Fonction testiculaire et vieillissement
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Fonction testiculaire et vieillissement
Revue mt médecine de la reproduction 2007 ; 9 (5) : 293-302 Fonction testiculaire et vieillissement Testicular function and aging Alex Vermeulen Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Service d’endocrinologie, Département Médecine Interne, Universitair ziekenhuis 9000 Gent <[email protected]> Résumé. Le vieillissement chez l’homme est accompagné d’une diminution progressive de la testostéronémie, avec des variations individuelles très importantes, résultant chez certains en un hypogonadisme partiel dont la fréquence augmente de 20 % à l’âge de 65 ans à plus de 40 % à l’âge de 75 ans, alors que chez d’autres hommes âgés, la testostéronémie reste dans les limites de la normale. Le vieillissement s’accompagne d’autre part d’une symptomatologie qui rappelle celle d’un hypogonadisme chez les jeunes adultes et il est tentant de supposer que cette symptomatologie soit la conséquence du déclin des taux des androgènes. Ces symptômes ont cependant une origine multifactorielle et dès lors les corrélations avec la testostéronémie sont faibles et il est difficile de déterminer son rôle dans cette symptomatologie. Les données dont on dispose rendent cependant raisonnable d’admettre que l’hypogonadisme partiel soit coresponsable d’au moins certains symptômes du vieillissement, comme la diminution de la masse musculaire, de la densité minérale osseuse, ou des fonctions sexuelles. Étant donné l’aspécificité des symptômes, le diagnostic d’hypogonadisme chez l’homme âgé doit se baser à la fois sur une symptomatologie suggestive et sur la biochimie révélant une testostéronémie nettement infranormale. Un traitement aux androgènes ne doit être envisagé qu’en présence d’un hypogonadisme avéré. Ce traitement a un effet modeste sur la composition corporelle, la densité osseuse, la masse musculaire et les fonctions sexuelles, mais la signification clinique de ces effets est peu évidente et on ne dispose pas de données concernant l’influence du traitement sur l’incidence de l’infarctus du myocarde, la prévention des chutes et des fractures ou sur la mobilité, les seuls effets d’une importance clinique. Mots clés : vieillissement, testostérone, composition corporelle, ostéoporose, activité sexuelle, traitement aux androgènes, cancer de la prostate doi: 10.1684/mte.2007.0110 Abstract. Aging in males is accompanied by a slow, steady decline of plasma testosterone levels, starting around age 40 yrs ; interindividual variations are important, however and whereas at age 75 yrs, over 40 % of men have subnormal androgen levels, many have testosterone (T) levels still in the high normal range. The clinical symptomatology of aging shows striking similarites with the symptomatology of hypogonadal young adults, raising the hypothesis that the partial androgen deficiency of the elderly might play a causal rôle in this symptomatology. The latter, however, has a multifactorial origin, aging being characterized by a decrease of almost all physiological functions which contribute to this symptomatology. It is not surprising therefore, that the correlations between (F) T levels and symptoms are at best very weak. Nevertheless, available evidence suggests that the low T levels in elderly men play a rôle in the age associated decrease in bone mineral density and in the changes in body composition with decrease of muscle mass and increase in the abdominal fat mass, although the latter may at least partially be the cause of the low T levels. The rôle of the partial hypogondism in atherosclerosis and coronary artery disease is controversial : surprisingly, low T levels appear to be associated with increased coronary artey disease (CAD)-and increased intima-media thickness of the carotid artery, whereas large prospective studies involving thousands of subjects did not reveal any correlation between T levels and CAD. As the T level required for normal sexual function is at the lower limit of the normal range, it is not surprising that no significant correlation with T levels of aging males was found. Effects of T supplementation on body composition, muscle mass and BMD are modest and most pronounced in patients with clearly hypogonadal basal T levels. The clinical significance of these effects is not evident as data on clinival relevant end points such as incidence of heart infarction, falls, bone fractures or mobility are not available. In the view of the multifactorial origin and aspecificity of aging symptoms, of the lack of a reliable, practical marker of androgen action and hence our ignorance of the androgen requirements of elderly males, and considering the possible serious side effects of androgen treatment (stimulation of subclinical prostatic carcinoma), androgen treatment should only be considered in males with both the