Été - ASP Construction

Transcription

Été - ASP Construction
Volume 25, numéro 2,
été 2010
ASP Construction
Prévenir
Un jalon dans l’histoire de la prévention
Pour qui et pour quoi
Sondage
Ingéniosité
25 ans d’évolution en SST
Une cotte de mailles pour brise-roches
Un jalon dans l’histoire
de la prévention
La création de l’ASP Construction,
en septembre 1985, est en soi
un événement historique. L’ASP
Construction est en effet la
seule ASP obligatoire en vertu
de la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Pourquoi? Parce que notre secteur est alors jugé le plus à risque, avec ses
18 638 accidents rapportés à la CSST en 1984.
Mais l’histoire ne fait que débuter, la prévention
reste à construire.
M. Paul Héroux
Directeur général
ASP Construction
L’ célèbre cette année
son 25e anniversaire.
Vingt-cinq années passées à faire de la prévention son principal cheval
de bataille et à travailler,
de concert avec ses partenaires, à rendre plus
sécuritaires les chantiers
du Québec. Aussi, pour
célébrer cet anniversaire
comme il se doit, je vous
propose de faire un bref
retour en arrière et de
passer en revue quelques
faits marquants qui ont
jalonné sa jeune histoire.
2 Prévenir aussi
Vingt-cinq ans plus tard, on peut dire que le
visage du secteur a beaucoup changé. La fréquence des accidents a considérablement
baissé et l’amélioration de notre performance
sectorielle peut se comparer maintenant à celle
des autres industries. Alors qu’au début des
années 1980, 1 travailleur sur 5 était victime
d’un accident avec lésion, soit 20 % de la maind’œuvre, aujourd’hui, moins de 6 % des travailleurs connaîtra les conséquences d’un accident du travail, ce qui demeure malgré tout
déplorable, vous en conviendrez.
Il faut dire que, depuis sa création, votre ASP a
consacré beaucoup d’efforts à l’amélioration de
son offre de formation. Notre approche formative, le contenu de nos formations ainsi que
nos documents de formation ont sans aucun
doute facilité le développement de compétences, de connaissances et de savoir-faire en
prévention. Pour leur part, nos publications, qui
totalisent plus de 5 500 pages d’information,
ont vu non seulement leur contenu se bonifier
au fil des ans, mais également leur diffusion
s’accélérer avec l’arrivée des technologies de
l’information.
Cultiver la prévention
Cependant, ces résultats sont aussi très
encourageants, et l’ASP Construction a raison
d’être fière d’y avoir contribué. Mais que s’estil passé au cours de ce quart de siècle pour
qu’une véritable culture de la prévention
émerge au sein de l’industrie québécoise de la
construction? Vous le savez, la prévention
n’est pas un réflexe inné. Elle s’acquiert par un
processus d’apprentissage et de mise en pratique, un peu comme l’on s’initie à la lecture.
Le cours Santé et
sécurité générale sur
les chantiers de construction a marqué un
premier pas en ce
sens. Avec pas moins
de 746 500 attestations délivrées à ce jour, ce
cours a grandement favorisé l’acquisition de
connaissances générales en prévention. Il a
également évolué au fil des ans. D’abord élaboré en 1981 par le ministère de l’Éducation et
la CSST, il passe de 24 à 30 heures en 1988.
Son contenu s’est par ailleurs enrichi au fil des
éditions successives, et une sixième édition
doit paraître en 2011.
Volume 25, numéro 2, été 2010
Depuis 25 ans, nos guides, nos dépliants et nos
affiches véhiculent un message de prévention au
travail. En guidant les travailleurs comme leurs
employeurs dans l’adoption de mesures de travail sécuritaires, nos publications soutiennent les
entreprises dans la planification sécuritaire de
leurs travaux et dans leur gestion quotidienne
de la prévention, afin de réduire les accidents
du travail et des lésions professionnelles dans
notre industrie.
