programme de salle - opéra de Nancy

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programme de salle - opéra de Nancy
Renseignements 03 83 85 30 60
www.opera­national­lorraine.fr
prix de vente : 2 eurOs
nOs prOchains rendeZ-vOus
trOuBLe in tahiti
leonarD bernsTein
L’enFant et Les sOrtiLèges
à L’Opéra natiOnaL
de LOrraine
La viLLe mOrte
Erich Wolfgang Korngold
DirecTion musicale
Daniel Klajner
mise en scène
Les rencOntres
de des’Lices d’Opéra
au Conservatoire régional
du Grand Nancy
Découverte du travail de
l’orchestre des élèves du
Conservatoire sous la baguette
de Jean-Philippe Navarre.
à La saLLe pOireL
Orchestre symphonique
et lyrique de Nancy
rOBert schumann
DirecTeur
DirecTeur musical
Lundi 3 mai 2010 à 19 h
dmitri chOstaKOvitch
9 mai 2010 à 15 h
12, 14 mai 2010 à 20 h
16 mai 2010 à 15 h
18 mai 2010 à 20 h
renseignemenTs
Symphonie n°5, opus 47
Thomas Oliemans
15 mai 2010 à 18 h 30
cOncert cOmmenté
L’histoire des castrats
connTre-Ténor
Max­Emanuel Cencic
28 mars 2010 à 15 h
cOncerts apéritiF
20 mars 2010 à 11 h
24 avriL 2010 à 11 h
Bruno Leonardo Gelber
Tito Muñoz
11 mai 2010 à 18 h 30 (entrée LiBre)
Récital « Une heure avec… »
Piano
DirecTion
Conférence André Tubeuf
au centre sOciOcuLtureL de puLnOy
cOncert FamiLLe
Igor Stravinski
L’Oiseau de Feu, suite
(version de 1945)
coméDien
Sébastien Dutrieux
DirecTion
Quentin Clare
3 avriL 2010 à 11 h
saisOn 2009-2010
Concerto pour piano
en la mineur, opus 54
Philipp Himmelmann
[email protected] ou sur
le site www.deslicesdopera.fr
maurice ravel
8, 9 avriL 2010 à 20 h 30
Laurent Spielmann
Paolo Olmi
19 mars 2010 à 20 h
21 mars 2010 à 15 h
23, 25, 26 mars 2010 à 20 h
Direction musicale
Décors
vidéo
Jonathan Schiffman
Amélie Kiritze Topor
Ishrann Silgidjian
Mise en scène
Costumes
Benoît Bénichou
Bruno Fatalot
Chorégraphie
Lumières
Florence Blanco
Scherb
Thomas Costerg,
Baltika lumino­dyna­
mique
Trouble in Tahiti
Opéra en 7 scènes
Livret du compositeur
Créé le 12 juin 1952
à la Brandeis
University de Waltham
(Massachusetts)
Chœur des enfants
du Conservatoire
régional du Grand
Nancy préparé
par Margheritte
Adamczewski,
Christine Bohlinger,
Vincent Tricarri,
Geoffroy Vançon
Nouvelles productions
L’Enfant et les Sortilèges
Leonard Bernstein
Maurice Ravel
Aurore Ugolin
Ouvrage chanté
en anglais, surtitré
Sam
Durée de l’ouvrage : 1 h
Dinah
Chœur de l’Opéra
national de Lorraine
Orchestre
symphonique et
lyrique de Nancy
L’Enfant
Jean Teitgen
Fantaisie lyrique
en deux parties
Trio
Diana Axentii
(mezzo-soprano)
François Piolino
(ténor)
Marc Mauillon­­­
(baryton)
Livret de Colette
Créée le 21 mars 1925
à l’Opéra de MonteCarlo Amaya Dominguez
La Théière, le petit
Vieillard, la Rainette
Maman, la Tasse
chinoise
Le Banc
Aurore Ugolin
Jeanne Fourcade
La Bergère, la Chatte,
la Libellule, l’écureuil,
un Pâtre
Le Canapé
Diana Axentii
La Princesse, le Feu,
le Rossignol
Mélanie Boisvert
Danseurs
La Chauve-Souris,
la Chouette,
une Pastourelle
Veronica Endo,
Jérémie Duval
François Piolino
Natacha Kowalski
Le Fauteuil, un Arbre
Wenwei Zhang
L’Horloge Comtoise,
le Chat
Marc Mauillon
Ouvrage chanté
en français, surtitré
Durée de l’ouvrage :
45 mn
Léna Samb,
Margot Martin
Le Pouf
Aïtana Artzer
La Chaise de Paille
Louis Fourcade
Les Chiffres, les
Pastoures, les Pâtres,
les Rainettes, les Arbres,
les Bêtes
Chœur des enfants
du CNRR
Les autres Bêtes
Patricia Garnier,
Elisabeth Lanore,
Bertrand Cardiet,
Christophe Sanier
Danseurs
Veronica Endo,
Jérémie Duval
Récital
« Une heure avec… »
Wenwei Zhang
24 mars 2010
à 18 h 30
2
( Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges
Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges )
3
Bernstein/Ravel :
deux rêves de notre temps
Jonathan Schiffman
P
our Bernstein, Gershwin reste le modèle à suivre, celui qui, en fusionnant
formes classiques et jazz, a réussi à ouvrir
la voie à un véritable opéra américain. Dans
Trouble, Bernstein va même plus loin. La
fusion est ici encore plus extrême. Si on y
rencontre, pleinement assumées, toutes
les caractéristiques de la forme opératique
et tout le poids que doit avoir un véritable opéra, la matière constitutive change
cependant.
La vocalité lyrique classique et son
support musical habituel se fondent avec
le blues, le jazz, la musique publicitaire
radiophonique et, loin d’apparaître comme
des touches de légèreté dans le discours
dramaturgique, ces « emprunts » plutôt
surprenants acquièrent eux aussi un
poids qui va nourrir un véritable réquisitoire politique et moral contre la société
américaine de ces premières années de
l’après-guerre.
Tout en pratiquant une écriture d’une
extrême finesse, Bernstein s’empare du
langage parlé le plus simple, de situations
qui respirent la banalité du quotidien pour
en extraire de la poésie et de l’émotion.
4
( Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges
Bernstein
en 1956
The New
York Public
Library for the
Performing
Arts.
FriedmanAbeles, Billy
Rose Theatre
Collection.
Astor, Lenox,
and Tilden
Foundations
Quant à la composition de l’orchestre, elle
nous rappelle l’influence du répertoire de
Broadway sur le compositeur. Les chansons se fondent aux scènes de couple, plus
opératiques, et parfois on serait tenté de
penser à un Offenbach américain tant ces
osmoses sont réussies, tant la continuité
dramatique et le rythme de l’œuvre s’en
trouvent renforcés.
Resté dans l’ombre de West Side Story
ou de Candide, et malgré son effectif réduit et son petit nombre de personnages,
Trouble n’en possède pas moins toutes les
qualités d’une grande œuvre. Une œuvre
dans laquelle Bernstein, au même titre que
d’autres artistes de l’époque tels que Pollock, Rothko, Hopper, mais aussi Salinger
ou Kerouac, nous donne une vision plus
qu’inquiétante de cette Amérique triomphante. Une Amérique qui s’enferme dans
la culture d’un individualisme qui n’aura
pour seule issue que le conformisme. Dans
le paysage culturel de l’Amérique de ces
années-là, avec une telle œuvre, Bernstein peut s’enorgueillir d’avoir participé à
cette prise de conscience des dangers de
la société « moderne » tout en élaborant
une forme artistique accessible au plus
grand nombre.
Avec Ravel, nous sommes toujours dans
une réutilisation de formes tantôt contemporaines, tantôt historiques, une même
fonction de l’orchestre mis au service d’un
sens aigu de la dramaturgie.
Ici, même si chaque scène est musicalement très « typée » il s’agit toujours de
mettre en évidence une situation onirique. Le rêve de l’enfant, le rêve de Dinah
et, dans les deux cas, des situations plus
que des histoires, des « hors temps » à valeur symbolique qui permettent de poser
un regard à la fois critique et constructif
sur le monde sans jamais tomber dans le
moralisme.
Et si dans L’Enfant, Ravel s’attelle une
fois de plus à cet exercice virtuose de l’instrumentation qui laisse admiratif encore
aujourd’hui autant les compositeurs que les
auditeurs, Bernstein, avec des moyens certes plus modestes, réussit lui aussi à créer
des palettes sonores très recherchées.
Deux langues, deux mondes, deux moments du xxe siècle et une même tentative
de rapprochement. Un tempo de Gymnopédie à la Satie et un raffinement qui rappelle
souvent la musique française chez l’un,
des emprunts au jazz dans une « valse
américaine » chez l’autre.
Propos recueillis par Carmelo Agnello
Ravel
vers 1930
Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges )
5
échOs de La mise en scène :
Le mOnde et L’enFant
benoÎT bénichou
L
e projet portait au départ simplement
sur L’Enfant et les Sortilèges de Ravel,
un opéra que je connaissais bien, d’une
part à cause d’un goût personnel pour les
ouvrages à destination des enfants, ensuite
pour y avoir chanté moi-même le rôle de
l’Arithmétique. Le spectacle ne durant que
quarante-cinq minutes, très vite s’est posée
la question d’un couplage avec une autre
œuvre. Notre choix s’est porté sur Trouble in
Tahiti, un opéra de Bernstein trop peu joué
selon moi, qui dresse un portrait sans complaisance de la classe moyenne des ÉtatsUnis au début des années cinquante.
D’emblée, il m’est apparu évident qu’il ne
fallait pas faire de cette soirée deux parties
séparées et, en écoutant la musique, j’avais
l’intuition qu’une unité pouvait être trouvée
entre les deux ouvrages. L’enfant, seulement
évoqué dans Trouble in Tahiti, allait servir de
fil conducteur et réaliser cette unité.
Il s’agit donc presque d’une pièce en
deux actes qui commence par un portrait
de famille et qui, dans un second temps,
présente les effets de ce monde sur l’enfant
qui tente de s’y frayer un chemin et d’y
trouver sa place.
6
( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges
L’œuvre de Ravel, sans pour autant perdre sa dimension onirique, prend ainsi une
dimension différente. Les aspirations et les
angoisses de l’enfant qui affronte la réalité
du monde trouvent leurs justifications dans
un contexte psychologique et social qui
nous ramène à nos propres interrogations
contemporaines.
Dans ce parcours initiatique de l’enfant,
j’ai pensé que les objets pouvaient être remplacés par une série de personnages parmi
les plus familiers – autant de démons qui
hantent sa vie quotidienne et nourrissent
ses angoisses.
Dans un décor unique mais évolutif, la
lumière va baliser l’espace au sol en dessinant un quadrillage projeté en vidéo que
l’on pourra interpréter dans la première
partie (sol noir et traits blancs) comme
la marque de l’espace urbain et dans la
seconde partie (sol blanc et traits noirs)
comme un échiquier sur lequel l’enfant
voit évoluer chaque personnage du rêve
et essaie désespérément de se trouver une
place tout en évitant la mise en échec… Le
sol servira par ailleurs d’espace de projection et recevra une série d’images colorées
Croquis
de costume
de Bruno
Fatalot
et abstraites qui renforceront la dimension
irréelle des moments vécus par l’enfant.
L’esthétique générale de l’image doit
beaucoup à la ville américaine des années cinquante, qu’elle soit photographiée
ou peinte ; je pense surtout à quelqu’un
comme Edward Hopper, à l’empreinte
graphique et lumineuse dans le paysage urbain de la publicité, rappelée régulièrement
dans Trouble in Tahiti par le chœur.
