Guide d`étude du Conseil des droits de l`homme – GIMUN 2016
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Guide d`étude du Conseil des droits de l`homme – GIMUN 2016
GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme GUIDE D’ÉTUDE Conseil des droits de l’homme Sujet A : Mise en place de la protection des réfugiés climatiques Sujet B : Protection de la vie privée et ère numérique : le droit d’oublier et le droit à l’oubli Président Oliver Hegglin [email protected] Vice-présidents Veronika Virkenborg [email protected] Jakob Hinger [email protected] GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme TABLE DES MATIERES 1.Le conseil des droits de l’homme ..................................................................................................... 4 1.1 À propos du conseil des droits de l’homme .............................................................................. 4 1.2 Mandat et instruments .............................................................................................................. 4 1.3 Fonctions .................................................................................................................................... 4 2.Mise en place de la protection des réfugiés climatiques ................................................................. 6 2.1 Contexte historique ................................................................................................................... 7 2.2 Définition controversée du terme de « réfugié climatique » .................................................... 7 2.3 Programme des nations unies pour l’environnement ............................................................... 8 2.4 Situation actuelle ....................................................................................................................... 9 2.5 Mesures prises par le passé afin de répondreà ce défi ........................................................... 12 2.6 Positions des blocs ................................................................................................................... 13 2.7 Questions auxquelles une résolution doit répondre ............................................................... 14 3. Protection de la vie privée et ère numérique : le droit d’oublier et le droit à l’oubli ................... 15 3.1 Contexte historique ................................................................................................................. 15 3.2 La protection de la vie privée : un problème complexe .......................................................... 16 3.3 mesures antérieures ................................................................................................................ 17 3.4 Pour et contre .......................................................................................................................... 18 3.5 Positions des blocs ................................................................................................................... 20 3.6 Questions auxquelles une résolution doit répondre ............................................................... 22 4.Lectures conseillées et liens............................................................................................................ 23 5.Bibliographie ................................................................................................................................... 25 6.Pays présents .................................................................................................................................. 28 GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme 1.Le conseil des droits de l’homme 1.1 À PROPOS DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME Le Conseil des droits de l’homme est un organe intergouvernemental de l’ONU et un organe subsidiaire de l’Assemblée générale. Créé le 15 mars 2006 (résolution AG/60/251)1 pour remplacer la Commission des droits de l’homme2, le Conseil est le principal lieu de discussion et de coopération au sujet des droits de l’homme au sein de l’ONU. Son principal objectif est de renforcer la promotion et la protection des droits de l’homme dans le monde et de proposer des résolutions efficaces à tous les problèmes qui lui sont présentés. Tout au long de l’année, le Conseil des droits de l’homme peut étudier tout sujet ou toute situation liés à la violation des droits de l’homme. Le Conseil émet également des recommandations à l’Assemblée générale afin de poursuivre l’élaboration du droit international relatif aux droits de l’homme. Le Conseil se trouve au siège des Nations Unies de Genève. Il se réunit trois fois par an, sur une durée totale d’au moins dix semaines. Ces réunions ont lieu au mois de mars (quatre semaines), juin (trois semaines), et septembre (trois semaines). Si nécessaire, le Conseil peut également se rassembler et organiser des sessions exceptionnelles pour étudier des situations urgentes, sur demande d’au moins un tiers des États membres du Conseil. Le Conseil des droits de l’homme est constitué de 47 États membres, élus à la majorité par l’Assemblée générale des Nations Unies par scrutin direct et secret. 1.2 MANDAT ET INSTRUMENTS Le Conseil des droits de l’homme est mandaté pour « promouvoir et protéger la jouissance et le plein exercice, par tous, de l’ensemble des droits énoncés dans la Charte des Nations Unies et dans le droit et les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme ».3 Le HautCommissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’appuie dans ses travaux sur le mandat de l’Assemblée générale établi dans la résolution 48/141, sur la Charte des Nations Unies, sur la Déclaration universelle des Droits de l’homme, sur les instruments des droits de l’homme, définis ultérieurement, sur la Déclaration et le programme d’action de Vienne adoptée lors de la Conférence mondiale sur les droits de l’homme en 1993 ainsi que sur le document final du Sommet mondial de 2005. 1.3 FONCTIONS En 2007, le Conseil des droits de l’homme a adopté la résolution 5/14, qui définit les mécanismes et les structures de son programme de travail, ses règles de procédures et d’autres fonctions opérationnelles. La résolution établit également la nature des mécanismes et définit les principaux pouvoirs du Conseil des droits de l’homme. Parmi ces mécanismes, l’Examen périodique universel5 évalue le respect des droits de l’homme dans tous les États membres des Nations Unies, le Comité 1 http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N05/502/67/IMG/N0550267.pdf?OpenElement Ibid. 3 À propos du Conseil des droits de l’homme http://www.ohchr.org/FR/HRBodies/HRC/Pages/AboutCouncil.aspx 4 UNHRCR 5/1, ap.ohchr.org/documents/E/HRC/resolutions/A_HRC_RES_5_1.doc 5 Ibid. 2 GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme 6 consultatif fait office de « groupe de réflexion » pour le Conseil, lui fournissant expertise et conseil sur des thématiques liées au respect des droits de l’homme, et le Procédé de plaintes 7 permet à des individus et à des organismes de porter à la connaissance du Conseil des plaintes de violation des droits de l’homme. En outre, le Conseil des droits de l’homme travaille avec les Procédures spéciales8, des mécanismes mis en place par l’ancienne Commission des droits de l’homme et aujourd’hui assumés par le Conseil. Ces procédures spéciales sont constituées de rapporteurs spéciaux, de représentants spéciaux, d’experts indépendants et de groupes de travail qui contrôlent, examinent, conseillent et rédigent des rapports sur des questions thématiques ou sur des situations de violation des droits de l’homme dans des États particuliers. 