L’ASP Construction a également
orchestré deux campagnes publicitaires, l’une en 1990 et l’autre en
2002. Ces campagnes avaient un
objectif commun : faire connaître
notre organisme auprès de notre
clientèle et sensibiliser les gens de
l’industrie à l’importance de jouer la
carte de la prévention sur les chantiers. Et cela se poursuit avec nos
nouvelles affiches, qui invitent à éliminer à la source même les dangers.
C’est ainsi que, au fil des ans, la
formation et l’information sont devenues les pierres d’assise de la mission de l’ASP Construction. Alors
qu’au cours de la décennie 1990
nous donnions en moyenne 95 sessions de formation par année à
1 000 travailleurs, aujourd’hui, plus
de 14 000 travailleurs participent
annuellement à quelque 1 000 sessions de formation. C’est dire à
combien l’intérêt envers la santé et
la sécurité du travail a progressé au
fil des années. D’ailleurs, nous le
constatons de plus en plus, les
organisations gagnantes sont celles qui mettent l’accent sur la formation et l’information en SST.
Un chantier en construction
Cependant, le travail n’est pas terminé et la
prévention demeure plus que jamais d’actualité. Même si les façons de faire sur les chantiers se sont améliorées, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour que le nombre
de décès, qui se situe bon an mal an autour de
18, régresse de façon appréciable. Pour que
ce triste bilan s’améliore, il faut que la formation acquise soit mise en pratique, qu’elle serve
à éliminer les dangers
à la source plutôt qu’à
composer avec les
dangers environnants.
C’est dans ce sens
que notre équipe de
conseillères et conseillers travaillent avec
les gens du milieu
lors de leurs interventions sur les chantiers.
Je constate toutefois avec plaisir que les mentalités ont beaucoup évolué au cours de ce
quart de siècle. Tant du côté des travailleurs
que des employeurs, un esprit novateur est
apparu. Les interventions sont de plus en plus
axées sur la recherche de solutions, mais aussi
de moyens pour éliminer les dangers ou, à tout
le moins, les maîtriser.
J’aimerais ici souligner la contribution des
employés de l’ASP Construction, qui ont participé jusqu’ici à cette belle aventure. Avec leur
sens du devoir et leur engagement quotidien,
ils ont participé activement à l’avancement de
la prévention au sein de notre industrie. Et si
l’ASP a su faire sa marque au fil des ans, si elle
est en mesure d’entrevoir l’avenir avec optimisme, c’est en partie grâce à leur apport.
Mais l’ASP Construction, ce n’est pas seulement vingt-cinq années de progrès notables en
santé et en sécurité du travail. C’est aussi une
belle fenêtre sur les innovations qui ont
influencé de façon positive nos milieux de travail, en les rendant plus sains et plus sûrs. En
effet, depuis une dizaine d’années, nous
concluons notre assemblée annuelle en présentant les méthodes, les produits et les équipements les plus novateurs.
Cette année encore,
après la nomination
des nouveaux administrateurs et la présentation du bilan des
activités de l’ASP,
nous avons présenté,
à plus de cent délégués et invités, cinq
réalisations prometteuses en matière de
prévention, dont une cotte de mailles pour
brise-roches présentée dans le présent numéro.
Malgré tous les gains enregistrés au chapitre
de la prévention depuis 1985, force m’est de
reconnaître que les défis à relever restent nombreux. Pour poursuivre sa mission au cœur
d’une industrie en constante évolution, l’ASP
Construction s’attachera au cours des années
à venir à adapter son offre de service, à élaborer de nouvelles formations et à proposer des
solutions novatrices afin d’accompagner sa
clientèle dans ses efforts de prévention.
Les changements réglementaires visant le travail effectué en
plongée sous-marine sont entrés en vigueur le 10 juin 2010.
Vous pouvez vous procurer la version intégrale de la nouvelle
édition du Code de sécurité pour les travaux de construction
(CS), où la section 3.17 a été éliminée, ainsi que celle du
Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST), qui
comporte l’ajout de 91 articles regroupés en 15 sous-sections
et une annexe.
