doa : dead or alive

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doa : dead or alive
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DOA : DEAD OR ALIVE
Titre original : DOA : DEAD OR ALIVE
Année : 2006
Nationalité : Etats-Unis / Allemagne / Angleterre
Acteurs : Jaime Pressly, Devon Aoki, Natassia Malthe, Holly Valance, Sarah Carter, Eric Roberts, Matthew
Marsden, Brian J. White, Collin Chou, Kane Kosugi, Derek Boyer, Steve Howey, Chad McCord, Kevin Nash,
Robin Shou & Silvio Simac
Réalisateur : Corey Yuen
Scénario : J.F. Lawton, Adam Gross & Seth Gross
Musique : Junkie XL
Le tournoi «Dead or Alive» est une compétition mondiale
opposant les champions de diverses techniques de combat
(ninja, catch, bourre-pif ou coup de pied au cul). Isolés sur une
île, les participants s´affrontent en duel jusqu´à une finale qui
rapportera au vainqueur la coquette somme de dix millions de
dollars. Mais derrière le challenge sportif, le «Dead or Alive»
cache un dessein bien plus machiavélique.
DEAD OR ALIVE est une nouvelle adaptation de jeu vidéo.
Un exercice périlleux, qui a permis au monde de voir naître
parmi les pires nanars du cinéma comme SUPER MARIO
BROS d´Annabel Jankel et Rocky Morton ou encore DOUBLE
DRAGON de James Yukich. Pire, un homme, Uwe Boll, s´est
mis en tête d´enquiller une filmographie désastreuse quasi
exclusivement basée sur l´adaptation vidéo ludique. On le
surnomme depuis le Ed Wood des temps modernes. A chaque
fois qu´un jeu est adapté, la même question revient sur la tapis
: comment captiver de manière passive (avec le cinéma) une
personne qui a l´habitude d´être active (avec sa manette dans la
main). Ratage après ratage, le même doute revient : et si le
cinéma ne faisait tout simplement pas le poids ? Heureusement,
la venue de ce DEAD OR ALIVE va enfin pouvoir trancher en
faveur du grand écran grâce à un argument si simple que
personne n´avait réellement osé y penser…
Mais reprenons l´histoire par le début, à quoi ressemble le
jeu vidéo «Dead or Alive» ? Pour faire simple, il s´agit d´une
franchise (on compte plusieurs «épisodes» depuis 1996 au gré
de l´évolution technologique des différentes consoles) dont le
but du jeu est simple : dans une arène de combat, le joueur doit
vaincre son adversaire à coup de tatanes. Point barre ! Les
spécialistes du jeu vidéo pourront peut-être nous éclairer sur
les incroyables subtilités du «gameplay» de la série, mais à
notre niveau, la franchise des «Dead or Alive» ne fait rien de
plus que de suivre les traces des jeux de combats style
«Streetfighter», «Mortal Kombat», ou encore «Tekken». Des
titres très connus des gamers, au scénario inexistant ou
presque, que le cinéma a tenté d´ailleurs d´adapter par le passé
pour des résultats très contrastés. DEAD OR ALIVE part donc
sur les traces de ces bobines ratées (si on excepte le MORTAL
KOMBAT de Paul W.S. Anderson). Un navet supplémentaire
?... Ce c´est sans compter sur le «plus produit» de la série
vidéo ludique. Car les «Dead or Alive» ont un argument de
poids face à leurs concurrents : il met en scène des héroïnes de
pixel diantrement poumonnées ! Le perfectionnement des
graphismes et des animations au fil des années a ainsi permis
aux programmeurs de peaufiner l´inertie des triples bonnets
dans l´action ou encore l´apparition furtive des culottes lors des
«mawachis». Encore plus vicieux, les programmeurs ont initié
un jeu vidéo parallèle où les héroïnes de «Dead or Alive»
s´affrontent à nouveau, mais cette fois en bikini sur la plage à
l´occasion de matchs de Beach Volley ! Un jeu hallucinant
destiné à assouvir les délires des pires Otakus obsédés par les
«bombasses» virtuelles en maillots de bain. L´adaptation de
«Dead or Alive» au cinéma est ainsi pleinement justifiée : il est
surtout question de donner un «vrai» corps à ces héroïnes de
synthèse avant de les laisser se crêper le chignon. De la culotte,
c´était donc ça l´ingrédient secret qui allait permettre au joueur
de lâcher sa manette pour s´intéresser (enfin) à l´adaptation
cinématographique de son défouloir préféré.
Plus sérieusement, DEAD OR ALIVE est une adaptation
réussie car c´est un film parfaitement conscient de ce qu´il est
(un pur produit dérivé de divertissement) et qui va exploiter
tout ce qui est à sa portée pour créer le «fun» auquel sont
habitués les joueurs. La mise en scène est confiée à Corey
Yuen, ancien acteur martial, depuis reconverti dans la
chorégraphie des combats ou la réalisation de films d´actions.
