Lettre UDAF 92 n°49

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Lettre UDAF 92 n°49
MARS 2012
N°49
LA LETTRE DE L’UDAF
Union départementale des
Associations familiales des
Hauts-de-Seine
Editorial
DANS CE NUMÉRO :
Parlons famille
EDITORIAL
1
LA JOURNÉE DES PRÉSIDENTS D’ASSOCIATIONS
2
POLITIQUE FAMILIALE :
HIER ET AUJOURD’HUI
3
POLITIQUE FAMILIALE
4
DÉBATS ACTUELS
5
AUTRES MODES DE FIFINANCEMENT
6
INFORMATION
7
RÉFLEXION
8
LA VIE DE L’UDAF
UDAF 92
Directeur de la publication
Jean-Paul GUITTON
Rédacteur en chef
Yan RENÉ
Réalisation
Claire BLANCHET
Siège social
10bis av. du Général Leclerc
92210 SAINT-CLOUD
Tél : 01.41.12.82.50
Fax : 01.41.12.82.51
ISSN : 0755 – 7043
Pour rester dans l’actualité parlons un peu
«famille».
femme peuvent offrir à l’enfant un cadre
cohérent lui indiquant son origine. »
Avec Hervé MARITON, député, auteur de
Transmettre pour construire (2010), d'où
j'extrais quelques lignes où il met « l'accent
sur une transmission intelligente des valeurs, d'une culture, d'un patrimoine. La
famille est le cadre naturel de cette transmission. La famille sera-t-elle victime de la
rigueur budgétaire ? Ce serait une erreur,
car elle est un formidable amortisseur de
crises. Elle peut aussi être parmi les nouvelles sources fécondes de la confiance.
On parle volontiers en économie d'incubateurs d'entreprises. La famille est un incubateur d'entreprises humaines. Si l'on veut
éviter que des fautes graves et irréversibles
soient commises dans les prochains mois, il
est essentiel d'expliquer ce qu'est notre
conviction familiale.»
Avec Thibaud COLLIN, philosophe, qui note
que «spécificité du fait familial a été occultée
au profit d’une prise en charge de nouvelles
détresses catégorielles.» Il préconise une
authentique politique familiale qui ait «le
courage de dire le coût social des législations «facilitant» le divorce, c’est-à-dire fragilisant l’institution du mariage ? Ou encore,
comment justifier que l’État en appelle à la
responsabilité des parents tout en les courtcircuitant dans leur droit et leur devoir d’éduquer leurs enfants (pass contraception)?
Alors par qui le sera-t-il ?
Avec Aude MIRKOVIC, juriste, qui, réagissant à une décision de justice récente partageant l’autorité parentale entre la mère
d’un enfant et sa partenaire pacsée, affirmait dans un hebdomadaire : «partage de
l’autorité parentale est un acte grave, qu’on
ne doit pas instrumentaliser pour officialiser
des choix de vie… il est normal que l’autorité parentale soit exercée par les parents…
Les parents indiquent à l’enfant son origine
et lui permettent de se situer dans la chaîne
des générations. Il n’est pas indispensable
que les parents soient les parents biologiques car le schéma symbolique de la filiation peut se mettre en place sans le support
de la vérité biologique. En revanche, il est
incontournable que les parents soient de
sexe différent, car seuls un homme et une
Avec Claude GREFF, secrétaire d’État à la
famille, qui « veut renforcer le cérémonial
des unions et déplore le coût du divorce » (le Monde du 6 février 2012). « Le mariage n’est pas une institution ringarde. Plus
de 85% des jeunes de 18 à 34 ans veulent
construire une seule famille dans leur vie, en
restant avec la même personne. » Elle se
défend de vouloir « faire la promotion du
mariage et empêcher les gens de divorcer »,
mais Hervé MARITON, ardent promoteur de
la « famille durable », n’hésite pas à dire
que la « stabilité, la durée et la solidarité
familiale sont de bonnes choses. Nous devons cesser d’être sur la défensive sur ces
questions . »
Souhaitons que les programmes politiques
qui sont en train de fleurir sachent s’inspirer
de tels propos et qu’ils ne l’oublient pas : la
bonne santé des familles implique qu’ait été
définie une bonne politique de la famille.
Jean-Paul GUITTON
Président
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L A J O U R N É E D E S P R É S I D E N T S D ’ AS S O C I AT I O N S
La journée annuelle des Présidents d’associations de l’UDAF 92 s’est tenue le samedi 28 janvier à Boulogne-Billancourt.
Pierre-Christophe BAGUET, maire de BoulogneBillancourt et grand défenseur des valeurs familiales, a ouvert cette journée de réflexions dont le
thème était : Quels sont les enjeux économiques
de la politique familiale au sens large ?
Il a longuement exprimé son attachement aux
valeurs de la famille : « C’est à nous tous de défendre ces valeurs familiales. Nous avons besoin
des associations familiales qui sont un formidable
relais car elles connaissent bien ce qui se vit sur
le terrain. Nous avons également besoin de vous
au plan départemental pour prendre en compte
l’évolution de la société. »
Pour appuyer son discours, il rappelle le coup
d’envoi de la conférence locale de la famille en
2009 sur l’adolescent. « Cette conférence a permis de prendre en considération les besoins et
les intérêts des enfants et de se tourner vers toutes les familles (monoparentales, nombreuses,
recomposées ou isolées). »
Jean-Paul GUITTON, président de l’UDAF 92, a
chaleureusement remercié monsieur le maire
pour son accueil et son soutien et a présenté les
intervenants de la matinée :
S. Saragoussi/ Boulogne-Billancourt

