Le journal de voyage en Chine - MJT Conseil

Transcription

Le journal de voyage en Chine - MJT Conseil
Octobre 2010
Chers adhérents
Ce numéro spécial de Flash Actu
vous offre le « journal de voyage » de Marie-José Taylor
en Chine.
(MJT Performance)
Observations économiques, sociologiques, vie quotidienne,
architecture…
Le texte est dense et agrémenté de photos.
Bonne lecture !
Directrice de publication
Pascale Pestel, Présidente.
Rédactrice
Marie-José Taylor
Comité de lecture
Brigitte Carnelle, Monique Mattera.
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PARTIR A LA DECOUVERTE DE L’EMPIRE DU MILIEU
16 -30 Septembre 2010
Cela fait bien longtemps que je souhaitais aller en Chine, aujourd’hui le rêve devient
enfin réalité. Je tiens à remercier Patrice WATERNAUX, Président de France
Entrepreneurs, Elisabeth CASTEL Présidente du Club Asie de l’IAE de Paris,
organisatrice des visites professionnelles et Corinne MUREZ coorganisatrice en
charge des relations avec les participants. Ils ont tous trois défini les contours de ce
voyage aux multiples facettes avec l’agence ANSEL TRAVEL AGENCY, spécialisée
dans les voyages d’affaires organisés pour les professionnels français et chinois.
Ce voyage d’études a pour objet de permettre à des entrepreneurs français,
d’aborder la Chine de façon réaliste en rencontrant des institutionnels, des
entreprises chinoises et françaises qui sont implantées et se développent. Les
thèmes retenus pour articuler les rencontres de ce voyage sont les suivants : le luxe
et la consommation, la construction et l’environnement, les NTIC, l’industrie et
l’automobile.
Notre périple commence à Shanghai, se poursuit à Suzhou, Hangzhou, Xiamen et se
termine à Pékin. Il s’agit d’approcher la Chine à travers les Chinois, leur réalité
quotidienne et la vie des affaires. Ce pays encore récemment qualifié d’émergent est
désormais la deuxième puissance économique mondiale en matière de PIB, après
les Etats Unis et devant le Japon.
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Premières impressions
Vendredi 17 septembre 2010, nous atterrissons à l’aéroport de Shanghai Pu dong
à 7h du matin, après 11 h 30 de vol. La Température est de 25°, il fait bon mais cette
température matinale laisse présumer une journée chaude.
CITROEN occupe tous les espaces publicitaires du long couloir qui nous conduit au
« bagage claim ». Une grande affiche en noir et blanc, présente (façon « Bat
mobile ») le dernier modèle de berline haut de gamme commercialisé dans le pays.
Ceci montre que la marque se démarque, est présente sur le territoire et veut
s’imposer. A notre arrivée à Pékin, nous verrons que c’est PEUGEOT qui occupe
l’espace, de la même façon.
L’aéroport de Pu dong me fait penser à Heathrow par sa taille et ses couloirs
interminables. Nous ne nous sentons absolument pas dépaysés : tous les panneaux
sont rédigés en chinois et en anglais. Nous sommes pris en charge par deux guides,
un local shanghaien, Jean et l’autre, un Pékinois qui va nous accompagner tout au
long de notre séjour jusqu’à Pékin, Paul.
Sur la route qui nous mène au centre ville les panneaux de signalisation sont
similaires aux panneaux britanniques (verts). Nous verrons plus tard que ceux de
Pékin sont bleus.
Beaucoup d’immeubles de taille moyenne, HLM, petites maisons vétustes, mais
également beaucoup d’immeubles HLM neufs, inoccupés, qui semblent n’avoir
jamais été habités.
Nous arrivons à Shanghai par le « grand pont ».
Visite du Bund (le port). La promenade sur le Bund est large. Nous y rencontrons
beaucoup de Chinois, en majeure partie des touristes venus d’autres régions voir,
eux aussi, l’exposition universelle et cette ville étonnante. Le long du Bund s’élèvent
des immeubles à l’architecture classique.
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La promenade du Bund
En face, de l’autre coté du fleuve Huangpu, à Pu dong, s’élancent des gratte-ciels à
l’architecture recherchée. Ceux qui se remarquent immédiatement : le décapsuleur
(nommé ainsi en raison de la forme de son sommet) et la Perle de l’Orient (tour de la
télévision).
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Pudong au loin de l’autre côté du fleuve Huangpu
Il est 9 h 40 et il fait déjà 29°, l’air est char gé à 70% d’humidité. Les chinoises, se
protègent du fort soleil avec des parapluies. Certains d’entre eux sont richement
décorés de paillettes et de dentelles.
10 h30 nous sommes reçus par le cabinet d’avocats Gide Loyrette Nouel, au 20ème
étage d’un gratte-ciel de HUAIHUAI. Deux avocats de ce cabinet français nous font
une présentation sur le droit chinois et les règles à connaître pour investir en Chine.
12 h30, nous aspirons à avoir une douche, car il fait très chaud et après notre nuit
dans l’avion, tout nous colle à la peau. Notre guide, après négociation pour intercaler
la douche dans notre programme, nous emmène dans un restaurant situé au 18ème
étage d’un hôtel de luxe. Nous prenons l’ascenseur panoramique qui surplombe la
rivière. Les espaces sont larges, grands. Le repas, constitué d’une soupe, de riz
cantonnais et de différents plats recherchés, est délicieux. En dessert : tranches de
melon et pastèque très rafraichissantes. Nous le verrons par la suite, la pastèque est
le dessert de tous les repas et également un des fruits du petit déjeuner.
Nous repartons au pas de course prendre enfin une douche à notre hôtel, situé à 10
minutes à pied du Bund.
15 h, après beaucoup de difficultés, dans une circulation dense, notre bus arrive
enfin à la CCI française pour une conférence sur le recrutement et la gestion des RH
en Chine, à Shanghai et dans l’Asie du sud Est. Notre bus a du mal à se frayer un
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chemin dans une circulation plus que dense, cela nous permet de remarquer la
multitude d’échoppes de toutes sortes situées de chaque côté des avenues. A notre
grand étonnement, nous remarquons aux carrefours, d’énormes rouleaux de câbles
électriques accrochés aux poteaux et des câbles qui flottent dans l’air.
Un carrefour à Shanghai
21 h 30, promenade sur le Bund. Il fait très bon (25°), Pu dong et le Bund sont
entièrement illuminés, cela leur donne une autre dimension. C’est un spectacle
magique, féérique. Les couleurs sont choisies avec raffinement. La perle de l’Orient
brille de mille feux.
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Le Peace Hôtel et la rue de Nankin
Il y a foule sur le Bund, une marée humaine dans la rue de Nankin où les boutiques
sont encore ouvertes malgré l’heure tardive. Je n’ai jamais vu autant de monde dans
les rues, et aux passages cloutés.