Propos recueillis par Carmelo Agnello
Croquis
de décors
d’Amélie
Kiritze
Topor
Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges )
7
Trouble in Tahiti, Leonard Bernstein
Leonard
Bernstein
au piano,
annotant
des parti­
tions (1955)
Bibliothèque
du Congrès
des
États-Unis,
Al Ravenna,
photographe
du World
Telegram
staff
8
Leonard Bernstein (1918-1990)
Après de brillantes études à l’université
de Harvard, au Curtis Institute puis au
Berkshire Music Center de Tanglewood, il
rencontre les chefs d’orchestre Fritz Reiner,
Dimitri Mitropoulos, puis Serge Koussevitzky dont il devient l’assistant en 1940
à Tanglewood. Il est ensuite nommé chef
assistant de l’Orchestre philharmonique
( Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges
de New York dès 1943, avant de revenir à
Tanglewood afin de diriger et d’enseigner
à partir de 1951. De 1958 à 1973, il présente
les Young People’s Concerts à la télévision,
émissions au cours desquelles il démontre
toutes ses qualités de pédagogue auprès
des enfants à qui il donne la possibilité de
découvrir la musique classique de manière
ludique. De 1958 à 1969, il occupe la fonction de directeur musical de l’Orchestre
philharmonique de New York et acquiert
une réputation internationale, d’une part
comme chef d’orchestre, et d’autre part
comme compositeur, notamment avec la
comédie musicale West Side Story (1957). Il
a dirigé les plus grandes formations telles
que : l’Orchestre philharmonique d’Israël,
l’Orchestre philharmonique de Vienne (où
il eut du mal à faire accepter la musique
de Mahler), l’Orchestre du Concertgebouw
d’Amsterdam, l’Orchestre symphonique
de Londres, l’Orchestre symphonique de
la radio bavaroise et l’Orchestre national
de France. Il n’eut qu’une seule collaboration avec l’Orchestre philharmonique de
Berlin, dont témoigne l’enregistrement live
très réussi de la 9e symphonie de Mahler
en 1979. Il était à l’aise dans tous les répertoires, avec une préférence nette pour
Gustav Mahler.
En tant que compositeur, on lui doit
entre autres de la musique religieuse, de
la musique instrumentale, trois symphonies, deux opéras, mais ce qui caractérise
principalement Bernstein, c’est son aisance
à passer d’un style à l’autre : du jazz (West
Side Story, Wonderful Town), au blues-gospel (Mass), en passant par certaines pointes
de dodécaphonisme (dans ses premières
œuvres reniées par la suite). Par ailleurs,
ses œuvres symphoniques sont formées
à partir de réflexions spirituelles, sur la
religion entre autres, et proposent une
utilisation d’un matériau étroitement lié
à la culture américaine.
Rêvant de fonder une esthétique musicale proprement américaine, Bernstein
aurait fait volontiers siennes ces remarques
de Ravel qui terminent une conférence
donnée le 7 avril 1928, lors de son séjour
aux États-Unis :
« Pour conclure, je dirai que même si la
musique nègre n’est pas purement américaine d’origine, je crois néanmoins qu’elle
pourrait devenir un facteur décisif dans
la fondation d’une école américaine de
musique. De toute façon, je souhaite
que cette musique nationale américaine
puisse contenir beaucoup des rythmes
riches et variés de votre jazz, beaucoup
de l’émouvante expressivité de votre blues,
et beaucoup de cet esprit, de ce sentiment
caractéristique de vos mélodies et de vos
chansons populaires, que votre musique
nationale puisse donc dériver de votre héritage musical et contribuer à son tour à la
naissance d’un ample patrimoine. »
L’histoire
Une banlieue des États-Unis, on y perçoit le
désenchantement d’un jeune couple Dinah
et Sam. Le mari est davantage intéressé
par sa carrière et ses hobbies que par sa
famille. Un tournoi de handball empêche
Sam d’assister à une pièce de théâtre que
présente son fils à l’école.
On suit le couple depuis l’intimité de
la maison, le matin au petit-déjeuner
jusqu’au soir.
Nous aurons ainsi droit en alternance
aux scènes de bureau où Sam s’entretient
avec ses clients ou avec sa secrétaire, à la
séance chez le psychiatre pour Dinah qui
raconte son dernier rêve.
Stephen
Sondheim,
Arthur
Laurents,
Hal Prince,
Robert
Griffith
(assis),
Leonard
Bernstein
et Jerome
Robbins sur
le plateau
de West
Side Story,
1957
FriedmanAbeles
Collection,
The New
York Public
Library for the
Performing
Arts
Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges )
9
Bernstein
et Felicia
partent
pour leur
lune de
miel,
9 septembre 1951
Trouble … Suite
Bibliothèque
du Congrès
des ÉtatsUnis
Betty
Comden,
Rosalind
Russell,
Adolph
Green,
Leonard
Bernstein
(au piano)
et deux
hommes
non
identifiés
pendant
les répé­
titions de
Wonderful
Town, 1952
Vandamm
theatrical
photographs,
1900-1957
10
À l’heure du repas, les deux personnages
feignent d’avoir à faire chacun de son côté
et finissent par se retrouver seuls. Puis on
suit Sam, heureux d’avoir remporté son
tournoi de handball, et Dinah dans un magasin de chapeaux. Mais il est temps d’aller
servir le dîner, Sam va bientôt rentrer.
Après le repas, elle tricote, il lit son journal : le bonheur !
Aucun des deux n’est allé voir la pièce
à l’école… et maintenant, si on allait au
cinéma ?… On joue un nouveau film intitulé Trouble in Tahiti, qui promet des
émotions fortes !
En parallèle, tout au long de la pièce,
un chœur de trois personnages ponctue
régulièrement l’action de commentaires
élogieux sur la vie de couple et les bienfaits
de la consommation.
( Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges
En 1952, au Mexique, en pleine lune de
miel avec sa femme Felicia, et entre deux
comédies musicales ayant elles aussi pour
thème la ville On the Town (1944) et Wonderful Town (1953), Bernstein écrit cet opéra
de chambre à cinq voix où s’affrontent,
toujours dans un cadre urbain, les valeurs
traditionnelles du couple, de la famille,
et les nouvelles valeurs de la société de
consommation. Musicalement inspirée
de la chanson populaire, de la musique
publicitaire, la pièce, avec ses expressions
et ses situations trop quotidiennes, semble
légère et prend parfois même des accents
comiques.
Cette plongée dans une journée de
la vie morose d’une famille de la classe
moyenne américaine voit mis à mal tous
les stéréotypes de l’idéal américain des années cinquante. L’occasion pour Bernstein
d’entrer dans le concert de la contestation
de l’Amérique d’après-guerre en même
temps qu’il règle des comptes avec ses
propres parents.
En 1980, poursuivant toujours le projet
d’écrire un grand opéra américain, Bernstein transpose Trouble in Tahiti dans une
œuvre plus vaste composée sur un livret
de Stephen Wadsworth et qu’il intitulera
A quiet Place. Le titre reprend une expression de Dinah que l’on trouve dans Trouble
dans son long solo élégiaque, lorsqu’elle signifie l’aspiration du couple à une autre vie,
lorsque les souvenirs du passé ne font que
ressortir les incohérences du présent.
A quiet Place commence par la scène des
funérailles de Dinah auxquelles assiste
toute la famille y compris Junior, l’enfant
qui est désormais adulte et le protagoniste de l’œuvre. Trouble in Tahiti est alors
vécu comme un flash-back, une sorte de
« scène primitive », de retour aux sources
du mal, où l’on mesure les conséquences
du comportement du « couple moderne »
sur l’enfant.
Junior approche maintenant la quarantaine. Homosexuel, psychotique, bègue, il
arrive en retard aux obsèques de sa mère.
Il retrouve son père Sam après vingt ans
ainsi que sa sœur Dede, à qui le lient des
sentiments incestueux, et son mari François, un canadien francophone dont il a
été l’amant. Malgré tout, la réconciliation
avec le père a quand même lieu.
Bernstein continue inlassablement son
réquisitoire contre la société moderne, une
société qui n’est plus désormais seulement
la société américaine mais la société occidentale dans son ensemble.
L’opéra sera créé à l’Opéra de Houston
en 1983, à la Scala de Milan en 1984, à
l’Opéra de Vienne en 1986 mais toujours
à condition que Bernstein la dirige. Son
talent et sa renommée de chef d’orchestre
servant de caution à une œuvre qui ne
connaîtra jamais de réel succès.
Il était une fois l’Amérique :
l’envers du décor
Publicité
Buick,
1957
lémique, dans Trouble, Bernstein réussit à
cerner point par point tous les éléments qui
caractérisent cette mutation dans laquelle
s’engage la société moderne. Cet engagement dans la vie politique et sociale de son
pays sera une préoccupation majeure de
l’artiste tout au long de sa vie.
Acheter/exister
Publicité
Top Value
Stamps,
1959
« Plus l’administration de la société répressive devient rationnelle, productive,
technique et totale, plus les individus ont
du mal à imaginer les moyens qui leur permettraient de briser leur servitude et d’obtenir leur liberté… Les contrôles sociaux y
font naître le besoin irrésistible de produire
et de consommer le superflu, le besoin d’un
travail abrutissant qui n’est plus nécessaire,
le besoin de formes de loisir qui flattent
et prolongent cet abrutissement… Cette
civilisation produit, elle est efficace, elle
Loin de répondre aux appels de la société
de consommation, nombre d’artistes et
d’intellectuels s’insurgent contre une uniformisation de l’individu qu’ils théorisent
et associent à un asservissement de l’humanité tout entière.
Ces mêmes analyses alimenteront, quelques années plus tard, sous fond de guerre
du Vietnam, la vague de contestation qui
déferlera sur tout le monde occidental. Sans
porter sa vision du monde sur le plan de la
contestation politique ou même de la poTrouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges )
11
est capable d’accroître et de généraliser le
confort, de faire du superflu un besoin,
de rendre la destruction constructive…
Les gens se reconnaissent dans leurs marchandises, ils trouvent leur âme dans leur
automobile, leur chaîne haute-fidélité, leur
maison à deux niveaux, leur équipement de
cuisine… Le refus intellectuel et émotionnel du conformisme paraît être un signe de
névrose et d’impuissance… La dimension
“intérieure” de l’esprit qui pourrait provoquer une opposition au statu quo s’est
restreinte. La perte de cette dimension
où la pensée négative trouvait sa force – la
force critique de la Raison – est la contrepartie idéologique du processus matériel
au moyen duquel la société industrielle fait
taire et réconcilie les oppositions… Si les
individus se retrouvent dans les objets qui
modèlent leur vie, ce n’est pas parce qu’ils
font la loi des choses, mais parce qu’ils
l’acceptent – non comme une loi physique
mais en tant que loi de leur société. »
Herbert Marcuse, L’homme unidimensionnel,
Paris, Éd. de Minuit, 1964, p. 32-36.
Du Bonheur…
« La libre satisfaction des besoins instinctuels de l’homme est incompatible avec la
société civilisée. La renonciation et le report
de la satisfaction sont les conditions mêmes
du progrès. “Le bonheur, dit Freud, n’est
pas une valeur culturelle.” Le bonheur doit
être subordonné à la discipline du travail
en tant qu’occupation à plein-temps, à la
discipline de la reproduction monogame
et aux lois de l’ordre social. Le sacrifice systématique de la libido, son détournement
rigoureusement imposé vers des activités
et des manifestations socialement utiles
est la civilisation. »
Herbert Marcuse, Eros et civilisation, Paris,
Éd. de Minuit, 1963, p. 16.
