765.8 ko - La France au Portugal

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Focus : Presse écrite portugaise
Semaine du 30 avril au 7 mai 2014
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I – Annonce de la sortie ‘sans filet’ du Portugal de son programme d’assistance international
Principaux titres : « Pour le Portugal, maintenant c’est ‘sans filet’ » (JDN, 5/05) ; « La réserve financière paie la sortie
‘propre’ jusqu’à mi-2015 » (DN, 5/05) ; « La liberté de décision a été reconquise » - «Le Portugal termine son
sauvetage mais devra continuer à répondre à la troïka jusqu’en 2038 » - «Les ténors qui étaient en faveur d’un
programme de précaution» ; «Sortie ‘propre’, mais par nécessité » (DE, 5/05) ; «La sortie ‘propre’ n’éloigne ni les
risques ni la surveillance» (Público, 5/05) ; «La zone euro voit cette sortie comme une preuve de succès des politiques
d’austérité»(Público,6/05); «La ministre des finances reconnaît les risques potentiels d’une sortie sans filet» (DN 6/05)
A l’issue d’un nouveau Conseil des ministres extraordinaire le 4 mai, le Premier ministre Pedro Passos Coelho a
annoncé, sans surprise, que le Portugal se passerait d’un programme de précaution pour la sortie de son
programme d’assistance, le 17 mai. Il a notamment salué les efforts accomplis par les Portugais et placé la
récupération économique et l’emploi au centre des priorités gouvernementales, tout en précisant que la rigueur
budgétaire était appelée à se poursuivre. Cette annonce intervenait juste avant la réunion de l’Eurogroupe du 5
mai comme s’y était engagé le gouvernement, soit à moins de deux semaines de la date ‘contractuelle’ de la fin du
programme, et peu après la fin de la 12ème évaluation de la troïka (2 mai) et la divulgation de la stratégie budgétaire
gouvernementale à l’horizon 2018 (30 avril).
La Commission européenne (CE) et le FMI ont aussitôt pris acte de la décision de Lisbonne en lui manifestant leur
soutien, non sans relever les défis qui demeurent. Si le Président de la CE a salué « un succès non seulement pour le
Portugal, mais aussi pour l’Europe », le commissaire à l’économie et aux finances a aussi appelé le pays à éviter
« toute complaisance ». Le Portugal a également reçu les éloges de ses partenaires de la zone euro, accompagnés
eux aussi de recommandations à poursuivre les efforts de consolidation budgétaire et les réformes économiques.
Le ministre des finances allemand a conclu au passage que « le chemin suivi par la zone euro est le bon ». La ministre
des finances portugaise a admis devant l’Eurogroupe que l’économie portugaise présentait « encore beaucoup de
fragilités », et écarté tout relâchement des efforts. Le rapport de l’OCDE paru le 6 mai évoque de même les risques
de cette sortie ‘sans filet’; la presse tient à noter qu’il privilégie la reprise économique à l’objectif de déficit.
Du côté portugais le président de la République a salué l’option retenue même s’il n’avait pas caché sa préférence
pour un programme de précaution. L’opposition s’est quant à elle montrée plus critique. Le leader du Parti
socialiste a reproché au Premier ministre des visées électorales et la poursuite d’une politique de sacrifices,
soulignant que la baisse des taux tenait davantage du contexte européen qu’à sa stratégie. Il a néanmoins admis,
contrairement à l’extrême gauche, que la sortie ‘sans filet’ - à laquelle il avait appelé - était « bonne pour le pays ».
Les commentaires se multiplient dans les journaux. La sortie ‘à l’irlandaise’ est avant tout un succès en
comparaison à l’option d’un 2ème sauvetage qui avait, il y a quelques mois, fait partie des hypothèses. La réserve
financière que s’est constituée le pays pour une année le conforte naturellement sur cette voie. Ce succès pour le
pays en est aussi un pour le gouvernement, comme le note le DE qui évoque une « déroute politique » du PS.
Mais la presse fait aussi remarquer que le Portugal n’avait en réalité pas le choix, plusieurs partenaires (Allemagne,
Finlande, Autriche…) ayant manifesté leurs réticences à un programme de précaution de surcroît en période
électorale ; il a donc fallu « adapter le discours aux nécessités » (Expresso, DE). Les quotidiens expliquent par ailleurs
que l’option ultérieure d’un filet « informel », qu’ont pu suggérer certains discours politiques portugais, n’existe
pas : le Portugal pourra certes demander une ligne de crédit à tout moment mais ses conditions pourraient être plus
dures que s’il l’avait négociée aujourd’hui (Público, DE, 5/05). DE du 5/05 rappelle que de nombreuses personnalités
du monde économique et financier privilégiaient une ligne de crédit. En effet la situation n’est pas sans risques, et
l’« Europe craint que le Portugal ne dévie de sa voie d’ajustement après le 17 mai » (DE, 6/05). La presse note aussi
que la sortie du programme ne met pas fin à la surveillance des créanciers (Público, 5/05), appelée à se poursuivre
au moins pendant deux décennies jusqu’au remboursement de la majeure partie des prêts de 78 Mds d’euros. Pour
l’heure le FMI attend de Lisbonne une lettre d’intention sur les réformes à venir (DE, JDN, 5/05). Les journalistes
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soulignent enfin que le futur ne sera pas plus facile et que les efforts ont un coût très lourd : la directrice du JDN
décrit une sortie ‘amère’ pour le Portugal comme pour l’UE, et la journaliste Teresa de Sousa déplore les effets du
programme (Público, 4/05). Le DE, de son côté, décrit une sortie ternie par la stratégie budgétaire annoncée fin avril,
craignant que les considérations électorales, à peine le Portugal sorti du plan, ne prennent le pas.
