L ettre n°41 de la - Société Jean
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L ettre n°41 de la - Société Jean
L S oc ié té Jea n -Ma ri e V i anney ettre n°41 de la Ars w w w .sj mv .n et Réjouissez-vous dans le Seigneur... Dans ce numéro: Interview de Mgr Bagnard Vivre l’année de la Foi en paroisse Le cœur du Curé d’Ars en Angleterre Présentation de la propédeutique Institutions le 22 novembre Noël 2012 L’Église en Chine… 1 Sommaire Le sacerdoce Pour la joie des prêtres Mgr Guy Marie BAGNARD p. 3 Un nouveau prêtre ! Bruno CARON Saint Joseph au Séminaire d’Ars P. Thierry des ROCHETTES p. 8 Le cœur du Curé d’Ars en Angleterre Robert DYKES p. 9 Les institutions P. Gaspard CRAPLET p.10 Par ce signe tu vaincras Josselyn CHALLAND p.11 Année de la Foi ? Comment la vivre P. Roch VALENTIN p. 12 En famille ! Corentin MEIGNIÉ p. 14 Réveil d’un directeur de camps Louis-Emmanuel MEYER p. 16 Témoignage sur la miséricorde A. Patrick CLÉMENT p. 18 Au nom d’une passion P. Vincent SIRET p. 20 De l’Empire du milieu P. Augustin WANG p. 21 Les propédeutes Hubert D’ADLER p. 24 Une année chez les Gaulois Richard HOWARD p. 25 Le cross du Séminaire Modeste AKAKPO p. 26 Les fraternités font leur sortie Baptiste VANEL p. 27 p. 6 SJMV Séminaire 2 Pour la joie des prêtres Zur Freude der Priester A u moment où Mgr Bagnard vient de quitter son siège épiscopal de BelleyArs, nous rendons grâce pour tout ce qu’il a semé et construit à Ars. Nous rendons grâce pour la petite fraternité de prêtres de la Société Jean-Marie Vianney, pour le Foyer Sacerdotal Jean Paul II, qui veut vivre de son esprit de partage et de vie fraternelle en accueillant les prêtres du monde entier. Et nous rendons grâce particulièrement pour le Séminaire d’Ars, maison de formation de la SJMV, qu’il a fondé en 1988, et qui a déjà formé de nombreux prêtres dans l’esprit du Saint Curé. Combien il est important aujourd’hui de voir des prêtres heureux de travailler, de prier et de porter leur mission ensemble ! À l’heure où il change de mission, nous assurons Mgr Bagnard de toute notre amitié et de notre reconnaissance, heureux de continuer à travailler ensemble. Que le Seigneur fasse grandir et fortifier tout ce qu’il a semé à travers son cœur de pasteur ! Bénissons aussi le Seigneur pour tous ceux et celles qui œuvrent au développement des vocations et s’offrent pour la sanctification des prêtres ! P. Philippe CARATGÉ Modérateur SJMV Interview de Mgr BAGNARD M onseigneur, vous avez fondé la société Saint Jean Marie Vianney, pour vous quelle est l’idée de fond qui a présidé à cette fondation ? J’ai toujours voulu vivre le sacerdoce en compagnie d’autres prêtres, c’est pourquoi je suis entré à St Sulpice. Après quelques années, mon évêque m’a demandé de prendre en charge le séminaire de Paray-le-Monial, j’ai donc quitté St Sulpice. Plus tard j’ai été nommé évêque du diocèse de Belley qui est devenu par la suite celui de Bel3 ley-Ars, Ars étant pour moi un lieu béni. Un lieu béni notamment pour se former, et c’est pourquoi j’ai voulu fonder le Séminaire. Mais face à diverses difficultés, je me suis rendu compte qu’il était nécessaire que ce séminaire dépende directement d’une société de prêtres qui formerait des jeunes à l’ombre du St Curé, dans une vie de fraternité. Je pense en effet qu’une vie avec des confrères est nécessaire pour porter plus facilement le poids d’une charge de curé. Par ailleurs ce mode de vie a un impact missionnaire considérable, quand les gens voient des prêtres qui s’aiment, savent se soutenir, prier ensemble, cela représente pour eux un merveilleux témoignage. Pour la formation des prêtres, qu’est-ce qui vous paraît le plus important aujourd’hui ? Une telle formation s’adresse d’abord à l’intelligence, même si elle touche également le cœur, la volonté et la liberté. Le jeune a besoin de découvrir la profonde cohérence de la foi. Comment affirmer que Jésus est la Vérité si on ne sait pas en quoi Il est la Vérité ? Ensuite, il est capital de progresser dans l’amour de l’Église, car elle nous transmet l’amour de Jésus. Les deux se tiennent, et un prêtre qui sortirait du séminaire sans être convaincu de la sainteté de l’Église serait inéluctablement malheureux. Sans l’Église on ne connaîtrait pas Jésus, ce sont les apôtres qui nous ont transmis son enseignement. Au séminaire on doit également apprendre à vivre la souffrance quand elle se présente. Il faut savoir l’accueillir dans la joie comme le Christ sur la croix, car elle est une des dimensions de notre vie. La mission est parfois aride, et le prêtre ne reçoit pas beaucoup de mercis, il faut donc savoir accueillir cela. Ainsi dans Novo millenium ineunte au paragraphe 26 Jean-Paul II rappelle que « le cri de Jésus sur la Croix n'exprime pas l'angoisse d'un désespéré, mais la prière du Fils qui offre sa vie à son Père dans l'amour, pour le salut de tous. Au moment où il s'identifie à notre péché, “abandonné” par son Père, il “s'abandonne” entre les mains de son Père. Ses yeux restent fixés sur son Père. » Enfin, il est important que le séminariste apprenne à travailler avec les fidèles laïcs, de manière ajustée, car les chrétiens sont d’abord appelés à transformer le monde en l’imprégnant de l’Évangile. Ils sont également appelés à prendre leur place dans la vie de la communauté chrétienne. Chez le Curé d’Ars, qu’est-ce qui vous frappe le plus, et qu’a-t-il à nous dire aujourd’hui ? Ce qui frappe c’est l’étendue prodigieuse de ses sacrifices et de ses pénitences ; 4 mais ce qui l’explique, c’est le don qu’il avait fait de sa personne. Il s’était dessaisi de lui-même pour se donner au Christ. Ainsi il avait dit : « Mon Dieu ! convertissez ma paroisse, je suis prêt à souffrir ce que vous voudrez ». Cette donation était accompagnée d’humilité, de pauvreté, et d’attention aux détresses humaines. Pour lui, la paroisse était le centre, le lieu de mission et d’évangélisation par excellence, car c’est bien là que l’on y rencontre le peuple de Dieu. Monseigneur, une dernière question, vous avez beaucoup œuvré pour le sacerdoce, comment voyez-vous la mission du prêtre ? Qu’il soit dans sa paroisse, puisque c’est le