JUGE DE PAIX - Media Delivery Services
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14 Budget&Droits 217 - juillet/août 2011 JUGE DE PAIX procédure de conciliation | procès Une justice de proximité Pourquoi risquez-vous un jour d’être confronté à la justice de paix ? Et pourquoi est-il très facile de se tirer d’affaire sans avocat ? Caroline Koelman et Nadine Vanhee L oin de nous l’idée de vous inciter à saisir le tribunal pour la moindre broutille, mais il est bon de savoir que la justice de paix est la juridiction à laquelle vous avez le plus de chances d’être confronté un jour en tant que citoyen et consommateur, si vous êtes impliqué dans un litige inextricable. Les juges de paix sont proches du citoyen, dit-on. Par leur grand nombre, mais aussi par la nature des litiges qu’ils sont appelés à trancher, et parce que le justiciable n’est pas astreint aux lourdeurs d’un procès en bonne et due forme et qu’il n’est pas obligé de recourir à un avocat. Pas pour les meurtres ou les infractions routières La justice de paix est la juridiction qui connaît essentiellement des litiges de la vie quotidienne. Quelques exemples : la vie commune avec votre partenaire est devenue insupportable et vous souhaitez prendre certaines dispositions ; le toit de votre logement fuit, mais le bailleur rechigne à le faire réparer ; les voisins refusent d’élaguer leurs arbres dont les branches envahissent votre jardin ; vous vous disputez violemment avec votre fils, qui exige de vous une pension alimentaire pour pouvoir poursuivre ses études ; on est venu réparer votre lave-vaisselle, mais sans faire jouer la garantie légale… BD217X06_jugepaix_4p.indd 14 En premier lieu, le juge de paix n’est compétent que pour les affaires dites civiles, c’est-àdire essentiellement les différends d’ordre privé entre personnes. Il ne peut donc par définition connaître de faits susceptibles d’être sanctionnés d’une peine de prison ou d’une amende, comme une infraction routière, un viol ou un meurtre ("affaires pénales"). Il existe d’autres tribunaux civils dans notre pays, qui ont chacun leur spécialité, mais en règle générale, les litiges impliquant un particulier ou un commerçant qui ne donnent pas lieu à une demande supérieure à 1 860 € sont le lot commun du juge de paix, sauf si la matière relève de la compétence d’un autre juge. Un litige avec votre employeur, par exemple, est de la prérogative du tribunal du travail. La loi dispose par ailleurs que certaines contestations ou affaires, quel que soit le montant de la demande, sont réservées au juge de paix. Quelques exemples : contentieux en matière de bail, contestations sur les parties communes d’une copropriété, conflits de voisinage, litiges concernant des contrats de crédit à la consommation, demandes de mesures provisoires et urgentes en cas de conflit entre époux ou VOUS POUVEZ DEMANDER AU GREFFE TOUTES SORTES D’INFORMATIONS PRATIQUES, MAIS PAS DE CONSEILS 7/06/2011 13:14:29 Budget&Droits 217 - juillet/août 2011 cohabitants légaux, discussions en matière de pension alimentaire hors divorce, organisation d’une tutelle, désignation d’un administrateur provisoire… Un procès en bonne et due forme n’est pas toujours nécessaire Un procès a de quoi rebuter, car il est souvent compliqué, dure longtemps et coûte cher. Il n’est toutefois pas nécessaire d’intenter un procès en bonne et due forme devant le juge de paix : vous pouvez en effet opter pour la procédure de conciliation. Plus simple et plus rapide, elle présente en outre l’avantage d’être totalement gratuite. De fait, la procédure peut être engagée sans aucune formalité. Il suffit d’envoyer une simple lettre ou de téléphoner au greffe en expliquant brièvement la nature du litige et en demandant de convoquer la partie adverse à la conciliation. Le greffe invite alors les deux parties, par simple lettre, à se présenter à la justice de paix à une date et une heure données, dans un délai minimal de huit jours. Attention : d’autres personnes se trouveront à l’audience en même temps que vous. Vous devrez attendre que l’on vous appelle. Beaucoup de personnes voient un avantage à ce que la procédure de conciliation ait lieu de manière