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E CONOMIE cap sur Technisud Connue pendant des décennies sous le nom de “Raymond Boutons”, l’entreprise créée en 1865 par Albert-Pierre Raymond a parcouru bien du chemin. Dirigée par la même famille depuis cinq générations, elle est devenue premier fournisseur européen et numéro deux mondial des solutions de fixations techniques. “Le bouton-pression pour l’automobile fut d’abord utilisé pour fixer l’habillage intérieur en bois des premières voitures. Des agrafes pour l’acier ont ensuite été développées, puis le plastique, et des systèmes de fixation pour les caisses en aluminium, matériaux composites et verre”, explique Bernard Houte, soulignant que le développement des produits d’A. Raymond repose directement sur celui de l’automobile, destination principale de ses produits. L’expansion de l’entreprise se poursuit en 1972 par la fondation d’une unité de fabrication en Espagne, d’une société commerciale en Italie en 81. L’année 1986, centenaire de l’invention du bouton-pression, le département plastique français est transféré dans une nouvelle unité de production à StEgrève. En Allemagne, la filiale est agrandie en 87 et une nouvelle usine de 14 000 m2 construite à Weil am Rhein. Aux Etats-Unis, l’usine de Schester Hills près de Detroit est inaugurée en 89, alors que les premiers centres logistiques à StEgrève et Weil am Rhein sont mis en service en 91 et une société commerciale implantée en Grande-Bretagne. Sont ensuite fondées des usines en Répu- JM Francillon Une expansion internationale A. R. Communication A. Raymond fabrique en France et en Allemagne ses premières pièces de fixation injectées en matière plastique. JM Francillon “C e côté dynastique est très séduisant. Tous les enfants Raymond portent d’ailleurs un prénom en A, même les filles” commente Bernard Houte, directeur général de A. Raymond France. Et de rappeler qu’au départ, Albert-Pierre Raymond, compagnon mécanicien, a inventé un emporte-pièce pour les gantiers grenoblois, puis fondé son entreprise en 1865. Il fabrique alors des pièces de fixation pour la ganterie, la maroquinerie et la chaussure. Il installe sa manufacture au 113 cours Berriat en 1875 et invente en 1886 le bouton-pression à river. Il a même la géniale intuition de le faire breveter en France, mais aussi en Grande-Bretagne, Allemagne, Autriche, Italie, et aux USA. Le succès est tel qu’il crée un réseau commercial mondial et fonde en 1898 une succursale à Lörrach en Allemagne, dans le pays de Bade. Confisquée lors des deux guerres mondiales, puis restituée, cette usine connaît un grand essor à partir des années 30 avec le développement de pièces en acier trempé destinées à l’industrie automobile. Car la société A. Raymond diversifie ses activités dès le début du XXème siècle. Après la création de la première agrafe en acier trempant pour la fixation de panneaux de portes de voitures en 1936, suit en 1940 une collection de pièces en aluminium pour l’industrie de la radio et l’électricité. En 1955, Le même métier avec des idées nouvelles Le groupe n’a de cesse d’anticiper l’évolution technologique par une très forte politique d’innovation. “Nous sortons 800 nouveaux produits par an, soit 4 par jour. Par exemple avec la gamme de raccords fixés sous la caisse des voitures pour transporter les fluides, on est passé de la fixation de tubes à la connectique” explique Bernard Houte. Une manière de poursuivre le même métier, mais avec des idées sans cesse renouvelées. “Le jour où nous cesserons d’inventer, nous cesserons d’exister”, martelait d’ailleurs Alain Raymond, père d’Antoine Raymond, cogérant du groupe avec Pascal Destremau depuis 1992. Ainsi, pour les prochains modèles très vitrés, tels les breaks 407 de Peugeot qui sortiront en 2004, l’entreprise, au travers de sa filiale A. Raybond à Saint-Louis dans le Haut-Rhin, a mis au point un procédé révolutionnaire de fixation par collage sur verre. La société mise aussi fortement sur ses collaborateurs, leur motivation et le travail en équipe pour poursuivre son essor. “Avec une farouche