23 h30 en rentrant, nous apercevons, dans une boutique de thé, quelques membres
de notre groupe qui font une dégustation. Nous les rejoignons dans l’échoppe étroite.
En quelques instants nous nous retrouvons installés sur des tabourets pliants qui
sont apparus comme par miracle. Nous poursuivons la dégustation avec eux dans
de minuscules tasses. Le commerçant ne parle pas l’anglais ce qui rend difficile les
échanges, et la future négociation.
Un de nos camarades a séjourné au Japon pendant plusieurs années et y a appris le
japonais. Il demande au commerçant s’il parle japonais. Celui-ci ne le parle pas, mais
appelle dans l’arrière boutique une jeune femme qui le parle (tout est possible ici). La
vente de thé dans cette échoppe du centre de Shanghai à quelques minutes du
Bund et de Pu dong, va se dérouler en japonais par l’intermédiaire de notre
camarade et de cette jeune chinoise ! Notre vendeur nous donne sa carte qui
mentionne « Business Manager » !
Ici tout est grand, démesuré et beau. Les gratte-ciels luxueux voisinent avec des
immeubles vétustes et délabrés. Quel contraste !
La circulation en Chine
La circulation dans toutes les villes que nous allons visiter est dense. Certaines villes
(Pékin et Hangzhou) sont dotées de larges avenues, ce qui facilite le passage du flot
des voitures. A Shanghai les avenues sont plus étroites, ce qui explique les
bouchons. Les Shanghaiens conduisent vite et au Klaxon.
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Nous sommes impressionnés par le nombre de véhicules à deux roues (scooters,
mobylettes, vélos et cyclopousses). Sur les parkings de supermarchés, la densité
des véhicules deux roues est inimaginable.
Transport de marchandises
Le nombre de voitures à Pékin augmente de 5 000 par jour. Le premier
investissement des Pékinois est une voiture, alors que les Shanghaiens préfèrent
investir dans un logement. Nous notons une présence marquée de Volkswagen,
Nissan et Audi en tête, puis Citroën, Mercédès et Peugeot…..
La construction d’un « tradding bus » va commencer prochainement à Pékin. Il s’agit
d’un bus tunnel circulant au dessus des voitures, il devrait transporter 1 200
personnes à 60 km/h. Ses dimensions : 4 m de haut et 6 m de large.
Nous n’avons pris le métro qu’à Pékin. Il est moderne, facile à comprendre et dans
chaque station, il y des contrôles de sécurité. Il s’agit comme dans les aéroports, de
mettre son sac, sa veste ou tout autre paquet sur un tapis roulant afin qu’il soit
scanné et restitué à la sortie du tapis roulant. Cela nous procure un sentiment de
sécurité.
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La vie des affaires dans l’empire du milieu
1. Créer une activité en Chine
La Chine un marché de 1,3 Mds d’habitants dont 60 % sont des consommateurs
réels.
La classe moyenne, qui n’existait pas, se forme rapidement, elle est estimée à 100
million de personnes qui ont un revenu de 25 000 Yuans par an.
Sur le thème de l’investissement et de la création d’activité, nous allons rencontrer
des interlocuteurs différents :
•
Un cabinet français international d’avocats à Shanghai, installé au 26°
étage d’un immeuble de HUAIHUAI Road. Ils sont présents dans 19 pays
avec 24 bureaux et offrent à leur clientèle une plate-forme multiservice de
compétences en arbitrage, contentieux et conseil.
•
Un luxueux centre d’affaires multiservices situé au centre de Shanghai.
D Park est le premier parc à capitaux Franco-chinois voulu et approuvé par le
gouvernement de Shanghai Yangpu.
•
A Pékin, UBI France, le partenaire qui aide à franchir les frontières.
De ces différentes rencontres, il ressort qu’il est difficile de s’implanter tout seul en
Chine et que la Chine ne s’improvise pas. Il est important d’identifier les autorités
compétentes (le parti est très présent dans le monde des affaires), de les intégrer
dans le processus afin d’avancer dans le projet avec elles. C’est du lobbying de
longue haleine et cela prend du temps.
Dans ce processus, les différentes structures et les institutionnels que nous avons
rencontrés sont des aides précieuses. Ils accompagnent leurs « clients » dans les
formalités de constitution et création de sociétés de capitaux 100 % étrangers. Avec
l’appui d’équipes de professionnels multiculturels, ils les sensibilisent à la
compréhension de l’environnement.
Le business center offre à ses clients un espace privé à proximité du bureau, un
restaurant, un room service, un bar et un espace d’art avec des vernissages
trimestriels, ceci afin de favoriser les rencontres et de développer les contacts
business et le « guanxi » réseau de relations indispensable pour développer une
activité en Chine.
Pour développer une activité, et s’implanter, plusieurs solutions :
•
Avoir un bureau à Hong Kong, puis installer un bureau de représentation dans
une ville chinoise pour prospecter. Dès qu’un contrat de vente se concrétise, il
faut choisir une autre forme sociale pour pouvoir facturer. Cela peut-être :
•
Monter une Joint venture avec un partenaire chinois
•
Constituer une WFOE, société étrangère
•
Créer une société par actions
•
Monter une Holding
A noter qu’à la création, la structure doit être entièrement capitalisée, présenter un
business plan et le montant du capital doit être au moins égal au fond de roulement
sur un an. Pour créer une société de conseil il faut avoir au moins 100 K€.
Le gouvernement chinois essaye de promouvoir le développement des villes
moyennes pour désengorger les pôles principaux. Quatre villes : Xiamen, Tianjin
(Airbus), Chongqing, Dalian, ont été présentées aux entreprises françaises en 2010.
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L’année prochaine, quatre nouvelles villes vont être présentées pour favoriser
l’implantation d’entreprises françaises.
La présence française est forte, plutôt située pour l’instant autour de Shanghai.
Cela pour des raisons historiques et parce que cette ville est la capitale économique
et dynamique du pays. A Pékin, il y a plutôt des bureaux de représentation et de
liaisons qui représentent 25 % des implantations françaises en Chine. Il y a
actuellement 1000 entreprises françaises en Chine sur 2000 implantations.
Les motivations à l’implantation en Chine varient. Pour certains, il faut y être, c’est le
nouvel Eldorado, il faut y faire fortune ! Les implantations ne doivent pas être prises à
la légère. Il faut venir préparer, faire des voyages d’études, se renseigner sur les
secteurs d’activité, la législation.
En matière de gestion du temps, les USA et la Chine ne s’inscrivent pas dans le
même référentiel. Ici le marché bouge beaucoup, il faut prendre des décisions
rapidement, quitte à voyager à travers la Chine.