Dominique MARCILHACY, présidente de l’association des familles de Neuilly-sur-Seine et
administratrice de l’UDAF 92 a retracé l’historique de la politique familiale.

Mériadec RIVIERE, président de l’UDAF de
Paris et administrateur de l’UNAF, a développé l’économie de la politique familiale.

Isabelle MAURE, ancienne maire-adjointe à
Meudon et administratrice de l’UDAF 92, a
présenté le compte-rendu des réunions ministérielles pour la « revalorisation du mariage
civil ».
Cette journée fut captivante et riche en échanges.
Politique familiale : état des lieux et enjeux économiques
La révolution industrielle (conséquence de la division du travail) a provoqué le dépérissement des
échanges entre les générations.
Dans l’ancien système, en effet, les parents élevaient les enfants, à charge pour ces derniers de
les entretenir dans leurs vieux jours. Cet échange
était très limité car l’instruction des enfants était
brève et sommaire et la mortalité des vieux était
très élevée.
Après la révolution industrielle, il est devenu indispensable d’offrir une instruction aux enfants,
ce qui était inabordable pour les familles. A l’autre
bout de la chaîne, l’exode rural a dispersé les
gene
générations en sorte que les personnes âgées,
dont la durée de vie s’était allongée du fait des
progrès de la médecine, ne pouvaient plus compter sur leurs seuls enfants pour les entretenir
dans leur vieillesse.
En est résultée la misère sociale dont les écrivains du XIXème siècle se sont fait l’écho.
Au cours des deux siècles passés, pour mettre fin
à cette misère, l’Etat a progressivement pris en
charge une partie de l’investissement dans la jeunesse au travers de l’enseignement public, de
l’assurance maladie gratuite des enfants et des
prestations familiales. A ce jour, 40% environ des
frais
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P O L I T I Q U E FA M I L I AL E H I E R E T AU J O U R D ’ H U I
frais d’éducation des enfants sont « socialisés »,
c’est-à-dire financés par l’Etat. Les parents continuent d’en assurer 60%.
Parallèlement à la mise en place de cette politique familiale au sens large, le coût de l’entretien
des personnes âgées a été également socialisé,
avec la création des régimes de retraite par répartition. Leur mise en place a signifié le remplacement des anciennes obligations alimentaires
directes des enfants envers leurs parents, par
une sorte d’obligation alimentaire collective de
l’ensemble des adultes envers la génération de
leurs parents. Cette socialisation a, quant à elle,
été quasi-totale puisque les personnes âgées
tirent 90% de leur revenu du système de retraite
et que la participation de leurs propres enfants
est devenue négligeable.
La politique familiale est donc un élément de
la prise en charge collective des échanges
entre générations : ce ne sont plus les enfants
des retraités qui paient directement la retraite de
leurs parents : c’est la collectivité tout entière via
le système de retraites par répartition. Ce ne sont
plus les parents qui assument seuls tous les frais
d’éducation des enfants, c’est en partie l’Etat.
Malheureusement, la socialisation de l’investissement dans la jeunesse et son corolaire, la socialisation de l’entretien des personnes âgées, s’est
faite dans le désordre, sans qu’apparaisse la logique d’ensemble.
Aujourd’hui encore, nombre de responsables politiques et même de militants familiaux, sont persuadés que la politique familiale relève de la solidarité nationale, alors qu’elle répond à une logique de report : pour préparer leurs vieux jours, les
actifs investissent dans les jeunes à charge pour
que ces derniers leur payent des pensions de retraite le moment venu.
Cette ignorance explique pourquoi l’échange entre génération est aujourd’hui très déséquilibré :
en effet, plus les familles contribuent à la préparation des retraites (plus elles élèvent d’enfants)
plus faibles seront leurs pensions de vieillesse :
un couple de profession intermédiaire qui a élevé
5 enfants aura, par exemple, une retraite inférieure de 25% à celle d’un couple qui, dans la même
situation, n’aura élevé qu’un seul enfant (avec, en
surplus, une épargne bien inférieure). Or, ce sont
bien les enfants de cette famille nombreuse qui
paieront les pensions de la famille moins prolifique.
Tant que les pouvoirs publics (et les militants familiaux ) n’auront pas compris la logique d’échange intergénérationnel de la politique familiale, celle-ci continuera à se réduire comme peau de chagrin, ainsi qu’on le constate depuis près de 30
ans.
Dominique Marcilhacy
Politique familiale : les débats actuels
Conduire une politique familiale suppose de définir ce qu’est une famille ou, au moins, ce qu’elle
apporte à la société. Aujourd’hui il y a une diversité de situations familiales.
Les familles ne sont pas parfaites, les séparations sont nombreuses, et pourtant la famille est
au hit-parade des sondages.
Une natalité durablement équilibrée est un enjeu
économique et social majeur. Le principe de solidarité horizontale est le seul qui soit à même de