6 Ibid. Ibid. 8 À propos du Conseil des droits de l’homme http://www.ohchr.org/FR/HRBodies/HRC/Pages/AboutCouncil.aspx 7 GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme 2.Mise en place de la protection des réfugiés climatiques Le concept de réfugié climatique est relativement nouveau est n’a pas été abondamment traité. Au cours des dernières années, la question de la gestion des personnes forcées à quitter leur pays ou lieu d’habitation en raison de changements climatiques s’est posée. Les catastrophes naturelles telles que les séismes (comme celui du Népal l’an dernier9) ou les inondations (comme au Japon et dans d’autres pays) deviennent de plus en plus fréquentes et contraignent des communautés entières à déménager dans une autre région de leur pays. L’élévation du niveau des mers et des océans provoque la disparition de petits États insulaires tels que les îles Fidji et les îles Marshall. Dans ces cas précis, les habitants de ces archipels pourraient se voir contraints de déménager dans un autre pays une fois leurs îles natales recouvertes par ces mêmes eaux qui autrefois leur fournissaient de quoi subsister. Les experts des Nations Unies estiment que le nombre de réfugiés climatiques pourrait atteindre 150 millions de personnes d’ici 2050.10 Les réfugiés climatiques peuvent être définis comme « des personnes ayant décidé de se déplacer ou y étant contraintes en raison de la dégradation de leurs moyens de subsistance due à la multiplication des catastrophes naturelles ou à la détérioration irréversible des ressources naturelles, elles-mêmes imputables à la lente progression des phénomènes d’élévation du niveau des mers et de désertification ».11 Les personnes déplacées se distinguent des autres réfugiés en ce qu’elles ne sont pas protégées par le droit international des droits de l’homme. L’actuel cadre juridique international qui traite des droits de l’homme et de l’environnement ignore le lien entre environnement et migration 12.Il est également difficile de les définir comme des migrants forcés. Une des pierres d’achoppement est la difficulté de placer les réfugiés climatiques sous la même protection que les autres migrants forcés. Peuvent être considérées déplacés internes seules les personnes déplacées au sein de leur propre pays. Or, les réfugiés climatiques, dans leur ensemble, ne peuvent prétendre aux mêmes droits puisqu’il est probable qu’ils soient contraints de quitter leur pays. En octobre 2015, la Suisse et la Norvège ont lancé un programme d’amélioration de la protection juridique des personnes déplacées suite à une catastrophe naturelle et aux effets négatifs du changement climatique avec l’intention d’aborder le manque de protection jusqu’ici occulté.La situation des réfugiés climatiques attire de plus en plus l’attention. Cependant,étant donné que des millions de personnes sont déjà touchées, il est crucial de s’assurer que les droits de l’homme 9 http://www.unocha.org/nepal (Bureau de la coordination des Affaires humanitaires du Secrétariat des Nations Unies) [anglais] 10 Research report, Refugee Studies Centre, University of Oxford, available at https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&uact=8&ved=0CCgQFjABahUKEwi MhvvzprvIAhWKCBoKHfoGD5w&url=http%3A%2F%2Fwww.unhcr.org%2F4da2b6189.pdf&usg=AFQjCNE2PoVWfn6Wd eekVLtQkF-9oyeZAg&sig2=uwzKtIPTWjBalK11ZMX1xQ&bvm=bv.104819420,d.bGQ[anglais] 11 Environmentally Displaced People, Refugee Studies Centre, University of Oxford :http://www.rsc.ox.ac.uk/policy/environmentally-displaced-people[anglais] 12 The Protection of environmentally-Displaced Persons in International Law, Environmental Law, Lewis & Clark Law school:http://elawreview.org/articles/volume-37/issue-37-2/the-protection-of-environmentally-displaced-persons-ininternational-law/#_edn3[anglais] GIMUN 2016 soient respectés dans cette situation de crise. Conseil des droits de l’homme 2.1 CONTEXTE HISTORIQUE Ce n’est que récemment que la communauté internationale a commencé à reconnaître le lien étroit entre changement climatique et mobilité humaine. L’expression anglaise « environmental refugee », a été forgée dans les années 1970 (équivalent français : réfugié écologique, OCDE), même si sa définition a été négociée et controversée et qu’elle a donné naissance à d’autres termes pour ces personnes. Ainsi, le concept de réfugié climatique n’a pas été intégré au cadre de réglementation des réfugiés, régi par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés 13 (HCR), ni considéré comme un sujet précis qui mériterait d’être traité lors de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. Si le droit international protège les populations déplacées dans le cadre du droit des réfugiés, elle n’étend pas cette protection aux réfugiés climatiques. L’existence de réfugiés climatiques a remis en question les définitions conventionnelles de réfugié et de migrant, ainsi que les raisons qui les poussent à traverser leurs frontières. Ils requièrent ainsi des solutions distinctes de celles qui sont conçues pour les populations déplacées en raison de conflits politiques. De telles complications et l’urgence face au changement climatique et à des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes incitent fortement les institutions internationales à trouver une solution et à développer une réponse intégrée internationale au problème des réfugiés climatiques. Pour l’instant, la communauté internationale fait tout son possible pour trouver un consensus sur la façon d’intégrer ce phénomène relativement récent aux cadres institutionnalisés. 2.2 DÉFINITION CONTROVERSÉE DU TERME DE « RÉFUGIÉ CLIMATIQUE » Lester Brown, de l’Institut WorldWatch, a été le premier à introduire l’expression « environmental refugee » (réfugié climatique) dans les années 197014. Parmi d’autres théoriciens, ElHinnawi15utilisait l’expression « environmental migrant » (réfugié environnemental) dans les années 1980 et Myers16« forced environmental migrant » (migrants climatiques forcés) dans les années 1990.17 13 Nos activités, L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés : http://www.unhcr.fr/pages/4aae621e2b6.html Lester R. Brown, Chapter 6. Environmental Refugees: The Rising Ride, “World on the Edge: How to Prevent Environmental and Economic Collapse”: http://www.earth-policy.org/books/wote/wotech6[anglais] 15 Trudy S. Rebert, The Rising Flood? Environmental Political Refugees in a Political Ecology Perspective, available at: https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=4&cad=rja&uact=8&ved=0CDsQFjADahUKEwiI zJaANrIAhXETBQKHXMrCZw&url=http%3A%2F%2Fwww.macalester.edu%2Facademics%2Fgeography%2Fcourses%2Fcours epages%2Frebert.pdf&usg=AFQjCNFyDYBIlLKgE04osJxiyXM2Rg2NuA&sig2=Rjpletrf2MX5DIqhvDErjA&bvm=bv.105841 590,d.bGQ [anglais] 16 Environmentally displaced people: Understanding the linkages between environmental change, livelihoods and forced migration, Refugee Studies Centre, available at: https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&uact=8&ved=0CCIQFjABahUKEwjR 0JnJdrIAhWMcRQKHb5yB3o&url=http%3A%2F%2Fwww.unicef.org%2Fsocialpolicy%2Ffiles%2FEnvironmentally_displaces_ people.pdf&usg=AFQjCNHTUyAQAO9WU42zDaUxPfMCncbshQ&sig2=Xx4xexe0X9taxmsAAQ9lgQ&bvm=bv.10584159 0,d.bGQ[anglais] 17 Environmental refugees: myth or reality? Working Paper No. 34, New Issues in Refugee Research, available at http://www.unhcr.org/3ae6a0d00.pdf[anglais] 14 GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme Mais jusqu’à présent, le concept n’a pas obtenu de reconnaissance juridique au-delà du débat universitaire. Aucun système institutionnel, national ou international, ne reconnaît le changement climatique comme cause de migration, même si les Nations Unies et divers organismes de la société civile emploient régulièrement des termes tels que « réfugié climatique ». Le cadre juridique international actuel des réfugiés reconnaît la définition de « réfugié » telle qu’elle apparaît dans le Statut de l’Office du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés : « toute personne qui, craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays. »18. Ni le Statut de l’Office du HautCommissaire des Nations Unies pour les réfugiés ni la Convention relative au statut des réfugiés des Nations Unies ne mentionnent expressément les facteurs environnementaux. 19 Toutefois, l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme dispose que : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas [...] de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté ».20 Lorsque les changements climatiques entraînent une situation environnementale au sein de laquelle se nourrir et avoir accès à l’eau potable relève du défi et que les moyens de subsistance sont menacés, les droits de l’homme fondamentaux sont violés et la vulnérabilité sociale devient un grand sujet de préoccupation. Cette combinaison de facteurs conduit souvent à la migration. Toutefois, il existe un vide institutionnel à l’échelle internationale en ce qui concerne les droits de ces réfugiés, dû à l’absence d’un cadre juridique pour les réfugiés climatiques. 