decembre 2015 - Centre Communautaire de Neuilly-sur

Transcription

decembre 2015 - Centre Communautaire de Neuilly-sur
N°55
DECEMBRE 2015
‘HANOUCA 5776
Toujours dans l’air du temps depuis 1967
« Une installation de climatisation
moderne et performante ne se
voit pas et ne s’entend pas ! »
Gilles Bourquin - Président
Clim Denfert Bourquin est une entreprise indépendante reconnue depuis près de 50 ans dans la réalisation d’installations haut de
gamme de climatisation et de traitement de l’air. Sa maîtrise des technologies les plus performantes et les solutions d’intégration
font référence (boutiques, hôtels, restaurants, bureaux, professions libérales, appartements, hôtels particuliers, etc.)
Au sein de nos showrooms CLIM DENFERT – Paris 16ème et Cannes, vous sont présentées les plus récentes générations de
matériels en situation et en fonctionnement réels proposés par les meilleures marques du marché. Vous pourrez ainsi apprécier
concrètement leurs performances ainsi que leur esthétique, et vous serez guidés par nos spécialistes dans vos choix techniques
et budgétaires.
SHOWROOMS
9, rue Yvon Villarceau - 75116 - PARIS
Tél. : 01 46 34 25 25 - Fax : 01 40 46 04 34 - E-mail : [email protected]
3, rue Merle - 06400 - CANNES
Tél. : 04 93 99 22 22 - E-mail : [email protected]
www.climdenfert.com
NEUILLY PARIS OUEST
SOMMAIRE
MESSAGE DU PRÉSIDENT............................................................................. 4
10
MOT DE LA RÉDACTION....................................................................... 6
MESSAGE DU RABBIN.................................................................................. 8
VIE JUIVE
Vers une paix universelle, par le Grand Rabbin de Paris................................ 10
‘Hanouca : le combat de la lumière, par Haïm Nisenbaum............................ 11
Palmyre et ‘Hanouca, par le Grand Rabbin Alexis Blum................................. 13
Valeurs de l’occident moderne, valeurs de la tradition juive, par Claude Riveline.... 16
Michel Gugenheim,
Grand Rabbin de Paris
DATES ET HORAIRES À RETENIR................................................................. 18
11
CENTRE COMMUNAUTAIRE...................................................................... 22
ACTUALITÉS
Tous unis !, par Lise Leszczynski et Lise Benkemoun........................................ 28
Discours de Bar Mitsvah de Dan Girszyn (extraits)......................................... 30
Quoi de neuf à la Wizo Neuilly ?, par Arlette Nebbot................................... 31
RELATIONS JUDÉO-CHRÉTIENNES
Extraits du discours prononcé par Richard Prasquier...................................... 32
Haim Nisenbaum
13
LE COIN DE LA HALAKHA
Les erreurs les plus fréquemment commises, par le Rabbin Michaël Azoulay..... 38
TRIBUNE LIBRE
Diète éthique - suite, par Laurent Kern.......................................................... 40
LES COMPTES DE LA COMMUNAUTÉ
Rapport financier 2014 : le Centre Jérôme Cahen, par Jean-Jacques Elkaim..... 42
Grand Rabbin Alexis Blum
CARNET...................................................................................................... 44
Après le terrible drame qui a meurtri la France le 13 novembre,
la communauté juive de Neuilly, son Président, son rabbin, ses
administrateurs et ses permanents, présentent aux familles des
victimes sauvagement assassinées leurs plus sincères condoléances
et adressent aux blessés de ces attaques leurs souhaits ardents
de prompt rétablissement.
Paris
P
aris O
Ouest
ues
est
st
Le magazine de la Communauté juive de Neuilly/Seine
12, rue Ancelle - 92200 Neuilly/Seine
Tèl : 01 47 47 78 76
Directeur de la Publication : Philippe Besnainou
Rédacteur en Chef : Philippe Meyer
Secrétaire de rédaction : Emmanuelle Allouche
Edition Régie publicitaire :
SAB Print / Pascal Karsenti
Tél. : 01.55.90.58.58
Conception graphique / Impression : SAB Print
N°55 • Décembre 2015
3
NEUILLY PARIS OUEST
MESSAGE DU PRÉSIDENT
Philippe Besnainou
Président de la communauté
ACIP Neuilly-Ancelle
N
ous sommes tous sous le choc de la tragédie sans précédent qui a
ensanglanté et endeuillé la France le vendredi 13 novembre au soir. Notre
communauté de Neuilly, solidaire avec le Peuple de France, pleure les
très nombreuses victimes de cette barbarie et prie pour le rétablissement des
blessés. Nous présentons aux familles meurtries des victimes nos plus sincères
condoléances.
Dans ce contexte terrible pour la France et pour les juifs de France qui sont des
victimes permanentes des mêmes barbares depuis si longtemps, notre responsabilité ici est de continuer à vivre et à faire vivre notre communauté. Malgré
les menaces réelles et persistantes, justifiant le maintien de mesures de sécurité
exceptionnelles devant notre synagogue et notre centre communautaire, nous
devons continuer de vivre notre judaïsme le plus normalement possible. Il n’est
pas question de céder aux terroristes. Il n’est pas question d’avoir peur. Le peuple
juif est le peuple de la vie.
CONTACTS
Pour contacter la synagogue :
01 47 47 78 76
•S
ecrétariat au 01 47 47 78 76, ouvert de 9h à
16h lundi, mardi, jeudi, de 9h à 12 le mercredi
et de 9h à 12h30 le vendredi.
• L e Rabbin Michaël AZOULAY reçoit sur rendez-vous.
•P
ar mail : [email protected]
•S
ite de la synagogue : http://www.synaneuilly.com
•A
dresse : 12, rue Ancelle 92200 Neuilly sur
Seine
Pour contacter le Centre Communautaire :
•A
dresse : 44 rue Jacques Dulud 92200 Neuilly
sur Seine
•P
ar tél : 06 43 72 64 25/09 54 38 37 92
•P
ar mail : [email protected]
http://www.ccjc-neuilly.com
Si vous souhaitez recevoir notre newsletter,
n’hésitez pas à nous envoyer votre adresse mail.
Notre participation aux offices et à toutes les activités de notre communauté qui
vous sont proposées jour après jour doit rester forte comme elle l’a toujours été. Et
même plus encore. Notre communauté de Neuilly est forte, dynamique, et diverse.
C’est ce qui fait sa beauté et sa spécificité. Il est de notre devoir de continuer à la
développer pour y faire vivre ce judaïsme ouvert, authentique et fort qui nous est
si cher.
Il est cependant capital que nous respections dans le même temps tous, les
règles de sécurité essentielles qui vous sont rappelées dans ce journal et que vous
rappelleront régulièrement les agents et les responsables de la sécurité de notre
communauté.
Mais le plus important, c’est que cette vie, cette dynamique et cette force de notre
communauté continue d’être avant tout le fruit de notre unité qui constitue notre
bien commun le plus précieux. C’est la meilleure des réponses à apporter à tous
ceux qui veulent détruire notre communauté, notre pays et nos valeurs.
Pour contacter le Gan de Neuilly :
•A
dresse : 44 rue Jacques Dulud 92200 Neuilly
sur Seine
•P
ar tél : 09 53 22 65 90 Myriam Pizzo,
directrice
•P
ar mail : [email protected]
Notre communauté accueille depuis toujours des juifs venus de tous les horizons
géographiques, culturels, ou religieux. Les alsaciens, les polonais, les marocains,
les algériens, les tunisiens, les égyptiens, et bien d’autres encore ont construit jour
après jour cette communauté depuis des décennies, dans le respect, la solidarité
et l’entraide. C’est leur communauté à tous. Ils en ont tous fait l’histoire commune
et en dessinent tous le destin partagé. Nous sommes d’abord tous juifs et souhaitons tous léguer à nos enfants une communauté encore plus belle et plus forte
que celle que nous avons héritée de nos parents. C’est la réussite principale de
notre communauté, qui subsiste jusqu’à aujourd’hui. Nous pouvons et devons en
être fiers. C’est grâce à cette unité exemplaire que nous avons construit de belles
choses ensemble, et que nous continuerons de le faire, avec comme seul intérêt
celui de la communauté, avec comme seul but de sortir encore plus forts de la
période difficile que nous vivons.
Consistoire : 17, rue Saint-Georges - 75009
PARIS - Tél. : 01 40 82 26 26
•S
ite : http://www.consistoire.org
Restons debout et unis. Ce message central du judaïsme est aujourd’hui plus
important que jamais. Il est au cœur de notre communauté, de notre vie juive, et
j’en suis sûr, sera au cœur de la fête de ‘Hanouca qui arrive.
Site des Éclaireurs Israélites de France :
•h
ttp://www.njcmania.com
•M
ail groupe local : g
[email protected]
[email protected]
4
N°55 • Décembre 2015
‘Hanouca Saméa’h à tous.
NEUILLY PARIS OUEST
MOT DE LA RÉDACTION
Philippe Meyer
Vice-Président de la Communauté
N
ous achevons la rédaction de ce journal quelques heures à peine après
l’horrible massacre qui a ensanglanté
Paris et qui nous a tous meurtris dans notre
chair et dans notre cœur. Il est trop tard pour
en modifier le contenu. Juste le temps d’écrire
encore quelques lignes empreintes de tristesse,
de douleur, de colère et d’espoir.
La France est en deuil, et le restera longtemps,
transpercée par une indicible barbarie. Cette
terrible année 2015 s’achève comme elle avait
commencé avec les tueries de Charlie Hebdo
et de l’Hypercacher : dans le sang et dans
l’horreur. Le cauchemar de la haine qui tue ne
semble pas vouloir s’arrêter. La communauté
nationale a été la cible comme jamais des terroristes islamistes qui ont la culture de la mort
comme seule raison d’être.
La France est en deuil, et la communauté juive
comprend et partage cette souffrance mieux
que personne. Ce sont les mêmes barbares
qui tuent aveuglement hommes, femmes
et enfants à Jérusalem, à Paris ou ailleurs.
Qu’elles soient juives ou non, leurs victimes ont
en commun les valeurs d’humanité, de liberté,
et de démocratie qu’elles portent en elles.
Nos ennemis sont les mêmes. Notre combat
est le même. Notre victoire sera la même.
Nous juifs, savons ce que le terrorisme djihadiste signifie. Nous savons jusqu’où ils sont
capables d’aller. Israël et le peuple juif partout
dans le monde ont payé un lourd tribut pour le
savoir. Nous le disons et en alertons le monde
avec force depuis si longtemps. Souvent seuls.
Souvent sans être écoutés. Souvent même en
étant décriés par ceux qui confondent les victimes et les bourreaux, et qui doivent désormais se rendre à l’évidence. Cette guerre,
comme l’a qualifié à juste titre le Chef de l’Etat,
n’est pas seulement l’affaire des juifs. Elle est
l’affaire de tout le pays, de toute la nation. Elle
sera longue, douloureuse, incertaine.
Mais une fois de plus nous surmonterons cette
épreuve, unis et solidaires. A l’heure de ce
drame, il y a la force de notre calendrier juif,
la force de la vie. ‘Hanouca et ses symboles de
lumière, d’unité et de résistance ont toujours
structuré notre identité tant combattue et permis au peuple juif à survivre à ses ennemis. Ces
symboles sont aujourd’hui un message fort à
porter à un monde mis à genoux par l’obscurantisme, la haine et la terreur, pour l’aider à
panser ses plaies et à se relever.
La lumière, ce sont les valeurs universelles
que le judaïsme incarne depuis toujours, c’est
cette mission première d’éclairer, d’enseigner
et de transmettre. L’unité, c’est la Ménora qui
se compose de huit branches égales reliées
entre elles de part et d’autre de la branche centrale qui les unit, c’est la force du peuple juif
solidaire, rassemblé et soudé. La résistance,
comme les Hasmonéens hier, c’est la capacité
à s’opposer à nos ennemis malgré leur nombre
et leur puissance, c’est le courage et la combativité pour finalement les vaincre.
La lumière, l’unité et la résistance nous ont
toujours permis de rester debout parmi les
nations, fidèle à nos valeurs universelles de
paix, de justice et de vérité. Cette très belle
leçon que nous enseigne ‘Hanouca est une
feuille de route plus que jamais d’actualité,
nécessaire à la communauté juive, et au-delà
à tous les défenseurs des valeurs de la République pour continuer de construire notre avenir commun de liberté et de fraternité.
‘Hanouca Saméa’h à tous.
La rédaction remercie tous les annonceurs qui permettent à notre bulletin
de s’autofinancer. Nous demandons à nos lecteurs de les privilégier dans leurs achats.
Pour figurer comme annonceur, il suffit de prendre contact avec notre régie publicitaire :
S.A.B Print Régie Publicitaire : 23, rue d’Anjou 75008 Paris
Pascal KARSENTI : 06 07 52 93 55
Tél. : 01 55 90 58 58 | [email protected] | Fax : 01 55 90 58 59
6
N°55 • Décembre 2015
Demandez vos Chocolats
et Dragées Cacher
Beth Din de Paris
Votre boutique
22 rue des Huissiers
92200 Neuilly-sur-Seine
Tél : 01 46 24 84 04
NEUILLY PARIS OUEST
MESSAGE DU RABBIN
Rabbin Michaël Azoulay
J
e souhaiterais, à travers le choix du texte
de mon éditorial,
rendre un double hommage. Hommage, tout
d’abord, aux femmes,
qui sont peut être plus
mises à l’honneur à
l’occasion de la fête de
‘Hanouka (c’est le cas
également pour Pourim),
historiquement (Judith
et Holopherne) et juridiquement (les femmes
sont tenues d’accomplir
le commandement rabbinique d’allumer les lumières de ‘Hanouka au même titre que les
hommes).
Hommage, ensuite, au Professeur Raphaël Draï, de mémoire bénie,
qui nous a quittés cet été, dont le texte (précédé d’un commentaire)
sélectionné a bénéficié de la relecture critique, avant d’être publié
dans Philosophies d’ailleurs, anthologie de textes de philosophies
étrangères, sous la direction de Roger-Pol Droit, déjà évoquée dans
mes éditoriaux précédents.
Le Tana Débé Eliyyaou, littéralement, « Le sage de l’école d’Elie
a enseigné », se présente comme un ouvrage comportant deux
livres que le prophète Elie aurait transmis à un amora1 dénommé
Rav ‘Anane, transmission mentionnée dans le traité talmudique
Kétubot (en pages 105b et 106a). Ces livres sont intitulés Seder
Eliyyahou Rabba (« Grand ordonnancement d’Elie ») et Seder
Eliyyahou Zouta (« Petit ordonnancement d’Elie »), et s’articulent
autour des sections hebdomadaires du Pentateuque lues chaque
Chabbat dans les synagogues. Cet ouvrage illustre parfaitement
ce que la Tradition juive, en particulier à l’époque talmudique, soutient, à savoir, que ce prophète du IXème siècle après J.C, considéré
comme immortel, enseignait effectivement à certains Sages. Elie
vécut sous le règne d’Achab et de son fils, auxquels il est fait référence dans le texte ici choisi. Il lutta constamment contre Achab et
l’influence de sa femme, Jézabel, qui répandit le culte idolâtre de
Ba’al (dieu cananéen de la fertilité) parmi les Israélites. La vie d’Elie
est relatée dans les Livres des Rois (1 Rois, XVII à XIX, 21 et 2 Rois, I
et II). Nous avons traduit les extraits les plus significatifs d’un texte
du Seder Eliyyahou Rabba (paragraphe 1er du chapitre 9), paragraphe qui traite du sujet suivant.
L’ascendant supposé de l’épouse sur son mari, pour le meilleur ou
pour le pire, est un thème récurrent dans une littérature juive qui
oscille entre jugement favorable aux femmes et misogynie. Déborah fut, avec six autres prophétesses dénombrées par la littérature
rabbinique2, la preuve vivante de l’affirmation du prophète Elie,
dans notre texte, que l’accès au divin ne saurait être l’apanage
des hommes. De même, la prophétie n’est pas réservée aux juifs,
puisque la Bible évoque un prophète non-juif, Bil’am (Nombres
8
N°55 • Décembre 2015
XXII-XXIV), ni aux juifs de souche, comme le prouve un converti au
judaïsme devenu prophète en la personne d’Obadiah, le quatrième
des Petits Prophètes, dans la section canonique des Prophètes de
la Bible hébraïque. L’idée-force qui émerge de ce texte, c’est que nos
actes comptent plus que nos origines, notre sexe ou notre statut
social. Car ce qui nous détermine ce n’est pas d’où nous venons,
mais où nous allons, par les actes qui façonnent nos existences.