premier lieu d’évangélisation ! Et c’est d’une grande exigence pour le prêtre, car cela nécessite qu’il soit présent. Le prêtre ne doit pas se décourager du nombre réduit des fidèles ; car autrefois on pratiquait parce que l’on était porté par un climat social, aujourd’hui cela nécessite un engagement plus personnel. De la même manière on ne devient plus prêtre pour occuper un rang social (le statut de prêtre n’étant plus très enviable : il vit modestement, il a beaucoup de travail et il n’est guère reconnu socialement). Le prêtre doit apprendre à être à la fois le petit grain de sénevé dans sa communauté, et en même temps il ne doit pas négliger le grand arbre de l’Église. Le prêtre a une mission d’enseignement, qui est plus que jamais importante aujourd’hui, les personnes n’entendant que très peu souvent parler de Dieu. Il faut donc que le prêtre se forme continuellement, et ce serait déjà pas si mal s’il faisait la lecture des encycliques, des textes des conciles et des synodes. L’enseignement passe ensuite par trois chemins : la catéchèse, la prédication et la préparation aux sacrements, et n’oublions pas l’éducation de la conscience dans le sacrement du pardon. Merci Monseigneur ! Propos recueillis par Corentin MEIGNIÉ 5 Un nouveau prêtre ! David de Lestapis, welcher am 24. Juni zum Priester geweiht worden ist, über seine ersten Freuden als Priester, über das Vorbereitungsjahr (Propedeutikum) und seine Betrachtung des Priestertums. L e 24 juin 2012, le Père David de Lestapis a été ordonné prêtre pour le diocèse de Belley-Ars, au titre de la SJMV. Ce prêtre de 32 ans, originaire du Béarn, est entré au séminaire à 25 ans après une Maîtrise en métiers de l'Information et de la Communication et un Master en Ressources Humaines, suivi d'un an au siège d'une filiale de la Poste. Son passage chez les Scouts d'Europe, les Petits Chanteurs, ainsi qu'une famille pratiquante et toujours ouverte aux prêtres l'ont aidé à découvrir la beauté et la grandeur de la foi chrétienne et du prêtre qui est chargé de la transmettre. Nous sommes donc allés l'interroger. Bonjour Père David ! Récemment ordonné prêtre, vous avez été nommé chapelain au sanctuaire d’Ars, racontez -nous vos premières joies sacerdotales ? La première et la plus grande de mes joies est la célébration quotidienne de l’Eucharistie. Il m’est donné de « rendre Dieu présent » malgré mon indignité. Je suis par ailleurs souvent au confessionnal. Quelle joie d’y être témoin de la miséricorde de Dieu, d’accueillir tous ces pénitents qui ont foi en cette miséricorde ! Je suis frappé aussi de constater combien la grâce du Saint Curé aide bon nombre de pèlerins à faire le pas vers la confession. Une autre de mes joies est de bénir : « bénissez, c’est à cela que vous avez été appelé » (1 P 3,9) nous rappelle Saint Pierre. Nombreux en effet, sont les groupes de pèlerins qui demandent spontanément une bénédiction à un jeune prêtre. Pour vous, que représente le prêtre aujourd'hui ? Étant à Ars, je vais reprendre les mots du saint Curé : « le prêtre est quelque chose de grand ! ». En effet, « c'est le prêtre qui continue l'œuvre de Rédemption sur la terre » : il fait renaître à la vie du Christ (Baptême), il donne Dieu aux hommes (Eucharistie) 6 et il absout les péchés (Confession),… Il n'est qu'un pauvre pécheur et pourtant il est un témoin et un canal de la Miséricorde divine : c'est fou quand on y pense ! Aussi, en tant que baptisé, mais plus spécifiquement en tant que prêtre, il est appelé à la sainteté afin de pouvoir sanctifier les âmes dont il a la responsabilité devant Dieu et devant son évêque. Aujourd'hui, le prêtre doit être attentif à tous (pratiquants ou non) et doit être missionnaire, car la profonde crise de la foi qui affecte nos pays de vieille chrétienté nous oblige à évangéliser, c'est-à-dire à semer largement et partout. Il me semble qu'en France, l'une des missions premières du prêtre est redevenue l'évangélisation : il doit donner l'exemple aux baptisés et rappeler l'urgence (et la joie !) de témoigner du Verbe de Dieu venu sauver tous les hommes. La tâche est immense ! On dit souvent que « les ordinations vident les séminaires », quel est votre message pour ceux qui entendent cet appel à suivre le Christ ? Qu'ils n'hésitent pas, même si l'appel leur semble encore flou, à faire une année de propédeutique : c'est en avançant que Dieu nous éclaire ! Elle permet de se poser les bonnes questions, de devenir familier de la Parole de Dieu, d'enraciner et d'affermir sa vie spirituelle, d'acquérir les bases de l'anthropologie et de la foi,... et ce dans une vie communautaire structurante. C'est une année qui est unique dans une vie et l'on y reçoit beaucoup ! Que l'appel du Seigneur se confirme ou non, c'est toute la vie spirituelle et humaine qui se trouve stimulée et approfondie. Je n'ai jamais rencontré de garçon qui se soit repenti d'avoir tenté l'aventure ! Nous vous remercions mon Père d'avoir bien voulu répondre à ces questions. Que Dieu vous bénisse et vous garde ! Bruno CARON Première année de Philosophie 7 Saint Joseph au Séminaire d’Ars Wissen Sie wo sich diese Fotos des heiligen Josefs befinden ? 1 2 L es photos qui encadrent cette page ont été prises dans le voisinage ou à l’intérieur des maisons du séminaire. 