12
( Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges
Scène de la vie ordinaire
« Le métro, le soir à l’heure de pointe. Les
gens que je regarde montrent des visages
et des silhouettes fatigués, je vois de la
haine et du mécontentement. Je sens qu’à
tout moment quelqu’un pourrait sortir un
couteau – comme ça. Ils lisent, ou plutôt
ils sont absorbés par leur journal, leur
magazine ou leur livre de poche. Et pourtant deux heures après, les mêmes gens
désodorisés, lavés, habillés ou déshabillés,
peuvent être heureux, tendres, sourire
réellement et oublier (ou se rappeler). Mais
chez eux, ils seront seuls ou en famille ou
ensemble avec des amis, et pour la plupart
ce sera terrible. »
Herbert Marcuse, L’homme unidimensionnel,
Paris, Éd. de Minuit, 1964, p. 252.
L’Enfant et les Sortilèges,
Maurice Ravel
Maurice Ravel (1875-1937)
Né d’un père suisse savoyard et d’une mère
basque, il entre au conservatoire de Paris
en 1889 et sera l’élève de Gabriel Fauré.
Ses compositeurs de prédilection seront
Mozart, Chabrier, Satie, Debussy ainsi que
les compositeurs du Groupe des cinq. Ses
préférences en matière de littérature iront
vers Mallarmé, Baudelaire et Poe.
Il commence à composer en 1894 et, en
1899, produit sa première œuvre de renom,
La Pavane pour une infante défunte. Les
nombreux échecs qu’il essuiera en voulant
obtenir le Prix de Rome ne l’empêchent
pas de continuer une brillante carrière de
compositeur avec Jeux d’eau en 1901. L’influence de Liszt est perceptible et d’autres
traits distinctifs se dessinent peu à peu,
comme le choix de sonorités hispaniques et
orientales, l’exotisme et le fantastique.
Son œuvre se caractérise aussi par un
raffinement mélodique que renforce un
génie de l’orchestration, même si le piano
reste son instrument favori.
De 1901 à 1908, il enchaîne ces chefsd’œuvre que sont le Quatuor à cordes (1902),
Shéhérazade (1904), Histoires naturelles
(1906), la Rhapsodie espagnole, Ma Mère
L’Oye et Gaspard de la Nuit (1908). En
1911, il écrit son premier opéra, L’Heure
espagnole, ainsi que Daphnis et Chloé, une
« symphonie chorégraphique » qui marque sa première collaboration avec Serge
Diaghilev et les Ballets russes.
L’homme s’engage dans une défense
et une promotion de la musique de son
temps et refuse tout nationalisme musical.
Ravel avec
Nijinsky
dans son
apparte‑
ment de
l’avenue
Carnot,
1914 (photo
Alfredo
Casella)
BNF, Paris
Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges )
13
Couverture
lithogra‑
phiée
d’André
Hellé pour
l’édition
originale,
Durand,
1925
BNF, Paris
Ainsi, il se range aux côtés de Stravinski
lorsqu’il doit défendre son Sacre du Printemps, mais aussi de Bartók, Kodaly ou
de Schoenberg, plutôt mal vus pour leurs
origines étrangères.
En 1917, il compose Le Tombeau de Couperin en hommage à tous les morts de la
guerre et, après 1918, sa musique se fait
plus dépouillée et s’ouvre aux influences
et aux techniques importées d’Amérique
du Nord. Comme pour de nombreux artistes de cette époque, le traumatisme de
la guerre ne peut s’effacer et prendra une
tournure toute particulière dans La Valse
(1920), vue comme un tourbillon fantastique et fatal qui symbolise l’anéantissement
de la civilisation. C’est la seconde collaboration avec Diaghilev.
En 1921, il se retire à Montfort-l’Amaury
où il réorchestre les Tableaux d’une Exposition de Moussorgski (1922), et écrit enfin
son deuxième opéra L’Enfant et les Sortilèges, œuvre qui lui avait été commandée en
1919 par Jacques Rouché, alors directeur
de l’Opéra de Paris.
En 1928, une longue tournée aux ÉtatsUnis et au Canada en tant que chef d’orchestre et pianiste le met en contact avec le
jazz et tous les compositeurs américains.
La même année il honore la commande de
son amie Ida Rubinstein et écrit son œuvre
la plus célèbre : le Boléro. En 1929, il écrit le
Concerto pour la main gauche et le Concerto
en sol. Les dernières années de sa vie sont
marquées par la maladie et par la perte
progressive de ses capacités motrices.
de se lamenter. Apparaît alors la princesse
de son livre de contes de fées qui annonce
à l’enfant qu’elle doit le quitter. À sa suite,
arrive un vieux petit gnome qui le harcèle
d’additions ânonnées. Vient ensuite le
célèbre duo des chats.
L’enfant sort dans le jardin où il est accueilli par un ironique concert d’insectes,
d’oiseaux et de grenouilles. Mais voici que
l’arbre se plaint des sévices que lui a fait
subir le petit garçon et tous, chauve-souris,
écureuil compris, de dénoncer sa méchanceté et de se jeter sur lui, de le tirer. Dans la
mêlée, un écureuil se blesse à la stupéfaction
générale ; l’enfant arrache alors un ruban de
son cou afin de panser la blessure.
Mais l’enfant se blesse à son tour et les
animaux vont imiter la voix du petit garçon
pour appeler « maman » qui va soigner et
consoler son jeune fils pendant que les animaux vont chanter la bonté de l’enfant.
L’histoire
Un petit garçon ne veut pas faire ses devoirs. Sa mère, pour le punir de sa paresse,
le met au pain sec et au thé sans sucre.
C’est alors que l’enfant coléreux casse la
théière, se sert de la queue de l’écureuil
dans sa cage comme d’une cible à fléchettes
(la fléchette n’étant autre que son stylo à
plume), martyrise le chat (qui se cache
sous le fauteuil), renverse la bouilloire dans
l’âtre de la cheminée, lacère la tenture (en
se servant du tisonnier comme d’une épée),
et se suspend au balancier de l’horloge.
Dans la pièce sens dessus dessous,
le vieux fauteuil et la chaise se mettent
à danser une sarabande, refusant ainsi
que l’enfant terrible s’asseye. Et la théière
(parlant anglais) accompagnée de la tasse
de thé (se souvenant qu’elle fut d’origine
chinoise) d’entamer un fox-trot. Et le feu de
bondir. Et les pâtres de la tenture déchirée
14
( Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges
L’œuvre
Genèse
L’œuvre est née au départ sous forme de
trame destinée à être chorégraphiée et que
Colette entend dédier à sa fille d’où le titre :
« Divertissement pour ma fille ».
Près de dix ans se sont écoulés depuis la
première rencontre entre Colette et Ravel
et la création de l’œuvre. L’inspiration ne
vient au compositeur que quelques mois
avant la création.
De la trame initiale, Ravel fait une sorte
d’« éducation sentimentale » en miniature,
une première leçon de responsabilité et
de liberté. La féerie n’est pas en reste, le
chant se déploie sous toutes ses formes et
l’orchestre, toujours virtuose, a tendance
à rester au second plan.
À Vienne,
entre deux
libellules
de L’Enfant,
costumes
d’Eugène
Steinhof,
mars 1929
BNF, Paris
Cette « fantaisie lyrique » fut créée le
21 mars 1925 à l’Opéra de Monte-Carlo
dans une chorégraphie de Balanchine et
dirigée par le jeune Vittorio de Sabata
alors âgé de trente-trois ans, puis tout de
suite reprise à l’Opéra-Comique à Paris,
à Bruxelles, Prague, Leipzig, Vienne, San
Francisco…
Mots d’auteur
« Plus que jamais je suis pour la mélodie ;
oui, la mélodie, le bel canto, les vocalises, la virtuosité vocale, c’est chez moi
un parti pris. Si dans L’Heure espagnole,
l’action théâtrale par elle-même exigeait
que la musique ne fût que le commentaire de chaque mot et de chaque geste,
ici, tout au contraire, la fantaisie lyrique
nécessitait de la mélodie, rien que de la
Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges )
15
Colette
par René
Carrère,
vers 1920
Musée
Colette,
Saint-Sauveuren-Puisaye
mélodie. D’ailleurs, sans le moindre système d’école. La partition de L’Enfant et
les Sortilèges est un mélange très fondu de
tous les styles, de toutes les époques, de
Bach jusqu’à… Ravel… ! Cela va de l’opéra
à l’opérette américaine, en passant par le
jazz-band. L’avant-dernière scène, pour
ne citer qu’un détail, est une combinaison
voulue de chœur antique et de music-hall.
La fantaisie du poème n’eût servi à rien si
elle n’eût été soutenue, voire accentuée,
par la fantaisie de la musique… »
Confessions
« Comme il a trompé son monde ! Il passe
encore pour un révolutionnaire et nous
savons bien pourtant que c’est le plus
authentique continuateur de Rameau ou
de Couperin. Il passe ainsi pour un merveilleux indifférent, pour un magicien des
sons qui ne fait ses tours que pour étonner
un public ravi : or, cet illusionniste est
le plus sensible et le plus émouvant des
musiciens. »
Le Gaulois, 20 mars 1925.
Tristan Klingsor, Maurice Ravel par quelques-uns de
ses familiers, Paris, Le Tambourinaire, 1939
Ravel… paroles d’écrivain
Dans son Journal à rebours, publié en 1941,
Colette fait plusieurs fois allusion au compositeur et à cette œuvre qui les a liés
pendant quelques années.
Première rencontre
« C’est dans ce lieu sonore [le salon de
Mme de Saint-Marceaux] mais sensible au
recueillement, jaloux de ses prérogatives mais capable de mansuétude, que je
rencontrai pour la première fois Maurice
Ravel. Il était jeune, en deçà de l’âge où
vient la simplicité. Jules Renard, en 1907,
note que Ravel est “noir, riche et fin”. Des
favoris – oui, des favoris ! – de volumineux
cheveux outraient le contraste entre sa tête
importante et son corps menu. Il aimait
les cravates marquantes, le linge à jabot.
Recherchant l’attention, il craignait la critique ; celle d’Henri Gauthier-Villars lui
était cruelle. Peut-être secrètement timide,
Ravel gardait un air distant, un ton sec […].
Voilà tout ce que je sus de Maurice Ravel
pendant bien des années. »
16
( Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges
Les années ont passé
« Les années lui avaient ôté, avec la chemise à jabot plissé et les favoris, sa morgue
d’homme de petite taille. Cheveux blancs
et cheveux noirs, mêlés, le coiffaient d’une
sorte de plumage et il croisait, en parlant,
ses mains délicates de rongeur, effleurait
toutes choses de son regard d’écureuil. »
L’œuvre
« La partition de L’Enfant et les Sortilèges est
maintenant célèbre. Comment dire mon
émotion aux premiers bondissements des
premiers tambourins qui accompagnent le
cortège des pastoureaux, l’éclat lunaire du
jardin, le vol des libellules et de chauve-souris… “N’est-ce pas amusant ?” disait Ravel.
Cependant, un nœud de larmes me serrait
la gorge : les bêtes avec le chuchotement
pressé, syllabé, à peine, se penchaient sur
l’enfant, réconciliées… Je n’avais pas prévu
qu’une vague orchestrale, constellée de
rossignols et de lucioles, soulèverait si haut
mon œuvre modeste. »
« Je ne suis pas un compositeur moderne au sens strict du mot. Ma musique
est en évolution, non en révolution. Si j’ai
toujours accueilli les nouvelles idées dans
la musique, je n’ai jamais tenté de rejeter
dans le discrédit les lois de l’harmonie
ou de la composition. Bien au contraire,
j’ai toujours largement cherché l’inspiration chez les maîtres. Je n’ai jamais cessé
d’étudier Mozart. Dans toute la mesure
du possible, j’ai construit ma musique
sur la tradition, elle y prend racine. Je
n’ai jamais été esclave de tel ou tel style
de composition. Je n’ai jamais, dans ma
musique, suivi d’orientation particulière.
