Salut Sponge et la Rock n` Balls team

Transcription

Salut Sponge et la Rock n` Balls team
De l’ancienne Perse au Black Metal Nordique :
un conte mystique moderne
Ceux qui ont lu la chronique de l’album de From The Vastland, groupe
jusqu’ici totalement underground, et pour cause, il est originaire de
Téhéran, savent tout le bien que l’on pense de cet album Kamarikan.
Nous ne sommes pas les seuls à l’encenser, loin s’en faut, c’est le boss
d’Indie Recordings qui a contribué au succès du projet solo d’un homme
nommé Sina. En plus d’avoir composé un album impeccable, From The
Vastland revêt donc une dimension un peu particulière du fait de son
histoire et son origine. Une interview avec cet homme hors catégorie
paraissait obligatoire. Elle se révèle riche d’enseignements. On ne saura
rien de l’éventuelle oppression subie par Sina dans son pays mais il est
certain que la passion et le dévouement de l’homme pour son art
dépasse tout ce que l’on peut imaginer ici, dans nos confortables
contrées occidentales blasées. Alors que les jeunes d’ici ne prennent
parfois plus la peine de se déplacer aux concerts, d’autres rêvent de
simplement pouvoir jouer la musique qu’ils aiment en paix, sans courir de
risques. Une fois de plus, on constate avec plaisir que la flamme noire qui
anime chaque véritable fan de metal est la même où qu’il soit et permet
de réaliser des choses exceptionnelles. Un conte mystique au pays des
mille et une nuits…
Entretien avec Sina (multi-instrumentiste)
Interview, traduction et édition par Vanarkh
Vanarkh (Rock'N'Balls): Salut Sina ! Comment vas-tu ? Je suis très content de pouvoir
faire cette interview avec toi parce que je trouve que ton album Kamarikan est
exceptionnel. Pour moi, c’est tout simplement le meilleur album de l’année. T’attendaistu à tous ces avis positifs que tu as pu avoir à propos de ta création ? Est-ce important
pour toi ?
Sina: Salutations! D’abord, je voudrais te remercier pour ton attention vis-à-vis de ma
musique et aussi pour tes éloges à ce sujet. J’apprécie ! Je suis content d’entendre que
tu as aimé ma musique. En fait, au cours des derniers mois, après avoir sorti Kamarikan,
j’ai eu un retour vraiment positif des chroniqueurs et des fans. Tu sais, avoir un bon
feedback des autres est vraiment important pour moi. J’accorde toujours une attention
particulière aux commentaires des musiciens professionnels ou des fans de musique.
J’essaie toujours de lire les chroniques de mes albums pour connaitre leur point de vue
pour améliorer ma musique. C’est sûr que c’est utile pour moi de connaitre les points
faibles de mes travaux afin de me corriger.
V : J’ai écrit dans ma chronique que ton pays d’origine, l’Iran, aurait pu être un obstacle
majeur mais qu’il est devenu la clé de ta reconnaissance. Grâce au documentaire
Blackhearts, Simon Füllemann d’Indie Recordings a lancé une nouvelle fondation
(Freedom of Speech - Music Builds Bridges) qui a pour but de donner de la
reconnaissance à des groupes qui ont défié l’oppression et les pressions
gouvernementales pour propager leur musique à travers le monde. Ceci étant dit,
j’aimerais savoir comment tu as d’abord attiré l’attention des producteurs du
documentaire ?
Sina: Eh bien, lorsque le premier album de From The Vastland (Darkness vs the Light, the
Perpetual Battle - 2011) est sorti sur le label ukrainien Arx Production Christian Falch (le
producteur du documentaire BlackHearts) m’a contacté pour m’expliquer son projet. Il
me connaissait ainsi que mon groupe car il avait écouté ma musique auparavant. En
effet, comme tu le sais peut-être, j’avais un autre groupe de black metal appelé Sorg
Innkallese avec lequel j’ai sorti 9 albums entre 2004 et 2008 [note : j’ignorais et… waw, il
n’a pas chômé !]. Les trois derniers albums du groupe sont sortis sur un label estonien,
Hexenreich Records, et ont été distribués dans plus de 7 pays européens. Un de mes
albums a aussi été publié sous format vinyl en Norvège par Tom Erik Larsen (Hellish
Records) et j’en ai eu de très bons feedback. Donc, on a parlé avec Christian et tout a
commencé à partir de là. Après quelques mois, nous avions un rendez-vous et avons
commencé à filmer…
V : Peux-tu stp nous expliquer comment From The Vastland est né ? Quelle est ton
histoire ?
Sina: J’ai commencé le projet From The Vastland en automne 2010 comme un oneman-band après environ 10 ans d’activités directes dans la scène metal. J’ai écouté
l’appel de mon âme et j’ai commencé à travailler sur ce projet très personnel. Tout
dans From The Vastland est lié à mes intimes sentiments, passion, pensées et
conceptions. Tu sais, c’était comme une nécessité pour moi de commencer ce
groupe…
« Quand un groupe de black metal vient d’Iran et qu’un des plus grands
labels de black metal, Indie Recordings en Norvège, veut sortir ton album,
c’est énorme ! » (Sina)
V : A propos de la fondation Freedom of Speech - Music Builds Bridges, j’ai le sentiment
qu’elle a été créée spécialement pour toi. Te sens-tu comme un privilégié pour cela ?
Connais-tu les futurs travaux de cette fondation ?
