FINANCE INFO
Transcription
FINANCE INFO
Réseau européen sur la dette et le développement 17 juin, 2008, #2 FINANCE INFO Bulletin d’information sur le financement du développement A la Une » « Il manque 75 milliards d’euros pour les pauvres du monde », avertissent les ONG Les efforts des gouvernements européens en matière d’aide au développement continuent de décevoir les attentes des pays pauvres, qui espèrent encore recevoir 75 milliards d’euros promis, révèlent les ONG de développement européennes. “Pas de temps à perdre”, est le titre du rapport publié aujourd’hui par CONCORD, la confédération européenne des ONG d’aide d’urgence et de développement, dont les membres représentent plus de 1 600 ONG soutenues par des millions de citoyens à travers l’Europe. Dans ce rapport, CONCORD révèle qu’au rythme où l’aide est actuellement déboursée, l’Union européenne (UE) risque fort « d’oublier » de fournir 75 milliards d’euros qu’elle s’était engagée à apporter aux pays en développement d’ici 2010, hypothéquant de fait la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire prévus par les Nations unies en 2015. Si elle n’accélère pas le rythme des déboursements, l'Europe s’éloignera chaque année un peu plus de ses objectifs. pour en savoir plus Rapports » Pas de temps à perdre : les gouvernements européens sont en retard sur la quantité et la qualité de l’aide Les gouvernements de l’Union européenne (UE), qui fournissent plus de la moitié de l’aide mondiale, se sont engagés à faire encore mieux. En 2005, ils affirmaient ainsi que « lutter contre la pauvreté dans le monde n'est pas seulement une obligation morale : cela contribuera également à édifier un monde plus stable, plus pacifique, plus prospère et plus juste, reflet de l'interdépendance entre les pays riches et les pays pauvres qui le composent. » L’UE s’est par ailleurs engagée à améliorer ses modalités d’allocation de l’aide ainsi que ses politiques de financement du développement, afin d’optimiser l’aide qu’elle apporte aux millions de personnes en situation de pauvreté. La réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire (ODM) dépend entièrement du respect de ces engagements. pour en savoir plus Actualités » Consultation des Nations unies : l’agenda inachevé de la dette en ligne de mire Les 29 et 30 juin derniers, des organisations de la société civile de tous continents se sont réunies à New-York à l’occasion d’une consultation du PNUD sur la question de la dette. La consultation, organisée sur le thème « Eviter une nouvelle crise de la dette en 2015 », s’inscrit dans le contexte plus large du processus de financement du développement qui se conclura à Quoi de neuf? 17 juin, 2008 MEMBRE A SUIVRE Plate-forme Dette et Développement La campagne française de lutte contre la dette – la Plate-forme Dette et Développement – a récemment lancé une nouvelle vidéo en français afin de sensibiliser le public au problème de la dette odieuse et illégitime. Le film se concentre surtout sur les prêts accordés aux dictateurs corrompus et dénonce le fait que la population de ces pays ait à les rembourser aujourd’hui. Regarder la vidéo Pour information: - Pour que les images de ce message s’affichent correctement, merci d’ajouter cette adresse électronique à votre carnet d’adresses. - Vous trouverez un lien vers une version PDF de ce numéro à la fin du message. Si vous souhaitez commenter un article, faire des suggestions de contenu pour les prochains numéros ou nous faire part de vos réflexions, merci d’écrire à [email protected] * Plus d'information sur les articles ci-dessus est disponible sur notre site Web en anglais à www.eurodad.org. Doha en décembre de cette année. pour en savoir plus Actualités » La réponse d’Eurodad aux conclusions du Conseil de l’UE sur l’aide, le financement du développement et les prix des denrées alimentaires Les ministres en charge du développement des 27 Etats membres ont clôturé hier leur rencontre organisée à Bruxelles. Si l’on peut saluer le fait que le Conseil ait réaffirmé ses précédents engagements en matière de volume et d’efficacité de l’aide européenne, on constate en revanche une fois de plus la vacuité des conclusions publiées hier, reflet de l’incapacité caractérisée des 27 ministres à revaloriser les engagements de ces dernières années et à définir clairement les moyens à employer pour les respecter. Dans son analyse, Eurodad passe en revue les engagements de l’UE en matière de volumes d’aide, d’efficacité de l’aide, de financement du développement et enfin, de prix des denrées alimentaires. Actualités » Les dernières nouvelles et les actions d’Eurodad sur l’aide La réunion d’Accra approchant, les prochaines semaines vont être décisives si l’on veut y obtenir