J’ai toujours pensé qu’un compositeur
doit traduire ce qu’il éprouve comme il
l’éprouve : sans prêter attention à ce qui
peut être la tendance du moment. Toute
grande musique doit venir du cœur. La
musique qui n’est qu’affaire de technique
ou d’intelligence ne vaut pas le papier pour
l’écrire. C’est l’argument que j’ai toujours
utilisé à l’encontre de la musique dite moderne des jeunes compositeurs rebelles.
Elle vient de leurs têtes, pas de leurs cœurs.
Ils commencent par édifier des théories
compliquées, puis ils écrivent une musique qui doit confirmer leurs théories. Ils
inventent des raisons logiques pourquoi la
musique de notre époque doit être sèche
et hachée, mathématique, intellectuelle, et
comme l’expression de l’âge des machines.
Qui pourrait composer de la musique à
partir de syllogismes ou de formules de
mathématiques ? Qui s’y risque perd la
qualité distinctive de la musique en tant
qu’expression des sentiments humains.
La musique doit toujours être marquée
d’abord par l’émotion et n’être intellectuelle
qu’après. Je conviens de ce que le style
radical des jeunes compositeurs exerce une
certaine fascination, qu’il y a aussi, chez
eux, de la puissance et une part considérable d’originalité, mais je ne trouve ni cœur,
ni sentiment. C’est pourquoi, à ce point
de vue du moins, ces expérimentations
constituent un échec de l’Art, même si
l’on peut dire beaucoup en leur faveur.
Je ne comprends pas ce qu’entendent
exprimer les compositeurs qui veulent
me faire croire que la musique doit être
laide parce qu’elle est l’expression d’une
époque de laideur. Pourquoi la laideur de
l’époque doit-elle être exprimée ? Et que
reste-t-il d’une musique lorsqu’elle a perdu
sa beauté ? La théorie c’est bien joli mais
un compositeur n’écrit pas de musique
d’après les théories. Il doit créer la beauté
qui sort de son cœur. Il doit intensément
éprouver ce qu’il compose. »
M. Ravel, interview avec David Ewen
Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges )
17
à l’Amphithéâtre de la Sorbonne à Paris.
Parmi ses projets, El Retablo de Maese
Pedro de De Falla pour le Théâtre de Caen
et L’Opera Seria de Gassmann pour le
New European Opera (NEO).
Florence
Blanco Scherb,
biographies
Jonathan
Schiffman,
direction musicale
Jonathan Schiffman, jeune chef
New Yorkais, a été
récemment nommé
nouveau directeur
artistique et chef principal de l’Orchestre
lyrique de Région Avignon-Provence. Né
en 1977, il commence l’étude du violoncelle à l’âge de cinq ans, puis le piano et
la composition. Étudiant à l’université de
Yale, il est nommé directeur musical du
Yale Bach Society Orchestra, puis est
admis à la Juilliard School dans la classe
de direction du légendaire Otto-Werner
Mueller. Il fait parallèlement ses débuts
de chef à la tête de plusieurs orchestres
américains dont le National Symphony
Orchestra. En 2003, il s’installe à Paris
grâce à une bourse Fulbright pour étudier
la composition avec Narcis Bonet. De
plus, il est nommé chef assistant de
l’Orchestre national de France et du
Budapest Festival Orchestra. Sa carrière internationale débute en 2004,
lorsqu’il remporte le premier prix du
concours international Antonio Pedrotti.
La critique italienne salue « son incontestable musicalité ainsi que sa technique
impeccable ». Il est alors nommé chef
18
( Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges
principal de l’Orchestre symphonique
New Amsterdam à New York, et il dirige
de nombreux grands orchestres italiens
dont l’Orchestre de la Toscane, l’Orchestre de Rome et du Latium, l’Orchestre
symphonique Sicilien, l’Orchestre Haydn
de Bolzano et Trento, et l’Orchestre I
Pomeriggi Musicali de Milan. Plus récemment, il remplace Kurt Masur à la
tête de l’Orchestre national de France
au Théâtre des Champs-Élysées, et il est
invité à diriger l’Orchestre du Festival de
Bratislava en Slovaquie et le Daejeon
Philharmonique en Corée du Sud. En
2007, il dirige de nouveau l’Orchestre
national de Lorraine, l’Orchestre national
des Pays de la Loire, et des productions
lyriques avec le Kammeroper de Munich
en Allemagne. À l’Opéra d’Avignon, Jonathan Schiffman dirigera au cours des
prochaines saisons les représentations
de La Clémence de Titus, Les Contes d’Hoffmann, Les Capulets et les Montaigus et
Wozzeck. En tant que chef d’orchestre et
compositeur, il s’efforce de promouvoir
activement la musique contemporaine.
En 2005, il préside le concours de composition Robert Black. De plus, il dirige
plusieurs créations contemporaines dont
les œuvres de Wolfgang Rihm, Fausto
Romitelli, Claudio Ambrossini, Zoltán
Jeney, la dernière œuvre de Stravinsky
intitulée Quatre Préludes et Fugues, ainsi
que ses propres œuvres composées à la
demande de l’Orchestre symphonique
New Amsterdam.
Benoît
Bénichou,
mise en scène
Originaire de Nice,
Benoît Bénichou
entreprend dès
l’âge de six ans des
études de musique :
il étudie le piano, l’analyse et l’écriture au
Conservatoire de Nice et en classe de
musicologie. Il nourrit un grand intérêt
pour les différentes professions attenant à la scène lyrique et a développé,
à trente-deux ans, une expérience originale et diversifiée de la scène, en ayant
abordé aussi bien le travail de metteur en
scène, de chanteur, que celui de pianiste
accompagnateur auprès de nombreux
chanteurs. Il est aujourd’hui président de
la Société Rossini de Paris. Il débute dans
le chœur d’enfants de l’Opéra de Nice et
poursuit ses études de chant à Paris. Il
est lauréat de concours internationaux
et a interprété le rôle-titre de Barbe-Bleue
(J. Offenbach) ainsi que Pâris (La Belle
Hélène), Ritornello dans L’Opera Seria
(F.L. Gassmann). Il chante en grande ma-
jorité des œuvres de Rossini : Demetrio
(Demetrio e Polibio), Belfiore (Il Viaggio
a Reims), Alberto (L’Occasione fa il ladro),
Lindoro (L’Italiana in Algeri), La Messa di
Gloria, La Petite Messe solennelle… Il a
chanté sous la direction de Kurt Masur,
Jean-Christophe Spinosi, Jan Willem de
Vriend, Christophe Rousset, à la Cité de la
musique et au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, à l’Opéra de Nice, au Festival
Rossini de Pesaro, au Festival Tivoli de
Copenhague, avec le National ReisOpera… Benoît Bénichou porte aujourd’hui
son intérêt sur le travail de metteur en
scène et réalise aussi bien des spectacles
pour enfants que des œuvres du répertoire du théâtre classique ou romantique.
Il est stagiaire à l’Opéra national de Paris
sur la production de L’Italiana in Algeri
(G. Rossini) mise en scène par Andrei
Serban ainsi qu’à l’Opéra national de
Bordeaux (La Cenerentola), puis à l’Opéra
de Monte Carlo aux côtés de Laurence
Dale (Ariadne auf Naxos de Strauss).
Il est assistant aux côtés de Mariame
Clément, Carlos Wagner, Jean-Louis Martinoty, pour l’Opéra national de Lorraine,
les Opéras de Nantes-Angers, l’Opéra
national du Rhin, le Théâtre de Caen,
l’Opéra de Toulon pour Die Florentinische
Tragödie de Zemlinsky, La Belle Hélène,
Pirame et Thisbé de Rebel et Francoeur,
Andrea Chenier, Midsummer Night’s
Dream, Los Sobrinos del Capitan Grant,
Rigoletto, Werther… Il a assuré les reprises
de La Belle Hélène de Mariame Clément
à l’Opéra de Nantes-Angers, puis de
Rigoletto (également mis en scène par
Mariame Clément) au Théâtre de Caen.
Il est demi-finaliste du concours de mise
en scène de l’Opéra d’État de Prague
(Alcina de Haendel). Il a mis en espace
Carmen puis récemment Die Fledermaus
chorégraphie
À l’âge de quatre ans, Florence
Scherb débute aux
côtés de Régine
Crespin, Maréchale
du Chevalier à la rose, sur la scène de
l’Opéra de Nice. Elle commence à cinq
ans des études de danse et intègre le
Conservatoire national de Région de Nice
dans la classe de Madame J. Monin. Elle
étudie avec les plus grands professeurs :
Rafael Reyes du Ballet national de Cuba,
J.C. Giorgini du Ballet de Nancy, au centre
Rosella Hightower de Cannes, et pour
le jazz Matt Mattox et Serge Alzetta.
Elle intègre les Ballets de l’Opéra de
Nice et dès dix-huit ans crée sa propre
école de danse. Elle mène alors de front
une carrière de danseuse, chorégraphe
et professeur. Elle est première danseuse et chorégraphe de la Compagnie
lyrique et chorégraphique de France,
elle signe de nombreux spectacles en
France, en Suisse et en Belgique pour
le Théâtre royal de Mons, Martigny, les
Théâtres de Vincennes, Malakoff, Neuilly,
le Cirque d’Hiver d’Amiens, le Kursaal
de Besançon, le Sébastopol de Lille,
le Théâtre de la Mer à Cannes, l’Opéra
de Vichy… Elle chorégraphie différents
ballets classiques comme Casse-Noisette,
La Bayadère, de nombreux spectacles
pour la RAI, et danse aux côtés de Prince
dans le film Under the Cherry moon. Elle
crée plusieurs centres de danse et dirige
aujourd’hui le Centre chorégraphique de
Fabron à Nice. Florence Scherb assiste
régulièrement Benoît Bénichou et réalise
ses chorégraphies comme à Paris, à l’amphithéâtre de la Sorbonne pour Carmen
et Die Fledermaus ainsi qu’en 2008 à
l’Opéra de Nantes-Angers pour la reprise
de La Belle Hélène d’Offenbach mise en
scène par Mariame Clément.
Amélie Kiritze
Topor,
décors
Après une école de
graphisme, Amélie
Kiritzé-Topor étudie
la scénographie à
l’ENSATT (19992001), années durant lesquelles elle
travaille avec Hélène Vincent au Nouveau
Théâtre d’Angers, Richard Dubelsky au
Théâtre des Amandiers de Nanterre, et
crée pour Brigitte Jaques la scénographie
de La Bonne Âme du Setchouan (Brecht)
en collaboration avec Perrine Leclere.
Dans un travail de recherche axé sur le
rapport lieu/objet/langage, elle élabore
des espaces singuliers dans des lieux
non théâtraux pour Sylvie Mongin-Algan
(Thrène de Kermann, abri antiatomique),
pour Éric Massé (Les Bonnes de Genêt,
appartement et théâtre) et pour Laurent
Madiot (Ciao beauté, spectacle musical).
Elle conçoit par la suite la scénographie
d’un opéra pour Stephen Taylor (Don Pasquale de Donizetti) au festival des Nuits
Romantiques du Bourget, et assiste le
scénographe Rudy Sabounghi sur les
spectacles mis en scène par Thierry de
Peretti, Jean-Claude Berutti (Théâtre de
la Ville, Théâtre du Vieux Colombier) et
Dagmar Pischel (Tosca, Opéra de Rouen).
Elle collabore aussi à la création d’un
défilé de mode « hors norme » pour
la collection Travelling Light de Gilles
Rozier. En tant que peintre, elle réalise les
décors de compagnies de danse comme
la Cie Pernette et Rachid Ouramdam,
mais aussi pour le Théâtre du Centaure,
les 26000 Couverts… Poursuivant sa
réflexion sur la notion d’objet, elle crée à
l’Atria de Belfort le concept graphique et
spatial de l’exposition Cap Environnement
2007, en collaboration avec Cléo Laigret.
