Catatonie chez une adolescente de 14 ans : traitement par clorazÃ
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Catatonie chez une adolescente de 14 ans : traitement par clorazÃ
L’Encéphale (2010) 36, 46—53 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP PSYCHIATRIE DE L’ENFANT Catatonie chez une adolescente de 14 ans : traitement par clorazépam et carbamazépine et évolution à dix ans Catatonia in a 14 year-old girl: Treatment with clorazepam and carbamazepine, a 10-year follow-up F. Askenazy ∗, E. Dor , M. Benoit , G. Dupuis , S. Serret , M. Myquel , Y. Seddiki Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, fondation Lenval, 57, avenue de la Californie, 06200 Nice, France Reçu le 23 septembre 2008 ; accepté le 15 janvier 2009 Disponible sur Internet le 12 mai 2009 MOTS CLÉS Catatonie ; Adolescent ; Carbamazépine ; Benzodiazépines KEYWORDS Catatonia; Adolescent; Carmabazepine; Benzodiazepines ∗ Résumé La catatonie de l’enfant et de l’adolescent est peu étudiée dans la littérature internationale. Il n’existe toujours pas de critériologie diagnostique, de conduite thérapeutique définie, ni d’étiopathogénie clarifiée. Le sujet de cet article est l’étude d’un épisode de catatonie sévère d’étiopathogénie complexe chez une adolescente de 14 ans. Dans la phase aiguë, un traitement par clonazépam et un protocole de réanimation ont permis une amélioration au bout de trois semaines sans nécessité de recours à la sismothérapie. Dans un second temps, une monothérapie par carbamazépine a été instaurée à la posologie de 400 mg/j et maintenue pendant cinq ans. Dix ans après, la patiente n’a jamais rechuté, ni présenté d’autres troubles psychopathologiques. Ce cas pose des questions diagnostiques, étiopathogéniques et thérapeutiques qui font l’objet d’une discussion. © L’Encéphale, Paris, 2009. Summary Introduction. — Child and adolescent catatonia has been poorly investigated. Moreover, diagnosis criteria only exist for adult psychiatry, and there are no therapeutic guidelines. The aim of this paper is to describe the case of a 14-year-old girl presenting an overlap between psychogenic and neuroleptic induced catatonia, acute treatment and ten year’s follow-up. Case report. — A 14-year-old Caucasian French girl, Elsa, was admitted in February 1998 to a University adolescent mental health center with an acute psychotic disorder. She showed Auteur correspondant. Adresse e-mail : fl[email protected] (F. Askenazy). 0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2009. doi:10.1016/j.encep.2009.01.006 Catatonie chez une adolescente de 14 ans 47 agitation, impulsivity (sudden engagement in inappropriate behaviour), paranoid delusions, visual and auditory hallucinations, diurnal and nocturnal urinary incontinence, lack of selfcare, inadequate food intake because of fear of poisoning, and vomiting after meals leading to rapid weight loss of 5 kg. Clinical examination, laboratory tests, EEG and RMI were normal. Toxicological tests were negative. Her IQ, assessed six months before admission, was in the dull average range (70—75). Elsa was treated with loxapine 150 mg per day for one week without improvement and this was then replaced by haloperidol 30 mg per day. One week after the start of haloperidol her agitation, impulsivity, and hallucinatory symptoms decreased. Twenty four days after loxapine introduction and 17 days after the haloperidol, her condition deteriorated rapidly over less than 48 hours. She exhibited immobility, minimal response to stimuli, staring and catalepsy with waxy flexibility. The diagnosis of catatonia was established. Examination revealed tremulous extremities, tachychardia (110pm) and apyrexia. Creatine phosphokinase levels were 106 UI/l (normal range 0—250). Human immunodeficiency virus, hepatitis, listeria and Lyme serology were negative. Cerebrospinal fluid analysis was normal. Haloperidol was stopped and intravenous clonazepam 5 mg/kg was begun. It was not possible to obtain signed consent from the two parents for Electroconvulsive therapy. The patient was transferred to a pediatric intensive care unit. The treatment was standard parenteral nutrition, nursing, intravenous clonazepam 0.05 mg/kg, with regular attendance by a child psychiatrist. Elsa stayed three weeks in this condition. She then began to notice the child psychiatrist, and a few days later she was able to carry out simple requests. Elsa was