« Un mamzer (enfant issu d’une relation adultérine ou incestueuse,
qui ne peut épouser, selon le droit hébraïque, qu’une personne de
même statut. Son origine lui est donc particulièrement préjudiciable) érudit en matière de Torah, a la préséance sur un grand
prêtre (une des filiations les plus nobles dans le droit hébraïque de
la famille) ignorant » (Talmud de Babylonie, traité Horayot, page
13a). Cette conception du mérite permet de mieux comprendre
pourquoi le judaïsme, qui n’est pas de nature prosélytique, ne prône
pas la conversion de tous les non-juifs au judaïsme, mais privilégie
l’éthique, en professant le respect de sept lois, dites « noachides »,
qui font de l’observant un « pieux des nations », un h’assid oumot
ha’olam, pour reprendre l’expression de Maïmonide. Les sept commandements de Noé (protagoniste de l’histoire du Déluge, en
Genèse VI, 9-IX, 17), qui relèvent de l’Alliance conclue entre Dieu et
Noé au lendemain de ce cataclysme, et qui engagent les non-juifs,
sont : 1) l’obligation d’instituer un système judiciaire ; 2) l’interdiction du blasphème ; 3) de l’idolâtrie ; 4) de l’inceste, de l’adultère et
d’autres délits sexuels ; 5) du meurtre ; 6) du vol ; 7) et de consommer un membre arraché à un animal vivant(par cruauté gratuite,
« Akhzariyout », en langue hébreu). Le fait que cinq de ces sept lois
coïncident avec les commandements révélés au peuple hébreu
sur le mont Sinaï, traduit l’idée qu’un certain nombre de valeurs
éthiques qui fondent notre humanité, au-delà de nos catégories
singulières, constitue l’une des caractéristiques du judaïsme.
L’éthique transcende les catégories
« Or Déborah, femme prophétesse, épouse de Lappidoth, gouvernait Israël à cette époque »3. Quelle était donc la qualité (singulière)
de Déborah, qui jugeait les Israélites à cette époque, et prophétisait
pour eux, alors que Pin’ has, fils d’El’azar4, était son contemporain ?
« Je prends à témoin les cieux et la terre : que l’on soit juif ou non
juif, homme ou femme, serviteur ou servante, seuls les actes permettent d’accueillir l’esprit saint»(Le prophète Elie s’exprime ici à
la première personne, rompant avec le mode narratif de son enseignement, afin d’insister sur la solennité de sa déclamation). Les
rabbins enseignent que l’époux de Déborah était un ignorant. Sa
femme lui dit : « je te confectionnerai des mèches, que tu apporteras
au Temple qui se trouve à Schilo5, peut-être pourras-tu te joindre
aux hommes intègres qui s’y trouvent et bénéficier du monde à
venir ». Et lui faisait des mèches épaisses afin que leur lumière soit
forte, c’est pour cette raison qu’il fut appelé Lappidoth (qui signifie
« torches » ou « flambeaux »)…Le Saint béni soit-il qui sonde les
cœurs et les reins, dit à Déborah : « Vous avez agi pour moi et vous
avez confectionné des mèches épaisses afin que leur lumière soit
grande, j’agrandirai à mon tour votre lumière en Israël, en Yehudah
et dans les douze tribus d’Israël »6. Qui permit à Lappidoth de
trouver sa place parmi des hommes renommés et de mériter le monde à venir si ce n’est Déborah, sa femme ? Les rabbins
appliquent à Déborah, épouse de Barak (vrai nom de Lappidoth), et
aux femmes qui s’en inspirent, les propos du roi Salomon, dans Les
Proverbes (XIV, 1) : « La sagesse des femmes édifie la maison… ».
A l’opposé, nous trouvons Jézabel, fille d’Etba’al, roi des Sidoniens,
femme d’Achab, qui, selon les rabbins, à peine mariée à Achab,
l’instruisit dans le culte des idoles, et à cause d’elle, il s’adonna à
l’idolâtrie, comme il est dit : « Personne encore ne s’était, comme
Achab, adonné à faire ce qui déplaît à l’Eternel, entraîné qu’il fut
par sa femme Jézabel. »(I Rois, XXI, 25)
Et en raison de ses actes et de ceux de son époux, ils furent tous
deux perdus du monde d’ici bas et du monde à venir, et causèrent la
perte de leurs enfants avec eux (la fin tragique d’Achab, de Jézabel
et de leurs fils, est narrée au chapitre 22 du premier Livre des Rois et
aux chapitres 1, 9 et 10 du second Livre des Rois.)… C’est à son sujet
et au sujet des femmes qui se comportent de manière analogue,
que le roi Salomon a dit : « …leur folie la renverse de ses propres
mains.»(Suite du verset des Proverbes cité plus haut, XIV, 1).
Eliyyahou : Tana Débé Eliyyahou. Edition « ESHKOL », J. Weinfeld,
Jérusalem, 1990, Seder Eliyyahou Rabba, Chapitre 9, p. 103-104.
[Traduit de l’hébreu].
1. Littéralement, « orateur » ou « interprète ». Ce terme désigne les Sages de
Babylone ou de Palestine, dont l’activité s’étend de la rédaction de la Mishna
(env. 200 après J.C) à la rédaction finale du Talmud de Babylone (env. 500
après J.C). Voir les introductions aux textes de Mishna et de Talmud, pour plus
de précisions.
2. Les quatre matriarches, épouses d’Abraham, Isaac et Jacob, Sarah, Rebecca,
Rachel et Léa, Myriam, sœur de Moïse et d’Aharon, ‘Houlda, prophétesse à part
entière (II Rois, XXII, 14).
3. Juges IV, 4. Entre le XIIe et le XIe siècle avant J.C., les Hébreux ne formaient
qu’une confédération tribale dirigée par des « juges », dont la fonction principale était d’assurer le commandement militaire de la nation, en temps de
guerre. C’est seulement à propos de Déborah qu’il est fait allusion à la fonction
judiciaire des « juges ».
4. Pin’has s’est distingué par un geste meurtrier qui mit fin à la colère divine qui
ravageait le camp des Hébreux, suite à leur débauche avec les filles de Moab,
dans un passage du Livre des Nombres. (XXV, 7-9). Selon différents textes de la
tradition juive, notamment kabbalistiques, Pin’has et le prophète Elie ne sont
qu’une seule et même personne. Elie se plaindrait donc d’avoir été supplanté
par Déborah…
5. Le sanctuaire qui se trouvait à Schilo, en terre de Canaan, fut le prédécesseur
et l’archétype des deux Temples de Jérusalem.
6. Le judaïsme attache une importance rituelle et mémorielle à la confection
et à l’allumage de veilleuses. Outre leur usage pour des solennités du calendrier hébraïque, la flamme renvoie, symboliquement, à l’âme humaine et à ce
qu’elle laisse transparaître. Déborah aspirait à ce que l’âme « éteinte » de son
époux, du fait de son ignorance, s’embrase en œuvrant au profit du Temple et
de ceux qui y sont préposés.
N°55 • Décembre 2015
9
NEUILLY PARIS OUEST
VIE JUIVE
Vers une paix universelle
Par Michel Gugenheim, Grand Rabbin de Paris
I
l est bien
connu
que
la fête de
‘Hanouka commémore deux
miracles : celui
de la fiole d’huile
d’une part, celui
de la victoire militaire d’autre part, remportée par les Hasmonéens contre le roi
Antiochus, et dont se fait l’écho le texte
de Al Hanissim : « Tu as livré les forts
aux mains des faibles, les nombreux aux
mains des peu nombreux ».
Il est permis de se demander, dès lors,
pourquoi le second miracle ne donne
lieu à aucun rite commémoratif, à
aucun acte de Mitsva ?
Rav Moché Feinstein ‫ זצ’’ל‬propose une
réponse, confondante de simplicité, de
profondeur… et d’actualité. En fait, c’est
l’essence-même de ‘Hanouka qui s’exprime dans cette absence de rite !
Parfois, il est vrai, lorsque les ennemis
d’Israël se comportent à son égard de
manière trop injuste et cruelle, D.eu
« voit, et autorise (la victoire d’Israël
contre) les Nations » (Habacuc 3, 6).
Mais cela n’est jamais vécu par le
peuple juif comme un événement particulièrement heureux, donnant lieu à
réjouissances et festivités, mais bien
plus comme un pis-aller. Car la véritable solution eût consisté en la prise
de conscience par l’ennemi, autant que
par le reste de l’humanité, du bien-fondé
de la cause juive : cela aurait évité les
pertes en vies humaines, et permis l’établissement d’une paix totale et définitive. En revanche, c’est ce schéma qui
prévaudra à la fin des temps, quand
« la terre sera emplie de connaissance »
(Isaïe, 11,9), et en vertu de ce qu’a stipulé D.eu Lui-même par la bouche du
Prophète Zacharie (4,6) : « Non pas par
la force armée… mais par Mon souffle ».
Pour cette raison, pour signifier que nous
aurions préféré que la crise à l’époque
trouvât un dénouement pacifique, on
ne célèbre pas le miracle militaire. Mais
au contraire, on commémore celui de
l’huile, afin d’exprimer notre certitude
qu’un jour ces toutes petites lumières se
transformeront en un grand et puissant
foyer, qui illuminera le monde entier de
connaissance, et lui apportera la paix
universelle.
‘Hanouca Saméa’h !
CONSIGNES DE SÉCURITÉ
SYNAGOGUE DE NEUILLY ANCELLE - CCJC
• Ne laissez jamais les portes ou les fenêtres ouvertes sans surveillance.
• Si vous voyez une personne au comportement suspect (ou un véhicule stationné aux abords de la synagogue et du
centre communautaire), signalez-la aux policiers, aux agents de sécurité, à un permanent ou à un administrateur
de la synagogue.
• Si une personne veut rentrer en même temps que vous à la synagogue ou au centre communautaire et que vous
avec un doute sur celle-ci, signalez la discrètement à un agent de sécurité, un permanent ou un administrateur.
• Si vous voyez un objet abandonné dans la synagogue ou le centre communautaire, n’y touchez pas : prévenez
immédiatement un agent de sécurité, un permanent ou un administrateur.
• Arrivez à l’heure lors des cours et activités dispensées au centre communautaire.
• Ne pas stationner devant la synagogue ou le centre communautaire en dehors des places autorisées.
• À la fin des offices et des activités, ne restez pas devant la synagogue ni devant le centre communautaire, évitez
tout attroupement et dispersez-vous rapidement.
• Acceptez calmement les consignes de sécurité des personnes qui sont là pour vous protéger.
• Respectez les personnes qui vous protègent. N’oubliez pas que pendant que vous priez à l’intérieur, ils
veillent sur vous à l’extérieur.
• Inscrivez-vous aux activités à l’avance et munissez-vous de vos cartes de membres qui désormais comportent
aussi votre photo.
LA SÉCURITÉ C’EST SIMPLE SI TOUT LE MONDE Y PARTICIPE
LA SYNAGOGUE EST VOTRE MAISON, PROTÉGEZ-LA !
LA COMMISSION ADMINISTRATIVE
10 N°55 • Décembre 2015
‘Hanouca : le combat de la lumière
Par Haïm Nisenbaum, ancien vice-président du Consistoire de Paris, porte-parole du Beth Loubavitch
‘H
anouca
e s t
s a n s
doute une des
fêtes les plus
populaires du
calendrier juif
tant en Israël
qu’en diaspora. Elle semble avoir un
tel retentissement que, après l’avènement des temps messianiques, alors que
toutes les célébrations – y compris les
plus importantes telles que Pessa’h ou
Yom Kippour – sembleront disparaître
dans l’intensité de la lumière spirituelle
ambiante, ‘Hanouca émergera toujours.
Elle brillera toujours davantage que les
infinies révélations de cette nouvelle
époque. Tout cela pose manifestement
question. Si on regarde superficiellement les événements commémorés
ainsi, on n’y voit qu’une histoire – certes
belle et grande – d’héroïsme et de fidélité, de conscience de soi et de résistance
à l’oppression : le beau récit du combat
des Hasmonéens contre les héritiers de
l’empire d’Alexandre le Grand, qui entreprirent d’effacer cultures et fois diverses
pour mieux répandre les leurs propres.
Même si de telles actions méritent de
faire partie de la mémoire éternelle d’un
peuple, justifient-elles leur ritualisation ?
Allons plus loin, l’histoire de ‘Hanouca
comporte deux volets, très différents
l’un de l’autre. Tout d’abord, les Hasmonéens se révoltèrent contre la première
puissance militaire de leur temps alors
qu’ils n’étaient qu’une poignée
d’hommes peu familiers de la
guerre. Leur tactique fut d’ailleurs l’expression de leur faiblesse, ils se contentèrent de
mener ce qu’on appellera plus
tard une guérilla. C’est en soi
un fait remarquable. Mais l’empereur, Antiochus, las de voir le
désordre s’installer, envoya une
puissante armée régulière sur
la Judée, vingt mille hommes
renforcés par un corps d’éléphants. C’était considérable
pour l’époque. Contre eux, les Hasmonéens n’étaient que quelques centaines.
L’armée grecque était trop puissante
pour qu’une guérilla soit même envisageable. Les maigres troupes juives
acceptèrent donc le combat et, de
façon littéralement miraculeuse, remportèrent la victoire finissant par chasser l’occupant de tout le pays, libérant
Jérusalem et le Temple.
Mais il y a le deuxième aspect de
‘Hanouca. Après avoir libéré et purifié le
Temple, les Juifs voulurent y rallumer la
Ménora, le chandelier à sept branches qui
brillait à l’intérieur de l’édifice. Ils ne trouvèrent pas d’huile pure, à l’exclusion d’une
fiole juste suffisante pour alimenter le
candélabre pendant un jour alors qu’il en
fallait huit pour en préparer une nouvelle.
La petite quantité d’huile se consuma sans
interruption pendant les huit jours nécessaires. Il y a donc bien ici deux miracles :
le militaire et celui de la lumière. Particulièrement en notre temps, le premier
paraît bien plus grand et surtout aux
conséquences stratégico-politiques bien
supérieures. N’est-ce pas l’indépendance
du pays qui fut alors acquise ? Pourtant,
ce n’est pas lui qui est retenu par le rite
mais bien celui de la lumière, tellement
plus modeste et moins chargé de gloire.
Décidément il nous reste à comprendre ce
qu’est vraiment ‘Hanouca.
Expliquant le sens de la fête, le Talmud
est, de fait, très laconique. Il se contente
de raconter : « les Grecs entrèrent dans
le Hé’hal (la partie du Temple où se
dressait la Ménora – ndr) et souillèrent
toutes les huiles qui s’y trouvaient... »
Puis il poursuit en nous disant l’histoire
de la petite fiole d’huile et du miracle
de sa durée, en souvenir duquel il fut
décidé de célébrer ‘Hanouca par l’allumage d’un chandelier pendant huit
jours. A la rapide lecture de la phrase,
une question ne manque pas d’apparaître. Le Temple était le centre d’une vie
active et continue. En tant que tel, son
organisation était précise et efficace.
Ainsi, l’huile utilisée pour les différentes
cérémonies du Temple était conservée
dans une pièce dénommée naturellement « entrepôt d’huile » qui n’était pas
située dans le « Hé’hal » mais dans une
autre partie de l’édifice, la « Azara ». Or
le Talmud souligne « qui se trouvaient
dans le Hé’hal » ; comment y étaientelles arrivées ?
Posons la question sous un autre angle.
Au moment où les Grecs quittent Jérusalem et le Temple, ils sont une armée
en déroute. Or, souiller de l’huile est
une longue entreprise. Il fallait prendre
amphore après amphore, chacune
étant bouchée par de l’argile, l’ouvrir
sans la briser à l’aide d’un instrument
quelconque et ensuite en profaner le
contenu. Si, comme il semble en première lecture, la volonté de l’envahisseur était d’empêcher qu’on rallume la
Ménora, il aurait été plus simple et plus
rapide de briser les amphores en question. Tout se passe comme si les Grecs
ne voulaient pas rendre totalement impossible ce rallumage
mais, au contraire, donnaient
la possibilité de l’effectuer avec
l’huile qu’ils avaient profanée,
d’où le fait qu’ils ne la détruisirent pas mais la placèrent
auprès de la Ménora, dans le
Hé’hal, loin de son emplacement habituel. Cette éventualité était du reste très plausible
car la loi juive prescrit qu’en cas
d’impureté rituelle généralisée
u u u
N°55 • Décembre 2015 11
NEUILLY PARIS OUEST
VIE JUIVE
u u u
la Ménora. Qu’on la rallume, se
dirent-ils à l’heure de la défaite,
mais que l’huile qui l’alimente
soit profanée, qu’elle ait eu ce
contact grec qui en modifierait
la portée. Aussi, conscients du
sens de tout ce qu’ils vivaient,
les Hasmonéens refusèrent de
l’utiliser. Sachant les sacrifices
accomplis pour en arriver là, ils
choisirent la voie incertaine de
la fidélité et obtinrent le miracle
de la pérennité.