2. Recruter et gérer les Ressources Humaines en Chine
Comme partout, pour recruter en Chine, il est important de :
•
Connaître le cadre juridique et culturel
•
Connaître son environnement économique et sa concurrence (entreprises
privées et d’Etat)
•
Identifier rapidement si les personnes ont l’expérience des entreprises
étrangères (extrêmement important)
Le marché de l’emploi est en pleine croissance. C’est un marché dynamique avec
une main d’œuvre nombreuse et compétente. Cependant il y a pénurie de « talents »
d’où la montée en puissance des cabinets de recrutement qui doivent vérifier que le
candidat a bien :
•
Les compétences
•
La compréhension de la culture (essentiel)
•
Une personnalité en adéquation avec le profil de l’emploi et le besoin de
l’entreprise.
Il est important d’intégrer le manager direct dans le processus de recrutement.
Les salaires ont beaucoup augmenté. Il existe des différences de salaire importantes
pour un même emploi, d’une entreprise à une autre. Ces disparités devraient
rapidement diminuer car le personnel chinois veut avoir des salaires de plus en plus
élevés en raison de l’augmentation du coût de la vie (inflation 6 %). Les Chinois
connaissent de mieux en mieux leurs droits.
Les Shanghaiens ont une couverture sociale totale, ce qui n’est pas A le cas ailleurs.
A Shanghai, les DRH jouent là-dessus pour fidéliser le personnel et minimiser le turnover qui est souvent élevé.
La main d’œuvre de production est mobile, elle vient souvent des campagnes et peut
« s’évaporer » d’un jour à l’autre, en raison de fêtes, vacances… Une entreprise peut
ainsi perdre la moitié de son personnel au retour des vacances. Cela pose un réel
problème. Donc, les entreprises s’efforcent de trouver des solutions pour fidéliser le
personnel. Cela peut être, par exemple, fournir un logement décent.
Il y a peu de conventions collectives. Le syndicat est désormais obligatoire et soumis
au parti. Beaucoup de DRH ont peur de cette obligation récente. Le Directeur
Général Adjoint d’une entreprise, est souvent un membre du parti.
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Les congés sont négociés en fonction du poste, mais légalement il y a 2 semaines
de congés par an. A compter de cette année, la fête de la lune (mi-septembre) est
devenue un jour férié.
La durée du travail est en général de 40 h par semaine.
Les secteurs qui recrutent actuellement : finance, pharmacie, médical, luxe et la
R&D.
La retraite est à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes.
3 - S’implanter et s’intégrer en Chine
Pour s’intégrer en Chine, parler le chinois ne suffit pas. Il est souhaitable d’avoir vécu
en Asie (Taïwan par exemple), pendant plusieurs années. Ce qui est primordial ici
c’est de posséder la culture et le « how to do and to behave ».
3 1 - Visite de l’agence d’architecture et urbanisme Arte CHARPENTIER à
Shanghai.
Pierre CHAMBRON est le Directeur de la Conception de l’Agence à Shanghai.
L’Agence Internationale française créée en 1969 a aujourd’hui 20 ans d’expérience
et de travail sur l’ensemble de la Chine. Il y a dans le pays beaucoup de projets
d’urbanisme, car la population va vers les villes. Le travail de l’agence d’urbanisme
concerne aussi bien la construction de bâtiments neufs que la réhabilitation de
bâtiments anciens. Cabinet d’urbanisme, ils ne font que peu de logements.
Le cabinet compte 25 personnes dont 5 français et un Belge. Leur cabinet n’a pas
trop de turn-over, car ils savent motiver les gens sur l’intérêt des projets.
Pierre CHAMBRON a travaillé 2 ans chez Charpentier en France avant d’aller à
Taïwan, ce qui lui a beaucoup servi pour s’intégrer en Chine. Il parle le chinois, il s’en
sert beaucoup sur les chantiers, il maîtrise moins bien l’écrit que l’oral. Pour les écrits
c’est Wini (responsable chinoise du cabinet) qui s’en occupe et gère le volet
administratif. Pour travailler en Chine le biculturalisme est idéal : il est marié à une
chinoise.
Ils travaillent sur toute la Chine et gèrent des projets de toute nature et de tous types.
A Chongqing, il y a beaucoup de nouveaux quartiers avec création de villes
satellites.
Ils travaillent actuellement sur un projet d’une tour de bureau sur l’avenue du siècle à
Shanghai. Cela représente un travail considérable. Cette avenue est asymétrique, la
partie au nord est plus large et abrite une séquence de 9 jardins.
Les réalisations du cabinet, entre autres :
•
Place de la Mairie de Pu dong
•
Centre de recherche de l’Oréal. Ce projet est très écologique, récupération
des eaux, travail sur l’architecture, le paysage (jardins filtrants avec des
papyrus et des jonquilles) intérieur pour limiter les chaleurs humides.
•
La rue de Nankin
•
La Place de la Célébration axe piéton de l’exposition de Shanghai, peut
contenir 10 000 personnes. Elle intègre un jardin avec des miroirs d’eau et
des brumisateurs
•
La péninsule du pêcheur à Chongqing représente 6 millions de m2 de surface
architecturale. Dans une ville qui est très dense, il faut faire des tours dans
des espaces réduits et des propositions de programme avec une architecture
très verte.
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•
•
•
•
•
•
Centre culturel de Suzhou : deux agences en compétition.
Centre d’administration à Wuhan : projet à émission 0. Ils travaillent avec les
« Instituts » qui sont de grands bureaux d’études en Chine, sur le
développement durable et ils incitent à l’intégration du développement
durable dans les projets.
Musée d’ALAR : la majeure partie du bâtiment est située en sous sol, en
raison des différences de températures importantes dans la région.
Opéra de Shanghai dont la toiture a une superficie de 100 m x 100 m. Celle-ci
est en acier recouvert d’alu et abrite une immense salle de banquet.
Centre de la mode de Shanghai. Shanghai est la capitale du textile. Ce projet
d’urbanisme concerne la rénovation d’une ancienne usine de textile, dont les
bâtiments sont préservés par la ville. Taille du chantier pour la première
phase : 80 000 m2, pour la deuxième phase : 60 000m2.
Le port de DALIAN, ville jumelée avec LE HAVRE.
En chine, le « golden lead » est très complet, il intègre aussi la gestion des déchets
des chantiers. L’Agence Française de Développement est prête à aider sur le
développement de projets verts, avec le soutien d’une banque française.
Ici, la règlementation concernant l’ensoleillement est très rigide, elle date des années
1950 : au solstice d’hiver, le soleil doit recouvrir la totalité de la fenêtre pendant au
moins 2 h par jour.
En Chine tout se renégocie jusqu’au dernier moment. Il faut être très réactif en
permanence, avoir des images assez fortes au départ pour les défendre et avoir le
moins de changements possible.
Actuellement, ils travaillent sur un nouveau centre d’affaires à Pékin, cela concerne
une tour de 300 m.