Sina: Oui, ça a effectivement été créé pour soutenir From The Vastland dans un premier
temps. Je ne pense pas être une personne privilégiée mais, tu sais, la situation est un
peu différente quand un groupe de black metal vient d’Iran et qu’un des plus grands
labels de black metal, Indie Recordings en Norvège, veut sortir ton album. Mais ce n’est
pas tout l’histoire : comme tu le sais, c’était aussi dans nos plans de jouer à l’un des plus
importants festivals de black metal, l’Inferno, avec des musiciens célèbres et
professionnels. Donc, tout cela mis ensemble rend les choses un peu spéciales. Quand
Simon Fullemann (Indie Recordings) m’a parlé de sa fondation et son intention de sortir
mon album, c’était énorme ! Je ne connais actuellement pas les sorties futures de sa
fondation mais c’est sûr qu’on en entendra parler davantage plus tard.
V : J’ai interviewé le groupe de black metal saoudien Al-Namrood l’an dernier (lire
http://www.rocknballs.com/interview-al-namrood_2012-06-01#english). Mephisto me
confiait qu’ils doivent jouer dans la clandestinité et rester underground sans quoi ils
risquent d’être décapités. Bien que l’Iran soit une république démocratique, es-tu
exposé à des risques identiques ? Est-ce que le metal est aussi interdit par la loi ?
Sina: La situation de ce genre de musique est complètement différente ici comparé
aux pays occidentaux. C’est que nous avons des limitations ici. En effet, si tu veux
écouter du metal ou en jouer chez toi, il n’y a pas de problème. Mais si tu veux faire des
concerts ou sortir des albums, tu dois obtenir un permis du ministère de la culture et si tu
veux le faire sans ce permis, c’est certain que tu auras des problèmes (en fait, ils ne
donnent simplement pas de permis pour ce genre de musique). Mais je pense que le
problème principal dans des pays comme l’Iran est les gens avec des conceptions
traditionnelles. Tu sais, l’Iran possède une grande histoire et culture riches de plus de
7000 ans. C’est donc normal que nous voyions une réticence de la part des gens. En
fait, les gens ne veulent pas accepter quelque chose de nouveau qui vient des pays
occidentaux.
V : Je suis vraiment intéressé de savoir comment est la vie au jour-le-jour pour un fan ou
un musicien de metal à Téhéran. Dois-tu te cacher pour jouer ou écouter du black
metal ? Y a-t-il des clubs, des concerts, des magasins ou des instruments disponibles ou
bien y a-t-il une énorme censure et restrictions ?
Sina: Malheureusement, ici, nous n’avons pas de club officiel, de magasin spécialisé
pour la musique metal ni même de festival. Mais comme je l’ai dit, tu peux écouter ou
jouer ta musique pour toi-même ou même dans une fête privée (pour autant que tu la
gardes privée !). Ici, nous avons beaucoup de magasins d’instruments de musique et tu
peux trouver assez facilement tous les instruments et équipements dont tu as besoin.
V : Es-tu une exception ou la scène metal est-elle vaste en Iran ? Est-ce qu’internet a
une influence sur les iraniens, la façon dont ils pensent et la musique qu’ils écoutent ?
Sina: Eh bien, malheureusement, nous n’avons pas une scène metal très large ici en
Iran. Cependant, tu peux quand même trouver des groupes de Rock/Metal dans
certaines villes d’Iran mais comme ils ne peuvent sortir leurs albums officiellement,
personne ne les connait. Ici comme dans beaucoup d’autres pays, la plupart des
jeunes préfère écouter de la musique plus douce comme la pop. Le métal n’est pas
populaire ici. Pourtant, on a quelques véritables fans ! C’est certain qu’internet est le
meilleur moyen de trouver de la musique… Tu sais, les iraniens aiment vraiment la
technologie, et en particulier les trucs liés à l’IT, pour améliorer leurs connaissances. Ces
temps-ci, de nombreuses personnes font leurs travaux via internet. C’est clair qu’une
technologie révolutionnaire comme internet a un effet sur la vie des gens et donc
maintenant tu peux voir des cultures, des goûts ou des idées très proches ou similaires
partout dans le monde.
« Malheureusement, ici en Iran, nous n’avons pas de club officiel, de
magasin spécialisé pour la musique metal ni même de festival. » (Sina)
V : J’ai lu dans ta biographie que tu désirais créer un black metal imprégné de thèmes
et coutumes d’histoire ancienne de la longue histoire du vaste pays perse. Malgré avoir
lu les paroles de l’album, l’histoire iranienne reste un mystère pour moi. Tu fais référence
à la mythologie et démonologie perse avec des entités telles qu’ Ahriman, Zahhak,
Asrat, Abakhtaran, Vritra, Shaitan, Saurva, etc. mais aussi des divinités indiennes. Peuxtu nous donner quelques clés pour comprendre ton univers conceptuel et tes idées ?
Sina: D’abord, je dois mentionner le fait que l’Empire Perse était jadis l’un des plus
grands empires et si tu vois une carte de l’ancien empire perse, tu comprendras
pourquoi certains de nos mythes sont similaires à certains mythes indiens ! En fait, c’est
la clé… parce que dans l’empire « Achaemenien » la limite est de l’Iran était la rivière
« Sind » en Inde. Donc, c’est clair que nous avons certains mythes ou divinités
identiques… C’est une longue histoire à expliquer ici… Mais par rapport à ta question,
je dois dire que l’Iran a une grande histoire pleine de mythes, légendes, etc. Nous
avons beaucoup d’anciens textes à propos de combats entre le bien et le mal, les
ténèbres et la lumière, les dieux et les démons ! Quand tu lis ces textes, tu peux
imaginer ces combats entre les forces du mal et du bien, les événements spirituels et
mystérieux, les créatures, etc. C’est très inspirant pour moi, j’ai toujours eu cela à l’esprit,
tu peux trouver tant de choses importantes dans les anciens textes !