II – Divulgation du document de stratégie budgétaire à l’horizon 2018
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Principaux titres : « Plus d’impôts pour soulager les retraites et les salaires de la fonction publique » (Público , 1/05) ;
« Le gouvernement oublie la réforme de l’Etat dans la consolidation pour 2015 » - « Le Premier ministre compte sur le
document de stratégie budgétaire pour éviter une sanction du Tribunal constitutionnel » ; « Le PSD et le CDS (partis
au gouvernement) affichent des discours différents sur la baisse des impôts pour 2015, année électorale » (JDN, 2/05)
Le gouvernement a dévoilé son ‘document de stratégie budgétaire’ (DEO) 2014-2018 le 30 avril, date à laquelle
l’attendait la Commission européenne. Ses mesures, incluant l’effort d’assainissement budgétaire d’1,4 Mds déjà
annoncé pour 2015 le 15 avril, visent à répartir plus équitablement l’austérité, en remplaçant notamment les
mesures transitoires sur les retraites et les salaires de la fonction publique par des réformes durables.
Ainsi s’agissant des retraites, la ‘contribution extraordinaire de solidarité’ est partiellement remplacée par une
nouvelle ‘contribution de soutenabilité’ de 2% à 3,5% à partir de 1.000 euros mensuels (mesure valant 372 millions
d'euros); un facteur démographique devrait par ailleurs être introduit dans les revalorisations annuelles. Les coupes
appliquées aux salaires de la fonction publique (commençant à 2,5% à partir de 675 euros) seront quant à elles
réduites de 20% en 2015, pour être progressivement supprimées au cours des cinq prochaines années. En
contrepartie les cotisations sociales des salariés augmenteront de 0,2 point pour atteindre 11,2% (mesure valant
100 millions d'euros), et la TVA passera de 23% à 23,25% (mesure valant 150 millions d'euros, à affecter au système
de retraites). De nouvelles grilles salariales et de primes visant l’ensemble de la fonction publique seront appliquées
en 2015. L’équilibre budgétaire serait pour 2018 (prévision plus optimiste que celle de la 11ème évaluation).
La presse souligne que par ce DEO le gouvernement entend notamment répondre aux impératifs fixés par le
Tribunal constitutionnel, qui a déjà censuré plusieurs mesures d'austérité, et dont le verdict est toujours en attente
sur le budget 2014 et le premier budget rectificatif [ndr : l’ensemble des mesures en cours d’examen, portant
notamment sur les salaires de la fonction publique et les retraites, pèse plus d’un point de PIB].
Elle explique aussi une bonne partie de ce document par l’approche des élections législatives de 2015. Le DE (2/05)
en particulier évoque sa « grande désillusion » face aux réformes structurelles qu’il attendait pour la période posttroïka, son directeur commentant que « le DEO (du fait d’intérêts électoraux) a tué la réforme de l’Etat ». Par ailleurs
les commentateurs reprochent au gouvernement, de même que le fait l’opposition, une contradiction entre les
hausses de recettes, et son engagement mi-avril à ne pas augmenter les efforts supplémentaires ni les impôts. Le
Público s’étonne quant à lui de différences de langage entre les deux partis de la coalition, le PSD et le CDS-PP,
s’agissant d’une éventuelle baisse d’impôts dès 2015 - un sujet cher au second parti, et renvoyé au budget 2015.
III – Manifestations autour de la fête du travail
Principaux titres : « La contestation de la CGTP face au gouvernement culmine en deux grandes manifestations en
juin » ; « Les centrales syndicales appellent au vote aux européennes et montent au créneau » (Público, 2/05)
Le 1er mai a été marqué par des manifestations, distinctes, des deux principales centrales syndicales contre la
politique d'austérité du gouvernement et notamment le ‘document de stratégie budgétaire’ divulgué la veille (i,
2/05). Le leader de la CGTP a annoncé pour les prochaines semaines de nombreuses grèves sectorielles et deux
grandes manifestations nationales (le 14 juin à Porto et le 21 juin à Lisbonne) ; celui de l’UGT a rappelé que sa
disponibilité au consensus n’était pas inconditionnelle. Le Premier ministre et le leader de l’opposition socialiste ont
marqué cette journée par des rencontres avec des représentants syndicaux, évoquant chacun leur souhait de faire
aboutir un accord de concertation sociale, respectivement durant leur mandat actuel et éventuellement à venir.
Le focus hebdomadaire n’est pas une revue de presse exhaustive mais une sélection ponctuelle, sous forme de résumés
synthétiques et limitée à deux pages, de quelques sujets saillants de l’actualité (politique, économique, sociale ou culturelle)
développés par les principaux titres de la presse écrite portugaise [quotidiens : Público, Diário de Notícias (DN), i, Diário
Económico (DE), Jornal de Negócios (JDN), Correio da Manhã (CM) ; hebdomadaires : Expresso, Visão, Sábado].
Le contenu du Focus presse n’engage pas la responsabilité de l’ambassade.
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