transferred to an adolescent psychiatric unit. As soon as she could eat by herself again, carbamazepine 400 mg per day was begun. Her agitation reduced at a carbamazepine level of 7 mg/l. One month later her condition was stable. However, language difficulties persisted for a further six months. One year after the episode she scored 66 on a repeat IQ test and her RMI was normal. She exhibited no significant residual symptoms except some cognitive impairment. She integrated into a special education facility. These attempts to stop the carbamazepine were followed by depressed mood, aggressiveness and impulsivity; carbamazepine was finally stopped successfully after seven years. Ten years later, Elsa is the mother of two young children and is able to take care of them. She has never had a relapse of her psychotic disorder or catatonic state. Discussion. — The etiopathogenic diagnosis is problematic. Some indices in the familial history may suggest a traumatic event. But one to the total residual amnesia it was never confirmed, and traumatic catatonia are extremely rare. Normal CPK levels, with autonomic disturbance limited to tachycardia and the lack of resolution after discontinuance of medication, argues against a diagnosis of neuroleptic malignant syndrome (NMS). But CPK levels are non specific, and NMS without pyrexia has been described. The occurrence of the catatonic syndrome 21 days after the first dose of a neuroleptic could be diagnostic. This case involved a non organic catatonic psychosis followed by neuroleptic induced catatonia. Catatonia is described as a risk factor for the development of NMS and some consider NMS to be a variant of malignant catatonia. The interest of this report is (1) it reinforces the need to be cautious before prescribing neuroleptics in adolescents presenting with symptoms of catatonia; (2) the complete recovery from catatonia after treatment with intensive care and more than three weeks of intravenous clonazepam without the use of ECT and (3) the effectiveness of carbamazepine over a long period of followup. Although trials on carbamazepine in catatonia are published, there are no data available for the control of residual symptoms or the long term prognosis, especially in child and adolescent psychiatry. © L’Encéphale, Paris, 2009. Introduction En 1874, Kahlbaum [22] décrit un syndrome catatonique d’étiopathogénie psychiatrique et organique. En 1994, Fink la définit comme un syndrome moteur accompagnant un désordre mental sévère [10]. Son histoire clinique a montré de grandes mutations autour de la question étiopathogénique. Dans la suite de Kraepelin, la catatonie a été catégorisée dans le champ de la schizophrénie. Puis, grâce au DSM IV, le champ clinique de la catatonie s’est étendu aux troubles de l’humeur, aux causes toxiques et iatrogéniques et aux autres formes de psychose que la schizophrénie. Dans l’ICD 10, la catatonie est associée à la schizophrénie ou à une étiologie organique et c’est la stupeur qui est associée à la mélancolie [27]. Une autre mutation est liée à la publication de cas cliniques décrivant des catatonies associées à des syndromes malins des neuroleptiques (SMN) ou induites par les neuroleptiques [43]. Il existerait de nombreux points communs entre SMN et catatonie [12—14] difficiles à différencier cliniquement [6]. Deux conceptions s’opposent : pour les uns, 48 la catatonie est un trouble idiosyncratique analogue à une hyperthermie maligne ou au produit d’un blocage dopaminergique et proposent un traitement par dandrolène ou agonistes dopaminergiques (bromocriptine ; l-dopa ; amantadine) [5] ; pour d’autres, le SMN est considéré comme une variante de la catatonie maligne [12—14,17—41] traitée par barbituriques ou benzodiazépines en première intention, puis par électrochocs. Ces questionnements étiopathogéniques ont conduit à améliorer la qualité diagnostique et thérapeutique. L’utilisation des neuroleptiques classiques liée au risque d’aggravation jusqu’à la forme maligne est reléguée à quelques cas de catatonie sur schizophrénie [16]. Chez l’enfant et l’adolescent, la catatonie reste très peu décrite, sa clinique est calquée sur celle de l’adulte. Il n’existe pas d’étiopathogénie propre, ni de conduite thérapeutique claire. À notre connaissance, seules quatre séries prospectives ont été publiées à ce jour, trois sur des populations d’adolescents hospitalisés [7,9,37], une