2.3 PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L’ENVIRONNEMENT La communauté internationale a commencé à aborder le problème il y a seulement une vingtaine d’années, en dépit de l’aggravation de la situation, et elle doit encore établir une définition normalisée de « réfugié climatique »21. Ni la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique ni le Protocole de Kyoto ne font état de dispositions sur la protection ou l’assistance spécifiques aux personnes qui seront directement touchées par les effets du changement climatique. Le PNUE, le Programme des Nations Unies pour l’environnement, définit les réfugiés climatiques « comme des personnes contraintes de se déplacer, de façon temporaire ou permanente, à cause de la dégradation (naturelle et/ou humaine) de leur environnement local qui ne leur permet plus de vivre en sécurité et/ou nuit gravement à leur qualité de vie. On entend par “dégradation de l’environnement” tout changement physique, chimique et/ou biologique de l’écosystème (ou du bassin de ressources) qui rend impossible la vie humaine, de façon 18 Statut de l’Office du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés http://www.unhcr.fr/4aeafff76.html#_ga=1.41605286.589929655.1449145819 19 Convention relative au statut des réfugiés http://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/StatusOfRefugees.aspx 20 Déclaration universelle des droits de l’homme http://www.un.org/fr/documents/udhr/ 21 Protecting environmentally displaced people: Developing the capacity of legal and normative frameworks, Research report, Refugee Studies Centre, University of Oxford, available at http://www.unhcr.org/4da2b6189.pdf [anglais] GIMUN 2016 temporaire ou permanente ».22 Conseil des droits de l’homme Comme la définition le souligne, la dégradation de l’environnement peut subvenir naturellement, comme à la suite de tempêtes, de séismes, d’ouragans ou d’éruptions volcaniques, mais elle peut aussi être provoquée par l’activité humaine, comme résultant de la pollution de l’environnement, de catastrophes nucléaires, de l’exploitation de forêts tropicales humides, de constructions de barrages ou de guerres biologiques. 2.4 SITUATION ACTUELLE Comme évoqué dans l’introduction, deux catégories de réfugiés climatiques sont à distinguer pour aborder le problème correctement : la première catégorie regroupe les réfugiés climatiques qui se trouvent hors de leur pays et, la seconde, les personnes déplacées au sein de leur pays. Les réfugiés climatiques de cette seconde catégorie, les personnes déplacées, sont en partie protégés par les Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays de 1998, qui établissent uniquement la protection de ceux qui doivent se réfugier au sein de leur pays.23Par conséquent, le devoir des États en vertu du droit international des droits de l’homme s’applique essentiellement aux personnes présentes sur leur territoire. Ainsi, le manque de protection concerne principalement les personnes qui se déplacent à l’échelle internationale, quand leur territoire disparaît complètement.24 Le manque de protection est aussi lié à l’élément déclencheur de la migration, dans la mesure où cette cause peut déterminer la catégorie à laquelle appartient un réfugié climatique. On distingue quatre types d’éléments déclencheurs : catastrophes météorologiques causées par l’eau, dégradation de l’environnement et/ou catastrophe naturelle à évolution lente, d’importantes disparitions de territoire national irréversibles dues à l’élévation du niveau de la mer, et conflits armés/violence couplés à l’épuisement des ressources naturelles25. Ces quatre types peuvent être simplifiés de la façon suivante : catastrophe soudaine, désertification, immersion, et conflits humains liés à la raréfaction des ressources en nourriture. Les catastrophes soudaines sont souvent des catastrophes naturelles, comme le typhon Haiyan aux Philippines en 2013 et l’ouragan Katrina survenu en 2005 à La Nouvelle-Orléans. Les survivants de ces tragédies ont été mis en difficulté face à la pénurie et à la désertification. Les effets de plus en plus importants du changement climatique ont été particulièrement catastrophiques pour des États insulaires comme l’archipel des Tuvalu qui, en 1997, a perdu Tepuka, un de ses îlots, en raison de l’élévation du niveau de la mer.26 En outre, partout dans le monde, des millions de personnes vivent dans les basses-terres côtières et sont dépendantes de l’élévation du niveau de la mer, qui pourrait même mettre en péril les États les plus riches. À mesure que cette menace croît, les gouvernements et acteurs 22 Ibid. Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays, Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Nations Unies http://www.unhcr.fr/4b163f436.html 24 Protecting environmentally displaced people: Developing the capacity of legal and normative frameworks, http://www.unhcr.org/4da2b6189.pdf[anglais] 25 Protecting environmentally displaced people: Developing the capacity of legal and normative frameworks, http://www.unhcr.org/4da2b6189.pdf[anglais] 26 Will Pacific Island Nations Disappear as Seas Rise? Maybe Not, National Geographic, available at http://news.nationalgeographic.com/2015/02/150213-tuvalu-sopoaga-kench-kiribati-maldives-cyclone-marshallislands/[anglais] 23 GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme internationaux doivent développer et élargir la définition traditionnelle de « réfugié » pour définir des droits juridiques aux victimes potentielles. Ces vingt dernières années, le nombre de réfugiés climatiques a augmenté. En 2012, on comptait approximativement 22 millions de personnes déplacées en raison de catastrophes environnementales27. En 2011, la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi28 a été gravement endommagée par le séisme et le tsunami de la côte Pacifique du Tohoku. Environ 500 000 personnes furent évacuées et des villages entièrement reconstruits dans de nouvelles régions. Étant donné que les radiations nucléaires sont très élevées, la zone alentour demeure inhabitable.29 La région du Sahel en Afrique centrale, située au sud du désert du Sahara, représente un problème majeur. Le désert du Sahara gagne les régions limitrophes comme celle du Sahel. Les ressources naturelles se raréfient et le désert reprend lentement ses droits. Les habitants de la région du Sahel doivent fuir ce désert30. Des conflits liés à l’eau et à la nourriture se déclenchent et les précipitations sont très rares. Les êtres humains ne peuvent survivre dans cette région où les ressources naturelles diminuent. On observe des situations similaires en Asie du Sud-Est. En 2004, au large des côtes de Sumatra, dans l’océan Indien, un puissant tremblement de terre a semé le chaos dans la région. En termes de magnitude, il se classe quatrième parmi tous ceux enregistrés depuis le début des mesures sismiques. Le séisme a été accompagné d’un tsunami, faisant environ 230 000 victimes31. L’écosystème local a été détruit et, aujourd’hui encore, les reconstructions sont en cours dans les régions dévastées, dont certaines sont toujours inhabitables. Les survivants, devenus des réfugiés climatiques, ont dû trouver refuge dans d’autres régions de leur pays et abandonner leurs maisons. C’est sans oublier le séisme de Gorkha, catastrophe naturelle la plus importante de l’histoire récente, qui a touché le Népal en avril 2015. Plus de 8 000 personnes ont perdu la vie et 2,8 millions ont été déplacées32. Lors des derniers mois, la communauté internationale a contribué au relogement des sinistrés et à leur protection. Malgré tous ces efforts, la crise humanitaire y fait toujours rage alors que la reconstruction est au point mort et que l’instabilité y perdure. Les quatre cas évoqués ne sont que quelques exemples des catastrophes écologiques passées ayant entraîné le déplacement de populations entières. Le monde a connu un grand nombre de catastrophes écologiques, dont beaucoup n’ont pas eu des conséquences aussi dévastatrices, mais ont toujours forcé un nombre colossal de personnes à quitter leur pays pour des raisons climatiques. 