5 Les reconnaissez-vous ? Arrivez-vous à les situer ? Elles témoignent simplement de l’importance de ce grand Saint pour la vie de l’Église et des séminaires. La figure et la mission de saint Joseph dans la vie du Christ et de l’Église a beaucoup de choses à nous dire aujourd’hui. 6 En cette année de la foi, il nous est utile de contempler ce grand témoin qui fit ce que l’ange lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse alors qu’il avait envisagé de se retirer et de rendre à la 3 Vierge Marie sa liberté. Comme le dit le Bienheureux Jean Paul 7 II, « ce qu’il fit est pure obéissance de la foi ». « La foi de Marie rencontre la foi de Joseph ». ( Exhortation apostolique Redemptoris Custos 15 Août 1989). Ce grand saint à l’image des patriarches a pleinement répondu à l’appel de sa vocation. Aussi, est il bon de se confier à lui pour répondre pleinement à l’appel de Dieu. En ces débats d’aujourd’hui sur ‘le mariage pour tous’ et la possibilité d’adopter pour les couples homosexuels, il nous rappelle l’importance du mariage comme fondement de la parenté. « S’il 4 est important de défendre la conception virginale de Marie, il est non moins important de défendre le mariage de Marie avec Joseph, car juridiquement, c’est de lui que dépend la paternité de Joseph ». Le fils de Dieu pour 8 grandir dans son humanité a eu besoin d’un père et d’une mère lesquels étaient pleinement époux. Essayez de découvrir les lieux où se trouvent ces statues, réponses au prochain numéro ! P. Thierry DES ROCHETTES Père du Séminaire 8 Le cœur du Curé d’Ars en Angleterre Das Herz des heiligen Pfarrers von Ars in England. Ein Bericht erzählt von Robert Dykes, Untertan der Königin von England L ’été dernier, pour la première fois, le cœur de Saint Jean Marie Vianney a visité l’Angleterre. Accompagnée par Mgr Bagnard, le Père Craplet prêtre du diocèse de Belley-Ars ainsi que d’Éloi séminariste d’Ars, la relique du cœur est passée dans le diocèse de Shrewsbury (Nord-Ouest de l’Angleterre) et notamment dans sa cathédrale datant du XIXème siècle. Il est également allé au Séminaire à Oscott (près de Birmingham) et dans les cathédrales de Liverpool et Birmingham. Pourquoi la relique du cœur est-elle allée en Angleterre ? Tout a commencé en septembre 2011, lorsque, nouvellement ordonné, l’évêque de Shrewsbury, Mgr Mark Davies, partit en pèlerinage à Ars, confiant par la même occasion tous les prêtres et séminaristes de son diocèse au Saint Curé. Lors d’une réunion avec Mgr Bagnard, il a eu alors l’idée d’exposer le cœur du Curé d’Ars dans les églises du diocèse. Plus tard lorsque Mgr Bagnard informa qu’un tel projet était possible, Mgr Davies s’exclama : « je suis ravi que nous puissions accueillir cette relique de saint Jean Marie Vianney en Angleterre. Les Écritures parlent des saints comme témoins qui nous encouragent dans notre foi. Ce rappel visible du cœur d’un pasteur simple et extraordinaire va nous encourager à nous tourner vers l’amour et la vérité trouvée au cœur du sacerdoce catholique, car Saint Jean Marie Vianney a dit “le sacerdoce c’est l’amour du cœur de Jésus ” ». Pourquoi la relique n’est-elle pas venue avant ? En Angleterre, Saint Jean Marie Vianney était jusque-là peu connu, et les prêtres se confiaient plus volontiers à Saint Thomas Becket, patron des prêtres anglais. Robert DYKES Séminariste du diocèse de Shrewsbury, Angleterre 9 Les Institutions Die Einführungen L e chemin de l’ordination est constitué de plusieurs étapes : l’admission (entre la fin du premier cycle et le début du second), le lectorat et l’acolytat. Chacune de ces étapes donne lieu a une demande libre du candidat (une lettre manuscrite) et une réponse libre de l’Église. Ainsi, Paul (ci-dessus) a été institué lecteur ; cette étape rappelle l’importance de la Parole de Dieu dans la vie du prêtre. Martin (ci-contre) et RémiGabriel (en couverture) ont été institués acolytes. L’acolytat souligne la place primordiale de l’Eucharistie pour les serviteurs du Christ. Nous nous réjouissons de ces avancées sur le chemin du Sacerdoce ! Père Gaspard CRAPLET Responsable de la liturgie 10 « Par ce signe tu vaincras ! » Durch dieses Zeichen wirst du siegen vous avez tous déjà vu ce fameux signe - un P superposé avec J eunsuisX -sûret que que vous vous êtes souvent interrogé sur sa signification. Ne vous inquiétez plus de rien, cet article est là pour combler cette lacune ! Sachez tout d’abord que ce signe est appelé un chrisme. Quant aux lettres, ce ne sont pas des lettres latines mais des lettres grecques qui constituent en réalité un monogramme du nom du Christ qui se compose des deux premières lettres du mot grec , placées l’une sur l’autre : X (chi) et P (rhô). Le chrisme existait avant le IVème siècle, mais c’est l’empereur Constantin qui le mit à l’honneur à la suite de la bataille du pont Milvius contre Mayence le 28 octobre 312, après avoir eu la vision de la croix avec l'inscription : « Tu vaincras par ce signe ». Après cette victoire, il fit graver le fameux chrisme sur les boucliers de ses soldats et le fit figurer sur son labarum (étendard). C’était un signe déjà connu des premiers chrétiens puisque lorsque la tombe de St Pierre fut découverte, de nombreux graffitis apparurent, gravés par les pèlerins du deuxième siècle, et parmi ces graffitis ce fameux chrisme. Aussi, depuis Pie XII, tous les Papes ont voulu imiter Saint Pierre en mettant ce chrisme sur leur tombe. Au Moyen Âge, ce chrisme, dit constantinien, fit place à un autre monogramme, fort utilisé dans l'art gothique. Cette fois c'est le nom de Jésus qui est abrégé : le monogramme se compose des trois premières lettres de son nom grec . C'est à tort (mais c’est plein de sens spirituel) que la seconde lettre est devenue un H et qu'on interprète ces trois lettres IHS par ces mots : Jesus Hominum Salvator. Aujourd’hui, nous pouvons retrouver le chrisme constantinien principalement sur les vêtements liturgiques comme la chasuble ou l’étole mais également dans les églises, sur des autels, des châsses, des colonnes… etc. Chrisme de l’autel de la Basilique d’Ars Josselyn CHALLAND Première année de philosophie 11 Année de la foi ! Comment la vivre ? Ein Pfarrer vom Lande erklärt uns wie wir das Jahr des Glaubens leben können. C omme beaucoup, en abordant cette année à vivre en paroisse, je me suis penché sur la note et les indications pastorales données par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF). Voici quelques fruits de ma lecture, complétant ceux de la vôtre. La feuille paroissiale : Au § I, 7, il nous est demandé d’avoir un accueil plus attentif à l’enseignement du Saint Père. Pourquoi ne pas mettre par exemple le résumé de la catéchèse du mercredi (pris sur le site du Vatican) ? Ou bien les horaires, les fréquences ou les coordonnées Internet pour pouvoir suivre les audiences pontificales (ktotv.com, radio-esperance.fr…). La prédication : La note propose de faire des homélies cyclées, nourries du Catéchisme et du Concile, et suggère des thèmes (§ IV, 