sur une population d’enfants autistes [42]. En ce qui concerne l’incidence, les résultats ne sont pas concordants. Cohen et al. [7,9,37], à Paris, l’extrapolent à 0,16 par million et par an et retrouvent sur dix ans une incidence de 0,6 % de la population pédopsychiatrique [9]. Les résultats de l’étude indienne [37] retrouve une prévalence de 5,5 % sur une population de consultants pédopsychiatriques et de 17,7 % chez les patients souffrant de troubles de l’humeur comme en population adulte [28]. Ces divergences montrent la possibilité de l’implication de facteurs culturels ou environnementaux et au-delà la nécessité d’études épidémiologiques utilisant des critères diagnostiques communs et validés. L’étiopathogénie des troubles s’étend jusqu’à l’autisme [42]. Takaoka et Takata [35] répertorient 73 cas publiés de 1982 à 2001 : • • • • la schizophrénie et autres troubles psychotiques (n = 30) ; les troubles de l’humeur (n = 21) ; le SMN et/ou catatonie létale (n = 14) ; le trouble mental secondaire à une pathologie mentale (n = 6) ; • les troubles induits par un toxique (n = 5) ; • les troubles anxieux (n = 2) ; • les troubles des conduites alimentaires (n = 1). Nous avons retrouvé dans la littérature seulement 11 cas de catatonie induite par les neuroleptiques ou associée à un SMN en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Depuis l’avènement des antipsychotiques atypiques, la proportion de publication sur ce thème a diminué. Un cas de SMN sous clozapine a été publié dans notre discipline [19]. Il a récemment été fait état de cas d’élévation répétée des CPK sous quétiapine, clozapine et aripiprazole sans aggravation de l’état clinique chez l’adolescent [2] comme cela avait déjà été décrit chez l’adulte [25]. Une étude de cas récente chez une adolescente de 15 ans souffrant d’un trouble envahissant du développement compliqué d’une épilepsie traitée par oxcarbazépine a montré une évolution favorable de l’état catatonique en l’espace de huit heures après une dose de charge de 30 mg d’aripiprazole [34]. Un cas d’une adolescente autiste de 16 ans, traitée favorablement par cure d’électrochocs, vient d’être publié [39]. En pédopsychiatrie, dans la prise en charge thérapeutique en phase aiguë, F. Askenazy et al. les benzodiazépines (lorazépam) sont majoritairement utilisées [43,31,20]. Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons trouvé qu’un cas de traitement au long cours par carbamazépine chez l’adolescent [31]. Le sujet de cet article est de décrire l’évolution clinique d’un épisode psychotique compliqué d’éléments catatoniques chez une adolescente de 14 ans. Il ouvre sur une discussion étiopathogénique et thérapeutique et présente l’intérêt de montrer pour la première fois dans la littérature l’efficacité d’un traitement par benzodiazépine après trois semaines d’état catatonique et l’efficacité à long terme d’un traitement par carbamazépine associé à une psychothérapie. Observation Elsa est une jeune fille âgée de 14 ans, quatrième d’une fratrie de quatre, sans antécédent psychiatrique connu et n’ayant jamais été traitée. En avril 1998, elle est admise dans un service universitaire de psychiatrie de l’adolescent pour un syndrome psychotique aigu. L’histoire familiale est marquée par la prégnance des pathologies de la dépendance : un alcoolisme important chez les deux parents (actif chez la mère pendant la grossesse de la patiente) associé à des accès de violences familiales ; une toxicomanie active chez son frère et passée chez sa sœur. La mère de la patiente a été opérée deux ans auparavant d’un méningiome nécessitant deux trépanations. Elsa triple sa 5e . Un WISC III pratiqué trois mois avant son hospitalisation montrait un score global à 71, harmonieux. Un syndrome fœto-alcoolique peut se discuter devant l’efficience intellectuelle limite, les difficultés comportementales à type d’impulsivité, les troubles des apprentissages et l’altération des capacités sociales. À l’admission, elle présente un cortège symptomatique qui associe : • un syndrome délirant paranoïde apparu dans les deux semaines précédant son admission avec une prédominance des idées délirantes d’empoisonnement et de persécution, hurlant dès qu’un garçon s’approche d’elle, alléguant qu’il va la violer comme son père ; • un syndrome hallucinatoire visuel, auditif et cénesthésique ; • une agitation psychomotrice fluctuante ; • une impulsivité jusqu’à