Depuis trois ans les bâtiments doivent être isolés, doubles vitrages etc. Le cabinet
Veritas est très présent, plusieurs milliers de personnes y travaillent. 10.000
personnes nettoient quotidiennement les vitres à Shanghai.
En Chine, le processus décisionnel est très rapide, les décisions d’urbanisme sont
prises au niveau de la ville. Entre le moment où l’on gagne le concours et le
démarrage du projet, il peut se passer beaucoup de choses.
Tous les projets sont suivis avec la France par visioconférences. C’est un vrai travail
en équipe. Le « Maitre » regarde tout ce qui se fait, propositions etc. CHARPENTIER
a des équipes et des associés principaux ce qui laisse une grande flexibilité pour la
création.
Le cabinet a une très bonne réputation pour des bâtiments publics en Chine.
Charpentier est plus connu en France pour les immeubles de bureaux. Ils sont
également présents à Abu Dhabi.
3. 2 –Visite de VM matériaux à Xiamen : entreprise d’export de granit (plans de
travail, vasques et autres).
Nous arrivons à Xiamen de nuit. Xiamen est considérée comme une « petite ville »
car elle ne compte que 2,5 millions d’habitants. Ville maritime située en face de l’ile
de TAIWAN, elle bénéficie d’un climat tropical.
Sur la promenade du bord de mer nous remarquons une publicité pour le cognac
REMY COINTREAU, qui occupe tous les panneaux publicitaires. Nous apprendrons,
par la suite, à Pékin, chez UBIFRANCE que cette ville est l’une des quatre villes
sélectionnées pour inciter les Français à investir en Chine.
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Là aussi, des immeubles neufs ou récents, d’un certain standing, d’une trentaine
d’étages, cohabitent encore avec immeubles vétustes et de hauteurs plus modestes.
La ville est en pleine mutation.
Un bâtiment luxueux à l’architecture pure et élancée pointe vers le ciel.
Renseignements pris auprès de notre guide, il s’agit du bâtiment qui abrite les
services des douanes !
VM Matériaux est une entreprise d’export de plans de travail, vasques… en granit.
Elle a pour clients les grands noms de la grande distribution française de cuisines et
salles de bains.
Notre visite commence par une introduction du Directeur Général, une Chinoise,
d’une trentaine d’année, qui a fait HEC, parle un excellent Français, a travaillé en
France, puis vient de rejoindre VM Matériaux (qu’elle connaissait déjà auparavant),
pour promouvoir le développement des produits et de l’entreprise.
Elle est ensuite rejointe par Roland Fath (60 ans), le fondateur et le développeur de
VM Matériaux. Il a crée cette entreprise, il y a 16 ans. Il a réussi à imposer ses
exigences en termes de qualité, de choix des matériaux, etc. aux sous-traitants
chinois.
Son installation s’est faite dans un premier temps avec un bureau à Hong Kong, puis
il a créé sa structure. Il parle le chinois, est biculturel et marié à une Chinoise.
Dans le show room de l’entreprise, nous reconnaissons certains produits que nous
avons vus en France dans des catalogues de salles de bains et de cuisines.
3. 3 – La Success story d’un entrepreneur chinois.
Ancien boursier du gouvernement chinois l’intervenant a étudié à la fac d’Orsay. Il a
ensuite passé huit ans chez L’Oréal, puis chez SEB où il a occupé la fonction de
Directeur du Marketing. S’ennuyant au fin fond de la Bourgogne, et après l’échec
d’une joint venture de SEB en Chine, en 2003, il décide d’entreprendre à Shanghai.
Il devient alors Importateur d’une marque de café italienne. Il ne connaît rien à ce
métier, n’a pas vu certains segments de marchés et doit se procurer des
consommables.
Les Chinois ne boivent pas de café ! Les entreprises occidentales sont les
prescripteurs, ce sont les sociétés étrangères qui ont acheté des machines à café,
ainsi les Chinois commencent à boire du café au bureau parce que c’est gratuit.
Il démarre ensuite une activité de sandwichs pour les bureaux. Ce marché, qui se
développe fortement en GB et France, a du mal à démarrer en Chine ; simplement
car les Chinois ont l’habitude de manger chaud, du riz dans le sud, du blé dans le
nord, mais pas de pain.
Il fabrique alors des sandwichs franco-italiens, des bouchées pour les cocktails,
sucrées et salées, pour les sociétés occidentales. Il assure la livraison et le service
traiteur. PSA lui demande alors d’ouvrir une sandwicherie, puis de confectionner des
plats chauds pour ses salariés. Il développe cette activité, cela fonctionne bien
jusqu’à la période des vacances. Pendant cette période creuse, il faut faire tourner
le restaurant. Il propose alors aux Chinois des plats chinois et japonais typés, et
développe ainsi un restaurant mixte chinois-japonais en plus des sandwichs.
Pour l’importation des machines à café, il lui a fallu avoir des autorisations
administratives. Ici il y a 2 barrières, pour l’importation :
•
Droit de douane
•
Homologation autorisation préliminaire du gouvernement
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Pour la production de sandwichs, le contrôle sanitaire est effectué par un équivalent
de la Food and Drug Administration.
Dans son entreprise, pour suivre son activité, il a recourt à des tableaux de bord
sûrs. Il a rodé son système de façon artisanale, et aujourd’hui il est à mi chemin entre
l’industrie et l’artisanat.
Depuis sept ans c’est le parcours du combattant. Son activité tourne aujourd’hui,
mais rien n’est jamais gagné d’avance. Il réfléchit à la manière d’améliorer ce qu’il a.
Il envisage de créer des plates formes de distribution.
3. 5 – la « culture du Bio en Chine »
Pour l’instant, dans le domaine alimentaire, le Bio et la production bio sont
marginales en Chine. La certification bio n’existe pas vraiment et la masse
commerciale chinoise n’est pas encore prête.
La population y est plus sensible dans le domaine cosmétique, si le produit n’est pas
fabriqué en Chine. Le Bio de luxe est viable à travers un réseau de distribution et la
communication. SEPHORA s’y emploie.
4 Les NTIC en Chine
Nous avons tous été étonnés dès notre arrivée à Shanghai de constater que, dans la
moindre échoppe, boutique ou magasin, les nouvelles technologies étaient
présentes. Les jeunes et les moins jeunes pianotent sur leur ordinateur portable et
accèdent à Internet. En ce qui concerne les téléphones portables, ils sont présents
partout et là aussi tout le monde y a accès.
Il y aurait 766 millions d’abonnés à un téléphone mobile (plus d’un Chinois sur deux)
tout niveau social confondu.
Pour notre usage personnel, à l’Hôtel, nous avons pu accéder au réseau internet via
le réseau chinois. Peu d’hôtels offrent un accès gratuit, il faut en général acquitter
une redevance à l’heure, ou à la journée (24 heures).