3). Or, le Pape vient de commencer un cycle de catéchèses sur la foi et le credo. Pourquoi ne pas enrichir notre prédication dominicale avec ce fil rouge, selon la prescription du canon 767 §1 : « les mystères de la foi […] seront exposés à partir du texte sacré » ? La célébration de la foi : Le Pape va conclure l’année de la foi par une profession de foi solennelle (§ I, 10), sans doute à la manière de Paul VI, le 30 juin 1968 (document à faire connaître, soit dit en passant). Dans les paroisses ce sont les enfants du catéchisme qui font leur profession de foi solennelle. Pourquoi n’y aurait-il pas cette année une occasion similaire pour entendre les prêtres la faire, et une pour les paroissiens ? Le Carême et le temps pascal : La CDF suggère que l’on puisse demander pardon pour les péchés contre la foi (§ III, 7). Le Carême pourrait être mis à profit pour les mettre en lumière (CEC 12 2088-89) afin que s’opère une prise de conscience qui s’ouvre sur le pardon. La foi des communautés en serait plus rayonnante. La formation de la foi : La note demande de vérifier que la formation des catéchistes soit bien appuyée sur le CEC (§ III, 5 ; § IV, 4). Charge aux pasteurs de les y aider, eux ainsi que les autres groupes de fidèles. L’autre axe donné à l’année de la foi, est l’étude du Concile Vatican II, à titre d’information, le diocèse de Versailles propose un parcours dont le programme et les outils sont sur son site Internet. Pèlerinages : La CDF encourage les pèlerinages, en particulier auprès du Siège de Pierre (§ I, 2), mais aussi dans les sanctuaires de la Vierge Marie « réalisation la plus pure de la foi » (CEC § 149) (§ I ; 3), mais aussi auprès des saints locaux, authentiques témoins de la foi (§ II, 5). Où nous conduira le pèlerinage paroissial de foi ? Indulgences : L’Église propose une indulgence plénière à l’occasion de l’année de la foi pour « développer au plus haut niveau la sainteté de vie ». Elle est notamment concédée aux fidèles « chaque fois qu’ils visiteront un baptistère ou des fons baptismaux pour y renouveler leurs promesses baptismales », aux conditions habituelles qui sont de prier aux intentions du Pape, de communier et de s’être confessé dans les 8 jours (d’après VIS 5 octobre 2012). C’était le partage tout simple et fraternel d’un curé de campagne. Père Roch VALENTIN professeur de théologie fondamentale Église de Replonges où il est curé 13 En Famille ! Petite entrevue de la session d’été de la SJMV Rückblick auf die Sommersession welche im Gebet, im Studium aber vor allem sehr familiär war. A rs et ses étés chauds et… humides. L’air est toujours humide mais l’hiver réalise déjà son œuvre si mélancolique ! Mais pourquoi regretter un éternel soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la clarté divine ? Car c’est bien l’Éternel que les membres de la Société Jean Marie Vianney sont allés chercher cet été durant une dizaine de jours. Comme Élie sur l’Horeb, ils ont recherché à Ars la force du Tout Puissant pour passer victorieusement l’année présente avec ses vicissitudes ! Au programme, préparation de l’année de la Foi avec le Père Matthieu Rougé, puis des entretiens sur le thème « Foi et Raison » avec Madame Fernandez qui, pour le plus grand bonheur de certains, a revisité les mondes merveilleux de Tolkien (Le Seigneur des Anneaux) et de Lewis (Le Monde de Narnia). C’est ainsi que nous avons appris que « pour Lewis, le mythe est un rayon de Lumière divine sur l’imagination pour aller au secours de la raison ». Et depuis la rentrée, certains séminaristes lisent ces auteurs fantastiques quand ils ne sont pas plongés dans St Thomas d’Aquin ! Il fut également question de bioéthique, du rapport sacerdoce /eucharistie avec le Père Caratgé, nous introduisant à une journée de prière. La prière qui fut centrale tout au long de cette session a permis de mettre à l’honneur la fête du 4 août. Ce fut l’occasion pour Mgr Bagnard (accompagné de plusieurs évêques dont son successeur Mgr Roland) de présider pour la première fois 1 cette célébration si chère aux prêtres (qui étaient venus ce jour-là très nombreux de toute la France !). Si l’ambiance était très recueillie et studieuse, il n’en demeure pas moins que nous étions « en famille » pour reprendre les termes chers à notre modérateur général. C’est dans cette optique que la veillée festive en salle de conférence a laissé d’étranges souvenirs. Les sketches, combattant d’originalité pour un résultat des plus désopilants, portèrent ainsi sur les huiles essentielles, la prière tactile du bréviaire, mais surtout sur d’immenses ours : les fameux grizzlis. L’évocation de ces imposants plantigrades combinée à un surmenage intellectuel 1 en effet habituellement c’est un cardinal qui préside cette célébration. Cette année ce devait être le cardinal Schönborn qui, fatigué, n’a pas pu venir. 14 a donné l’idée aux plus belliqueux d’en découdre dans une partie endiablée de paintball, à d’autres de prendre de la hauteur sur une via ferrata, les plus émotifs se retrouvant au restaurant. Aujourd’hui, tout cela nous semble bien lointain, les aubes cristallines ayant laissé place à la sombre clarté de décembre… Alors si le remplacement des constellations florales par les pâles couleurs de l’hiver nous pèse, rappelons-nous que nous avons rendez-vous l’été prochain en Allemagne ! Corentin MEIGNIÉ Première année de philosophie Prochaines Sessions de la SJMV : Prêtres et séminaristes Session, au Foyer Sacerdotal du 28 au 30 janvier 2013 (14h). A noter : L’ assemblée générale de la SJMV se tiendra le 30 janvier matin. Session régionale en Allemagne près de Fulda du dimanche 24 février 2013 (soir) au mercredi 27 février 2013 (midi) Session régionale France-Nord à Paris du dimanche 7 avril 2013 (soir) au mardi 9 avril 2013 (soir) Session été 2013 du jeudi 1er août 2013 (19h) au samedi 10 août 2013 (8h), à Ars et en Allemagne. Colloque sur la Charité pastorale du 27 au 29 janvier 2014 Laïcs associés Récollection du mercredi 1er mai 2013 (19h) au dimanche 5 mai 2013 (14h) Récollection du mercredi 23 octobre 2013 (19h) au dimanche 27 octobre 2013 (14h) 15 Réveil d’un directeur de