V : Au fait, quelle est la signification de Kamarikan ?
Sina: Le nom de l’album, Kamarikan, est issu de l’un des événements importants
mentionné dans les anciens textes persans, quand Ahriman a décidé d’assaillir l’univers
et détruire toute vie. Il a pris 6 mandataires et leur a donné sa mission…
V : Bien que le nom du groupe et les paroles mettent ton origine en évidence, il n’y a
pas une once d’influence de musique perse ou moyen-orientale dans tes
compositions ! Au contraire. Les références qui me sont venues à l’esprit sont Marduk et
Setherial (période Nord) pour la première moitié de Kamarikan et Taake pour la
seconde moitié ainsi qu’un peu d’Immortal. Es-tu d’accord ?
Sina: En effet, j’ai essayé de mélanger l’histoire perse avec le black metal nordique…
Comme je l’ai dit, il y a beaucoup de choses intéressantes dans les anciens textes de
mon pays et je pense qu’ils sont parfaitement appropriés pour ce genre de musique.
D’un autre côté, je suis un musicien de black metal et un fan du black old school aussi !
Donc, je pense que c’est une sorte de combinaison mais c’est sûr que je devrais
essayer d’aller plus loin pour rendre le mélange plus complet. J’ai encore beaucoup
d’idées dans la tête pour améliorer ma musique…
V : Avec Kamarikan, tu réussis brillamment à synthétiser l’essence du True Norwegian
Black Metal ainsi que du Swedish Black Metal. Ce que je veux dire, c’est que cela
sonne très familier sans jamais être une pâle copie sans saveur. Comment est-ce
possible ?
Sina: Merci… En fait, j’essaie toujours d’avoir mon propre style, le garder et le rendre
unique, comme une signature pour ma musique… Tu sais, je ne veux pas faire une
musique similaire à d’autres groupes ou copier d’autres groupes. La musique que je fais
vient du plus profond de mon être, de mes sentiments, ma passion et mes pensées…
Tout dans From The Vastland est lié à cela…
V : Pourquoi ne pas utiliser des sons orientaux dans ton black metal comme AlNamrood ou Melechesh peuvent le faire ? Est-ce quelque chose que tu pourrais
envisager dans le futur ?
Sina: J’y ai déjà pensé. Je n’ai aucun problème à utiliser une mélodie ou des sons
orientaux dans ma musique. Cependant, je suis fan du Black Metal old school ! Peutêtre dans le futur, utiliserai-je des sons orientaux ? Si j’utilise des éléments de musique
iranienne dans mes travaux, je veux le faire correctement et parfaitement parce que le
genre de mélodie et de musique folklorique de l’ancien Iran est complètement
différent de celui des pays arabes. Nous avons beaucoup d’instruments traditionnels
locaux dans diverses parties d’Iran qui ont des sons vraiment beaux…
« L’un des objectifs culturels de l’Art est de susciter une proximité entes les
nations, les communautés et les gens. » (Sina)
V : Bien, voici la question piège. Jouer une telle musique nordique à Téhéran, est-ce un
déni de ton héritage culturel ou plus une façon de t’approcher et adhérer à un groupe
social, en l’occurrence la communauté métal ?
Sina: Je crois que la musique n’a pas de frontières. Ces temps-ci tu peux voir de
nombreux groupes faire des tournées mondiales car ils ont des fans partout. L’un des
objectifs culturels de l’Art est de susciter une proximité entes les nations, les
communautés et les gens. Actuellement, la musique est internationale et beaucoup de
groupes essayent de créer un lien entre les nations. Cela ne signifie pas que tu renies
ton héritage culturel… J’essaie toujours de penser globalement et je ne veux pas me
limiter à une frontière. Je pense que tu peux garder ta culture, ton héritage et ton
passé et en même temps, tu peux vouloir des améliorations et évoluer. C’est toujours
important d’avoir un équilibre entre l’héritage du passé et l’évolution vers l’avenir…
V : Comment es-tu arrivé à écouter et jouer du black metal ? Comme tu l’as signalé, ce
n’est pas courant en Iran… Qu’aimes-tu dans le black metal ?
Sina: Quand j’étais enfant, ma famille écoutait du rock (des groupes comme Pink
Floyd, Camel, Eloy, etc.) et j’ai grandi avec ce genre de musique. Après quelques
années, quand j’étais ado, j’aimais vraiment bien le heavy metal et puis tout a été de
plus en plus loin jour après jour… thrash/death et finalement Black Metal ! Je me
rappelle que le premier album de black metal que j’ai écouté est Filosofem de Burzum.
C’est un peu compliqué à expliquer mais hormis l’utilisation spéciale des éléments
musicaux et de l’ambiance dans le black metal, je peux dire que pour moi, le Black
Metal n’est pas seulement un genre musical. Cela représente un style de vie, quelque
chose qui te fait penser et voir tout de façon plus profonde, précise et réfléchie. Il y a
au cœur du black metal quelque chose qui est difficile à expliquer, quelque chose qui
peut ravir ton cœur, ton âme et ton esprit.