Elle participe aussi à l’organisation du
montage et à la mise en place des objets
de l’extension du Mémorial de Caen. À
Enghien-les-Bains, elle collabore aux
espaces d’exposition pour le FRAC Ilede-France, le collectif Tendance Flou,
les designers Domeau et Pérès, et à
Beaubourg pour l’agence d’architecture
Morphosis… Dans le même temps, elle
Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges )
19
participe à la création de la ligne graphique de la revue Le Canard en Plastic. Au
cinéma, elle participe au décor de L’autre,
réalisé par Pierre Trividic et Patrick-Mario
Bernard avec Dominique Blanc (sortie
en février 2009) et au téléfilm réalisé par
Jean Daniel Verhaeghe, Un long chemin,
relatant la vie de R. Badinter (diffusé sur
France 2 début 2009). Actuellement,
ses expériences se tournent plus particulièrement vers la scène lyrique. Elle
conçoit des scénographies d’opéra pour
Vincent Vittoz : La Petite Renarde rusée de
Janačèk, avec la création de marionnettes-objets (au CNSM de Paris, à Rouen,
Liège et Reims), La Servante maîtresse de
Pergolèse (à Arras), et Lundi, Monsieur
vous serez riche de Duhamel (à Metz),
et pour Marion Wasserman : Fidelio de
Beethoven (à Limoges et Tours).
Bruno Fatalot,
costumes
Il commence sa carrière de costumier à
l’Opéra de Nancy,
aux côtés de Rosalie
Varda (Orphée aux
Enfers, King Priam,
Lady Macbeth…) et se perfectionne à
Paris dans les ateliers de Gérard Audier
où il rencontre Jacques Schmidt avec
qui il travaille sur le Hamlet créé par
Chéreau au festival d’Avignon. Suivront
D’Artagnan, Sophonisbe à Chaillot et
Roméo et Juliette à Nice. Depuis 1990, il
travaille comme costumier ou assistant
en France et à l’étranger, essentiellement
pour Antoine Bourseiller, Jean-Claude
Auvray, Karine Saporta, Robert Fortune,
Christian Gangneron et Alain Garichot,
Catherine de Witt, Mihail Marmarinos,
Yannis Kokkos et Francesca Zambello,
notamment sur Les Pêcheurs de Perles
et La Vie parisienne (Opéra Comique),
Mireille (Opéra d’Avignon), Le Rêve
d’Esther (Opéra de Rouen), Macbeth
(Opéra de Montpellier), Carmen (Arènes de Vérone), Pelléas et Mélisande
(Lausanne), Orphée aux Enfers et Carmen (Klagenfurt), Aida, Elektra, Otello,
Rigoletto, Dom Juan, La Force du Destin
(Chorégies d’Orange). Il assiste Claude
20
Masson depuis longtemps, notamment
pour Le Tsarévitch, Le Turc en Italie, The
Rake’s Progress, Don Giovanni, La Fille
de Madame Angot, La Fille du Régiment
(Metz), Goldoni et ses Musiciens (Bastille), Liberté à Brème et La Jeune Fille
Violaine (La Huchette), Dialogues des
Carmélites (Garnier), Castor et Pollus,
Orfeo (La Ferme du Buisson), Eugène
Onéguine (Opéra de Nancy). Il a supervisé la fabrication des costumes de La
Chauve-souris (Leiser/Caurier, costumes
d’Agostino Calvaca pour l’Arcal) et de La
Comtesse d’Escarbagnas et Le Mariage
forcé (Théâtre des deux rives, de WittTrembleau). Il est également assistant
de Lili Kendaka à Épidaure pour Electre
et à l’Opéra de Lyon pour Le Chapeau
de Paille d’Italie. Il signe la création des
costumes des Fiançailles au Couvent
(Opéra de Nancy), Quatre jours à Paris
(Opéra d’Avignon), Parade, Le Carnaval
des Animaux et Pierre et le Loup (Opéra
de Metz), L’Arme à Cœur (Arcal) et, en
collaboration avec Claude Masson, Lucia
di Lammermoor (Chorégies d’Orange),
Andromaque pour la Compagnie de la
Vache Syndiquée et La Crise est finie,
au Théâtre du Tambour Royal, Turandot (Brecht), Faits divers (Nantes). Il a
également signé les costumes du film
de F. Prenant (Paris, mon petit corps
est bien las de ce grand monde, Ognon
Pictures, actuellement en montage). En
préparation : Britannicus (Théâtre des
deux Rives, Bézu), La Traviata (Chorégies
d’Orange, R. Fortune) en collaboration
avec Claude Masson.
Thomas
Costerg,
lumières
Sorti de l’école du
TNS section régie
en 1999, Thomas
Costerg multiplie
les collaborations
avec différentes compagnies comme
l’Ensemble Reflex et Georges Aperghis
(théâtre musical) pour Veillés, Le Petit
Chaperon rouge à la Philharmonie de
Cologne, À deux pas, Birds… la compagnie
Xici et Guillaume Delaveau (Théâtre)
( Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges
pour Peer Gynt, Philoctète, La vie est
un songe, Iphigénie suite et fin au CDN
de Toulouse. La compagnie Théâtre
écarlate/L’atelier du plateau, Paris 19e,
pour les Rencontres circassiennes et
plusieurs pièces de théâtre. D’une étroite
entente avec le metteur en scène Romain
Bonnin sur plusieurs pièces de théâtre
musical (dont Le Barbier de Séville au
Théâtre du Jeu de paume à Aix-en-Provence et Don Quichotte d’après Orson
Welles), Baltika luminodynamique naît
de sa collaboration avec Ishrann Silgidjian et Romain Bonnin sur Amphitryon
de Molière au CDN de Nice. Il travaille
par ailleurs régulièrement pour le salon
de la littérature jeunesse de Montreuil,
ainsi qu’avec le Théâtre du Fracas et son
metteur en scène Côme de Bellescize.
Ishrann
Silgidjian,
vidéo
Au contact d’univers
artistiques riches
et variés depuis sa
plus tendre enfance
(arts plastiques,
musique, danse, cinéma…), Ishrann
Silgidjian découvre et pratique, au cours
de son adolescence, différentes disciplines en lien avec la scène comme
la musique improvisée ou le VJing. En
2002 il crée la Compagnie Pendule avec
Aurore Gruel et Jean Didion au sein de
laquelle se développe un travail de mélange et de croisement de disciplines :
musique, image, danse. Attiré depuis
longtemps par le cinéma, il réalise quelques courts-métrages expérimentaux
et oriente ses recherches autour de la
question du film de danse (An Tasten,
Derrière elle), avant de se consacrer plus
particulièrement au travail de l’image en
tant que chef opérateur. À 24 ans, il a déjà
signé la photographie d’une dizaine de
courts-métrages (Edelweiss, Le Velche,
Les Monologues…) et de plusieurs clips.
D’autre part, il mène à bien divers projets vidéo pour la scène : Récital Piano/
Images, Bal Dérivé (Cie Pendule), A 2 Pas
(Ensemble Réflex, théâtre musical). Il
crée également la lumière pour différents
spectacles de danse (Cie Camille Dantou,
Cie l’Improvisible). Sa rencontre avec
Romain Bonin et Thomas Costerg sur
le spectacle Amphytrion de Molière au
CDN de Nice aboutit à l’élaboration du
concept « Baltika luminodynamique ».
Aurore Ugolin,
mezzo-soprano
Dinah (Trouble…),
Maman, la Tasse
chinoise
(L’Enfant…)
Aurore Ugolin débute très tôt l’apprentissage de la musique par l’étude
de la clarinette. Après l’obtention d’une
licence de musicologie en 1997, elle part
étudier le chant, le piano, la diction lyrique anglaise et allemande aux États-Unis
(Montclair State University). À son retour, en septembre 2000, elle est admise
au Conservatoire national supérieur de
musique de Paris en chant, y obtient son
diplôme en 2004, puis intègre le cycle
de perfectionnement. Dès sa sortie du
Conservatoire elle interprète les rôles
de Mercedes dans Carmen de Bizet,
Didon dans Didon et Énée de Purcell
sous la direction d’Attilio Cremonesi et
dans une mise en scène de Sasha Waltz
au Staasoper de Berlin, au Grand Théâtre du Luxembourg, ainsi qu’à l’Opéra
Comédie de Montpellier. Ce spectacle
est retransmis sur Arte et diffusé en
vidéo par Arthaus Muzik qui reçoit en
2009 le prestigieux prix de la critique du
meilleur enregistrement en Allemagne.
Elle interprète le rôle de Zulma dans
L’Italienne à Alger de Rossini et est la
doublure d’Isabella (direction d’Alain
Altinoglu, mise en scène d’Emmanuelle
Cordoliani) ; elle est un satyre dans Le
Cyclope de Betsy Jolas. En 2005, elle
chante à nouveau Didon au Staatsoper
de Berlin et Mercedes au Corum de
Montpellier sous la direction de Friedmann Layer et dans une mise en scène
de Jean Paul Scarpitta. En concert, elle
chante sous la direction de Kurt Masur
dans La Passion selon saint Matthieu à la
Cité de la musique et à Radio France. Elle
fait partie avec l’altiste Tristan Dely et le
pianiste Olivier Yvrard du trio Schnee­
weiss, qui aborde entre autres les œuvres
de Loeffler, Bridge et Brahms. En 2005,
elle interprète le rôle principal de l’opéra
de Jean-Luc Trulès, Maraina ; elle est
Carmen, Rosine du Barbier de Séville en
2006, et reprend tout au long de l’année
le rôle de Didon dans la production citée
plus haut en Italie, en Allemagne et en
Hollande. Après avoir chanté le rôle du
Tambour dans Der Kaiser von Atlantis
d'Ullmann à Caen et au Luxembourg,
elle reprend cette saison le rôle-titre
de Didon à Berlin avant de chanter la
partie de mezzo-soprano dans Hydrogen Jukebox de Philip Glass en tournée
avec Angers-Nantes Opéra. Parmi ses
projets, citons Lucienne dans Die Tote
Stadt, Maraina de Jean-Luc Trulès au
Théâtre Sylvia Montfort, Chin du même
compositeur au Théâtre Vollard…
Jean Teitgen,
basse
Sam (Trouble…)
Après avoir obtenu
une maîtrise de
Sciences économiques à l’université
de Rouen, Jean
Teitgen entre au CNSM de Paris où il
obtient un prix de chant et un diplôme de
formation supérieure, puis y effectue un
cycle de perfectionnement qu’il termine
en 2003. Il interprète les rôles de Bartolo
et Antonio dans Le Nozze di Figaro de
Mozart à l’abbaye de Royaumont dans
la mise en scène d’André Engel et sous
la direction de Serge Zapolski. Il incarne
le Superintendant Budd dans Albert
Herring de Britten à l’Opéra de Rennes
sous la baguette d’Olivier Reboul et la
mise en scène de Lukas Hemleb, puis
les rôles de Bob et Max dans Faisons un
Opéra de Britten à l’Opéra Comique. Il
chante le Requiem de Mozart à l’église
Saint Eustache à Paris, ainsi qu’à la
Sorbonne et à la Cathédrale de Blois.
