Le mystère des Désenchantées
Transcription
Le mystère des Désenchantées
Le mystère des Désenchantées - Documentaire fiction En 1906 paraît « Les Désenchantées » un roman de Pierre Loti qui dénonce la condition féminine en Turquie et lui a été directement inspiré de ces rencontres avec trois femmes voilées. Mais qui étaient-elles réellement ? Réalisation : Didier Roten & François Vivier (co-écrit avec Alain Quella-Villéger) Diffuseurs envisagés : ARTE / France Télévisions / TRT (Télévision Turque)… Durée / Support : 52 et/ou 90 minutes / HD Production : ANEKDOTA (France) en partenariat avec KARAVAN Film (Turquie) - webdoc, plateforme participative, réseaux sociaux, application mobile… Invitation au rassemblement de témoignages relatifs à la condition des femmes aujourd’hui, mise en relation en France et en Turquie avec un élargissement au monde entier. Développé en partenariat avec la web agency AM Créations (spécialisée dans la création de site internet et le développement logiciel) et la société UBIDREAMS (spécialiste des applications mobiles et des solutions cross média), avec la participation de Karen Guillorel et Claire Sistach (Transmediart), et du photographe Luc Choquer. Date de PAD et mise en ligne : printemps 2014 Budget estimatif global : 400 000 Euros Istanbul 2013 (photo Luc Choquer) Contact ANEKDOTA Productions / Didier Roten Tel : 05 46 41 12 68 / 06 09 42 68 86 [email protected] www.anekdotafilm.fr R.C.S. LA ROCHELLE 435 381 017 - APE 5911A – S.A.R.L. au capital de 8000 € Résumé Lors d’une exposition photo à Istanbul, une jeune journaliste découvre les clichés que Pierre Loti a ramenés de ces voyages en Turquie au début du 20 ème siècle. Intriguée par l’une d’elle représentant l’écrivain entouré de mystérieux « fantômes noirs », elle décide de partir sur les traces de ces femmes qui ont ouvert la voie à l’émancipation des musulmanes et inspiré à Pierre Loti l’un de ses livres les plus célèbres « Les Désenchantées ». D’hier à aujourd’hui, de la petite à la grande Histoire, cette aventure déroule le fil d’une thématique féministe très actuelle, à travers le récit d’une mystification littéraire orchestrée par une journaliste française et deux de ses amies turques et musulmanes, dont l’évasion à haut risque de leur harem stambouliote en 1906 va bouleverser l’opinion publique européenne. Le statut de la femme a toujours été emblématique de la dualité tradition-modernité qui demeure l'une des problématiques les plus déterminantes de la société turque et du monde arabo-musulman… Alors qui étaient réellement ces « désenchantées », ces « âmes sans visage » ? Quel fut leur destin ? Et n’est-il pas temps d’écrire au présent un nouveau chapitre à ce roman ? Regards parallèles - Istanbul 2013 (photo Luc Choquer) C’est ce qu’entreprend le photographe Luc Choquer à travers ses portraits et scènes du quotidien qui nous interpellent sur la vie, le rôle et la place des femmes d’Istanbul aujourd’hui. C’est aussi le point de départ d’un webdoc transmédia, dont le sujet principal est la condition féminine, et qui s’articule autour de la relation bloggée entre deux femmes, l’une turque, l’autre française, toutes deux témoins de la condition des femmes de leur pays, toutes deux désirant que le débat puisse être ouvert aux femmes du monde entier, par le biais d’un site qu’elles créent et animent. Regards croisés entre orient et occident, entre passé et présent, entre fiction et réalité, poursuivant la lutte en faveur des droits des femmes chère à Loti, au-delà de la France et de la Turquie, « Le mystère des Désenchantées » se prolongera dans cet espace participatif, ancré dans le réel, appelé à devenir un réseau social autonome spécialisé dans la vie, l’histoire, la condition des femmes. L’histoire En septembre 1903 Pierre Loti prend le commandement d’un navire au large d’Istanbul. Sa nomination et son retour en Turquie ne sont pas dû au hasard ; la diplomatie française œuvre en faveur de réformes et le