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LES MUSIQUES TURQUES " La Turquie a le son ! " D'origine turque, partageant sa vie entre Montréal et Istanbul, où il participe à l'effervescence musicale qui a éclot sur les rives du Bosphore ces dernières années, le DJ, musicien et compositeur (il a travaillé, entre autres, pour la chorégraphe allemande Pina Bausch) Mercan Dede, est un passeur, transgresseur et brouilleur de frontières musicales. Imprégné de soufisme, citant volontiers Rûmî (1207-1273), le poète mystique persan qui a créé l'ordre soufi des Mevlevi, universellement connus sous le nom de derviches tourneurs, il mixe des instruments porteurs de mémoire, comme la flûte ney de la tradition soufie, aux possibilités infinies de l'électronique. Le 4 juillet 2009, au Trocadéro, à Paris, Mercan Dede ouvrait la saison de la Turquie en France. Vivant aujourd'hui entre Montréal et Istanbul, il illustre l'incroyable créativité des musiciens turcs, la vitalité et l'effervescence de la scène d'Istanbul, qu'avait mis en images le réalisateur allemand d'origine turque Fatih Akin, dans son film " Crossing The Bridge ", en 2005. A l'instar de Mercan Dede, de nombreux artistes turcs, tels que le saxophoniste (installé à New York) Ilhan Ersahin, les percussionnistes Burhan Öçal et Okay Temiz, le collectif Baba Zula (un des fers de lance de la nouvelle scène stambouliote), le groupe de rock Brazzaville ou la rappeuse Ayben, affirment une volonté claire d'ouverture et d'éclectisme. Riche de multiples traditions musicales reflétant sa diversité culturelle, la Turquie, notamment à Istanbul (capitale européenne de la culture en 2010), ou à travers sa diaspora, c'est également un bouillonnement de sons urbains et contemporains. Sonoconférence proposée par Patrick Labesse, journaliste au Monde. AYBEN, « Sensin » AYNUR, « Keçe Kurdan » BABA ZULA, « Kökler » BRAZZAVILLE, « In Istanbul » MERCAN DEDE, « 800 » DERTLI DIVANI, « Hasbihâl » ENSEMBLE KUDSI ERGUNER, « L'héritage Ottoman » ILHAN ERSAHIN, « Virgo » GÜLSEREN KOMEKTIFISTANBUL, « Krivoto » BURHAN OÇAL, « New Dream » et « Groove A la Turca » TALIP OZKAN, « Lart du tanbûr » SEVVAL SAM, « Sek » SULTANA, « Cerkez Kizi » TAKSIM TRIO OKAY TEMIZ, « Magnetic Orient » TURA SARKILARI, « Türkiye Is Bnakasi » ASKTAN YANA, « Aylin Sengün Tasci » Compilations : « Anatolian Lullabies » « Let My Love Be Rom » « Lazerburi » « Kizilbas » (Sabahat Akkiraz) « Istanbul Twilight » « Turkish Café » (Sezen Aksu, Selim Sesler) « Doublemoon Remixed » « Le sipsi des yayla » LE ROCHER DE PALMER « J'ai passé ma vie à Istanbul, sur la rive européenne, dans les maisons donnant sur l'autre rive, l'Asie. Demeurer auprès de l'eau, en regardant la rive d'en face, l'autre continent, me rappelait sans cesse ma place dans le monde, et c'était bien. Et puis un jour, ils ont construit un pont qui joignait les deux rives du Bosphore. Lorsque je suis monté sur ce pont et que j'ai regardé le paysage, j'ai compris que c'était encore mieux, encore plus beau de voir les deux rives en même temps. J'ai saisi que le mieux était d'être un pont entre deux rives. S'adresser aux deux rives sans appartenir totalement à l'une ni à l'autre dévoilait le plus beau des paysages. » Orhan Pamuk le nazar boncuk De tous les symboles frappants qui font la spécificité socioculturelle de la société turque, le fameux oeil en verre, petite perle prisée par les Turcs pour conjurer le mauvais oeil, reste la manifestation par excellence de l'ancrage de la superstition dans la culture populaire. Dessiné ou incrusté sur du verre bleu foncé et peint en blanc et jaune, l'œil de verre prend diverses formes, allant du petit objet suspendu aux porte-clés, aux grands tableaux décoratifs, en passant par des formes de pins et de médaillons qui ornementent portes de maisons, accès de bureaux et autres lieux de