V : Ce sont à peu près les mêmes raisons pour lesquelles nous écoutons tous du black
metal… Cela me mène d’ailleurs à quelque chose de très important à mes yeux. Je suis
convaincu que peu importe où tu vis, peu importe où tu es né, la passion pour cette
musique metal puissante, sombre et profonde est partout la même et peut transcender
tous les cultes, dogmes et croyances. Es-tu d’accord et penses-tu que tu es une
incarnation de cette idée ?
Sina: Oui, je suis d’accord avec toi. De nos jours, tu peux voir tant de groupes et de fans
de metal à travers le monde qui sont comme une nation avec des similarités dans les
idées, intérêts, état d’esprit, styles, etc. Je pense que ce n’est quelque chose que tu
choisis, c’est comme si cela venait de ton fors intérieur. Je pense que c’est ce qui le
rend unique et spécial…
V : Revenons à la musique. Je n’ai pas encore eu la chance d’écouter ton premier
album Darkness vs. Light, the Perpetual Battle [ni même ceux de Sorg Innkallese !].
Peux-tu donc nous expliquer les différences qu’il y a avec Kamarikan ?
Sina: Les structures principales des chansons ne sont pas très différentes. Cependant,
dans Kamarikan, j’ai essayé d’écrire mes morceaux de façon plus agressive, puissante
et exactement en accord avec l’environnement que je décris dans les paroles. En
effet, tous les titres sont très rapides comme une tempête de neige, imprégnée de
tristesse. La qualité de l’enregistrement est aussi meilleure que pour le premier. J’essaie
toujours d’être meilleur jour après jour dans mon travail. Heureusement, je pense que
ça fonctionne quand tu compares ces deux albums.
V : Justement, peux-tu stp nous expliquer où et comment Kamarikan a été enregistré ?
Si c’est en Iran, c’est incroyable combien cela sonne bien et professionnel…
Sina: Eh bien, en fait, j’ai enregistré tous les instruments de Kamarikan dans ma maison
et réalisé aussi le mixage et le mastering. J’essaie toujours d’améliorer mes
connaissances liées à la musique. Eu cours des dernières années, j’ai essayé
d’apprendre comment enregistrer, mixer et masteriser un album. J’ai déjà l’expérience
de l’enregistrement de plus de 10 albums (quand j’étais dans Sorg Innkallelse) parce
que j’ai enregistré tous mes albums précédents moi-même. Album après album,
j’essaie d’être meilleur. J’ai bossé très dur pour apprendre les détails d’un bon
enregistrement. Pourtant je sais qu’il me reste un tas de trucs à apprendre mais c’est un
des mes centres d’intérêt et donc c’est clair que je veux encore en apprendre
davantage…
« Le Black Metal n’est pas seulement un genre musical. Cela représente
un style de vie, quelque chose qui te fait penser et voir tout de façon plus
profonde, précise et réfléchie. » (Sina)
V : As-tu joué de tous les instruments toi-même, y compris la batterie ? Si oui, tu es très
talentueux parce qu’aucun des instruments ne sonne plus faiblement qu’un autre. Et le
mix est aussi vraiment bon car on n’a jamais l’impression que From The Vastland est un
one-man-band. Comment as-tu réussi cela ?
Sina: Tout ce qui est lié à l’album Kamarikan a été fait par mes soins. Je peux jouer de la
guitare et de la basse mais cela ne signifie pas que j’ai joué effectivement de tous les
instruments ! J’ai écrit les lignes de guitare, de batterie, vocales, etc. Pour
l’enregistrement, j’ai joué les guitares et chanté. Pour la batterie, je me suis aidé de VST
softwares parce que malheureusement, ici nous n’avons pas de studio adéquat pour
enregistrer une batterie metal. Pour la basse, j’ai eu de l’aide d’un de mes amis
proches qui est un vrai bassiste professionnel. Finalement, après l’enregistrement de
toutes les parties, j’ai commencé le mix et le mastering. Je suis content d’entendre que
le résultat est bon !
V : Quelques mots à propose du graphisme de la pochette. Qui l’a réalisée et qu’est-ce
censé représenter ? Cela me rappelle énormément le Sworn To The Dark de Watain…
Sina: J’ai initialement dessiné un artwork pour Kamarikan et toutes les pages du livret.
J’ai essayé d’illustrer un environnement lié à cet événement, lorsque Ahriman essaie de
créer ses mandataires, quelque chose de sombre et mystérieux ! Mais lorsque j’ai signé
un contrat avec Indie Recordings, ils m’ont fait une offre et nous avons eu un
arrangement pour confier l’artwork à Marcelo Vasco (l’un des plus célèbres designers
de pochettes de métal qui a fait des milliers de dessins pour de grands groupes de
metal à travers le monde). J’ai eu de la chance, je pense que son travail est excellent !
Nous avons parlé ensemble et je lui ai expliqué ce qu’était "kamarikan" et l’histoire
derrière cela. Il a réalisé un artwork que j’apprécie énormément. C’est quelque chose
de mystérieux, avec un certain concept énigmatique !
V : Comme tu l’as dit au début de cette interview, tu as joué à l’Inferno Festival le
mercredi 27 mars 2013 à Oslo. Peux-tu nous expliquer comment cela a été possible
concrètement, comment tu as recruté Destructhor, Tjalve et Vyl et finalement comment
cela s’est passé sur scène ?
