CARPE DIEM - Editions Persée
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CARPE DIEM - Editions Persée
CARPE DIEM F. & S. de Balazuyer Carpe Diem Tome 1 Roman Éditions Persée Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages et les événements sont le fruit de l’imagination de l’auteur et toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant existé serait pure coïncidence. Consultez notre site internet © Éditions Persée, 2016 Pour tout contact : Éditions Persée – 38 Parc du Golf – 13 856 Aix-en-Provence www.editions-persee.fr « Tandis que nous parlons a fui l’heure jalouse. Cueille le jour présent, sans te fier le moins du monde au lendemain ! » HORACE, Odes RÉSUMÉ C ette saga est construite, sur une durée d’un siècle, autour de l’épopée de deux femmes et de leurs descendants aux destins tragiquement liés, avec, en toile de fond, d’abord une fiction dramatique sur un accident cosmique, suivie du théâtre perturbé du Proche-Orient pour se terminer en Afrique équatoriale puis dans les Émirats du Golfe. À partir d’amours contrariées ou épisodiques, dans une ambiance de haines et de passions empreinte d’érotisme, elle dénonce certains des éléments marqueurs contemporains : le fanatisme associé à l’obscurantisme, la violence aveugle, voisinant avec un certain hédonisme comportemental ou économique conjugué à une tendance au sybaritisme. C’est aussi une certaine critique de l’élitisme social et politique. Le dernier épisode tente d’apporter une note d’optimisme tout en cédant à une certaine fatalité. La citation du philosophe latin Horace « Carpe diem » en résume assez bien l’atmosphère générale. Elle se compose de sept épisodes très différenciés : L’Apocalypse : un phénomène cosmique condamne l’humanité à la disparition. Deux couples sont amenés à se déchirer par ambition, rancune, jalousie, malveillance, conformisme ou cupidité. Ces affrontements excessifs n’excluent pas des manifestations d’amour effrénées. Un sénateur américain mégalomane et une avocate new-yorkaise nymphomane font office de Deus ex machina. Numerus clausus : à l’issue d’une tentative avortée de programmes d’insémination artificielle dans l’espace, le dénouement du drame mondial (le Phénomène) s’effectue par une voie naturelle. Lors d’une 7 séance plénière à l’ONU, le président d’un Comité mondial d’éthique propose de nouvelles règles pour protéger la planète en humanisant l’ordre social. La fin est brutale et dramatique. Les Enfants d’Abraham : bref historique romancé du conflit israélopalestinien suivi d’un épisode concret de la lutte terroriste en Israël. Un nouveau couple, une jeune femme israélienne et un terroriste palestinien, se forme pour une aventure pleine de rebondissements qui évoluera de façon épique durant les deux épisodes suivants. L’Immigré : trajectoire mouvementée de la réussite d’un terroriste palestinien, exilé en Europe par suite d’une fatwa. À travers de multiples péripéties amoureuses ou tragiques, il devient le candidat à l’élection présidentielle en Palestine soutenu par les diplomaties des puissances occidentales. La Palestine, Terre promise… mais à qui ? : sa périlleuse et contestée ascension à la présidence de la Palestine, suivie de sa fin tragique, dans l’ambiance trouble et mouvementée du Proche-Orient. Le Descendant : suite du précédent, marquée par des événements rocambolesques dans une atmosphère torride, entre une femme européenne, Judith, compagne du fils de Rachid et un prince arabe, Mocktar, dont elle est devenue la maîtresse. Ouvertures politiques entre Israël et l’État palestinien… vers l’avenir – renaissance du port antique de Gaza devenu un terminal des hydrocarbures du golfe Persique. Le jour où le vent de sable se leva : le fruit des amours entre Judith et Mocktar, Arnaud, mène une existence tumultueuse pleine de rebondissements en Afrique centrale et dans le golfe Persique. Le destin exceptionnel des descendants de Rachel et Rachid finit tragiquement… à l’exception d’une