Interview site fondation CBourgeois
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Interview site fondation CBourgeois
Portrait Claire Bourgeois Déléguée de l’Alliance française en Irlande et directrice de l’Alliance française de Dublin, depuis septembre 2008 Pourquoi avoir choisi le réseau des Alliances françaises ? Je crois que c’est plutôt le réseau des Alliances françaises qui m’a choisie et depuis je m’y épanouis comme un poisson dans l’eau ! C’est un réseau dont les valeurs me conviennent. Les Alliances Françaises sont pour moi des vecteurs d’amitié de par le monde, elles permettent à des personnes d’âge, de langue, de culture, de religion et d’opinion différents de se rencontrer autour d’un intérêt commun. Cet objectif est pour moi très important. En tant que directrice d’Alliance française, je suis chef d’une petite entreprise dont le but ultime n’est pas tant de faire de l’argent, même si le souci de rentabilité est constant, que de créer du lien intelligemment. Quel a été votre parcours professionnel avant ? Après un master en enseignement du français langue étrangère et opérations interculturelles, j’ai débuté comme professeur de français langue étrangère et après un an au Cambodge, ai enseigné plusieurs années à l’Insa de Lyon avec une spécialité dans les nouvelles technologies pour l’enseignement des langues. J’ai aussi travaillé en parallèle dans l’édition, pour une maison qui organisait des festivals de littérature dans la banlieue lyonnaise. Après quelques années en France, le virus du départ me reprenant, j’ai postulé au Ministère des Affaires étrangères et on m’a proposé le poste de Directrice adjointe de l’Alliance Française de Toronto au Canada. J’y ai passé quatre ans et ai appris la direction d’établissement grâce à un travail d’équipe fabuleux avec le Directeur général à l’époque : André de Bussy. On m’a ensuite demandé de diriger le centre de langue de l’Alliance Française de New York, une grosse boutique, ce qui a été également une expérience très enrichissante. Quelles ont été vos premières impressions en arrivant dans cette Alliance et comment sentez-vous depuis ? C’est très intéressant de voir la francophonie s’exercer différemment selon les pays dans lesquels on travaille ! A Toronto, il s’agissait d’être en phase avec un pays officiellement bilingue. A New York, on a affaire davantage à une francophilie chic et choc, alors qu’en Irlande, c’est une relation conflictuelle avec l’Angleterre dans le passé, qui nous lie de liens d’amitié très forts depuis des siècles. A Dublin, j’ai tout d’abord été frappée par une relation au travail beaucoup plus détendue qu’à New York, d’où je venais. Ce qui ne veut pas dire que les gens travaillent moins ! Mon premier objectif a été de mettre à niveau l’Alliance Française en termes de nouvelles technologies, avec mise en place d’un nouveau site internet plus ergonomique, d’outils informatiques pour le travail en réseau et l’inscription en ligne, le développement de bases de données et de réseaux sociaux et l’acquisition de tableaux interactifs pour la classe. Toutes ces avancées ont porté leurs fruits : notre visibilité et la fréquentation des activités culturelles se sont accrues et nos inscriptions en cours se maintiennent malgré la dure récession qui frappe l’Irlande. Je suis soutenue par un travail d’équipe qui me porte à avancer constamment et c’est excessivement précieux. En tant que Déléguée générale, j’ai beaucoup insisté sur la dynamisation du réseau grâce à des sessions de formation sur le cadre européen ou l’enseignement du français précoce pour plus de qualité et une meilleure cohérence entre les six Alliances françaises du pays. Il s’agit par ailleurs de les moderniser en aidant chacune à créer un site internet et à s’équiper en tableau interactif. Au niveau des conseils d’administration, il y a tout un travail de fond à faire sur la bonne gouvernance et la mise à jour des statuts d’association, ardu mais passionnant ! Bref, je crois que j’ai beaucoup de chance d’exercer ce métier et je tâche de m’en souvenir dans les moments difficiles ! (septembre 2011)