clinical symptomatology suggesting androgen deficiency and unequivocal subnormal T levels. Key words: aging male, testosterone, body composition, osteoporosis, atherosclerosis, sexual activity mt médecine de la reproduction, vol. 9, n° 5, septembre-octobre 2007 293 Revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. A 294 lors que chez la femme, la ménopause signe la fin irréversible de la phase reproductive de la vie, chez l’homme, la fertilité persiste jusqu’à un âge très avancé et dès lors, l’andropause, comme équivalent de la ménopause, n’existe pas. Néanmoins, le vieillissement de l’homme s’accompagne d’une lente diminution de la sécrétion testiculaire et des concentrations plasmatiques et tissulaires de la testostérone (T), débutant vers la quarantaine, les concentrations moyennes vers l’âge de 75 ans n’étant plus que les deux tiers des concentrations moyennes des jeunes adultes. Cette diminution a été observée tant dans les études transversales que longitudinales [1-3], le déclin de la testostéronémie étant même plus prononcé dans les études longitudinales, probablement la conséquence de la lente dégradation de l’état de santé des sujets pendant le suivi de l’étude. Ce déclin avec l’âge de la testostéronémie est encore plus prononcé pour la testostérone libre (FT) ou bio-active (T libre plus T liée à albumine), la T libre diminuant de 1,2 % par an, contre 0,85 % pour la testostérone totale [1], la conséquence de l’élévation avec l’âge de la concentration de la protéine de liaison, la SHBG, sans doute sous l’influence de la diminution de la concentration de l’hormone de croissance et de l’IgF (insulin-like growth factor I) [4]. Ce déclin de la testostéronémie trouve son origine tant au niveau hypothalamo-hypophysaire (diminution de l’amplitude des pulsations LH) [5, 6] qu’au niveau testiculaire (diminution du nombre des cellules de Leydig et de la perfusion testiculaire) [7]. Mais alors que les concentrations d’hormones sexuelles sont basses chez toutes les femmes ménopausées, chez l’homme, l’hypogonadisme n’est pas un phénomène généralisé et obligatoire du vieillissement. En effet, alors que les concentrations moyennes de la testostéronémie diminuent régulièrement avec l’âge, même chez les hommes en bonne santé, les variations interindividuelles sont néanmoins très importantes, certains hommes âgés ayant des concentrations comparables aux concentrations moyennes chez les jeunes, d’autres ayant des concentrations nettement inférieures aux taux normaux, le pourcentage de ces derniers devenant plus important avec l’âge : à l’âge de 65 ans ± 20 % des adultes ont des concentrations infranormales, ce pourcentage s’élève à plus de 40 chez les hommes de plus de 75 ans [4]. Bien que les causes de cette variabilité ne soient pas encore complètement élucidées, plusieurs facteurs y jouent certainement un rôle : les sécrétions épisodiques ultradiennes de la T [6], l’hérédité [8], la variabilité de la longueur des séquences CAG du gène du récepteur aux androgènes [9], l’insuline et l’IgF [10] sont autant de facteurs qui influencent les concentrations de la T et contribuent à la variabilité interindividuelle des concentrations de T chez les sujets en bonne santé. De plus, les fumeurs ont des taux de FT de 5 à 15 % plus élevés que les non-fumeurs [4, 11], alors que l’abus d’alcool entraîne une diminution de la testostéronémie [12, 13]. Quant à l’obésité, caractérisée par une résistance à l’insuline entraînant une diminution de la SHBG, elle s’accompagne d’une diminution de la testostéronémie [14]. L’hormone thyroïdienne provoque une élévation très importante de la SHBG [15] et dès lors, l’hyperthyréose, même infraclinique, s’accompagne d’une élévation de la testostéronémie totale, la testostérone libre restant normale. Enfin les maladies, tant aiguës (infections, infarctus du myocarde [16], interventions chirurgicales) que chroniques (diabète, insuffisance rénale ou hépatique [17], états hypoxémiques (COPS) [18], stress prolongés [19], efforts physiques exténuants [20] de même que certains médicaments et drogues (neuroleptiques induisant une hyperprolactinémie, corticoïdes, opioïdes, antihypertenseurs) peuvent être la cause d’un hypogonadisme hypogonadotrope et accélérer le déclin de la FT avec l’âge. Mentionnons ici que les variations nycthémérales, qui chez les personnes âgées sont nettement moins importantes que chez les jeunes, n’influencent guère cette variabilité, les échantillons étant prélevés tôt le matin. L’hypogonadisme relatif de la sénescence a-t-il une signification clinique ? Plusieurs symptômes du vieillissement, comme la diminution de la libido et de l’activité sexuelle, l’impuissance sexuelle, la diminution de la masse et de la force musculaire, l’augmentation de la masse graisseuse, l’ostéoporose, la diminution du volume testiculaire, rappelant la symptomatologie de l’hypogonadisme chez les jeunes adultes, il