camp « Ego sum pauper, nihil habeo, cor meum dabo »1 Das Sommercamp der 12-15 jähringen, unter dem Patronat des heiligen Martin, wurde geleitet von einem Seminaristen welcher Fachmann in Sachen « Aufwecken » ist. Parmi les différents camps proposés par la SJMV, celui de Notre Dame de la joie pour les 12 -15 ans avait pour saint patron St Martin, ce fut l’occasion de revisiter son histoire si riche, pour la plus grande joie des adolescents ! S ix heures et demie du matin, le chalet commence à respirer sous un autre mode, les bruits de la nuit cessent pour laisser place à un jour nouveau. Le soleil, déjà fait grandir les ombres des montagnes sur les pourtours de la vallée de Chamonix et commence à caresser le clocher de Combloux. Bientôt mon réveil sonnera. Toutefois, le difficile combat du lever risque de reprendre. De l’autre côté de la porte, j’entends les douches qui sifflent et ronronnent, l’aumônier doit déjà être debout. Les mélopées et les images de la journée passée flottent encore dans mon esprit. La thèque sur la grande pelouse sous le regard de Notre-Dame du Christomet, les cris des garçons, les points qu’il faut compter sans erreur, le goûter de grenadine et son traditionnel pain-chocolat. Une belle journée de repos, digne du paradis ; peutêtre jouera-t-on à la thèque au ciel. L’aumônier n’a pas dit cela dans son topo, hier à la flamme claire qui brille et palpite. Je fais taire mon réveil. « Moi je suis pauvre, je n’ai rien, je donnerai mon cœur. » L’hymne du camp me revient à l’esprit, c’est le chant de St Martin notre patron. Si seulement chacun pouvait finir ce camp en ayant offert son cœur à Dieu. Être rentré en soi-même pour y retrouver le Seigneur, lui avoir parlé face à face comme Moïse au désert et rester en sa présence comme Josué dans la Tente. Si un seul venait à faire cela je n’aurai pas peiné en vain. … « Cor meum dabo, ego sum pauper ». Il faudra en remettre un coup pour l’adoration… Mon réveil sonne pour la seconde fois. Ce sera la dernière ! 16 D’autant qu’aujourd’hui nous partons en grande rando au chalet de Doran. Un endroit magnifique, petit cirque rocheux sous la Pointe-Percée. S’il fait beau nous monterons aux QuatreTêtes. Et puis il y a la chapelle, l’alpage où nous achèterons du lait et du miel. Et Là-bas, sur la route de schiste qui s’élève vers Doran : grand jeu. La IXèmeLégion va tâcher de retrouver la chlamyde de St Martin, ce qui lui permettra d’acquérir la domination sur les Gaules. Un sinistre trésor égaré par les Carthaginois va sûrement nous permettre de la racheter en cas de division dans la Légion. En tout cas les gars vont sentir le dénivelé dans leurs caliga, surtout avec tout leur fourbi. Sommet physique légionnaire : pour devenir un saint, il faut devenir un homme ! « Nihil habeo, cor meum dabo… » Encore cette vielle complainte... Mon réveil sonne pour la troisième fois. Cette fois il faudra lui obéir. Corentin, dans la même chambre que moi, est déjà debout. Allez branle-bas, à la douche, oraison, laudes et Messe. Nous sommes des fils de St Martin ! « Cor meum dabo ! » Louis-Emmanuel MEYER Troisième année de théologie 1: Vieille complainte du temps jadis signifiant : « Moi je suis pauvre, je n’ai rien, je donnerai mon cœur ». 17 Témoignage sur la Miséricorde Abbé Patrick Clément über die Bedeutsamkeit der gättlichen Barmherzigkeit in seinem Leben L’abbé Patrick Clément, au lendemain de son ordination diaconale, contemple l’œuvre de Dieu dans sa vie. Une action de grâce pour cette présence fidèle à ses côtés, un témoignage rempli d’espérance. À lire ! orsque l’on m’a demandé de faire un témoignage sur la miséricorde, je n’ai pas eu de problème à trouver les moments où Dieu m’a fait miséricorde car, je ne peux m’empêcher de constater que Dieu a toujours été présent à mes côtés malgré mes infidélités et mes misères. Je ne crois pas que mon témoignage soit extraordinaire, car pour chacun, je ne doute pas que le Seigneur soit présent, et ne cesse de faire Miséricorde. L Tout d’abord, je me présente. Je suis l’abbé Patrick Clément. J’ai été ordonné diacre en vue du sacerdoce le 24 juin dernier à Ars : je suis donc un tout jeune diacre et je serai probablement ordonné prêtre en juin 2013. Mais comme pour toute grande étape, c’est le Seigneur qui mène le navire et je me remets entre les mains de son Église. Actuellement, je suis responsable d’un petit foyer vocationnel pour des jeunes de 14 à 17 ans qui se posent la question d’être prêtre : le foyer Marcel Van à Ars. Je suis également, associé à la paroisse d’Ars, l’humble serviteur du curé d’Ars actuel, le père Lavaur. Au cours de ce témoignage, j’insisterai beaucoup sur ma vocation sacerdotale car le Seigneur n’a cessé de la mettre en avant lorsqu’il me faisait Miséricorde et que je m’approchais de Lui. Mon désir d’être prêtre a débuté vers l’âge de 5-6 ans. Je me rappelle encore dire à ma mère : « maman, j’ai envie d’être prêtre ». Mais assez rapidement, je fus confronté à mes cousins qui mettaient en avant les exigences de la vie sacerdotale, en particulier le célibat. Et à l’époque, je voulais être comme mes parents et pouvoir fonder une famille, c’est pourquoi ce désir a alors pratiquement disparu. Ce premier épisode me fait évoquer les prédications du Christ de se faire petit comme un enfant. Oui, il y a chez l’enfant une certaine spontanéité, une simplicité, une perception de l’essentiel : « maman, j’ai envie d’être prêtre. », même s’il ne sait pas encore répondre aux arguments des plus grands. Ce désir d’être prêtre a donc disparu, mais le Seigneur était présent. Mystérieusement, à chaque messe de prière pour les vocations ce désir réapparaissait. Le Seigneur me faisait comme un clin d’œil : « Tu sais Patrick, je t’appelle toujours… ». A l’adolescence, j’ai fait ma première et ma terminale dans un lycée militaire et je crois que j’étais tombé dans l’idolâtrie du sport, et avec les compétitions, la messe dominicale passait bien souvent à la trappe. Il me restait tout 18 de même un trésor que j’avais reçu depuis ma petite enfance : c’était le conseil d’un prêtre qui m’avait dit, « avant de t’endormir, dis un Notre Père et un je