En tournée, notamment au Capitole
de Toulouse et à l’Opéra de Versailles,
il chante le rôle de Draco le Géant dans
Cadmus et Hermione de Lully, œuvre
dirigée par Christophe Rousset et mise
en scène par Ludovic Lagarde. Il incarne
en tournée les rôles de Raimondo dans
Lucia di Lammermoor de Donizetti et du
Prince Gremin dans Eugène Onéguine
avec la compagnie Opéra Nomade, est
comédien et chanteur dans la pièce de
théâtre Od ombra od omo mise en scène
par Lukas Hemleb au Théâtre national
de Strasbourg, puis celui d’Osmin dans
Zaïde de Mozart à l’Opéra de Montpellier, opéra mis en scène par Emmanuelle
Cordoliani. Il chante ensuite Basilio du
Barbier de Séville au festival de Loches, le
Père de Berlioz dans Les Orages désirés de
Gérard Condé avec l’Orchestre philharmonique de Radio France, et le Sprecher
dans Die Zauberflöte en tournée avec
l’Orchestre national d’Ile-de-France et
à l’Opéra de Dijon, Colline dans La Bohème de Puccini au Théâtre de Tarascon,
puis en tournée dans les châteaux en
France durant l’été 2004, l’Oncle Chang
dans Le Pays du Sourire de Franz Lehar
à Longjumeau et à Massy, Mark dans
Un Renard à l’Opéra, opéra d’Isabelle
Alboulker créé pour le Grand Théâtre de
Limoges… Plus récemment, il a chanté
La Clémence de Titus au Théâtre de Metz,
La Flûte enchantée (Sprecher) et Lucia
di Lammermoor (Raimondo) à Dijon,
I Puritani (Sir Lord Walton) à l’Opéra
d’Avignon aux côtés de Inva Mula et
Joseph Calleja, Tosca de Puccini à l’Opéra
de Rouen et au Luxembourg, Le Viol de
Lucrèce (Collatinus) au Grand Théâtre de
Tours, Fidelio (Don Fernando) à l’Opéra
d’Avignon, Nabucco (le Grand Prêtre) à
l’Opéra de Toulon, Pirame et Thisbe de
Rebel et Francœur à l’Opéra de Nantes,
Jules César (Curio) et Un Ballo in Maschera
(Sam) à l’Opéra de Marseille, dans Pelléas et Mélisande (le Médecin) et Rake’s
progress à la Monnaie de Bruxelles, Thaïs
(Palemon) et Così fan tutte (Alfonso) à
Saint-Étienne, Aida (Ramphis) à Nice,
Simon Boccanegra (Pietro) à l’Opéra
de Genève. En concert, il a chanté la
14e Symphonie de Chostakovitch avec
l’Orchestre de Poitou-Charentes et le
Stabat Mater de Dvořák à Tours. Parmi
ses futurs engagements : Fortunio à
l’Opéra Comique, Aïda à Avignon, Le
Viol de Lucrèce et Falstaff à Nantes, Fasolt
Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges )
21
dans Das Rheingold à Dublin, Rigoletto à
Saint-Étienne, L’Amour des trois Oranges
à Genève… À Nancy, on a déjà a pu
l’entendre dans Rigoletto (Sparafucile),
Vénus et Adonis de Desmarest, Wozzeck
(un apprenti), Les Noces de Stravinsky, Le
Roi Candaules de Zemlinsky, Midsummer
Night’s Dream (Quince) et Pelléas et
Mélisande (Arkel).
Diana Axentii,
mezzo soprano
Trio (Trouble…),
la Bergère, la
Chatte, la Libellule,
l’Écureuil, un Pâtre
(L’Enfant…)
Née à Nisporeni en
Moldavie, Diana Axentii commence sa
formation musicale par l’étude du violon.
Elle obtient plusieurs prix, notamment
aux concours Stefan Neaga et Barbu
Lautarul. C’est alors qu’elle décide de se
consacrer au chant avec Jana Vdovicenco
à l’université des Beaux-arts de Moldavie.
En 2002, elle choisit de vivre en France
et poursuit ses études au Conservatoire national supérieur de musique de
Lyon dans la classe d’Isabelle Germain.
Elle obtient à l’unanimité du jury son
premier prix de chant. En 2004, elle
est lauréate du concours international
Reine Elisabeth (Bruxelles). Elle remporte
également plusieurs prix dans différents
concours internationaux : le prix spécial
au concours international de chant Montserrat Caballé (Andore), le prix des Amis
du festival d’Aix-en-Provence à l’occasion
de l’académie d’été (master class de
Margreet Honig et Gwyneth Jones), le
prix spécial de l’académie au concours
international de musique de Verbier
(master class de Gundula Janowitz
et Thomas Quasthoff). En 2004, elle
chante le rôle de Speranza dans l’Orfeo
de Monteverdi avec l’Atelier lyrique de
l’Opéra de Lyon et participe ensuite à
la production de l’Académie du festival
d’Aix-en-Provence de Didon et Énée de
Purcell. Dans le cadre de l’Atelier d’art
lyrique de l’Opéra national de Paris, elle
chante Les Aveugles, création de Xavier
Dayer, sous la direction de Guillaume
22
Tourniaire au Théâtre Gérard Philippe de
Saint-Denis. On a ensuite pu l’entendre
dans Julietta de Martinů et Ariane et
Barbe-Bleue (Sélysette) à l’Opéra de
Paris et en tournée au Japon, Martha
dans Frühlingserwachen, une création
de Benoît Mernier à Bruxelles et à Strasbourg, Maria Stuarda (Anna Kennedy)
à l’Opéra royal de Wallonie et Norma à
Avignon. Plus récemment elle a interprété Clotilde (Norma) à Monte Carlo et
le Garçon de cuisine (Rusalka) à Glyndebourne. En concert, on a pu l’entendre
dans un concert Berlioz/Gluck sous la
direction de Sylvian Cambreling au Palais
Garnier, dans un concert « Vienne au
temps de Lehàr » à l’Opéra Comique,
dans le Requiem de Mozart à Antibes,
ainsi que dans Les Nuits d’Été de Berlioz
au Palais Garnier. Parmi ses projets,
Ariane et Barbe-Bleue au Concertgebouw
d’Amsterdam, Manon à Saint-Étienne,
Cendrillon à Marseille, Ariadne auf Naxos
et La Donna del Lago à l’Opéra de Paris,
Carmen à Bordeaux… On a pu l’entendre
à Nancy dans Une Tragédie florentine
(Bianca), Andrea Chenier (Bersi), Les
Noces de Figaro (Cherubino).
François
Piolino,
ténor
Trio (Trouble…),
la Théière, le
petit Vieillard,
la Rainette
(L’Enfant…)
Après des études de chant au Conservatoire de Lausanne et à la Guildhall
School de Londres, François Piolino
obtient un premier prix au CNSM de
Paris. Il travaille depuis plusieurs années
avec le ténor Guy Flechter. À Londres,
il rencontre William Christie, qui l’invite
à rejoindre les Arts Florissants : on a
pu l’entendre dans Didon et Énée de
Purcell (le Marin et l’Esprit) au festival
d’Aix-en-Provence, dans des œuvres de
M.A. Charpentier, telles que le Te Deum,
Médée (un Corynthien et la Jalousie) à
l’Opéra Comique ou La Descente d’Orphée aux Enfers (Tantale) à la Scala de Milan ou au Teatro Colón de Buenos Aires.
( Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges
Avec Jean-Claude Malgoire, il participe
à la trilogie des opéras de Monteverdi,
au Théâtre des Champs-Élysées, il est
Orphée et Apollon dans L’Orfeo, Télémaque et Jupiter dans Le Retour d’Ulysse
et Lucano dans Le Couronnement de
Poppée. Marc Minkowski lui demande
d’incarner Mercure dans Orphée aux
Enfers d’Offenbach (dans une mise en
scène de Laurent Pelly) à l’Opéra national
de Lyon, Lucano du Couronnement de
Poppée aux Wiener Festwochen et au
festival d’Aix-en-Provence (mise en scène
de Klaus Michael Gruber) et Don Basilio
des Noces de Figaro à Baden-Baden (mise
en scène de Sir Richard Eyre). À l’Opéra
national de Paris, on a pu l’entendre
dans Pulcinella de Stravinsky, Hippolyte
et Aricie (Tisiphone), Les Indes galantes de Rameau (Don Carlos, direction
William Christie), Les Noces de Figaro
(Don Curzio) dans la mise en scène
de Giorgio Strehler, La Flûte enchantée
(Monostatos) mise en scène par Robert
Wilson et très récemment dans Wozzeck
(der Narr). Au Théâtre du Châtelet, il
chante le Requiem de Mozart sous la
baguette de Jean-Claude Malgoire ; il
est Scaramuccio dans Ariane à Naxos
(mise en scène de Günther Krämmer),
Schmidt dans Werther, Manto dans
Les Paladins de J.-P. Rameau (direction
William Christie, mise en scène de José
Montalvo), production qui est reprise à
Tokyo, et dans Pâdmavâti de Roussel.
Il participe également à la création de
Peter Pan de Stéphane Burgan. L’Opéra
national de Lyon l’engage pour de nombreuses productions : Orphée aux Enfers
d’Offenbach (Mercure), La Traviata de
Verdi (Gastone), La Flûte enchantée de
Mozart (Monostatos, rôle qu’il chante
également aux festivals d’Aix-en-Provence, d’Edimbourg et de Gstaad), La
Dame de Pique de Tchaïkovski (Tchekalinski). À Saint-Étienne, il est Beppe/
Arlecchino dans I Pagliacci de Leoncavallo, à Liège il chante les Quatre
valets des Contes d’Hoffmann et Sebas
dans Le Roi Candaule de Zemlinsky ;
à Marseille, Valzacchi du Chevalier à
la Rose et Loustot dans Véronique, à
l’Opéra de Montpellier, au Staatsoper
de Berlin puis à Hambourg, il incarne le
Remendado dans Carmen. Il a également
chanté dans La Flûte enchantée à Tokyo,
L’Étoile de Chabrier à l’Opéra Comique
et à Nîmes, Der Vampyr de Marschner
(George) à l’Opéra de Rennes, Salomé
(3e Juif) au Grand Théâtre de Genève,
Werther de Massenet (Schmidt) et
Falstaff (Dr. Cajus) à Strasbourg. Au
Staatsoper de Berlin, il incarne Goro
dans Madama Butterfly et Remendado
dans Carmen. Outre William Christie
et Mark Minkowski, François Piolino a
chanté sous la baguette d’Yvan Fischer,
Philippe Jordan, Sebastian Lang-Lessing,
David Stern, Michel Plasson, Bernhard
Kontarsky, etc.… Il donne également des
concerts d’oratorio (Cantates de Bach,
Évangélistes des Passions), de musique
de chambre (Spanische Liebes Lieder de
Schumann ou Liebeslieder Walzer de
Brahms) et des récitals, notamment
à l’Opéra de Lyon ou de Paris : lieder
et mélodies de Beethoven, Schubert,
Schumann, Gounod ou Bizet, ou encore un programme entièrement dédié
à la musique de Noël. Il participe à de
nombreux enregistrement, notamment
avec les Arts Florissants : La Descente
d’Orphée aux Enfers, des motets de Mondonville et de Rameau, Médée de Charpentier, Hippolyte et Aricie de Rameau,
ou le Lamento di Giasone de Sigismondo
d’India et des Motets en dialogue de
Dumont ; pour la télévision et les DVD, il
enregistre Marianne d’Édouard Lacamp
(création mondiale à l’Esplanade de
Saint-Étienne), Le Couronnement de Poppée (festival d’Aix-en-Provence), Les Indes
galantes (Opéra de Paris) et Les Paladins
de Rameau (Théâtre du Châtelet). Parmi
ses projets, notons Billy Budd et Ariadne
auf Naxos à l’Opéra national de Paris,
Manon (Guillot) à Saint-Étienne, Eugène
Onéguine (M. Triquet) à l’Opéra de Lille,
Caen et Glyndebourne, La Vie parisienne
à Montpellier, Le Nozze di Figaro (Basilio)
à Las Palmas, Madama Butterfly à Dijon, L’Enlèvement au Sérail (Pedrillo) en
concert au Théâtre des Champs-Élysées.
