La Chambre des Officiers

Transcription

La Chambre des Officiers
Histoire des Arts
La littérature, témoin du traumatisme des combattants
La Chambre des Officiers de Marc Dugain, 1998
Ce roman évoque le quotidien d’Adrien, « gueule cassée » de la Grande Guerre. Jeune ingénieur officier, il
est défiguré par un obus dès les premiers jours de la guerre et hospitalisé au Val-de-Grâce- à Paris.
L’auteur de ce roman écrit en 1998, Marc Dugain, accompagnait enfant son grand-père à « La maison des
gueules cassées » de Moussy-le-Vieux, château qui avait accueilli les mutilés du visage de la Première Guerre
mondiale.
« C’est le moment que choisit Bonnard 1pour entrer dans la pièce, main droite dans la poche. Je
m’étonne qu’on l’ait autorisé à venir jusqu’à moi et j’imagine que c’est là un traitement de faveur qui
cessera lorsque le nombre m’aura replongé dans l’anonymat. Il me voit le premier, détourne son regard
pour s’approcher des autres blessés dont il scrute 2le visage, s’immobilise, se retourne à nouveau vers moi.
Alors que je lis l’horreur dans son regard et que je le crois près de repartir en espérant s’être trompé de
salle, je lui fais un petit signe de la main. Pendant qu’il s’approche à petits pas gênés, je saisis
maladroitement mon ardoise d’écolier et la craie, et j’écris en grosses lettres « C’est moi mon vieux ». Il
s’assied au bord du lit, me prend la main et se met à pleurer, submergé par un flot de larmes contre lequel
la pudeur de notre vieille camaraderie ne peut rien.
Comme pour détourner mon attention, il commence à sortir d’un petit cabas un jeu de cartes et quelques
vieux livres. Il a ajouté une plaque de chocolat et un paquet de tabac qu’il rentre aussitôt dans son sac. […]
Je le sens bouleversé. Par l’horreur du spectacle bien sûr-encore que j’éprouve une certaine difficulté à
imaginer ce qu’il voit-, mais surtout par ce changement dans l’ordre de nos rapports. Sa petite main
d’enfant doit lui sembler bien peu de chose, maintenant. Je le sens pressé de mettre fin à cette première
visite, à tant de confusion et d’émotion en un si court moment. Avant de partir, il serre une dernière fois
ma main entre les deux siennes, et bredouille :
-Tu es un héros, Adrien, un vrai héros. Je reviendrai bientôt. »
Marc Dugain, La Chambre des officiers, J-C Lattès, 1998
1
2
Le plus vieil ami du narrateur, dont les doigts sont atrophiés.
Regarde avec attention.
I – Je présente et je situe l’œuvre
/5pts
1) Présentez le document : nature, genre littéraire, date de parution, résumé bref de l’œuvre dont ce
document est extrait. (3pts)
2) Rédigez une brève biographie de l’auteur. (1pt)
3) Après quelle expérience personnelle l’auteur a-t-il réalisé cette œuvre ? Pourquoi selon vous ? (1pt)
II – J’analyse l’extrait
/10pts
1) Résumez en une phrase l’extrait à analyser (0,5pt)
2) Qui est le narrateur de cet extrait ? Quel point de vue est donc utilisé ? (1pt)
3) Où se trouve le narrateur et quel est son état ? (tu dois citer le texte pour justifier tes propos) (1,5pts)
4) Pourquoi son ami Bonnard se détourne-t-il de lui en entrant dans la chambre ? (tu dois citer le texte
pour justifier tes propos) (1,5pts)
5) Le narrateur donne-t-il une description de son visage ? Pour quelle raison ? (1pt)
6) Par qui le narrateur comme le lecteur perçoivent-ils l’horreur de la blessure ? (1pt)