mobiliser toutes les classes de la population.
Sinon le risque est grand de faire des enfants une
« affaire de pauvres ».
Les outils de la politique familiale :
1. Le quotient familial
Le quotient familial est une exception française. Il
consiste à diviser le revenu imposable du contribuable en un certain nombre de parts. Ces parts
sont attribuées en fonction du statut familial
(célibataire, marié, pacsé, ...) du contribuable et
du nombre de personnes à sa charge.
Les critiques qui lui sont faites : Il ne bénéficie
pas aux ménages non imposables !
Cette critique est en grande partie fausse.
Il y a environ 52,7 % de ménages imposables et
47,3 % de ménages non imposables. Parmi ces
47,3 % de ménages non imposables, près de la
moitié sont non imposables justement du fait du
quotient familial.
C’est le jeu du quotient familial qui les rend
non imposables.
Quant à l’autre moitié des ménages non imposables, ils bénéficient de prestations diverses
(allocation de rentrée scolaire, allocation logement, allocation de parent isolé, etc) ou d’autres
avantages (taux de bourses plus élevé, par exemple) dont ne bénéficient pas les ménages imposables.
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POLITIQUE FAMILIALE
L’avantage résultant du quotient familial est
d’autant plus important que le revenu est élevé.
Tout d’abord l’avantage fiscal est plafonné. Il ne
peut excéder 2 336 € par demi-part. Ensuite il
faut tenir compte de la progressivité du barème :
l’impôt payé par une famille aux revenus importants est toujours, même avec le quotient, plus
élevé que celui payé par une famille ayant le
même nombre d’enfants et doté de revenus
moindres.
Il s’agit ici de la notion même de solidarité horizontale qui permet de tenir compte de « la capacité contributive » conformément à la déclaration
des droits de l’Homme et du Citoyen.
Quant au remplacement du quotient familial par
un crédit d’impôt, elle présente la difficulté d’évaluer exactement le « coût » d’un enfant (vit-il
avec sa famille par exemple) et d’autre part le
risque d’une insuffisante revalorisation au fil des
ans (exemple des allocations familiales, article
40 de la Constitution).
2. Le quotient conjugal
Le quotient conjugal est destiné à atténuer la
charge fiscale des ménages. Chacun des époux
(mariage) ou des partenaires (pacsés) ont droit à
une part. L’avantage n’est pas plafonné.
le plus élevé. Une telle affirmation repose sur
une pure construction intellectuelle : celle de
supposer que c’est le revenu le plus élevé qui
est taxé dans les tranches inférieures du barème, et le revenu le moins élevé qui est taxé dans
les tranches supérieures. Or on ne peut raisonner ainsi puisqu’il est fait masse du revenu total
du foyer fiscal.
L’imposition commune des couples avec
quotient conjugal se traduit toujours par un
impôt moins élevé que le total des deux impôts frappant les deux revenus dans le cas
d’une imposition séparée.
La meilleure preuve en est que les couples pacsés ont longtemps revendiqué, et obtenu, l’imposition commune dès l’année de la conclusion du
PACS. Alors que, lors de la loi créant le PACS,
l’imposition commune n’était pratiquée que deux
ans après la conclusion du PACS.
Certains y voient également une forme de
« moralisme » désuet et une désincitation au
travail des femmes.
Quant à l’affirmation selon laquelle le quotient
conjugal constituerait une désincitation au travail
des femmes, c’est là que l’on peut parler de moralisme ! Il s‘agit en effet d’un a priori idéologique
qui fait fi du libre choix des couples. Cette affirmation est par ailleurs caractéristique d’un parti
pris pour l’individualisation des droits sociaux.
Les critiques qui lui sont faites aujourd’hui :
3. La fusion de l’impôt et de la CSG
Cela aboutirait, dans le cas où les 2 conjoints
ou pacsés travaillent, à ce que le revenu le
moins élevé est surimposé par rapport à ce
que serait son imposition en cas de taxation
séparée.
L’idée de fusionner l’IR et la CSG peut apparaître en première approche séduisante.
Il est inexact de dire que le revenu le moins élevé est surtaxé par rapport au revenu le plus élevé. Cette affirmation provient d’une confusion
savamment entretenue entre le taux moyen d’imposition et le taux marginal d’imposition.
En effet, si après avoir calculé le total de l’impôt
dû par le foyer fiscal on rapporte ensuite le revenu le moins élevé à ce total d’impôt, il est exact
que souvent (mais pas toujours), la fraction de
l’impôt due à raison du revenu le moins élevé est
d’un montant plus important que l’impôt calculé
sur ce même revenu selon une taxation séparée
(taux moyen).
Mais il est inexact de dire que le taux de l’impôt
qui frappe ce revenu moins élevé (taux marginal) est plus lourd que celui qui frappe le revenu
Elle présenterait les avantages:
 d’augmenter le nombre de personnes imposables : un plus grand nombre de personnes
sont assujetties à la CSG qu’à l’impôt sur le
revenu,
 de taxer des revenus qui actuellement sont
notoirement sous-imposés.
Mais elle présente les risques suivants:

elle accroît le risque que le quotient familial
soit supprimé pour des raisons de plus grandes facilités dans le calcul de l’impôt (même
si techniquement il est possible de maintenir
le quotient familial en cas de fusion, c’est tout
de même un peu compliqué),

un risque de pénalisation des familles si la
CSG n’est pas familialisée. En effet, actuellement, une famille avec enfants paie, pour
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. . . L E S D É B AT S A C T U E L S

des revenus identiques, exactement le même
montant de CSG qu’un célibataire ou un couple sans enfants.
rer la trésorerie de l’Etat par des mesures incitant un plus grand nombre de contribuables à se
mensualiser
un risque de fragilisation du financement de
la protection sociale. En effet, l’intégralité du
produit de la CSG est affectée au budget
social de la Nation (CNAV et CNAF).
Noter toutefois que déjà 90% des contribuables
sont déjà mensualisés.
Le risque est alors que du fait de la fusion avec
l’IR, le produit de la CSG ne soit au fil du temps
utilisé pour combler le déficit du budget de l’Etat.
D’où la nécessité alors d’instituer un autre prélèvement pour financer le budget social.
Il est donc très important de conserver la
« sanctuarisation » de la CSG au profit du budget social.
4. La retenue à la source
Le principe consiste à prélever l’impôt sur le revenu à sa source, au fur et à mesure qu’il est
perçu par le contribuable. Les partisans de cette
retenue avance les arguments suivants :

cela débarrasserait les contribuables d’avoir
à faire une déclaration de revenus,

cela réduirait le décalage de temps entre la
perception du revenu et son imposition,

cela améliorerait la trésorerie de l’Etat.
En réalité la retenue à la source présenterait
les inconvénients suivants :

elle ne pourrait réellement s’appliquer que
pour les salaires et certains revenus du capital,