sultan Abdul-Hamid a de l'estime pour l'académicien turcophile. Loti est au sommet de sa gloire. En Turquie, il est une véritable idole particulièrement auprès de la gente féminine qui s’identifie toute entière à la belle Aziyadé, l’héroïne romantique d’un de ces premiers romans. Trois jeunes femmes de la haute société stambouliote entrent secrètement en contact avec lui. Ces fantômes noirs, comme il les appelle, épris de liberté, d'apprendre, d'agir et d'aimer à leur guise, lui demande d’écrire un livre en faveur de l’émancipation de la femme turque. Loti, le nostalgique de l’empire Ottoman, défenseur de l’ordre ancien, ami inconditionnel de l’islam, accepte et compose « Les désenchantées ». Le livre paraît en 1906 et remporte un immense succès. En janvier 1906, deux de ses femmes, Zennour et Nouryé Noury Bey, quittent secrètement Constantinople. Ce sont en réalité les filles d’un des ministres du sultan qui lance ses hommes à leur trousse. Avec l’aide de complices les fugitives sillonnent l’Europe faisant la ‘‘Une’’ de la presse international. Le drame familial est devenu affaire d’État et fait écho à ce qui est une grande question de société à la Belle-Époque et le demeure aujourd’hui pour le féminisme : la condition des musulmanes. « Vous êtes de grandes révolutionnaires » leur lance un journaliste français. Révolutionnaires ou désenchantées ? Elles vont être soutenues par des personnalités marquantes comme l’anglaise Grace Ellison, la poétesse Renée Vivien, Rodin, Barrès, et bien sur Pierre Loti. Leurs correspondances offrent la vision d’Orientales surprises par la société qu’elles découvrent. Nouryé se mariera et restera vivre en France tandis que Zennour ne supportant pas le choc de l’exil rentrera en Turquie et finira par se suicider… Mais qu’est-il advenu de la troisième femme Djénane ? La plus mystérieuse, celle dont Loti n’a jamais pu voir le visage, celle dont les lettres forment littéralement la trame de son bestseller. Il est persuadé qu’elle s’est donné la mort comme en témoignent les derniers mots qu’elle lui écrit avant que le poison ne fasse son effet et qui concluent dramatiquement le roman. Et pourtant… En 1924, quelques mois après la mort de l’écrivain, paraît « Le secret des désenchantées ». Ce livre raconte, documents à l’appui, comment Pierre Loti a été l’objet d’une supercherie menée de main de maître par Marie Léra, auteur de ces révélations sous son nom de plume Marc Hélys, journaliste féministe française, et deux de ses amies turques et musulmanes. C’est l’envers des Désenchantées dévoilé enfin par celle qui fut Djénane… Flash-back : au printemps 1904, Marie Léra fait étape à Constantinople pour rendre visite aux sœurs Noury Bey. Ces dernières font partie de cette nouvelle génération de jeunes filles turques privilégiées, éduquées par des préceptrices européennes, maîtrisant plusieurs langues. Cet éveil à d’autres cultures les ont emmenées à reconsidérer le sort que leur réserve le monde musulman d’alors. Sachant Loti présent à Constantinople, c’est par amusement et défi mais aussi pour briser l’ennui qui caractérise leur vie quotidienne, que les trois amies décident de le rencontrer. C’est Marie Léra qui lance l’idée… Malgré cette usurpation originelle, « Les désenchantées » atteignent leur objectif et témoignent avec force et efficacité de la condition féminine turque, en dénonçant le mariage arrangé, la soumission à l'époux et le système familial traditionnel lui-même, sans pour autant critiquer directement ni l'islam, ni la Turquie. Ironie de l’histoire, c’est dans ce pays qui va bientôt connaître la révolution d’Atatürk que les femmes vont, et ce bien avant leurs "sœurs françaises", obtenir le droit de vote et une certaine égalité sociale. Passé - présent Les trois « désenchantées » de Pierre Loti - Istanbul 1903 Manifestation pour défendre le droit à l’avortement - Istanbul 2013 (photo Luc Choquer) ©ANEKDOTA Productions – photos Luc Choquer – tous droits réservés