– c’était la situation du moment
– le recours à une huile profanée
n’est pas interdit à titre provisoire. Pourquoi donc cet effort et
ce miracle ?
A quoi servait la Ménora ? Ce
n’était pas un simple instrument d’éclairage du Temple. Sa
lumière avait un sens spirituel.
Le Talmud enseigne : « c’est un
témoignage pour tous en ce
monde que la Présence Divine
demeure en Israël. » En d’autres termes,
la lumière de la Ménora était là pour
transmettre à tous les hommes ce message précieux, celui du lien entre D.ieu
et Son peuple au travers de la mission
qu’Il a confiée à ce dernier pour toute
l’humanité. Ce message-là devait toujours rester pur afin qu’il produise son
effet. Quand les Grecs entreprirent
d’helléniser le peuple juif, ce n’est pas
que d’un affrontement culturel qu’il
s’agit mais d’une véritable lutte spirituelle. La culture grecque, si brillante
et perçue alors comme « moderne »,
ne voyait rien d’autre que la matérialité des choses – ses dieux étaient corporels et les corps divinisés. La culture
juive, que certains considéraient déjà
comme surannée, était aux antipodes
d’une telle approche avec sa vision d’un
D.ieu unique, omniprésent, incorporel et
omniscient. La volonté des Grecs ne fut
pas vraiment d’éteindre la culture juive
mais de la modifier subtilement. Ainsi,
que les Juifs continuent d’étudier la
Torah ne les dérangeaient pas à condition qu’ils ne la considèrent que comme
un texte ancien, porteur d’exemples
et de morale, un grand texte humain
à l’instar de leur propre « Odyssée ».
C’est ce que rappelle, dans la liturgie
de Hanoucca, la phrase « les Grecs voulurent faire oublier aux Juifs Ta Torah »,
autrement dit « la Torah en tant qu’elle
est Tienne », rattachée à D.ieu. Pour cela,
ils tentèrent de troubler le message de
Cette fête parle à notre temps. Aujourd’hui aussi, la fidélité peut sembler
bien difficile. Nous vivons, comme nos
ancêtres, dans des civilisations brillantes
et sûres d’elles-mêmes, dans des sociétés
qui aspirent à voir leur vision du monde
s’étendre à tous. Et, comme au temps
de ‘Hanouca, nous pouvons nous dire
que nous sommes « faibles et peu nombreux ». Pourtant, la célébration nous
le rappelle : l’histoire juive est chargée
de ces événements que l’esprit peine à
expliquer, ces événements où la lumière
de la conscience et de la liberté l’emporte
sur l’obscurité des âmes. A nous de choisir notre avenir : la nature veut que la
lumière chasse les ombres.
S.A.B Print
VENTE D’ESPACE PUBLICITAIRE
La Régie Publicitaire de Neuilly Paris Ouest recherche
COMMERCIAL(E) EXPÉRIMENTÉ(E)
Contactez : Pascal KARSENTI
Tél. : 06 07 52 93 55 - 01 55 90 58 58
Mail : [email protected]
12 N°55 • Décembre 2015
PALMYRE et ‘HANOUCA
Par le Grand Rabbin Alexis Blum
L
a fête de
‘Hanouca
célèbre les
hauts faits des
Maccabéens et
leurs victoires
miraculeuses
sur les forces
idolâtres syro-grecques dirigées par
Antiochus Epiphane au 2e siècle avant
l’ère chrétienne. Le Temple de Jérusalem a
pu être purifié et le culte du Dieu unique
a été restauré et marqué par le rallumage des lumières du candélabre à sept
branches. Un miracle se produisit alors, la
petite quantité d’huile pure retrouvée permit d’entretenir les lumières pendant huit
jours, le temps nécessaire pour assurer
une nouvelle provision d’huile sacrée.
Les rabbins considérant que l’esprit de la
Tora a été le seul enjeu des combats, ont
fait de la lumière symbole de l’esprit, le
seul signe caractéristique de la fête. La
seule obligation de ‘Hanouca se réduit à
l’allumage de lumières chaque soir de la
fête pour participer à la propagation du
miracle1. (PARSOUME NISSA en araméen)
A l’époque du Talmud, les lumières étaient
allumées aux portes des maisons qui donnaient sur la rue faisant ainsi l’impression
d’une illumination qui procurait au fait
miraculeux de ‘Hanouca la plus grande
publicité possible2.
Le but de l’allumage étant la propagation
du miracle, nos Sages ont défini avec précision le moment à partir duquel il convient
d’allumer et le délai le plus tardif pour
accomplir ce devoir. « Depuis le coucher du
soleil, jusqu’au moment où les passants se
sont retirés du marché et jusqu’à quand ? Rabbah bar Bar’Hannah a dit au nom de
Rabbi Yo’hanan : jusqu’à ce que les Tarmodéens aient déserté (le marché)3. »
Avant d’essayer de comprendre à quoi
correspond l’indication relative aux Tarmodéens, la question se pose de savoir
si à notre époque il faut s’en tenir à la
mesure de temps très brève limitée pour
l’allumage selon le Talmud.
Aujourd’hui les magasins restent ouverts
parfois toute la nuit dans des villes comme
Tel Aviv « qui ne s’arrête jamais » qui ne
dort jamais, il y a toujours des passants.
Ne peut-on plus allumer les lumières
de ‘Hanouca, une demi-heure après le
coucher du soleil qui a priori reste le
moment idéal de l’allumage4 ? De plus, il
est recommandé de verser suffisamment
d’huile pour que l’éclairage dure tant qu’il
y a des passants ; c’est-à-dire toute la nuit
pour nous ? Les rabbins contemporains
ont répondu que même aujourd’hui, il
s’agit de tenir compte du moment où la
plupart des gens qui reviennent du travail n’ont pas encore vu la « publicité du
miracle » ce qui correspond à peu près à
deux heures après le coucher du soleil.
Mais dans la mesure où aujourd’hui, il y
a du monde très tard dans la rue, il est
toléré d’allumer assez tardivement5.
Jusqu’à ce que les Tarmodéens aient
déserté le marché.
Le Maharal de Prague6, commentant
Rachi explique que la présence des Tarmodéens est un signe et non l’explication
de l’horaire. Les Tarmodéens seraient un
peuple originaire de la ville de Tarmod.
Certains d’entre eux restaient dans la rue
après la tombée de la nuit en attendant
que les gens aient le temps de rentrer chez
eux et de ressortir pour acheter auprès
des Tarmodéens du petit bois pour l’utiliser, si nécessaire comme combustible ou
bois d’allumage. Les Tarmodéens étant
les vendeurs qui se retiraient le plus tard
du marché, on pouvait fixer d’après leur
présence l’heure limite d’allumage des
lumières de ‘Hanouca.
Il est intéressant de rappeler à ce propos
un commentaire fameux du Midrach7. Le
mot ‘hochekh, ténèbres, correspond au
règne de la Grèce qui par ses décrets a
obscurci les yeux d’Israël. La lumière de
la civilisation grecque à l’opposé de la
lumière de la Tora voulait éteindre cette
dernière en rendant impure l’huile de la
ménorah, symbole de la sagesse d’Israël.
En réaction, les Juifs allument une lumière
de ‘Hanouca dans chaque demeure et
spécialement la nuit pour s’opposer à la
lumière héllénique.
Le fond du problème, c’est d‘arriver à
déterminer le début de la nuit qui est le
moment critique du trouble. C’est quand
tombe la nuit, quand commence l’obscurité de l’idolâtrie qu’il convient d’éclairer
par l’allumage de ‘Hanouca, par l’éclat de
la Tora la période où il reste des passants
et singulièrement des Tarmodéens.
Y a-t-il un rapport entre cette peuplade
vendeur de petit bois et ‘Hanouca ?
Tarmod dans la littérature rabbinique :
Tarmod a participé à la destruction des
deux Temples de Jérusalem. « Rabbi
Yo’hanan a dit : heureux qui verra la chute
de Tarmod qui s’est associée à la destruction des deux Temples8. »
Il apparaît de ces sources que Tarmod
n’était pas un peuple quelconque, mais
un groupe avec lequel le peuple juif a de
longue date des comptes à régler. Certes,
d’autres nations ont fait plus de mal à
Israël que Tarmod, mais le midrach9
considère que Tarmod est la « porte de ses
ennemis10 » que la postérité d’Abraham
conquerra selon la promesse divine. Tarmod est réputée avoir été animée d’une
haine permanente contre Israël, une
haine qui a conduit Tarmod à s’associer
aux puissances qui ont détruit les deux
Temples. Un midrach ajoute que lors de la
guerre future dite de Gog et Magog, Tarmod se liera encore aux ennemis d’Israël,
à l’époque messianique11.
Tarmod est identifié à Tadmor, les
consonnes étant souvent interpolées
dans des termes bibliques, par métathèse,
inversion ou substitution. La forme Tadmor est attestée deux fois dans la Bible
comme un des lieux édifiés par le Roi
Salomon. « Salomon rebâtit Guezer… le
Tadmor du désert… ». « Il bâtit le Tadmor
du désert ainsi que toutes les villes d’approvisionnement qu’il éleva dans le pays
de Hamat.12 » Le commentaire attribué à
Rachi13 sur le livre des Chroniques (ibid)
u u u
N°55 • Décembre 2015 13
NEUILLY PARIS OUEST
VIE JUIVE
u u u
dans les éditions courantes, fait remarquer
que le texte des Rois (I,9) écrit Tamor mais
qu’il faut lire Tadmor et que cela s’explique
par l’enseignement du Talmud au traité
Yévamot où il est dit que l’on n’accepte pas
la conversion de candidats originaires de
Tadmor et que dans le Midrach Rabba sur
la Genèse on le justifie par le fait que les
Tadmoréens se sont liés aux ennemis d’Israël, c’est pourquoi leur nom a été transcrit
en Tamor de la racine rebelle. En effet, ils
auraient dû être reconnaissants à Salomon qui les a aidés à bâtir Tadmor, mais en
l’honneur de Salomon, on lit quand même
Tadmor expression plus élogieuse que
Tamor qui évoque la mauvaise conduite
de ses habitants. On apprend ainsi qu’un
lien positif existait entre Israël et Tadmor et
puis un climat de haine l’a remplacé.
Les gens de Tadmor et leurs défauts.
Reprenons le texte talmudique de Yévamot14 où est rapportée la discussion relative à l’accueil des prosélytes originaires
de Tarmod. Rabbi Dossa fils de Horkinas :
je témoigne au nom du ciel et de la terre
que le prophète Aggée méditait ici et a
enseigné trois choses : dont on peut accepter à la conversion les Kardouyim mais
non les Tarmodéens. Rachi explique qu’il y
a un doute, les Tarmodéens sont peut-être
des juifs « mamzérim » (bâtards) descendants de mères juives et une conversion
ne les rendrait pas juifs à part entière.
Dans la suite du texte talmudique, il y a
un débat pour savoir si les Tarmodéens
ne peuvent être convertis parce qu’ils sont
les descendants d’esclaves cananéens
employés par le Roi Salomon (I R. 9,
20-22) ou si l’interdit les concernant vient
sanctionner leur conduite ignoble lors de
la destruction du Temple. Alors que les
ennemis d’Israël pillaient l’or et l’argent
du sanctuaire, les Tarmodéens se sont
précipités sur les jeunes filles d’Israël pour
les violer. Le texte talmudique détaille l’attitude immorale des Tarmodéens en invoquant à plusieurs reprises le témoignage
de Rabbi Yo’hanan14bis dont on se souvient
qu’il est l’auteur de la règle fixant l’horaire
limite des lumières de ‘Hanouca à la présence ou non des Tarmodéens.
Tadmor et l’Histoire.
Y a-t-il une base historique à ce que le
Talmud nous dit de Tadmor ? Tadmor qui
est écrit Tamar (palmier-dattier dans la
Bible) est le nom sémitique de Palmyre
qui en est la traduction grecque. Tadmor
est une oasis, habitée dès la préhistoire,
très anciennement connue par les documents de Mari, en Syrie au carrefour des
routes entre la Syrie et la Mésopotamie.
Cette ville a eu une importance de premier ordre au niveau des échanges commerciaux (de l’Arabie à l’Inde en passant
par la Perse, l’Inde et la Chine), diplomatiques et militaires, aux époques assyrienne et babylonienne. Dans la période
hellénistique-romaine, quand s’affrontent
les empires perses et romains, Palmyre
se lie aux romains. Entre 235 et 285, les
historiens s’accordent pour dire qu’il y
eut une période d’anarchie dans l’Empire
romain durant laquelle Palmyre connut
des temps glorieux sous le règne d’Odenat
et de la reine Zenobie. Au plan religieux,
les habitants de Palmyre d’origine diverse
(araméenne, arabe, grecque, syrienne et
aussi juive) adoptèrent toutes sortes de
divinités. La tradition juive reproche aux
palmyréens d’avoir, en envahissant la
Perse, détruit les académies talmudiques
de Nehardéa en causant la mort de nombreux juifs. Pendant une dizaine d’années,
Palmyre domina
la Palestine. Ce
ne fut pas une
période heureuse
pour les Juifs. En
général, les historiens considèrent
qu’Odenat eut un
rôle négatif par
rapport
aux
communautés
juives tandis que
Zénobie, la mère
d’Odenat aurait eu une attitude plus bienveillante16. Mais Rabbi Yo’hanan a estimé
que le rapprochement de Zénobie avec le
judaïsme était particulièrement dangereux. Elle aurait fait construire un temple
très semblable à celui de Jérusalem. La
confusion avec les lumières de la civilisation grecque et l’exemple d’immoralité
des palmyréens paraissaient particulièrement risquées pour Israël. L’obscurité
grecque dont parle le Midrach, pénétrait
le peuple juif au moment de l’ascension
de Palmyre. Rabbi Yo’hanan convaincu de
l’arrivée prochaine de l’ère messianique
voyant dans le maintien de Palmyre un
obstacle terrible à la venue du Messie. La
cohabitation des palmyréens vendeurs de
bois pour alimenter la flamme de la civilisation grecque est incompatible avec le
rayonnement de la lumière de ‘Hanouca
et de la Torah.
Rabbi Yo’hanan est mort en 279. Il a pu
assister à la chute brutale de Palmyre en
272 après une période de grandeur éphémère. Mais celle-ci ne fut pas définitive.
Avec la conquête arabe en 634, Palmyre,
la perle du désert syrien, redevient Tadmor. Rabbi Yo’hanan vécut un certain
temps à Césarée qui fut un centre du
christianisme naissant. Il semble que les
palmyréens furent attirés par le christianisme et y entrainèrent une partie des juifs.
La fête de ‘Hanouca marque la résistance
d’Israël à l’hellénisation. Mais ‘Hanouca
symbolise aussi la lutte permanente du
peuple juif pour ne pas être entrainé vers
d’autres cultures et religions en général. A
l’époque de Rabbi Yo’hanan l’influence de
Palmyre semble être celle du développement du christianisme dont la grande fête
est d’ailleurs proche de ‘Hanouca.
Nous souhaitons que la lumière
de ‘Hanouca et l’esprit de la Torah
14 N°55 • Décembre 2015
rayonnent sur tous les peuples du
monde et apportent la paix universelle.
Il s’agit d’allumer spécialement au
crépuscule quand se rapprochent le jour
et la nuit et que le risque de confusion
est le plus grand.
Bibliographie complémentaire :
- Zohar, Michpatim P. 112 b : Pin’has P. 233 a
- Rabbi Tsadok Hacohen de Lublin, Résissé
Layla § 57
« la lumière de ‘Hanouca doit supplanter
toutes sortes de confusion en Israël, dont
les passants tarmodéens sont la source. »
- Yichaï Hassida, Biouré Ha’hassidout
la-chass, Jérusalem 1975 P. 79-80
N.B. Sans vouloir traiter exhaustivement
des mentions des palmyréens dans
le Talmud, il me paraît intéressant de
rappeler l’histoire de deux païens dont
l’un avait parié 400 zouz avec l’autre
qu’il réussirait à énerver le sage Hillel.
