Engagement dans l`exil Une famille de Républicains espagnols

Transcription

Engagement dans l`exil Une famille de Républicains espagnols
Dossier de presse
Septembre 2010
_______________________________________________________________________________
Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque
et de la Libération de Paris - Musée Jean Moulin
Engagement dans l’exil
Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 - 26 juin 2011
La frontière du Boulou, hiver 1939.
Serge Castillo
Groupe de sculptures de terre cuite, détail. 2010.
© Michelle Deschamps Castillo.
Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque
et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin
23, allée de la 2ème DB – Jardin Atlantique - Paris 15eme
Tél. : 01 40 64 39 44 / Fax : 01 43 21 28 30
Commissariat
Accès : Jardin Atlantique
(au-dessus de la gare Montparnasse)
Ligne : 4, 6, 12 / Montparnasse-Bienvenüe
Bus : 28, 58, 91, 92, 94, 95, 96.
www.ml-leclerc-moulin.paris.fr
Ouverture de 10h à 18h,
tous les jours sauf le lundi et jours fériés
Contact Presse
Christine Levisse-Touzé
Directrice du Mémorial-Musée
Céline Poirier
01 40 64 39 44
[email protected]
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Cette application est téléchargeable gratuitement sur l’Apple Store.
Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
S o m m a ir e
Communiqué de presse
1
Contexte historique
2
Parcours thématique de l’exposition
4
Oeuvres choisies
8
Fiche technique de l’exposition
10
Visuels disponibles pour la presse
11
Activités culturelles et événements autour de l’exposition
13
Bibliographie
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Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque
et de la Libération de Paris - Musée Jean Moulin
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Informations pratiques
17
Partenaires
L’Europe de la Mémoire, FREEE Association
18
Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Communiqué de presse
Le Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée
Jean Moulin présente à partir du 23 octobre 2010 une exposition itinérante consacrée à la
Retirada. Une famille d’artistes retrace à travers des sculptures et des peintures le
parcours de ses parents et grands-parents durant le tragique exode des Républicains
espagnols appelé La Retirada.
Elle définit le mot « retraite » en espagnol, des réfugiés espagnols à la fin de la guerre
civile. Début 1939, plusieurs centaines de milliers de Républicains franchissent la frontière
pour fuir le régime franquiste après la chute de la Seconde République espagnole. Ils sont
rassemblés dans des camps d’internement de la France.
Francisco Castillo Guerrero, père et grand-père des artistes en fait partie. C’est autour de
son itinéraire d’homme engagé, de résistant et de déporté et de celui de sa femme,
Gloria, elle-même exilée, que les artistes proposent des œuvres d’une sensibilité
poignante. Tout au long d’un parcours chrono thématique, les thèmes de l’exil et de
l’engagement sont mis en scène. L’exposition montre comment la mémoire familiale s’est
transformée en actes créateurs.
D’une grande intensité, les œuvres exposées reviennent sur l’histoire du déchirement d’un
pays plongé dans la guerre civile et sur la quête d’une famille sur les traces de ses
racines. L’exposition dévoile un regard inédit, artistique, symbolique et émouvant sur une
page sombre et peu connue de l’histoire qui lie la France à l’Espagne.
En 2008, l’exposition a été présentée à l’espace Valmy d’Argelès-sur-mer et a inauguré le
Musée Mémorial de l’Exil situé à la Junquera (ou Jonquera, Catalogne) en Espagne.
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Contexte historique
La guerre est finie ?
Soixante-dix ans après la fin de la guerre civile espagnole, ces épisodes dramatiques
reposent entre les pages de livres d’histoire, compilés, classés, étudiés. Pourtant elle a
continué d’affecter la vie des individus, ceux que l’on voit avancer en longues files noires
sur les clichés d’époque.
L’exposition « Engagement dans l’exil, une famille de Républicains espagnols » parle d’une
famille de réfugiés, celle de Francisco Castillo Guerrero (1914-1997) et de Gloria Castillo
Abad (1921-2005) qui, comme tant d’autres, a vu son destin bousculé par l’Histoire. Les
membres de la famille Abad, séparés brutalement lors de la « Retirada », après de
nombreuses péripéties se trouvent dirigés vers les camps d’internement d’Argelès
(Pyrénées Orientales), de Bram (Aude), et vers le camp militaire de Magdebourg en
Allemagne. Ceux de la famille Castillo restés en Espagne souffrent de la répression, le père
est condamné à 14 ans de prison, le fils Manuel à 9 ans, Agustin disparaît en octobre
1944, lors des derniers combats dans les Pyrénées, au Val d’Aran.
En France, les réfugiés espagnols se trouvent pris dans la tourmente de la deuxième
Guerre Mondiale auxquels certains, combattants aguerris contre le fascisme, participent
activement. Francisco s’engage dans la Résistance avant d’être dénoncé et envoyé en
déportation à Neuengamme.
Événements tragiques et conditions de vie désastreuses marquent la vie des Républicains
espagnols de 1936 à 1945, ensuite commence une longue période d’expatriation.