confidentielle, c’est-à-dire en l’absence de public. Le but est que le juge écoute les arguments des deux parties et que, fort de sa connaissance du droit et de son expérience pratique, il essaie de les amener à une conciliation. Il ne joue donc qu’un rôle de médiateur. A strictement parler, il ne peut émettre aucune opinion ni laisser transparaître que la demande est fondée ou non. Il peut exposer les possibilités existantes, sans toutefois indiquer laquelle lui semble la meilleure. La procédure prend très peu de temps. Le juge tranche très rapidement : soit les parties sont prêtes à la conciliation, soit elles ne le sont pas. Il n’est pas rare que les deux parties doivent mettre de l’eau dans leur vin. Seul inconvénient de la procédure de conciliation : si la partie adverse ne se présente pas, ou si elle campe sur ses positions, elle ne sert strictement à rien. L’huissier peut souvent vous aider Si vous voulez intenter un véritable procès devant le juge de paix, vous devez respecter certaines règles de forme, qui ne doivent toutefois pas vous dissuader. La manière la plus courante d’introduire une action consiste à demander à un huissier de faire parvenir une citation à la partie adverse. Ce document indique la demande, le tribunal où 225 BD217X06_jugepaix_4p.indd 15 le nombre de justices de paix dans notre pays l’affaire sera plaidée ainsi que la date et l’heure de la première audience. Pour les affaires simples, l’huissier acceptera généralement de rédiger le texte de la citation à votre place. Si l’affaire est plus compliquée, vous devrez le faire vousmême ou recourir à un avocat. Il va de soi qu’un huissier ne travaille pas gratuitement. Il vous facturera, outre ses honoraires, le droit de mise au rôle, qui est l’indemnité demandée par le greffe pour mettre le litige sur la liste des affaires à traiter ("le rôle") et donc ouvrir votre dossier. Le greffe peut vous conseiller Pour certaines contestations, vous pouvez vous passer d’huissier et introduire vous-même l’instance. C’est notamment le cas des litiges portant sur le loyer de votre résidence principale ou des demandes de mesures provisoires et urgentes entre conjoints ou cohabitants légaux. Dans ces cas, il est en effet possible d’introduire "Dans mon cas, le juge de paix a bien fait comprendre pendant la procédure de conciliation que la partie adverse n’avait pas intérêt à intenter un procès. " J. M., Gand 15 directement une requête. Ce document doit contenir certaines données précises, mais la plupart des justices de paix vous remettront un formulaire type. La requête doit être accompagnée d’un certificat de domicile de la partie adverse datant de moins de 15 jours (document payant à obtenir auprès de la commune concernée). Parfois, d’autres attestations sont exigées. Le greffe vous fournira de plus amples explications à ce sujet. Dans ce cas, les frais se limitent au droit de mise au rôle. Le greffe communique alors aux deux parties, par pli judiciaire recommandé, la date à laquelle ils sont attendus au tribunal. Des formalités très simplifiées En fait, les choses peuvent encore être plus simples. Si la partie adverse accepte de soumettre le litige au juge de paix, vous pouvez aussi opter pour la comparution volontaire (cette procédure sera prochainement rebaptisée "requête conjointe", mais les règles du jeu resteront dans une large mesure les mêmes). Cela signifie que vous demandez au greffe, en accord avec la partie adverse, de comparaître devant le juge de paix, c’est-à-dire ensemble, et non seul. C’est évidemment là le talon d’Achille de la procédure, car la partie adverse n’est pas toujours d’accord. Un procès-verbal de comparution volontaire est alors dressé, COMPÉTENCE TERRITORIALET Pas toujours le juge de paix du coin OVous ne pouvez vous adresser comme bon vous semble à la justice de paix de votre quartier. Tout dépend du litige que vous souhaitez lui soumettre. OSi vous avez signé un contrat ou acheté un bien, vous avez en principe le choix : soit le juge du lieu où vous avez signé le contrat ou acheté le bien, soit le juge du domicile de la partie adverse, sauf si les conditions générales du contrat en disposent autrement. ODes