Pour ce faire, il se présente à plusieurs
reprises chez Hillel, occupé à se laver
prêt à poser
la tête, le vendredi après-midi, peu de
temps avant l’entrée du chabat. Il interpelle insolemment Hillel et lui pose des
questions d’apparence triviale. Hillel ne
voulant en aucun cas décourager les
gens souhaitant poser des questions
répond sérieusement sans manifester le
moindre signe d’exaspération. Parmi ces
questions, il y a la suivante : pourquoi
les yeux des Tarmodéens (habitants de
Palmyre) sont-ils arrondis, (ou ont-ils
la vue trouble) ? Hillel répond ; parce
qu’ils habitent dans des régions de
‘Hol (sablonneuses). C’est-à-dire pour
les protéger des bourrasques de sable
dit Rachi. Le Maharcha (Samuel Eliezer
Edels, 1555-1631) explique métaphoriquement la réponse de Hillel. La vue
trouble est une image de la tendance
à l’immoralité, comme le suggère l’histoire de Samson tenté par son regard et
le ‘Hol, sable, qui peut aussi se traduire
par profane, indique l’absence de toute
attirance vers la kédoucha, la sainteté.
coussins sur mesure
-20%
collection de peinture
canapés convertibles
rideaux sur-mesure
1 – Ernest Weill, Grand Rabbin, Choul’hane
Aroukh Abrégé Paris 1992 P. 643-647
2 – ibid. P.649
3 – Talmud Bavli Chabat 21b
4 – Choul’han Aroukh Ora’h Hayim 672, 1-2
5 – Rav Sternbruch in Moadim Ouzemanim
Hachalem 72 §141
6 – Ner mitsva
7 – Genèse Rabbah 2
8 – Eikha Rabba 2,4 ; Talmud de Jérusalem,
Taanit 4, 5
9 – Genèse rabbah 56
10 – Genèse 22,17
11 – commentaires sur Isaïe 11,14 Zacharie 14,3.
Midrach Chir Hachirim Zouta §5
12 – I Rois 9,17-18 ; II Chroniques 8,4
13 – mais qui selon les savants aurait plutôt été
rédigé par ses élèves. Voir par expemple Simon
Schwarzfuchs « Rachi de Troyes » p.66 Albin
Michel, Paris 1991
14 – 16 a
14 bis – Rav Tamir Cohen, revue Chir Hamaaloth
de la Yéchiva Maaloth (5761) Hatarmodaïm
ve-zikatam le’hag ha’hanouca
15 – Paul Veyne, Palmyre l’irremplaçable trésor,
Albin Michel Paris, 2015. Sur Palmyre et le
judaïsme, lire article Tadmor, Encyclopaedia
judaica, Jérusalem 1971 Tome 15 P. 696-699
16 – Talmud de Jérusalem, Teroumot 8, 4
voilages
sur toute la sélection
blanc estival
15 MAI AU 20 JUIN 2015
accessoires
112 avenue Achille Peretti 92200 Neuilly-sur-Seine
T. 01 47 22 94 48 - [email protected]
N°55 • Décembre 2015 15
NEUILLY PARIS OUEST
VIE JUIVE
Valeurs de l’occident moderne,
valeurs de la tradition juive
Par Claude Riveline, Professeur de gestion à l’Ecole des mines de Paris
1. Les lunettes du Prince.
rité au bonheur. La manifestation la plus
claire du règne de la raison est l’usage des
chiffres.
Il y a vingt ans, un éditeur me sollicita
pour une contribution à un recueil intitulé « Les vues de l’esprit ». L’idée consistait à rassembler divers témoignages sur
l’utilisation des images, des graphiques,
des tableaux de bord etc… pour guider
l’action : cartes de géographie, plans
d’architectes, dessins d’anatomie, etc. Ma
contribution devait porter sur le tableau
de bord des chefs d’Etat contemporains.
Le résultat fut un article intitulé : « Les
lunettes du Prince. »1
J’y exposais que le tableau de bord des
Etats modernes était composé de quatre
indicateurs, et quatre seulement, même
s’ils reposaient sur de gigantesques
banques de données statistiques : la production, repérée aujourd’hui par le produit
intérieur brut (PIB), le chômage, l’inflation, et la balance du commerce extérieur.
En résumé, les hommes d’Etat gouvernent
leurs pays comme des chefs d’entreprise :
Je fabrique quoi ? Avec qui ? Je le vends
à quel prix et à qui ? Ainsi, les questions
économiques ont complétement envahi
la conscience de ceux qui sont en charge
de la conduite de la nation. Par précaution, j’ai soumis le projet d’article à deux
experts politiques, l’un de droite, l’autre
de gauche, et c’est un texte dûment
approuvé que j’ai finalement publié. J’ai
pu fréquemment vérifier qu’à des détails
près, il n’avait pas pris de rides.
2. Valeurs juives.
Par contraste, dans la prière quotidienne
du matin, figure un passage qui commence par : « Elou devarim che-adam
oh’el pérotéhém ba-olam hazé… » que je
traduis : « Voici les choses dont l’homme
consomme les revenus en ce monde- ci,
et le capital dans le monde-à-venir : le
respect des parents, la bienveillance, la
fréquentation de l’étude traditionnelle
matin et soir, l’hospitalité, les visites aux
malades, l’aide aux mariés, l’accom-
16 N°55 • Décembre 2015
Le XIXe siècle a vu la multiplication des
tentatives pour appliquer les démarches
qui réussissaient dans les relations avec
la matière aux relations humaines : la
psychologie pour traiter les individus, la
sociologie pour traiter les collectivités,
enfin l’économie politique pour traiter
les questions de richesse et de pauvreté,
d’où le tableau de bord du Prince. Mais le
résultat est mitigé, c’est le moins qu’on en
puisse dire.
pagnement des morts, la piété dans
la prière, faire la paix entre les gens, et
l’étude de la Torah balance tout cela. »
(Talmud de Babylone p.127a). Différences
frappantes avec le « carré magique » des
princes d’aujourd’hui ! Bien que la métaphore globale soit de nature économique
(revenu, capital), le message comporte
essentiellement des valeurs de relations à
autrui, avec en plus des valeurs d’entretien de sa propre authenticité. Comment
expliquer cet étonnant contraste ?
3. Le règne des Lumières.
Cette différence s’explique, c’est bien
connu, par l’hégémonie de la raison qui
s’ébauche à la Renaissance, s’épanouit
à l’âge classique, et prend spectaculairement le pouvoir lors de la Révolution
Française. A partir de la découverte émerveillée des pouvoirs de la science (« Dieu
est mathématicien », a dit Galilée), une
chaîne logique s’est installée dans la
conscience occidentale : la science conduit
à la technique, la technique à l’industrie,
l’industrie à la prospérité, et la prospé-
Les victoires de la raison sont éclatantes :
sur la santé, sur la durée de la vie humaine,
sur le revenu par tête, sur les échanges,
c’est bien clair. Plus douteux, le progrès
des armes de guerre, qui a fait du XXe
siècle le plus cruel de l’histoire. Franchement douteux, le bilan humain proprement dit : chômage, sous-développement
persistant, terrorisme, santé mentale des
mieux nantis. Un chiffre significatif : le PIB
par tête en France, en monnaie constante,
était en 1960 le cinquième de ce qu’il
est aujourd’hui. Or, toutes les enquêtes
prouvent que les Français étaient bien plus
heureux. Le pire fléau de notre temps n’est
plus la faim, c’est la solitude, la détérioration du lien social, phénomène que l’on ne
sait pas mesurer, et qui par suite ne figure
pas dans le tableau de bord du prince, sauf
partiellement, par le biais du chômage.
Or, un célèbre économiste l’avait prévu.
4. La prédiction de John Maynard
Keynes.
J.M. Keynes (1883-1946) est un économiste britannique considéré par beaucoup comme le plus grand, en tout cas
le plus influent du siècle, au point d’avoir
laissé son nom à une doctrine, le keynésianisme, encore débattue aujourd’hui. On
ne peut donc pas le soupçonner de dédaigner les enseignements de cette discipline,
source du tableau de bord en question.
Or, il a publié en 1930 le texte suivant.
« L’auteur de ces essais continue d’espérer
et de croire que le jour n’est pas éloigné
où le Problème Economique sera refoulé
à la place qui lui convient : l’arrière-plan ;
et que le champ de bataille de nos cœurs
et de nos têtes sera occupé, ou plutôt
réoccupé par nos véritables problèmes,
ceux de la vie et des relations entre les
hommes, ceux des créations de l’esprit,
ceux du comportement et de la religion. »
Essais sur la monnaie et l’économie. P.13.
Petite bibliothèque Payot. 1990.
Keynes était d’origine chrétienne, sans
contacts connus avec le judaïsme, et cela
donne du prix à cette profession de foi si
proche du message que contient ce passage
du Talmud que nous récitons chaque matin.
Conclusion
L’antique sagesse juive et un brillant esprit
moderne s’accordent donc sur la primauté de la morale sur l’économique, pri-
mauté qui devrait régner dans nos sociétés. Mais le tableau de bord des princes est
vigoureusement maintenu en place, non
seulement par le culte de la raison numérique, mais encore par la commodité des
mesures correspondantes. C’est le fameux
effet réverbère : je cherche mes clefs sous
le réverbère, non pas qu’elles s’y trouvent,
mais c’est le seul endroit éclairé de la rue.
Comment cet affrontement va-t-il évoluer ? On observe des évolutions dans les
deux sens. Cette défaillance des Lumières
est à l’évidence l’une des causes de la flambée de fanatisme djihadiste qui ensanglante aujourd’hui la planète. Mais on doit
aussi relever des évolutions qui vont dans
le bon sens : un déploiement des actions de
solidarité, une décentralisation croissante
des centres de décision au plus près du terrain. J’ajouterais une présence croissante
de femmes, plus soucieuses de morale que
les hommes du fait de leurs rôles de mères,
dans des postes de hautes responsabilités.
Un dernier point : on pourrait s’étonner,
devant la priorité que le judaïsme accorde
à la morale plutôt qu’à la raison, que tant
de Juifs, y compris les plus religieux, se
soient adonnés à la recherche scientifique
avec une énergie hors de proportion avec
leur présence parmi les nations. A cela, un
adage antique répond : « Si l’on te dit : il y
a de l’intelligence au sein des nations, tu
le croiras. Mais si l’on te dit : il y a de la
Torah à trouver au sein des nations, tu ne
le croiras pas. » L’erreur dont souffre l’humanité d’aujourd’hui provient de ce qu’elle
a imprudemment conclu des victoires de
la raison sur la matière qu’elle se suffirait
de cette même raison pour régler heureusement les relations entre les hommes. Il
apparaît aujourd’hui qu’il faut pour cela,
en plus, une révélation transcendante. On
ne le dit pas assez, mais les plus éloquents
défenseurs de la démocratie, grande utilisatrice de la raison, tels que Platon, JeanJacques Rousseau, Alexis de Tocqueville,
l’avaient dit, chacun à sa manière.
La tradition juive le savait.
N°55 • Décembre 2015 17
NEUILLY PARIS OUEST
DATES ET HORAIRES À RETENIR :
‘Hanouca
Cette fête commémore la victoire de
Juda Maccabée et
de ses hommes
sur les puissantes
forces militaires
assyriennes qui
avaient fait installer des statues
dans le Temple
de Jérusalem. Elle
commémore également la purification du Temple souillé par l’occupant et la
ré-inauguration du culte. Ces évènements se sont déroulés au
deuxième siècle avant l’ère chrétienne et sont relatés dans les
livres des Maccabées et le Talmud.
donc : 15 chevat. En ce jour, on commence à planter des arbres,
en Israël, car la saison des pluies est passée. Aussi la loi orale
appelle cette fête : le nouvel an des arbres.
En diaspora, nous consommons ce jour-là beaucoup de fruits,
(jusqu’à 100 !), en particulier les 7 fruits d’Israël : le raisin, la
figue, l’olive, la datte, la grenade, le blé et l’orge.
Pourim :
Jeudi 24 mars 2016
Cette fête nous rappelle qu’à l’époque d’Esther, Ve siècle avant
J.-C., dans le royaume de Perse, le peuple fut sauvé de l’extermination projetée par Haman grâce au courage et à la prière
de la reine Esther et Mardochée.
Quand allume-t-on ?
La h’anoukiya doit être allumée dès qu’il fait nuit.
Comment allume-t-on ?
Le 1er soir, on met une bougie à sa droite.
Le 2e soir, on remet une bougie à sa droite et une deuxième
bougie à la gauche de la 1ère, etc.
Mais en les allumant, on commence toujours par la nouvelle
bougie : donc on allume de gauche à droite.
Allumage de la 1ère bougie : dimanche 6 décembre 2015 soir,
dernière bougie : dimanche 13 décembre 2015 au soir.
Jeûne du 10 Tévèt :
Mardi 22 décembre 2015
Début : 6h57 Fin : 17h42
Ce jeûne fait partie des 5 petits jeûnes commémorant des malheurs de l’histoire d’Israël. Selon la tradition, c’est le 10 Tévèt
que débuta le siège de Jérusalem par les armées babyloniennes de Nabuchodonosor qui mena à la destruction du
Temple en -586.
Tou bichvat :
Lundi 25 Janvier 2016
C’est une petite fête au
cours de laquelle tout
travail est permis. Le
mot « tou » est composé des 2 lettres TET ‫ט‬
et VAV ‫ו‬. La lettre TET a
une valeur numérique
de 9, la lettre VAV a une
valeur numérique de
6. Tou bichvat signifie
18 N°55 • Décembre 2015
Au cours de cette fête il est prescrit de :
- jeûner la veille de Pourim (jeûne d’Esther). Mercredi 23 mars
2016.
Début : 5h11 - Fin : 19h47
- Lire la Méguilat Esther soir et matin, mercredi soir 23 à la nuit
et jeudi 24 mars dans la journée.
- Envoyer des mets, Michloah’manoth, (2 au minimum) à sa
famille et à ses connaissances.
- Envoyer des cadeaux aux nécessiteux, matanoth laevyionim.
- Organiser dans l’après-midi de Pourim, jeudi 24 mars, un festin copieusement arrosé de vin !
Pessah’ :
du vendredi 22 au samedi 30 avril 2016
Cette fête marque la fin de l’esclavage en Egypte et la création
d’Israël en tant que peuple libre et indépendant.
DEVENEZ MEMBRE
centre communautaire &
saison
FICHE D’INSCRIPTION
2015-2016
NOM
5776
PRÉNOM
ADRESSE
CODE POSTAL
VILLE
TEL
E-MAIL
pour recevoir la newsletter
et les infos du centre
ATELIER(S) / COURS souhaité(s)
RÈGLEMENT cotisation
chèques à l’ordre de CINA
DATE NAISSANCE
FOURNIR UNE PHOTO D'IDENTITÉ POUR VOTRE CARTE
par courrier ou par mail [email protected]
Cotisation Individuelle :
Cotisation Famille (4 pers.) :
Cotisation de Soutien :
Cotisation de Bienfaiteur :
Cotisation Couple :
ou CCJC + AMEN
70 euros
210 euros
250 euros
500 euros
140 euros
120 euros
> après déduction fiscale : 23,80 €
> après déduction fiscale : 71,40 €
> après déduction fiscale : 165,00 €
> après déduction fiscale : 330,00 €
> après déduction fiscale : 40,80 €
Cotisation assimilée à un don déductible des impôts à 66%.
Un reçu CERFA vous sera délivré avec votre carte de membre.
Cotisation 5776, valable de septembre 2015 à septembre 2016.
> Directrice : Lise Benkemoun
du lundi au jeudi de 9h30 à 18h30
Téléphone : 09 54 38 37 92 ou 06 43 72 64 25
Bureau situé au rez-de-chaussée du CCJC
E-mail : [email protected]
> Coordination : Emmanuelle Allouche
lundi, mardi et jeudi de 9h00 à 16h00
mercredi de 9h00 à 12h00, vendredi de 9h00 à 12h30
Téléphone : 01 47 47 78 76 poste 6 - Fax : 01 47 47 54 79
Bureau situé au 1er étage de la synagogue
E-mail : [email protected]
du Centre Jérôme Cahen
culturel de Neuilly-Ancelle
> Accédez aux 20 ATELIERS ET COURS
> Bénéficiez de tarifs préférentiels pour les ÉVÉNEMENTS
> Accédez aux MANIFESTATIONS « membres »
Vous pouvez aussi adhérer en ligne sur le site :
CARTE DE MEMBRE
BIENFAÎTEUR
CARTE DE MEMBRE
www.ccjc-neuilly.com
votre
photo
2015/2016
57 76
2015/2016
NOM
57 76
PRÉNOM
PRÉNOM
#
#
> Direction des réceptions : Moché Taïeb
Téléphone : 01 47 47 78 76 poste 7 ou 06 60 45 90 95
E-mail : [email protected]
NOM
NEUILLY PARIS OUEST
CCJC
26 N°55 • Décembre 2015
NEUILLY PARIS OUEST
ACTUALITÉS
TOUS UNIS !
L
a conférence mondiale des centres
communautaires organisée par JCC
Global a lieu tous les 5 ans et cette
année, pour sa 9e édition, elle se tenait à
Jérusalem du 1er au 6 novembre 2015. Elle
a réuni plus de 300 représentants venant
de 24 pays, avec pour but de permettre
aux différents centres communautaires
dans le monde de se connaître, de partager leurs expériences et leurs cultures et
de réfléchir aux meilleurs moyens d’unifier
le peuple juif. Un moment exceptionnel
que nous souhaitions partager avec notre
communauté.