Une vie d’exil
En 1945, la certitude d’un changement politique et d’un retour rapide au pays se heurte à
la réalité, reconnaissance progressive du régime franquiste vécue comme une seconde
défaite. Encore une fois, les Espagnols exilés se lancent dans la bataille, actions militantes
au sein de partis politiques, de syndicats, Francisco Castillo devient responsable du parti
communiste espagnol de la Loire. En 1969, grâce à une amnistie générale, l’exil prend fin,
la famille retourne en Espagne mais Francisco ne reverra pas son père et Miguel et Dolorès
Abad ne connaîtront pas la joie du retour.
Deux exilés engagés :
Francisco Castillo Guerrero (1914-1997)
et Gloria Abad Salvador (1921-2005)
Francisco Castillo Guerrero naît le 11 août 1914 à Escuzar, petit village de la province de
Grenade. Aîné d’une fratrie de onze, il apporte dès son plus jeune âge son soutien à la
famille en aidant son grand père maternel, berger. La situation de ses parents, travailleurs
agricoles commence à s’améliorer dans les années trente. […]
Il est amené à se rendre souvent à Grenade, la grande ville où il se fait des connaissances
qui l’aident à mûrir sa conscience politique, déjà imprégnée de la sensibilité socialiste de
sa famille.
Lorsque la guerre civile éclate en 1936, il se porte volontaire et se présente à Malaga,
Grenade étant déjà tombée aux mains des franquistes. L’état-major républicain local lui
confie rapidement la responsabilité d’un groupe de cavalerie armé avec lequel il organise
la défense d’Agron près de Grenade : posté sur les contreforts montagneux au Sud-Est de
la ville, lui et son groupe surveillent les points stratégiques et attaquent les détachements
franquistes.
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Ces coups de main lui valent les sarcasmes du général franquiste Queipo de Llano à la
radio. Un mois avant la chute de Malaga, il doit se replier avec des milliers de civils
victimes des bombardements.
Ayant acquis de l’expérience dans le maniement des explosifs, il est envoyé à Albacete
(base des brigades internationales, Sud-Est de Madrid) en 1937, puis à Guadalajara, près
de Madrid. En 1937, il est intégré à une des cinquante unités de guérilleros mises sur pied
et suit un entraînement intensif à l’issue duquel il organise des sabotages sur les voies
ferrées, les lignes haute-tension et les ponts en zone franquiste. Il renseigne aussi l’étatmajor sur les positions ennemies.
En mars 1939, il est avec d’autres républicains, enfermé au quartier militaire de
Guadalajara d’où il parvient à s’échapper. S’ensuit une retraite éprouvante et dangereuse
sur Valence, Cuenca, Barcelone. Il passe la frontière française à Puigcerda et demeure
trois semaines non loin dans une ferme près de Font Romeu. Il est transféré ensuite,
comme ses très nombreux compatriotes, au camp d’Argelès-sur-Mer. Conformément aux
termes du décret du 12 avril 1939, fixant les obligations des étrangers réfugiés pour les
hommes de 20 à 48 ans, il est assujetti à des prestations d’une durée égale à celle du
service imposé aux Français. Il est alors affecté à la 169e Compagnie de travailleurs
étrangers (CTE ou unités de prestataires militaires étrangers) à Génissiat dans l’Ain. Puis
après l’armistice, il travaille à l'usine chimique de Pechiney-Métallurgie qui fabriquait du
carbure de calcium, à Bellegarde (Haute-Savoie). Il a établi alors des contacts avec un
maquis AS (armée secrète) de l’Ain et participe à plusieurs opérations contre l’armée
allemande.
Repéré, il doit passer dans la clandestinité et rejoint un maquis FTP-MOI de Savoie sous
le pseudonyme de Manuel Romera. Formé à la guérilla, il apporte son expérience et son
aide aux maquisards de Savoie et Haute-Savoie.
Arrêté par la Gestapo à Chambéry le 14 avril 1944, à la suite à d’une dénonciation, il est
transféré à Paris, remis aux autorités allemandes puis interné au camp de Compiègne. Il
y reste une quinzaine de jours. Parti de Compiègne dans le convoi du 21 mai 1944, il
arrive le 24 au camp de concentration de Neuengamme (près de Hambourg). Ce convoi
de cent wagons où sont entassés plus de deux mille hommes comporte 17% d’étrangers
dont la moitié d’Espagnols. C’est un des quatre grands transports de déportation vers
Neuengamme. Moins de 40 % sont rentrés. Il a le numéro 32028.
Après avoir passé plusieurs mois à travailler dans une des usines d’armement du camp, il
est ensuite affecté à un poste moins éprouvant au Revier (l’infirmerie). Devant l’avancée
des Alliés, les SS évacuent le camp et jettent les déportés dans une dramatique marche de
la mort de sept jours jusqu’à Ravensbrück. Il est libéré le 30 mai 1945 et rapatrié par
Arras le 28 juin. Très affaibli, il effectue sa convalescence dans un centre de repos à
Chambéry. C’est là qu’il se lie d’amitié avec un infirmier, Abad Salvador, père de Gloria, sa
future femme.
Pour ses services rendus à la Résistance et ses blessures de guerre également, la médaille
de la Résistance, celle des Anciens combattants et de Combattants volontaires lui sont
remises.
La guerre civile a définitivement bouleversé le destin de Francisco et Gloria qui se sont
mariés en 1948. La naissance de leurs trois enfants, Gloria, Isabelle et Serge les
implantent en France, leur terre d’accueil.