l’hétéroagressivité caractérisée par son imprévisibilité et l’absence de but ; • une altération de l’état général et un amaigrissement récent (IMC = 19) lié à une anorexie sévère avec une sélection alimentaire et des vomissements postprandiaux secondaires au délire d’empoisonnement ; • une énurésie nocturne, parfois diurne contemporaine de l’hospitalisation. Le tableau montre principalement des signes de la lignée psychotique paranoïde. Certains symptômes évoquent des troubles maniaques concomitants (impulsivité, agitation, troubles du comportement). L’examen clinique et neurologique est normal à l’exception d’une désorientation temporelle et de tremblements fins des extrémités. Il n’y a aucun signe d’altération Catatonie chez une adolescente de 14 ans du système autonome (TA : 100/60 mm Hg ; fréquence cardiaque : 80 bpm ; T◦ : 36,5 ◦ C). L’électroencéphalogramme, le fond d’œil et l’IRM sont normaux. À l’interrogatoire, on retrouve des antécédents de toxicomanie à l’éther et à la colle. Les sérologies des hépatites B et C, HIV et syphilitiques sont négatives. L’ionogramme sanguin montre seulement une hypokaliémie légère à 3,2 mmol/l imputable aux vomissements. L’interrogatoire de la famille révèle un changement du comportement depuis un à deux ans avec un fléchissement scolaire, quelques comportements antisociaux comme des vols, de l’hétéroagressivité à l’égard de ses congénères évoquant une phase prémorbide du développement de l’épisode actuel. Un traitement par loxapine à 150 mg/j est instauré. En 1998, en France, il n’y a pas d’AMM chez l’enfant pour la prescription d’antipsychotiques de deuxième génération. Les premiers jours d’hospitalisation sont marqués par la persistance des hallucinations, une agitation majeure, une inversion du cycle nycthéméral, des pertes d’urine quotidiennes, des dyskinésies aiguës et une rigidité extrapyramidale bien corrigée par de la tropatépine à 30 mg/j. Devant l’absence d’amélioration de la symptomatologie, l’augmentation des phénomènes hallucinatoires auditifs et visuels, l’ampleur de l’agitation diurne et nocturne, les troubles du sommeil, la violence de l’hétéroagressivité et la verbalisation d’éléments délirants paranoïdes, il est décidé, après sept jours de traitement, l’arrêt de la loxapine et la mise en place d’un traitement par butyrophénones : halopéridol à 30 mg/j. Une semaine après la mise en place de l’halopéridol et quinze jours après l’introduction des premiers neuroleptiques, on note une diminution de l’agitation, de l’agressivité, du syndrome hallucinatoire et une amélioration du sommeil. Cependant, le vingt-et-unième jour après l’introduction des butyrophénones, son état s’aggrave de façon brutale (moins de 48 h). Elsa présente un état confusionnel avec des moments de stupeur, un mutisme et une immobilité qui alternent avec des phases d’agitation motrice extrême. Des attitudes négativistes apparaissent, les troubles du sommeil reprennent. Des troubles majeurs du langage débutent avec des verbigérations et une écholalie. Il y a une tachycardie à 110 bpm, une TA diastolique supérieure à 9. À l’examen neurologique, on retrouve, outre la majoration du syndrome confusionnel, des tremblements fins des extrémités et des réflexes ostéotendineux vifs. Les examens biologiques sont normaux et les CPK sont à 106 uI/l (taux normaux 0—250). L’IRM cérébrale réalisée en urgence est normale. À l’électroencéphalogramme, on note des anomalies lentes diffuses aspécifiques. Les sérologies sanguines et du LCR écartent une étiologie encéphalitique. Le diagnostic de syndrome catatonique est établi avec risque d’évolution vers une forme maligne devant l’apparition de signes de dysfonctionnement du système autonome. L’Haldol est immédiatement interrompu, un traitement par clonazépam 0,05 mg/kg intraveineux lent est débuté. Le choix du clonazépam est dicté par la nécessité d’un traitement parentéral. Malgré ce traitement, la catatonie s’aggrave. Elsa est cataleptique, prostrée dans son lit. Elle fixe constamment le mur, elle présente une rigidité musculaire et une flexi- 49 bilité cireuse, ne répond pas à de simples questions. La température est à 37,2 ◦ C, la fréquence cardiaque à 105 bpm, respiratoire à 26 par minute et la tension artérielle à 14/9 mm Hg. Les examens biologiques sont normaux, ainsi que le taux de CPK. L’EEG montre toujours un ralentissement diffus aspécifique. Ainsi, une semaine après l’arrêt des