Compte tenu des derniers évènements survenus en Europe et plus particulièrement
en France, nous avons cette fois-ci, été
généreusement invitées Lise Benkemoun
et moi-même à participer aux deux conférences mondiales qui avaient lieu en Israël
du 1er au 6 novembre dernier. Nous avons
été accueillies avec beaucoup d’empathie
et de nombreuses questions sur la situation des juifs de France et sur l’avenir de
nos communautés. Vu de l’extérieur, notre
situation est visiblement pire que celle que
nous traversons réellement.
La première partie de la conférence, du
1 au 3 novembre, concernait les participants au programme Amitim Fellows, le
programme de coopération des centres
communautaires, dont nous vous avons
déjà parlé. Et dans le cadre duquel nous
nous apprêtons à envoyer un groupe de
trois ou quatre adolescents de Neuilly, une
semaine en décembre, en Israël, rejoindre
des teenagers Ukrainiens, Américains et
28 N°55 • Décembre 2015
Israéliens venant de nos centres communautaires partenaires.
Nous y avons donc retrouvé la plupart
des participants rencontrés à Budapest
et surtout nos partenaires Ukrainiens de
Khemelnytsky (ville située au carrefour
de plusieurs pays dont la Pologne et la
Roumanie et située à une dizaine de kilomètres de la tombe du Baal Shem Tov)
et Américains de Long Island dont vous
avez pu voir les photos dans un bulletin
précédent. Les objectifs d’Amitim Fellows sont plus que jamais importants
dans la situation actuelle, partager,
échanger nos expériences, agir, sur le
thème d’une vision globale du judaïsme
mondial et de sa transmission à travers
la formation et l’éducation des jeunes de
nos communautés.
Après une soirée de retrouvailles et
de débats sur le monde actuel, nous
avons participé au zoo de Jérusalem à
un programmes d’épreuves physiques
et mentales de « team building » dont
le but était d’apprendre à la fois à nous
connaître tous, et de travailler en équipe,
en surmontant les barrières culturelles
et linguistiques. Un mélange nous obligeant à faire confiance à des presque
inconnus d’horizons différents venus
comme nous pour partager leur vision du
judaïsme. Nous avons été ensuite reçus
par le directeur de ce zoo magnifique, qui
nous a expliqué comment et pourquoi il
a fait de cet endroit un véritable îlot de
paix. Où les familles palestiniennes, israéliennes, laïques ou orthodoxes, druzes
ou chrétiennes partagent les lieux et les
activités de plein air, sans aucun incident
et en toute confiance. Un bel exemple qui
montre que dans cette ville où les trois
religions se rencontrent sur leurs lieux
saints avec beaucoup de tensions et parfois de haine, il est possible de construire
des ponts et des lieux où ces tensions disparaissent.
Nous avons prolongé cette expérience
par la visite d’une école de photographie
très intéressante et partagé avec le fondateur de cette école : the Naggar school
of art, créée il y a quelques années dans
l’environnement hostile d’un vieux quartier musulman défavorisé. Ses résultats
aujourd’hui : tous les habitants du quartier,
juifs et musulmans (surtout les femmes)
sont fiers d’y vivre et partagent formations, cours, possibilités d’exposer leurs clichés avec l’aide des professeurs et des étudiants de cette école. Une belle leçon de vie
et de tolérance que nous allons partager
cet hiver avec les jeunes de notre communauté et les EEIF.
Cette longue journée s’est ensuite poursuivie à la Mairie de Jérusalem où nous avons
été reçus officiellement dans la salle du
conseil, par un député maire et un conseiller municipal qui ont répondu à toutes les
questions des participants présents, dont
les nôtres, sur l’organisation de l’Alya et
l’acueil des Français arrivant à Jérusalem.
Mardi matin 3 novembre, nous avons
participé à deux conférences. La première,
était donnée par Maxime Fassberg, directeur général de Intel Israel. Une grande
leçon de communication et de partage
avec des interlocuteurs étrangers, d’une
grande clarté et d’une approche très professionnelle. Nous y avons appris en peu
de temps beaucoup de choses indispensables pour l’avenir de la communication
du centre. La seconde conférence, concernait quant à elle, la façon positive d’apprendre de succès avérés et d’en extraire
des éléments nous permettant de progresser vers notre propre réussite.
Nous avons continué par un déjeuner
fructueux avec nos partenaires et un
centre communautaire israélien nous correspondant parfaitement, d’autant plus
qu’ils souhaitaient intégrer notre groupe,
et notre projet : L’Alliance Teen. Une totale
réussite pour nous, car après la réunion de
leur conseil d’administration le soir même
et notre visite dans leurs locaux deux jours
plus tard, nous sommes aujourd’hui heureuses de vous présenter notre nouveau
partenaire : le centre communautaire de
Beit Hakerem à Jérusalem. Ce centre est
situé dans un joli quartier résidentiel de
18 000 résidents. Construit sur un grand
terrain comportant aussi un collège et des
installations sportives impressionnantes.
la directrice du centre et la responsable
de la jeunesse sont en train d’organiser
pour nous un programme d’accueil de nos
jeunes en décembre, y compris un hébergement dans des familles Israéliennes
ayant des adolescents du même âge.
Et pour finir cette journée intense comme
les précédentes, nous avons vu arriver
les 300 autres délégués venus pour la
deuxième partie de la conférence. Et voir
plus de 300 personnes venues du monde
entier chantant la Hatikva debout et
d’une seule voix, c’était très émouvant ! Nous garderons ce moment très
fort comme le symbole de ce que nous
sommes venues trouver à cette conférence : l’unité du peuple juif.
Mercredi 4 les conférences pléniaires se
succèdent après la présentation de la
nouvelle équipe dirigeante de JCC Global,
cette magnifique association mondiale qui
réunit tous les centres communautaires. Je
vous laisse imaginer ce que peuvent être
des rencontres avec les différents dirigeants de centres comme ceux de Bombay, Istanbul, Athènes ou Shangaï, etc.
Tous différents mais avec les mêmes
racines et le même but !
Nous continuerons en petit groupe avec
nos partenaires, par la découverte d’un
programme époustouflant, The Jewish
Lens, qui enseigne sur Internet, l’histoire
juive et les valeurs du judaïsme, aux
jeunes, à travers la photo. Nous allons
d’ailleurs expérimenter ce projet cet hiver
avec nos jeunes, dans le cadre du programme L’Alliance Teen.
Le jeudi matin, 5 novembre, c’était au tour
de Mme Diana Pinto de nous expliquer
pourquoi il est vital pour le judaïsme que
les juifs d’Europe restent en Europe. Pour
ne pas laisser un vide s’installer, pour
assurer la perennité de notre culture et
de notre histoire, pour s’y défendre et y
défendre Israël très attaqué aujourd’hui
sur tous les fronts.
Puis nous partons pour le centre de Beit
Hakerem où notre groupe passera un long
moment, accueil très amical, découverte
du programme social du centre et visite
des lieux, nous en repartirons confortés
dans la valeur de ce nouveau partenariat.
Et pour finir, un dernier dîner, au musée
de la bible, précédé d’une belle visite guidée de ce musée magnifique, moderne
et interactif. À la fin du dîner, un autre
grand moment d’émotion nous attend :
un spectacle musical créé et réalisé par
un ensemble de jeunes adolescents, issus
d’un des 7 projets d’Amitim. Un groupe
composé de moldaves, de vénézuéliens,
d’américains et d’israéliens ont animé la
fin de soirée, en musique et en chansons,
en espagnol, en anglais, en moldave, en
anglais et en hébreu ! Ils ont réussi à faire
chanter et danser la salle entière en un clin
d’œil et à voir leur sourire c’était une belle
victoire ! Entraînés, nous avons donc du
coup fait chanter les Français en yiddish
avec les Mexicains !
En conclusion nous avons bien progressé,
dans notre programme de coopération,
comme dans la connaissance des autres
communautés et cultures juives à travers
le monde et nous voulions partager avec
vous cette expérience qui nous incite à
continuer dans cette voie. Nous devons
avoir conscience de l’importance d’une
vision globale du judaïsme mondial et
de l’unité de tous qui nécessitent d’être
à l’écoute des autres, comme ils l’ont été
de notre propre identité de juifs d’Europe.
Bien sûr si ce court résumé vous donne
envie d’en savoir plus sur nos projets, nous
serons heureuses de répondre à toutes
vos interrogations, et nous aurons bientôt
besoin de votre aide pour les réaliser. Tous
unis, nous serons plus forts. Am Israël Hai !
Lise Leszczynski et Lise Benkemoun
N°55 • Décembre 2015 29
NEUILLY PARIS OUEST
ACTUALITÉS
Discours de Bar Mitsvah
Nous reproduisons ici des extraits du
très beau discours prononcé par le
jeune Dan Girszyn à l’occasion de sa
Bar Mitsvah et remercions ses parents
pour nous avoir autorisés à les publier.
Ma chère famille, mes chers amis,
Quand j’ai commencé à cogiter sur
mon discours de bar mitsvah, et que
ma feuille restait blanche, mes parents
m’ont guidé : « samedi, tu vas lire la
Paracha de Noah. Expose à tes invités ce
que ce Texte t’enseigne, et comment ça
peut influer sur ta manière d’être juif ».
Comment être juif ? Vaste débat …
Méthodiquement, j’ai d’abord entrepris
un état des lieux, en examinant mon
environnement immédiat, autrement
dit : ma famille ...
Pas facile d’y voir clair, tant leur
judaïsme diffère. A première vue, c’est
un drôle de désordre spirituel et culturel. Ma famille s’échelonne du pas pratiquant au très pratiquant, mes racines
vont du Maroc à la Pologne, et les livres
à la maison vont de la Bible à Houellebecq. Pourtant, chacun d’eux revendique son judaïsme et, à sa manière, se
réfère régulièrement au Texte.
A la question fondamentale « Comment
être juif ? »,
Mon grand-père Roger, que j’adore,
et qui est 100% ashkénaze, me répondrait probablement :
« Dan, ne te tracasse pas, où que tu
ailles tu trouveras toujours un antisémite pour te rappeler que tu es juif. »
Ce à quoi ma grand-mère Jacqueline,
que j’adore, rétorquerait :
« Dan, ton grand-père voit le Déluge
partout. Etre juif, au contraire, c’est saisir la chance que la vie nous offre. C’est,
comme Noé, incarner l’infime espoir
face au Déluge. »
Mon autre grand-mère, Vicky, que
j’adore, abonderait dans son sens :
« Dan, être juif, c’est, comme Noé, le
devoir de transmettre et perpétuer,
envers et contre tout : transmettre le
Livre, transmettre nos histoires petites
30 N°55 • Décembre 2015
et grandes, transmettre nos savoirs,
transmettre notre amour. »
profite-t-il pas du Déluge pour éliminer
à tout jamais les animaux impurs ?!
Quant à mon grand-père Raphaël, que
j’adore, il répondrait sûrement, à l’issue
d’une longue leçon de morale :
« Dan, Comment être juif ?, c’est une
question subsidiaire. La question primordiale, c’est : Comment être juif marocain ?! »
Pour une fois, mes proches m’ont proposé des interprétations plutôt homogènes …
Mon père, qu’au fond j’admire et que
j’aime si fort malgré nos clashs légendaires, m’a tenu un étrange propos :
« Dan, si aux questions “Comment être
juif ?” ou “Que nous apprend la Paracha
de Noah ?”, tu trouves des réponses définitives, alors tu n’es pas vraiment juif. Le
juif ne se satisfait jamais d’une réponse.
C’est bien là son problème, mais c’est
aussi ce qui donne sens et substance
à sa vie. Ne te vautre jamais dans le
confort des solutions toutes faites. Lis,
regarde, étudie, écoute, discute, interprète, voyage, observe, questionne et
trouve ta propre voie, dans la vie et
dans le judaïsme.
Si en lisant la Paracha de Noah tu as
le sentiment qu’elle s’adresse directement à toi, si en lisant Finkielkraut tu
as le sentiment qu’il pense beaucoup
comme toi, et si en lisant Romain Gary
tu as le sentiment qu’il parle un peu de
toi, alors mon fils, tu es bien parti pour
être juif ».
(…) Le temps manque ce matin pour
passer en revue les innombrables interrogations et commentaires que suscite
le récit de Noah et sa relation à Hachem.
Mais je souhaite partager avec vous un
passage qui, moi, m’a sincèrement interpellé :
Dieu ordonne à Noé de faire monter sur
l’Arche, donc de sauver du Déluge, des
couples d’animaux représentant chaque
espèce d’animal pur, … et aussi une
paire d’animaux impurs.
Mais pourquoi donc alourdir l’Arche
avec des animaux impurs ? Noé et sa
famille vont devoir faire naviguer cet
esquif de 137 mètres rempli d’animaux
pendant 6 mois, avant d’atteindre les
récifs du mont Ararat. Pourquoi Dieu ne
L’animal impur nous rappellerait que la
perfection n’est jamais atteinte, et qu’il
ne faut jamais se complaire dans une
situation que l’on croit parfaite, car on
peut et on doit toujours essayer d’améliorer le monde et soi-même. La Paracha
de Noah, c’est ainsi un appel à l’effort
continu et à la persévérance.
Autre interprétation : la survie de l’impur aux côtés du pur illustrerait la part
de responsabilité que Dieu laisse à Noé.
Noé a suivi à la lettre, dans les moindres
détails, à la coudée près, les consignes
de Dieu sur la construction de l’Arche.
En faisant perdurer l’impur, Dieu rappelle pourtant à Noé, et nous rappelle,
que chacun conserve sa propre part
de jugement entre le bien et le mal, et
qu’en matière de morale nous gardons
la liberté de nos choix et de nos actes.
La liberté, mais aussi la responsabilité.
Persévérance et Responsabilité : voilà
ce que m’enseigne la Paracha de Noah.
Voilà les valeurs fondamentales que
j’endosse aujourd’hui en tant que bar
mitsvah. Et voilà aussi ce que mes
parents me rappellent au quotidien,
dans des termes et sur un ton qui eux,
ne laissent guère de place à l’interprétation.
Un grand merci à Monsieur le Rabbin
Azoulay, pour son accueil chaleureux,
dans la lignée bienveillante du Rabbin
Jérôme Cahen qui avait accueilli mon
père ici-même il y a 30 ans (…).
Quoi de neuf à la Wizo Neuilly ?
autres, l’écrivain Frédéric Beigbeder),
un cycle de rencontres sur le thème :
« Femmes de pouvoir dans l’ombre ».
Jeudi 1er octobre, la « WIZO Neuilly »
était au rendez-vous pour son déjeuner
annuel sous la Souccah.
Cette année, ce déjeuner avait un parfum particulier : nous avons inauguré
avec Maître Caroline Toby, avocat
pénaliste au Barreau de Paris (avocat
de la famille d’Ilan Halimi dans l’affaire
du Gang des Barbares, a défendu entre
La Princesse Milena de Lichtenstein,
amie de Jean Louis Scherrer qui a dirigé
pendant 40 ans la haute couture Scherrer, Mme Sandrine Soloveicik, Déléguée générale de la Fondation FTV, et
Mme Claude Unger, Directeur du Musée
Mayol nous ont fait l’amitié de leur
présence. Elles seront nos prochaines
invitées.
Nous avons eu aussi le privilège de recevoir Mme Stéphanie Korsia, épouse de
M. le Grand Rabbin de France qui nous a
fait l’honneur de l’accompagner ce jour.
M. le Grand Rabbin, Maître Caroline
Toby, Mesdames, merci de nous avoir
honorées de votre présence.
A noter dans vos agendas. Mercredi
9 décembre à partir de 19h30, aura
lieu l’allumage de la 4e bougie de
‘Hanoucca, dans les Salons de l’Hôtel de
Ville de Paris, en faveur de la Crèche de
Sdérot. Aidez-nous à offrir aux enfants
de la Crèche de Sdérot une vie agréable
en toute sécurité. D’avance merci.
La Wizo, c’est une affaire de Femmes.
C’est une histoire d’équipe de Femmes
bénévoles volontaires et engagées,
au service des enfants d’Israël. Chères
amies, Merci. Grâce à vous, nous renforçons notre action. Nous vous espérons
toujours plus nombreuses à nous soutenir.