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Parcours thématique de l’exposition
Extraits du Petit Journal
L’exposition s’organise autour de l’itinéraire de Francisco Castillo : homme engagé,
résistant et déporté, et celui de sa femme, elle-même exilée. Les artistes y présentent des
œuvres d’une sensibilité poignante. Tout au long d’un parcours chrono-thématique, les
thèmes de l’engagement et de l’exil sont exprimés artistiquement. La mémoire familiale
s’est transformée en actes créateurs.
Les œuvres exposées reviennent sur l’histoire douloureuse d’un pays plongé dans la
guerre civile en Espagne (1936-1939) et sur la quête d’une famille sur les traces de son
passé, de sa mémoire et de ses racines espagnoles. L’exposition dévoile un regard inédit,
artistique, symbolique et émouvant sur une page sombre d’une histoire qui lie la France à
l’Espagne.
Section I
ENGAGEMENTS
Son engagement républicain
« Pendant cette retraite j’ai compris pour toujours la cruauté et la férocité de cette minorité
capitaliste et de grands propriétaires qui pour conserver leur privilèges énormes, n’hésitent pas à
recourir à des meurtres collectifs. » F. Castillo.
Francisco Castillo, né dans une famille de travailleurs agricoles, est très tôt immergé dans
un milieu politisé : son père est un militant socialiste engagé. Tandis que la Seconde
république se constitue et que les inégalités socio-économiques sont pointées du doigt, il
se tourne vers le communisme.
Pendant la Guerre Civile, son engagement fondamentalement républicain se révèle
pleinement par son implication dans la lutte armée. Il se porte alors volontaire dans les
rangs de l’armée régulière pour combattre les troupes de Franco puis de Casado.
Après la Seconde guerre mondiale, Francisco reste exilé en France jusqu’à 1969 car
Franco est toujours au pouvoir en Espagne. Il décide alors de militer activement depuis la
France pour défendre les valeurs de la République : il organise des pétitions et collectes
pour les victimes du franquisme.
Au service des forces républicaines : la lutte armée
« La mission de ces unités consistait en des sabotages dans les zones occupées par l’ennemi : lignes
de communications, voies ferrées, ponts, piliers de haute tension, attaque surprise de convois
militaires (…) services d’information. » F. Castillo.
Quand la guerre civile éclate en juillet 1936, Francisco a vingt-deux ans. Alors que les
troupes franquistes avancent sur l’Andalousie, il s’engage dans un groupe armé de défense
de la république. Posté dans des contreforts montagneux au Sud-est de Grenade, ils
surveillent les points stratégiques et attaquent des détachements fascistes. La même
année, Francisco entre dans les forces républicaines. Pendant quelques mois il est nommé
chef de base d’un régiment.
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
L’année suivante en 1937, il intègre une unité de guerrilleros à Málaga. Leur mission :
organiser des sabotages en zone ennemie et informer l’état-major sur le secteur et sur les
plans militaires ennemis. Il participe également à l’offensive des forces républicaines
contre les franquistes traversant l’Ebre pour prendre Málaga.
« La route de Malaga à Almeria par laquelle l’évacuation s’est faite est parallèle et très proche de la
côte, en grande partie. Les bateaux de guerre franquistes bombardaient et mitraillaient sans cesse,
jour et nuit, à moins de deux mètres de la foule qui marchait en fuyant par la route. Les massacres
et les horreurs que j’ai vu, je n’ai jamais pu les effacer de ma mémoire. » F. Castillo.
La République : un engagement familial
Gloria Castillo Abad vit en Catalogne quand la guerre éclate : sa famille fuit les franquistes
et les combats tout proches. Partisans de la République, ils s’installent dans un
appartement réquisitionné par le parti et transformé en dispensaire. L’engagement de la
famille Abad, c’est son dévouement au service de la population pourchassée et blessée.
Ainsi Miguel Abad devient infirmier, et sa fille Gloria qui n’a alors que 15 ans s’investit en
travaillant dans les bureaux.
Dans la famille Castillo cet engagement républicain est une affaire de famille : trois des
enfants de la famille s’engagent au front pendant la guerre civile, et son père est arrêté et
emprisonné pour ses idées socialistes et républicaines.
L’engagement dans la résistance en France
Arrivé en France, Francisco est intégré en 1940 à une Compagnie de Travailleurs
Etrangers : il est emmené à Bellegarde en Haute-Savoie pour travailler dans une usine de
carbure. C’est à cette période que s’affirme sa volonté d’entrer en résistance, aux côtés
des Forces Françaises de l’Intérieur. En 1943, il prend contact avec la résistance du
département de l’Ain, puis rejoint le maquis savoyard des FTP-MOI après avoir fuit la
compagnie de travail. Fort de son expérience du maquis espagnol, il participe à des
sabotages de voies ferrées, de lignes haute-tension, de ponts, de chemins de fer et
d’usines. Il devient responsable de la propagande pour les trois départements de l’Isère,
la Savoie et la Haute-Savoie et participe à l’édition du journal communiste Mundo obrero.
Section II
EXILS
Le déchirement familial
Pour Francisco comme pour Gloria, la guerre civile est synonyme de déchirement familial.
La famille de Francisco quitte son village d’Escuzar pour une longue itinérance qui ne
s’achèvera qu’avec la fin de la guerre. La famille de Gloria déménage d’abord dans un
dispensaire du parti avant de passer ensemble la frontière.