petite fille… Eva Judith, dernière espérance… 8 PERSONNAGES PRINCIPAUX DE LA PREMIÈRE ET DE LA DEUXIÈME PARTIE – Hélène Ducroy (H.D.), principale héroïne de la saga, vingt-huit ans. Jeune docteur chercheur en biologie, d’abord assistante puis, à l’issue de coups de théâtre, épouse du professeur Delœuvre, femme blonde très belle, passionnée, sensuelle, séduisante et séductrice, ambitieuse et intrigante, désignée par l’ONU bienfaitrice de l’humanité à la faveur d’un drame apocalyptique. Son existence mouvementée sera marquée par des succès, des épreuves, des tourments, des passions et des chagrins générés par sa conception épicurienne de l’existence. – Le professeur chercheur en biologie Max Delœuvre (M.D.), président d’un institut de recherche, co-prix Nobel avec quatre de ses confrères : fin de la quarantaine, prestance, bel homme distingué, grand bourgeois compassé, grand officier de la Légion d’honneur, qui deviendra le premier président du Comité mondial d’éthique. Homme de conviction, pharisien mais sympathique et surprenant progressiste. – Alex Tordjian (A.T.), la quarantaine, aspect léonin, financier sans scrupule, sybarite, que l’on découvre peu à peu homme d’honneur et humaniste, forme un couple d’amants sulfureux avec Hélène. – Cynthia Thorpe (C.T.), la trentaine, très belle et sexy, femme rousse provocante, nymphomane, avocate et financière américaine qui joue en coulisse le rôle de Deus ex machina de l’intrigue, tout comme un sénateur milliardaire mégalomane, Dwigt George Edward Kennings senior, quatre-vingts ans, tous deux apportant une note d’excès démesurés aux deux premières parties. 9 PREMIER ÉPISODE L’APOCALYPSE Ambition… recherche du bonheur des sens… une vie de femme le désir de jouissance la jouissance du désir1. 1 – Tous deux nous mettent pareillement en peine, M. de Montaigne, Essais II. PROLOGUE L e cosmos vous salue bien… Sur orbite terrestre, à 400 km d’altitude ce lundi 18 avril dans le courant du 3e millénaire. Ils étaient saufs… mais dans quel état !… Le temps d’un éclair… fulgurant… la station spatiale internationale, cette merveille de technologie ultrasophistiquée… fut réduite à l’état d’une épave en détresse. Brutale, sans aucunes prémices, d’une intensité inouïe, une probable radiation cosmique aussi mystérieuse qu’inconnue se concentra au foyer des miroirs du nouveau télescope qui venait d’être installé. Ses effets immédiats pétrifièrent les cinq membres de l’équipe d’intervention extérieure au moment où ils procédaient aux derniers réglages. Les équipements de la station elle-même, mis hors d’état de fonctionnement, ne retrouvèrent leur fiabilité qu’au bout de plusieurs dizaines de secondes. Les combinaisons des spationautes, conçues pour supporter des chocs thermiques très élevés, perdirent instantanément toute consistance. Eux-mêmes subirent une commotion qui les rendit inconscients pendant de nombreuses minutes. Leurs coéquipiers qui les surveillaient de l’intérieur de la station, après une période de récupération des traumatismes subis, appliquèrent immédiatement la procédure prévue de sauvetage. Non sans difficultés, les spationautes accidentés furent halés dans le sas d’entrée à l’aide des câbles de liaison transformés en la circonstance en lignes de survie. Lorsque tous furent récupérés, l’effet de surprise maîtrisé, l’ensemble de l’équipage ressentit un malaise étrange qui se traduisait par des picotements internes accompagnés d’un sentiment de torpeur et d’une soif intense. 