Arlette Nebbot
Librairie
Papeterie
2015
Boutique
102, av. Achille Peretti
NEUILLY s/ SEINE
Tél. 01 47 47 71 00
[email protected]
N°55 • Décembre 2015 31
NEUILLY PARIS OUEST
RELATIONS JUDÉO-CHRÉTIENNES
Extraits du discours prononcé
par Richard Prasquier lors de la remise
du prix de l’Amitié-Judéo-chrétienne
L
e 15 octobre dernier, le Docteur Richard Prasquier a reçu le prestigieux Prix de
l’Amitié Judéo-Chrétienne (cf. l’article et son entretien publiés dans le numéro
de Tichri du journal). La cérémonie s’est déroulée au Collège des Bernardins,
dans une salle comble, en présence de très nombreuses personnalités. Le rabbin
Michaël Azoulay a représenté notre communauté de Neuilly et a pris la parole,
en rappelant notamment le souvenir du Grand Rabbin Rubinstein qui a marqué
Richard Parsquier de son empreinte au cours de son enfance. Au vu de l’histoire, du
parcours, des combats et de la culture de Richard Prasquier, cette distinction qui
l’honore fut amplement méritée. Nous publions ici, avec son aimable autorisation,
des extraits du magnifique discours qu’il a prononcé à cette occasion. Un discours
touchant et fort à la fois, dans lequel Richard Prasquier est longuement revenu sur
son enfance, sa famille, ses souvenirs, ses liens étroits avec le Cardinal Lustiger, les
évènements de sa vie qui l’ont conduit au dialogue judéo-chrétien, les étapes et les
difficultés de ce dialogue, la place de l’antisémitisme, celle d’Israël, et aujourd’hui
ce combat commun que nous devons mener ensemble contre le fanatisme, la haine
et l’intolérance qui tuent à la fois les juifs et les Chrétiens d’Orient. Ce qui devait être
dit, l’a été avec force et brio. PM.
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Je suis étreint par l’émotion de recevoir
ce prix, à la suite de personnalités si
admirables que j’ai l’impression d’être
un intrus. La confiance du jury de l’Amitié judéo-chrétienne de France me servira de viatique. (…)
Il y a près de 30 ans, mon père, en
smoking, est mort d’émotion devant
moi à la soirée de Bar Mitsva de notre
fils aîné ; il y a quelques mois ma mère
l’a rejoint. Ils avaient lutté pour une survie improbable et ont eu un fils unique.
C’est à eux, aux parents de mon épouse
et à nos enfants et treize petits-enfants
que je dédie ce Prix.
(…)
Comment suis-je venu au dialogue
judéo-chrétien ?
Peut-être devrais-je commencer à
me demander comment je suis venu
au judaïsme ? Car cela n’avait rien
d’évident pour un enfant né en Pologne
en 1945.
La religion, la Shoah, Israël ?
J’ai toujours su que j’étais juif, mais ce
32 N°55 • Décembre 2015
Dr Richard Prasquier
fut bizarrement à cause de la langue,
et, en plus, pas de la bonne. Pour le
yiddich, j’ai une affection profonde,
pour son humour, ses intonations et sa
sagesse de vie.
(…)
Et puis, il y eut cette élection d’un Pape
polonais: mon père était inquiet, j’étais
confiant. C’est moi qui ai eu raison.
L’admiration pour Jean Paul II fut, je crois,
la cause première de mon engagement
dans le dialogue judéo-chrétien, bien
avant que je ne le rencontre, le 11 juin 1999
à son 7e voyage apostolique en Pologne.
Il était alors venu à l’Umschlagplatz, au
ghetto de Varsovie, là où 300 000 Juifs
avaient attendu avant d’être conduits
dans le train pour Treblinka où ils seraient
immédiatement gazés.
(…)
La Shoah, ce crime pour lequel il n’y
avait dans ma jeunesse pas de nom,
pas de mention dans les livres d’histoire,
m’a toujours habité par ses vides. (…)
Mais après avoir été nommé Président
du Comité français pour Yad Vashem,
j’ai dû me former. Dans le séminaire
que nous avions organisé à Jérusalem, il n’y avait pas que des Juifs : j’ai
fait connaissance avec Patrick Desbois,
Danielle Guerrier et d’autres : c’est donc
avec des chrétiens que je me suis pour
la première fois confronté à la Shoah.
Ce fut une chance immense que d’avoir
ainsi évité l’entre soi. C’est ensemble
que nous avons pu réfléchir sur la leçon
universelle d’Auschwitz, qui n’est pas
une mémoire pour les Juifs mais une
question pour l’humanité : qu’aurais-tu
fait personnellement ?
(…)
Je n’ai pas été élevé dans le respect
des pratiques religieuses. C’est moi
qui ai demandé à me faire circoncire
pour effectuer ma Bar Mitsvah : mon
père en avait peur, car cela avait failli
lui coûter la vie à Varsovie, lorsqu’il
fut arrêté par la police allemande. Les
parents avaient perdu trop de monde,
ils avaient dû survivre en milieu hostile.
Et puis, où Dieu s’était-il caché pendant
ces années d’horreurs ? Lorsque ma
grand-mère épousa à Paris un Rabbin
ultra-orthodoxe, il fut donc prié de ne
pas m’instruire.
(…)
Beaucoup de survivants se sont pensés
comme un « reste » du peuple juif. De là,
leurs réticences à amorcer un dialogue
avec les chrétiens : il fallait avant tout
se préserver.
Pour les Juifs religieux, il faut tenir
compte en plus d’une l’asymétrie fondamentale : les Juifs étaient satisfaits que
les chrétiens reconnaissent que Jésus
avait vécu dans un milieu juif et que les
apôtres étaient tous Juifs - et pas seulement Judas.
(…)
Entamer le dialogue avec l’orthodoxie
américaine, avec l’aide du rabbin Israël
Singer, comme l’a fait le cardinal Lustiger, suivi par le cardinal Vingt Trois,
était une initiative originale mais indispensable. J’ai assisté au premier de ces
voyages et j’ai vu, effaré, l’entrée des
évêques et cardinaux en grande tenue
dans le brouhaha de l’immense salle
d’étude de la Yechiva University, où, assis les uns en face des
autres, séparés de leurs voisins
par des piles énormes de livres,
les étudiants présentaient à leur
compagnon, comme cela se fait
depuis que le Talmud existe, leur
analyse d’une péricope commune et recevaient en retour ses
commentaires critiques.
(…)
S’il est un domaine où l’histoire
pousse les Juifs à la méfiance,
c’est celui des conversions. La
mémoire collective a gardé le
souvenir de Nicolas Donin dans
le brûlement du Talmud à Paris, de
Pablo Cristani dans la disputation de
Barcelone, et Poliakov a rappelé l’histoire stupéfiante du brillant évêque de
Burgos, Pablo de Santa Maria, alias
Salomon Halevy, rabbin de la même
ville, devenu le fer de lance de la destruction des juiveries de Castille.
C’est à cette histoire lourde que pensait
le grand rabbin Israel Lau, survivant
de la Shoah, quand il avait outrageusement accusé le cardinal Lustiger de
contribuer à la destruction spirituelle du
judaïsme et de compléter le travail des
nazis. Car si le souvenir des convertis est
lourd c’est parce qu’ils ont souvent été
des convertisseurs acharnés. Ce ne fut
évidemment jamais le cas de Jean-Marie Lustiger et cette constatation a rendu
caducs les anathèmes.
(…)
J’ai vu à New York le cardinal accorder
au Rabbin Lau l’accolade de la réconciliation. L’animosité disparue, il restait
chez ce dernier un plus légitime regret :
« Quel rabbin extraordinaire il aurait
été ! » m’a-t-il-dit en déclinant mon invitation pour l’inauguration du Mémorial
en l’honneur du cardinal Lustiger.
(…)
Dans ma construction identitaire personnelle, Israël joue un rôle majeur. Tout
y conduit logiquement : la tradition religieuse du judaïsme, la saignée humaine
irrémédiable de la Shoah, l’indifférence
des Etats, quand la Conférence Internationale d’Evian avait en 1938 enfermé
les juifs dans le piège européen, l’antisé-
mitisme dont la Pologne fut un tragique
exemple. Israël est pour moi source
d’admiration pour ses réalisations en
matière intellectuelle, scientifique,
artistique dans le maintien d’une stricte
exigence démocratique.
(…)
Le célèbre paragraphe 4 de Nostra
Aetate n’employait pas le mot Israël
pour ne pas gêner les chrétiens d’Orient.
Un an avant la déclaration, en janvier
1964, Paul VI avait pendant quelques
heures visité Meggido en Israël, rencontré son président, et s’était abstenu de
prononcer le nom qui fâchait. Mais ce
fut un début. Il a fallu la Déclaration
des évêques de France de 1973 pour
relever ce défi. Honneur au père Bernard Dupuy et aux évêques qui ont eu le
courage de publier ce texte précurseur.
La suite est histoire, avec la reconnaissance de l’Etat d’Israël par le Vatican, et
la visite de Jean Paul II et celles de ses
successeurs.
(…)
Quel est au fond notre travail commun ?
Réparer le monde, explorer nos racines,
lutter contre la haine.
Le grand Rabbin de France, à propos
des migrants, a rappelé le Tikoun Olam,
la réparation du monde, c’est-à-dire le
devoir d’humanité : oui, nous devons être
au premier rang de l’accueil, quelles que
soient par ailleurs des inquiétudes justifiées. Notre société court, dit-il, le risque
d’implosion. Je dirais qu’elle court aussi
le risque de tribalisation, d’un entre soi
qui nous fermerait à qui ne fait pas partie de notre groupe. Une action
commune judéo-chrétienne fait
sens, car les injonctions dont
nous sommes le plus fiers, celles
qui fondent notre patrimoine
éthique, sont des injonctions universelles.
(…)
Lutter contre l’antisémitisme
chrétien, c’est notre mission historique car nous sommes les disciples de Jules Isaac. Le monde a
changé. L’antisémitisme qui, il y
a une génération, semblait destiné à disparaitre, en dehors des
histrionnades vociférantes d’un
ex-président d’un parti d’extrême droite,
a repris une actualité inquiétante.
(…)
On a pris la mauvaise habitude d’accoler systématiquement à antisémitisme
le mot nouveau de islamophobie : associer les deux termes est le moyen le plus
sûr de ne comprendre ni l’antisémitisme,
ni le racisme anti-musulman.
Mais il existe bien aujourd’hui une christianophobie, et les Juifs, qui n’ont heureusement rien à y voir, doivent soutenir
les chrétiens. Le Pape, devant une délégation du Congrès Juif Mondial, nous
disait l’an dernier : « les Juifs peuvent
u u u
N°55 • Décembre 2015 33
NEUILLY PARIS OUEST
RELATIONS JUDÉO-CHRÉTIENNES
u u u
mieux que d’autres comprendre les
drames qui frappent les chrétiens
d’Orient du seul fait qu’ils sont chrétiens ». Il a ajouté : « On ne s’en rend pas
compte, mais une troisième guerre mondiale a probablement commencé ».
On peut résumer l’antisémitisme chrétien en trois accusations.
1° Les Juifs ont tué Jésus.
2° Les Juifs ont refusé le vrai Dieu, qui les
a remplacés par l’Eglise, versus Israël.
3° Les Juifs cherchent à se venger.
D’immenses progrès ont largement
désamorcé les deux premières accusations. La troisième est de plus en plus
prospère.
Le premier point, celui du déicide, a été
réglé dogmatiquement par la négative
dès le Concile de Trente. Elle n’est plus
souvent véhiculée, mais n’est pas sortie
de tous les esprits
Le deuxième point, c’est la théorie de
la substitution. Sous sa forme la plus
dure, le dénigrement à titre d’exemple,
le Concile de Latran en instituant la
rouelle avait voulu rendre visible à tous
la situation humiliante des Juifs abandonnés de Dieu. La théorie de la substitution a eu du mal à disparaître (…).
La troisième accusation est celle de la
vengeance des Juifs, suppôts de Satan.
Elle a d’abord été brandie sous des
justifications religieuses, par exemple
par des prêcheurs populaires, enflammeurs de foules : avant de partir en
Croisade, on devait se débarrasser des
voisins juifs, puisqu’ils avaient comme
les autres comploté la prise du Saint
Sépulcre par les musulmans.
(…)
Le mécanisme du bouc émissaire juif
a trouvé en terre d’Islam un terrain
extraordinairement fertile, d’autant
qu’il explique tous les échecs et toutes
les humiliations. Internet lui a offert des
potentialités illimitées. Il peut y avoir
une généralisation des coupables, les
ennemis d‘Allah et pas seulement les
Juifs. Mais il n’y a pas un seul événement grave dans le monde qu’on ne
puisse pas expliquer par une conspiration juive ou israélienne - car l’israélien
est l’avatar du Juif (…).
Que pouvons-nous donc demander à un
chrétien dans ce contexte qui déborde
du cadre religieux et qui frôle un conflit
politique incluant Israël dans lequel il
ne désire pas prendre position ?
(…)
A cet ami chrétien on peut demander :
- de traquer la vérité des faits, une
traque qui demande du temps mais qui
est souvent possible sur Internet,
- de comprendre que faire d’Israël le
responsable de tous les crimes de l’islamisme est une opinion idiote ou antisémite,
- de s’étonner qu’Israël soit continuellement condamné par le Conseil des
Droits de l’ Homme de l’ONU alors que
l’Arabie Saoudite y est honorée par une
position de prestige,
- de refuser les amalgames entre le
génocide de la Choah qui a assassiné
6 millions de juifs sans défense et un
conflit qui, guerres et attentats, soldats et civils, israéliens et palestiniens
confondus, a provoqué environ 20 000
victimes, en 70 ans, à comparer aux
240 000 morts en Syrie en 4 ans pour
lequel on n’a pas vu d’attroupements,
ni entendu d’appels au meurtre dans les
rues de Paris,
- de vérifier si les images disent bien ce
qu’on leur fait dire et si derrière l’image
Artisans, commerçants, professionnels,
vous souhaitez diffuser votre publicité
dans notre revue...
Contactez la régie publicitaire :
Pascal Karsenti
01 55 90 58 58
34 N°55 • Décembre 2015
d’un enfant palestinien tué on ne lui présente pas la version moderne du crime
rituel,
- de déceler que derrière les discours
rassurants, il peut y avoir des idéologies
putrides, et que derrière les discours
putrides, il n’y a jamais d’idéologie rassurante,
-de se résigner au fait que nous avons
parfois des ennemis parce qu’ils veulent
être nos ennemis et pas seulement des
ennemis qui deviendront nos amis une
fois que nous leur aurons manifesté
notre volonté d’amitié,
-de se rappeler enfin que les pires
régimes ont eu pour les soutenir des
compagnons de route émus par le combat des masses opprimées ; ces hommes
d’illusions ou de compromissions
étaient appelés les idiots utiles.
On peut lui demander en conclusion,
maintenant qu’il a cessé de diaboliser
les Juifs et qu’il sait que ce sont des
hommes comme les autres, de lutter
contre la diabolisation d’Israël, un Etat
comme un autre, pour ne pas le transformer en Juif des Nations.
Il ne s’agit pas d’adhérer à une politique, il s’agit d’ouvrir les yeux, ce qui
n’est pas interdit à un homme de paix et
de foi. Il s’agit de comprendre ce qu’est
l’endoctrinement mental, fléau du XXe
et du XXIe siècle, celui qui déchaine les
passions, qui forge les mensonges et qui
exploite les malheurs, les jalousies et les
difficultés sociales.
Les Juifs ont appris à leurs dépens que
la lucidité est une hygiène de survie.
(…)
Il reste du travail aux chrétiens et aux
juifs de bonne volonté. Mais que cela ne
nous empêche pas de voir les immenses
progrès accomplis. À notre époque, un
cardinal, Mgr Decourtray en l’occurence, pouvait rencontrer un groupe de
Juifs en leur disant : « Soyez de bons
juifs, cela m’aidera à être un bon chrétien ». Le temps viendra, je l’espère, où
nous, nous pourrons tous dire, « Soyez
de bons chrétiens, cela nous aidera à
être de bons Juifs… ».
NB : le discours complet de Richard
Prasquier est disponible sur le site de
l’AJCF, www.ajcf.fr
Action
Sociale
A
Action
Sociale
La commission
d’Action
Sociale
Ancelle
a pour
objet o
La commission
d’Action
Sociale
Ancelle
a pour
auprès
de personnes
isolées
voire
abandonnées,
ou d
« Les lumières de Hanouka
devraient
éclairer
l’esprit
desvoire
hommes
»
auprès
de personnes
isolées
abandonnées
NousNous
sommes
aujourd’hui
16 bénévoles
qui visitons
sommes
aujourd’hui
16 bénévoles
qui visi
Une fiole contenant de l’huile trouvée dans Nous
le Temple,
détruit
par
les
Grecs
ne
devait
brûler
qu’une
pourrions
encore
être
plus
nombreux,
Nous pourrions encore être plus nombr
journée, or elle brûla pendant 8 jours, le temps de refaire de l’huile vierge pour le service du temple.
L’espoir, ce moteur qui fait avancer le monde, doit«Tu
nous permettre,
et enton
fait nous
oblige,
à croire
dans
aimeras
prochain
comme
toi
«Tu aimeras
ton
prochain
comm
l’esprit « éclairé de l’homme ». Nous le savons des progrès très importants restent à faire, nous sommes,
C’est C’est
le qui
fil conducteur
de nos
suffit
de don
nous devons être au centre d’évènements
peuvent
faire évoluer
positivement
des Il
situations
de
le
fil conducteur
deactions.
nos actions.