Pour les Castillo, c’est en Espagne que la famille est séparée : dès le début de la guerre
Francisco ses deux frères Manuel et Agustín décident de partir au front. Francisco
passera la frontière française avec Agustín en 1939, tandis que son père et son plus
jeune frère Manuel (devenu agent de liaison pour un groupe de guerrilleros) sont
emprisonnés. Sa mère Manuella reste seule avec ses quatre plus jeunes frères et sœurs,
Matilde, José, Manuella et Eustaquia.
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Pour la famille Abad, c’est l’arrivée en France déchire sa famille en deux : D’un côté son
père et son frère José sont envoyés au camp de concentration de Bram. De l’autre, sa
mère séjourne au camp d’étranger d’Argelès-sur-Mer avant d’être employée comme
femme de charge dans un château de la Loire, puis dans une ferme à Montverdun. Enfin,
Gloria est aidée par des militants communistes français et fuit à Londes-les-Maures. Elle
parvient à rejoindre sa mère à Montverdun en trouvant un emploi à quelques kilomètres
de là.
Quitter l’Espagne
Quitter l’Espagne, c’est pour toute famille républicaine fuir le franquisme qui fusille les
militants en nombre. Pour Francisco, alors que son unité de guerrilleros combat les
putschistes (le 4e corps d’armée dirigé par Cipriano de Mera) dans la province de Madrid, il
se fait arrêter et emprisonner au quartier général de Guadalajara. Les prisonniers profitent
de la désertion du QG à l’approche des franquistes dans la région pour fuir. Francisco
décide de gagner la frontière française par la Catalogne. Un long exode commence. Il part
de Guadalajara et passe par plusieurs petits villages avant d’arriver à Madrid en train, puis
à Valence où il est accueilli quelques jours par des amis et où il retrouve deux
compagnons de guerre. Ils partent ensuite à Barcelone, et de là rejoignent les Pyrénées à
pieds.
L’arrivée en France
Francisco arrive en France en 1939 par les Pyrénées. Il est accueilli pendant 3 semaines
par une famille française à Font Romeu, avant d’être déclaré et présenté au camp
d’internement d’espagnols d’Argelès-sur-Mer. Il est ensuite envoyé dans la compagnie de
travail de Génissiat, et logé à Leysse. Il travaille dans une usine à Bellegarde en HauteSavoie.
Alors que sa famille se déchire, Gloria est prise en charge par des militants communistes
français. Grâce au parti qui aide les républicains espagnols exilés, elle est envoyée à
Londes-les-Maures et échappe au camp d’internement.
Le camp de Neuengamme
Le 14 avril 1944, Francisco est arrêté par la gestapo à Chambéry en Savoie. Il est
transféré à Paris puis au camp de Compiègne. Le 21 mai, Francisco alias Manuel Roméra
part dans un des quatre grands convois de déportation pour Neuengamme. Ces grands
transports vers les camps du Nord de l’Allemagne s’expliquent par le besoin de main
d’œuvre dans les usines : Francisco travaillera ainsi dans une usine d’armement. Le convoi
compte 100 wagons et plus de 2000 hommes, dont 17% d’étrangers et plus de la moitié
d’espagnols. Il arrive le 24 mai à Neuengamme après un arrêt à Weimar. Francisco
raconte la vie au camp : levé tous les jours à 5h, appel dans la cour, travail jusqu’à 19h à
l’usine.
En hiver 1945, alors qu’il est à l’infirmerie, l’avancée des troupes alliées contraint les
allemands à l’évacuation du camp. Une marche de la mort de sept jours commence. Il
sera libéré à Malchow et rapatrié en France avant d’être envoyé en maison de repos à
Chambéry où il rencontre le père de sa future femme Gloria.
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
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Section III
RACINES
La vie en France :
Franco-Espagnols, la première génération
Après guerre, Franco reste au pouvoir en Espagne, empêchant les émigrés politiques de
rentrer en Espagne.
Francisco Castillo reste donc en France mais n’aura de cesse de militer activement contre
la dictature franquiste et pour l’avènement d’une république dans son pays natal. Il
organise des pétitions et collectes pour les prisonniers du franquisme en Espagne.
En 1969, année d’assouplissement du régime, Francisco retourne en Espagne et retrouve
les siens.
En France, il s’est construit une nouvelle famille. Il rencontre Gloria Abad en 1948, et
ensemble auront trois enfants : Gloria Françoise (1948), Serge (51), et Isabelle (60). La
famille s’installe en 1958 à Saint-Chamond près de Saint-Etienne puis Alès (Gard).
Gloria, Serge et Isabelle Castillo-Abad grandissent au sein d’une communauté espagnole,
active, chaleureuse mais que traversent une histoire difficile et des espoirs déçus. Comme
pour beaucoup de survivants, le silence est un moyen d’épargner les enfants et de ne pas
raviver les plaies. Dans cette atmosphère, ils évoluent entre une identité mythique et un
enracinement de fait dans l’identité française, forgée à l’école de la République. À
l’adolescence, ils découvrent l’Espagne, le pays rêvé dont ils mesurent, malgré leur
attachement, le fossé qui les sépare, en particulier à cause de la langue qu’ils
comprennent et parlent, sans toutefois la maîtriser parfaitement.