Pour accéder à la version électronique, rendez-vous à l’adresse
www.asp-construction.org et cliquez sur Textes de loi.
Prévenir aussi
SPG Hydro International, centrale de Beauharnois
Nouvelle réglementation sur la plongée sous-marine
Volume 25, numéro 2, été 2010
3
ans d’évolution en SST
Depuis la création de
l’ASP Construction, le
visage de la SST s’est
beaucoup transformé
sur les chantiers du
Québec. Des travailleurs
en témoignent.
Huit travailleurs sur 15 jugent que les activités de formation en prévention ont
contribué activement à rendre plus sécuritaires les chantiers de construction.
« La formation »
Sylvain Gosselin (couvreur);
Éric Charpentier (électricien);
Vito Gruppouso (menuisier);
Guy Casavant (menuisier).
Vito Gruppouso
Au cours des 25 dernières
années, le regard des travailleurs
sur les pratiques de la gestion de
la santé et de la sécurité du travail au chantier a changé. Ils
sont aujourd’hui nombreux à en
reconnaître les répercussions
positives sur leur quotidien.
Histoire de sonder à quel point
les mentalités, les méthodes de
travail, les équipements, la gestion de la santé et de la sécurité
avaient évolué, la conseillère en
prévention, Isabelle Dugré, a
demandé aux participants lors de
sessions de formation quelles
étaient, selon eux, les plus
importantes avancées en SST à
survenir depuis leur entrée dans
l’industrie.
Voici les réponses recueillies
auprès de 15 participants.
« La formation est
mieux adaptée aux conditions actuelles. »
Benoit Bergeron,
conseiller SST.
« Depuis trois ans environ, il y a plus de formation.
Par exemple, sur le travail dans
les espaces clos, mais aussi sur
des équipements comme les chariots élévateurs et les plates-formes
de travail. »
Pour cinq travailleurs, c’est l’avènement d’équipements de protection
individuelle et collective mieux adaptés qui font toute la différence.
« Les harnais
de sécurité. »
Sylvain Bergeron, calorifugeur depuis
15 ans.
Gilbert L’Écuyer, superviseur, au
service de l’industrie
depuis 35 ans.
Sylvain Gosselin, couvreur
depuis 25 ans.
« L’amélioration des
garde-corps sur
les pump-jacks. »
« La formation des
travailleurs : l’accès est
plus facile aujourd’hui. »
Claude Vaillancourt, surintendant,
actif sur les chantiers depuis
1978.
« Les travailleurs et les
employeurs sont plus conscients des dangers. Grâce aux cours, on est plus sensibilisé aux risques. Aussi,
parce qu’il y a plus de contrôle et plus d’amendes depuis dix ans, et
moins de tolérance depuis les cinq ou six dernières années, les contremaîtres et les employeurs se sentent plus responsables. Ça change
notre vision des responsabilités. »
« Les garde-corps. Avant, on
travaillait sans garde-corps. Puis,
les garde-corps en câbles d’acier
sont apparus. Maintenant, c’est
encore mieux avec
les tubes d’acier. »
Guy Casavant, menuisier
depuis 2003.
Sylvain Gosselin
De l’avis de deux travailleurs, la
gestion de la prévention, qui s’est
grandement accrue au fil des ans,
favorise l’apparition de méthodes
de travail plus sécuritaires.
« Passer de la ceinture de sécurité au harnais
de sécurité. »
Vito Gruppouso, menuisier
depuis 30 ans.
Guy Casavant
« Tout ce qui touche la protection
contre les chutes de hauteur : les travailleurs sont mieux
sensibilisés et utilisent davantage
les systèmes antichutes. »
« Il se fait beaucoup plus
de prévention. Il y a aussi
l’obligation de tenir des réunions
de SST. On voit que l’employeur
met de l’avant plus de moyens pour
améliorer la SST au chantier. »
Bernard Voyer, chef d’atelier
depuis 20 ans.