est tentant de supposer que certains de ces symptômes soient la conséquence du déclin de la concentration des androgènes. Mais comme le vieillissement ne s’accompagne pas uniquement d’une diminution de la fonction testiculaire, mais est caractérisé par un déclin de la plupart des fonctions physiologiques, comme la fonction cardiaque, pulmonaire, rénale de même que d’une diminution de la sécrétion de l’hormone de croissance et d’une diminution des activités physiques, il ne faut pas s’attendre à des corrélations statistiquement très significatives entre ces symptômes et les concentrations de la testostéronémie. Dès lors, il n’est pas facile de déterminer le rôle exact du déclin des androgènes dans la symptomatologie du vieillissement. Vieillissement, testostérone et composition corporelle Le vieillissement s’accompagne de changements importants dans la composition corporelle, caractérisés par une augmentation de la masse graisseuse, surtout abdominale, et une diminution de la masse musculaire [21]. mt médecine de la reproduction, vol. 9, n° 5, septembre-octobre 2007 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Chez des hommes ambulatoires d’âge moyen de 76 ans, nous avons observé une masse graisseuse supérieure de 25 % à la masse graisseuse chez un groupe de 274 hommes d’âge moyen de 42 ans, la masse non graisseuse étant de 20 % inférieure chez les personnes âgées par rapport aux jeunes ; de plus, il existait une corrélation négative entre la masse graisseuse et la FT, persistant après ajustement pour l’âge et l’IgF ; d’autres auteurs ont rapporté des résultats similaires [22-24]. Comme l’augmentation de la masse graisseuse s’accompagne d’une hyperinsulinémie entraînant une diminution de la concentration en SHBG et de la testostéronémie, il s’ensuit que l’hypotestostéronémie est certainement, au moins en partie, la conséquence et non la cause de l’augmentation de la masse graisseuse. Néanmoins, alors que la FT n’est abaissée que dans les obésités morbides (IMC ≥ 35), chez les hommes âgés, la FT est abaissée en présence d’une augmentation modérée de la masse graisseuse, et comme de plus, chez les jeunes personnes l’hypogonadisme induit une obésité, il est probable que l’hypotestostéronémie des hommes âgés contribue à l’obésité. De plus, une testostéronémie basse est associée au développement ultérieur du syndrome métabolique [25]. Quant au rôle de l’hypotestostéronémie dans la perte de la masse et de la force musculaire qui accompagne le vieillissement, alors que Abassi [26], de même que Baumgartner [27] ont rapporté une corrélation positive entre les concentrations de testostérone endogène et la masse musculaire, la plupart des auteurs n’ont observé aucune corrélation (21, 23, 28], bien que plusieurs auteurs aient observé une corrélation positive avec la force musculaire [23, 26, 28]. Vieillissement, testostérone et densité minérale osseuse (DMO) Le vieillissement s’accompagne d’une perte osseuse, plutôt trabéculaire que corticale, cause fréquente de fractures, et l’hypogonadisme sévère provoque une perte accélérée de la masse osseuse. Bien que la testostérone ait un effet direct sur les os, ses effets sont essentiellement médiés par les œstrogènes (qui, chez l’homme proviennent pour 80 % de la T) qui jouent un rôle prépondérant dans l’acquisition et le maintien de la masse osseuse [29]. Ainsi, van den Beld et al. [23] ont observé une corrélation indépendante, faible mais significative, entre la densité minérale osseuse (DMO) et la FT ou bioT, mais la corrélation de la DMO avec l’œstradiol était nettement meilleure qu’avec la FT. Quant à une corrélation de la testostéronémie avec les fractures osseuses, les données de la littérature sont discordantes [30-32] ; de plus, les concentrations de T obtenues après la fracture doivent être interprétées avec prudence, le traumatisme aigu et l’intervention chirurgicale induisant une hypotestostéronémie. Vieillissement, testostérone et athérosclérose La prévalence de l’athérosclérose et de l’infarctus du myocarde étant plus élevée chez l’homme que chez la femme avant la ménopause, et plus élevée chez les femmes virilisées, il est généralement considéré que les androgènes sont athérogènes, d’autant plus que le profil lipidique est plus athérogène chez l’homme que chez la femme et que chez l’homme, la suppression des taux de T par le GnRH élève les taux de HDL-C [33]. On s’attendrait donc à une corrélation positive entre la testostéronémie et l’athérosclérose ou la sténose coronarienne. Pourtant, Alexandersen et al. [34], dans une revue de la littérature, ont observé que dans 16 études transversales sur 32, la testostéronémie était plus basse chez les coronariens que chez les sujets normaux, alors que dans les 16 autres, les concentrations étaient similaires. De plus, plusieurs auteurs [35-37] ont observé une corrélation inverse entre les taux de T, ajustés pour l’âge, et