7) Soulignez les passages du texte qui traduisent le malaise éprouvé. (0,5pt)
8) Quel effet l’auteur cherche-t-il à provoquer chez le lecteur ? (1pt)
9) Bilan : comment les horreurs de la guerre 14-18 sont-elles montrées à travers cet extrait ? (2pts)
III- Je mets en relation avec d’autres œuvres
/5pts
1) Le réalisateur français François Dupeyron choisit d’adapter La Chambre des Officiers de Marc
Dugain au cinéma en 2001. Regardez cet extrait du film et comparez-le avec le texte analysé :
 : www.youtube.com « la chambre scene 2 » (http://www.youtube.com/watch?v=g4gYQWYcic0&feature=related)
a) Pourquoi avoir choisi de ne pas montrer la souffrance et les blessures du soldat ? (1pt)
b) Quels messages cette scène veut-elle faire passer sur les Gueules cassées ? (2pts)
2) Montrez en quoi La Chambre des Officiers de Marc Dugain et l’œuvre d’Otto Dix, étudiée en Arts
Plastiques et en Histoire, traitent différemment du même sujet. (2pts)
Histoire des Arts
La littérature, témoin du traumatisme des combattants
La Chambre des Officiers de Marc Dugain, 1998
Ce roman évoque le quotidien d’Adrien, « gueule cassée » de la Grande Guerre. Jeune ingénieur officier, il
est défiguré par un obus dès les premiers jours de la guerre et hospitalisé au Val-de-Grâce- à Paris.
L’auteur de ce roman écrit en 1998, Marc Dugain, accompagnait enfant son grand-père à « La maison des
gueules cassées » de Moussy-le-Vieux, château qui avait accueilli les mutilés du visage de la Première Guerre
mondiale.
« C’est le moment que choisit Bonnard 3pour entrer dans la pièce, main droite dans la poche. Je
m’étonne qu’on l’ait autorisé à venir jusqu’à moi et j’imagine que c’est là un traitement de faveur qui
cessera lorsque le nombre m’aura replongé dans l’anonymat. Il me voit le premier, détourne son regard
pour s’approcher des autres blessés dont il scrute 4le visage, s’immobilise, se retourne à nouveau vers moi.
Alors que je lis l’horreur dans son regard et que je le crois près de repartir en espérant s’être trompé de
salle, je lui fais un petit signe de la main. Pendant qu’il s’approche à petits pas gênés, je saisis
maladroitement mon ardoise d’écolier et la craie, et j’écris en grosses lettres « C’est moi mon vieux ». Il
s’assied au bord du lit, me prend la main et se met à pleurer, submergé par un flot de larmes contre lequel
la pudeur de notre vieille camaraderie ne peut rien.
Comme pour détourner mon attention, il commence à sortir d’un petit cabas un jeu de cartes et quelques
vieux livres. Il a ajouté une plaque de chocolat et un paquet de tabac qu’il rentre aussitôt dans son sac. […]
Je le sens bouleversé. Par l’horreur du spectacle bien sûr-encore que j’éprouve une certaine difficulté à
imaginer ce qu’il voit-, mais surtout par ce changement dans l’ordre de nos rapports. Sa petite main
d’enfant doit lui sembler bien peu de chose, maintenant. Je le sens pressé de mettre fin à cette première
visite, à tant de confusion et d’émotion en un si court moment. Avant de partir, il serre une dernière fois
ma main entre les deux siennes, et bredouille :
-Tu es un héros, Adrien, un vrai héros. Je reviendrai bientôt. »
Marc Dugain, La Chambre des officiers, J-C Lattès, 1998
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Le plus vieil ami du narrateur, dont les doigts sont atrophiés.
Regarde avec attention.
