Des Bordelais pour relancer le catch français

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Des Bordelais pour relancer le catch français
Des Bordelais pour relancer le catch français
Mercredi, 12 Mars 2014 07:00
Depuis quelques jours, deux jeunes Bordelais sont à la tête de la Fédération Française
de Catch Professionnel. Au côté de la nouvelle présidente Artémis Ortygie, une
ex-catcheuse, Norbert Feuillan, le nouveau vice-président, a pour mission de relancer ce sport
en perte de vitesse depuis plusieurs années dans l’hexagone.
Un véritable challenge pour ce « passionné » de 28 ans, qui a été d’abord été speaker puis qui
commente, depuis trois ans, des matchs de catch japonais sur la chaîne de télévision Mangas.
Quelle est la situation du catch professionnel en France ? C’est un sport assez
confidentiel…
On est dans le creux de la vague après un gros renouveau grâce à la diffusion de catch
américain sur la TNT il y a un peu moins de 10 ans. Beaucoup de structures non
professionnelles ont alors proposé un mauvais produit avec des catcheurs non entraînés, des
promoteurs qui n’y connaissaient rien... Beaucoup de spectateurs ont été confrontées à des
show de basse qualité et une grosse lassitude s’est installée.
Vous succédez à Marc Mercier, qui a regretté d’avoir fait du « catch à l’ancienne.»
Quelle est votre stratégie pour relancer ce sport ?
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Des Bordelais pour relancer le catch français
Mercredi, 12 Mars 2014 07:00
Marc Mercier est un ancien champion du monde de catch qui a connu l’âge d’or. Il a essayé
de revenir à une formule traditionnelle qui n’a pas marché parce que le catch américain, qui est
très strass et paillettes, a amené une grosse audience à la télé et c’est sur cette base que l’on
aurait dû se lancer. L’idée, c’est de redonner ses lettres de noblesse à un sport qui, en France,
a été incontournable dans les années 60, 70, 80. On veut relancer la machine avec des
nouveaux concepts à base de shows plus hybrides, croisés avec différentes formes d’arts
comme de la musique. Nous avons testé un concept à Toulouse dernièrement, le Big Splash
Arena, où des battles de DJ étaient mélangés au catch. Ça a très bien fonctionné et attiré
beaucoup de monde. On veut trouver un compromis entre la modernité et la tradition. On peut
pas changer les règles mais on peut changer la communication. à Bordeaux, j’aimerais par
exemple mélanger du rock avec les matchs. Je suis en train de travailler là-dessus.
On se demande toujours ce qu’est réellement le catch : un sport ou un spectacle. Qu’en
est-il ?
On parle souvent de divertissement sportif quand on parle de catch. C’est un terme qui colle
bien car les catcheurs sont des sportifs très entraînés, avertis. On ne s’improvise pas catcheur.
C’est beaucoup d’entraînement et de sacrifices pour le devenir. Beaucoup de catcheurs entrent
dans le milieu après avoir été amateurs dans d’autres sports de combat. Il faut aussi être un
show man, avoir du charisme, faire vibrer les foules. C’est un sport unique, un petit monde à
part. Un bon catcheur est quelqu’un qui va savoir faire preuve de capacités athlétiques et d’un
côté spectaculaire.
Les coups sont-ils vraiment portés ?
S’ils ne l’étaient pas, Artémis Ortygie n’aurait pas arrêté sa carrière sur blessure. Après les
matchs, beaucoup de catcheurs sortent du ring avec des commotions, des pertes de
mémoire… C’est un sport à part entière, dangereux.
A l’heure du sport spectacle, le catch dispose-t-il d’un réel potentiel ?
D’autres formes d’art et de spectacle ont fleuri ces dernières années, notamment à Bordeaux,
comme le roller derby. Donc je pense qu’il y a un nouveau public à cibler. Il ne faudra pas se
référer au catch américain mais trouver quelque chose pour se faire remarquer. J’ai une
confiance totale dans le fait que l’on puisse, avec un peu d’habileté, attirer le grand public. •
Recueilli par OSF
Photo : © FFCP
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