Français d’origine espagnole, la deuxième génération
Que reste-t-il de l’histoire de la guerre civile et de l’exil chez les petits enfants de
Francisco et Gloria ? Un intérêt particulier pour l’Espagne qui s’est manifesté chez les
quatre aînés par leur désir d’aller y vivre et étudier pendant plusieurs mois et par ailleurs,
grâce à une transmission informelle, sous-jacente à leur éducation, la naissance d’une
conscience politique, le sens des valeurs de liberté, de tolérance et d’empathie envers les
opprimés.
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Oeuvres choisies
Extraits du Petit Journal
« Pour ma contribution à l’exposition,
j’ai d’adopté un point de vue distancé,
dû probablement à la trop forte
imprégnation émotionnelle de l’histoire
familiale. Avec des images colorées,
lisibles et synthétiques, j’ai souhaité
m’adresser
particulièrement
aux
jeunes visiteurs et dont certains vivent
la précarité et la difficulté du
déracinement. »
« Chemin d’exil » retrace l’itinéraire
de Francisco Castillo, mon père. Il est
ponctué de dates, la République, la
guerre, la Retirada, le retour en
Espagne. Les camps d’internement, la
Résistance et la déportation sont
évoqués par des peintures aux
tonalités sourdes, saturées de matière.
L’exil est un chemin âpre, fait de
renoncements
successifs
et
de
bouleversements douloureux. Malgré
l’adversité, les Républicains Espagnols
ont su garder une étonnante force de
vie que j’ai tenté de traduire avec mes
couleurs. »
Chemin d’exil 1939, La Retirada
Gloria Castillo Magar
Acrylique sur papier marouflé
2010
50 X 70 cm – 4 panneaux
© Famille Castillo.
Gloria Castillo Magar
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Oeuvres choisies
Extraits du Petit Journal
« À l’occasion de cette exposition,
nous avons imaginé de réaliser un
travail de sculpture à quatre mains
comme un symbole de l’échange et
de l’enrichissement intergénérationnel.
Dans l’argile, nous avons pétri notre
affection et notre attachement aux
parents et grands-parents. Ils sont
présents dans chacune des trente-neuf
figures qui composent l’installation.
Trente-neuf figures de terre cuite qui
symbolisent une date funeste signant
la fin des espoirs pour une partie du
peuple espagnol et le premier acte
d’une tragédie qui devait débuter
quelques mois plus tard.
Les baluchons, les valises, une
couverture, une toute petite maison
que l’on porte sur soi, un cœur
débordant de chagrin. La terre que l’on
quitte, la terre pour le dire. »
Passage de la frontière
Serge Castillo
Sculpture en terre cuite
© Michelle Deschamps Castillo.
Serge Castillo et son fils Pablo
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Fiche technique de l’exposition
Cette exposition itinérante a été réalisée par deux des enfants (Serge et Gloria) et six des
petits-enfants de Francisco Castillo et Gloria Abad, et présentée dans d’autres lieux de
mémoire tels qu’à Argelès-sur-Mer (2008), La Maternité d’Elne, le Musée Mémorial de l’Exil
à La Jonquera, en Espagne (2008) à l’occasion de la commémoration du 70ème anniversaire
de La Retirada.
Serge Castillo a réuni autour de lui une famille d’artistes, la sienne.
Son installation Exilio (7 sculptures en terre cuite) représente l’exode des enfants
Républicains espagnols. Avec son fils Pablo, il réalise une trentaine de figures, symbolisant
le passage à la frontière de milliers de Républicains fuyant le régime franquiste en 1939.
Gloria Castillo Magar, sa sœur, expose une vingtaine de peintures qui, par des variations
de rouge, jaune et violet – le sang, le soleil et le deuil, dit-elle, - symbolisent les couleurs
de la République espagnole.
Les petits-enfants, Ana et Pablo, Clément et Jérémie Magar, François et Raphaël ont à
travers leurs œuvres (sculptures, dessins, peintures, vidéo, musique) apporté la jeune et
joviale touche de la troisième génération.
Commissaires
La famille Castillo-Magar
Christine Levisse-Touzé
Directrice du Mémorial-Musée
Prêteurs
Association Europe de la Mémoire
Panneaux de l’exposition
Publication
Petit Journal
Edition Paris-Musées
Format : 16 x 24 cm, 24 pages.
30 illustrations
Prix : 3 €
Parution : octobre 2010
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Visuels disponibles pour la presse
1/
Francisco Castillo Guerrero (1914-1997)
Tirage sur papier argentique noir et blanc
Vers les années 1934
10 X 14 cm
© Famille Castillo.
2/
Gloria Castillo Abad (1921-2005)
Tirage sur papier argentique noir et blanc
Vers les années 1940
12 X 18 cm
© Famille Castillo.
3/
Exilio
Serge Castillo
Groupe de sculptures en terre cuite, détail.
2006
Hauteur : 90 cm
© Michelle Deschamps Castillo.
4/
La frontière du Boulou, hiver 1939.
Serge Castillo
Groupe de sculptures de terre cuite, détail.
2010
Hauteur : 50 / 60 cm
© Michelle Deschamps Castillo.
5/
Passage de la frontière
Pablo Castillo Deschamps
Sculpture de terre cuite
2010
© Michelle Deschamps Castillo.