vous salue Marie ». Par grâce, j’y ai toujours été fidèle et encore aujourd’hui. Puis j’ai commencé des études de médecine et grâce au soutien de mon frère avec qui je logeais et de mes grands-parents qui habitaient dans la même paroisse que moi, j’ai pu reprendre le rythme régulier de la messe dominicale. Petit à petit, le Seigneur a travaillé en moi. Lors d’un Carême, j’avais pris comme résolution de prendre des temps personnels avec Dieu en méditant sa Parole. Ma foi s’est confortée, elle a mûri. J’ai également redécouvert à cette période le village d’Ars et son Saint curé. En entrant, dans l’église, je me souviens encore d’avoir pu ressentir la présence du curé d’Ars qui me conduisait à une relation personnelle avec le Christ. J’ai pu revivre le Sacrement de la confession que je ne pratiquais plus, puisque chez mes parents, nous avions des absolutions collectives. Mon désir d’être prêtre est alors réapparu et je me rappelle encore l’avoir évoqué lors de cette première confession. Peu de temps après, je suis rentré au séminaire. Je peux vous témoigner que le Seigneur n’a cessé d’être présent. Même si nous sommes infidèles, lui il est fidèle. Au cours des années de séminaire, j’ai pu vivre une grande grâce : l’année jubilaire des 150 ans de la mort de Saint Jean-Marie Vianney. Une porte Sainte avait été ouverte. Je n’arrivais pas à faire la démarche jubilaire tous les jours mais tout de même assez régulièrement. Le simple fait, de rechercher à chaque fois une personne pour qui offrir cette démarche m’a vraiment ouvert le cœur à la prière pour les âmes du purgatoire : celles de ma famille et de mes amis mais aussi celles des personnes que je pouvais rencontrer. Oui le Seigneur veut faire miséricorde mais il veut également que nous collaborions. Aujourd’hui, en tant que supérieur d’un foyer vocationnel, je me rends bien compte que le Seigneur nous appelle à être nous-mêmes miséricordieux, et que si nous pouvons la vivre envers les autres, c’est parce que lui-même est miséricordieux envers nous. Depuis le jour de ma naissance, le Seigneur n’a cessé de me faire miséricorde et heureusement il ne cesse pas. Je me souviens d’une remarque d’un prêtre assez âgé qui me disait : « as-tu remarqué, que les premiers à lâcher leur pierre lors de la lapidation de la femme adultère, ce sont les plus âgés ? » Oui, plus on avance en âge, plus on a pu avoir des occasions de pécher, mais heureusement la Miséricorde de Dieu ne cesse de nous remettre sur le chemin vers le Salut et la sainteté. Abbé Patrick CLÉMENT Responsable du Foyer Marcel Van 19 À paraître ! Le père Vincent Siret nous présente un livre original qui sera bientôt dans vos librairies. A u nom d’une passion, c’est le titre d’un ouvrage collectif qui devrait paraître en janvier 2013 aux éditions Artège1. Livre à la fois théologique, historique – il traverse les deux mille ans de l’histoire de l’Église – et pastoral ; lui-même évangélisateur, cet ouvrage atypique pourrait être décrit, à certains égards, comme le dessin à grands traits du parcours historique de la mission évangélisatrice de l’Église ; il pourrait aussi être compris comme une anthologie, spirituelle et originale, rassemblant quelques grandes figures d’évangélisateurs du christianisme. Il est bien plus ou plutôt, il est autre que cela ; les études et évocations si singulières qui le composent laissent affleurer clairement, au-delà de leur évidente diversité, ce qui les unit et qui rend raison de leur acte même d’évangélisateur : la recherche enthousiaste, déterminée, ardente, d’une intimité toujours plus grande avec le Dieu même que leur acte missionnaire annonce par toute leur vie. Ainsi sont mis en évidence ce qu’on pourrait appeler les fondamentaux spirituels de l’acte évangélisateur qui, depuis saint Paul, le plus éminent d’entre eux, signe la spécificité de la mission chrétienne, celle-là même qu’appellent de leur vœux les successeurs de saint Pierre depuis que le Concile a rappelé aux baptisés leur double vocation à la sainteté et à la mission. Il s’agit là d’une manière inédite de prendre en compte le double appel inhérent au baptême chrétien et que le concile Vatican II a fortement souligné : appel à la sainteté et à la mission. La manière d’aborder la question est elle-même originale : présenter des évangélisateurs à partir de la cohérence qui lie leur vie spirituelle et leur activité missionnaire. On pense tout particulièrement à l’étude du plus emblématique d’entre eux, Paul de Tarse, l’apôtre des nations, très rarement voire jamais présenté jusqu’à maintenant, sous l’angle de l’enracinement spirituel de son œuvre missionnaire. L’accent est délibérément mis sur l’expérience concrète de figures qui, tout en étant exceptionnelles, invitent, par leur enthousiasme et leur joie, à entrer dans l’aventure exaltante de l’annonce de Celui qui les a saisi et les fait vivre : le Christ Jésus rencontré, aimé, suivi. Dans la suite du synode « La nouvelle Évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne », ce livre s’adresse à tous ceux qui voudront approfondir leur foi et leur désir missionnaire en puisant auprès des saints, nos contemporains. 1– Écrit sous la direction de Mme Thérèse Nadeau-Lacour, professeur de théologie spirituelle à l’université Laval de Québec et qui est intervenue déjà souvent au Foyer sacerdotal lors de sessions et de colloques, et au Séminaire. Une dizaine d’auteurs y ont travaillé. Mme Nadeau-Lacour signe la partie sur saint Paul et sur la Bienheureuse Marie Guyart de l’Incarnation. Le père Vincent Siret, quant à lui, a rédigé les notices sur les martyrs jésuites canadiens, sur saint Jean-Marie Vianney et sur le Bienheureux Jean-Paul II. 20 De l’Empire du milieu (suite et fin) Le père Augustin Wang, membre de la société Jean-Marie Vianney et prêtre d’un diocèse de Chine orientale, nous présentait dans le numéro précédent, les origines de la situation actuelle de l’Église de Chine. Il nous livre ici la fin de ses explications : une fois que le principe de Triple Autonomie a été accepté et mis en œuvre par les Églises « réformées », le gouvernement chinois a voulu le faire appliquer également