Les ventes en ligne
La vente en ligne est encore peu développée mais est en croissance extraordinaire
(cf. le site TAOBAO).
En 2006, la vente en ligne était dominée par Eachnet.com, qui s’était lancé sur le
concept d’eBay.
De son coté TAOBAO est allé rechercher et fédérer tous les petits sites de énième
catégorie et a crée Etao (site e-commerce). TAOBAO a ainsi pris 65 % du ecommerce en Chine. Le principe est le suivant :
•
Pas de commission sur la transaction.
•
Libre négociation des interlocuteurs en ligne.
La plateforme est énorme et en forte demande (200 M de trafic).
Le succès de TAOBAO est tel que les enseignes comme UNIQLO, ADIDAS et bien
d’autres sont devenus des « clients ». TAO BAO leur propose de faire leur marketing,
leur communication, voire même pour certains, d’assurer leur Supply Chain
Management. TAOBAO est devenu incontournable : 85 % des gens qui veulent
acheter quelque chose vont sur le site.
TAOBAO travaille avec des partenaires qui doivent garantir la qualité de leurs
produits et ne pas proposer de contrefaçons.
Le paiement en ligne n’est pas encore très répandu en Chine, même si vingt
banques chinoises permettent de payer en ligne avec des paiements aussi sécurisés
qu’en Europe. Pour l’instant le principe est plutôt « cash and deliver ». La clientèle
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des achats en ligne est très diversifiée aujourd’hui. Le e-commerce doit pouvoir
toucher les gens qui ne peuvent pas acheter dans les grandes villes.
Les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux sont très développés en Chine, mais les Chinois ne sont
intéressés que par BAIDU qui est leur équivalent de Facebook.
Le développement de la téléphonie mobile et des GSM
Nous sommes reçus au centre de Recherche-Développement et de démonstration
d’ALCATEL LUCENT à Shanghai.
En Chine la société est majoritaire à 51 % dans une joint venture. Ils travaillent en
étroite collaboration avec le gouvernement chinois. 45 à 50 % des résultats du
groupe sont apportés par la Chine.
La marque est présente dans presque tous les pays de l’Asie Pacifique.
Ils travaillent en partenariats étroits avec leurs fournisseurs, leurs clients et les
universités pour améliorer sans cesse les technologies.
En Chine, 50 millions d’abonnements de mobiles sont vendus chaque mois.
Pour le développement des GSM, ALCATEL a un partenariat avec Volkswagen en
Chine.
5 - Investir en Chine
Les sociétés chinoises que nous rencontrons, notamment à Hangzhou, sont à la
recherche d’investisseurs étrangers.
Hangzhou, 16 millions d’habitants, située sur le delta du fleuve Yanktze, est
considérée comme une ville moyenne. Jumelée avec Nice (ma ville natale) elle est la
« Côte d’Azur de l’Asie ». Des Chinois aisés, mais également des asiatiques,
viennent y passer des week-ends et des vacances. Les mêmes enseignes de luxe,
de la mode et de la joaillerie sont présentes : Cartier, Chanel, Vuitton etc…
A détour d’une rue, nous pénétrons dans le temple du luxe automobile. Nous notons,
dans un périmètre assez restreint, la présence de concessionnaires Rolls Royce,
Bentley, Aston Martin, Porsche, Ferrari, Mercédès, Volkswagen, et bien d’autres…...
HANGZHOU n’a pas encore d’aéroport international ouvert sur l’occident, mais
située à 170 km de Shanghai et à une heure de l’aéroport de Pu dong, elle
commence à accueillir des vacanciers occidentaux. Les visites que nous allons faire
se situent à l’ouest de Hangzhou dans le périmètre du Xixi National Wetland Park.
Situé à 6 km du centre ville.
1. 1 - Nous visitons tout d’abord, l’« incubateur »du cinéma. Ce « business
Park» met à la disposition des entreprises clientes des pavillons situés dans un
immense parc aquatique à la végétation luxuriante. De nombreux films sont produits
ici. Tout a été conçu pour que les bâtiments s’intègrent et soient en harmonie avec la
nature et le paysage. Nos interlocuteurs font la promotion du site. De nombreux
festivals et des manifestations ont lieu tout au long de l’année.
Afin de nous permettre d’apprécier plus pleinement l’environnement du business
center, il nous est proposé de visiter le parc de loisirs situé à proximité et de faire une
promenade en bateau sur le marais.
1. 2 – Le lendemain, nous avons rendez-vous avec une société de promotion
immobilière située dans une autre partie du Xixi National Wetland Park (60 Km2).
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Nous sommes reçus par le Promoteur. Celui-ci nous présente la maquette du projet
de développement touristique de Xixi. Le projet intègre :
•
Des bâtiments d’habitation
•
La construction de différents hôtels
•
Un complexe hôtelier 6* financé par un groupe hôtelier de Singapour
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Un palais des congrès
1. 3 - Il nous est proposé de visiter le BANYAN TREE complexe hôtelier 6*, qui
a ouvert ses portes en janvier 2010. Nous arrivons dans un site paisible, enchanteur
parsemé de pavillons, isolés les uns des autres, dans la nature, et reliés par des
allées ombragées et des ponts à l’architecture à la fois simple et recherchée.
Nous sommes reçus par le Directeur qui nous explique qu’en raison de la fête de la
lune (qui est désormais un jour férié), les 72 chambres du complexe sont occupées.
Il nous propose donc de visiter la suite présidentielle d’une superficie de 380 M2.
Cette suite comprend : salon, salle à manger, bureau, cuisine, 3 chambres, 3 salles
de bains et leurs dressings. L’agencement des pièces et la décoration sont simples
et de bon goût. Sur la terrasse, il y a un jacuzzi privatif. Prix de la nuit : 40 000
Yuans, soit environ 4800 €…
Nous visitons ensuite les spa, piscine, hammam, sauna et les 10 salles de massages
où il est possible de se faire masser seul, en couple ou en famille.
Il nous est indiqué que nous pouvons décider d’investir dans une chambre (100 K€).
L’hôtel se charge de la louer lorsque nous ne l’occupons pas et nous rétrocède une
partie de la location. Nous ne sommes pas rentrés dans les détails de l’opération.
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Nous sommes tous émerveillés, et rêvons de venir y séjourner. Un seul problème, il
y a 12 h de vol pour y arriver. Pas vraiment réaliste pour un weekend !
6 Le développement du quartier de HUAIHUAI et du luxe à Shanghai
Monsieur Nathan Zhou, le chef du développement du quartier de HUAIHUAI
(Champs Elysées de Shanghai) nous reçoit dans ses bureaux situés au 26ème étage
d’un immeuble que nous connaissons déjà car c’est celui du cabinet d’avocats que
nous avons rencontré, à notre arrivée.