la sténose coronarienne ou l’épaisseur de l’intima-media de la carotide [23], et ce indépendamment de l’existence d’un diabète, d’angine de poitrine ou d’infarctus récent, qui pourraient être responsables d’une hypotestostéronémie. De plus, les testostéronémies basses étaient accompagnées d’une progression plus rapide de cette épaisseur. Enfin, plusieurs études ont démontré une corrélation inverse entre les concentrations de FT endogène et les facteurs à risque cardiovasculaire (cholestérol total, LDL-C, fibrinogène et plasminogeninhibitor activator), [37-42] et une corrélation positive de la testostéronémie avec l’HDL-C [39]. On ne peut pourtant négliger le fait que plusieurs études prospectives, comportant plusieurs milliers de sujets, n’ont pu démontrer une corrélation entre les taux de T et la sténose coronarienne et on ne peut exclure que l’athérosclérose, induisant une ischémie relative des testicules, soit la cause des taux abaissés des androgènes, alors que la résistance à l’insuline, secondaire à l’augmentation de la masse graisseuse chez les hommes âgés, favorise également et la baisse de la testostéronémie et l’athérosclérose. Vieillissement, testostérone et fonction sexuelle Bien que la fertilité persiste jusqu’à un âge avancé, la libido et l’activité sexuelle de même que la rigidité et la durée des érections diminuent avec l’âge, l’impuissance sexuelle augmentant de manière exponentielle. Dans une étude de Rhoden et al. [43] comprenant 1 071 hommes, âgés de 40 à 90 ans participant à un programme de détection précoce du cancer de la prostate, 36,4 % des hommes âgés de 40 à 49 ans mentionnaient un trouble de l’érection, contre 79,4 % hommes âgés de 70 à 79 ans. Quel est le rôle de l’hypotestostéronémie ? Rappelons d’abord que la concentration de FT requise pour une activité sexuelle normale est assez basse, vers la mt médecine de la reproduction, vol. 9, n° 5, septembre-octobre 2007 295 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Revue limite inférieure de la normale [44] et que la fréquence de la dysfonction sexuelle n’augmenterait qu’aux concentrations de T en dessous de 225 ng/dL, alors que beaucoup d’hommes ont une vie sexuelle normale malgré des concentrations de T très basses [45]. Il n’est donc pas étonnant que la plupart des auteurs ne trouvent chez les hommes âgés aucune relation entre les concentrations de T et l’activité sexuelle [46, 47] les hommes âgés ayant des concentrations de T en dessous de 250 ng/L étant assez rares. Rhoden et al. [43] comparant 2 groupes d’hommes, l’un avec et l’autre sans dysfonction sexuelle ont observé les mêmes concentrations de T. Néanmoins la T, qui stimule la synthèse de l’oxyde nitrique dans les corps caverneux, est nécessaire pour une activité sexuelle normale, comme en témoigne le déclin de la libido, des érections nocturnes et de l’activité sexuelle après interruption du traitement aux androgènes des jeunes hypogonadiques. Schiavi et al. [48] ont rapporté que les hommes ayant une libido faible ont des taux de T plus bas qu’un groupe de contrôle, alors que Travison et al. [49] dans la Massachussetts male aging study ont observé que bien qu’au niveau de la population, libido et testostéronémies soient corrélées, au niveau individuel, la libido est un indicateur peu fiable d’une hypotestostéronie. Davidson et al. [50] ont suggéré que le rôle de la testostérone consisterait essentiellement en une stimulation de la libido, qui induirait la stimulation d’autres aspects des fonctions sexuelles. Il est évident que des concentrations de T franchement infranormales sont la cause de troubles de l’érection [51], mais la libido et les érections nocturnes seraient plus sensibles aux effets des androgènes que les érections psychogènes, provoquées par stimulation visuelle [52]. Il ressort de toutes ces études que les troubles de l’érection et l’impuissance sexuelle de l’homme âgé n’ont que rarement comme cause principale une déficience en testostérone, qui aurait plutôt un rôle adjuvant, un ensemble de facteurs vasculaires, neurologiques, psychologiques (monotonie de la vie sexuelle, perte d’attrait de la partenaire), médicamenteux (antihypertenseurs, psychotropes, drogues) y jouant un rôle. Les effets favorables des inhibiteurs 5’phospho-diesterases, relativisent néanmoins les rôles des facteurs vasculaires ou neurologiques. Vieillissement, fonctions cognitives, dépression et testostérone Plusieurs auteurs ont rapporté une corrélation significative entre la testostéronémie et les aptitudes spatiales, le raisonnement mathématique, la mémoire verbale ou visuelle [53, 54]. Le rôle de la T dans les états dépressifs est controversé [55]. Plusieurs études suggèrent que la testostéronémie serait abaissée dans les états dépressifs majeurs [56-59] si fréquents chez les personnes âgées [55], alors que d’autres ne trouvent aucune corrélation [46, 47, 60, 61]. Mentionnons encore que