section 2 = la cotation, la formation et la mesure des cours de
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section 2 = la cotation, la formation et la mesure des cours de
SECTION 2 = LA COTATION, LA FORMATION ET LA MESURE DES COURS DE CHANGE A) La cotation des cours de change Elles s'opèrent en continu (24/24h) et sont diffusées en direct sur les écrans des opérateurs. Les places financières proposent des cotations de référence. Deux conventions d'écriture du taux de change : taux de change au certain, taux de change à l'incertain. Toutes les places financières ne respectent pas la même convention. La cotation au certain => il indique la quantité d'unités monétaires étrangères que l'on peut obtenir avec 1 unité de monnaie domestique. Ex : 1 euro = 1.26 dollar. Plus conventionnellement EUR/US = 1.26. Cette cotation a été choisie par l'UE au moment du basculement des marchés à l'euro en 1999. C’était une manière d'afficher la confiance dans le lancement de la monnaie unique. La cotation à l'incertain => on indique le nombre d'unité de monnaie nationale nécessaire pour obtenir 1 unité de monnaie étrangère. Ex : 0.79 euro = 1 dollar. Nécessairement, le cours exprimé au certain est égal à l'inverse du cours exprimé à l'incertain : USD/EUR = 1 / (EUR/USD). Lorsque l'euro s'apprécie, son cours côté au certain s'élève, mais son cours côté à l'incertain baisse (il faut moins d'unité nationale pour acheter 1 unité étrangère). Aux US, on côte à l'incertain (ie EUR/USD). Le principe de la double cotation => en réalité, les opérations sur devises ne se font pas au même cours, selon qu'il s'agit d'opération d'achat ou de vente. Le cours de change peut faire l'objet d'une double cotation : un cours acheteur et un cours vendeur. On a alors une fourchette "bidask". Du point de vue du marché on a le cours acheteur (bid) et le cours vendeur (ask). Les cours vendeurs sont nécessairement supérieurs aux cours acheteurs. Pour le taux d'intérêt, le principe est le même : il existe un taux d'intérêt prêteur et un taux d'intérêt emprunteur. A nouveau, le marché prête plus cher qu'il n'emprunte (donc le taux emprunteur est le taux le plus bas et le taux prêteur est le taux le plus haut). Conclusion : le marché achète et emprunte au prix le plus faible et vend et prête au prix le plus élevé. L'écart entre le ask et le bid s'appelle le spread du tau d’intérêt et pour le taux de change, on parle du spread du tx de change. Exemple : figure du bidask EUR/USD (40-45) => sont toujours données les 2 derniers chiffres de la cotation acheteuse ou vendeuse. Cours acheteur : 40 → 1.2640 : bid taux de change. Cours vendeur : 45 → 1.2645 : ask taux de change. Le cours acheteur est exprimé au certain et donc à l'inverse, le cours vendeur est exprimé à l'incertain. Bid certain = 1/ (ask incertain). Ask certain = 1/ (bid incertain). Bid incertain = 1/ ask certain). Ex: bid EUR/USD = 1 / (ask USD/EUR). B) La formation des cours de change La circulation extrêmement rapide de l’information sur les marchés financiers assure l’homogénéité des taux de change entre les différents marchés des changes. Ex : si le dollar vaut 5 francs à Paris et 5.05 francs à Francfort, les agents procèderont à des opérations d’arbitrage : ils achèteront des dollar à Paris pour les revendre à Francfort et tirer bénéfice de la divergence des tau de change. Cette demande supplémentaire de dollars fait monter le cours du dollar à Paris et l’offre supplémentaire le fait baisser à Francfort. Le mouvement se poursuit jusqu’à disparition du différentiel de change. Les écarts minimes pouvant subsister sont explicables par les coûts de transaction associés à ces opérations. La règle des parités croisées => selon cette règle, il y a égalité automatique entre les cours bilatéraux et les cours croisés. Ex : un opérateur veut échanger des livres contre des euros. Il constate que cela lui revient moins