La Salle du conseil est luxueuse, les bureaux sont d’inspiration coloniale en acajou
ou bois tropical. Notre hôte nous précise qu’ils ont confié toute la décoration et
l’aménagement des bureaux à une décoratrice française de 40 ans. Tous les
employés sont satisfaits de cette décoration française. Il souligne que des Ingénieurs
Français ont travaillé à la décoration de l’exposition de Shanghai.
Nous avons l’impression qu’ici, à Shanghai, il y a un lien privilégié avec la France, qui
est appréciée.
Après les souhaits de bienvenue en Chine et Shanghai, nous assistons à la
projection d’un film sur l’historique et l’évolution du quartier de HUAIHUAI et
notamment HUAIHUAI Road, où sont situées toutes les enseignes du luxe :
VUITTON, CHANEL, CARTIER, VAN CLEEF et bien d’autres…
Au 19ème siècle peu d’échanges entre l’Orient et l’Occident. Entre 1853 et 1870, la
Mairie de Paris amène beaucoup de culture occidentale dans le domaine immobilier.
L’avenue de HUAIHUAI est synonyme de Champs Elysées pour la Chine. Les
10.000 platanes qui y sont plantés sont venus de France
Dans les années 20 et 30, la mode qui sort à Paris est diffusée à Shanghai.
Au début de l’année 2010, notre hôte a visité les Champs Elysées afin d’établir un
échange entre les commerçants de Paris et de Shanghai. Sur ces deux avenues
commerciales cohabitent des sociétés chinoises et françaises.
Le Projet du futur quartier de HUAIHUAI s’étend sur 52 ha. Deux grandes tours vont
être achevées au 1er octobre. Ce quartier est un endroit touristique de la vie
occidentale. Il y a un lac artificiel au centre. Les immeubles de bureau de grande
hauteur (entre 30 et 50 étages) vont cohabiter avec les commerces de luxe et les
animations développées dans le quartier.
Ce Projet s’étend sur une longue durée (15 ans). Aujourd’hui à huit ans, la moitié du
projet est finie. Pour les 130 000 m2 prévus, ce sera fini dans 5 ans. Dans le quartier
il y avait 50 usines qui sont aujourd’hui remplacées par des bâtiments de bureaux :
(18 Yuans par m2 par jour en location).
Le terrain appartient à l’Etat. Un achat est fait pour cinquante ans, en ce qui
concerne les immeubles de bureau. Pour une habitation, l’achat est fait pour
soixante-dix ans. 75 % des shanghaiens ont leur habitation en propriété. HUAIHUAI
est un quartier très central, les locations dans les autres quartiers ne sont pas aux
mêmes prix.
7 - Promouvoir le développement des relations Franco- chinoises
Notre dernière visite professionnelle est pour l’IFCM à Pékin qui a été créé en 1991
par la FNEGE et l’UIBE, en partenariat avec l’IAE Paris (Université de ParisSorbonne).
Il a pour vocation de former des Managers de haut niveau en matière
d’Administration et Gestion financière.
Il propose, comme à Paris, deux formules de MBA à temps complet ou à temps
partiel.
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Ce cursus intensif permet aux étudiants d’acquérir le professionnalisme nécessaire
dans le monde des affaires et leur apporte une réelle compétence en langue
étrangère.
Les cours sont dispensés pour partie à Pékin et pour partie à l’Université de ParisSorbonne. Les étudiants font un voyage d’études en France inclus dans leur cursus,
le dernier s’est déroulé en Aquitaine.
Le Corps professoral est constitué d’enseignants et de professionnels de haut niveau
international. Ainsi les étudiants ont l’opportunité de connaître la culture française, de
s’intégrer au réseau international Alumni et dans le monde des affaires.
Les points forts du cursus :
•
Efficacité et excellence permettent d’obtenir en 18 mois un diplôme
d’université.
•
Bénéfice des ressources internationales avec le soutien du gouvernement
sino-français.
•
Avoir une marque réputée, un label de qualité : L’Université de La Sorbonne.
•
Obtenir un double diplôme : le certificat UIBE et le MBA de l’Université de
Paris I Sorbonne
Vivre deux semaines dans l’Empire du Milieu
Notre vie en Chine ne s’est pas limitée à des rencontres professionnelles, nous
avons également visité des sites et pu circuler seuls à Shanghai et Pékin.
Pendant deux semaines, le planning type d’une journée (samedi et dimanche
compris) était le suivant : départ de l’hôtel entre 8 h et 9 h, visites d’entreprises et /ou
culturelles et retour vers 22 h 30.
Nous avons eu l’extrême bonheur d’avoir un temps magnifique, hormis deux demijournées de pluie à Suzhou et Hangzhou.
J’ai personnellement eu un réel coup de cœur pour Pékin qui est vraiment une
ville « Impériale »
La nourriture.
Pour commencer la journée, un « Chinese /continental breakfast » : petit déjeuner
buffet offrant à volonté différents types de plats : riz, nouilles, plats en sauce,
légumes divers, œufs, bacon, saucisses, steam bread (pain blanc cuit à la vapeur)
fruits préparés souvent de la pastèque et quelquefois viennoiseries ou petits
gâteaux.
Comment se déroulent les repas ? Notre groupe comptait 32 personnes sur la
première partie du voyage. Sur l’option Pékin nous n’étions plus que 16.
Nous avons correctement mangé dans l’ensemble des villes, et particulièrement bien
mangé à Pékin. Mais la cuisine pékinoise n’est-elle pas reconnue comme la
meilleure au monde, devant la cuisine française ?
Dans chaque restaurant, nous sommes installés à 8 ou 10 autour de tables rondes
ayant un plateau tournant central. Nous avions devant nous une assiette de la taille
d’une petite assiette à dessert, un verre, une tasse pour le thé, un bol pour le riz et
des baguettes. Vient tout d’abord le plat de riz, puis les différents plats (en général
un plat par convive) qui sont disposés sur le plateau tournant. Suivant les régions,
nous avons plus ou moins de viande (poulet, porc, bœuf), ou du poisson/crustacés (à
Xiamen). Chacun se sert de riz et des différents mets et légumes cuits (céleri,
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blettes, citrouilles, aubergines, courgettes, salades, châtaignes d’eau etc.), puis se
ressert en fonction de ses goûts et de sa faim etc. A la fin du repas est amenée la
soupe, qui est très liquide et d’un goût agréable, puis le dessert qui est
inévitablement constitué de tranches de pastèques.
A Pékin, nous avons expérimenté un restaurant mongol où il nous a été servi une
portion de galette de blé, et une brochette de viande d’agneau grillé en plus des
autres mets.
Pour les boissons, c’est thé à volonté, et un verre de boisson gratuite : bière, Coca
Cola, Seven-up ou eau cachetée. Si l’on souhaite un verre de boisson
supplémentaire, il faut l’acheter. Les prix varient de façon considérable d’un
restaurant à l’autre.