Il suffit
de
précarité, de solitude ou d’abandon.
temps,
c’est
à
la
portée
de
tous.
temps, c’est à la portée de tous.
« Participez
aux projets
ASA pour
La flamme qui a brûlé huit jours doit être pour nous une leçon
d’espoir
« Participez
aux projets
ASA pl
et doit nous éclairer suffisamment pour que nous comprenions l’importance qu’il y a aujourd’hui à se tourner
vers
etet
que
nous puissions
1° Bar
et
Bat
Mitzva
pour pour
tous tous
les enfants:
1°l’autre
Bar
Bat
Mitzva
les enfants:
rapidement voir s’établir des rapports adultes et responsables
entre les
Organisons
une
cérémonie
pour pour
5 garçon
Organisons une cérémonie
5g
hommes, ceux qui ont le pouvoir d’aider leurs frères
par
une
présence
défavorisées
défavorisées
aimante et désintéressée, et contribuer à leur soulagement.
Offrons-leur tefillins, talith, sidour, et aid
Offrons-leur tefillins, talith, sidour,
fête . fête
Brunch
offertoffert
à l’enfant,
sa famille
Brunch
à l’enfant,
sa fam
L’Action Sociale Ancelle, A.S.A. en plus de visiter des personnes.âgées
isolées, des malades, des familles dans le désarroi, a pour 2016 un programme étendu aux enfants et aux
étudiants.
2° Des
d’été d’été
pour pour
chaque
enfant
: « Aidez2° vacances
Des vacances
chaque
enfant
:«A
Contribuons
à envoyer
des enfants
juifs en
colonies
Contribuons
à envoyer
des enfants
juifs
en colod
Un projet ou
d’importance
s’est
mis en
place
ASA,
celui
vacances
enou
centre
aéré,
c’est
la par
joiela
de
l’enfant
et
vacances
enfilles
centre
aéré,
c’est
joie
de l’enfa
d’organiser
pour
6
jeunes
de
familles
défavorisées,
connues
reposrepos
de la de
maman
la maman
du CASIP, leur
Bat
Mitsva. Les travailleurs sociaux leur ont
proposé notre projet qui va depuis la révision des textes, jusqu’à une
3°fêteJeunes
étudiants
seuls
pour
Chabat
et Fêtes,
que
organiserons
dans
la salle
du centre
communautaire.
3° nous
Jeunes
étudiants
seuls
pour
Chabat
et Fêt
L’accueil
fait
à
cette
proposition
par
les
familles
fut
aussi
joyeux
Vous
connaissez
des
jeunes
gens
seuls
Vous connaissez des
jeunes gens sl
qu’émouvant.
Je
ne
puis
m’empêcher
de
souligner
l’enthousiasme
VousVous
souhaitez
accueillir
des étudi
souhaitez
accueillir
des
et
la
participation
de
tous
les
permanents
de
notre
communauté,
auprès
de
l’Association
et
inscrivez-vous
su
auprès de l’Association
et inscrivez-vo
je commencerai par Dane qui spontanément m’a demandé de faire
réviser les jeunes filles, connaissant son sens de la perfection ce sera à ne pas douter un moment de
4° Personnes
Âgées
« Célébrons
ensemble
les fêtes
4° Personnes
Âgées
« aCélébrons
ensemble
les
choix, Lise avec l’enthousiasme communicatif
que nous lui connaissons
des idées sur l’arrangement
Aidez-nous
à
identifier
les
personnes
âgées
seules
de
Aidez-nous
identifier
les personnes
âgées seul
de la salle, la déco, les fleurs (cet événement
se passera laàveille
de Tou Bichevat,
le dimanche 17 janCommunauté
et rendons
leur
lors qui
des
fêtes
jui
et rendons
leur
visite
lors
des fête
vier), Moché évidemment supervise
toutCommunauté
en portant plus
précisément
l’effortvisite
sur le brunch
suivra
Bikour
Olim
au
sein
des
Maisons
de
retraite,
Hôpitau
la cérémonie à la synagogue. A ce brunch,
chaque jeune
fille
pourra
inviter
choix,
Bikour
Olim
au
sein
des15 personnes
Maisonsdedesonretraite,
Hô
ASA prenant tout en charge (adressez vos dons à l’ordre de CINA-ASA et Manu vous enverra un
5° Brunch
et Conférence
enaitsoutien
aux
Opération
Cerfa). Notre rabbin Michaël Azoulay
est
heureux
que
événement
lieu
nous
à Neuilly,
5°très
Brunch
etcet
Conférence
enchez
soutien
aux Opér
les bénévoles ASA sont évidemment
dans
chaine opérationnelle.
Jeetvoudrais
évoquer
Le Dimanche
24 Janvier
le Dimanche
22
Mai
LelaDimanche
24 Janvier
et spécialement
le Dimanche
222016
Mai
Eva Tordjman, qui a la charge un peu difficile sinon délicate d’être en rapport avec les jeunes filles et
savons
pouvoir
surmais
votre
aide
régler les problèmes s’il s’en présente. JeNous
ne nomme
pas savons
Caroline
carpouvoir
elle compter
n’aimecompter
pas cela,
tout votre
Nous
sur
le monde connaît sa présence souriante et efficace !! L’équipe de bénévoles est de choix et notre
communauté ne peut que s’en féliciter.
Comité des bénévoles de L’Action Sociale Ancelle
Comité des bénévoles de L’Action Sociale An
Georges
Amaraggi,
Caroline
Atlani,
Evelyne
Saadoun
Amaraggi,
Caroline
Atlani,
Evelyne
Saa
Les bénévoles sociaux portent uneGeorges
part de lumière,
soyez de
ceux là, rejoignez
nous.
Levy,Levy,
José José
Zerdoun,
Roland
Béhar,
Laurent
Chiche,
Zerdoun, Roland Béhar, Laurent Ch
Ghebali,
Eva
Tordjman,
AnneAnne
Blum,
Sophie
Marcus,
Ghebali, Eva Tordjman,
Blum,
Sophie
Ma
Serezo,
Maurice
Sellem
et
Fabien
Dahan
Serezo, Maurice Sellem et Fabien Dahan
Ancelle
Ancelle
jet desAction
visites amicalesSociale
faites
second projet
est de contribuer au budget de vacances de jeunes enfants : vous le savez 32 % des
ou de Le
familles
défavorisées.
enfants
ne
prennent
pas demande
de vacances, or c’est un moment d’importance. L’enfant qui part en vacances se
ns
personnes
en
iondes
d’Action
Sociale
Ancelle
a pour
des celui
visites
faitespas, baisse la
sent comme
tout
le monde, il !peut les
raconterobjet
à la rentrée ;
qui neamicales
peut pas, ne raconte
ux,
venez
nous
rejoindre
ersonnes
isoléesquand
voire
ou de familles défavorisées.
tête et s’éloigne
sesabandonnées,
petits camarades en parlent.
es
aujourd’hui
bénévoles
qui
Vous m’avez
dit16
« Tsédaka »,
justice,
c’estvisitons
ça et il faut des personnes en demande
toi-même
» Levitique
19/18
us pourrions
encore
nombreux,
que ces enfants
puissentêtre
partirplus
aussi en
vacances, voilà venez nous rejoindre !
notre
rôle.
C’est
de
réunir
des
fonds
pour
participer à
donner du cœur et un peu de
«Tu aimeras
tonlesprochain
comme
toi-même » Levitique 19/18
cet acte de justice,
travailleurs sociaux
nous aident
dans cette démarche. Allez Neuilly en avant ! Manu
onducteur
de
nosaccueillir,
suffitcontribuer
de donner
du cœur et un peu de
sera là pour
vous
notreIlobjectif :
à
ur
l’année
5776
» actions.
à la portée
tous.en vacances 2016, et là aussi cela a
faire partirde
50 enfants
un effet double, la joie de l’enfant … et le repos de
« laParticipez
aux projets ASA pour l’année 5776 »
maman !!
çons et
pour 5 filles de familles
at Mitzva
pourdont
tous
les enfants:
Une activité
Caroline
plus spécialement est porteuse et en a lancé la mise en application chez
aidons
à
l’achat
de
leur
tenue
de5
ellepour Pessa’h,
concerne les étudiants,
ceux
qui risquent
seuls
pendantde
unefamilles
fête, ou le Chabbat,
Organisons
une cérémonie
pour
garçons
etd’être
pour
5 filles
lle
et
ses
amis
au
CCJC
là
nous
devons
tous
contribuer
à
les
accueillir,
si
vous
êtes
disponibles
parlez-en
à
Caroline
ainsi quand
défavorisées
le cas se présentera
noustalith,
aurons dessidour,
familles à et
contacter
immédiatement
Merci.
Offrons-leur
tefillins,
aidons
à l’achat…de
leur tenue de
ez-le. àBrunch
réaliser
sonàrêve
»
fête
offert
l’enfant,
sa famille et ses amis au CCJC
Un dernier point d’importance, si vous avez connaissance d’une personne âgée isolée, aidez la à
es de
se faire connaître (Dane ou Manu) nous pourrons lui rendre visite et l’aider, l’accompagner, de même pour
t et aussi
lepour
ances
d’été
chaque
enfant
: « Aidez-le
à nous
réaliser
son
une
personne
malade
à domicile
qui voudrait
des visites …,
sommes là,
vousrêve
êtes là :»
s à envoyer
enfants
juifs
en colonies
deavons besoin de vous, votre expérience de vie
Devenez des
bénévole
de l’Action
Sociale
Ancelle, nous
u en centre
aéré, c’est
joie de l’enfant
et àaussi
le vos idées feront que notre action
est indispensable,
votrela
engagement
est profitable
beaucoup,
s,
maman
se développera au fil des jours et du temps et ainsi notre communauté répondra à ce que nous avons
ls le Chabat
les fêtes,
appris dansou
le Lévitique
19/18 :
udiants, faites-vous
connaitre
étudiants
seuls pour
Chabat
et
Fêtes,
« Tu
aimeras
ton
prochain comme toi même »
sissez
sur des
la liste de familles
d’accueil.
jeunes gens seuls le Chabat ou les fêtes,
itez
accueillir des étudiants, faites-vous connaitre
êtes
juives
»
Bonjour,
Association
etComité
inscrivez-vous
sur
liste de
familles
d’accueil.
Georges pour
des bénévoles
dela
L’Action
Sociale
Ancelle,
ASA :
il y a le
bien
s de notre
longtemps
Georges Amaraggi,
Patricia Amaraggi, Caroline Atlani, Roland Béhar,
….
juives.
es
Âgées « Célébrons ensemble les fêtes juives »
Bonjour,
Yanniv Betito,
Fabien Dahan, ilJean-Jacques
Ghébali,
itaux
de Neuilly
… Anne Blum,
y a bien
à identifier
les personnes
âgéesLaurent
seulesChiche,
de notre
longtemps
Nathalie
Lévy,
Sophie
Evelyne
Saadoun, Maurice Sellem,
Gad Serezo,
….
té et rendons
leur
visite
lorsMarcus,
des fêtes
juives.
ASAdes
Eva Tordjman,
Tubiana,
José Zerdoun.
mtions
au sein
MaisonsNatacha
de retraite,
Hôpitaux
de Neuilly …
016
Pourparticipation
contribuer
à cesaux
actions,
renseignements
et Conférence
en soutien
Opérations
ASAASA :
aide
et votre
he 24 Janvier
le Dimanche
22 Mai 2016
ManuetALLOUCHE
: [email protected]
- Tél : 01 47 47 78 76
elle,
ASA
:
Georges AMARAGGI
: [email protected]
- Tél : 06 17 51 74 19
savons pouvoir
compter sur
votre aide et votre participation
oun, Natacha
Tubiana,
Nathalie
Caroline ATLANI : [email protected] - Tél. 06 71 70 35 10
he,
Yanniv
Jean Jacques
bénévolesBetito,
de L’Action
Sociale Ancelle, ASA :
us,
Patricia
Amaraggi,
Gad
araggi, Caroline Atlani, Evelyne Saadoun, Natacha Tubiana, Nathalie
Zerdoun, Roland Béhar, Laurent Chiche, Yanniv Betito, Jean Jacques
NEUILLY PARIS OUEST
LE COIN DE LA HALACHA
Les erreurs les plus fréquemment
commises :
L
e saviez-vous ? De très nombreux
hommes pensant, de bonne foi,
accomplir le commandement de
porter les tefilin (« phylactères ») de la
tête, parce qu’ils ne les posent pas correctement, sont considérés, aux yeux de
la loi juive, comme ne l’accomplissant
pas.
En effet, au siman (chapitre) 27, sé’if
(paragraphe) 9, le Choul’han ‘aroukh
(de Rabbi Joseph Caro) dispose que
l’emplacement de la tefila (singulier de
tefilin) de la tête commence de la racine
des cheveux (au niveau du front), c’està-dire, que le boîtier (sa partie inférieure)
ne doit pas descendre même un tant soit
peu sur le front (cf. illustration), et se
termine à l’endroit de la fontanelle (il ne
doit pas être placé plus haut).
D’où la nécessité de bien régler la lanière
qui entoure la tête (ce que je fais régulièrement pour les fidèles, et particulièrement pour les enfants bar-mitsva). Les
décisionnaires (notamment, le Michna
beroura et le Quitsour choul’han
‘aroukh) estiment que même si le boîtier
ne repose qu’en partie sur le front, on ne
s’est pas acquitté de la mitsva.
Le Ben ich ‘haï (Rabbi Yossef ‘Haïm, de
Bagdad), qui avait observé que peu de
personnes échappaient à cette erreur,
va jusqu’à comparer les négligents aux
caraïtes, qui, faisant fi de la tradition
orale, s’en tiennent au verset biblique
situant les tefilin de la tête « entre les
yeux » (voir Exode, 13, 9 et 16). Le Talmud interprète cette expression comme
signifiant qu’ils doivent être placés sur
les cheveux dans le prolongement de
l’espace qui sépare nos deux yeux.
Rabbin Michaël Azoulay
38 N°55 • Décembre 2015
NEUILLY PARIS OUEST
TRIBUNE LIBRE
Diète éthique - suite
par Laurent Kern
A
près la lecture de mon article sur
l’huile de palme dans le bulletin de
Tichri, beaucoup d’entre vous sont
venus (très gentiment) me voir pour me livrer
leurs réflexions sur l’éthique dans la cacherout, et je les en remercie.
Dans cet article, je vais m’intéresser de plus
près à la base de notre consommation quotidienne : les œufs, le poisson et la viande, autrement dit les protéines animales.
Mon voisin de banc à la synagogue m’a parlé
des œufs cacher. Ce sujet est tout à fait édifiant
tant on nage ici en pleine absurdité, et tant la
dictature du profit conduit au n’importe quoi.
Reprenons du début. Les œufs ne sont pas
cacher si on y trouve du sang (surtout dans
le jaune)1 signe de fécondation, c’est à dire
qu’il s’agit de l’embryon d’un oisillon avorté.
Ainsi, l’utilisation d’œufs blancs facilitant la
technique du mirage qui permet de détecter
du sang avant de casser l’œuf, s’est popularisée dans la communauté juive. Or, la plupart
des décisionnaires considère que les œufs issus
de production industrielle contenant du sang
sont cacher. Je me permets de rappeler que la
production industrielle consiste à faire pondre
les poules par une technique de réchauffement, et non par fécondation.1
Les œufs de cette catégorie ne sont donc
jamais fécondés et ne donneront jamais naissance à un poussin. C’est pourquoi, si l’on
trouve du sang dans le jaune d’un œuf produit
de manière industrielle, celui-ci est assurément le résultat d’un coup reçu par la poule au
moment de la formation de l’œuf. Cependant les œufs blancs vendus dans les
magasins cacher sont élevés en batterie (en
témoigne le n° 3 inscrit sur l’œuf).
Ci-dessous, la classification des œufs selon
l’élevage des poules :
◗0
: oeufs de poules élevées en plein air (au
moins 2,5 m2 de terrain extérieur par poule)
et nourries avec une alimentation biologique
◗1
: oeufs de poules élevées en plein air (au
moins 2,5 m2 de terrain extérieur par poule)
◗2
: oeufs de poules élevées au sol (élevage
40 N°55 • Décembre 2015
intensif en intérieur mais sans cage - max.
9 poules/m2)
◗3
: oeufs de poules élevées en cage ou en batterie (18 poules/m2)
Nous avons donc des œufs blancs destinés à
être mirés pour vérifier s’ils ne contiennent
pas de sang, alors que ce sang même ne porte
pas à conséquence. Qui plus est, ces œufs sont
moins nutritifs et occasionnent une souffrance
animale qui est interdite par la halakha et
dont on pourrait peut-être de ce fait, discuter
la cacherout.
De plus, on ne trouve nulle part dans le circuit
cacher des œufs de ferme (numéro 0) pour lesquels il aurait été intéressant qu’ils soient blancs
et mirés. En effet, les œufs blancs viennent de
poules blanches, il existe donc des œufs blancs
aussi bien en plein air qu’en batterie.