volonté d’indépendance, notre croissance uniquement organique est supérieure à celle de notre marché, par l’innovation et la réduction du panel de fournisseurs autos”, poursuit le dirigeant. Cap au sud Comment faire face à un tel développement de son activité, à partir de son siège du cours Berriat posant des problèmes quotidiens de flux et de stationnement ? “Nous aurions pu construire un centre logistique ailleurs comme dans la Marne, à l’épicentre des usines Renault et Peugeot. Mais nous sommes très attachés à nos racines grenobloises et au savoir-faire de nos équipes logistiques ici” reconnaît Bernard Houte qui a immédiatement saisi les opportunités proposées par le site de SCI à vendre dans la zone Technisud. “J’y ai vu un centre de développement et d’assemblage pour nous retirer au plan industriel du cours Berriat et un centre logistique secondaire pour décongestionner celui de St-Egrève. Puis d’ici 2005, nous y construirons un centre logistique d’environ 7 500 m2 et un atelier de pièces métalliques.” De fait, A. Raymond a pris également l’engagement de proposer 75 emplois au personnel de la société SCI cessant son activité. “Pour l’instant, sur 47 personnes rencontrées nous en avons intégré déjà 17 mais il n’y pas forcément adéquation entre nos offres et le personnel disponible.” Début 2004, le centre de développement du groupe déménagera à Technisud, puis au printemps les services administratifs. Tout le plastique restera à St-Egrève (380 personnes), et la logistique, partie à Technisud, fera place à la fabrication de pièces injectées de grande taille. Quant aux locaux historiques du cours Berriat, ils accueilleront le cœur informatique du groupe, la société Raynet. Mais également un musée, sur l’histoire de cette extraordinaire aventure industrielle et familiale, qui sera inauguré en 2005 pour son 140ème anniversaire. Annie Zylberberg JM Francillon A. Raymond blique Tchèque, en Chine, au Brésil, puis au Japon. “Chacune est conçue sur le même modèle : des commerciaux, un bureau d’études, une direction générale, le personnel provenant du pays, sauf en Chine où sont installés quelques expatriés” remarque Bernard Houte. L’expansion internationale s’appuie aussi sur des alliances stratégiques pour proposer un service global. Avec le groupe Kamax, la joint-venture Facil & cie GCV est formée en 99 pour couvrir 80% des besoins en fixation dans l’automobile. Un accord de coopération est signé en 2001 avec la société japonaise Piolax pour offrir un service mondial à Renault-Nissan. Les nouveaux locaux dans la zone Technisud. Le groupe A. Raymond aujourd’hui 400 salariés à Grenoble, 380 à St-Egrève, 2 700 personnes dans 15 filiales, avec 12 usines réparties dans 11 pays et sur 4 continents, CA prévisionnel France 2003 : environ 95 M€, sort 800 produits nouveaux par an, livre 5 milliards de pièces par an, est présent : en France avec 4 filiales, en Allemagne, Espagne, Italie, Grande-Bretagne, République Tchèque, Belgique, USA avec 2 filiales, Brésil, Japon, Chine, la production à l’étranger et les exportations représentent 80 % de ses activités, ses clients sont à 90% des constructeurs et équipementiers automobiles. Le groupe propose un service global au travers de : FACIL, joint-venture créée en 1999 avec le groupe Kamax, un des leaders mondiaux de la visserie boulonnerie pour l’automobile. Objectif : se positionner à l’international comme fournisseur global en réduisant la complexité et la variété de toutes les fixations, dans un premier temps pour la nouvelle Ford Mondéo. La réussite de ce projet (la fonction fixation a été réduite de 25%) permet à FACIL de se développer en Europe, aux USA et en Australie, un accord de coopération avec la société japonaise Piolax, n°2 en Asie des systèmes de fixation par clipage et premier fournisseur de Nissan. Un rapprochement entre concurrents pour offrir un service mondial à leurs clients tels Renault et Nissan avec développements en Asie, Europe et USA. Entrée de la manufacture de boutons au 113, cours Berriat en 1910. LES NOUVELLES DE GRENOBLE - DECEMBRE 2003 - PAGE 21