Ce que nous avons visité, les visites qui nous ont le plus marquées
La vieille ville de Shanghai, en grande partie piétonne avec ses boutiques colorées.
Dans ce périmètre de maisons traditionnelles et plutôt anciennes, est installé de
façon assez insolite un grand magasin Marks et Spencer ouvert en sept 2008 !
Dans cette vieille ville nous allons acheter un collier de perles, dans une boutique
recommandée par notre guide. Nous marchandons ferme avec une jeune vendeuse
très comédienne et obtenons le collier à 40 % du prix annoncé au départ. Le soir
même, nous allons voir un collier identique dans le magasin d’état situé sur le Bund à
moitié prix !
Nous y visitons la maison du Mandarin Yu. Dès l’entrée, nous pénétrons dans un
ensemble de bâtiments à l’architecture recherchée, un havre de paix, où tout est
pensé pour le bien-être et la méditation. Ce jardin est le premier que nous visitons. Il
est de taille modeste par rapport à ceux que nous allons visiter plus tard. Nous le
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trouvons recherché avec son petit ruisseau et ses poissons rouges, les petits ponts,
les allées. …
Les jardins les plus remarquables que nous avons visités sont ceux de la ville de
Suzhou. Nous n’allons en visiter que deux :
•
Celui du maître des filets de taille relativement modeste. J’ai retenu que
maître des lieux avait pour habitude de fumer sa pipe d’opium dans le salon
avec un ami, tout en écoutant la pluie tomber sur les feuilles de lotus !
•
Celui de l’humble administrateur, beaucoup plus vaste. Les galeries
permettent de circuler d’un pavillon à l’autre, quel que soit le temps, dans un
magnifique parc à la végétation riche et luxuriante, où les pièces d’eau
permettent aux lotus de s’épanouir.
Nous avons visité ces jardins le jour de la fête de la lune (jour férié à partir de 2010),
au milieu d’une multitude de Chinois de tous âges et de toutes conditions. Etonnant !
A Pékin, la promenade de la voie des esprits nous enchante. Située dans un
magnifique parc arboré et bordée de statues de douze paires d’animaux fantastiques
et de douze notables, cette voie passe devant une tortue géante à tête de dragon et
conduit aux tombeaux des Ming. Cette voie était empruntée par les Empereurs, à
partir de la tortue à la tête de dragon, lorsqu’ils étaient conduits à leur dernière
demeure.
Le site des tombeaux des Ming est impressionnant par sa taille (40 km2). Il est
possible de voir, dans les différents pavillons, quelques objets rares : coiffures de
l’Empereur et de l’Impératrice, des objets usuels en or, des bijoux en jade, ainsi que
la statue monumentale d’un des empereurs dont j’ai oublié le nom.
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Nous sommes impressionnés par la visite de la cité interdite et de ses multiples
pavillons. La visite ne se fait qu’à l’extérieur des pavillons, mais il est possible
cependant
de
voir
les intérieurs
(souvent
sombres)
derrière
les
barrières.
Un des multiples palais de la Cité Interdite
Le temple de la paix Céleste est une merveille d’architecture, avec ses pavillons en
rotonde et ses places rondes. Les cérémonies qui y étaient célébrées par l’Empereur
répondaient à un rituel extrêmement précis.
Nous avons vu la muraille de Chine à Juyongguan, site moins couru que
Badaling et moins spectaculaire. A cet endroit la muraille est bien conservée et
restaurée. Nous avons entrepris son ascension du coté le moins fréquenté (dit le plus
facile). Les hauteurs de marches sont très inégales, car lors de la construction elles
ont été déterminées en fonction de la pente du terrain (m’explique Elisabeth, notre
organisatrice qui est aussi Ingénieur des Mines). La montée est très pentue et
difficile, mais la descente très raide est particulièrement impressionnante.
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Nous étions trois à avoir choisi la face facile, et pouvions aller à notre rythme sans
gêner qui que ce soit, devant ou derrière. Nos camarades plus courageux, ont
beaucoup souffert lors de la descente, de l’autre coté, en raison des autres touristes
qui « pilaient net » pour s’extasier sur le paysage.
La visite du Palais d’Eté est également une aventure inoubliable par sa beauté, et
la communion avec la nature, même s’il est très fréquenté par les touristes. Ce site
voulu par l’impératrice Xi xi comme un lieu de villégiature, situé dans un vaste parc
au bord d’un grand lac, le lac Kunming, recèle différents pavillons et une galerie (la
plus longue du monde) qui permet de circuler dans le parc, par tous les temps.
Visite de Zhouzhouang (Venise orientale) : ville très ancienne qui a
miraculeusement échappé à la destruction lors de l’invasion japonaise, car elle n’était
desservie par aucune route. Aujourd’hui parfaitement restaurée, elle donne une idée
précise de ce qu’étaient les villes chinoises ancestrales. Les rues sont remplies de
boutiques en tout genre, proposant des objets assez similaires. Nous y sommes
arrivés à la tombée de la nuit, lorsque toutes les lanternes rouges étaient allumées.
Cela nous a certainement permis d’apprécier encore plus la magie des lieux. A noter
que dans cette ville, les toilettes publiques sont encore collectives !
Les lieux de culte
Les lieux de célébration et de prières sont nombreux.
Dans le temple du Bouddha de Jade nous avons admiré au premier étage, une
gracieuse statue de Bouddha, de 1,92 m, sculptée dans un seul bloc en jade blanc.
A proximité du lac de l’Ouest à HANGZHOU, nous visitons le temple de Lingyin qui
est semble-t-il le temple le plus visité par les pèlerins. Ce temple situé dans un
immense jardin botanique compte sept maisons de Bouddha.
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A Pékin, nous visitons le temple des Lamas. Il est composé de cinq salles,
chacune plus vaste et plus impressionnante que la précédente. Le dernier pavillon
renferme une statue de Bouddha de 26 m sculptée dans un seul bloc de bois de
santal. Impressionnante ! Il est difficile de voir le visage de Bouddha sans se tordre le
cou.
La pagode des six harmonies à Hangzhou est impressionnante. Haute de sept
étages, elle a autrefois servi de phare.
Visite du musée de la soie à Shanghai et à Suzhou et d’une manufacture de
cloisonné
Dans les musées de la soie, il nous est expliqué le principe de l’élevage des vers à
soie et de l’extraction de la soie du cocon. Le traitement se fait encore de façon
artisanale par une main d’œuvre experte. Nous avons pu ainsi voir la confection des
différentes couches de soie et leur séchage pour la confection des couettes. Les
couettes en soie ont remplacé les couettes en duvet, depuis l’épidémie de la grippe
aviaire.