Je suggère alors à nos épiceries cacher de
contacter la société Cocorette (ou toute autre
entreprise) productrice d’œufs fermiers, qui
relance les œufs blancs dans ce domaine.
Pour résoudre cette situation bizarre et pour
manger des bons œufs, il n’y a qu’un moyen :
faite entendre votre voix de consommateur.
N’achetez plus d’œufs blancs et dites pourquoi
à votre supermarché cacher. Et ça marche.
En effet, les 87 millions d’œufs utilisés chaque
année dans les unités de fabrication des biscuits Saint-Michel proviennent de poules élevées en plein-air, car la marque a compris que
le bien-être animal peut aussi être un élément
de différenciation commerciale.
Dans un domaine différent, celui des espèces
marines en voie de disparition, je m’étonne
aussi que l’attention du consommateur cacher
ne soit pas plus sollicitée. Là aussi nos textes
sont clairs, il est de notre responsabilité de
veiller à la conservation de toutes les espèces
que l’Eternel notre D-ieu a créées. Ainsi nous
devrions réduire notre consommation des
poissons cacher ci-dessous.2
◗B
ar atlantique pêché au chalut
◗D
orade royale et dorade rose (pageot) de
l’Atlantique, de la Manche et de la mer du
Nord
◗É
glefin
(fumé = haddock) de mer du Nord et
d’Écosse
◗L
ieu jaune
◗M
erlan de chalut pêché au chalut ou au filet
droit
◗M
erlu du Nord et du Sud pêché au chalut ou
au filet droit
◗M
érou de Méditerranée
◗S
ole de la Manche occidentale et du golfe de
Gascogne
◗T
hon bluefin (rouge), thon obèse
Une solution serait de demander au Consistoire d’indiquer par un logo, dans la liste des
poissons cacher qu’il publie, lesquels sont en
voie d’extinction.
Ce raisonnement vaut également pour la
viande. Il faut savoir que la production d’un
kilo de viande de bœuf nécessite 15.000 litres
d’eau et 7 kilos de céréales.
Selon une recherche menée à l’Institut Weizmann publiée en juillet 2014, la viande de
bœuf détériore environ dix fois plus l’environnement que les autres produits alimentaires
d’origine animale, parmi lesquels le porc et
la volaille. En effet, ce type de bétail exige en
moyenne 28 fois plus de terres et 11 fois plus
d’eau d’irrigation ; de plus, il émet 5 fois plus
de gaz à effet de serre et consomme 6 fois plus
d’azote que les œufs et la volaille...3
Ce sont de bonnes raisons pour réduire les
quantités de viande que nous mangeons. La
table du Chabat, avec viande et poisson (bassar vedaguim) ne serait-elle pas rehaussée,
par contraste, si l’on ne mange pas de viande
ni le jeudi, ni le vendredi midi ?
Terminons sur un sujet plus social. En Israël,
l’association « Bema’aglei Tzedek » contrôle que
les restaurateurs garantissent des conditions
de travail convenables pour les employés. Son
certificat « TAV » garantit que les salariés sont
traités correctement et que les lieux offrent des
installations accessibles aux handicapés. Une
équipe de volontaires inspecte régulièrement
les établissements pour en contrôler la conformité. Actuellement, un tiers de restaurants à
Jérusalem porte le « Tav ». Les américains ont
aussi une organisation similaire, Uri LeTzedek,
un mouvement de justice sociale orthodoxe qui
œuvre pour la cacheroute éthique.
1. L’auteur n’est pas rabbin et
ne prétend pas du tout donner
aucun avis halakhique (légal).
Nous serions très heureux que
vous en parliez avec votre
rabbin.
2. Source MSC Marine stewardship council - www.msc.org
3. Note de l’auteur : Il ne s’agit
évidemment pas de faire ici
la promotion du porc qui n’est
pas cacher.
Source : notre-planete.info.
C’est donc maintenant au tour de la France,
de faire bouger les lignes établies et d’œuvrer
pour une cacheroute plus éthique et respectueuse des animaux, des producteurs et des
consommateurs.
N°55 • Décembre 2015 41
NEUILLY PARIS OUEST
LES COMPTES DE LA COMMUNAUTÉ
Rapport financier 2014 :
le Centre Communautaire Jérôme Cahen
Comme annoncé dans le précédent numéro de la revue, nous
avons le plaisir de vous présenter les comptes 2014 du Centre
Communautaire Jérôme Cahen.
Pour ceux qui l’ignoreraient encore, l’Association Culturelle
Israélite de Neuilly Ancelle (CINA) est une association loi de
1901 qui a pour objet d’organiser et de gérer toutes les activités
non cultuelles de la communauté de Neuilly-Paris Ouest.
Elle est animée avec beaucoup d’énergie par sa Directrice
Lise Benkemoun, et les nombreuses activités qui figurent au
programme de l’Association, vous sont rappelées à longueur
d’année dans cette revue, et régulièrement par la newsletter.
Ces activités ont lieu pour l’essentiel dans les locaux du 44 rue
Jacques Dulud, mitoyens de la synagogue, qui ont été pris
à bail en avril 2005 par la société MNA (« Maison Neuilly
Ancelle »). Celle-ci a entrepris d’importants travaux d’aménagement et de réhabilitation, pour un peu moins d’un million
d’euros, travaux qui ont été achevés en 2009.
Le capital de la société MNA est détenu en totalité par CINA.
CINA et MNA constituent ensemble le « Centre communautaire Jérôme Cahen »
Pour la commodité de la lecture et de la compréhension, les
comptes qui vous sont présentés ont donc été consolidés.
FRAIS DE STRUCTURE
Le bâtiment du centre communautaire, accueille un grand
nombre d’activités culturelles (chorale, expositions, conférences, débat, cercle d’étude, bibliothèque..), sportives (zumba,
danse, krav-maga…), ludiques (bridge, théâtre…), ainsi que le
Marché de ‘Hanouca, etc.
Il héberge aussi le GAN de Neuilly (Association AGENA).
Enfin s’y déroulent chaque samedi un ou plusieurs offices
supplémentaires, ainsi que les offices organisés pour Roch
Hachana et Kippour.
C’est toute la journée et pratiquement sans interruption que le
centre est ouvert, et qu’il fonctionne avec le soutien de nombreux bénévoles.
Tous ces utilisateurs sont loin de pouvoir contribuer aux
charges de structure à proportion de leur utilisation ; en effet
la structure en ordre de marche, nettoyée, chauffée et assurée
revient à environ 25 000 € par mois (dont 19 500 € en loyer).
C’est pourquoi, il est nécessaire et vital d’encaisser des produits supplémentaires en louant les salles pour des évènements, familiaux dans la plupart des cas.
Vous constaterez sur le tableau ci-joint que le produit des
locations représente à peu près 50 % du budget total du centre
communautaire aussi bien en 2013 qu’en 2014. Dans ce total
la contribution de la synagogue n’est jamais inférieure à 20 %.
42 N°55 • Décembre 2015
AUTRES CHARGES
Les autres charges sont constituées pour l’essentiel par les
frais de personnel, pour l’animation, le secrétariat et l’organisation. Ces dépenses sont à peu près couvertes par les cotisations et les dons - en baisse sensible en 2014 - ainsi que par des
subventions quand nous arrivons à en obtenir.
En cas de besoin, comme en 2014, il est fait appel à la générosité de la synagogue, pour compléter la dotation.
La ville ne nous verse aucune subvention directe mais contribue indirectement par le prêt de salles (pour les concerts), ou
la mise à disposition de matériels, ou de moyens humains.
ACTIVITÉS ASSOCIATIVES
Quant aux activités associatives, les concerts, les voyages, les
séances de cinéma,… même si elles n’ont pas vocation à dégager d’importants profits, elles sont génératrices d’un excèdent
brut de l’ordre de 15 000 € par an, aussi bien en 2014 qu’en 2013.
RÉSULTAT NET
Après prise en compte des importantes dotations aux amortissements, le résultat net ressort en déficit de 62 742 € en 2014.
En 2013, si l’on exclut l’effet du redressement fiscal ayant
impacté les comptes de MNA, le déficit était de 53 206 €.
PERSPECTIVES
Même si la capacité d’autofinancement courante reste stable,
le fonctionnement de notre Centre communautaire est extrêmement fragile. En effet, la trésorerie est toujours très tendue
et permet difficilement de faire face, par exemple aux travaux
de sécurité nécessaires, et qui seront pourtant entrepris fin
2015. Son fonctionnement reste donc conditionné par la capacité contributive de la synagogue voisine.
Notre objectif est d’accroître l’autonomie financière du Centre
en augmentant les contributions de ses utilisateurs ; il s’avère
en effet indispensable de disposer d’un tel lieu pour accueillir
et favoriser les nombreuses occasions d’animer notre communauté, et de renforcer notre maison commune.
En 2014, 692 personnes étaient à jour de leur cotisation
annuelle, pour un montant global de 44 692 €, alors que 4 287
personnes reçoivent la newsletter du centre chaque semaine
et participent à ses activités. Une prise de conscience de l’importance pour chacun de cotiser chaque année, permettrait
sans aucun doute au CCJC une meilleur assise et moins de
soucis de trésorerie. Nous comptons sur vous tous !
Jean-Jacques Elkaim
Trésorier
2014
variation €
2013
PRODUITS ASSOCIATIFS
Cotisations
Dons
Produits des activités associatives
Subventions FSJU
Subventions ACIP
242 129
236 383
5 746
44 692
27 276
17 416
82 378
112 597
-30 219
65 934
75 510
-9 576
30 625
21 000
9 625
18 500
0
18 500
PRODUITS DES ACTIVITES ANNEXES
Location de salles public
Location de salles ACIP
308 767
297 475
11 292
195 767
173 075
22 692
113 000
124 400
-11 400
652
3 592
-2 940
551 548
537 450
14 098
50 462
61 213
-10 751
FRAIS DE PERSONNEL
154 027
135 849
18 178
ACHATS ET CHARGES EXTERNES
Loyers
Charges des locaux (entretien et maintenance)
Fournitures, eau, gaz et electricité
Assurance multirisque
Autres frais généraux et honoraires
Frais bancaires
298 465
299 244
-779
234 567
237 794
-3 227
26 525
20 926
5 599
20 489
22 730
-2 241
5 755
9 077
-3 322
7 433
5 244
2 189
3 696
3 473
223
6 829
5 083
1 746
DOTATION AUX AMORTISSEMENTS
100 889
108 277
-7 388
TOTAL CHARGES D'EXPLOITATION
610 672
609 666
1 006
RESULTAT D'EXPLOITATION
-59 124
-72 216
13 092
-3 618
19 010
-22 628
23 830
-23 830
-3 618
-4 820
1 202
0
55 245
-55 245
72 000
-72 000
-16 755
16 755
-62 742
2 039
-64 781
38 147
38 316
-169
PRODUITS DIVERS
TOTAL PRODUITS D'EXPLOITATION
CHARGES DES ACTIVITES ASSOCIATIVES
IMPOTS ET TAXES
RESULTAT FINANCIER
Revenu des VMP
Intérets d'emprunts
RESULTAT EXCEPTIONNEL
Redressement fiscal (loyers non facturés)
Pénalites et rappel TVA suite contrôle fiscal
RESULTAT NET COMPTABLE
CASH FLOW COURANT
N°55 • Décembre 2015 43
NEUILLY PARIS OUEST
CARNET
Naissances
• Noémie Emilie Tess chez M. et Mme
BENMOUSSA, petite-fille de Paulette et
Jacques BENHAIM
• Naomie chez M. et Mme Raphaël MERGUI
• Elly chez Leslie et Michaël HAMMEL
• Levi tzhak Yaakov chez M. et Mme Olivier
ELBAZ
• Eliav Amram chez M. et Mme ROSENBAUM
• Tali Malka chez M. et Mme Ruggero PIZZO
• Elsa chez M. et Mme Sacha BENICHOU
Nous souhaitons un grand Mazel Tov à tous
ces nouveaux-né(e)s et à leurs parents.
Bar Mitsva
Sasha
JACOB
27 AOÛT 2015
• Benjamin MAFRANC
• Yohan FAJERMAN
31 AOÛT 2015
• Rafaël NIDDAM
• Benjamin TAPIRO
3 SEPTEMBRE 2015
• Maxime ELBAZ
• Samuel BRAKHA
7 SEPTEMBRE 2015
• Eliot SHIRE
• Sacha SEGUIN
10 SEPTEMBRE 2015
• Joshua ATTAL
17 SEPTEMBRE 2015
• Ethan MERRAN
21 SEPTEMBRE 2015
• Ethan SOTIL
• Sacha JACOB
24 SEPTEMBRE 2015
• Julien NATHAN
25 SEPTEMBRE 2015
• Noam et Théo TIBI
8 OCTOBRE 2015
• Noé AMAR
• Solal FIMA
12 OCTOBRE 2015
• Sacha MAZOUZ
Yohan FAJERMAN
13 OCTOBRE 2015
• Raphaël ALBALA
14 OCTOBRE 2015
• Dan GIRSZYN
15 OCTOBRE 2015
• Daniel SPATZIERER
• Yohan SADOUN
• Noam MEIMOUN
19 OCTOBRE 2015
• Alexandre HEYMANN
• Ilan UZAN
23 OCTOBRE 2015
• Nathaniel ZEITOUN
29 OCTOBRE 2015
• Elie SIMON
Zoé ELKAIM
20 SEPTEMBRE 2015
• Anaelle SEBBANE
• Laura MAZOUZ
• Ava ROUZEAUD
Elodie AROCK
Emmanuelle
BERDUGO
11 OCTOBRE 2015
• Emile SCIALOM
8 NOVEMBRE 2015
• Judith DESAINT
11 NOVEMBRE 2015
• Elodie AROCK
• Noa BENMUSSA
Tous nos vœux
de Mazel Tov pour leur
entrée dans la Communauté.
Décès
Nous apprenons avec tristesse la disparition de :
Rolande ZAJFEN, Michel BERMAN, Roger MAZOUZ, Hubert TAIEB,
Albert CZARNOBRODA, ancien Président du KKL de France, Suzanne ATTIAS,
Jean-Claude SCHULLER, Christian IGLA, Aimée BORG, Joseph ZERAH,
Camille MEDIONI, Yvonne BOCCARA, Elie ATTIAS, Albert REINGEWIRTZ,
père de notre Vice-Président Sylvain REINGEWIRTZ, Madeleine SITBON.
La Communauté adresse ses plus sincères condoléances aux familles.
44 N°55 • Décembre 2015
Benjamin
MAFRANC
2 NOVEMBRE 2015
• Andréa BENAYOUN
5 NOVEMBRE 2015
• Maxime GERABLIE
• David Henri BENNAIM
12 NOVEMBRE 2015
• Raphaël AKNIN
• Aaron HAMOU
13 NOVEMBRE 2015
• Gary UZAN
Mariages
Bat Mitsva
13 AOÛT 2015
• Emmanuelle BERDUGO à Jérusalem
30 AOÛT 2015
• Zoé ELKAIM
Eliot
SHIRE
28 JUILLET 2015
• Daniel COHEN
Johanna DARMON
30 JUILLET 2015
• Olivier CZAPKA
Johanna BENSAID
6 AOÛT 2015
• Daniel ALIMI
Lauren MEDINA
à Jérusalem
30 AOÛT 2015
• Julien LAHMI
Marianne SERPAGLY
• Amiel AYACHE
Daphné BOCCARA
31 AOÛT 2015
• Benjamin LEBRATI
Clara SEBBAG
2 SEPTEMBRE 2015
• Mordekhaï
PARTOUCHE
Myriam MILLUL
6 SEPTEMBRE 2015
• Alexandre BRAUN
Eva TOUBOUL
• Harold CHEMLA
Caroline COHEN
• Jonathan ELBAZE
Julia KRAIF
• Jérémie GINIAUX KATS
Nathalie OUAKNINE
7 SEPTEMBRE 2015
•G
ary BENHAMOU
Aurélie SULTAN
9 SEPTEMBRE 2015
• J érémie ABENSOUR
Laura ZETLAOUI
11 OCTOBRE 2015
• J onathan YOUNES
Sarah CHEKROUNE
• J ordan LACHKEUR
Joy SEBAOUN
•S
tephen SAADA
Déborah HERZBERG
18 OCTOBRE 2015
• J érémy JELTY
Alisa COHEN
25 OCTOBRE 2015
• J ordan BESNAINOU
Gaëlle AMANOU
1ER NOVEMBRE 2015
• Raphaël BENAROCH
Céline COHEN SOLAL
à la Synagogue
de la Victoire
15 NOVEMBRE 2015
• Daniel DANON
Audrey GRUMAN
La Communauté
adresse ses vœux de
bonheur aux jeunes
mariés.