dilapider son potentiel, d’accumuler les
erreurs et de devenir l’un des plus mauvais élèves du monde industrialisé (inflation
galopante, chômage endémique, pauvreté endémique).
Dans les « 180 secondes » de Mexico, laps de temps qui sépare le 1er et le second
but d’un quart de finale légendaire contre « l’ennemi » anglais, sont concentrés la
plupart des ingrédients de la problématique Maradona. A la 51e minute, il inscrit
sa fameuse « main de Dieu » marquée du sceau de la tricherie que ne peuvent
admettre les défenseurs de l’éthique sportive. Cinq minutes plus tard il marque son
plus beau but, l’un des plus beaux de l’histoire. Comme si le second récompensait le
premier, si révélateur du petit peuple de Buenos Aires et de certaines de ses valeurs
telles :
- la « picardia » (la friponnerie des déshérités) que les Argentins pardonnent aisément
compte tenu des handicaps préalables dont les plus faibles sont généralement
lestés.
- la « viveza » (tirer profit de la situation et des gens) liée au contexte géopolitique de
l’époque et assimilée à la vengeance des Argentins vis à vis des Anglais, coupables
vainqueurs de la guerre des Malouines.
- la « chanta » (la transgression) également appelée par les Argentins trop souvent
victimes d’une pensée “ obligatoire ”, la plus insupportable ayant été incarnée par les
généraux pendant les années de dictature.
Si Maradona n’a pas été le champion le plus vertueux, il fut, sans conteste, le
plus représentatif des « laissés-pour-compte ». Il y a un côté Robin des Bois chez
Maradona. Un côté anti “ careta ” (BCBG) très apprécié des déshérités. Un franc
parlé qui, toujours, malmène les puissants et les oligarques. Et ce qui fut vrai en
Argentine, où Maradona a choisi le club de Boca Juniors ouvertement populaire
plutôt que celui de River Plate plus bourgeois, le fut aussi en Europe. Au Barcelone
F.C., blason d’une Catalogne bourgeoise en pleine expansion, Maradona a bien
sûr préféré le Naples des « terroni » (terreux) plus proche de ses racines italiennes
originelles, plus conforme surtout à ses aspirations naturelles.
Preuve qu’avec Maradona rien n’est simple, rectiligne ou monocorde. Maradona c’est
l’avers et l’envers de la médaille football et de la nation argentine C’est la victoire et
la défaite. C’est l’engagement et le fourvoiement. C’est la « faiblesse »d’un héros
qui malgré (ou à cause) d’un contexte inique (corruption, prévarication, injustice)
est parvenu à mener sa barque. Comment dès lors ne pas aimer et défendre un
« minuscule » footballeur qui se sera élevé jusqu’au ciel, jusqu’à tendre sa « main »
vers Dieu lui-même.
Jean-Christophe Rosé
Maradona, un gamin en or est édité en DVD par ARTE Vidéo.
Prix public conseillé : 20 Euros.
Contact presse ARTE Vidéo : Henriette Souk / Maud Lanaud
01 55 00 70 83 / 86 - [email protected] / [email protected]
Fiche technique
Réalisation............................................Jean-Christophe Rosé
Co-auteurs............................................Jean-Chrsitophe Rosé
Benoît Hemermann
Paul Saadoun
Documentalistes..................................Deborah Ford
Sebastian Mignogna
Silvina Pieres
Commentaire dit par............................Christian Brendel
Montage image.....................................Dominique Barbier
Montage son et Mixage........................Ludovic Escalier
Musiques...............................................Gotan Project
Direction de production.......................Alain Bastide
Coproduction........................................13 Production
Producteur délégué.............................Paul Saadoun
Véronique Rabuteau
ARTE France
Unité de programme
Thierry Garrel
Pierrette Ominetti
Chargé de programmes.......................Pierre Merle
Avec la participation de . ....................La TSR
Et avec la collaboration de . ...............La RTBF – Tlévision Belge
Claire Colart
Avec le soutien ....................................du CNC, de la PROCIREP
– Société des Producteurs
et de l’ANGOA
Développé avec le soutien du.............programme MEDIA
de l’Union Européenne