13 CARPE DIEM TOME 1 PREMIER ÉPISODE L’APOCALYPSE Les techniciens sur Terre, impuissants, assistaient, par le son et l’image un moment interrompus, à cet accident imprévisible. L’ordre de retour d’urgence à la base fut signifié à l’équipage, après que le responsable du vol eut été informé que les spationautes en plein désarroi n’étaient plus en état de poursuivre leur mission. Les ordinateurs se mirent à l’œuvre sans tarder… Dans le courant du troisième millénaire, un vaisseau spatial américain avait été propulsé dans l’espace avec un équipage d’ingénieurs spationautes chargés d’une mission spéciale. Celle d’équiper la station spatiale internationale, opérationnelle depuis plusieurs années, d’un faisceau de télescopes capables de succéder à leur prédécesseur Hubble pour sonder les profondeurs cosmiques. Celui-ci, baptisé du nom de l’astronome américain père de la théorie de l’univers en expansion, après tant de prouesses, tant d’explorations effectuées dans le cosmos, continuait sa course folle après avoir subi une cure de rajeunissement qui allait lui permettre de découvrir de nouvelles galaxies. Peut-être l’infini n’existait-il déjà plus pour lui ! 1 Le programme prévoyait l’exploration systématique des confins du système solaire au niveau de la mystérieuse ceinture de Kuiper, pratiquement inviolée. La mission se présentait sous les meilleurs auspices. L’approche ainsi que l’accostage s’étaient effectués sans difficultés majeures, l’objectif étant d’arrimer le télescope ultra-perfectionné sur des rampes situées à l’extérieur de la station. Ses performances seraient à l’abri des perturbations atmosphériques terrestres. Après de longues et difficiles interventions, les mécanismes responsables de l’exploitation de cet ensemble avaient pu être mis en place grâce au bras articulé automatique baptisé ERA, fixé sur les structures extérieures de la station spatiale internationale depuis plusieurs années, qui faisait office de robot manutentionnaire de l’espace. Il était capable d’effectuer, dans les conditions libérées des contraintes terrestres, des manipulations de l’ordre de huit tonnes avec une précision de quelques millimètres. Tout s’était déroulé comme 1 – Depuis sa mise en orbite, le 24 avril 1990 (à 500 km d’altitude), suivie de son réglage définitif en 1993, Hubble (11 tonnes) a parcouru la distance de plus de 10 milliards de km, pris plus de 700 000 photos et découvert des milliers de galaxies. 14 CARPE DIEM TOME 1 PREMIER ÉPISODE L’APOCALYPSE prévu, l’opération qui touchait à sa fin avait pu être considérée par les spationautes comme un travail de routine. Un ultime essai de mise au point en liaison avec la Terre était en cours, qui s’achevait à la plus grande satisfaction de tous. Le retour sur Terre s’annonçait triomphal, la mission ayant été remplie au-delà de toute espérance. Et puis… l’imprévisible cosmos s’était manifesté ! Jusqu’alors, en dehors d’exceptionnels drames humains qui avaient endeuillé la conquête de l’espace, l’insondable univers s’était révélé plein de mansuétude envers ces humains téméraires qui n’hésitaient pas à le défier. Il venait de nous rappeler notre infinie vulnérabilité, notre ignorance aussi face à ses mystères, démesurés par rapport à l’état de nos connaissances… et peut-être aussi sanctionner notre inlassable curiosité. Nul ne s’attendait aux répercussions de ce drame qui allaient frapper le monde habité de façon inexorable. Les rapports établis dans le cadre confidentiel de la NASA consignèrent tous ces faits… et bien d’autres… qui furent classés « top secret » et ne firent l’objet d’aucune communication. Des mesures exceptionnelles de précaution furent prises instantanément. Les spationautes hospitalisés dans des cellules de confinement subirent un ensemble d’investigations et de traitements médicaux suivis de contrôles permanents. Depuis les débuts de l’aventure spatiale avec le premier Spoutnik russe le 4 octobre 1957 suivi par le vol de Vostok avec Youri Gagarine le 12 avril 1961, cet accident venait s’ajouter à la liste de ceux qui avaient coûté leur vie ou leur santé physique à des dizaines de spationautes. Les médias furent tenus à l’écart de ces incidents. Seuls les services de la NASA et le FBI entrèrent en effervescence pour essayer de faire face à une situation dont les conséquences allaient leur échapper au fil des semaines qui suivirent. Dans les ordinateurs, la relation de ces incidents reçut un nom de code : « LE PHÉNOMÈNE ». 15