Moffat et al. (62] ont rapporté qu’un 296 index des androgènes libres abaissé est accompagné d’une incidence accrue de la maladie d’Alzheimer. Enfin, il est évident que le vieillissement entraîne souvent une diminution de la qualité de la vie, mais une corrélation significative avec les taux de testostérone n’a jamais été démontrée [47]. En conclusion Il ressort de cette revue qu’il existe souvent une corrélation faible, néanmoins statistiquement significative, et persistant après ajustement pour l’âge, entre certains symptômes du vieillissement et la testostéronémie. Ceci constitue un argument en faveur de l’hypothèse que l’hypotestostéronémie soit, du moins en partie, coresponsable de cette symptomatologie, hypothèse à confirmer par les effets positifs d’une thérapie substitutive. Effets de la substitution aux androgènes sur la symptomatologie des hommes âgés La plupart des études ont démontré que chez les hommes âgés hypogonadiques, le traitement prolongé aux androgènes induit une diminution modérée (1-2 kg) de la masse graisseuse, surtout abdominale [63-65]. De même, l’administration chronique (6-12 mois) d’androgènes, ramenant la testostéronémie vers la limite supérieure de la normale, augmente la masse musculaire (généralement de 1 à 3 kg) [63, 66-70], mais les effets sur la force musculaire sont moins convaincants, plusieurs auteurs rapportant des effets favorables sur cette force musculaire [68, 71-74], d’autres auteurs ne trouvant aucun effet [63, 64, 66, 70, 73, 75] ce qui est explicable par le fait que le gain de la masse musculaire concerne plutôt le tronc que les extrémités. Bhasin et al. [76] ont rapporté que chez les hommes eugonadiques, des doses pharmacologiques de testostérone augmentent graduellement la masse et la force musculaire et Sinha-Hikim et al. [77], dans une étude chez des hommes âgés, ont observé que la T induit une hypertrophie dose-dépendante des fibres musculaires. Cependant, cette augmentation de la masse musculaire n’a pas été accompagnée par la démonstration convaincante d’un bénéfice fonctionnel, cliniquement significatif, de la mobilité, stabilité, autonomie fonctionnelle, ou la tendance aux chutes [65]. Quant à la masse osseuse et l’ostéoporose, un effet favorable n’est observé régulièrement que chez les hommes âgés ayant une testostéronémie nettement en dessous de la limite inférieure de normale, les effets étant de plus généralement limités à certains sites du squelette [72, 78-80]. Snyder et al. [81] ont observé que la réponse de la densité osseuse au niveau de fémur était négativement corrélée avec la testostéronémie endogène. Comme mt médecine de la reproduction, vol. 9, n° 5, septembre-octobre 2007 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Crawford et al. [78] ont observé des effets favorables d’un traitement de 12 mois avec la T, mais aucun effet avec la nandrolone, un androgène peu aromatisable, et que le traitement avec la T combinée à un inhibiteur de 5aréductase augmente la masse osseuse [73], il est probable que les effets des androgènes sur le squelette soient médiés surtout via leur transformation en œstrogènes. Quant à l’effet du traitement aux androgènes sur l’incidence des fractures osseuses, on ne dispose pas de données. Pour ce qui est des effets cardiovasculaires, English et al. [82] ont rapporté qu’un traitement aux androgènes d’une durée de 3 mois de 46 coronariens, résulte en une amélioration de l’ECG, avec des effets cliniques favorables. Il n’existe pas d’études démontrant un effet favorable d’un traitement à plus long terme. Alors que plusieurs auteurs ont observé une corrélation inverse entre les taux endogènes de la testostérone et le HDL-cholestérol, le traitement substitutif ne semble avoir aucun effet sur le lipidogramme [22, 68, 81] bien que quelques auteurs [64, 79, 80, 83] ont observé une diminution modérée de l’HDL-C. Il est cependant évident que des doses pharmacologiques de T ou les anabolisants sont nettement athérogènes. Les effets de la substitution aux androgènes sur les fonctions sexuelles chez les hommes âgés sont moins convaincants que chez les jeunes hypogonadiques [84, 85] chez qui la substitution des androgènes induit une amélioration significative de la fonction érectile [86]. Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que la plupart des études incluaient des hommes âgés ayant des concentrations de T au-dessus de la limite inférieure de la normale, les taux d’androgènes requis pour une fonction sexuelle normale étant à la limite inférieure des taux normaux. En effet, chez des hommes âgés ayant des concentrations de testostérone infranormales, Hajjar et al. [87] ont observé une amélioration modeste de la libido et des fonctions sexuelles après traitement aux androgènes. Gray et al. [88], chez un groupe d’hommes âgés de 60 à 75 ans, ont observé une corrélation des taux de FT obtenus pendant le traitement avec la libido et les érections nocturnes ou spontanées, mais non avec la fréquence des relations sexuelles ou la masturbation. Quant aux effets sur les fonctions cognitives, chez 10 hommes âgés ayant une testostéronémie basse, Janovsky et al. [89] ont observé, après un traitement d’un mois, une amélioration de la mémoire et de la perception spatiale, et Cherrier et al. [90] ont observé qu’un traitement de 6 semaines améliorait plusieurs fonctions cognitives, mais aucun auteur n’a rapporté des effets positifs d’un traitement à long terme [65, 68, 91]. Généralement, à une rare exception près [79, 52], aucun effet sur la qualité de vie ou l’état dépressif n’a été observé [80, 92, 93]. En conclusion, quoique la substitution aux androgènes ait des effets modérément favorables sur certains symptô- mes du vieillissement, les résultats sont globalement assez décevants en comparaison aux effets chez les jeunes hypogonadiques. Les effets sont généralement les plus évidents chez les hommes âgés ayant des testostéronémies nettement en dessous de la normale. Diagnostic de l’hypogonadisme partiel des personnes âgées La symptomatologie clinique de la déficience en androgènes des personnes âgées est aspécifique et difficile à différencier de la symptomatologie du vieillissement et les questionnaires [47, 94-96] utilisés parfois lors d’études épidémiologiques pour détecter un hypogonadisme bien qu’assez sensibles, sont trop peu spécifiques. Dès lors le diagnostic de l’hypogonadisme doit se baser et sur la clinique et sur les paramètres biologiques. Quant à ces derniers, excepté pour un bio-assay [97], inapplicable en routine clinique, ils ne reflètent qu’indirectement l’activité androgénique. Cette dernière en effet ne dépend qu’indirectement de la concentration plasmatique de la T, mais également de la concentration tissulaire de T, de l’activité enzymatique transformant la testostérone en dihydrotestostérone, l’androgène le plus actif, son affinité pour le récepteur étant le double de celui de la testostérone, de la quantité de coactivateurs et de corépresseurs, alors que la longueur des « CAG-repeats » joue un rôle dans la transcription du récepteur. De plus, les besoins en androgènes ne sont pas les mêmes pour toutes les fonctions et certains symptômes peuvent se manifester à une concentration plus élevée que d’autres symptômes [48]. Faute de mieux, on en est donc réduit à se baser sur les concentrations plasmatiques, de préférence de la testostérone libre ou bio-active. Malheureusement, on ignore si les besoins en androgènes des personnes âgées sont identiques aux besoins des jeunes, certaines données suggérant une sensibilité accrue [4, 98-100], d’autres une plus faible sensibilité [101, 102]. En l’absence d’arguments convaincants pour une différence des besoins en androgènes par rapport aux jeunes adultes, on considère que l’éventail des valeurs normales, valables pour les jeunes, est valable pour les personnes âgées. Un argument en faveur d’une sensibilité inchangée repose sur l’observation de Swerdloff et Wang [103] qu’un traitement avec un gel de testostérone pendant 180 jours cause une augmentation similaire de la masse non graisseuse et de la DMO chez 52 hommes âgés et chez 119 jeunes avec des testostéronémies de moins de 300 ng/dL, alors que Bhasin et al. [104] ont observé que les personnes âgées ont une réponse à des doses graduelles d’anabolisants, similaire à celle des jeunes. Quant à la limite inférieure des taux normaux, en tenant compte de la variabilité interlaboratoire [105], chaque laboratoire devrait déterminer ses propres valeurs, mt médecine de la reproduction, vol. 9, n° 5, septembre-octobre 2007 297 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Revue 298 mais pour la plupart elle est de l’ordre de 10 à 11 nMol/L pour la T totale et de 0,20-0,22 nMol/l pour la FT. On a proposé de déterminer les taux normaux en fonction de l’âge [106], suggérant que les besoins des personnes âgées soient inférieurs aux besoins des jeunes ; ceci impliquerait par définition, qu’à tout âge, moins de 2,5 % des hommes auraient des taux infranormaux. Il n’y a pour le moment pas d’évidence que la détermination d’autres androgènes (DHT, DHEAS, androstènedione, ou androstane-3a, 5a-diol) contribue au diagnostic. De même, bien que des taux élevés de LH soient un argument complémentaire, ils ne sont pas essentiels pour le diagnostic de l’hypogonadisme, vu les altérations de la sécrétion de la LH chez les personnes âgées. Cependant, la détermination de la LH, permettra d’éliminer une cause hypophysaire d’un hypogonadisme. Traitement de l’hypogonadisme partiel des personnes âgées Sauf dans le cas où on ne prévoit qu’un traitement de courte durée, par exemple après chirurgie, une reconvalescence, ou un état d’extrême faiblesse, accompagné ou non d’hypogonadisme temporaire, et où, éventuellement, des doses d’androgènes nettement supraphysiologiques