Sina: Tout a démarré quand Christian Falch m’en a parlé. En fait, nous avons parlé de la
possibilité de faire un concert live à l’Inferno et ensuite il m’a beaucoup aidé à
concrétiser cela avec aussi l’aide de ses/nos chouettes amis en Norvège. Il a envoyé
mon album Kamarikan à Vyl (batteur de Keep Of Kalessin) et ensuite, ils ont tout
arrangé avec les autres musiciens (Tjalve de Pantheon I/1349 et Destructhor de Morbid
Angel/Myrkskog). Finalement, avec l’aide d’Obsidian C. (Keep Of Kalessin) et Simon
(Indie Recordings), nous avons été en mesure de jouer à ce grand festival !
Honnêtement, je dois dire que c’était un rêve depuis quelques années qu’un jour, je
puisse jouer ma musique en live à un concert. La chance que j’ai eue de jouer à l’un
des plus importants festivals de Black Metal, en Norvège, avec de super musiciens était
juste incroyable ! Qu’est-ce qui pourrait être mieux que cela ? C’était comme un
rêve… Tout était génial… En fait, c’était le meilleur événement de ma vie artistique !
V : Ce rêve accompli, quel est le suivant ? Avoir un line-up complet et tourner à travers
le monde ? Quitter l’Iran pour la Norvège ?
Sina: Oui. Comme je l’ai dit, c’était mon rêve de faire un concert comme l’Inferno et
c’est certain que c’est un accomplissement pour moi. Mais j’ai encore beaucoup de
rêves dans mon esprit et je veux les réaliser. Je veux améliorer ma musique ; là, il y a
encore un long chemin à parcourir. J’ai des projets pour le futur, je voudrais aller plus
loin, faire des albums de grande qualité, faire des concerts, travailler avec de grands
musiciens et c’est clair, je veux être au top ! Déménager en Norvège est l’une des plus
importantes choses à laquelle je pense depuis de nombreuses années. Qu’est-ce qui
pourrait être mieux que de vivre en Norvège pour un musicien de Black Metal ? Mais ce
n’est pas la seule raison pour laquelle j’aimerais vivre en Norvège. J’adore
l’environnement du pays, la nature splendide (les forêts, les montagnes, les lacs), la
culture des gens et le calme de la société… J’espère qu’un jour je pourrai y
emménager…
« Honnêtement, je dois dire que c’était un rêve depuis quelques années
qu’un jour, je puisse jouer ma musique en live à un concert. » (Sina)
V : Dernière et traditionnelle question pour Rock'N'Balls : quel serait ton TOP 3 des
meilleurs albums de tous les temps et pourquoi ?
Sina: En général, j’aime vraiment les trucs du début des années 90. Pour ne mentionner
que quelques groupes, je dirais Gorgoroth, Immortal mais aussi Lord Belial, Marduk,
Helrunar, Belenos, Dark Funeral, Enthroned et bien d’autres ! Il y a actuellement
beaucoup de groupe de black dans le monde qui jouent de la bonne musique. J’aime
bien la scène metal de certains pays comme la Norvège, l’Allemagne, la France, la
Suède, la Finlande,… Donc, c’est difficile de citer seulement 3 albums mais je pourrais
dire Darkthrone – Transilvanian Hunger, le côté sombre et atmosphérique de cet album
est comme une source sans fin pour le black metal et cela rend le groupe très spécial
pour moi… Un autre album est Belenos – Triste Pensée qui est incroyable. En fait, quand
j’écoute cet album, je peux imaginer son environnement, c’est comme une
scénographie… Et enfin, je vais dire Gorgoroth – Pentagram, parce que le son de cet
album est réellement pur, plein de colère et profond. Il est aussi très sombre et puissant,
ce qui le rend exceptionnel.
V : Merci beaucoup pour toutes tes réponses, Sina ! C’était un plaisir, tout comme ton
superbe album. Je suis déjà impatient d’entendre davantage ! Si tu veux ajouter
quelques mots pour nos lecteurs belges et francophones…
Sina: Merci sincèrement pour ton attention envers mon groupe et tes commentaires
positifs à propos de ma musique. Et aussi la chance que tu m’as donnée d’en parler et
de livrer mes pensées… Je viendrais avec plaisir en Belgique pour donner des concerts,
je sais qu’il y a une bonne scène metal avec des fans dévoués. J’espère vous y voir
tous un jour… Je voudrais aussi remercier tous les gens qui m’ont soutenu durant les
derniers mois, il m’ont donné l’énergie positive et la motivation pour continuer mon
chemin, regonflé à bloc… Restez vrais… Restez Melal !!
From old Persia to Nordic Black Metal: a mystic modern tale
Those who read the review of the album of From The Vastland, a totally
underground band (until now) due to its origin in Tehran, know all the
positive words we had about this Kamarikan album. We are not alone to
praise it; far from it, the boss of Indie Recordings himself has contributed to
the success of the solo project of a man named Sina. Not only he has
composed a perfect album, From The Vastland also takes on a particular
dimension due to its history and origin. An interview with this exceptional
man seemed to be necessary. And it is full of learnings. We’ll never know if
and how Sina defied authorities’ oppression in his country but for sure, the
passion and commitment of this man for his art surpasses all we can
imagine here, in our comfortable blasé occidental countries. While here
some young people do not even make an effort to go to concerts, others
simply dream to play live the music they like, in peace, without enduring
any risk. Once again, we can notice with pleasure that the black flame
that burns inside of any true metal fan is the same wherever he is and
allows to realize great things. A mystic tale in the vast land of the 1001
nights…
Conversation with Sina (all the instruments)
Interview and editing by Vanarkh
Vanarkh (Rock'N'Balls): Hi Sina ! How are you doing? I’m very pleased to do this
interview with you because I believe that your album Kamarikan is outstanding. To me,
it’s simply the best album of the year. Did you expect all the positive opinions about
your creation? Is it important for you?