À Nancy, on a pu l’entendre dans les rôles
de Valzacchi dans Le Chevalier à la Rose,
Monostatos dans La Flûte enchantée,
Sébas dans Le Roi Candaule, Loustot
dans Véronique et Flute dans Le Songe
d’une nuit d’été.
Marc Mauillon,
baryton
Trio (Trouble…),
l’Horloge comtoise,
le Chat (L’Enfant…)
Marc Mauillon parcourt avec bonheur
l’éventail des styles
et des époques. Même s’il est particulièrement à l’aise dans le baroque (depuis
le Jardin des Voix), il retrouve régulièrement William Christie : Le Jugement de
Salomon chez EMI, Armide au Théâtre
des Champs-Élysées, Didon et Énée aux
Wiener Fest­wochen, à l’Opéra Comique,
au DNO, au Barbican de Londres ; King
Arthur dirigé par Hervé Niquet et mis en
scène par Shirley et Dino. Il est présent
dans d’autres répertoires : chez Mozart,
il a été Papageno (La Flûte enchantée)
et Guglielmo (Così fan tutte) ; en opéra
contemporain, on a pu l’entendre dans
Le Balcon (Eötvös) ou Roméo et Juliette
de Dusapin à l’Opéra Comique. Il a également abordé l’opérette, avec Offenbach
(La Vie parisienne) ou Rosenthal (Rayon
des soieries). Parmi les autres rôles qu’il a
tenus sur scène, on retiendra le Mari (Les
Mamelles de Tirésias), Pelléas au Festival
de Meije, ou son rôle dans la création à
Besançon de La Valse perdue d’Offenbach. En concert, Marc Mauillon fait
montre du même éclectisme, avec une
tendresse particulière pour les musiques
anciennes : il travaille régulièrement avec
Jordi Savall, les ensembles Alla Francesca
et Doulce Mémoire, et a enregistré des
œuvres de Guillaume de Machaut, pour
la première fois dans leur intégralité, chez
Eloquencia : L’Amoureus Tourment (Diapason d’or et R10 Classica Répertoire) et
Le Remède de Fortune (Diapason d’or de
l’année et Choc du Monde de la musique), tous deux salués par le public et la
critique. Parmi ses projets cette saison,
notons la reprise du rôle de Guglielmo
dans Così fan tutte et le Combatimento
de Monterverdi en enregistrement et
concert avec le Poème Harmonique. Il
est également avec les Arts Florissants à
Metz, Versailles, au Barbican et à la salle
Pleyel pour un programme de grands
motets français, après avoir été le Spirit
de Didon et Énée au DNO d’Amsterdam
et au Barbican ; il est enfin en tournée
en Europe et Amérique du Nord sous la
direction de Jordi Savall.
Amaya
Domínguez,
mezzo-soprano
L’Enfant
(L’Enfant…)
Prix des jeunes talents de Strasbourg
en 2002 et lauréate
en 2005 du Festival musical d’automne
de jeunes interprètes, elle est diplômée
du CNSM de Paris en 2007. Très tôt
remarquée, Amaya Domínguez a tenu
en 1999 le rôle de l’Esprit à l’Opéra du
Rhin dans Curlew River de Britten. Elle a
poursuivi ses interprétations en tant que
soliste dans Pierrot lunaire de Schönberg
(création en Lettonie), Didon et Énée de
Purcell, Vénus et Adonis de Blow, Bastien
et Bastienne de Mozart, Le Couronnement
de Poppée de Monteverdi (Ottavia) sous
la direction d’Éric Tappy. Ce dernier l’a
invitée en 2006 au festival de l’Estrée
de Ropraz (Suisse) pour y interpréter
Idamante dans Idoménée et Sesto dans
La Clémence de Titus de Mozart. En 2007,
William Christie l’invite à participer, dans
le cadre du Jardin des Voix, à la tournée
internationale des Arts Florissants dans
les salles les plus prestigieuses telles
que le Barbican de Londres, le Grand
auditorium de Madrid, l’Alte Oper de
Francfort ou le Lincoln Center de New
York. La même année, elle fait ses débuts
au festival international d’art lyrique
d’Aix-en-Provence où elle chante un
programme d’œuvres de Monteverdi.
Toujours à Aix-en-Provence, elle chante
la Seconde sorcière dans Didon et Énée,
un rôle qu’elle reprendra à l’Opéra de
Lille. Récemment, elle a interprété le
rôle de Juliette 2 dans le Roméo et Juliette
de Dusapin à l’Opéra Comique, celui de
Dorabella dans Così fan tutte en tournée
dans toute la France et repris cette saison
Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges )
23
et a chanté dans La Clementina à Bilbao.
On a aussi pu l’entendre dans La Pastorale de Pesson au Théâtre du Châtelet.
Elle retrouvera prochainement le festival
d’Aix-en-Provence avec le rôle de Martha
dans Un retour, création mondiale de
O. Strasnoy sur un livret d’A. Manguel.
Amateur de musique de chambre, Amaya
Domìnguez forme notamment un duo
avec le pianiste Martin Surot, avec qui on
peut l’entendre régulièrement en récital.
Elle a été amenée à se produire dans
plusieurs pays européens : au Danemark
autour de compositeurs du xxe siècle,
en Espagne et en France pour des programmes de musiques espagnole et
française. Elle a récemment été invitée
à chanter à l’auditorium de Saragosse
avec l’ensemble Enigma. Sa curiosité
et son ouverture d’esprit la mènent à
découvrir la musique séfarade pour
laquelle elle se passionne. Elle forme
alors un ensemble (chant et guitares)
avec lequel elle donne régulièrement
des concerts en France.
Mélanie
Boisvert,
soprano
La Princesse,
le Feu, le Rossignol
(L’Enfant…)
Titulaire du diplôme d’artiste
(interprétation et piano) du Conservatoire de musique de Toronto, Mélanie
Boisvert poursuit en 1998 ses études
en chant au Conservatoire de Cologne
auprès de Barbara Schlick et Klesie
Kelly. La jeune soprano canadienne
est lauréate du concours international
de Montréal des Jeunesses musicales
en 2002 et finaliste du concours de
piano-chant Nadia et Lili Boulanger
2003 à Paris. Elle fait ses débuts en
Allemagne en avril 2000 dans le rôle
de l’Amour dans Orphée et Eurydice
de Gluck au Stadttheater de Solingen.
S’enchaînent alors d’autres rôles lyriques tels que Lakmé pour le Schiller
Theater de Wuppertal (en concert),
Wendy (Peter Pan de Bernstein) avec
le Junges Orchester Wuppertal, Zerbi-
24
netta (Ariadne auf Naxos) à Cologne et
Oriana, Amadigi di Gaula de Haendel
pour le Neue Opernbühne Berlin. En
concert, elle aborde un large répertoire
qui va de La Création de Haydn aux
Carmina Burana de Carl Orff. Mélanie
Boisvert fait ses débuts en France en
2002 dans le rôle d’Olympia dans Les
Contes d’Hoff­mann à l’Opéra national
du Rhin, où elle remporte un grand
succès. Elle est ensuite invitée comme
soliste au festival de musique sacrée
de Nice (2003 et 2004), à l’Opéra de
Rennes et au Grand Théâtre de Reims
où elle interprète Cunégonde (Candide)
et Miss Ellen (Lakmé), à l’Opéra de
Fribourg en Suisse pour La Pietra del
Paragone de Rossini (Donna Fulvia)
et donne un concert avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Elle a
récemment interprété Olympia des
Contes d’Hoffmann à l’Opéra Lyra
d’Ottawa, à l’Opéra de Québec, et à
l’Opéra d’Avignon, la Reine de la Nuit
au Volksoper de Vienne, au Teatro Carlo
Felice de Gênes et au Grand Théâtre
de Tours, Rosalba dans Das Theatralische Abenteuer à l’Opéra de Rouen,
Fiakermilli dans Arabella à l’Opéra royal
de Wallonie, Le Rossignol (rôle-titre)
et Nannetta dans Falstaff à l’Opéra
du Rhin, Adèle dans La Chauve-souris
à l’Opéra d’Avignon et à l’Opéra de
Bordeaux, Cunégonde dans Candide à
l’Opéra de Rouen, Titania dans Midsummer Night’s Dream à l’Opéra de Nice ou
encore Il Mondo della Luna à Rennes,
Nantes, Angers et Luxembourg, Pauline
dans La Vie parisienne à l’Opéra de
Massy. On l’a également entendue
dans une série de concerts autour de
Bizet à l’Opéra de Rennes. À Nancy,
elle vient de chanter La Vie parisienne
(Gabrielle, la Gantière).
( Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges
Natacha
Kowalski,
soprano
La Chauve-Souris,
la Chouette,
une Pastourelle
(L’Enfant…)
Née en 1983, la so-
prano belge Natacha Kowalski intègre
à l’âge de dix ans la Maîtrise de l’Opéra
royal de Wallonie à Liège. En 1996, elle
entreprend des études de chant avec
A. Frantz, puis au Conservatoire de
Bruxelles dans la classe de M. Vanaud.
Elle se perfectionne aujourd’hui auprès
de M. Mesplé. Dès 1995, l’Opéra royal
de Wallonie la fidélise en l’engageant
dans de nombreuses productions dans
lesquelles elle incarne le Pâtre (Tosca),
le Premier Génie (Die Zauberflöte), le
Berger Andreloup (Mireille), l’Oiseau de
la Forêt (Siegfried), Karolka ( Jenufa) ainsi
que le rôle-titre de Max et les Maximonstres en novembre 2005. Elle retourne à
Liège en décembre 2006 pour le rôle de
Cupidon dans Orphée aux Enfers après
avoir interprété Flaminia dans Il Mondo
della Luna au Théâtre Toursky et au Théâtre de Tarascon. Elle chante en concert
le Stabat Mater de Pergolèse au festival
de Durbuy, la Paukenmesse de Haydn à
Mons et Solveig de Peer Gynt avec l’Orchestre philharmonique de Liège sous la
direction de P. Baton. Natacha Kowalski
est lauréate du concours international
de chant de Verviers en 2003, où elle
remporte le prix de la vocation belge et
le prix de l’ORW, ce qui lui vaut d’être
engagée pour des récitals à Bruxelles,
Paris et Berlin. Après avoir interprété
la Fée (Cendrillon) à Maastricht en janvier 2008, elle chante en 2009 Clorinda
(La Cenerentola) ainsi qu’un récital de
musique française à l’Opéra national
de Lorraine, puis Macha (La Dame de
Pique) à Monte-Carlo. Par la suite elle
interprètera La Flûte enchantée (Papagena) à Bordeaux.
Wenwei Zhang,
basse
Le Fauteuil, un
Arbre (L’Enfant…)
Wenwei Zhang est
né à Dailan (Chine)
en 1979. Il débute
ses études musicales à l’âge de treize ans. Il entre ensuite
au Centre d’opéra théâtre et danse de
Liao Ning. En 2001, il intègre la classe de
chant du professeur Yan Yang avec lequel
il prépare son diplôme de bachelier en
chant. En 2004, il obtient le Golden
Price en catégorie bel canto au concours
annuel pour jeunes chanteurs organisé
par la télévision. Après avoir obtenu
la deuxième place aux présélections
chinoises, il représente sa région au
concours international Neue Stimmen
in Gütersloh (Allemagne) où il reçoit une
mention d’honneur. La même année, il
remporte la médaille d’argent au 5e concours international de chant Jin Zhong
Jiang. En 2006, on lui attribue la médaille
d’argent aux présélections chinoises
représentant sa région, au 2e concours
international de chant d’Autriche où il obtient une mention d’honneur. La même
année, il obtient la médaille d’argent au
concours pour jeunes chanteurs de la
télévision nationale CCTV. En 2007, il
prépare en Avignon le rôle de Zuniga
dans Carmen avec Michel Plasson et
Nadine Duffaut et chante ensuite ce
rôle au Grand Théâtre de Shangaï. Il
est admis au CNIPAL à Marseille, où il
est pensionnaire pendant les saisons
2007-2008 et 2008-2009. En novembre
2007, il chante à Nice et Marseille le
Requiem de Mozart (sous la direction de
Philippe Bender). En décembre, il chante
dans Faisons ensemble un beau voyage à
l’Opéra de Marseille, à l’Opéra d’Avignon
ainsi qu’à l’Opéra de Toulon. En juillet
2008, il donne un récital dans le cadre
du festival de Radio France et de Montpellier. Au cours de la saison 2008-2009,
il chante Il Medico dans Macbeth à Nice.