neuroleptiques et l’introduction du clonazépam, l’état d’Elsa ne s’est pas amélioré. Elle présente une détresse respiratoire aiguë liée à un syndrome de Mendelson avec une hyperthermie à 38,5◦ C. Un traitement par électrochocs est discuté. Il est refusé par la famille. Il est décidé de ne pas engager de procédure de signalement tant que le pronostic vital ne semble pas engagé. Elsa est transférée en unité de soins intensifs pédiatriques. La prise en charge associe les soins de nursing, la surveillance et le maintien des constantes vitales, une sonde nasogastrique d’alimentation parentérale, un traitement par clonazépam intraveineux à la posologie de 0,05 mg/kg, une antibiothérapie par amoxicilline et acide clavulanique. De plus, l’équipe de pédopsychiatrie organise une prise en charge relationnelle avec des rencontres bi-quotidiennes du pédopsychiatre et de l’infirmière engagés dans le soin depuis l’admission d’Elsa. Un travail basé sur une enveloppe de langage, un holding et une forte empathie pour l’état psychique d’Elsa est mis en place. L’amélioration clinique se fera de manière très lente et très partielle. Il faudra attendre trois semaines de traitement pour observer les premiers signes d’amélioration. Elsa commence à entrer en contact par le regard avec le pédopsychiatre, la levée du mutisme s’effectue quelques jours plus tard, Elsa se tourne vers lui lors de la visite quotidienne et dit « j’ai faim ». En un mois, l’état cataleptique a cédé sous clonazépam, Elsa est à nouveau capable de boire et manger par elle-même, elle est transférée dans l’unité de psychiatrie. Cependant, on note une reprise de l’agitation psychomotrice, des mouvements incoordonnés et violents, des gestes et des attitudes laissant présager un délire sous-jacent intense. Devant l’intolérance aux neuroleptiques, la variabilité de l’humeur observée, il est décidé d’engager un traitement par thymorégulateur : carbamazépine 200 mg, puis 400 mg, sans utiliser la dose efficace dans le traitement d’un état maniaque typique. On note une amélioration clinique dans les 15 jours suivant le début du traitement, la carbamazépinémie est à 7 mg/l ; Elsa est plus calme et adaptée, capable d’établir des liens avec les autres patients. La symptomatologie productive s’amende progressivement en un mois. Les troubles du langage ont persisté plus de six mois avec une période de jargonaphasie d’environ deux mois. Un bilan orthophonique pratiqué six mois après l’épisode montre une grande pauvreté du langage dans le contenu et dans la forme, des troubles de la compréhension et du raisonnement. Une rééducation orthophonique à raison de deux fois par semaine est mise en place. L’évolution s’est déroulée en trois phases : • après l’arrêt des neuroleptiques, l’épisode cataleptique s’est amélioré après trois semaines de traitement par 50 clonazépam à la posologie de 0,05 mg/kg par jour associé à une réhydratation et une renutrition par sonde nasogastrique en service de réanimation ; • un retour à la phase inaugurale avec une agitation catatonique associée à des éléments délirants et thymiques après la levée de la catalepsie améliorée par l’association de la carbamazépine à 400 mg/j aux benzodiazépines ; • une amélioration lente et progressive des signes résiduels psychotiques et des troubles du langage sous carbamazépine. Un an après l’épisode, un WISC III montre un niveau à 66, sans diminution significative par rapport au score obtenu précédant l’épisode. Une IRM de contrôle est normale. Le bilan orthophonique montre une nette amélioration de la compréhension. Devant l’amnésie résiduelle de l’épisode et des allégations de viol intriquées à l’épisode délirant, l’hypothèse d’une origine traumatique n’a jamais pu être confirmée. Elsa intègre un institut médicoprofessionnel. Devant l’hypothèse d’une fragilité thymique, la carbamazépine est maintenue à 400 mg/j dans un but préventif de récidive. Devant le risque d’intolérance aux neuroleptiques et l’absence d’émergence des symptômes paranoïdes, aucun autre psychotrope n’est instauré. Trois ans après, la carbamazépine est interrompue au cours de la première grossesse d’Elsa. Malheureusement, six mois après l’accouchement, elle consulte en urgence pour une recrudescence des comportements agressifs et impulsifs, des troubles du sommeil et des accès de colère excessivement violents à l’égard de l’enfant. Le traitement par carbamazépine est réintroduit. Un