peuvent être administrées, un traitement substitutif ne doit être envisagé qu’en présence d’un ensemble de signes cliniques suggestifs d’un hypogonadisme et de taux de testostérone infranormaux confirmés [107] et ce en l’absence de contre-indications ou de causes évidentes des symptômes (par exemple, impuissance par diabète) ou de l’hypotestostéronémie (par exemple, hypotestostéronémie secondaire à une hyperprolactinémie). La diminution de la masse et la force musculaire, du volume testiculaire, l’augmentation de la graisse abdominale sont les signes objectifs d’un déficit en androgènes les plus aisément quantifiables, alors que la diminution de la libido, la perte de mémoire, la diminution du sens de bien-être et de la qualité de la vie, sont plus difficiles à objectiver. L’injection intramusculaire d’esters de T à longue durée d’action (énanthate, cypionate), est la modalité d’androgénothérapie la plus répandue. Les mélanges d’esters à durée d’action variable (propionate, phénylpropionate, isocaproate et décanoate) sont parfois utilisés dans la supposition, erronée, d’obtenir des taux plasmatiques plus physiologiques. Les esters à longue durée d’action, administrés à la dose de 200-250 mg, actifs jusqu’à 2-3 semaines après l’injection, produisent transitoirement, pendant 24 -72 heures après injection, des taux supraphysiologiques (responsables d’effets secondaires), suivis d’un lent déclin pour atteindre des taux à la limite inférieure des taux normaux juste avant la nouvelle injection. L’injection IM de 1 000 mg de T-undécanoate, dissous en 4 mL d’huile de ricin, donne des taux physiologiques de T pendant 12 semaines [108]. Cette forme galénique a le désavantage qu’en cas d’effets secondaires ceux-ci persisteront pendant les 12 semaines d’activité ; elle est dès lors moins indiquée chez les personnes âgées. L’undécanoate de testostérone (Testocab®) administré par voie orale, est partiellement résorbé par voie lymphatique, échappant ainsi, au contraire de la testostérone administrée par voie orale, à l’inactivation hépatique. La dose est de 80-160 mg par jour en deux prises. Mentionnons ici que les dérivés synthétiques de T, alkylés en position 17, sont actifs par voie orale mais hépatotoxiques et ont été retirés du marché dans plusieurs pays. Ces dernières années, plusieurs préparations transdermiques ont été mises sur le marché. Les patchs scrotaux, ont été remplacés par les patchs non scrotaux : ils délivrent 5 mg de T par jour, et assurent des taux physiologiques de T pendant 24 heures. Enfin, le gel transdermal de T (1 % en gel hydroalcoolique), 5-10 g par jour, a l’avantage que la dose peut être facilement adaptée aux besoins. Quant à un traitement au DHEA, malgré les espoirs basés sur les effets favorables de DHEA (en doses pharmacologiques) chez des animaux de laboratoire et la publicité dans les médias, où la DHEA est présentée comme l’hormone de jouvence, les études contrôlées n’ont pu démontrer de manière convaincante des effets favorables sur un quelconque paramètre physique ou psychologique d’un traitement à des doses variant de 25 à 100 mg par jour [109], bien que tout récemment Nair et al. [110] ont rapporté que le traitement au DHEA à la dose journalière de 75 mg pendant 2 ans résultait, chez des hommes âgés (n = 29) ayant une concentration de T bioactive nettement en dessous de la normale, en une légère augmentation (p = 0,045) de la DMO au niveau du col du fémur, sans autres effets sur la composition corporelle, la sensibilité à l’insuline ou la qualité de vie. Mentionnons que récemment on a décrit un récepteur pour le DHEA au niveau de la membrane endothéliale, ce qui pourrait suggérer que le DHEA pourrait influencer la fonction endothéliale [111]. Il faut cependant attendre les résultats d’études contrôlées avant de pouvoir se prononcer sur ce sujet. Effets secondaires du traitement aux androgènes Le traitement aux androgènes comporte des risques non négligeables, les plus importants se situant au niveau de la prostate. La majorité des cancers de la prostate étant androgèno-sensibles, le cancer de la prostate constitue une contre-indication absolue d’un traitement aux androgènes. Le problème majeur est cependant constitué par le cancer infraclinique, asymptomatique, de la prostate, et présent chez la majorité des hommes âgés de plus de 60 ans. Une petite fraction de ces cancers va évoluer vers un cancer clinique, mais un traitement aux androgènes mt médecine de la reproduction, vol. 9, n° 5, septembre-octobre 2007 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. pourrait stimuler cette évolution. Jusqu’à ce jour, l’expérience, limitée, est pourtant plutôt rassurante. Néanmoins, avant tout traitement aux androgènes des personnes âgées, il est indiqué d’éliminer la présence d’un cancer par examen rectal et PSA et, si nécessaire, par échographie et biopsie. Ces derniers examens sont certainement