Il obtient un succès public et critique au
festival de Montpellier avec son interprétation du rôle d’Orosmano dans Zaïra
de Bellini. Wenwei Zhang a remporté le
3e prix du concours Operalia/Domingo
2009. Pour la saison 2009-2010, il est
membre de l’Opéra de Francfort. Parmi
ses projets, les rôles de Lord Rochefort
dans Anna Bolena à Francfort, Ferrando
dans Il Trovatore à Bordeaux, et Basilio
dans Il Barbiere di Siviglia à Nantes. À
l’Opéra national de Lorraine, il a chanté
les rôles de Roucher dans André Chénier
et a participé à la création mondiale de
Divorzio all’italiana de Battistelli.
Jérémie Duval,
danseur
Né en 1979 à Nancy,
Jérémie Duval découvre sa passion
pour les arts du
cirque dès son
plus jeune âge. Il
apprend différentes techniques avec
de petites compagnies de la région et
découvre rapidement le besoin de se
perfectionner. Sa rencontre avec Arcadii
Poupone, jongleur ukrainien, détermine
son choix pour la jonglerie, et il se présente en 1995 à l’audition de l’École
supérieure des arts du cirque où il est
reçu. De 1996 à 1999, il y suit une formation en acrobatie, danse, jeu d’acteur et
jonglerie dans l’esprit de polyvalence du
Nouveau cirque. Il suit en 2002 un stage
de perfectionnement aux techniques du
jonglage à l’école de cirque de Kiev en
Ukraine. En janvier 2003 Jérémie Duval
crée l’association Extenses’Arts, lieu de
rencontre pour création et diffusion de
spectacles, qui a pour objet de favoriser
et de promouvoir l’expression artistique
sous diverses formes. En février 2003, il
poursuit une formation aux rôles d’action
et de comédien cascadeur à l’école Hardi
d’Asnières. Il participe ensuite à une
nouvelle création artistique, Absolite, en
janvier 2004 (Cie Jim&Slim) dont la 1re
représentation sera donnée au festival
d’Avignon en juillet. Il intègre ensuite
une comédie musicale avec l’orchestre Sun Set sur le thème de Broadway,
puis il est engagé par l’Opéra national
de Lorraine à Nancy pour une tournée
en 2006-2007 de L’Elisir d’amore de
Donizetti (mise en scène Omar Porras).
En mai 2008, il suit une formation k4
artificier auprès de l’organisme Lacroix
Ruggiéri à St-Fay-de-Peyrolières, et reçoit en décembre 2008 l’agrément de
l’inspection académique pour intervenir
dans le domaine du cirque. À Nancy, il a
participé la saison dernière à la zarzuela
Les Neveux du Capitaine Grant de Caballero, et cette saison il était Alfonse dans
La Vie parisienne d’Offenbach (mises en
scène C. Wagner).
Veronica Endo,
danseuse
C'est une artiste péruvienne installée à
Paris depuis l’année
2000 ; comédienne,
danseuse, chorégraphe. Depuis ses débuts au Pérou dans le monde de la danse
classique, Veronica s’est confrontée aux
répertoires néo-classique, moderne et
contemporain au sein de compagnies internationales prestigieuses. Aujourd’hui,
la question de la place du corps et plus
précisément du mouvement au théâtre
est au cœur de son travail, ce qui l’amène
à collaborer avec des artistes d’horizons très différents comme le théâtre,
la musique, le cirque et la vidéo dans la
recherche notamment de l’utilisation
créative des nouvelles technologies appliquées à la danse. Auprès du metteur
en scène Omar Porras, elle effectue un
travail du masque et joue dans plusieurs
de ses créations. Avec Pedro et le Commandeur, pièce du répertoire, elle intègre
la troupe de la Compagnie française
pendant deux saisons. Par ailleurs, elle
a travaillé avec Gilbert Deflo dans le
montage de L’Orfeo de Monteverdi en
tant qu’assistante chorégraphique pour
le festival d’Edinburgh 2007. Avec un
parcours aussi métissé que ses origines, elle aborde ces divers arts avec un
même désir de partage et d’interaction
avec l’autre. Elle accompagne le travail
de divers artistes de cirque mettant en
piste des numéros et des spectacles
notamment avec la compagnie Remueménage et l’École Fratellini.
Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges )
25
Chef électricien
Pierre Guérin
Sous-chefs électriciens
Directeur
Conseiller artistique
Administrateur
Directeur musical
Laurent Spielmann
Valérie Chevalier
Claudie Antoine
Paolo Olmi
Michel Eckert
Jean-Claude Jacques
électriciens
Laurent Galiay
Daniel Hamang
Alexis Koch
Sébastien Koch
L’équipe de l’Opéra et de l’Orchestre
Responsable
construction décors
Chef accessoiriste
Daniel Fourtou
Accessoiristes
assistant décors
Sébastien Carlier
Responsable
de l’atelier décors
de la Ville de Nancy
Patrick Lataille
Gestionnaire
stock décors
Jean-Marie Ballèvre
Communication
et relations
publiques
Responsable
Marie Sauvannet
Communication,
développement du public
Chloé Kobuta
Relations avec le public
Bernard Cugnot
Locationnaire
Sylvie Vouillemin
Service
pédagogique
Responsable, dramaturge
Carmelo Agnello
Chargée de mission
éducation Nationale
Marie-Renée Legée
Visites
Françoise Samson
Centre
de formation
des apprentis
Personnel
administratif
Personnel
artistique
Chargée de la gestion
administrative et
financière
directeur de scène
Julie Stancer
Anja Stegmeier
Lucy Strevens
Odile Befve
Ténors
Monique Thomas
Chargée de la gestion
du personnel
Evelyne Hazotte
Assistantes
Véronique Kespi
Chef des chœurs
Merion Powell
régisseur des chœurs
Michelle Buys
Albertine Brument
Fabienne Wiemert
chef comptable
Solange Fober
Thierry Garin
Vincent Royer
Vincent Gentile
Régisseurs comptables
Dominique Claude
Philippe Hilt
Responsable de l’accueil
et des bars
Fabienne Wiemert
Responsable du
personnel de salle
Albertine Brument
Accueil
Lionel Bahuaud
Pascal Kasidis
Christiane Roux
Directeur
Jérôme Kacza
apprentie
Marie Schaaff
26
Régie
( Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges
Pianistes
chefs de chant
Artistes des chœurs
Soprani
Dania Di Nova
Anne-Marie Dunat
Patricia Garnier
Joanna Hinde
Inna Jeskova
Line Ragot
Barbara Wysokinska
Soon Cheon Yu
Alti
Valérie Barbier
Marie-Louise
Egurrola
Elisabeth Lanore
Denise Marion
Atelier de décors
de la Ville de Nancy
David Joly
Jean-Claude Cherrier
Odyl Gabbay
Régisseur son
Bruno Malléa
Chef habilleuse
Asseya Merabet
Habilleuses
Corinne Aubry
Claudine Ballèvre
Coiffeur
Marc Losson
Bertrand Cardiet
Xiao Lun Chen
Jean Marc Duval
Nicholas Johnson
Ill Yu Lee
Ronald Lyndaker
Tadeusz
Szczeblewski
Florent Janin
Nicolas Joly
Bénédicte Kraemer
Jean-René Legrand
Jean-Louis Pavia
Tifanie Putz
L’ensemble des équipes
des ateliers menuiserie,
serrurerie et peinturetapisserie de la ville
de nancy
Adjointe chef d’atelier
Basses
Chef machiniste
Alain Blenner
Benjamin Colin
Pascal Desaux
Marko Gemini
Michaël Kraft
David Richards
Christophe Sagnier
Xavier Szymczak
Personnel
technique
Directeur technique
Serge Gachet
Régisseur technique
Bernard Picard
Secrétaire technique
Michèle Gentile
Bernard Auguste
Sous-chefs machinistes
Daniel Bouillon
Jean-Luc Didier
Daniel Poirson
Machinistes
Jean Adolphe
Olivier Beguin
Tony Charrière
Philippe Kéravec
Bruno Lataille
Pascal Leclair
Frédéric Léonard
Sébastien Pierre
Éric Venck
Maquilleuse
Nathalie Leblanc
Chef de l’atelier couture
Danièle
Didierlaurent
Nelli Vermel
Couturières
Sandrine Arbona
Claudine Blanchet
Sandrine Fousse
Clémentine Gaulier
Marie Masson
Sabrina Poirrier
Contrôleur de travaux
et sécurité incendie
Bernard Heuraux
Agents de sécurité
incendie
Vincent Joux
Thierry Schneider
Philippe Valério
Franck Rivet
(apprenti)
Orchestre
symphonique
et lyrique
de Nancy
Violoncelles
Régisseur général
Christian Ferez
Directeur technique
Pierre-Jean Bahuaud
Garçons d’orchestre
Sylvain Léonard
Hervé Laurent
Bibliothécaire
Marko Meles
Violons
Laurent Causse,
supersoliste
Elena Frikha
Maria Skriabina
Anne-Marie Staub
Catherine DelonPierre
Elisabeth Leroy
Philippe Houillon
­­Jacques Deshayes
Benoît Froissart
Sonia Gasmi
Philippe Girodon
Misa Hasegawa
Marie Lambert
Anne-Laure Martin
Jeanne Maurin
Bertrand Menut
Geneviève
Monségur
Marie-Christine
Muhlmeyer
Franck Natan
Emmanuel Samson
Lionel Trémureau
Alti
Paul Fenton
Patricia Midoux
Jeana Bramant
Dominique Guimas
Daniel Jegou
Béatrice Lee
Catherine Mirgain
Pierre Fourcade
Jean de Spengler
Christine Bianco
Pierre Cordier
Laurent Boulard
Sylviane Crepey
François Oechslin
Contrebasses
Hélène Van Acker
Sophie Laurens
Pauline Depassio
Hervé Barrois
Vassili Touliankine
Flûtes
Gaspar Hoyos
Jocelyne Croissant
Olivier Sauvage
Hautbois
Pierre Colombain
Aurélien PouzetRobert
Jean-Philippe
Bianco
Clarinettes
Philippe Moinet
Noémie Lapierre
Yannick Herpin
Bassons
Sylvie Villedary
Nicolas Tacchi
Serge de
Goloubinow
Cors
Marc Loviconi
Pierre Riffault
Franck Leroy
Eric Tardieu
Trompettes
Jean Bollinger
François Lachaux
Fabrice Wigishoff
Trombones
Jean-Louis Bruto
Lionel Lutz
Philippe Marcuz
Harpe
Irène Trémureau
Personnel d’entretien
Timbales
Olivier Abdallah
Marie Louise Colin
Stéphanie Parobecki
Percussions
Marcel Artzer
Richard-Paul
Morellini
Trouble in Tahiti – L’Enfant et les Sortilèges )
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