I – Je présente et je situe l’œuvre
/5pts
1) Présentez le document : nature, genre littéraire, date de parution, résumé bref de l’œuvre dont ce document est
extrait. (3pts)
L’œuvre dont il est question est un extrait du roman La chambre des officiers écrit par Marc Dugain en 1998. Ce
roman d’inspiration historique et personnelle raconte l’histoire d’Adrien Fournier, le narrateur, un jeune ingénieur qui
part à la guerre de 14. Peu de temps après il devient « une gueule cassée » suite à un éclat d’obus et termine la guerre à
l’hôpital du « Val de Grâce » à Paris. Ayant perdu ses dents, son palais, ses lèvres et son odorat, il devra _tout comme
ses compagnons d’infortune_ réapprendre à vivre et à se faire accepter par les autres.
2) Rédigez une brève biographie de l’auteur. (1pt)
Marc Dugain est de nationalité française. Il naît au Sénégal en 1957 où son père était coopérant. La famille
revient en France alors qu’il est âgé de 7ans. Son enfance sera marquée par ses visites, avec son grand-père,
à La maison des Gueules cassées de Moussy-le-Vieux, lieu qui avait accueilli les soldats de la Première
Guerre mondiale mutilés du visage.
Il obtient ensuite son diplôme de l'Institut d'études politiques de Grenoble. Il travaille après dans la finance
et devient entrepreneur.
A trente-cinq ans, il commence une carrière littéraire en narrant le destin de son grand-père maternel, «
gueule cassée » de la guerre de 14-18 : ce sera La Chambre des officiers.
Il vit depuis 2000 au Maroc et publie des romans variés.
3) Après quelle expérience personnelle l’auteur a-t-il réalisé cette œuvre ? Pourquoi selon vous ? (1pt)
L’auteur dans cette œuvre romanesque retranscrit l’expérience personnelle qu’il a eu enfant en accompagnant son
grand-père au chevet de gueules cassées à Moussy-le-Vieux. Son grand-père, Eugène Fournier, était par ailleurs luimême une gueule cassée de la grande guerre.
La visée de ce roman peut alors se lire comme un hommage à son grand-père et plus largement à tous les vétérans de
la grande guerre. La valeur thérapeutique de l’écriture de ce roman peut être envisagée, également. Enfin, la volonté
de rendre compte de la souffrance que la guerre induit et d’en témoigner aux générations futures.
II – J’analyse l’extrait
/10pts
1) Résumez en une phrase l’extrait à analyser (0,5pt)
Ici, l’extrait nous présente, le narrateur et personnage principal Adrien, qui reçoit pour la première fois la visite de son
meilleur ami Bonnard et le flot d’émotions qui en découle.
2) Qui est le narrateur de cet extrait ? Quel point de vue est donc utilisé ? (1pt)
Le narrateur de cet extrait est le personnage principal, c’est-à-dire Adrien Fournier. Le point de vue utilisé est donc par
définition interne, l’énonciation du texte étant à la première personne du singulier (« je ») et l’histoire étant racontée à
travers le regard d’un personnage.
3) Où se trouve le narrateur et quel est son état ? (tu dois citer le texte pour justifier tes propos) (1,5pts)
Dans cet extrait, le narrateur se trouve à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris (comme le prouve le paratexte : hospitalisé
au Val-de-Grâce- à Paris). Le narrateur ne semble pas en bon état. Il est alité ou du moins près de son lit (« il s’assied
au bord du lit »ligne 8). Il se situe dans une chambre où il y a d’autres blessés car son ami Bonnard « détourne son
regard pour s’approcher des autres blessés » (ligne 4).
Le narrateur est défiguré. En effet, celui-ci arrive à lire « l’horreur dans le regard » de son ami qui est « bouleversé »
par « l’horreur du spectacle ».
De plus, Adrien a sûrement perdu l’usage de la parole car en effet il est obligé d’écrire sur son ardoise d’écolier :
« c’est moi mon vieux ».