Sina: Hails..! First of all, I want to say thank you so much for your attention to my music
and also your nice words about that. It is appreciated. I am glad to hear that you liked
my music. Actually, during past months and after releasing Kamarikan I got really
positive feedback from reviewers, fans, and people. You know, getting good feedback
from others is really important for me. I always pay attention to the feedbacks,
especially to the professional musicians or music fans words. I’m always trying to read
the reviews about my albums to know their point of views to improve my music. Sure it is
helpful for me to know the weak points of my works and correct myself.
V : I wrote in my review that your home country, Iran, could have been a major
obstacle but it became the key of your recognition. Thanks to the documentary
Blackhearts, Simon Füllemann of Indie Recordings has launched a new foundation
(Freedom of Speech - Music Builds Bridges) aimed at giving recognition to bands that
have defied oppression and governmental pressure to spread their music across the
globe. That said, I’d like to know how you first drew the attention of the producers of the
documentary.
Sina: Well, when the first album of From The Vastland (Darkness vs the Light, the
Perpetual Battle - 2011) was released by Ukrainian label company “Arx Production”,
Christian Falch (the producer of the BlackHearts documentary) contacted me and
explained about his project. He knew about me and my band and also listened to my
music before. As you might know, I had another Black Metal band which is named Sorg
Innkallese and I released 9 albums during 2004 to 2008. Last three albums of the band
were released by Estonian label company “Hexenreich Records” and distributed in
more than 7 European countries. One my albums was also released on Vinyl format in
Norway by Tom Erik Larsen (Hellish Records) and I got really good feedback for that. So,
we talked with Christian and everything started from that point. After some months we
had a meeting and start filming…
V : Could you please explain us how From The Vastland was born? What is your history?
Sina: I started From The Vastland project in autumn of 2010 as a one-man band after
about 10 years of direct activities in metal scene. Indeed I listened to the call of my soul
and started working on this very personal project. Everything about From The Vastland is
related to my inner feelings, passion, thoughts and view... You know, it was like a
necessity for me to start it...
« When a black metal band comes from Iran and one of the greatest
black metal label company like Indie Recordings in Norway wants to
release your album, that’s just great! » (Sina)
V : About the foundation Freedom of Speech - Music Builds Bridges, I feel it has been
designed especially for you. For that reason, do you feel as a privileged person? Do you
know about the future work of this foundation?
Sina: Yes, it was actually designed to introducing “From the Vastland”. I don’t think I am
privileged person but, you know, it’s a little different situation when a black metal band
comes from Iran and one of the greatest black metal label company like Indie
Recordings in Norway wants to release your album. But it was not all the story: as you
know, it was in our plan to play at one of the most important black metal festival
“Inferno” with known, famous and professional musicians. So, all of that makes that
release very special. When Simon Fullemann (Indie Recordings) told me about that
foundation and their plan to release my album, that was great! I don’t know about the
future work of this foundation right now but sure we will hear more about that later…
V : I did an interview with Al-Namrood (see http://www.rocknballs.com/interview-alnamrood_2012-06-01#english, it’s in English), a Black Metal band from Saudi Arabia.
Mephisto said that they have to play under cover and remain underground otherwise
they risk to be beheaded. Although Iran is a democratic republic, are you exposed to
the same risks? Is metal music also forbidden by law?
Sina: The situation of this kind of music here is completely different with Western
countries. It is true that we have limitation here. Indeed if you want to listen to metal
music or play your music at your place, there is no problem. But if you want to do live
concert or release your album, you need to get permit from cultural ministry and if you
want to do this without permit, sure it makes problem for you (and so they don't give
you permit simply for this kind of music). But I think the main problem in countries like Iran
is traditional people with traditional thoughts. You know, Iran has great history and
culture from more than seven thousand years ago. So, it is normal that we see a
resistance from people. Actually, people don't want to accept something new that
comes from Western countries...
V : I’m really interested to know how the day-to-day life is for a metal fan or musician in
Teheran. Do you have to hide to play or listen to Black Metal? Are there clubs, concerts,
shops, instruments available or is there huge censorship or restrictions?
Sina: Unfortunately we have no official club, special shops for metal music or metal
festival here. But as I said, you can listen or play your music for yourself or even in a
private party (until you keep it private!). Here we have lots of music instruments shops
and simply you can find all of instruments and equipments that you need.
V : Are you an exception or is the metal scene wide in Iran? Has the internet an
influence on Iranian people, the way they think, the music they listen to?
Sina: Well, unfortunately we don’t have a wide metal scene here in Iran. However, you
can find Rock/Metal music bands in some of Iran’s cities but since they can’t release
their album officially, nobody knows them. Here like in many other countries, most of
young people prefer to listen to soft music like pop music. Metal is not popular here.
However, we have some true and serious metal fans! And sure, internet is the best way
to find music… You know, Iranian people really like technology, especially IT related
things to improve their knowledge… These days most of people do their works through
the internet. So, it is clear that a revolutionary technology like internet has an effect on
people’s life and you can see very close or similar culture, taste and thoughts all around
the world.
« Unfortunately we have no official club, special shops for metal music or
metal festival here in Iran. » (Sina)
V : I read in your biography that “you wish to create black metal involved with custom
ancient historical themes from the ancient history of Persian vast land”. Although I read
the lyrics, the Iranian history remains a mystery for me. You refer to Persian mythology
and demonology with entities like Ahriman, Zahhak, Asrat, Abakhtaran, Vritra, Shaitan,
Saurva, etc. but also Indian deities. Could you please give some keys to understand
your conceptual world and ideas?