règles spécifiques s’appliquent dans d’autres cas. Pour les contestations en matière de bail et de copropriété, par exemple, on retiendra le lieu où est situé le bien en question. Pour les problèmes familiaux, le dernier domicile légal ou la dernière résidence du couple désignera le juge compétent. OEn cas de doute, vous pouvez appeler le greffe de la justice de paix. Ce service est parfois appelé le secrétariat du tribunal. Le greffe assure en effet une série de tâches purement administratives (notamment la planification des audiences, la prise de notes à l’audience, la délivrance de copies de la décision …), mais il a aussi une mission d’information : vous pouvez lui poser toutes vos questions – par exemple, quel tribunal saisir, les diverses manières d’introduire une instance, les formalités à observer, la méthode de travail, les délais, la façon d’interjeter appel… Par contre, le greffe ne peut prodiguer de conseils – par exemple, vous dire si vous avez intérêt à intenter une action ou interjeter appel, interpréter la loi pour vous, vous recommander un bon avocat, etc. ODès que vous connaissez le lieu concerné, vous pouvez trouver sur internet la justice de paix compétente : www.juridat.be > "Compétence territoriale" (indiquez le nom de la rue et de la localité). 7/06/2011 13:14:30 16 Budget&Droits 217 - juillet/août 2011 JUGE DE PAIX procédure de conciliation | procès dans lequel les deux parties exposent brièvement leurs arguments. Dans ce cas-là aussi, vous ne devrez vous acquitter que du droit de mise au rôle. On commence d’ordinaire par un état des lieux Les procès devant le juge de paix sont en général publics, sauf dans des circonstances particulières, comme en cas de difficultés conjugales. La première audience – l’audience d’introduction – se limite généralement à un état des lieux de la situation : les deux parties sont-elles prêtes à plaider l’affaire directement, par exemple parce que les faits ne sont pas ou peu contestés ? La réponse est souvent négative. Si les parties ont convenu de comparaître volontairement, l’affaire peut être facilement bouclée à l’issue de cette première audience. Le juge peut se prononcer immédiatement, même si la partie adverse ne comparaît pas à l’audience d’introduction (on dit qu’elle "a fait défaut"). Dans la pratique, les affaires sont très souvent remises. En effet, si l’affaire a été introduite par citation ou requête unilatérale, le juge ne connaît à ce moment-là que vos arguments, mais pas encore ceux de la partie adverse. Celleci doit parfois avoir le temps de préparer son argumentation et rassembler des preuves. Le juge LA DÉCISION D’UNE PROCÉDURE DE CONCILIATION PEUT ÉGALEMENT ÊTRE EXÉCUTÉE décide lui-même de remettre l’affaire, mais les parties peuvent également le lui demander. En acceptant la remise, le juge communique immédiatement la date de la prochaine audience, qui est souvent fixée deux semaines ou un ou deux mois plus tard, sauf si l’une des parties conteste sérieusement les faits : dans ce cas, il renvoie l’affaire "au rôle". Cela traîne parfois en longueur Lorsqu’une affaire est renvoyée au rôle, les deux parties ont le temps de coucher par écrit leurs arguments en fait et en droit, chacune à "Lors de la conciliation, le rôle du juge de paix m’a semblé très limité, d’autant que je n’acceptais pas la demande de la partie adverse, et elle n’en démordait pas non plus." D. V., Izegem son tour. C’est ce qu’on appelle dans le jargon l’échange des conclusions, qui prend un certain temps. Dès que les parties ont échangé leurs conclusions, elles demandent ensemble la fixation d’une date d’audience pour plaider l’affaire, mais si la partie adverse tergiverse, vous pouvez faire la demande unilatéralement. A l’audience de plaidoirie, les parties se bornent généralement à résumer oralement le contenu de leurs conclusions. Le juge peut éventuellement leur demander de préciser tel ou tel point. Les débats sont ensuite clos et le juge met l’affaire en délibéré. Il fixe alors une date pour le prononcé, qui doit en principe avoir lieu dans le mois. Parfois, un jugement intermédiaire est rendu parce que le juge a désigné un expert ou parce qu’il