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La transmission d’images ne constitue d'aucune façon une cession des droits d'exploitation.
L'éditeur du contenu est seul responsable de l'utilisation faite par lui desdits visuels, et de l'appréciation des nouvelles dispositions introduites par la loi du 1er août 2006
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Visuels disponibles pour la presse
6/
Chemin d’exil
Couleurs de drapeau
Gloria Castillo Magar
2010
79 X 65 cm
© Famille Castillo.
7/
Chemin d’exil 1939, La Retirada
Gloria Castillo Magar
Acrylique sur papier marouflé
2010
50 X 70 cm – 4 panneaux
© Famille Castillo.
8/
Recuerdo
Ana Castillo Deschamps
Huile sur médium et collage
2010
27 X 19 cm
© Famille Castillo.
9/
Lignes noires
François Maiorana Castillo
Encre sur papier marouflé
2010
50 X 70 cm
© Famille Castillo.
10 /
Soldat Francisco Castillo Guerrero
Jérémie Magar Castillo
Technique mixte
2010
84 X 119 cm
© Famille Castillo.
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Activités culturelles et évènements autour de l’exposition
Renseignements et réservations au 01 40 64 39 44
du lundi au vendredi de 10h à 17h
SCOLAIRES / ADULTES
Visites-conférences
Durée : 1h30
A la demande, du mardi au dimanche de 10h à 18h
Au-delà de 30 personnes, le groupe est dédoublé.
● Autour de l’exposition sur La Retirada
● Découverte des collections permanentes
Autour du général Leclerc et de Jean Moulin. Evocation audiovisuelle de la Libération de Paris grâce
au mur d’images de 14 écrans sur l’insurrection et la Libération de Paris (25 août).
● La vie quotidienne sous l’occupation
● Les jeunes dans la Résistance
Tarifs :
30 € (tarif réduit – scolaires) / 45 € (tarif réduit - étudiants)
68,50 € (tarif intermédiaire - seniors) / 91 € (plein tarif)
+ droit d’entrée dans l’exposition temporaire
Forfait d’entrées : 10 tickets pour les scolaires (+ de 14 ans)
Conférences
Un samedi par mois à 10h, conférences de Christine Levisse-Touzé, directrice du Mémorial-Musée,
historienne.
Durée : 2h. Entrée gratuite.
Le régiment des sapeurs-pompiers à Paris de 1940 à 1944.
Septembre : 11.
Les lieux de mémoire et mémoriaux à Berlin.
Octobre : 9.
La répression de la Résistance en France par les autorités d'occupation et le régime de Vichy.
(thème du Concours national de la Résistance et de la déportation - année scolaire 2010-2011)
Novembre : 13.
Leclerc, Sainteny, d’Argenlieu et le problème indochinois.
Décembre : 11.
Soirées-auteurs
Un jeudi par mois à 17h, conférence et présentation par un auteur d’un ouvrage récent avec
signature et débat, avec l’association MEMOIRE ET ESPOIRS DE LA RESISTANCE.
Durée : 1h30 - 2h. Entrée gratuite.
Vincent Giraudier, Les Bastilles de Vichy, Tallandier, 2009.
Septembre : 9.
Colloque avec l’association Mémoire et Espoirs de la Résistance, La résistance familiale.
Octobre : 4.
Jean-Louis Panicacci, L'occupation italienne dans le Sud-Est de la France, juin 1940 - septembre 1943,
Presses universitaires de Rennes, 2010.
Octobre : 7.
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Jean-François Muracciole et François Broche, Dictionnaire de la France libre, collection Bouquins,
Robert Laffont, 2010.
Novembre : 18.
Julien Blanc
Au commencement de la Résistance. Du côté du musée de l'Homme (1940-1941) Ed. du Seuil, 2010.
Décembre : 9.
Parcours
Découverte du quartier du Mémorial-Musée
Parcours « Histoire et Mémoire » avec un conférencier, à partir de plaques commémoratives autour
de la gare Montparnasse et du Mémorial-Musée, poste de commandement du général Leclerc à son
arrivée à Paris, quartier d’artistes fréquenté par l’amateur d’art Jean Moulin.
Durée : 2h.
Tarif :
38 € (tarif réduit – scolaires) / 53 € (tarif réduit – étudiants, enseignants, documentalistes…)
83,50 € (tarif intermédiaire - seniors) / 106 € (plein tarif)
PUBLIC HANDICAPES
L’accès au Mémorial Musée est accessible aux fauteuils roulants par le jardin Atlantique.
(Téléphonez au préalable au 01 40 64 39 44)
Visites-conférences
Durée : 1h30
A la demande, du mardi au dimanche de 10h à 18h
● Autour de l’exposition sur La Retirada
● Découverte des collections permanentes
Approche tactile d’objets de la Seconde Guerre Mondiale
A partir de cartes en braille, le public peut suivre l’insurrection parisienne et les combats de la 2ème DB
et de la 4ème DIUS pour la Libération de Paris (25 août 1944).
● La vie quotidienne sous l’occupation
● Les jeunes dans la Résistance
Tarifs :
30 € (tarif réduit - handicapés)
Gratuité droit d’entrée dans l’exposition temporaire
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Bibliographie
Sur la Retirada, l’enfermement et l’exil
- Anne Boitel, Le camp de Rivesaltes, 1941-1942, Mare nostrum éditions, 2001.
