Charnel Valley - The igneous race
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Charnel Valley - The igneous race
Charnel Valley - The igneous race Écrit par BHC Samedi, 22 Septembre 2007 19:43 Une fois passé les stéréotypes promotionnels de rigueur, dispensés généreusement par un label qui a l’hyperbole facile et n’hésite pas à nous vendre sans complexe ce deuxième album de Charnel valley comme étant « un triomphe artistique indéniable », l’écoute du triomphe artistique en question impose à terme une interrogation évidente. En l’occurrence, parle t’on bien du même album ? Où est donc ce black metal, soit disant « mémorable et émotionnel », qu’on nous promet en fanfare après avoir sorti les trompettes pour claironner à quel point « The igneous race » se gardait bien de suivre aveuglément les préceptes observées par les adeptes du culte? ¨Parce que on est loin du compte, j’aime autant vous le dire. C’est vrai que le black metal est un genre où l’on aime bien donner des leçons, mais il faut lire avec quel aplomb Worm et Czar, le duo américain qui se cache derrière toutes ses belles paroles, se targuent de nous expliquer ce qui est bien ou mal, pour finir en concluant sur la nécessité pour l’auditeur d’être dans des dispositions cognitives suffisamment optimales pour appréhender la pleine mesure de leur démarche…en gros, si t’aimes pas c’est que t’es neurodéficient, quoi. Eh bien soit, je fais le deuil de mes neurones et tiens à vous déconseiller ce « The igneous race » d’une platitude intersidérale, et qui après plusieurs écoute ne suscite en mon for intérieur qu’un seul et même sentiment : l’ennui. Car ce qui était présenté sur le papier comme une forme d’expression artistiquement supérieure suivant un schéma structurel qui répond à des critères de composition plus élaborées que la moyenne s’est avérée dans les faits n’être qu’une suite de circonvolutions instrumentales monotones écrites sous valium. Certes, les morceaux à défaut d’être réellement inventifs surprennent brièvement par quelques signatures rythmiques basées sur des contretemps atypiques pour le genre, mais la lassitude fait vite place à la surprise quand le procédé est décliné en des boucles qui ne semblent friser au final qu’un certain manque d’inspiration qu’aucune intensité ne vient compenser. En revanche, ce n’est pas l’inspiration qui manque quand il s’agit de citer en rafale les groupes auquel la musique des deux compositeurs serait supposée faire référence de près (hum…) ou de loin (surtout de loin en fait…). Et vas-y que je te cite pêle-mêle : -Darkthrone (aucun rapport, mais ça fait toujours cool sur une bio je suppose.) -Burzum (moi je veux bien, mais quelle période ?) -Hate forest (allez, quelques secondes pour la voix, et encore…) -Destroyer 666 (sur quelques rares passages d’accord…mais en version gay alors !) -Summoning (Aaaaaahhh bon ?) -Von (PPPPPPPAAAAARRRRRRDDDDDDOOOONNNNNN ????) Non mais soyons sérieux, « Von », et pourquoi pas Mutiïlation tant qu’on y est ? Surtout que la production est beaucoup trop propre et policée pour sonner comme les cultissimes borborygmes bien cradingues du combo américain. Une production qui par contre reste quand même le point fort de l’album, puisque très réussie malgré le peu de jours qui y a été consacré, et définissant bien l’identité sonore du groupe avec un son qui sans être spécialement original se distingue des conventions black metal. Sinon c’est sûr qu’on est loin de la linéarité frontale du black de base qui ne va pas chercher midi à quatorze heure, et on ne pourra pas reprocher à nos deux compères de jouer la facilité. Seulement voila, certains groupes de black aussi basiques dans la forme soient-ils arrivent quand même à dégager une certaine émotion dans le fond, et Charnel valley en voulant nous perdre dans ses chausses trappes musicaux incessants finit par se perdre lui même. Ce n’est pas faute d’avoir essayé pourtant, mais je n’ai rien trouvé valant la peine de vous recommander cet album qui derrière ces grandes déclarations d’intentions part dans tous les sens mais ne mène nulle part. Alors si vous êtes de ceux auxquels l’intellectualisation du black metal ne donnent pas envie de hurler au sacrilège, consacrez plutôt 1/2 Charnel Valley - The igneous race Écrit par BHC Samedi, 22 Septembre 2007 19:43 la crémation de vos neurones à l’écoute du dernier Deathspell omega et ses prétentions artistico-conceptuelles fumeuses, qui au choix, vous plongera soit dans un coma extatique, soit vous donnera envie de vous taper la tête contre les murs. Tracklist : 1. Blackfist 2. January 3. Gray Twilight: A Traitor's Redemption 4. Endless War On The Bridge Between Worlds 5. Carry Their Bodies To The Horizon 6. The Wretched Ones 7. Brigand 2/2