27 Changement climatique, UNHCR, http://www.unhcr.fr/pages/4aae621e35e.html Fukushima Accident, World nuclear Association: http://www.world-nuclear.org/info/Safety-and-Security/Safety-ofPlants/Fukushima-Accident/[anglais] 29 Japan Earthquake & Tsunami of 2011: Facts and Information, livescience: http://www.livescience.com/39110-japan2011-earthquake-tsunami-facts.html[anglais] 30 Climate change, desertification and migration: Connecting the dots, Climate Home: http://www.climatechangenews.com/2012/04/27/climate-change-desertification-and-migration-connecting-thedots/[anglais] 31 2004 Boxing day tsunami facts, The Telegraph: http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/asia/11303114/2004Boxing-Day-tsunami-facts.html[anglais] 32 Nepal Earthquake Facts and Figures, UN Dispatch: http://www.undispatch.com/nepal-earthquake-facts-andfigures/[anglais] 28 GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme Étant donné l’ampleur du problème, on est en droit de se demander si des solutions pourront y être apportées. Puisque ni la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques, ni le Protocole de Kyoto, ni l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, ni la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés ne traitent de la protection ou de l’aide aux réfugiés climatiques, cette question doit être abordée d’une autre manière. L’option de garantir le statut de « réfugié » aux personnes déplacées pour des raisons climatiquesfait débat. En effet, cette décision nécessiterait un amendement de la définition de l’UNHCR. Le problème réside ici dans la différence entre les causes à l’origine du statut de « réfugié climatique » et « réfugié » au sens large du terme. On peut ainsi réfléchir à la création d’un nouveau cadre juridique définissant précisément le statut de réfugié climatique. D’une manière ou d’une autre, la création d’un cadre précis ainsi que la définition dudit statut contribueront à s’assurer que ces populations reçoivent la protection internationale nécessaire. En outre, à la lumière des graves événements actuels comme la montée des eaux engloutissant des îles entières, les pouvoirs publics devraient envisager l’élaboration de directives définissant des lieux d’accueil pour les sinistrés. Les pays développés pourraient également proposer leur soutien aux personnes touchées par ces catastrophes en apportant un soutien financier et, s’ils le GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme peuvent, contribuer à la reconstruction des infrastructures. Les réfugiés climatiques pourraient aussi se voir accueillis par des pays développés. Le cas échéant, ces États devraient comprendre la nécessité d’intégrer ces populations à leur société, car, contrairement à d’autres réfugiés, les réfugiés climatiques resteront probablement dans leur pays d’accueil pour toujours puisque les conditions climatiques catastrophiques ne permettent pas de retour au pays. De ce fait, la communauté internationale devrait sérieusement envisager de nouvelles mesures assurant l’intégration de ce type de réfugiés. 2.5 MESURES PRISES PAR LE PASSÉ AFIN DE RÉPONDREÀ CE DÉFI Pour se préparer au pire, un grand nombre de pays a développé un cadre d’action au niveau international, dont l’objectif est de gérer au mieux les catastrophes climatiques à venir tout en fournissant une meilleure protection à leurs citoyens. Néanmoins, même pour les États bien préparés, le coût du changement climatique peut se révéler pharaonique. Le Japon et les Philippines, conscients de leurs points faibles dus à leur position géographique, disposaient de méthodes de prévention et de réponse aux catastrophes efficaces et poussées33. Malgré tous ces efforts, leur système de préparation en prévision de catastrophes a été complètement submergé par les catastrophes naturelles qui les ont touchés respectivement en 2011 et 2013. En dépit d’une certaine stabilité économique et politique avant ces drames, une très grande partie de la population a été déplacée à l’intérieur même de ces pays et s’est appauvrie. L’aide internationale demandée est devenue une nécessité afin que ces États retrouvent une situation normale. L’histoire nous a prouvé que, malgré tous nos efforts pour une meilleure gestion des risques climatiques, même les États les mieux préparés devaient aborder des questions de bien plus grande ampleur concernant les droits des déplacés externes et fournir des solutions à long terme pour les déplacés internes. De plus, face à la forte probabilité du scénario des « îles englouties », c’est-à-dire des conséquences de la montée des eaux sur les nations insulaires, des universitaires ont soulevé la question des droits des populations dont les États pourraient disparaître à cause de la situation climatique34. Ces problématiques ont poussé de grandes autorités régionales tout comme des États seuls à apporter des réponses en votant de nouvelles lois protégeant les droits des réfugiés climatiques. La directive de protection temporaire de l’Union européenne en est un exemple notable : elle fait office d’annexe officieuse de la Convention relative au statut des réfugiés de 1951 et fournit aux réfugiés une protection temporaire dans le cas où ils ne correspondraient pas aux critères du document original35. Cependant, ledit document n’a pas pu être mis en pratique du fait de sa formulation qui restreint son application à un nombre limité de cas. En octobre 2015, la Suisse et la Norvège ont défini un plan d’action afin d’améliorer la protection juridique des populations déplacées « suite à des catastrophes naturelles et aux effets du 33 Disasters and Disaster Prevention in Japan, Disaster Prevention, Ministry of Foreign Affairs of Japan: http://www.mofa.go.jp/policy/disaster/21st/2.html[anglais] 34 ‘Disappearing States’, statelessness and the Boundaries of International Law, Jane McAdam, available at: https://www.ilsa.org/jessup/jessup13/Disapearing%20States,%20Jane%20McAdam.pdf[anglais] 35 Directive 2001/55/CE du Conseil du 20 juillet 2001 relative à des normes minimales pour l’octroi d’une protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées et à des mesures tendant à assurer un équilibre entre les efforts consentis par les États membres pour accueillir ces personnes et supporter les conséquences de cet accueil, EUR-Lex : http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32001L0055&from=en GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme 36 réchauffement climatique » , pour apporter une réponse aux écarts de protection fournie aux différents types de réfugiés, écarts jusqu’à présent négligés. Toujours au niveau national, nous avons pu observer la mise en place d’autres lois comme l’ « Alien Act » (loi sur les réfugiés) en Finlande et en Suède, proposant des permis de séjour pour les réfugiés climatiques37. Bien que ces solutions contribuent à l’élaboration d’un cadre solide pour les développements futurs, elles sont loin d’être parfaites. Dans la plupart des cas, leur efficacité n’est que temporaire et celles-ci manquent de praticité à long terme requise dans le cas de catastrophes dont les conséquences peuvent durer des mois ou des années. Un certain nombre d’États ont récemment enjoint les Nations Unies à mettre à jour le cadre juridique concernant les réfugiés climatiques par le biais de la Convention Relative au Statut des Réfugiés de 1951. Toutefois, il faut noter qu’un élargissement de la définition de réfugié climatique mènerait à une détérioration des normes de protection des réfugiés au sens large. 2.6 POSITIONS DES BLOCS Europe et autres pays occidentaux Les États européens et occidentaux ont des particularités géographiques très variées. De ce fait, les catastrophes climatiques les touchant peuvent être de natures très différentes. La plupart de ces pays ont à leur disposition des moyens économiques suffisants pour combattre de manière conséquente, en amont comme en aval, ces catastrophes climatiques. Cependant, ces pays aident un grand nombre de réfugiés climatiques fuyant les pays touchés à se réinstaller. Ils doivent ainsi réfléchir au relogement et à la protection de ces derniers. Pays d’Afrique et Moyen-Orient La majorité de ces pays sont constamment menacés par la désertification 38et la plupart n’ont pas les moyens nécessaires pour aider leurs citoyens de quelque manière que ce soit contre les souffrances occasionnées par les contraintes environnementales. La plupart d’entre eux comptent ainsi sur l’aide des pays développés. États de la région Asie-Pacifique Cette partie du globe possède une grande variété de particularités géographiques. Si ces États savent parfois combattre efficacement certaines crises humanitaires lors de catastrophes climatiques, beaucoup de réfugiés proviennent de cette région du monde. À l’instar des pays d’Afrique, ces pays ont souvent besoin d’aide provenant de pays plus développés. 