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RÉGION À LA UNE 3 JEUDI 3 AVRIL 2014 COURRIER PICARD ÉCONOMIE Le succès de la vente à domicile Popularisée par les mythiques soirées Tupperware, la vente directe à domicile connaît un réel engouement. Une activité de complément qui peut devenir un vrai métier. ur le parking d’Auchan, le bus « affriolant » de Charlott’lingerie n’est pas passé inaperçu. Couleur rose flashy, photo géante de mannequin en petite tenue, difficile de passer à côté. Pourtant, contrairement aux apparences, la présence de ce bus à Amiens n’avait pas vraiment pour intention d’attirer le regard du public masculin. Charlott’lingerie, numéro un français de la vente de lingerie à domicile, était de passage cette semaine en Picardie afin de recruter de nouvelles vendeuses, dans le cadre d’un « Job dating tour » qui conduit le fameux bus rose aux quatre coins de France. « Il s’agit de faire connaître la marque, mais également de recruter de nouvelles vendeuses », précise Jean-René Blein, directeur régional de Charlott’lingerie. S TROIS QUESTIONS A FABRICE JACQUELIN, président de la fédération de la vente directe pour la Picardie « On vend un moment de convivialité » ▶ Qu’entend-on exactement par vente directe ou vente à domicile ? C’est la vente d’une entreprise à un particulier par l’intermédiaire de commerciaux qui peuvent avoir le statut d’indépendant ou de salarié. Le grand public connaît la vente à domicile par le biais de Tupperware, qui a inventé le concept. Certains s’imaginent à cause de cela, que cette méthode de vente est vieillotte voire dépassée, c’est tout le contraire, et d’ailleurs les chiffres du secteur le prouvent chaque jour. ▶ À quoi attribuez-vous le succès Une activité de complément La marque, qui affirme connaître depuis sa création en 1994, une croissance « exponentielle », est aujourd’hui un des leaders de la vente directe, ou vente à domicile. Le concept n’est pas nouveau. Il a débarqué en France dans les années soixante par le biais des fameuses soirées Tupperware, et a, depuis, largement dépassé le marché des boîtes en plastique. Les plus gros chiffres d’affaires du secteur se font désormais dans l’habitat, la gastronomie, la beauté, le textile, et les accessoires de mode. Un domaine où le produit n’est pas forcément l’essentiel. Ces soirées, ou « ateliers », essentiellement réservées aux femmes, sont aussi et surtout l’occasion de passer de bons moments entre copines. Que ce soit pour disserter autour des ustensiles de cuisine, des sous-vêtements, mais aussi des sex-toys, domaine qui n’a pas échappé au marché lucratif de la vente directe. Considérée d’abord comme une activité de complément, la vente directe à domicile attire essentiellement un public féminin. « Dans neuf cas sur dix, elles viennent pour compléter un revenu, mais elles se rendent compte bien souvent que les opportunités de carrière sont Ces « ateliers », essentiellement réservés aux femmes, sont aussi l’occasion de passer de bons moments entre copines. réelles », poursuit Jean-René Blein. C’est le cas de Marie-Hélène Guillemant, d’Offoy, dans l’Oise, heureuse vendeuse à plein-temps pour Charlott’lingerie. « J’ai découvert la marque il y a quatre ans, raconte cette ancienne commerciale pour une enseigne de bricolage. J’ai commencé en me disant que cela pourrait mettre du beurre dans les épinards, et j’ai vite compris ce que j’avais à y gagner. Au bout de huit mois, j’ai donné ma démission. Ce boulot m’a permis, en quelque sorte, de virer mon ancien patron. » « Liberté » Aujourd’hui, Marie-Hélène assure dégager un salaire mensuel net compris entre 2000 et 2 500 euros et anime en moyenne entre « Elles se rendent compte rapidement que les opportunités de carrière sont réelles » Jean-René Blein, directeur régional huit et dix ateliers par mois. « Mais le plus gros avantage, c’est la liberté », insiste la commerciale. C’est aussi ce qui a poussé Pierrette Mortel, 52 ans, à rejoindre Charlott’lingerie. Il y a dix ans, cette habitante d’Hébécourt (Somme), abandonne son activité d’aide-comptable pour intégrer ce réseau. « Je vou- lais avoir ce statut d’indépendant pour pouvoir éduquer mes enfants. » Aujourd’hui, grâce à son ancienneté et à la qualité de son réseau, elle dit gagner en moyenne 3000 euros net par mois. La clé du succès : devenir, comme elle, animatrice de réseau et faire travailler plusieurs vendeuses qui reversent un pourcentage de leurs ventes. Un système pyramidal qui a fait ses preuves attire chaque année de plus en plus de candidates dans le domaine de la vente directe. Le secteur revendique 500 000 emplois en France et recrute chaque année environ 30 000 personnes à temps partiel ou à temps plein. FABRICE JULIEN de la vente à domicile ? On ne vend pas seulement un produit mais un moment de convivialité. L’acte commercial devient presque secondaire. C’est en cela que cette méthode de vente est aujourd’ hui moderne et pleine d’avenir. ▶ Quelles sont les qualités re- quises pour devenir vendeur à domicile ? D’abord être sympathique et agréable, évidemment. L’expérience se fait sur le terrain et tout le monde peut réussir. Après, il n’y a pas vraiment de critères précis, même si, c’est vrai, pour des raisons culturelles et parce que ces métiers sont vus comme des activités de complément, il se trouve que la majorité de nos vendeurs sont des femmes. UN SECTEUR EN PLEINE EXPANSION LE CHIFFRE LA PHRASE ▶La fédération de la vente ▶Le marché affiche une directe revendique aujourd’ hui près de 500 000 emplois en France et environ 30 000 embauches par an à temps plein ou temps partiel. croissance annuelle de près de 1, 6 % depuis dix ans. ▶En vingt ans, le nombre de vendeurs dans le secteur a été multiplié par 2, 3. emplois dans la vente directe en Picardie selon la fédération régionale (FVD), soit près de 3 % des emplois de la VDI en France « La vente directe répond au besoin de lien social, de convivialité et proximité. Le client potentiel se sent en confiance » 14140 Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc). TRE0203.