Argentine. Maradona le dieu vivant

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Argentine. Maradona le dieu vivant
FOOTBALL
Argentine. Maradona
le dieu vivant
En Argentine, le football est une
religion et Maradona est toujours
un dieu vivant. David Cormier,
notre journaliste globe-trotter, en
a été le témoin. Il a pu constater
aussi que la ferveur autour de
Boca Juniors, vice-champion du
monde des clubs (battu il y a une
semaine par le Milan AC à
Yokohama), est intense. Exagérée
même.
A part dans le sud de l`Italie, sans
doute, où vend-on encore des
maillots de Naples ? En Argentine,
bien sûr ! Parce que tout ce qui
rappelle les exploits de Diego Maradona est bon à vendre.
Imaginez-vous prendre un bus de
ligne dans douze ans et devoir
visionner le DVD des plus beaux
buts de Zidane. Ou actuellement
ceux de Platini. Impensable. Au
pays des gauchos, cela arrive.
Le mois dernier, j`ai vu, dans le
nord-ouest du pays, un bus moderne, flambant neuf, affichant des
photos de Diego, embrassant la
coupe du monde en 1986, ou marquant de la main contre
l`Angleterre.
Diego, Homer Simpson
et le Che
« La mano de Dios », peut-on lire
en bas de t-shirts, avec Homer
Simpson sautant, ventre à l`air, portant maillot et short argentins frappés du célèbre numéro 10, levant
le poing pour frapper le ballon,
devant une tribune où flotte un drapeau britannique. Une réplique du
but de Maradona en 86, qui avait
lui-même expliqué avoir été aidé
par la « main de Dieu ».
Les gadgets fleurissent à l'effigie
de l'idole que ses frasques n`ont
pas déchue.
Ses récentes visites à Fidel Castro
ont favorisé l'apparition de t-shirts
mettant côte à côte Diego et le
Che, un autre Argentin de renom,
avec un slogan : « futbol y revolucion ».
Des chicas (les jeunes Argentines)
peuvent, à l'occasion d'une soirée,
chanter à tue-tête une chanson,
fameuse dans le pays, à la gloire
du héros qui a rendu sa fierté à
l'Argentine après la guerre des
Malouines contre l'Angleterre.
D`aucuns ont même créé une religion, à Cordoba, avec pour Dieu
Maradona.
Boca ouvre un cimetière
pour sauver sa pelouse
Car foot et religion se mêlent dans
ce pays de croyants.
Une petite entreprise a été fondée
à Buenos Aires, qui vend des cercueils arborant l'écusson de Boca
Juniors, le club du quartier populaire de la capitale, vice-champion du
monde des clubs (défait 4-2 face
au Milan AC). Les dirigeants de
Boca ont même ouvert un grand
cimetière il y a un peu plus d'un
an, pour sauver la pelouse du stade !
Elle a, en effet, connu quelques problèmes ces dernières années. Des
fans réussissent à jeter par-dessus
les grilles de petits sacs contenant
les cendres d'un proche, respectant
ainsi sa dernière volonté. Avec la
pluie, les restes d'os se calcifient,
abîmant l'herbe presque sacrée de
la Bombonera, la bouillante enceinte de l'ancien club de Diego.
Le stade
Diego Armando Maradona
Son premier club, Argentinos
Juniors, vit un peu dans un passé
vieux de près de trente ans, celui
des premiers exploits du Pibe de
oro (le gamin en or). Le stade porte
aujourd'hui son nom.
Argentinos a terminé cinquième du
championnat, au début de ce mois.
Sans atteindre la folie des travées
de la Bombonnière ou du Monumental (le stade de River Plate),
l'ambiance est chaude dans le petit
stade Diego Armando Maradona.
Une sorte de Roudourou de Guingamp, mais avec les papelitos
(petits morceaux de papiers) et les
rouleaux de papier toilette jetés sur
les buts du gardien adverse, à la
mi-temps.
l Diego Maradona est un dieu vivant en Argentine. Il est partout. (Photo David Cormier)
Ambiances très chaudes
A entendre les fans d'Argentinos et
ceux de Tigre, qui jouait là sa dernière chance pour le titre, le
2 décembre (*), toutes les
mamans de supporters doivent être
de mœurs fort légères à Buenos
Aires. Mais bon, au moins
s`insultait-on en souriant, séparés
par des barbelés. C'est plus chaud
lors des Boca-River, le plus grand
derby au monde, dit-on.
L’arbitre assistant, toutefois, coupable aux yeux des Matadors de
Tigre de n´avoir pas signalé un
penalty (peu évident !), a dû
essuyer les crachats jusqu'à la fin
de la rencontre, la ligne de touche
étant presque collée au grillage.
Et là-bas, presque tout le monde
semble trouver cela normal...
David Cormier
(*) Battu, Tigre n’a pu rejoindre au
classement Lanus, auteur ce jour-là
d’un nul sur la pelouse de Boca, et
sacré champion.
Un tour du monde
à suivre au quotidien
Retrouvez le tour du monde de David Cormier sur son blog à l'adresse
suivante :
http://david707.vox.com/
l En Argentine, le football est une religion et les plus jeunes supporters ne sont pas les moins exubérants. (Photo D. Cormier)

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