4) Pourquoi son ami Bonnard se détourne-t-il de lui en entrant dans la chambre ? (tu dois citer le texte pour justifier
tes propos) (1,5pts)
Son ami Bonnard se détourne de lui en entrant dans la chambre car il est « bouleversé […] par l’horreur du
spectacle » ligne 12. En effet, Le narrateur « li[t] l’horreur dans son regard et « le croi[t] près de repartir en
espérant s’être trompé de salle » ligne 6. Le visage d’Adrien est défiguré et son ami Bonnard en est tellement
choqué qu’il « se met à pleurer, submergé par un flot de larmes contre lequel la pudeur de [leur] vieille
camaraderie ne peut rien » lignes 8-9.
Le fait qu’il s’agisse de la « première visite » (ligne 15) décuple cette émotion.
Par ailleurs, la situation semble d’autant plus difficile à vivre pour Bonnard qu’elle implique un « changement
dans l’ordre de [leur] rapports » ligne 13 : ce plus vieil ami d’Adrien ayant des doigts atrophiés de naissance, voit
maintenant cette infirmité de façon futile et dérisoire face à la défiguration du narrateur.
5) Le narrateur donne-t-il une description de son visage ? Pour quelle raison ? (1pt)
Le narrateur ne donne aucune description de son visage dans cet extrait. Ici, l’auteur choisit le non-dit et le sousentendu pour souligner l’horreur de la blessure du personnage. La grande sobriété de ce style qui ne fait que
suggérer permet au lecteur de mesurer toute l’ampleur et la difficulté pour les gueules cassées de se faire accepter
des autres et d’accepter leur handicap. Ici la pudeur de l’écriture retranscrit l’horreur de la situation.
6) Par qui le narrateur comme le lecteur perçoivent-ils l’horreur de la blessure ? (1pt)
Le narrateur ainsi que le lecteur perçoivent donc l’horreur de la blessure indirectement, c’est –à-dire à travers le
regard/filtre de Bonnard et ses sentiments violents ressentis : (« je lis l’horreur dans son regard » ligne 5, « il se
met à pleurer » ligne 8, « je le sens bouleversé » ligne 12), son malaise.
7) Soulignez les passages du texte qui traduisent le malaise éprouvé. (0,5pt)
8) Quel effet l’auteur cherche-t-il à provoquer chez le lecteur ? (1pt)
Ici, Marc Dugain retranscrit de façon pudique mais réaliste les sentiments éprouvés par Bonnard à l’égard de son
ami Adrien. Le lecteur est naturellement pris d’empathie pour les deux personnages. Il peut facilement s’identifier
au vieil ami qui souffre devant les conséquences des atroces mutilations causées par la guerre. Le lecteur prend
alors conscience de la réalité « des gueules cassées » de la première guerre mondiale.
9) Bilan : comment les horreurs de la guerre 14-18 sont-elles montrées à travers cet extrait ? (2pts)
Marc Dugain « montre » volontairement les horreurs de la guerre 14-18 de façon implicite et justement non
« visuelle ». Il « donne à voir » sans montrer. L’extrait est de ce point de vue d’une grande sobriété car l’auteur
choisit de retranscrire les horreurs de la guerre à travers les champs lexicaux de l’émotion (« bouleversé »,
« submergé par un flot de larmes », « tant de confusion et d’émotion », « bredouille ») et de la vue (« regard » qui
apparaît deux fois, « voit » qui apparaît à deux reprises également, « spectacle ») alors qu’aucune description
physique du personnage ne nous est faite.
III- Je mets en relation avec d’autres œuvres
/5pts
1) Le réalisateur français François Dupeyron choisit d’adapter La Chambre des Officiers de Marc Dugain au
cinéma en 2001. Regardez cet extrait du film et comparez-le avec le texte analysé :
:
www.youtube.com
« la
chambre
scene
2»
(http://www.youtube.com/watch?v=g4gYQWYcic0&feature=related)
a)
Pourquoi avoir choisi de ne pas montrer la souffrance et les blessures du soldat ? (1pt)
Cet extrait, qui choisit de ne pas montrer la souffrance et les blessures du soldat, adapte fidèlement à l’écran
l’écriture sobre et elliptique de Marc Dugain. En effet, l’extrait de film tout comme l’extrait du livre étudié ne
montre pas directement mais « donne à voir » de façon détournée. Ici, la séquence où nous voyons un
infirmier enlever les miroirs de la salle est très symbolique : la réalité des mutilations ne sera pas visuellement
reconstituée.