Jean Morissette, agent de prévention.
Depuis 22 ans dans l’industrie.
Benoit Rouleau, monteur d’acier
depuis 12 ans.
« On en parle davantage. Il y
a plus de suivi aussi sur l’entretien des lieux : c’est plus
propre. »
L’apparition d’équipements et d’outils plus sophistiqués, de même que l’organisation du travail, a grandement
amélioré le niveau de sécurité au chantier et la qualité de vie au travail, selon quatre travailleurs.
« L’amélioration des lieux
« La plate-forme
de travail, comme les équipements,
élévatrice. »
« Les outils électriques
la ventilation, l’éclairage. Avant, je tradébrayables. »
vaillais dans une roulotte branlante, mainteMartin Durette, électricien
« L’utilisation de la grue
nant j’occupe un local dans une pièce adjacente
depuis 1994.
Éric Charpentier, électricien
au lieu du monte-charge pour
au garage. En plus, j’ai aujourd’hui une camionnette
depuis 1994.
transporter les matériaux sur un
attitrée pour le laboratoire au lieu d’une brouette
toit : on force beaucoup moins. La grue perpour transporter mon matériel. »
met aussi de descendre les rebuts (débris) de façon
plus sécuritaire dans le bac, plutôt que de les lancer
Michel Laperle, responsable technique
du haut du toit. Enfin, la grue nous permet d’instal(génie civil) depuis 30 ans.
ler les équipements de sécurité (les garde-corps)
beaucoup plus vite qu’avant. »
Yves Bernier, soudeur
depuis 10 ans.
Éric Carpentier
Heintge Tremblay, couvreur depuis
20 ans et entrepreneur.
4 Prévenir aussi
Volume 25, numéro 2, été 2010
Convention du service Poste-publications 40064867
Retourner les articles non distribuables à
ASP Construction, 7905, boul. Louis-H.-Lafontaine, bureau 301, Anjou QC H1K 4E4
Prévenir aussi
Volume 25, numéro 2, été 2010
5
pour qui et pour quoi
La prévention :
Après avoir régressé au
cours des dernières
décennies, le nombre de
maladies professionnelles
et d’accidents du travail
stagne. Afin d’améliorer
notre performance, la
prévention doit-elle rallier
de nouveaux adeptes?
Pour Marc Côté, conseiller en prévention à l’ASP Construction, poser
la question, c’est y répondre. « Il
faut trouver moyen de conscientiser
davantage d’entrepreneurs et de
travailleurs, dit-il. Ils doivent comprendre que la seule raison d’être
des programmes de prévention,
des activités de formation en santé
et en sécurité du travail et de la politique sur le port des équipements
de protection, c’est la protection de
l’intégrité physique de la maind’œuvre. »
Il rappelle qu’il y a une cinquantaine
d’années à peine le mot prévention
ne faisait pas partie du vocabulaire
des gens de l’industrie. Il faudra en
effet attendre l’adoption, en 1979,
de la Loi sur la santé et la sécurité
du travail et des règlements qui en
découlent (Règlement sur la santé
et la sécurité du travail et le Code
de sécurité pour les travaux de
construction), pour que la prévention gagne ses lettres de noblesse
sur les chantiers du Québec.
Depuis 1998, la CSST adopte donc chaque
année un plan d’action pour la construction, qui
vise certains dangers spécifiques, dont l’approche se résume en trois mots : convaincre,
soutenir, contraindre. L’adoption du principe
de tolérance zéro prôné par la CSST dans l’application de ses plans d’action a porté fruits. De
1997 à 2008, le taux de décès par accident sur
les chantiers du Québec a diminué de près de
60 %. Les statistiques révèlent en outre que,
pour la même période, la fréquence est passée
de 96 accidents et maladies professionnelles
par million d’heures travaillées à 73.