Ayant bâti sa carrière à Hong-Kong, il a importé son savoir
faire en occident notamment pour les besoins d´Europa Corp
pour qui il signe LE TRANSPORTEUR ou encore les
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chorégraphies du BAISER MORTEL DU DRAGON avec Jet
Li sans oublier les combats de l´adaptation de l´animé BLOOD
: THE LAST VAMPIRE par Chris Nahon. Le scénario ne
cherche pas midi à quatorze heures et n´est qu´un prétexte à
multiplier les séquences d´empoignades délirantes usant et
abusant de prouesses câblées et de physique virevoltante. Le
film fut d´ailleurs tourné en Chine pour profiter au mieux du
savoir faire des équipes locales.
Côté casting, les producteurs ont fait particulièrement
attention à réunir une brochette de belles pépés, pour la plupart
issues de la télévision ou de la série B. On reconnaît d´ailleurs
au milieu de la distribution féminine l´eurasienne Devon Aoki,
qui prêtait son visage poupin à la bad girl japonaise de SIN
CITY de Robert Rodriguez et Franck Miller. Côté garçons,
outre quelques «sportifs» comme le catcheur Kevin Nash, on
reconnaît Collin Chou (vu dans les deux derniers MATRIX) ou
encore Kane Kosugi, le fils du célèbre acteur abonné aux
nanars Sho Kosugi. Le méchant de service est quant à lui
campé par un Eric Roberts au top de sa carrière bis. L´acteur
vieillissant s´investit au point de tâter lui-même de la savate,
comme il l'avait déjà fait dans la série des BEST OF THE
BEST, en affrontant à lui tout seul
notre groupe d´héroïnes lors du final.
Certes, la souplesse de l´homme est
plus que limitée face à nos jeunettes,
mais l´imagination de la mise en scène
fait passer la pilule.
DEAD OR ALIVE est un
divertissement tellement décomplexé
qu´il en devient irrésistible. Le film
est très sexy sans faire intervenir à
aucun moment la moindre nudité. Par
contre, Corey Yuen n´a pas son pareil
pour trouver l´angle de caméra qui
nous donnera la meilleure perspective
sur
le
sous-vêtement
de
la
combattante. Quant au cadreur, le
moins que l´on puisse dire est qu´il
n´hésite pas à «raser» de près les
comédiennes. DEAD OR ALIVE
pourrait tomber dans la vulgarité, et
pourtant, le film l´évite constamment
grâce au bagout de ses séquences
(comme l´une des filles affrontant
plusieurs hommes tout en enfilant son
soutien gorge). Le machisme est
également évité grâce à un humour décapant faisant passer
l´intégralité du casting masculin pour des idiots sans cervelle
ou bien de gentils niais prompts à toutes les gaffes.
SPICEWORLD THE MOVIE. Ca ne se refuse pas !
Après une sortie en salle passée inaperçue chez nous au
milieu de l´été 2007, DEAD OR ALIVE revient dans un DVD
techniquement sans reproche. La qualité image est parfaite et
les options sonores vous donneront accès à une piste DTS
surpuissante (chaque coup porté dans le film étant accompagné
d´un gigantesque «Whoosh» faisant le tour de toutes les
enceintes). La section bonus est plus légère, peut-être aussi
parce que ce n´est pas le genre de film méritant non plus une
analyse très approfondie. Un Making Of d´un durée
confortable nous attend néanmoins, mais il se concentre sur
l´aspect promotionnel en laissant les comédiens présenter leur
rôle face caméra. Un reportage de peu d´intérêt, là où l´on
aurait aimé en savoir plus sur le tournage de certaines
séquences d´actions. Il faudra se contenter de quelques courtes
images d´illustrations montrant les astuces inventées pour
améliorer les performances des acteurs (comme l´intervention
d´un assistant en combinaison verte, aidant à soutenir certains
mouvements, destiné à être ensuite gommé de l´image). Une
archive de scènes coupées nous est ensuite proposée. Beaucoup
de chutes de montage sans importance, si l´on excepte
quelques instants de comédie sympas
(comme un concours de vidage de
canette de bière entre la catcheuse et
son père) ou des courtes scènes
d´actions
supplémentaires.
Ces
quelques minutes, certes dispensables,
n´auraient pourtant pas dépareillé dans
le film fini. Preuve de l´intention des
auteurs d´aller constamment à
l´essentiel sans le moindre temps mort.
Eric Dinkian
Autre point fort du film, le «fan service» tournant à plein
régime. Les fans du jeu retrouveront énormément d´éléments
tiré du support original, que ce soit dans les décors ou dans des
petits détails plus «geek» (comme un sample du jeu «ready,
fight !» ouvrant un combat). Bien entendu, le pic du film est
atteint lorsque nos jolies filles, pour se délasser entre deux
bagarres, vont faire une partie de beach volley ! Cette
accumulation de séquences jouissives nous font oublier sans
mal que nous ne visionnons pas un grand chef d´œuvre, que le
scénario fini par s´engourdir dans une intrigue lourde et pas
très maligne (entre un frère disparu et une histoire de lunette
bionique !?), ou encore que certains effets spéciaux
numériques sont très limités. Qu´importe, la faible durée du
film, allié à sa densité, en fait un spectacle idéal pour les
soirées d´hiver, comme un crossover improbable entre
NAKED
WEAPON,
CHARLIE´S
ANGELS
et
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