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Le tri des cocons en fonction de la qualité
Nous visitons ensuite les boutiques remplies d’articles plus ravissants les uns que les
autres. La qualité est belle, les prix ne peuvent être discutés, car nous sommes dans
un magasin d’Etat. A mon observation « too expensive », une charmante vendeuse
m’a répondu : « No discount Madam ».
La confection des objets en « cloisonné » est aussi encore artisanale. Toutes sortes
d’objets (vases, assiettes décoratives, bracelets, manches de baguettes etc..)
peuvent être décorés suivant cette technique. Sur le support en cuivre, des fils de
cuivres sont collés suivant le dessin choisi. Ensuite, il y a application d’une couche
d’émail coloré, puis cuisson avant l’application successive d’autres couleurs, ainsi de
suite. Enfin, il y a une séquence de polissage et l’article est prêt à être
commercialisé.
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Une collection de vases en cloisonné
Les spectacles
A Shanghai, nous assistons à un spectacle d’acrobates et de danse, pour touristes
occidentaux. Tous ces jeunes artistes sont étonnants, souples. Ils évoluent, avec une
gestuelle extrêmement précise et délicate dans un décor en harmonie avec les
couleurs des costumes. Un vrai plaisir pour les yeux !
Le thé
A HANGZHOU, nous visitons les plantations de thé vert (Lonjing tea) les plus
réputées de Chine. Les plantations sont faites en terrasses étroites. La récolte des
plus jeunes pousses de thé est effectuée, au petit matin, par les femmes. Ensuite les
hommes sèchent le thé à la main, dans d’immenses bols en fonte chauffés à
température constante. Le thé une fois séché est ensuite conditionné pour être
commercialisé.
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Nous allons avoir une dégustation de thé, assortie d’une initiation aux différentes
catégories de thés. Puis une négociation intéressante entre un de nos camarades
rompu à ce genre d’exercice et la vendeuse. Celle-ci employée d’Etat ne pouvait pas
consentir de rabais. Il est un peu difficile de retracer la négociation, mais le résultat
est qu’aucun des négociateurs n’a perdu la face et a finalement obtenu ce qu’il
cherchait, « Win Win »…
Les dégustations dans les maisons de thé, sont différentes suivant le niveau de la
boutique. Nous avons beaucoup apprécié John et moi, celle de la boutique Ten Fu’s
Tea dans Dazhalan jie (Pékin).
La jeune vendeuse très gracieuse, parlant un anglais impeccable, nous a charmés
par les gestes délicats qu’elle avait pour préparer cette boisson « magique ». Elle
nous a fait déguster, entre chaque thé, de délicieux petits gâteaux au thé vert, de
petits morceaux de gâteaux de la lune, et bien d’autres choses. Un instant
inoubliable !
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La rue Quianmen à partir de la place Tiananmen
Séance de foot massage collectif et massage individuel
Dans une école de réflexologie plantaire installée dans un centre de médecine
chinoise du centre de Pékin, nous avons expérimenté le « foot massage » très
répandu. C’est une expérience intéressante, pas toujours très agréable lorsque le
praticien sollicite la chaîne des points sensibles. Pratiqué par des élèves de l’école
de 3ème année, ce massage nous a fait le plus grand bien.
J’ai donc décidé d’expérimenter le massage chinois, le soir suivant, dans la chambre
de l’hôtel. Là aussi, la séance n’est pas toujours aussi agréable que l’on pourrait
l’espérer, et les manipulations diverses arrachent des grimaces et des cris. Mais
ensuite, au bout d’une heure trente de manipulations, quel plaisir de s’endormir
jusqu’au lendemain comme un bébé !
L’exposition universelle
Le pavillon qui a recueilli le plus de suffrages dans notre groupe est le pavillon
britannique. Sorte de gros cocon, hérissé de javelots en plexiglas. Chaque pointe du
javelot se transforme à l’intérieur du cocon en une alvéole remplies de différentes
graines.
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Le Pavillon britannique de l’exposition universelle
Peu d’entre nous ont réussi à visiter le pavillon de Chine, en raison des queues
interminables. Seuls ceux qui sont restés tard à l’exposition on pu le faire. Les
pavillons des provinces chinoises étaient plus accessibles.
Il est facile de se déplacer entre les différents espaces de l’exposition grâce à des
minibus électriques. Ces véhicules sont silencieux, il faut être vigilant car on ne les
entend pas arriver.
En conclusion
Nous avons vu une petite partie de la Chine, des villes en plein développement
situées plutôt sur le littoral. Mais il est clair que ce pays est en pleine mutation et
transformation. Ce pays a une histoire et des racines solides, et c’est cela qui va
l’aider à réussir sa transformation.
La reprise de l’économie occidentale ne saurait se faire sans la Chine. Ce pays a
d’énormes besoins, il va être un moteur qui va tirer vers le haut nos économies dans
un premier temps et ce pour quelques années. Pour l’entrepreneur que nous avons
rencontré à XIAMEN, la Chine devrait cesser d’être compétitive dans 5 ans, et il a
probablement raison.
N’oublions pas que 260 millions (20 % de la population) de chinois ont un revenu
supérieur à 1 million de dollars.
Pour toucher 70 % de la classe moyenne chinoise, en 2005, il faut être présent dans
25/30 villes. En 2020 il faudra être présent dans 400 villes. Les enjeux en terme
économiques sont forts. La grosse difficulté, c’est l’ouverture rapide de nouveaux
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magasins, sites etc. Il faut avoir la capacité à se déployer rapidement. H & M prévoir
d’ouvrir un magasin par jour, nous sommes donc tout près des 400 villes. Il y a des
villes très riches, où le pouvoir d’achat est fort et où il faut ouvrir très vite.
La politique de l’enfant unique est révolue pour les couples dont les partenaires sont
tous deux enfants uniques. Ils peuvent désormais avoir deux enfants. Cela devrait
accroitre les besoins en biens de consommation.
La communication avec les Chinois n’est pas toujours facile. Bon nombre d’entre eux
ne connaissent pas les langues occidentales. L’Anglais est la langue la plus
répandue, car c’est la première langue apprise en classe. Je dois dire que mon
bilinguisme m’a bien servi. Car sans cela, pas d’échanges possibles.
J’envisage d’apprendre le Mandarin, afin de pouvoir plus facilement échanger à mon
prochain voyage dans ce pays qui m’a conquise. Je m’y suis sentie à l’aise
probablement en raison du climat et de la végétation qui ne sont pas très différentes
des nôtres.
Marie-José ISNARD TAYLOR, Dirigeant MJT Performance
Membre du CA de la Chambre Syndicale des Centre Bilans de Compétences
Membre du cercle Intelligence Economique du MEDEF de l’Ouest Parisien
Adhérente au MEDEF Sud Yvelines
Adhérente à l’ANDRH
Diplômée de l’IAE Paris (CAAE) .
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