Les conséquences sur l’humain doivent peser
lourd dans la décision de faire de la prévention. « Il faut intervenir à la base, en faisant
comprendre aux travailleurs que la prévention,
ce n’est pas juste une question d’amendes, fait
valoir Marc Côté. Un accident grave, quand il
n’est pas mortel, ça hypothèque sérieusement
l’avenir. Parfois, ça sonne le glas de la vie professionnelle, parfois on doit renoncer à ses loisirs préférés. La vie de famille peut aussi être
grandement perturbée. La personne qui survit
à une blessure sérieuse ne sera plus jamais la
même. »
Toutefois, comme le signale Marc Côté, si le
nombre d’événements graves a beaucoup
diminué depuis l’adoption des premiers plans
d’action, le nombre de décès liés à des maladies professionnelles n’accuse pas nécessairement de baisse substantielle depuis
quelques années. Selon lui, pour améliorer le
bilan de l’industrie, les travailleurs et les
employeurs doivent davantage miser sur la
nécessité de bien identifier les dangers et les
risques sur les chantiers et sur leur capacité
d’adopter des comportements visant à trouver
des solutions pour les éliminer ou les maîtriser.
C’est pourquoi le
conseiller salue la dernière mouture du plan
d’action Construction
2010 de la CSST, qui
fait de la gestion de la
santé et de la sécurité
du travail sur les chantiers son nouveau cheval de bataille. Mais il
souhaite cependant
que l’on insiste plus
sur la santé afin de
prévenir les maladies
professionnelles.
Pour qui, pour quoi
Souvent employée en prévention, la pyramide
de Bird montre en effet que pour chaque accident avec blessures graves, il y aurait…
600 événements sans blessures ni
dommages perceptibles et 1 800 actions
non sécuritaires! Des « événements »
qui doivent être considérés comme
autant de signaux d’alarme mettant en lumière les risques présents dans le milieu, risques
qui pourraient, une prochaine fois, entraîner des
conséquences beaucoup
plus graves.
Ces nouvelles dispositions réglementaires donnaient à la Commission de santé et de la sécurité du
travail (CSST), créée dans la foulée, plein pouvoir d’agir en matière
de santé et de sécurité du travail
sur les chantiers de construction.
Après plusieurs années d’efforts
qui, sans être stériles, n’ont cependant pas toujours donné les résultats escomptés, elle se devait de
prendre des moyens plus musclés.
D’où l’implantation d’un plan d’action.
6 Prévenir aussi
Volume 25, numéro 2, été 2010
« En effet, les maladies professionnelles
comme l’amiantose et la silicose, qui mettent
des années à se déclarer, sont de véritables
bombes à retardement. C’est pourquoi à l’ASP
Construction, nous mettons beaucoup d’efforts
à informer les travailleurs et les entrepreneurs
sur les risques pour la santé et la sécurité de la
main-d’œuvre exposée à l’amiante et à la
silice dans le secteur de la construction afin
de les conscientiser sur la nécessité
d’adopter des méthodes de travail sécuritaires non uniquement parce que des
amendes leur pendent au bout du nez,
mais bien pour protéger l’intégrité
physique des travailleurs. C’est en
travaillant sur l’élimination des
dangers à la source même et
sur la maîtrise des risques
que nous parviendrons à
améliorer la situation. »
L’ingéniosité
au service
de la prévention
La sécurité au chantier, c’est l’affaire de
chaque entrepreneur
et de chaque travailleur. Un entrepreneur de Princeville le
démontre en mettant
au point un dispositif
aussi novateur que
sécuritaire.
Une cotte de mailles pour marteau hydraulique :
pour éliminer les dangers à la source
Travailler de façon sécuritaire, c’est tenter d’éliminer
les dangers à la source et
de se protéger des risques
résiduels. Soit. Mais c’est
aussi protéger autrui des
risques inhérents à son activité. Cette philosophie, que
Fernand Guérard a faite
sienne, a amené cet entrepreneur en excavation à
mettre au point un dispositif
inédit, fabriqué à partir de
sections de chaînes, pour
empêcher la projection de
débris lors de travaux de
démolition effectués au
moyen
d’un
marteau
hydraulique.