décide de se rendre sur place en personne. Tant que le juge n’a pas prononcé de jugement, il reste possible de faire rouvrir les débats si l’on dispose de nouvelles preuves ou si l’on souhaite déposer de nouvelles conclusions. "Un jugement en votre faveur ne suffit pas toujours" Un des litiges pour lesquels Mme Danielle Mathieu a intenté un procès en justice de paix en 2010 portait sur le fait qu’une locataire ne payait plus son loyer. Notre abonnée a défendu elle-même ses droits, donc sans avocat, et elle a obtenu gain de cause. "J’ai trouvé le procès en lui-même plutôt informel. Certes, je n’avais pas le sentiment que le juge de paix avait étudié les arguments que j’avais exposés par écrit, mais il a écouté ce qui fut dit lors de l’audience. Je ne peux pas non plus nier qu’il y avait une certaine tension dans l’air; après tout, il s’agissait de trancher un litige entre deux personnes. De plus, j’étais là moi-même, toute seule, alors que la locataire s’était fait représenter par un avocat. Je ne trouvais pas honnête de la part de l’avocat de ne pas m’en avoir informée à l’avance. La situation s’en trouvait déséquilibrée : moi, simple profane, face à un avocat qui manipulait avec aisance des arguments juridiques. Mais la partie adverse a malgré tout dû s’incliner.” Il s’est écoulé moins d’un an entre l’assignation et le jugement. Si c’était à refaire, s’y prendrait-elle de la même manière ? "Oui, la procédure en elle-même n’est pas vraiment compliquée, entre-temps je connais le système, je suis presque une habituée puisque BD217X06_jugepaix_4p.indd 16 Madame Danielle Mathieu a déjà fait appel plusieurs fois au juge de paix pour des problèmes avec des locataires c’est déjà la 4e ou la 5e fois que je me rends chez le juge de paix pour des problèmes avec un locataire. Malheureusement, un jugement en votre faveur ne suffit pas toujours pour que vous récupériez votre dû. Encore faut-il le faire exécuter dans la pratique". Bien que la locataire ait été condamnée à payer les arriérés de loyer, elle ne s’est pas exécutée et a même disparu dans la nature. "Du coup, je ne pourrai remettre le bien en location qu’après être à nouveau allée chez le juge de paix, cette fois pour demander la dissolution du contrat". Finalement, la locataire a été retrouvée, mais ne semble pas en état de payer. De ce fait, madame Mathieu a dû aussi prendre en charge les frais de justice (quelque 2 000 €). A cela s’ajoutent les frais importants de remise en état de l’appartement pour pouvoir le louer à nouveau. Rien d’étonnant à ce que notre abonnée éprouve une grande déception. 7/06/2011 13:14:34 Budget&Droits 217 - juillet/août 2011 NOUVELLES AFFAIRES DEVANT LE JUGE DE PAIX L’avocat n’est pas obligatoire " La procédure de conciliation se déroule de manière assez informelle, au besoin même sans avocat. Les personnes qui optent pour un procès en bonne et due forme se font généralement assister ou représenter par un avocat. Ce n’est toutefois pas une obligation, à moins que le juge n’estime, par exemple, que l’ambiance est trop passionnelle ou que vous manquez d’expérience pour vous défendre correctement. Par ailleurs, la loi impose la présence d’un avocat devant certaines juridictions (par exemple, la cour de cassation), mais ce n’est pas le cas de la justice de paix. Dans certaines circonstances, vous pouvez donc envisager de défendre vous-mêmes vos intérêts. Toutes les affaires ne sont pas nécessairement complexes : certaines contestations peuvent facilement être traitées dès l’audience d’introduction. Il est vivement conseillé de constituer un dossier complet avant le début du procès. Si la partie adverse fait appel à un avocat, si l’enjeu est de taille ou si votre affaire est compliquée, un conseiller vous sera d’un grand secours, surtout si vous n’êtes pas versé dans les matières juridiques et que les subtilités de la loi vous échappent – histoire de combattre à armes égales. L’assistance d’un avocat s’avère aussi utile lorsqu’il s’agit de déterminer la manière dont la loi doit être interprétée ou de rechercher la jurisprudence pertinente. Les honoraires d’avocat vous font hésiter ? Sachez que vous pouvez de toute façon demander une