- Pierre Cros, Saint-Cyprien de 1939 à 1945, le village, le camp, la guerre, éditions
Trabucaire, Canet en Roussillon, 2001.
- Geneviève Dreyfus-Armand, Emile Temime, Les camps sur la plage, un exil espagnol,
éditions Autrement, Paris, 1995.
- Geneviève Dreyfus-Armand, L’Exil des Républicains espagnols en France, Albin Michel,
Paris, 1999.
- Gabrielle Garcia, Isabelle Matas, La mémoire retrouvée des républicains espagnols,
Paroles d’exilés en Ille-et-Vilaine, éditions Ouest-France, Rennes, 2005.
- Jacques Issorel, Collioure 1939 : les derniers jours d’Antonio Machado, Mare nostrum
éditions, Perpignan, 2001.
- Emilia Labajos-Perez, L’exil des enfants de la guerre d’Espagne (1936-1939), la maison
aux géraniums, L’Harmattan, Paris, 2005.
- Denis Peschanski, La France des camps, l’internement 1938-1946, Gallimard, Paris,
2002.
- Grégory Tuban, Les séquestrés de Collioure. Un camp disciplinaire au Château royal en
1939, Mare nostrum éditions, Perpignan, 1993.
Sur l’apport des Républicains espagnols dans la résistance, la libération de la France
et leur déportation
- Amicale des anciens guérilleros, Guérilleros en terre de France. Les républicains espagnols
dans la résistance française, le temps des cerises éditions, Pantin, 2000.
- Carmen Domingo, Histoire politique des femmes espagnoles - De la IIème République à la fin
du franquisme, traduit par Denis Rodrigues, Ed. PU Rennes Collection Didact espagnol, 2008.
Sur la mémoire de la guerre d’Espagne et de l’exil espagnol en France
- Roger Bourderon, La guerre d’Espagne : Histoire, les lendemains, la mémoire, éditions
Tallandier, Paris, 2007, actes du colloque « Passé et actualité de la guerre d’Espagne,
organisé à l’initiative de l’ACER et de la Ville de Paris, auditorium de l’hôtel de ville de Paris,
17-18 novembre 2006.
- Bartolomé Bennassar, La guerre d’Espagne et ses lendemains, Perrin, Paris, 2004.
- Santiago Macias, Emilio Silva, Les fosses du franquisme, Calman-Levy, Paris, 2006.
- Jean Ortiz, Rouges. Maquis de France et d’Espagne. Les guérilleros, éditions Atlantica,
Biarritz, 2006.
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Mémorial – Musée Jean Moulin
Inaugurés à l’été 1994 pour la célébration du 50ème anniversaire de la Libération de
Paris, le Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris et le
Musée Jean Moulin, sont nés de la donation de la Fondation Maréchal Leclerc et du legs
d’Antoinette Sasse – amie de Jean Moulin – à la Ville de Paris. Le Mémorial-Musée met en
valeur l’action et la mémoire de trois Compagnons de la Libération, Philippe Leclerc de
Hauteclocque, le Français libre, chef de la 2ème Division blindée, le préfet Jean Moulin,
l’unificateur de la Résistance et la Ville de Paris. Le Mémorial Leclerc retrace l’action de
Philippe Leclerc de Hauteclocque et des hommes et des femmes qui l’ont suivi. Le Musée
Jean Moulin présente l’homme public, le haut fonctionnaire, l’unificateur de la Résistance
mais aussi l’homme privé, épris de modernisme, artiste et amateur d’art.
Parallèlement sont évoqués la France pendant la Seconde Guerre mondiale, la
Résistance de juin 1940 à la Libération en 1944, Paris allemand, Paris résistant, le
gouvernement de Vichy et les occupants. Dans un quartier chargé d’histoire, les deux
musées sont situés au-dessus de la gare Montparnasse, face au jardin Atlantique. C’est le
quartier de prédilection de Jean Moulin, qui a fréquenté dans les années trente, les artistes
de l’École de Paris, Chaïm Soutine, Othon Friesz… et acheté quelques-unes de leurs
oeuvres. Le général Leclerc a établi dans l’ancienne gare Montparnasse son poste de
commandement pour diriger les opérations de la Libération de Paris, le 25 août 1944.
C’est aussi à l’intérieur de la gare que le général von Choltitz, commandant du Gross Paris,
a signé des cessez-le-feu ordonnant la reddition des points d’appui allemands dans Paris.
Musées d’histoire, ils suivent l’évolution des travaux historiques et proposent aux
scolaires, élèves de la troisième à la Terminale une aide pour la préparation du Concours
de la Résistance et de la Déportation, et aux travaux personnels encadrés (TPE).
Dans ces Musées d’histoire, le parcours muséographique privilégie la sobriété en
présentant des objets authentiques mis en perspective et en évitant les reconstitutions.
Une salle de projection de quatorze écrans plonge le visiteur au coeur de l’insurrection et
de la Libération de Paris. L’importance des collections en réserve permet de mettre en
correspondance les objets et de placer le visiteur dans une posture active. Le parcours
présente des objets authentiques : manuscrits, affiches, tracts, photographies, journaux,
insignes, uniformes, oeuvres graphiques.