L’amas de chaînes forme une jupe souple qui prévient la projection des débris de démolition.
« L’idée m’est venue en septembre dernier,
alors que je procédais à la démolition de la
médiane qui divise l’autoroute 55, à la hauteur
de Shawinigan, relate Fernand Guérard. À
chaque coup de brise-roches, des éclats
étaient projetés dans toutes les directions, parfois jusqu’à une distance de 20 pieds. Même si
une voie de circulation avait été fermée dans
chaque direction, je devais attendre qu’il n’y ait
pas de véhicules en vue, parce que c’était trop
risqué. »
La tâche est à ce point dangereuse pour les
usagers de la route que le président
d’Excavation Bois-Francs inc. hésite à la confier
à son opérateur. « C’est surtout le premier coup
de marteau qui comportait le plus de risques,
précise-t-il. Le béton de la médiane était en
effet recouvert d’un crépi spécial, qui éclatait
comme de la vitre lorsqu’on le cassait. Les projectiles, qui avaient environ la taille d’un jeu de
cartes, atteignaient la pelle hydraulique de toutes parts et l’égratignaient. »
Quatre manilles retiennent solidement l’écran de mailles sur la
tête du marteau hydraulique.
De retour à son atelier, Fernand Guérard se
met à l’œuvre. Au bout de quatre heures, il tient
un premier prototype. Il s’agit d’une jupe souple, confectionnée à partir de sections de chaînes récupérées d’une longueur de 10 pouces
(25 cm) et dont les maillons font un demi-pouce
(2 cm) de diamètre. Les sections de chaînes
sont soudées à un cerceau d’acier, lui-même
solidement retenu par des chaînes à la tête du
marteau hydraulique.
Ce premier prototype n’est toutefois pas assez
sécuritaire pour Fernand Guérard. Il entreprend donc de le modifier, en intercalant un
second rang de chaînes à l’extérieur du premier. Sur le plan de la sécurité, le produit final
n’a rien à envier aux cottes de mailles que portaient, pour se protéger, les chevaliers du
Moyen Âge! « En tout, cela m’a coûté environ
500 dollars, mais sur le chantier, cet équipement en valait facilement 10 000 », s’exclamet-il, en souhaitant que d’autres entrepreneurs
du secteur s’inspirent de son idée.
L’idée fera sans doute son chemin puisque l’innovation de M. Guérard est maintenant dans la
course pour les Prix innovation 2011 dont la
finale, pour la région mauricienne, aura lieu en
novembre prochain.
M. Fernand Guérard et ses deux enfants,
Nancy et Kevin de la compagnie Excavation
Bois-Francs inc.
Prévenir aussi
Volume 25, numéro 2, été 2010
7
Centre
Prévenir aussi est publié quatre fois l'an
par l'ASP Construction.
Les publications de l'ASP Construction
sont offertes gratuitement aux travailleurs
et aux employeurs de la construction qui
en font la demande à leur association
syndicale ou patronale respective.
L’emploi du genre masculin n’a été privilégié que dans le seul but d’alléger le
texte et d’en faciliter la compréhension.
Le féminin peut tout autant s’appliquer.
La reproduction d'un texte est autorisée à
la condition d'en mentionner la source et
de nous en faire parvenir une copie.
DÉPÔT LÉGAL:
Bibliothèque nationale du Canada
Bibliothèque nationale du Québec
Directeur général:
M. Paul Héroux
Documentation:
Lucie Brunet
Graphisme et mise en pages:
Gaby Locas
Textes:
Marie Gagnon
Tirage: 15 500
ASP Construction
7905, boul. Louis-H.-Lafontaine, bureau 301
Anjou QC H1K 4E4
Tél.: 514 355-6190 1 800 361-2061
Téléc.: 514 355-7861
Site Internet:
http://www.asp-construction.org
Centre de documentation:
[email protected]
Courrier électronique pour
commander nos publications
[email protected]
Nos conseillers:
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Poste-publications 40064867
Ce document
est imprimé sur du
papier recyclé à 50 %.