36 « UN PLAN D’ACTION POUR L’INITIATIVE NANSEN SUR LES REFUGIES CLIMATIQUES », SWISSINFO Aliens Act (2005:716), Government of Sweden, available at:http://www.government.se/contentassets/784b3d7be3a54a0185f284bbb2683055/aliens-act2005_716.pdf[anglais] 38 L’UNESCO définit la désertification comme « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines » http://www.unesco.org/mab/doc/ekocd/fr/chapter1.html 37 GIMUN 2016 Pays d’Amérique latine et du golfe du Mexique Conseil des droits de l’homme Puisqu’ils sont proches des tropiques, ces pays sont sujets à de fortes tempêtes. Bien souvent, ils ont recours aux pays occidentaux pour obtenir une prévention puis de l’aide en cas de catastrophe naturelle. De surcroît, ils sont fortement affectés par les problèmes climatiques des pays voisins. Petits États insulaires Ces petits États sont présents aux quatre coins du monde et sont tous menacés par le même danger climatique : ils risquent de disparaître à cause de la montée des eaux. La plupart disposent de moyens relativement faibles et sont dépendants des pays plus développés en matière d’aide. En outre, quand il sera impossible d’habiter sur ces îles, d’autres pays devront accueillir les populations ayant perdu leur domicile. 2.7 QUESTIONS AUXQUELLES UNE RÉSOLUTION DOIT RÉPONDRE 1. Quelles mesures le Conseil des droits de l’homme peut-il mettre en place afin de compléter le cadre juridique existant relatif aux réfugiés climatiques ? 2. Quelles seraient les modalités de mise en place de ces mesures ? 3. Comment la communauté internationale peut-elle au mieux améliorer la situation actuelle se dégradant à vue d’œil ? Faut-il se concentrer sur des solutions à court ou long terme ? 4. Au niveau national, quelles mesures peuventêtre prises par chaque État membre ? 5. La définition des réfugiés de la Convention relative au statut des réfugiés de 1951 doit-elle être amendée afin d’inclure les réfugiés climatiques ? 6. Afin de bien faire la distinction, les réfugiés climatiques doivent-ils être répartis dans plusieurs catégories bien spécifiques ? 7. Comment le Conseil des droits de l’homme peut-il améliorer le respect des Principes directeurs sur le déplacement interne de 1998 ? 8. Comment assurer l’intégration des réfugiés climatiques dans les pays d’accueil ? GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme 3. Protection de la vie privée et ère numérique : le droit d’oublier et le droit à l’oubli 3.1 CONTEXTE HISTORIQUE Le droit international relatif aux droits de l’homme entretient une étroite relation avec notre vie quotidienne. De nos jours, on peut parler de générations39 de droits de l’homme, la toute première étant le droit à la vie et celui de propriété. Le monde évoluant, de nouveaux droits découlant de tendances modernes sont apparus, tels que les droits des animaux et, plus récemment, les droits relatifs à Internet. En d’autres termes, la violation d’un droit entraîne l’obligation morale de protéger ce droit violé. On a récemment assisté à l’apparition du droit à la vie privée sur Internet, plus connue sous le nom de « droit à l’oubli numérique ». Il faut cependant souligner le fait que, bien qu’il entretienne un lien étroit avec le problème plus général de la vie privée sur la Toile40, c’est un droit distinct et complètement autonome pouvant être compris dans la toute dernière génération de droits. Il faut noter que les tout premiers incidents liés à ce droit ont en fait débuté avec la diffusion d’informations personnelles sur les condamnations puis incarcérations de prisonniers. Ce droit est rapidement devenu le symbole de la protection des informations personnelles face aux réseaux sociaux, mais aussi face aux moteurs de recherche. Une des affaires les plus remarquables est l’histoire de M. González. En 2014, Mario Costeja González faisait appel à la justice, car un journal ainsi que le moteur de recherche Google avaient toujours en leur possession des informations sur sa personne provenant d’une annonce d’une vente aux enchères de 1998. Cette annonce remontant automatiquement à chaque fois que le citoyen espagnol entrait son nom, celui-ci a porté plainte pour violation de la vie privée et atteinte à la réputation41. En mai 2014, la Cour de justice de l’Union européenne a obligé Google à retirer ces résultats de recherche, mais autorisé le journal à conserver les informations comme le prévoient les droits des médias. Cette décision a été une première dans ce que l’on appelle désormais « le droit à l’oubli »42. Le nœud du problème réside désormais dans les énormes écarts juridiques entre les États, et il n’existe aucun cadre international définissant les lois sur les cyberlibertés. La Convention de Budapest sur la cybercriminalité de 200143 a défini un cadre général pour les infractions criminelles uniquement et n’établit pas de liste complète et détaillée. Les autres projets de rédaction d’un texte accepté à l’échelle internationale se sont vu refuser. Il se pourrait bien que beaucoup, voire la plupart des internautes, ne soient pas conscients du stockage massif de leurs données par des entreprises mondiales comme Google. Si le droit à l’oubli est actuellement discuté, il est essentiel que chacun sache qu’il jouit de ce droit. 39 Three Generations of Human Rights: http://loki.stockton.edu/~falkd/3gen.htm[anglais] The Right to Privacy in the Digital age, UNHCHR, http://www.ohchr.org/EN/Issues/DigitalAge/Pages/DigitalAgeIndex.aspx[anglais] 41 Explaining the ’right to be forgotten’ – the newest cultural shibboleth, the guardian: http://www.theguardian.com/technology/2014/may/14/explainer-right-to-be-forgotten-the-newest-culturalshibboleth[anglais] 42 What is the ’right to be forgotten’?, BBC: http://www.bbc.com/news/technology-27394751[anglais] 43 Details of treaty No. 185, Council of Europe, http://www.coe.int/el/web/conventions/full-list//conventions/treaty/185[anglais] 40 GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme 3.2 LA PROTECTION DE LA VIE PRIVÉE : UN PROBLÈME COMPLEXE Le droit à l’oubli est une des composantes du problème de la confidentialité en ligne. Aujourd’hui plus que jamais, les individus du monde entier sont davantage connectés les uns avec les autres via Internet. Pourtant, la vulnérabilité des nouvelles technologies face aux pirates informatiques, qui se servent de la surveillance électronique pour intercepter des données, ne fait plus aucun doute.44 Le droit à la vie privée peut restreindre la liberté d’expression, plus particulièrement celle de la parole et de la presse. Le but est alors de trouver un juste milieu qui mettrait le plus grand nombre de personnes d’accord45. La vie privée est un droit fondamental dont chacun peut jouir ; les universitaires le justifient avec l’argument suivant : « si chacun a le droit de diffuser des informations (privées) sans être inquiété par la justice, les personnes concernées pourraient ainsi voir leur liberté de comportement injustement restreinte, ce qui représente une entrave considérable à leur autonomie »46. Toutefois, le droit à l’expression est une liberté fondamentale dans les régimes démocratiques. Selon une enquête de l’Internet Society (association américaine promouvant et coordonnant le développement des réseaux informatiques dans le monde), 98 % des sondés affirment qu’Internet « joue un rôle essentiel pour l’accès à la connaissance et l’éducation, et 86 % s’accordent à dire que la liberté d’expression doit être garantie sur la toile »47. Des conflits surviennent lorsqu’une personne demande le retrait d’informations de moteurs de recherche ou de nouveaux sites web, car cela provoquerait la limitation de l’accès à cette information, créant « des vides complètement insensés », pour reprendre les mots de Jimmy Wales48, fondateur de Wikipédia. En réponse à la décision de l’UE sur le droit à l’oubli précédemment évoquée, M. Wales a également ajouté que « cette loi entraînait la disparition de résultats de recherche précis dans l’espace européen, sans