Dès leur ouverture, les collections ont été enrichies de dons comme les eaux-fortes de
Romanin (pseudonyme de Jean Moulin), illustrant les poèmes de Tristan Corbière, offertes
par sa famille. La Ville de Paris a fait l’acquisition d’affiches de propagande de l’occupant,
d’objets personnels du général Leclerc et a confié au Mémorial-Musée la Croix de Paris,
Ville compagnon.
Le Mémorial-Musée organise des expositions monographiques (De Gaulle, Jean
Moulin artiste et amateur d’art, Leclerc et ses hommes…) et thématiques sur la résistance
française, la France libre, l’empire colonial : « Leclerc au Maroc », « La Destruction des
Juifs de Hongrie », « Paris insurgé, Paris libéré », « Accessoires et objets, témoignages de
vies de femmes à Paris 1940-1944 ». Des expositions transposent les recherches
historiques les plus récentes en partenariat avec la Gedenkstätte Deutscher Widerstand
(Berlin) : « Des Allemands contre le nazisme. Oppositions et résistances, 1933-1945 »
(1995-96), « Conjurations et attentats contre Hitler » (2004), ou avec les Fondations et
les Associations : Association Française Buchenwald, Dora et les Kommandos. En plus des
expositions temporaires, des rendez-vous réguliers sont organisés : avec des auteurs un
jeudi par mois, d’octobre à juin, en partenariat avec l’association Mémoire et Espoirs de la
Résistance ; avec la directrice-historienne du musée, un samedi par mois (de 10h à 12h)
pour évoquer la recherche historique à travers un sujet d’actualité.
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Informations pratiques
Exposition
23 octobre 2010 au 26 juin 2011
Vernissage : vendredi 22 octobre
11h à 14h : presse
14h à 20h : public
Ouverture
Tous les jours de 10 h à 18 h
Sauf le lundi et les jours fériés
Tarifs de l’exposition
Plein tarif : 4 €
Tarif réduit : 3 €
Tarif jeune : 2 €
Gratuit jusqu’à 13 ans inclus
et pour les Amis du musée
Direction
Christine Levisse-Touzé
Directrice du Mémorial - Musée
Valérie Kozlowski
Conservateur du Patrimoine
Adjointe à la directrice
Mémorial du Maréchal Leclerc
de Hauteclocque et de la libération de Paris
Musée Jean Moulin
Jardin Atlantique
(au-dessus de la gare Montparnasse)
23 allée de la 2ème DB
75015 Paris
Tél. : 01 40 64 39 44
Fax : 01 43 21 28 30
Email : [email protected]
Site internet : www.ml-leclerc-moulin.paris.fr
Renseignements au 01 40 64 39 52
Activités culturelles
Renseignements et
réservations
Tél. : 01 40 64 39 44
Fax : 01 43 21 28 30
Contact presse
Accès
Lignes : 4, 6, 12 / Station Montparnasse-Bienvenüe
Bus : 28, 58, 91, 92, 94, 95,96
Station Velib’ : 69 bd de Vaugirard,
5 rue du Cdt Mouchotte
Parking : Pasteur, Montparnasse- Bienvenüe
Librairie du musée
Tél. : 01 40 64 39 49
Céline Poirier
[email protected]
Tél. : 01 40 64 39 44
Fax : 01 43 21 28 30
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Engagement dans l’exil - Une famille de Républicains espagnols
23 octobre 2010 – 26 juin 2011
Partenaires
Europe de la Mémoire
FREEE Association
Europe de la mémoire : parce qu'il ne faut pas oublier...
L'association Europe de la mémoire a été créée afin de pérenniser la mémoire de lieux
marqués par l'histoire de 1915 à 1945, les détenteurs de souvenirs de ces années noires
se faisant de moins en moins nombreux.
Le point de départ fut la signature d’une charte, le 20 janvier 2001, par des organismes,
associations et fondations représentant différents pays européens à travers laquelle ils
s’engageaient à favoriser l'enseignement des conflits, déportations, génocides,
persécutions qui ont marqué cette période de notre histoire ; différentes collectivités
locales ayant rejoint, depuis, l’association au titre des « Villes Européennes de la
Mémoire ».
L'association informe pour que personne n'oublie ces années, par l'intermédiaire de
colloques, conférences, séminaires et actions contre toutes les formes de racisme. Elle
participe également à la circulation de projets culturels et artistiques ayant trait à la
mémoire de même qu’elle s’active à développer des séminaires internationaux de
formation et l’organisation de voyages à l’intention des établissements d’enseignement.
C’est dans le cadre de « L’Europe de la Mémoire » qu’a été conçue l’exposition itinérante
La Retirada, un exode républicain en France, par Emmanuel Thiebot historien au Mémorial
de Caen, président-fondateur de l’Histoire à la Une. Elle est utilisée pour partie en toile de
fond de l’exposition parisienne, Engagement dans l’exil, une famille de Républicains
espagnols qui sera présentée du 23 octobre 2010 – 26 juin 2011 au Mémorial Leclerc Musée Jean Moulin de la Ville de Paris.
Alain Kremenetzky
Délégué général de l'Europe de la mémoire
Europe de la Mémoire
B.P. 3
93700 Drancy Cedex
Tél. / Fax : 01 57 63 07 52
Email : [email protected]
Site internet : http://www.europedelamemoire.org
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