elle transformerait les employeurs en percepteurs de l’impôt, ce qui n’est pas leur rôle
(Ils perçoivent déjà pour le compte de l’Etat
l’essentiel de la TVA),
 pour pratiquer la retenue, les employeurs devront connaître le taux d’imposition moyen de
l’année précédente de leurs salariés, d’où un
risque de connaissance des revenus autres
que les salaires et une intrusion dans la vie
privée des salariés.
Cette perception par l’employeur risque, en cas
d’erreur, d’être source de contentieux avec l’administration fiscale et leurs salariés. La retenue à
la source ne dispense pas en tout état de cause
d’une déclaration récapitulative.
Solution de remplacement : rapprocher la perception du revenu et son imposition, et améliorer.
5. Les droits familiaux en matière de retraite
Il s’agit, pour l’essentiel, en plus de la majoration
de durée d’assurance pour les femmes ayant
élevé des enfants, de la majoration de la pension
de retraite pour les personnes ayant élevé au
moins 3 enfants applicable dans le régime de
base de la sécurité sociale, dans le régime des
fonctionnaires, et dans certains régimes de retraite complémentaire. Ces majorations sont de
10 % de la pension de base pour 3 enfants et 5
% par enfant en plus du troisième. Elles ne sont
pas soumises à l’impôt sur le revenu.
Certains milieux voudraient supprimer ces
majorations ou les rendre forfaitaires.
Leur argumentation repose sur l’idée que les
bénéficiaires actuels de ces majorations, une fois
arrivés à l’âge de la retraite, n’ont plus de charges d’enfants. Cette affirmation doit être combattue pour les raisons suivantes:
- d’une part, il y a une forte proportion de retraités qui ont encore des enfants à charge
(familles nombreuses notamment),
- d’autre part, les retraités n’ayant plus d’enfants
à charge ont eu, lors de leur période d’activité,
des possibilités plus réduites que les ménages
sans enfants, pour se constituer une épargne
en vue de la retraite du fait de leurs charges
d’enfants pendant cette période
Quant à la forfaitisation de la majoration, on ne
voit pas le fondement sauf à forfaitiser aussi les
surcotes et décotes. En effet, les retraités qui ont
cotisé moins que le nombre d’annuités requises
pour bénéficier d’une retraite à taux plein voient
leur pension diminuée d’une décote calculée en
pourcentage. Ceux qui ont cotisé plus que le
nombre d’annuités requises bénéficient d’une
surcote calculée elle aussi en pourcentage.
Pourquoi donc les majorations de retraite pour
avoir élevé des enfants devraient être les seules
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AUTRES MODES DE FINANCEMENT
à être forfaitaires?
pourraient être envisagée dès lors que la surcote
En revanche, l’imposition de ces majorations
est imposable.
Les propositions pour d’autres modes de financement
Comme une grande partie (environ 40 %) du
financement de la politique familiale repose sur
les cotisations des employeurs, l’idée chemine
de supprimer ces cotisations pour rendre nos
entreprises plus compétitives en allégeant le
coût du travail.
Il faudrait donc trouver de nouveaux modes de
financement :
1- La TVA sociale ?
Une majoration d’un (ou de tous) les taux de
TVA permettrait ce financement en ayant l’avantage de favoriser la production sur place et de
mieux lutter contre les produits importés.
Si l’on veut compenser en totalité les cotisations
des employeurs, cela nécessite de majorer de
3,5 points les taux de TVA.
Si l’on peut penser que cela se traduira par une
baisse du coût du travail, certaines entreprises
situées dans des secteurs peu concurrentiels ne
risquent-elles pas d’augmenter leur marge (ou
d’augmenter les salaires. Cela serait profitable
aux familles mais ne réduirait pas le coût du travail ce qui est l’objectif recherché).
Par ailleurs, est-il totalement illégitime que les
employeurs financent la politique familiale ?
2- Une augmentation de la CSG ?
La valeur d’un point de CSG affectée à la sécurité sociale est actuellement de 11,4 milliards
d’euros.
Certains préconisent un relèvement des taux.
D’autres proposent de supprimer la déduction
partielle de l’impôt sur le revenu de la CSG.
Inconvénients : perte de pouvoir d‘achat des
ménages et non familialisation de la CSG.
Avantages : cela entraînerait une légère diminution des inégalités de niveau de vie du fait du
caractère redistributif de la CSG. Les ménages
modestes seraient moins affectés.
3- Une cotisation sur la valeur ajoutée ?
L’assiette des cotisations ne serait plus la masse
salariale mais la valeur ajoutée de l’entreprise.