explication publique, sans argument de poids, sans contrôle judiciaire et sans possibilité de faire appel »49. Il a alors établi un parallèle entre ce phénomène et une société orwellienne où « les informations qui dérangent disparaissent tout simplement »50. Les exemples ci-dessus traitent d’informations personnelles mises en ligne sans le consentement de la personne concernée, comme c’est le cas dans un article de journal contenant le nom d’un individu lié à un événement médiatique. Sur Internet, les informations personnelles comprennent aussi d’autres informations pouvant être saisies lors d’un achat en ligne ou de la création d’un compte sur un site. Lorsque celle-ci est utilisée à des fins malhonnêtes par l’hôte ou une personne tierce, c’est là que le bât blesse. Les entreprises stockent souvent des données afin de suggérer au consommateur des produits qui pourraient l’intéresser, des résultats de recherche affinés ou encore des publicités ciblées, etc. 44 Le Droit à la Vie Privée à l’Ère du Numérique, UNHCHR Freedom of the Press and Privacy, Human Rights law Essay, Lawteacher, http://www.lawteacher.net/free-lawessays/human-rights/freedom-of-press-and-privacy.php[anglais] 46 Freedom of expression online: finding the appropriate balance, Internet Society, http://www.lawteacher.net/freelaw-essays/human-rights/freedom-of-press-and-privacy.php#ixzz3pbrJrbum[anglais] 47 Ibid. 48 Wikipedia founder: EU’s Right to be Forgotten is ‘deeply immoral’, The Telegraph, http://www.telegraph.co.uk/technology/wikipedia/11015901/EU-ruling-on-link-removal-deeply-immoral-saysWikipedia-founder.html[anglais] 49 Ibid. 50 Ibid. 45 GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme Cependant, l’extraction, le stockage et la gestion des données peuvent subir les conséquences d’erreur humaine due à une faille dans le processus ou à une faute occasionnelle 51. L’utilisation de données par des entreprises dans leur intérêt (pour le marketing, par exemple) sans consultation préalable de la personne dont elles émanent constitue un abus. Ce sont des violations de la confidentialité des données, violations de plus en plus courantes au point qu’il devient impossible de connaître la manière dont les informations personnelles sont utilisées52. 3.3 MESURES ANTÉRIEURES Même si les concepts de droit à l’oubli et de protection de la vie privée sur Internet sont relativement nouveaux, les Nations Unies et le Conseil des droits de l’homme ont mis en place des résolutions pour la protection des personnes. Celles-ci incluent les Résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies 68/167, 69/166 et la résolution 28/39 du Conseil des droits de l’homme. L’Assemblée générale a fait part de son inquiétude quant à l’effet négatif que la surveillance et l’interception de communications peuvent avoir sur les droits de l’homme 53 dans la résolution 68/167, adoptée en décembre 2013 : « Notant que le rythme soutenu du développement technologique, grâce auquel de plus en plus de personnes à travers le monde peuvent utiliser les nouvelles technologies de l’information et des communications, permet aussi aux pouvoirs publics, aux entreprises et aux particuliers de surveiller, d’intercepter et de collecter plus facilement des données, ce qui peut constituer une violation ou un cas de non-respect des droits de l’homme.54 » Il a été demandé aux États de revoir « leurs procédures, leurs pratiques et leur législation en matière de surveillance et d’interception des communications et de collecte de données personnelles ».55 Le droit international relatif aux droits de l’homme a été souligné lors de la mise en place de cette résolution. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques56 a été mentionné. Ce document indique que « nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes. »57 La résolution AG/69/166, intitulée « Le droit à la vie privée à l’ère du numérique », demande aux États de respecter et de protéger le droit à la vie privée58. Même si elle reste assez proche de son homologue de 2013, cette résolution a pour but « de permettre aux personnes dont le droit à la 51 Privacy Examples of misuse of Private Data, Austin Tate’s Blog, https://blog.inf.ed.ac.uk/atate/2014/02/24/examples-of-misuse-of-private-data/[anglais] 52 2015 prediction: expect continued increase in data misuse, trustLayers, http://trustlayers.com/2015-predictionexpect-continued-increase-data-misuse/[anglais] 53 The Right to Privacy in the digital era, UNHCHR, http://www.ohchr.org/EN/Issues/DigitalAge/Pages/DigitalAgeIndex.aspx[anglais] 54 Ibid. 55 Ibid. 56 Texte officiel du Pacte disponible sur : http://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/CCPR.aspx 57 The Right to Privacy in the Digital Age,http://www.ohchr.org/EN/Issues/DigitalAge/Pages/DigitalAgeIndex.aspx[anglais] 58 AGNU 69/166, disponible sur : http://www.un.org/en/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/RES/69/166&referer=/english/&Lang=F GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme vie privée a été violé (…) d’avoir accès à des moyens de recours efficaces »59. Le Conseil des droits de l’homme a été chargé d’établir une procédure spéciale sur le sujet. Le 24 mars 2014, le Conseil des droits de l’homme a adopté le document 25/117 60. Son objectif est de nommer, pour une durée de trois ans, un Rapporteur Spécial du droit à la vie privée et de « faire appel à tous les pays pour soutenir ce nouveau mandat, en partageant toutes les informations nécessaires demandées par le Rapporteur Spécial, en répondant rapidement à ses appels urgents ou à toute autre communication, en l’accueillant volontiers dans leur pays, et en envisageant la mise en place des recommandations faites dans son rapport ».61 Les missions du Rapporteur Spécial sont, entre autres, la recherche, à l’échelle locale et internationale, d’informations concernant la vie privée et la technologie, l’identification des obstacles à l’évolution et à la protection du droit à la vie privée, la participation aux conférences et la sensibilisation.62 Certains analystes ont vu dans ces actions des Nations Unies et du Conseil des droits de l’homme, une tentative pour trouver un équilibre entre la liberté d’expression, valeur chère aux États-Unis, et le droit à l’oubli, aujourd’hui de plus en plus répandu dans l’Union européenne.63 3.4 POUR ET CONTRE Comme cela a déjà été expliqué, ce droit soulève des questions cruciales et se révèle problématique par rapport à certains autres droits de l’homme fondamentaux, surtout vis-à-vis de la demande de plus en plus répandue de contrôler les données en ligne déjà publiées. Beaucoup d’attention a été accordée aux différents aspects de la vie privée en général et de la vie privée sur Internet et de nombreux débats et controverses ont vu le jour concernant la vie privée et le droit à l’oubli. Le droit à l’oubli est un cas particulier de la vie privée sur Internet. Le premier argument favorable à renforcer ce droit est le fait que les cadres légaux nationaux actuellement en vigueur sont contradictoires et ne constituent pas une base solide pour la protection individuelle. Un autre avantage du droit à l’oubli est qu’il permettrait de limiter le pouvoir des entreprises en ligne telles que Google ou Facebook64. Même s’il semble difficile d’évaluer le pouvoir de telles multinationales, il s’agit d’une question essentielle, voire décisive, surtoutsi elles ont l’autorisation d’enregistrer toutes les données des utilisateurs. C’est principalement elles qui peuvent y avoir accès. C’est pourquoi, au vu des perpétuelles avancées techniques, le travail de protection doit clairement être amélioré. 