Votre procédé est-il capable
Transcription
Votre procédé est-il capable
Votre procédé est-il capable ? Peut-être devrions-nous poser la question autrement : comment pouvez-vous juger avec quelle probabilité un procédé de production fournira une qualité insuffisante ? Somme toute, même la stratégie Six Sigma ne suppose pas que le taux de défaut zéro peut être atteint sans peine, mais vise une réduction par étapes de la probabilité de défaut. Idée de base Tout procédé, aussi stable soit-il, est sujet à une certaine variabilité naturelle. Un taux d’impuretés moyen de 0,3% signifie en pratique un taux d’impuretés de, par exemple, 0,3 ± 0,1% ; de plus, la position peut se modifier quelque peu au cours du temps. De telles variations constituent un problème de qualité seulement lorsqu’il en résulte une violation des limites de spécification. Il s’agit donc de comparer le domaine de variation inhérent au procédé et ces limites fixées à l’avance. Comme on suppose que toutes les variations du procédé sont purement aléatoires – si leurs causes étaient connues, on y aurait remédié depuis longtemps –, on part du principe que les écarts sont distribués normalement. Cette distribution (la courbe en cloche de Gauss), dont tous se souviendront pour l’avoir rencontrée à l’école ou à l’université, a la propriété que de grands écarts par rapport à la moyenne sont très improbables. Plus précisément, l’intervalle « moyenne plus ou moins deux écarts-type (σ) » couvre environ 95% des cas, et celui à ± 3 σ même 99,7%. Si l’on fait le pas jusqu’à ± 6 σ, ce ne sont plus que 0,01 ppm (partie par million) qui sont en dehors de l’intervalle. Capabilité du procédé Ainsi, si les limites de spécification sont éloignées de plus de 6 σ de la moyenne du procédé, vous avez quasiment atteint le « zéro défaut » : votre procédé a le niveau de qualité Six Sigma. Dans ce cas, même des décalages de la moyenne allant jusqu’à 1,5 σ ne sont pas gênants, car ce ne sont alors au plus que 3,4 ppm qui sont hors spécifications. Ceci signifie que, en moyenne, seul un lot AICOS Technologies SA 2007 Capabilité du rendement 14 0.007 12 0.006 10 0.005 8 0.004 6 0.003 4 0.002 2 0.001 0 0 Rendement [kg] global LSS LSI 95 0. .1 00 0 10 00 ..1 05 0 10 50 ..1 10 0 11 00 ..1 15 0 11 50 ..1 20 0 12 00 ..1 25 0 12 50 ..1 30 0 13 00 ..1 35 0 13 50 ..1 40 0 14 00 ..1 45 0 14 50 ..1 50 0 15 00 ..1 55 0 15 50 ..1 60 0 16 00 ..1 65 0 Toute production est sujette à certaines variations de qualité. Celles-ci ne sont critiques que lorsqu’elles conduisent à des résultats hors des limites de spécification. Mais comment éviter cela ? Un procédé « zéro défaut », tel que visé par la philosophie à la mode Six Sigma, estce réaliste ? Rendement [kg] sur un million sera rejeté pour cause de qualité insuffisante. En pratique, les coûts de contrôle et de correction des défauts, souvent élevés, seront tout simplement économisés ! Les indices de capabilité Cp et Cpk décrivent dans quelle mesure un procédé s’éloigne de cet objectif. Cp est simplement le rapport de la largeur des spécifications (B = différence entre les limites de spécification supérieure et inférieure) à la variabilité du procédé : Cp = B / 6σ. Comme Cp ne tient malheureusement pas compte de la position du procédé entre ces limites, on a créé l’indice Cpk : on considère la distance Dlow, resp. Dup, entre la moyenne du procédé et la limite de spécification inférieure, resp. supérieure, et on la compare à 3 σ : Cl = Dlow / 3σ ; Cu = Dup / 3σ. L’indice Cpk est la plus petite, c’est-à-dire la plus critique, de ces deux valeurs, et devrait valoir environ 1,5. Si la spécification n’est qu’unilatérale, il suffit bien entendu de considérer seulement la valeur correspondante, à savoir Cl ou Cu selon le cas. Les deux indices de capabilité essentiels Cp et Cpk permettent d’évaluer la situation de manière facilement compréhensible. Mais voulez-vous vraiment effectuer ces calculs à la main, pour chaque procédé, par exemple avec Excel ? Le progiciel très convivial EasyStat (un ensemble de macros complémentaires) d’AICOS Technologies permet, en un clic, de visualiser la qualité du procédé et de calculer ces indices. Outre les indices susmentionnés, des indices dits locaux sont également fournis, lesquels sont fondés sur la variabilité moyenne sur un certain nombre (définissable par l’utilisateur) de mesures consécutives. Les variations du procédé à court terme seront bien sûr plus faibles que sur une longue période. Des indices ne suffisent pas Les indices de capabilité du procédé autorisent donc une quantification de la qualité d’un procédé. Ce critère objectif peut servir à juger de l’efficacité des mesures d’amélioration mises en place. La mise en œuvre de telles mesures ne saurait être suivie sans les outils usuels de la Maîtrise Statistique des Procédés. Les cartes de contrôle illustrent le comportement du procédé au cours du temps et permettent au responsable de détecter rapidement des écarts, tels une tendance ou des sauts. Pour pouvoir identifier plus aisément les moments auxquels des changements se sont produits dans le procédé, on a souvent recours à une carte Cusum. Cette dernière, comme diverses autres cartes de contrôle (pour une analyse continue ou des données de comptage) peuvent être générées en un clic au moyen du logiciel précité. AICOS Technologies propose en outre des cours de formation dans ce domaine. Résumé La fiabilité avec laquelle un procédé fournit une qualité acceptable dépend du rapport entre les variations inévitables du procédé et les limites de spécification fixées. Les indices de capabilité décrits ci-dessus constituent un moyen d’évaluer la qualité du procédé et de calculer le taux de défaut auquel on peut s’attendre. Les résultats de mesures d’amélioration de la qualité peuvent ainsi être visualisés et quantifiés. De cette manière, vous vous rapprocherez pas à pas de l’objectif idéal « zéro défaut ». Auteurs : Dr. S. Feiler et Dr. Ph. Solot AICOS Technologies SA www.aicos.com