an après, une nouvelle tentative de sevrage se solde par la même rechute. Deux autres seront nécessaires avant un arrêt définitif. Aujourd’hui, Elsa a cessé de prendre des psychotropes depuis trois ans. Elle reste suivie par le même pédopsychiatre. Elle ne travaille pas et vit dans des conditions très précaires, mais elle est maman de deux petits enfants et semble capable de prendre soins d’eux. Discussion Le cas rapporté dans cet article décrit un épisode de catatonie chez une adolescente de 14 ans aggravé ou engendré par les neuroleptiques. Il présente des difficultés diagnostiques et étiopathogéniques, soulève des questions thérapeutiques et pronostiques. Discussion diagnostique En pédopsychiatrie, il n’existe pas de critères standardisés, l’utilisation d’une échelle d’évaluation aurait pu éviter le retard diagnostique. Quelques études de cohortes ont utilisé la Bush Francis Catatonia Rating Scale (BFCRS) [4] qui n’est pas validée chez l’enfant et l’adolescent. La BFCRS propose deux parties : une première en 14 items de dépistage permettant un diagnostic rapide et une échelle de sévérité en 23 items. La présence de deux items suffit à porter le diagnostic favorisant une définition clinique large pour intégrer les cas les plus modérés face à la gravité pronostique. Ainsi, dans le cas d’Elsa, au moins trois items étaient présents dès F. Askenazy et al. l’admission évoquant d’emblée un diagnostic de catatonie dominée par l’excitation [36] : • une excitation définie comme une hyperactivité extrême, agitation motrice constante apparemment irréfléchie et ne pouvant être attribuée à de l’akathisise ou à une agitation dirigée vers un but ; • une impulsivité définie comme l’engagement soudain et inapproprié dans un comportement sans provocation et l’incapacité après coup d’en donner une explication même sommaire ; • un retrait défini comme le refus de manger, de boire ou d’entrer en contact par le regard. Chez l’enfant, Wing et Shah [42] proposent de compléter le DSM IV de trois items : inversion du cycle nycthéméral — traits parkinsoniens — augmentation des rituels à partir d’une cohorte de 506 autistes. Discussion étiopathogénique Le cas présenté a l’intérêt de soulever de nombreuses questions étiopathogéniques soulignant la complexité de ce syndrome. Plusieurs étiopathogénies peuvent se discuter : • L’étiologie organique : rapidement éliminée dans le cadre de notre patiente. Cohen et al. [7] ont rapporté huit cas de catatonie chez l’adolescent liés à des causes organiques (encéphalites, maladie de Wilson, maladie de Tay—Sachs, lupus érythémateux disséminé, syndrome de Prater Willis). Lahutte et al. ont étudié une revue de la littérature de janvier 1969 à juin 2007 et répertorié 38 cas de catatonie organique chez l’enfant et l’adolescent : dix de cause infectieuse, dix neurologiques, 12 toxiques et six secondaires à des anomalies génétiques [24]. • Un diagnostic de catatonie induite par les neuroleptiques suite à un épisode psychotique aigu inaugural pouvait être évoqué. Dans les cas d’intolérance aux neuroleptiques associés à une catatonie, les patients manifestent des signes extrapyramidaux, une altération de la conscience, une hyperthermie, une instabilité du système autonome, une hyperleucocytose et une élévation du taux de CPK, ainsi que des anomalies EEG non spécifiques. Dans le cas d’Elsa, les taux de CPK sont restés normaux. Certains auteurs les considèrent comme non spécifiques [12—43]. Il n’y a jamais eu de fièvre associée (un seul cas de SMN sans fièvre [20], les autres signes végétatifs ont été limités à une tachycardie labile. Cependant, nous avons observé l’évolution vers un tableau de catatonie stuporeuse complète 21 jours après la première dose de neuroleptique. Cela plaide dans le sens d’un diagnostic de catatonie induite par les neuroleptiques bien que l’absence d’amélioration après leur interruption soit un argument opposé. Les similarités cliniques, étiopathogéniques entre le syndrome malin des neuroleptiques et la catatonie conduisent un grand nombre d’auteurs à penser qu’il ne s’agit que d’une seule et même entité [12,16,40]. La catatonie induite par les neuroleptiques est-elle un stade prodromique précédant Catatonie chez une adolescente de 14 ans le SMN [40] ou bien une seule et même entité avec plusieurs stades de gravité ? Fricchione [15] suggère que la catatonie induite par les neuroleptiques sans traitement