à l’Église catholique de Chine, ce qui fut une autre paire de manches ! La mise en œuvre de la Triple autonomie chez les catholiques La création de l’Association patriotique A près avoir accueilli favorablement la Triple autonomie proposée par les protestants, le premier ministre M. Chou En lai encouragea les dirigeants catholiques à s’engager dans la même voie. Pour garder la liberté de l’évangélisation et l’universalité de la foi, ces derniers rédigèrent un projet de Triple autonomie propre à l’Église catholique de Chine, manifestant ainsi leur volonté de coopérer le plus possible avec le gouvernement. Ils proposèrent de maintenir les œuvres et institutions catholiques au moyen d’aumônes d’origine chinoise uniquement, et de remettre progressivement la responsabilité de la propagation et du maintien de la foi à un clergé uniquement chinois qui demeurerait cependant en communion hiérarchique avec le Souverain Pontife. Mais certains évêques et prêtres chiNotre Dame de Chine nois ont finalement attaqué ce lien de communion ecclésiale en fondant l’Association patriotique des catholiques chinois. Le 15 juillet 1957, 241 délégués venant de 143 diocèses se sont réunis à Pékin pour l’ouverture de la première Assemblée générale des catholiques. Tous les participants s’accordèrent pour déclarer que l’Église catholique de Chine devait 21 être véritablement indépendante, libre et administrativement autonome, dirigée uniquement par des clercs et des fidèles chinois, mais que, en ce qui concerne les doctrines religieuses à croire et les règlements ecclésiastiques à observer, elle devait obéir au pape. A la suite de cette Assemblée générale, l’Association patriotique des catholiques chinois fut fondée pour promouvoir le patriotisme et l’observance des lois et encourager les fidèles à étudier les doctrines patriotiques en mettant en pratique la Triple autonomie. Tous les évêques, même s’ils n’avaient pas été présents à l’Assemblée générale, furent invités, voire forcés à en faire partie. Cependant, beaucoup refusèrent à cause de discours ouvertement hostiles au Saint Siège prononcés à l’occasion de l’ouverture de l’Assemblée générale par Mgr Ignace Pi Shu Shin et Mgr Paul Wang Wen Cheng, à qui échurent les sièges de président et de vice-président de l’Association. De nombreux « non partisans » de la Réforme furent ensuite arrêtés et les missionnaires expulsés. A la fin de 1958, presque tous les missionnaires (plus de six mille !) avaient été expulsés de la Chine. Une centaine de sièges épiscopaux restèrent vacants, plongeant ainsi les communautés catholiques dans une situation de crise. Mgr Bernardin Dong Guang Qing. Premier évêque de l’Association patriotique à avoir été ordonné sans mandat pontifical , le 13 avril 1958 La consécration des évêques sans mandat pontifical Le Saint Siège ne pouvait pas nommer immédiatement des évêques pour ces sièges. L’Association patriotique pris donc les choses en mains et commença à procéder à des élections de candidats épiscopaux dans les diocèses où le siège était « vacant », en choisissant évidemment des prêtres qui adhéraient à la Triple autonomie et à l’Association patriotique. Elle ne possédait cependant et ne possède toujours pas la compétence pour l’élection d’évêques. Par conséquent, le Saint Siège refusa les deux premiers candidats que l’Association lui présenta en mars 1958, les menaçant même d’excommunication latae sententiae. Cette réponse demeura malheureusement sans effet et l’Association patriotique fit procéder à la première consécration d’évêques sans mandat pontifical pour l’Église de Chine en avril 1958, par un prélat pourtant fidèle à Rome, Mgr Li Tao Nan, évêque de Pu Xin depuis 1951. A partir de ce jour là, le gouvernement chinois interdit aux candidats épiscopaux de solli22 citer le Saint Siège pour leurs nominations. Tous les moyens de communication avec Rome furent d’abord contrôlés puis coupés, si bien que même chez les catholiques clandestins, quelques consécrations épiscopales sans mandat pontifical survinrent. Depuis que les responsables des communautés locales arrivent plus facilement à contacter le Saint Siège par téléphone, fax, et aussi ces dix dernières années par Internet, ces consécrations ont cessé dans l’Église clandestine. En revanche, ce genre de consécration n’a jamais cessé dans l’Église patriotique. « Une telle ordination représente une douloureuse blessure à la communion ecclésiale et une grave violation de la discipline canonique », elle place d’ailleurs le nouvel évêque dans une situation difficile puisqu’il ne peut jouir d’aucun pouvoir magistériel ni de juridiction dans le diocèse. Mgr Pierre Joseph Fan Xue Yan, nommé par le pape Pie XII évêque du diocèse de Ding en 1951. Pendant ses 41 ans d’épiscopat, il a été condamné quatre fois à la prison. Seul évêque à avoir obtenu du pape Jean-Paul II le privilège d’ordonner des évêques sans mandat pontifical . Bien que la plupart des évêques patriotiques aient été intégrés dans la pleine communion de l’Église sous les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI, la Triple autonomie n’en est pas pour autant légitimée. Pour un certain nombre d’entre eux qui continuent à participer et même à présider des consécrations épiscopales sans mandat pontifical, un doute persiste quant à leur véritable communion avec Rome. Le dialogue entre le Saint Siège et le gouvernement chinois concernant la nomination des évêques est toujours difficile aujourd’hui, confions donc cette situation délicate au Seigneur, pour qui rien n’est impossible ! P. Augustin WANG 23 Présentation de la propédeutique Vorstellung des Propedeutikums (Vorbereitungsjahres) F in août et son habituel retour de vacances et de préparation de la rentrée. On achète des cahiers, des stylos, une trousse, des feuilles… Mais aussi pour certains : une Bible, un bréviaire, les textes de Vatican II et le Catéchisme de l’Église Catholique. Nous sommes 16 jeunes, de 19 à 45 ans, à s’être apprêtés à vivre une rentrée pas comme les autres. 