Cela serait intéressant dans les secteurs qui emploient une main d’œuvre nombreuse ou hautement qualifiée. En revanche, elle serait pénalisante dans l’industrie où le capital a une place
prépondérante. Aussi, nécessité d’une modulation par branche. Elle ne pénaliserait pas les
entreprises exportatrices.
Une solution envisageable : un « mix » de ces
pistes ?
Il en résulte donc que la politique familiale est un
ensemble cohérent qui repose sur 4 piliers fondamentaux :
 Les allocations familiales allouées sans conditions de ressources (principe d’universalité).
 Les prestations allouées sous conditions de
ressources pour tenir compte des besoins de
certaines familles spécifiques (principe de
spécificité).
 Le quotient familial qui assure la solidarité
horizontale.
 les aides à la parentalité (modes de garde
collectifs ou individuels selon le libre choix
des parents, congé parental d’éducation, etc).
Cet ensemble forme un tout cohérent et porter atteinte à l’un de ces quatre piliers c’est
remettre en cause la politique familiale dans
son ensemble.
Mériadec RIVIERE
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I N F O R M A T I O N
L’Association des Familles de Meudon vous invite
à deux conférences le 24 et 29 mars 2012
Harcèlement à l’école : le 0808 80 70 10 à votre écoute
Claques, injures, rumeurs… Dans le cadre de la campagne contre le harcèlement à l’école lancée par le
ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, retrouvez le numéro d’appel
« stop harcèlement » au 0808 80 70 10.
Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 21h et le samedi de 9h à 13h (sauf les jours fériés), ce numéro est
accessible gratuitement depuis les téléphones fixes et mobiles. A l’autre bout du fil, des conseillerspsychologues, des juristes et des conseillers scolaires sont à votre écoute afin de vous donner des conseils
et de vous mettre en contact avec le référent « harcèlement » présent au sein de chaque académie.
D’autre part, le numéro « net écoute » est joignable au 0820 200 000 pour répondre à toutes vos questions sur le cyber-harcèlement. Ce numéro gratuit, anonyme et confidentiel est ouvert du lundi au vendredi
de 9h à 19h. Un écoutant vous apporte ses réponses en fonction de votre profil (élèves, parents, professionnels de l’éducation).
Réflexion
Le genre et le nombre
Le nombre, on connaît : le singulier, c’est l’enfant unique, le pluriel, c’est la famille nombreuse !
Le genre…, ça devient très compliqué. D’abord, il y a eu des gens qui voulaient absolument
que l’on distingue les hommes et les femmes dans les noms de métiers. Ils refusaient qu’une femme soit avocat, écrivain, ou ingénieur, alors même que le fonctionnement du français
donne le masculin comme élément neutre, de base, et que, donc, un nom « masculin » englobe de facto les deux genres; quand on parle de l’Homme, on parle de tous les êtres humains quel que soit leur sexe.
Je me rappelle cette règle de mon vieux livre de grammaire « le masculin l’emporte sur le
féminin », illustré d’un bandeau en haut de la page : au tir à la corde, l’équipe des garçons
l’emportait sur l’équipe des filles ! Illustration facile, mais fausse, et qui a dû donner des
boutons aux féministes ! Ce n’est pas parce que les garçons sont plus forts que l’on accorde les adjectifs au masculin si le groupe est mixte, c’est parce qu’ils sont neutres : il leur
manque le petit plus qui marque le féminin.
Et maintenant, des gens nous disent - ce sont les mêmes ! - que les hommes et les femmes
ne sont pas différents, qu’il ne faut pas monter en épingle la différence sexuelle, que tout
cela n’est « que culturel » (comme si le culturel n’était pas constitutif de l’Homme!), et qu’il
ne faut surtout pas coller une étiquette « fille » ou « garçon » à un enfant, de peur de l’empêcher de choisir en toute liberté son « genre », indépendamment du sexe que la nature lui a
donné. (cf.le Bulletin n°102 de la Fédération Nationale de la Médaille de la Famille Française).
Alors comme chacun peut choisir son « genre », on va laisser les élèves choisir le genre des
noms, comme ça, il n’y aura plus de fautes d’ accord, et cela fera moins de travail pour les
correcteurs !
Mais la vérité n’y trouve pas son compte .
Laurence RAGUENET
FNMFF
L A V I E D E L’ U D AF
Emploi
Bienvenue à :
 Laure DUSSAULE,
déléguée mandataire judiciaire
 Estelle ARZALIER, stagiaire Service PJM
U D AF 9 2
10 bis avenue du Général Leclerc
92210
Saint-Cloud
Services Tutelles 01 41 12 83.60
Service info Familles 01 46.02.82.63
Service médiation 01.46.02.95.24
Service Institution 01.41.12.82.50