pre-albumine

Transcription

pre-albumine
PRE-ALBUMINE
PRE-ALBUMINE
METHODES DE DOSAGE
Méthodes immunochimiques : immunoturbidimétrie,
immunonéphélémétrie.
DEFINITION
La pré-albumine (ou transthyrétine) est une protéine
principalement synthétisée par le foie. Sa demi-vie est
brève, de l’ordre de 2 jours. La pré-albumine est un
marqueur sensible de dénutrition.
Synonymes : transthyrétine, TTR.
BIOPATHOLOGIE
Elle joue essentiellement un rôle de transporteur
plasmatique :
– des hormones thyroïdiennes T4 et T3 (pour environ
15 %), en association avec la Thyroid binding globulin
(TBG) et l’albumine ;
– du rétinol (vitamine A) en association avec la Retinol
binding protein (RBP).
INDICATIONS DU DOSAGE
Sa principale indication est l’évaluation d’un état de
dénutrition. Du fait de la rapidité de variation de son
taux (demi-vie courte), la pré-albumine est un marqueur
très sensible de dénutrition aiguë. Elle est utilisée pour
le diagnostic des états de dénutrition et pour le suivi
d’une thérapeutique nutritionnelle.
Elle peut être dosée isolément ou avec l’albumine, la
CRP et l’orosomucoïde, dans le cadre d’un « profil
nutritionnel », afin de prendre en compte la
composante inflammatoire, souvent présente dans un
contexte de dénutrition. Elle participe également au
calcul du PINI (Prognostic Inflammatory and Nutritional
Index), index nutritionnel utilisé notamment en
gériatrie.
PINI = [CRP (mg/l) x orosomucoïde (mg/l)]/[albumine
(g/l) x pré-albumine (mg/l)].
RECOMMANDATIONS PREANALYTIQUES
 PRELEVEMEN - CONSERVATION - TRANSPORT
Se reporter au référentiel des examens de biologie
médicale Biomnis en ligne pour les conditions de
prélèvement et conservation-transport.
 QUESTIONS A POSER AU PATIENT
Prenez-vous un des médicaments suivants ? Un
traitement par œstrogènes peut diminuer légèrement la
concentration sérique de pré-albumine. Un traitement
au long cours par glucocorticoïdes peut l’augmenter
(par stimulation de sa synthèse).
VALEURS DE REFERENCE
Elles peuvent varier légèrement selon la technique
utilisée. A titre indicatif :
– chez l’adulte : 0,20 à 0,40 g/l.
– chez l’enfant : 0,15 à 0,35 g/l.
Depuis 1994, il existe un matériau international de
référence pour les dosages immunochimiques, le CRM
470, étalonné pour 14 protéines dont la pré-albumine.
VARIATIONS PHYSIOPATHOLOGIQUES
 VARIATIONS PHYSIOLOGIQUES
 En fonction de l’âge : chez le nouveau-né, les valeurs
sont comprises entre 0,10 et 0,20 g/l ; elles augmentent
progressivement jusqu’à la puberté. Après 50 ans, elles
diminuent légèrement dans les deux sexes.
 En fonction du sexe : entre 20 et 40 ans, les valeurs sont
légèrement plus élevées chez l’homme (en moyenne :
0,33 ± 0,11 g/l) que chez la femme (0,27 ± 0,10 g/l).
 Au cours de la grossesse : il existe une légère
diminution de la synthèse de la pré-albumine du fait de
l’hyperoestrogénie.
 VARIATIONS PATHOLOGIQUES
 Augmentation de la concentration sérique de préalbumine :
Insuffisance rénale (de manière inconstante).
Hypothyroïdie.
Hyperandrogénie.
Hypercorticisme endogène ou médicamenteux
(corticothérapie au long cours).
 Diminution de la concentration sérique de préalbumine :
La concentration sérique de pré-albumine s’abaisse
rapidement en cas de dénutrition et sa chute est
proportionnelle à la sévérité de celle-ci.
Au cours de l’anorexie mentale, sa concentration peut
apparaître normale, sa baisse liée à la dénutrition
pouvant être masquée par l’hyperandrogénie associée.
 Évaluation de l’état nutritionnel à l’aide du PINI (index
pronostique inflammatoire et nutritionnel)
(D’après Ingelbleek Y. et coll., Int J Vit Nutr Res 1985;
55:91-101) :
Cet index combine 4 dosages : albumine, préalbumine,
CRP, orosomucoïde. Mais il est non validé, non retenu et,
in fine, inutile.
© 2013 Biomnis – PRÉCIS DE BIOPATHOLOGIE ANALYSES MÉDICALES SPÉCIALISÉES
1/2
PRE-ALBUMINE
En pratique, les protéines nutritionnelles sériques sont
le reflet du statut protéique viscéral. Leur sensibilité aux
apports protéino-énergétiques dépendent de leur
demi-vie. Les deux marqueurs reconnus comme les plus
utiles pour évaluer et suivre la dénutrition sont
l’albumine et la préalbumine, en sachant qu’aucune des
deux n’en est spécifique : elles varient avec la volémie et
les situations d’inflammation ou d’agression. La préalbumine diminue également en cas d’insuffisance
hépatocellulaire, de fuites urinaires protéiques massives
ou d’hyperthyroïdie.
Au total, la préalbumine, grâce à sa demi-vie courte,
donne une indication rapide des variations en apports
nutritionnels protéiques et énergétiques ; elle est plutôt
utilisée comme marqueur de renutrition.
POUR EN SAVOIR PLUS
 Alexandre J.A., Préalbumine, Encyl Med Biol, Elsevier,
Paris, 2004.
 Bach-Ngohou K. Bettembourg A., Le Carrer D., Masson D.,
Denis M.. Évaluation clinico-biologique de la dénutrition,
Ann Biol Clin 2004 ; 62:395-403.
 Férard G., Ingenbleek Y., Place actuelle de la
transthyrétine en biologie clinique. Ann Biol Clin 2003 ;
61:358-362.
 Thuillier F., Demarquilly C., Szymanowicz A., et al.,
Turbidimétrie ou néphélémétrie : quel choix pour les
dosages de l’albumine, l’apoA, la CRP, l’haptoglobine, l’IgM
et la transthyrétine, Ann Biol Clin 2008, 66:63-78.
© 2013 Biomnis – PRÉCIS DE BIOPATHOLOGIE ANALYSES MÉDICALES SPÉCIALISÉES
2/2