approprié peut progresser vers le SMN. • Un diagnostic de catatonie sur manie délirante discuté comme un équivalent de catatonie [3—13] pouvait être évoqué devant le tableau clinique initial dominée par l’excitation, témoin d’un trouble bipolaire sous jacent et l’évolution positive sous carbamazépine [36]. Cependant, il est peu habituel que la carbamazépine agisse à des doses de 400 mg/j sur un tableau de manie délirante qui reste un diagnostic rare chez l’adolescent. Cohen et al n’en rapportent aucun cas [7]. • L’origine traumatique pouvait être évoquée devant la violence du contexte familial, mais les allégations confondues dans le délire ont rendu le diagnostic difficile. La stupeur psychogène reste un diagnostic très rare, seuls trois cas ont été décrits, aucun chez l’enfant. Deux montrent des cas de syndrome post-traumatique débutant par un syndrome délirant et dissociatif qui ont une évolution vers des rechutes récurrentes [33—38]. Johnson [21] rapporte le cas d’une femme qui a présenté un état de stupeur avec paralysie, mutisme, immobilité après un viol et une totale amnésie du traumatisme. Cette description correspond à l’évolution clinique du cas d’Elsa et pourrait expliquer l’absence d’amélioration après l’interruption du traitement neuroleptique, ainsi que l’aspect de confusion et l’importance des hallucinations visuelles dans la phase de début. Dans notre observation, il semble qu’il y ait une indication de plusieurs facteurs étiopathogéniques. Un épisode maniaque dans un contexte traumatique responsable de l’épisode psychotique aigu et de la catatonie, un facteur iatrogène qui aggrave la catatonie jusqu’à la stupeur sous neuroleptiques, l’ensemble évoluant sur une personnalité fruste dans un contexte possible de syndrome fœto-alcoolique. Discussion thérapeutique Les traitements « codifiés » en phase aiguë en psychiatrie adulte dans cette indication sont les benzodiazépines (lorazépam) [43] et l’électroconvulsivothérapie [30]. Nous avons privilégié l’hypothèse d’une composante thymique et instauré un traitement par carmabazépine à l’issue de la phase aiguë. L’évolution favorable est maintenue à ce jour. À notre connaissance, peu de cas de traitement par carbamazépine de la catatonie ont été rapportés [30,31] et il n’y a pas d’études contrôlées. Kritzinger et al. [23] ont étudié sur neuf patients adultes catatoniques l’action de la carbamazépine en phase aiguë et au long cours et ont montré que son efficacité était corrélée à la réponse aiguë au lorazépam, comme nous l’avons observé. Mais les conclusions de cette étude restent limitées du fait du petit nombre de cas. Rankel et Rankel ont décrit l’évolution favorable de deux cas de catatonie chez des adultes sous carbamazépine en monothérapie, à la posologie de 400 à 600 mg [30] 51 comme dans notre cas. L’utilisation de la carbamazépine dans la catatonie a d’abord été guidée par les similarités avec l’épilepsie (efficacité des benzodiazépines ; EEG perturbés) [30]. Le mécanisme exact expliquant l’action de la carbamazépine est à ce jour mal connu. Le rôle de l’acide gamma-amino-butyrique (GABA) est discuté, les récepteurs benzodiazépiniques sont couplés au système GABA, la carbamazépine en diminue le métabolisme, par contre elle n’a qu’une action directe limitée sur les voies dopaminergiques fortement impliquées par leur hypoactivité dans le SMN [14]. L’utilisation de la sismothérapie reste sujet à controverse en pédopsychiatrie. En Grande-Bretagne, son utilisation est bannie depuis 1995 alors que l’American Psychiatric Association [1] autorise son utilisation dans le cadre d’un principe de précaution et est réservée à l’échec des autres traitements. Cette controverse a donné lieu à d’intéressantes discussions cliniques entres Britanniques et Américains dans les années 1995 [11—18]. Récemment, Wachtel et al. ont publié le cas d’un syndrome catatonique chez une autiste de 16 ans traitée efficacement par électrochocs après trois semaines d’inefficacité du citalopram [39]. En France, il n’existe à ce jour aucun consensus. Cohen et al. [8], après une revue exhaustive de la littérature sur le sujet, suggèrent quelques recommandations d’utilisation des électrochocs en pédopsychiatrie : • les psychiatres d’enfants et d’adolescents doivent être informés de la littérature ; • ils doivent être pratiqués dans des institutions qui respectent scrupuleusement les guidelines internationaux, tout