Utilisation sécuritaire
des échelles et des perceuses
Nous vous proposons deux brefs articles tirés
de la revue de la Corporation des maîtres
électriciens du Québec, qui tracent l’essentiel
des méthodes sécuritaires à adopter lorsqu’on
travaille à partir d’une échelle ou avec une
perceuse. L’auteur suggère d’utiliser ces articles pour élaborer une activité de prévention,
comme la pause-sécurité.
Le premier article identifie les principaux gestes contribuant à augmenter la survenue de chutes à
partir d’échelles et propose une
solution pour enrayer ce risque — p. ex. : utilisation de force excessive lors de tirage de fils
avec forte résistance : se servir d’un outil de
gréage ou d’un lubrifiant pour tirage de câble.
DVD – Chutes, glissades et
trébuchements
de
documentation
Le second article fait mention
des blessures potentielles
pouvant se produire lors du
maniement d’une perceuse et
propose les consignes de sécurité à adopter
pour les éviter. Il donne également quelques
recommandations à prendre en compte lors
de l’achat de cet outil.
Savaria, N. « Travail dans les échelles — Les
gestes qui provoquent les chutes. » Électricité
Québec. Vol. 56, no 6 (sept. 2009). P. 42
https://www.cmeq.org/database/Image_usager/2
/PDF_publics/SST_2009_EQ_Sept_30.pdf
Savaria, N. « L’utilisation sécuritaire des perceuses. » Électricité Québec. Vol. 57, no 2 (mars
2010). P. 46
https://www.cmeq.org/database/Image_usager/2
/PDF_publics/2010_EQ_MARS%20_Utilisation_
securitaire_des_perceuses.pdf
Introduction à l’hygiène du travail
Les chutes, les glissades et les
trébuchements sont une importante cause de blessures au travail. Même si certaines de cellesci sont mineures, d’autres peuvent
s’avérer graves, voire mortelles.
Le DVD que l’on vous suggère explique comment se produisent les chutes, les glissades et
les trébuchements et vous rappelle qu’il est
possible de les prévenir en appliquant des
mesures simples : inspecter son aire de travail
et la garder libre de tout obstacle, entretenir et
utiliser l’équipement de travail de façon appropriée. La section qui traite des chutes insiste
particulièrement sur l’utilisation sécuritaire des
échelles et des escabeaux. Le menu DVDROM du disque donne accès à une présentation PowerPoint du document ainsi qu’à des
notes de formation.
L’ouvrage, qui compte
15 chapitres, est un
manuel pédagogique
qui explique les notions
fondamentales propres
à l’hygiène du travail.
On y aborde des sujets
comme la toxicologie,
les instruments à lecture
directe, les gaz et les vapeurs, le bruit, la
contrainte thermique, le SIMDUT et le SGH,
etc. À la fin de chaque chapitre, on retrouve
des exercices accompagnés des réponses et
le texte est agrémenté de plusieurs figures,
tableaux et illustrations. Bien qu’il soit destiné
aux étudiants universitaires, cet ouvrage de
référence peut être un excellent complément
à la bibliothèque de quiconque travaille en
santé et sécurité du travail, tels des
conseillers en prévention ou des coordonnateurs en SST.
Coastal Training Technologies Corporation.
Chutes, glissades et trébuchements : partir du bon pied / Slips, trips and falls : taking the
right step. [S.l.] : Coastal Training Technologies,
2010, 2005. DVD (16 min). Cote: DV-000456.
Pour emprunt seulement.
Saindon, J. ; Bourbonnais, R. ; Legris, M. et al.
Introduction à l’hygiène du travail. Trois-Rivières :
Les Éditions SMG, 2009. 542 p. + annexe.
Cote : RR-014018. Pour emprunt seulement.