La suggestion donne encore plus de poids car le spectateur doit se servir de son imagination. La souffrance du
soldat, dans l’extrait est tout de même représentée par ses râles et les gros plans sur la main. Ces deux
éléments symbolisant à eux –même la pénibilité du quotidien du blessé.
Du point de vue cinématographique : la détresse et les difficultés du soldat blessé sont visibles à travers le
mode de cadrage utilisé : L’image n’est pas droite, le cadrage est bancal de façon volontaire, à l’image de ce
soldat blessé.
Les gros plans sur les yeux et la bouche du chirurgien (au moment où il parle des blessures du soldat) insistent
sur ce que le soldat a perdu c’est-à-dire son visage.
b)
Quels messages cette scène veut-elle faire passer sur les Gueules cassées ? (2pts)
Différents messages peuvent être lus sur les gueules cassées dans cet extrait filmique : leur souffrance, mais
aussi leur dépendance (le soldat est totalement dépendant des médecins et des infirmières pour manger et
vivre). Le soutien dont il bénéficie peut se lire également mais surtout l’ambivalence du regard des autres à
mi-chemin entre malaise et bienveillance.
2) Montrez en quoi La Chambre des Officiers de Marc Dugain et l’œuvre d’Otto Dix, étudiée en Arts Plastiques
et en Histoire, traitent différemment du même sujet. (2pts)
On peut donc dire que La chambre des officiers de Marc Dugain et l’œuvre d’Otto Dix traitent différemment
du même sujet car :
 Alors que l’artiste Otto Dix retranscrivait picturalement les
mutilations des soldats et les accentuait et en en saturant sa toile,
Marc Dugain, par l’écriture, ne décrit pas les mutilations physiques.
Il les donne à voir indirectement à travers le filtre du regard d’un
autre personnage. C’est donc ici le non dit qui prime.
 Autre différence de traitement du même sujet des gueules
cassées, la position dans laquelle elles sont présentées : Marc
Dugain, présente les soldats blessés dans un lieu attendu, l’hôpital,
où infirmiers et médecins s’occupent d’eux. Ils apparaissent comme
à l’écart de la société. En revanche, Otto Dix dans son tableau Les
joueurs de skat, représente des soldats mutilés dans un café, au
cœur de la société. Ils sourient et jouent aux cartes comme
n’importe quel individu de la société d’après guerre. L’humour et la
caricature sont présents ici contrairement au texte de Marc Dugain
qui met en évidence la réalité triste et terne de ces soldats
condamnés à faire pleurer (comme Bonnard qui pleure en voyant
Adrien) ou à faire peur (Bonnard qui éprouve un malaise constant à
la vue de son ancien ami et espère « s’être trompé de salle »)…
La chambre des officiers de Marc
Dugain
Les joueurs de Skat d’Otto Dix
Nature
Extrait de roman
Œuvre picturale
Sujet
Les gueules cassées
Les gueules cassées
Traitement Mutilations non décrites directement.
du sujet
Filtre du regard d’un autre personnage,
Bonnard.
Non dit, sobriété.
Réaliste
Présentation dans un lieu attendu :
l’hôpital, donc à l’écart de la société.
Blessés, tristes et inspirant la peur et la
tristesse (Bonnard qui pleure et qui
espère s’être trompé de salle).
Mutilations qui saturent la toile,
accentuées.
Humour, caricature
Exubérance
Expressionnisme
Présentation dans un café donc au cœur de
la société.
Jouant aux cartes et souriant.