59 Association pour les progrès des communications, déclaration sur la résolution AGNU « Right to Privacy in the Digital Age”https://www.apc.org/fr/node/20029[anglais] 60 Panel on the right to privacy in the digital age, Available at: http://ap.ohchr.org/documents/dpage_e.aspx?si=A/HRC/25/L.12[anglais] 61 Human Rights Council creates mandate of Special Rapporteur on the right to privacy, Available at: http://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=15763&LangID=E#sthash.v44DBXrE.dpuf[a nglais] 62 Disponible sur : http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/HRC/28/L.27&referer=/english/&Lang=F 63 Disponible sur : http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/HRC/28/L.27&referer=/english/&Lang=F 64 Europe: 1, Google: 0: EU Court Ruling a Victory for Privacy, Spiegel Online:http://www.spiegel.de/international/business/court-imposes-right-to-be-forgotten-on-google-search-resultsa-970419.html[anglais] GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme Si l’on encourage une telle mise en place, l’efficacité n’en sera qu’améliorée puisqu’il n’existera plus qu’une seule réglementation pour toute l’Union européenne. Toutes les règles et les lois des différents pays pourraient en effet faire obstacle à une démarche collective. De plus, une loi concrète sur la vie privée en ligne met également en évidence le fait que la plupart des lois existantes sont déjà en place depuis plusieurs années, la plupart d’entre elles, depuis les années 1990. À cette époque, Internet et le cyberespace étaient encore récents et les dangers potentiels n’étaient pas encore clairs. De plus, les nouvelles règles n’entraveraient pas la liberté d’expression. Même si les individus pourront demander le retrait de leurs informations et de leurs données personnelles, ils ne pourront pas demander le retrait de données qu’ils n’aiment tout simplement pas ou avec lesquelles ils ne sont pas d’accord.65 En outre, cela reviendrait également à violer le droit de rechercher certaines informations et l’on pourrait voir apparaître des trous de mémoire indésirables.66 Personne n’a encore été explicitement désigné pour décider de la suppression d’une information 67. En effet, si tout le monde peut protester et demander la suppression de certaines de leurs informations, une autorité sera indispensable pour décider si c’est possible. De ce fait, il est également important de définir clairement ce qui peut être retiré et ce qui ne peut pas l’être. Pour cela, il est nécessaire de créer un cadre juridique afin d’éviter les décisions et les censures arbitraires.68 Un autre problème soulevé par le droit à l’oubli est qu’il pourrait être contraire à la liberté d’expression et à la liberté de la presse. Si les agences de journaux se voient dans l’obligation de supprimer leurs articles au bout d’un certain temps, cela limiterait alors leurs possibilités de diffuser l’information.69 Les détracteurs du droit à l’oubli ont cependant des arguments de poids. Tout d’abord, en donnant aux individus le droit de demander la suppression de leurs données personnelles, cela réduit leur responsabilité personnelle. En leur retirant cette responsabilité et en la remplaçant par un cadre juridique, cela peut engendrer des attentes démesurées sur la protection de la vie privée et un sens faussé de la sécurité en ligne. La loi permettrait des actions au-delà du nécessaire, car les individus devraient être personnellement responsables de leur comportement, aussi bien dans la vie réelle que virtuelle. De plus, rien n’indique que l’application d’une loi sur le droit à l’oubli sera possible. Si quelque chose est publié sur la toile, il est fort probable que ce soit aussi archivé ailleurs sur Internet. C’est pourquoi le retrait d’informations indésirables est difficile, car il est difficile de trouver sur quels sites ces informations existent toujours, tout comme il est difficile de définir un juste milieu entre le droit à l’oubli et la censure, et le droit à l’oubli et le « droit à la mémoire ». De plus, les coûts de la mise en place du droit à l‘oubli pourraient être relativement élevés. Les PME pourraient tout particulièrement souffrir de cette nouvelle règle, à cause des dépenses 65 Arguments for and against EU data protection rules, Debating Europe, http://www.debatingeurope.eu/focus/infobox-arguments-for-and-against-eu-data-protectionrules/#.VionS37hDIV[anglais] 66 European court decision punches holes in free knowledge, Wikimedia blog: https://blog.wikimedia.org/2014/08/06/european-court-decision-punches-holes-in-free-knowledge/[anglais] 67 Index blasts EU court ruling on ”right to be forgotten”, Index: https://www.indexoncensorship.org/2014/05/indexblasts-eu-court-ruling-right-forgotten/[anglais] 68 Only the powerful will benefit from the ’right to be forgotten’, The Guardian: http://www.theguardian.com/commentisfree/2014/may/18/powerful-benefit-right-to-be-forgotten[anglais] 69 Freedom of expression complicates EU law on 'right to be forgotten' https://euobserver.com/justice/126011[anglais] GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme nécessaires pour appliquer les mesures adaptées à la suppression de données. Les coûts ne différeraient pas beaucoup d’une entreprise à l’autre, quelle que soit sa taille. Ce pourrait être fatal pour les petites entreprises, car, dans la plupart des cas, elles ne génèrent pas autant de revenus que les plus grandes.70 3.5 POSITIONS DES BLOCS L’Europe La Cour européenne a établi que les individus avaient, dans certaines circonstances, le droit d’exiger la suppression de leurs données en ligne. L’UE soutient le droit à l’oubli et assure plus de droits pour la protection de la vie privée en ligne à travers une série de règles concernant la cyberprotection. Une jurisprudence de l’UE existe à ce sujet. L’Union européenne a présenté un document sur la protection des données afin de régler le problème. Il établit que les effets ne sont pas finalement pas vraiment problématiques et que de nombreux arguments sont facilement réfutables.71 La législation établie par l’Union européenne conduit à un débat plutôt houleux sur les avantages et les inconvénients de telles mesures. Beaucoup d’arguments, d’une façon ou d’une autre, peuvent également être appliqués au problème général, mais certains d’entre eux sont plutôt spécifiques au droit continental général. La France En 2010, le gouvernement français a garanti le droit à l’oubli. La loi prévoit d’informer les internautes de leur potentielle exposition et des risques encourus pour leur vie privée en ligne, d’encourager l’adoption de codes de bonne pratique, et de favoriser la protection des données aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’échelle de l’UE.72 La France demande désormais qu’une loi internationale sur le droit à l’oubli soit mise en place. L’Espagne En 1998, l’Espagnol Mario Costeja González a demandé à ce que ses informations personnelles soient retirées des résultats de recherche Google et du site web d’un journal. L’Agence Espagnole de Protection des Données a refusé, mais, en mai 2014, la Cour de justice de l’Union européenne s’est retournée contre Google en sa faveur. Après cette affaire, Google a dû se conformer aux lois de l’UE sur la protection des données privées, entraînant ainsi des milliers de demandes de suppression de données. En Espagne, le sujet n’est pas encore clos. L’Allemagne Dans une affaire judiciaire impliquant deux hommes condamnés pour meurtre, une lettre envoyée à Wikipédia demandait le retrait du nom de Wolfgang Werlé, un des deux inculpés. Dans la mesure où le siège de Wikipédia est situé aux États-Unis, une cour de justice allemande a soutenu 70 Ibid. Démystification La Cour de justice de l’Union européenne et le « droit à l’oubli », Commission européenne, disponible sur : http://ec.europa.eu/justice/data-protection/files/factsheets/factsheet_rtbf_mythbusting_fr.pdf 72 French Government Secures “Right to Be Forgotten” on the Internet,https://www.huntonprivacyblog.com/2010/10/21/french-government-secures-right-to-be-forgotten-on-theinternet/[anglais] 71 GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme les droits à la vie privée de Werlé et cette information a été temporairement retirée du site allemand de Wikipédia. Son nom demeure cependant sur la version anglaise du site. Le Royaume-Uni Sous la loi de 1974 sur la réhabilitation des délinquants, après un certain temps, les condamnations pénales ne devaient plus être prises en compte lors d’une demande d’assurance ou de la recherche d’un emploi, ce qui peut être comparé au droit à l’oubli français. Les États-Unis Les États-Unis ne laissent paraître aucun soutien au droit à l’oubli. Le premier amendement de la Constitution des États-Unis, la liberté d’expression, réfute le concept selon lequel des informations pourraient être retirées puisque ce serait une violation de la liberté que les médias et autresentités ont de publier des informations. Tout retrait d’information serait considéré comme faisant obstacle à la liberté d’expression et de