particulièrement en ce qui concerne les paramètres techniques et le consentement des patients ; • l’indication doit être portée après au moins deux avis psychiatriques différents. En psychiatrie adulte, bien que le traitement par sismothérapie soit considéré comme sûr et efficace [36], il n’existe pas d’études randomisées [32]. Il est estimé que 75 % des patients catatoniques s’améliorent immédiatement après un traitement par sismothérapie et retrouvent un fonctionnement prémorbide dans 45 % des cas six mois après [32]. Les effets secondaires les plus fréquemment rapportés sont une amnésie transitoire, des troubles de la mémoire. Chez l’enfant et l’adolescent, des effets secondaires transitoires sont décrits dans 28 % des cas : céphalées, confusion et agitation sont les plus importants [32] et à ce jour, aucun cas d’issue fatale n’a été rapporté. Dans ce cas, les contraintes éthiques n’ont pas permis une sismothérapie. Cependant, son utilisation aurait pu diminuer la durée d’évolution de la maladie, le danger vital (notamment dans les structures ou l’accès à la réanimation pédiatrique est difficile et les risques de séquelles). Il semble important de mieux cerner l’utilisation des électrochocs par le psychiatre de l’enfant et de l’adolescent et comme le soulignent Cohen et al. de former les équipes et éviter les points de vue dogmatiques sur ces questions. 52 Conclusion L’étude de ce cas souligne la nécessité en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de savoir évoquer, même par excès et rapidement le diagnostic d’état catatonique. En effet, cette pathologie présente un enjeu diagnostique majeur dont dépendent directement nos choix thérapeutiques et la rapidité de la prise en charge. À partir de cette étude, nous tentons quelques propositions en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent : • Toute forme de modification de la motricité : immobilité ou activité motrice excessive ; apparition d’un négativisme doivent systématiquement conduire à une évaluation plus approfondie de l’état clinique à la recherche des critères de catatonie, si possible en utilisant des outils spécifiques (BFCRS). • Dès l’apparition de ces symptômes et quel que soit le diagnostic sous-jacent, l’utilisation de neuroleptiques classiques doit être contre-indiquée alors que celle des antipsychotiques de seconde génération reste à clarifier. • D’après notre expérience et les données de la littérature, le traitement de première intention reste les benzodiazépines. La carbamazépine associée à une prise en charge somatique globale pourrait permettre la prévention d’éventuelles récidives lorsqu’il existe une composante thymique associée au trouble psychotique. • L’indication de sismothérapie reste difficile devant les contraintes éthiques, mais doit être un recours possible face à l’échec des prescriptions médicamenteuses. • Le cas développé dans cet article pose la question non encore débattue du traitement comme du pronostic à moyen et long terme. • À ce jour, l’arrivée d’antipsychotiques, comme l’aripiprazole dont le spectre pharmacologique : agoniste partiel du récepteur D2, agoniste partiel des récepteurs 5HT1-A et antagoniste 5HT2-A [26] lui confère un très bon profil de tolérance en ce qui concerne les effets extrapyramidaux chez l’adulte [29] pourrait être une alternative. Ces premiers résultats nécessiteraient d’être évalués dans notre discipline. En conclusion, le cas que nous venons de présenter souligne de nombreuses questions diagnostiques, étiopathogéniques, thérapeutiques et éthiques. Seules des études de cohortes systématisées pourraient permettre d’y répondre. Références [1] Américan Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of mental disorders, 4 th edition (DSM IV-R). Washington DC: American Psychiatric Association, 1994. [2] Bachmann CJ, Nicksh B, Theissen FM, et al. Repeated creatine kinase elevation under treatment with quetiapine, clozapine, and aripiprazole in adolescent (letter). J Clinical Psychopharmacol 2007;27:710—1. [3] Bond TC. Recognition of acute delirious mania. Arch Gen Psychiatry 1980;37:553—4. [4] Bush G, Fink M, Petrides G, et al. Catatonia I: rating scale and standardized examination. Acta Psychiatr Scand 1996;93:129—36. F. Askenazy et al. [5] Caroff SN, Mann SC, Keck Jr PE, et al. Residual catatonic state following neuroleptic malignant syndrome. 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