Sina: First I should mention the fact that the Persian Empire in old world was one of the
biggest empire and if you search and see the map of old Persian empire you can find
why some of our myths are similar with Indian myths! Actually this is the key… because in
the « Achaemenian » Empire, the east border of Iran was « Sind » river in India. So, it is
clear that we have some similar myths or deities… It is a long story to explain here… But
regarding to your question, I should say that Iran has a great history full of myths,
ancient stories, legends, etc. We have lots of ancient texts that are about battles
between good and evil, darkness and light, gods and devils! When you read those texts
you can imagine the battles between evil and good forces, spiritual and mysterious
events, creatures and etc. That is really inspirational for me, I always have this in my
mind, you can find so many important things in the ancient texts!
V : By the way, what is the meaning of Kamarikan ?
Sina: The name of the album "kamarikan" is taken from one of the important events
mentioned in ancient Persian texts, when Ahriman decided to assault to the universe
and destroy all life. He made 6 assignees and gave them his mission…
V : Although the name of the band and the lyrics both stress your origin, there isn’t an
ounce of Persian or Middle Eastern music influence in your music! On the contrary, the
references that came to my mind are Marduk, Setherial (Nord period) for the first half of
Kamarikan, Taake for the second half and a little Immortal. Do you agree?
Sina: Indeed I tried to merge Persian history with Nordic Black Metal… As I mentioned
there is a lot of interesting things in ancient texts of my land and I think they are proper
for this kind of music. On the other hand, I am a black metal musician and I am fan of
old school black metal too! So, I think this is kind of a combination but sure I should try to
go further to make this merge complete. I still have many ideas in my mind to improve
my music…
V : With Kamarikan, you succeed brilliantly at synthetizing the essence of True
Norwegian Black Metal as well as Swedish Black Metal. I mean, it sounds very familiar
without ever being a pale unflavored copy. How is it possible?
Sina: Thank you… Actually I’m always trying to have my own style, keep it and make it
unique, something like a signature for my music… You know, I don’t want to make my
music similar with other bands or copy it from other bands. The music that I make comes
from the depth of my inside, my feelings, passion and thoughts… Everything about
“From The Vastland” is related to those…
V : Why not using Oriental sounds in your black metal like Al-Namrood or Melechesh
do? Is it something you could do in the future?
Sina: I thought to it already. I have no problem to use oriental melody or sounds in my
music. However, I am fan of old school Black Metal! Maybe in the future I’ll use oriental
sounds in my music. I don’t want to use repetitive melody and if I want to use Iran’s
music elements in my works I want to do this correctly and perfectly because the kind
of melody and folklore music of ancient Iran is completely different with Arabian
countries. We have lots of traditional, local instruments in different parts of Iran that
have really nice sounds…
« One of the cultural purposes of Art is closeness of nations, communities
and people. » (Sina)
V : Well, here’s the tricky question. Playing such Nordic music in Teheran, is it a denial of
your cultural heritage or more a way to approach and adhere to a social group, i.e. the
metal community?
Sina: I believe that music has no border. These days, you can see so many bands
touring the world because they have fans from all around the world. One of the cultural
purposes of Art is closeness of nations, communities and people. These days, music is
international and many bands are trying to make a link between the nations. It doesn’t
mean that you deny your cultural heritage… I’m always trying to think globally and I
don’t want to limit myself to a border. I think you can keep your culture, heritage and
past but in same time you can have improvement and take new steps. It is always
important to have a balance between keeping your past and walking to the future…
V : How have you come to listen and play black metal? As you said, it’s not so common
in Iran… What do you like in black metal?
Sina: When I was a child my family listened to Rock music (bands like Pink Floyd, Camel,
Eloy, etc.) and I grew up with this kind of music. So after some years, when I was a
teenager I really liked Heavy Metal music and then everything went further day by
day... thrash/death and finally Black Metal! I remember the first Black Metal album that I
have listened to is Filosofem by Burzum. It is a little complicated to explain but except
the special using of music elements and the atmosphere in Black Metal, I can say for
me, Black Metal is not only a music genre, it is like a life style, something that let you
think and see to everything deeper, accurate and thoughtful. It has something in its
heart that is hard to explain, something that can steal your heart, soul and mind.
V : About the same reasons we all listen to black metal… And that leads me to
something really important for me. I’m convinced that wherever you live, wherever you
are born, the passion for this powerful, dark, deep metal music is everywhere the same
and can transcend all cults, dogmas and beliefs. Do you agree and do you think you
are an example of this idea?
Sina: Yes, I agree with you about that. Nowadays you can see so many metal bands
and fans all around the world that are like a nation with similar thoughts, interests, frame
of mind, style, etc. I think it is not something that you wanted to choose, it’s like
something that comes from your inside. I think this is a thing that makes it unique and
special…
V : Back to the music. I haven’t had the chance yet to listen to your first album Darkness
vs. Light, the Perpetual Battle, so could you please explain the differences with
Kamarikan?
Sina: The main structures of the songs are not very different. However, in Kamarikan I
tried to write my songs more aggressive, powerful and exactly according to the
environment that I have in my lyrics. Indeed, all tracks are very fast like blizzard but with
a sorrow in depth of itself. The quality of the recording is also better than the first one. I
am always trying to be better day by day in my works. Hopefully, I think it happened
when you compare that two albums.