aide juridique de première ligne gratuite pour obtenir un premier conseil. Certains avocats sont à la disposition de la justice : le greffe vous en dira plus. Attention : vous n’obtiendrez qu’un avis, une première orientation ; au besoin, on vous dirigera vers une instance ou une organisation spécialisée. Ne vous attendez donc pas à ce que l’on étudie votre dossier de A à Z. Les personnes aux ressources limitées entrent 2000 Moyennes en euros Oavocat : de 75 à 100 € de l’heure Ohuissier : - signification d’une décision : de 150 à 200 € - citation : de 250 à 300 € Oindemnité de procédure : montant fixe dépendant de la somme exigée dans l’affaire : entre 165 et 16 500 € Odroit de mise au rôle : 35 € BD217X06_jugepaix_4p.indd 17 244 579 2009 + 86 % 455 250 Le nombre de nouvelles affaires introduites devant le juge de paix ne cesse d’augmenter. En dix ans, ce nombre a presque doublé. Source : Justice en chiffres 2010, SPF Justice SI VOUS OBTENEZ GAIN DE CAUSE, UNE PARTIE DE VOS FRAIS D’AVOCAT PEUT ÊTRE RÉCUPÉRÉE dans les conditions pour bénéficier d’un avocat pro deo (qui s’appelle officiellement "aide juridique de deuxième ligne"). Une famille sans personnes à charge doit pour cela disposer d’un revenu maximal de 1 128 € nets (données valables au 1/9/2010). Dans ce cas, vous recevez gratuitement, ou pour une somme modique, un avis juridique circonstancié d’un avocat, qui peut aussi vous assister et vous représenter. Les autres frais liés au procès restent en principe à votre charge, sauf si le tribunal vous en exempte. L’affaire tranchée doit être exécutée VOTRE PORTE-MONNAIE T 17 Si la partie adverse répond à la convocation lors d’une procédure de conciliation , et si vous parvenez en outre à vous entendre, le juge de paix couche votre accord sur papier et le fait généralement signer par les deux parties. Vous ne recevez pas de copie de ce document, mais c’est bel et bien une décision de justice à laquelle les deux parties doivent se tenir, comme s’il s’agissait du jugement d’un tribunal. S’il apparaît ensuite que la partie adverse ne s’y conforme pas, vous pouvez demander au greffe une copie du document et la transmettre à un huissier de justice pour obtenir l’exécution de l’accord, au besoin par voie de saisie. Enquérez-vous d’abord des coûts afin d’éviter qu’ils soient finalement plus élevés que l’enjeu de l’affaire. En cas de procès , vous recevrez la décision du juge quelques jours plus tard par courrier. Si vous avez obtenu gain de cause, il vous revient de faire savoir à la partie adverse ce que vous attendez au juste de cette décision, et dans quel délai. Une simple lettre suffit. Il importe de bien souligner ce que la condamnation implique exactement et de faire un décompte précis des sommes dues. En effet, si vous gagnez le procès, non seulement la partie adverse doit exécuter la décision, mais elle doit aussi vous payer certaines sommes : > les frais d’huissier, si vous avez introduit l’affaire par citation ; > l’indemnité de procédure – un montant fixé par la loi – qui vous permet de récupérer une partie de vos frais d’avocats. Si la partie adverse refuse d’obtempérer, vous devez faire appel le plus vite possible à un huissier, de manière à ce qu’il communique ("signifie") officiellement la décision. Au cas où l’affaire porte sur un montant de plus de 1 240 €, la partie adverse dispose, à partir de ce moment, d’un délai d’un mois pour interjeter appel (au-dessous de ce montant, l’appel n’est pas possible). La décision est réputée définitive lorsqu’aucun appel n’a été interjeté dans ce délai. La partie perdante ne veut toujours pas respecter le jugement ? Vous pouvez alors demander à un huissier de faire exécuter la décision. O T NOTRE CONSEIL C’est possible sans avocat OLes affaires portées devant le juge de paix sont des litiges qui ne nécessitent pas toujours un avocat. Tant qu’il s’agit d’une affaire simple et non passionnelle, vous pouvez certainement envisager de vous défendre vous-même. OMais si la partie adverse fait appel à un homme de loi, vous devez bien vous rendre compte que le risque de déséquilibre est réel. Dans ce cas, vous ne lutterez pas à armes égales. 7/06/2011 13:14:37