indiqués en présence d’un taux de PSA ≥ 4 ng/dL. Au cours du traitement, un examen de contrôle avec palpation rectale et PSA doit être effectué tous les 6 mois et toute augmentation de la PSA de plus de 0,75 ng/mL par an, exige un examen approfondi. L’hyperplasie bénigne de la prostate n’est pas une contre-indication pour un traitement aux androgènes sauf en présence de signes obstructifs. La testostérone stimule l’érythropoïèse, avec élévation de l’hématocrite de 2 à 5 %. Certains sujets développent une érythrocytose avec élévation de l’hématocrite au-delà de 50 %, ce qui, en raison du le danger de thrombose, requiert l’adaptation de la dose ou l’arrêt temporaire du traitement. La gynécomastie qui est la conséquence de la transformation périphérique de la testostérone en œstradiol, est une complication bénigne du traitement, plus fréquente chez les personnes âgées que chez les jeunes. Le rare cancer du sein est une contre-indication absolue. La rétention d’eau ne constitue un problème que chez les cardiaques et les insuffisants rénaux. L’apnée obstructive nocturne peut être exacerbée par les androgènes, surtout chez les obèses et dans les pneumopathies obstructives chroniques. Quoique la plupart des études aient démontré que l’hypogonadisme relatif des personnes âgées est associé à un profil lipidique athérogène et constitue un facteur à risque pour l’athérose coronaire, et que le traitement aux androgènes à doses physiologiques n’a que peu d’effet sur le profil lipidique, étant donné le nombre limité des cas traités dans le cadre d’études contrôlées et la complexité des effets des androgènes sur le métabolisme lipidique, il faut néanmoins être très prudent dans le traitement aux androgènes chez des hommes avec de sérieux risques cardiovasculaires. Conclusion Il est bien établi que le vieillissement chez les hommes en bonne santé s’accompagne d’un lent déclin de la sécrétion et des concentrations plasmatiques de testostérone, avec cependant des variations individuelles très importantes, certains hommes âgés ayant des concentrations infranormales, d’autres des taux comparables à ceux de jeunes adultes. Les causes de ces variations ne sont pas encore complètement élucidées, bien que plusieurs facteurs aient été identifiés. De plus, il semble, qu’en plus des variations interindividuelles des besoins, les concentra- tions de T requises diffèrent d’après les tissus et leurs fonctions [107]. Comme on ne dispose pas d’un marqueur de l’action des androgènes au niveau des tissus, il est difficile de déterminer la limite inférieure normale de la testostéronémie chez les personnes âgées. Les conséquences cliniques de ce déclin ne sont pas évidentes et elles sont difficiles à apprécier, mais sur la base des résultats d’études contrôlées, malheureusement encore peu nombreux, on peut néanmoins admettre que la diminution de la testostéronémie avec l’âge contribue à certains des symptômes rappelant l’hypogonadisme des jeunes, comme la diminution de la libido, la diminution de la masse musculaire, l’augmentation de la masse graisseuse, l’ostéoporose. Il est cependant clair, que pour maint symptôme, le rôle de l’hypotestostéronémie est encore controversé. Quant au traitement par les androgènes, considérant que les effets secondaires peuvent être très sérieux, il ne doit être envisagé qu’en présence d’une symptomatologie d’hypogonadisme, confirmée par les dosages de la testostéronémie, des effets favorables, généralement modestes, n’étant observés que chez les sujets ayant des taux de T nettement en dessous de la normale. Chez les hommes âgés, la signification clinique des effets du traitement est peu évidente et on ne dispose pas de données concernant l’influence du traitement sur l’incidence des infarctus du myocarde, des fractures osseuses ou la prévention des chutes et la mobilité, en fait les seuls effets d’importance clinique. Quant aux effets secondaires, bien que les données disponibles soient assez rassurantes en ce qui concerne les effets secondaires d’un traitement de durée moyenne, on ne dispose pas de données concernant une éventuelle stimulation d’un cancer infraclinique de la prostate par un traitement à très long terme. Références 1. Feldman HA, Longcope C, Derby CA, et al. Age trends in the level of serum testosterone and other homones in middle aged men : longitudinal results from the Massachusetts Male Aging Study. J Clin Endocrinol Metab 2002 ; 87 : 5589-95. 2. Harman SM, Metter EJ, Tobin JD, Pearson J, Blackman M. Longitudinal effects of aging on serum total and free testosterone levels in healthy men. J Clin Endocrinol Metab 2001 ; 86 : 724-30. 3. Morley JE, Kaiser FE, Perry III HM, et al. Longitudinal changes in testosterone, luteinising hormone and follicle stimulating hormone in healthy older men. Metabolism 1997 ; 46 : 410-3. 4. Vermeulen A, Kaufman JM, Giagulli VA. 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