cher d’échanger ces euros contre des dollars et ces dollars contre des livres. Normalement, tous les agents feront de même ce qui baissera le cours de l’euro par rapport au dollar et baissera le cours du dollar contre la livre. Au départ, on partait d’un écart entre le cours croisé (en passant par une autre monnaie). Cet écart se résorbe automatiquement du fait des arbitrages qu’opèrent rationnellement les agents. Exemple de règle des parités croisées : EUR/JPY = EUR/USD X USD/JPY. Cette règle permet ainsi de limiter le nombre de cotations bilatérales. On peut toujours déterminer une cotation bilatérale à l'aide des cours croisés. Evidemment, il existe pas toujours de cotations bilatérales : dans ce cas, on passe par une monnaie référence (notamment le dollar => ex : pays d’Amérique Centrale). Attention ! Si deux monnaies évoluent différemment vis à vis d'une 3ème devise, alors le cours bilatéral de ces deux 1ères monnaies sera affecté. Ex : soit une grande entreprise française. La trésorerie dispose de données pour déterminer le cours acheteur CHF/JPY. On a: USD/JPY = 118.37/118.39. USD/CHF = 1.6534/1.6536. On cherche le bid CHF/JPY (ie le cours acheteur), le cours pour lequel le marché achète des CHF contre des yens. Comme on ne connaît pas le cours bilatéral CHF/JPY, on ne peut procéder à l’achat direct de CHF contre des yens et on doit procéder obligatoirement à l’achat de $ contre yen puis à la vente de $ contre CHF (application de la règle des parités croisées). bid CHF/JPY = bid CHF/USD X bid USD/JPY = 1 / ask USD/CHF) X bid USD/JPY = 0.6047 x 118.37 = 71.579339. C) La mesure des taux de change Le cours bilatéral => il traduit le prix relatif de la monnaie nationale par rapport à une monnaie nationale. La question peut se faire au certain (1 euro = x dollar, 1 euro = y livre) ou à l’incertain (1/x euro = 1 dollar, 1/y euro = 1 livre). Au certain, on estime combien d’unités de monnaie étrangère on peut acheter avec une unité de monnaie nationale. Ensuite, il faut distinguer taux de change nominal et taux de change réel (corrigé des écarts de prix entre les pays). Sr = Sx (P euro / P us) au certain, Sr’ = S’x (P us / P euro). Quand les prix européens et américains sont égaux, alors le taux de change nominal est égal à celui réel (la relation de PPA est dite vérifiée dans la mesure où les monnaies ont un pouvoir d’achat équivalent). Si Sr’ > 1, on dit que le dollar est surévalué car le pouvoir d’achat d’un euro est supérieur à celui d’un dollar. Inversement, si Sr’ < 1, on dit que le dollar est sous-évalué car le pouvoir d’achat d’un dollar est supérieur au pouvoir d’achat d’un euro. Le cours multilatéral => ce taux de change est également tau de change effectif. On considère le taux de change multilatéral nominal. Celui-ci permet d’évaluer l’évolution d’une monnaie par rapport à un ensemble de monnaies (ex : les principaux partenaires commerciaux). On calcule un tau de change moyen qui s’obtient en faisant une moyenne pondérée des différents cours de change bilatéraux à la date t rapportée au cours du change bilatéral en to (début de période). S effectif = Σ (de j = 1 à n) αj Stj / Soj avec n = le nombre de monnaies de comparaison, Stj (le taux de change bilatéral avec la monnaie j à la période t), Soj (le même mais à la période o). Cette moyenne est pondérée car chaque monnaie n’a pas la même importance relative. αj prend deux formes selon que l’on ne considère que les exportations (Xij / ΣXi => part des exportations du pays domestique i vers le pays j considéré dans l’ensemble des exportations du pays i) ou bien tout le commerce extérieur ([Xij + Mij] / Σ [Xi + Mi)] => part du commerce extérieur avec le pays j dans le commerce extérieur total du pays i). Cependant, les taux de change ne sont pas le résultat des seuls échanges commerciaux. On peut donc imaginer d’autres pondérations prenant en compte les mouvements de capitaux.