la presse. L’Amérique latine Les États d’Amérique latine se positionnent plutôt contre le droit à l’oubli par crainte que les crimes de représentants de l’autorité et de dictateurs, qui pourraient être tracés en ligne, soient plus difficiles à prouver. En revanche, le Costa Rica, le Nicaragua et l’Uruguay, reconnaissent explicitement le droit à l’oubli.73 L’Asie En Asie, Google a comparu en justice à Hong Kong sur le droit à l’oubli. Dans les pays de l’Asie de l’Est, on craint que le droit à l’oubli entraîne des secrets d’État et qu’il soit utilisé par les régimes de répression pour jouer en leur faveur. L’Afrique du Sud L’Afrique du Sud n’applique pas explicitement le droit à l’oubli, mais certaines lois sur le droit de la vie privée en général le prennent implicitement en compte. La loi de l’Afrique du Sud ne reconnaît pas tel quel le droit à l’oubli, mais des lois spécifiques de protection de la vie privée l’incluent.74 Australie L’Australian Law Reform Act a recommandé à l’Australie d’adopter un « droit d’être effacé » déterminant que les individus pourraient exiger des entreprises que leurs données personnelles, même récupérées légalement, soient supprimées. C’est une approche similaire à celle du droit à l’oubli en Europe.75 73 What are the implications of the right to be forgotten in the Americas, ifex, https://www.ifex.org/americas/2015/09/22/derecho_olvido/[anglais] 74 The right to be forgotten, michalsons, https://www.michalsons.co.za/blog/the-right-to-be-forgotten/11868[anglais] 75 Experts fear a European ‘right to be forgotten’ online ruling may be duplicated in Australia, the Sydney Morning herald, http://www.smh.com.au/technology/technology-news/experts-fear-a-european-right-to-be-forgotten-onlineruling-may-be-duplicated-in-australia-20141110-11jyra.html[anglais] GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme 3.6 QUESTIONS AUXQUELLES UNE RÉSOLUTION DOIT RÉPONDRE 1. Le droit à l’oubli est-il nécessaire et doit-il être appliqué à tous ? 2. Quelles mesures le Conseil des droits de l’homme peut-il mettre en œuvre pour s’assurer que le droit à l’oubli sera protégé ? 3. Comment ces mesures seront-elles mises en place ? 4. Quel est le meilleur moyen pour la communauté internationale de s’engager collectivement pour protéger les droits de la cyberprotection de la vie privée ? 5. Comment tenir compte des différents avis de tous les pays du monde ? 6. Quelles mesures peuvent être prises à une échelle locale et en quoi sont-elles utiles ? 7. Comment faire face à la liberté d’expression ? 8. Comment gérer les questions de responsabilité de la censure ? 9. Quelles mesures juridiques pourront être prises en cas d’infraction du droit à l’oubli ? GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme 4.Lectures conseillées et liens Général : En anglais : - United Nations Human Rights Council: http://www.ohchr.org/en/hrbodies/hrc/pages/hrcindex.aspx - United Nations General Assembly Resolution 60/251: http://www.un.org/Docs/journal/asp/ws.asp?m=A/RES/60/251http://www.un.org/Docs/journal/a sp/ws.asp?m=A/RES/60/251 - Statute of the Office of the United Nations High Commissioner for Refugees: http://www.unhcr.org/3b66c39e1.htmlhttp://www.unhcr.org/3b66c39e1.html - The Universal Declaration of Human Rights: http://www.un.org/en/documents/udhr/indexhttp://www.un.org/en/documents/udhr/index En français : - À propos du Conseil des droits de l’homme :http://www.ohchr.org/FR/HRBodies/HRC/Pages/AboutCouncil.aspxhttp://www.ohchr.o rg/FR/HRBodies/HRC/Pages/AboutCouncil.aspx http://www.ohchr.org/FR/HRBodies/HRC/Pages/AboutCouncil.aspx Sujet A : Mise en place de la protection des réfugiés climatiques En anglais - Protecting environmentally displaced people: Developing the capacity of legal and normative frameworks: http://www.unhcr.org/4da2b6189.pdfhttp://www.unhcr.org/4da2b6189.pdf - Convention and Protocol Relating to the Status of Refugees: http://www.unhcr.org/3b66c2aa10.htmlhttp://www.unhcr.org/3b66c2aa10.html - Guiding Principles on InternalDisplacement: http://www.unhcr.org/43ce1cff2.htmlhttp://www.unhcr.org/43ce1cff2.html - The Protection of Environmentally-Displaced Persons in international law: http://elawreview.org/articles/volume-37/issue-37-2/the-protection-of-environmentallydisplaced-persons-in-international-law/#_edn3http://elawreview.org/articles/volume-37/issue37-2/the-protection-of-environmentally-displaced-persons-in-international-law/ - _edn3 - Climate change, desertification and migration: Connecting the dots: http://www.climatechangenews.com/2012/04/27/climate-change-desertification-and-migrationconnecting-the-dots/ - Putting climate refugees on the international agenda: http://www.swissinfo.ch/eng/nansen-shell/41700942http://www.swissinfo.ch/eng/nansenshell/41700942 GIMUN 2016 En français Conseil des droits de l’homme - Changements climatiques, catastrophes naturelles et déplacement humain : une perspective du HCR :http://www.unhcr.fr/4b151c14e.html - Le climat fait 22 millions de personnes déplacées en 2013, Le Point :http://www.lepoint.fr/environnement/le-climat-fait-22-millions-de-personnes-deplaceesen-2013-17-09-2014-1863888_1927.phphttp://www.lepoint.fr/environnement/le-climat-fait-22millions-de-personnes-deplacees-en-2013-17-09-2014-1863888_1927.php - Plus de 22 millions de déplacés climatiques en 2013 dans le monde, Actu environment :http://www.actu-environnement.com/ae/news/rapport-IDMC-deplacesclimatiques-2013-monde-asie-afrique-adaptation-22686.php4http://www.actuenvironnement.com/ae/news/rapport-IDMC-deplaces-climatiques-2013-monde-asie-afriqueadaptation-22686.php4 - Partie II —Éléments d’un Statut des Réfugiés de L’environnement, réseauterra :www.reseau-terra.eu/IMG/pdf/Ref_Envt_-_6.pdfhttp://www.reseauterra.eu/IMG/pdf/Ref_Envt_-_6.pdf http://www.reseau-terra.eu/IMG/pdf/Ref_Envt_-_6.pdf Sujet B : Protection de la vie privée et ère numérique : le droit d’oublier et d’être oublié En anglais - United Nations General Assembly Resolution http://www.un.org/en/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/RES/69/166 United Nations Human Rights Council Resolution http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/HRC/28/L.27 69/166 28.L.27 En français - Qui est juge du droit à l’oubli sur Internet ? Le Point :http://www.lepoint.fr/chroniqueursdu-point/laurence-neuer/qui-est-juge-du-droit-a-l-oubli-sur-internet-01-08-20151954035_56.phphttp://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/laurence-neuer/qui-est-juge-dudroit-a-l-oubli-sur-internet-01-08-2015-1954035_56.php - Internet et le droit à l’oubli numérique, Le Petit Juriste :http://www.lepetitjuriste.fr/internet-et-le-droit-a-loublinumerique/http://www.lepetitjuriste.fr/internet-et-le-droit-a-loubli-numerique/ - Google commence à appliquer le droit à ; » oublie en Europe, Libération :http://www.liberation.fr/ecrans/2014/06/26/google-commence-a-appliquer-le-droit-al-oubli-en-europe_1051678http://www.liberation.fr/ecrans/2014/06/26/google-commence-aappliquer-le-droit-a-l-oubli-en-europe_1051678 GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme 5.Bibliographie Akkoc, Raziye. “2005 Boxing day tsunami facts.” The Telegraph. http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/asia/11303114/2004-Boxing-Day-tsunamifacts.html[anglais] Bat, “Privacy - Examples of Misuse of Private Data. 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United Nations High Commissioner for Refugees. http://www.unhcr.org/pages/49c3646cbf.html[anglais] GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme 6.Pays présents Pays d’Afrique (9) : – Afrique du Sud – Nigeria – Kenya – RDC, République démocratique du Congo – Ghana – Égypte – Maroc – Éthiopie – Érythrée Pays de l’Asie-Pacifique (9) : – Chine – Inde – Népal – Arabie Saoudite – Kiribati – Maldives – Viêtnam – Indonésie – République des îles Marshall Pays d’Amérique Latine et des Caraïbes (5) : – Cuba – Mexique – Brésil – Panama – El Salvador Pays d’Europe de l’Ouest et autres pays (5) : – États-Unis d’Amérique – France – Royaume-Uni – Australie – Nouvelle Zélande Pays de l’Europe de l’Est (4) : – Fédération de Russie – Ukraine – Estonie – Hongrie GIMUN 2016 Conseil des droits de l’homme Organisations nongouvernementales (3) : – Comité International de la Croix-Rouge – HumanRights Watch – Organisation Internationale pour les migrations et Privacy International