16 jeunes venant de plusieurs pays : la Belgique, le Québec, le Congo Brazzaville, le Vietnam, le Laos et la France. Mais, qui sont ces jeunes achetant des livres qu’on ne voit pas sur les bancs des universités, qui viennent du monde entier, qui vont vivre en communauté ? La réponse est toute simple, ils viennent pour se poser une question auprès du St Curé : « Est-ce que le Seigneur veut que je sois prêtre ? ». Afin de discerner, le séminaire nous donne des moyens répartis autour de quatre piliers. Le premier est le pilier spirituel, en effet chacune de nos journées commence par l’oraison, nous prions les offices, le chapelet, et enfin le sommet de la journée : la messe. Le second pilier est le travail intellectuel. Nous étudions les Écritures Saintes, les textes du Concile Vatican II, l’histoire de l’Église, la liturgie… Le troisième pilier est le pilier communautaire. En effet nous sommes dans un séminaire, et il n’y a pas que les propédeutes, mais aussi ceux qui sont en premier cycle (les philosophes) et ceux qui sont en second cycle (les théologiens). En tout nous sommes 45 séminaristes. On mange donc tous ensemble, la messe et les vêpres se disent ensemble, et nous avons aussi l’entretien de la maison. Le quatrième pilier est la vie pastorale. Chaque dimanche nous allons en paroisse afin de découvrir concrètement la vie des prêtres. En arrivant au séminaire je m’attendais à avoir tout cela. Mais il y a une chose qui m’a beaucoup étonné : le sport ! En effet deux heures de nos mercredi après -midi sont consacrées au sport. Nous avons du foot, du tennis, du volley, nous pouvons aller courir… Bref, je pensais en avoir fini avec le sport, mais j’ai découvert que le sport allait m’apprendre la persévérance ! Hubert D’ADELER Propédeutique 24 Une année chez les « Gaulois » Ein Jahr bei den Galliern A u moment où on m'a demandé de rédiger un article sur mon expérience en France, la première phrase qui m'est venue était : « Je vais chez ceux que je ne connais pas ». Cette phrase fut dite par le bienheureux John Henry Newman (1801 – 1890) qui pensait que les catholiques étaient presque des étrangers à la culture anglaise, bien qu'il sentait en lui ce désir de conversion. Quand mon évêque m'a dit qu'il allait m'envoyer à Ars pour l'année propédeutique, je n'ai pas compris le but de sa décision. Premièrement, je ne savais parler le français. Ensuite, je pensais que les « Gaulois » n'aiment pas beaucoup les Anglais. Étant Anglais moi-même, j'ai compris ce que sentait John Henry Newman ! Malgré tout cela, en juillet 2011 je suis arrivé à l'école des langues à Vichy afin d'apprendre le français. Je n'ai jamais vécu quelque chose d'aussi difficile que l'apprentissage d'une langue étrangère. Jusque là, je ne m'étais pas rendu compte qu’une telle expérience bouleverserait tous mes points de repère. Pendant mon séjour à Vichy, j'ai découvert un bon moyen pour progresser en français. Comme je connais toutes les aventures de Tintin par cœur, j'ai lu tous les albums que j'ai pu trouver aux magasins, il ne s'agissait que de traduire les mots qui m’étaient inconnus. Voilà que mon niveau de français s'améliorait ! Quelles ont été mes impressions du catholicisme en France ? En Angleterre, la présence catholique est une minorité par rapport à l'Église anglicane. Depuis la rupture de 1539 et la persécutions contre les catholiques, peu à peu les anglais ont perdu souvenir du catholicisme en Angleterre. Le contraste avec l’Église de France m’a par conséquent frappé. En suivant le cours sur St Jean-Marie Vianney, j'ai appris que les révolutionnaires français au XVIIIème siècle voulaient supprimer l'Église. Cependant, malgré la violence de la Révolution, le catholicisme a pu durer en France de sorte qu'il possède les richesses qui résultent d'une tradition non interrompue. Cette tradition perdure depuis presque deux mille ans et elle nous donne à nous séminaristes un fondement solide à notre formation dans la tradition catholique, malgré le progrès de la déchristianisation. Pendant cette année, j'ai vécu dans la fraternité St Joseph avec cinq autres séminaristes dont quatre sont français. Parfois je me demandais ce que les Français pensaient de la présence d’un Anglais parmi eux. Au niveau de l'histoire il y a 25 une certaine méfiance entre les Anglais et les Français et ceci a été la source de plaisanteries entre nous. Cependant, les Français m'ont beaucoup aidé pour me familiariser avec leur langue ! Aujourd’hui je suis au collège anglais de Rome, j’y suis heureux au sein d’un bon groupe de séminaristes. Je suis également des études à l’université Pontificale de St Thomas d’Aquin (l’Angelicum) et je chante pour la ‘Schola’ au séminaire. Richard HOWARD Le cross du Séminaire Der Crosslauf des Seminars C omme il est de tradition, un cross a été organisé le 17 octobre dernier, 46 personnes prenant le départ pour se lancer dans une course d’environ 6 kilomètres. Dans sa providence, le Seigneur a réuni au complet toute la communauté du séminaire avec les diacres du cru 2012, à savoir les abbés Patrick, Thomas, Jean -Marc, et André qui ont manifesté beaucoup d’enthousiasme en nous prouvant la joie qu’ils rencontrent déjà dans leur ministère. L’ambiance était familiale « oui il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis ! » (Ps132,1). Chacun cependant était invité à défendre l’honneur de sa fraternité en donnant le meilleur de lui-même dans la course. Les cris de joie, les applaudissements qui accompagnaient les arrivées montraient que tous étaient heureux de vivre ce moment cordial. Classement par fraternité 1 St Benoît Labre 2 St François Régis 3 St Bruno 4 St Joseph 5 St Vincent de Paul Classement individuel 1 Bruno CARON 2 Abbé Patrick CLÉMENT 3 Corentin MEIGNIÉ 4 Père Gaspard CRAPLET 5 Martin SOBOUL Modeste AKAKPO Première année de philosophie Responsable des activités sportives 26 Les fraternités du séminaire font leurs sorties ! Die Ausflüge der Fraternitäten Diaporama réalisé par Baptiste VANEL Première année de philosophie Les joies de la montagne pour la fraternité St François Régis ! St Benoît Labre près du lac d’Annecy pendant que St Joseph changeait ses pneus à Clermont-Ferrand ! 27 Saint Bruno près d’Avignon en terre provençale ! Bonne et Sainte année 2013 !