travail. L'amulette est ostensiblement exhibée à l'intérieur des locaux administratifs et de services, en particulier les banques, comme on la trouve suspendue aux rétroviseurs des taxis, autobus et de la majorité des véhicules de particuliers. Ainsi, dans la vie quotidienne, "Nazar Boncuk" s'est attribué, sans conteste, le rôle et la fonction de protéger à la fois les biens et les personnes. C'est la raison pour laquelle presque toutes les mamans turques attachent, avec une épingle à nourrice, le fameux œil bleu sur les vêtements de leurs bébés. "Nazar Boncuk" est certes la manifestation la plus ostentatoire de la superstition des Turcs, mais la culture et la croyance populaires anatoliennes regorgent de coutumes, us et pratiques transmises de génération en génération et qui influent, encore aujourd'hui, sur les comportements et actes quotidiens de la quasi-totalité de la population. la diaspora turque en Europe L'immigration turque constitue la plus forte communauté étrangère en Europe : plus de 3 millions de personnes. Ce chiffre prend en compte tous les ressortissants de la république de Turquie vivant dans l'UE, qu'ils soient turcs, kurdes ou d'une autre appartenance. Pour des raisons historiques, c'est l'Allemagne qui abrite la communauté la plus importante : un peu plus de 2 millions de personnes dont un quart de Kurdes. La Belgique (100 000 personnes), la Suisse (100 000), L'Autriche (150 000), les PaysBas (200 000), la France (350 000)… accueillent des communautés moins importantes mais de plus en plus intégrées et représentées au sein de la communauté européenne. Jusqu'aux années 1950, les Turcs et les Kurdes n'avaient pas de traditions d'immigrations. La première vague a débuté dans les années 1960 en provenance d'Anatolie centrale ou orientale, principalement en direction de l'Allemagne, mais aussi un peu plus tard de la France. Le coup d'État de 1980 a entraîné une deuxième vague plus urbaine et plus instruite, souvent des militants de gauche ou d'extrême gauche (TKP, Dev sol…). Depuis le milieu des années 1980, on a assisté à la migration de beaucoup de Kurdes chassés par les combats dans leur région d'origine. LA TURQUIE Capitale : Ankara Superficie : 780 580 km² Nombre d'habitants : 71 160 000 habitants. Langue officielle : le turc, qui appartient au groupe ouraloaltaïque. Au niveau de l'écriture, les caractères arabes, utilisés jusqu'en 1928, ont été remplacés par des caractères latins. Langue officielle : on dénombre en Turquie une cinquantaine de langues et dialectes différents dont le kurde, l'arménien, le grec, l'arabe, le laze, le bulgare, le ladino, etc. Populations : La Turquie d'aujourd'hui est un melting-pot de populations turques ou turquisées, ou encore seulement turcophones ou musulmanes originaires de régions occupées par les Ottomans. A cela, il faut ajouter ce qui reste des populations autochtones : des Arméniens (officiellement 70 000), des Grecs (3 000), les Arabes d'Alexandrette et, bien sûr, les quelques 12 millions de Kurdes dont seule une partie, vivant à l'ouest, s'est fondue dans le creuset turc. Religions : aujourd'hui environ 90% de la population est musulmane, avec 70% de sunnites tandis que les alevis et autres branches hétérodoxes sont près de 20%. Les 10% restants comprenant juifs, chrétiens et autres groupuscules minoritaires. La Turquie est un vaste territoire à cheval entre Asie et Europe. L'Anatolie, qui signifie en grec ancien, " le pays où le Soleil se lève " constitue 97% du territoire national et se trouve séparée de la Thrace (partie européenne de 24 800km²) par la mer de Marmara et les deux détroits : Bosphore et Dardanelles. Le territoire turc forme ainsi une immense péninsule entourée par quatre mers différentes : la Mer Noire, la Mer Marmara, l'Égée et la Méditerranée. SOLIDAIRE : DONNEUR DE SANG ! LE ROCHER DE PALMER.fr