V : Could you please explain where and how Kamarikan was recorded? If it’s in Iran, it’s
incredible how good and professional it sounds…
Sina: Well, actually I recorded all the instruments of Kamarikan in my home and did the
mix and mastering process. I’m always trying to improve my music knowledge. So,
during past years I tried to learn how to record, mix and master an album. I have
experiences of recording more than 10 albums (when I was in Sorg Innkallelse) because
I have recorded all of my previous albums by myself. Album by album I tried to be
better. I worked hard to learn the details of good recording, etc. However, I know there
are still a lot of things that I should learn but it is one of my interest and sure I want to
learn more about that…
« Black Metal is not only a music genre, it is like a life style, something that
let you think and see to everything deeper, accurate and thoughtful. »
(Sina)
V : Did you play all instruments by yourself, including the drums? If yes, you are very
talented because none of the instruments sounds weaker than another. And the mix’s
also really good because we never have the impression that From The Vastland is a
one-man-band. How did achieve that?
Sina: All of things related to the Kamarikan album are done by myself. I can play guitar
and bass but it doesn’t mean that I played all the instruments! I wrote all the guitar lines,
drums, vocals, etc. For the recording I played guitars and sang vocals. For drums I tried
to get help from VST softwares because unfortunately, here we don’t have proper
studio to record drums for metal music. And for bass I got help of one my close friend
who is really professional bass player. Finally, after recording all parts, I started the mix
and mastering process. I am glad to hear the result is good!
V : Just a few words about the cover art. Who did it and what is it supposed to
represent? It really reminds me Watain’s Sworn To The Dark…
Sina: I designed an artwork for Kamarikan and all pages for the booklet. I tried to show
an environment that is related to that event when Ahriman is trying to create his
assignees, something dark and mysterious! But when I signed a contract with Indie
Recordings they gave me an offer and we had an agreement to give the artwork to
Marcelo Vasco (one of the famous metal artwork designer who did thousands of works
for great metal bands all around the world). It was my good chance; I think his work is
great! We talked together and I explained him about the "kamarikan" and the story
behind that. He did the artwork and I really enjoyed his work. It’s something mysterious,
with some cryptic concept!
V : You played at the Inferno Festival, Wednesday March 27, 2013 in Oslo. Could you
please explain us how it has been possible, how you recruited Destructhor, Tjalve and
Vyl and finally how it happened while on stage?
Sina: Everything started when Christian Falch talked to me about that. Actually we
talked about the possibility of doing live concert at Inferno and then he helped me a lot
to make this happen with also his/our nice friends there in Norway. He sent my album
Kamarikan to Vyl (Keep Of Kalessin - Drums) and then, they managed everything with
other musicians (Tjalve from Pantheon I/1349 and Destructhor from Morbid
Angel/Myrkskog). Finally with help of Obsidian C (Keep of Kalessin) and Simon (Indie
Recordings) we played at the great Inferno festival! Honestly I should say it was in my
dreams during past years that someday, I could play my music live at a concert. The
chance I had to play my music in one of the most important Black Metal festival in
Norway with great musicians was just unbelievable! What was better than that? It was
like a dream... Everything was great... Actually is was the best event of my artistic life!
V : That dream accomplished, what’s the next one? Having a complete line-up and
touring the world? Leaving Iran for Norway?
Sina: Yes. As I said, it was in my dream to play my music at a live concert like Inferno
and sure it’s like an achievement for me. But there are still lots of unfulfilled dreams in my
mind and I want to achieve them. I want to improve my music; there is still a long way
that I should go. I have plans for the future, I want to go further, make high quality
albums, do live concerts, work with great musicians and sure I want to be somewhere in
top! Moving to Norway is one of the most important thing that I’m thinking about since
many years ago. What is better than living in Norway for a Black Metal musician? But it’s
not the only reason that I’d like to move to Norway. I really like the environment of the
country, the beautiful nature (forest, mountains, lakes), the culture of the people and
the calmness of the social… Hopefully in the future I can move there…
« Honestly I should say it was in my dreams during past years that
someday, I could play my music live at a concert. » (Sina)
V : Final and traditional question on Rock'N'Balls: what would be your TOP 3 best albums
ever, and why?
Sina: Generally I really like the early 90’s works. To mention some bands I could say
Gorgoroth, Immortal but also Lord Belial, Marduk, Helrunar, Belenos, Dark Funeral,
Enthroned and so many other bands! These days there is a lot of black metal bands all
around the world that are playing good music. I really like metal scenes of some
countries like Norway, Germany, France, Sweden, Finland... So, it is really hard to
mention only 3 albums but I can mention Darkthrone – Transilvanian Hunger, the dark
and atmospheric environment of this album is like a endless source of black metal and
it made the band very special for me… Another album is Belenos – Triste Pensée, it is
incredible, actually when I listen to that album I can imagine the environment of that, it
is like a scenography… And finally I can mention Gorgoroth – Pentagram, the sound of
this album is really pure, wrathful and deep that makes the album great, it is really dark
and powerful.
V : Thank you very much for all your answers, Sina! It has been a pleasure and I’d like to
thank you again for your album. I’ll be looking forward to listening more from you! If you
want to add a few words for our Belgians and French speaking readers…
Sina: Thank you so much for your attention to my band and your positive words about
my music and also this chance that you gave me to talk about my band, music and
thoughts… Well, It will be my pleasure to come to Belgium and do live concert. I know
there is a good metal scene with serious fans. So, I hope to see you all someday… Also I
want to say thank you to all people that supported me during past months, you gave
me positive energy and motivation to continue my way full of energy… Stay true… Stay
Metal!