des résultats positifs. La nouvelle version de la déclaration d’Accra sera ce mois-ci renégociée par les créanciers et les pays en développement. Sa première version, jugée trop faible et pas assez ambitieuse, avait été unanimement rejetée. Le nouveau texte s’inspirera de la consultation qui s’est déroulée en mai et avril derniers, durant laquelle les OSC, à l’instar des gouvernements des pays en développement, ont revendiqué plus d’action. Il n’est toutefois pas acquis que les bailleurs tiennent compte de ces requêtes, c’est pourquoi les efforts de plaidoyer doivent être poursuivis. « Il manque 75 milliards d’euros pour les pauvres du monde », avertissent les ONG Les efforts des gouvernements européens en matière d’aide au développement continuent de décevoir les attentes des pays pauvres, qui espèrent encore recevoir 75 milliards d’euros promis, révèlent les ONG de développement européennes. « Pas de temps à perdre », est le titre du rapport publié aujourd’hui par CONCORD, la confédération européenne des ONG d’aide d’urgence et de développement, dont les membres représentent plus de 1 600 ONG soutenues par des millions de citoyens à travers l’Europe. Dans ce rapport, CONCORD révèle qu’au rythme où l’aide est actuellement déboursée, l’Union européenne (UE) risque fort « d’oublier » de fournir 75 milliards d’euros qu’elle s’était engagée à apporter aux pays en développement d’ici 2010, hypothéquant de fait la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire prévus par les Nations unies en 2015. Si elle n’accélère pas le rythme des déboursements, l'Europe s’éloignera chaque année un peu plus de ses objectifs. « Plus de cent mille morts en Birmanie, la flambée des prix des produits alimentaires et une femme mourant chaque minute des suites de complications d’une grossesse ou en couche – aujourd’hui, plus que jamais, les gouvernements européens doivent fournir l'aide qu'ils ont promise aux pauvres de ce monde », argumente Justin Kilcullen, président de CONCORD. Les statistiques officielles publiées par l'OCDE en avril mettent en lumière la forte baisse enregistrée par l'aide européenne en 2007, l’aide de la Belgique, de la France et du Royaume-Uni affichant une diminution de 10 à 30%. Selon l'OCDE, « la plupart des donateurs sont très loin des engagements qu’ils ont pris en matière d’augmentation de l’aide et devront procéder à des augmentations sans précédent pour atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés. » Le rapport de CONCORD démontre que les gouvernements européens continuent de « gonfler » leurs statistiques en comptabilisant les allègements de dette et les coûts de prise en charge des réfugiés comme de l’aide. Il révèle en outre que les 15 membres historiques de l’Union européenne n’ont en fait fourni que 0,33% de leur revenu national brut en aide en 2007, loin de l'objectif de 0,39% du RNB qui avait été fixé pour 2006. Chaque année qui passe avec son lot d’engagements non tenus prive les populations les plus pauvres de milliards d’euros d'aide : « Les promesses non respectées coûtent de nombreuses vies humaines. Au Sénégal, où un enfant sur huit meurt avant d'avoir atteint son cinquième anniversaire, l'aide permet de développer des services, lesquels permettent de sauver des vies », commente Moussa Faye, responsable d'ActionAid au Sénégal. Le rapport affirme également que l'UE doit sérieusement s’employer à améliorer la qualité de l’aide qu’elle apporte, et qu’elle doit pour cela veiller à la transparence des procédures d’aide et faire preuve de davantage de responsabilité. L'UE s'est engagée sur l’efficacité de son aide, qu’elle devait rendre plus prévisible, mieux coordonnée et propice à l'égalité des genres et à l’émancipation des femmes. Les ONG sont aujourd’hui préoccupées par le fait que ces objectifs ne soient pas respectés et que des engagements chaque fois plus ambitieux soient nécessaires. 2008 est une année cruciale pour l'aide et pour la crédibilité des gouvernements européens. Au Forum ministériel de haut niveau sur l'efficacité de l'aide qui doit se tenir à Accra, au Ghana, en septembre prochain, l'Union européenne évaluera les progrès réalisés depuis les engagements qu’elle avait pris à Paris en 2005. « Il est du devoir de l'Europe de se poser en chef de file de cet événement majeur et d’apporter une aide plus importante et de meilleure qualité », commente Marivic Raquiza de GCAP Sud-Est, Nord et Asie centrale (GCAP-SENCA). Les ONG européennes se joignent à l’appel de l'OCDE et de la Commission européenne et exhortent les gouvernements européens à honorer leurs promesses et à planifier leurs augmentations annuelles d’aide selon des calendriers clairs, mesurables et contraignants, condition sine qua non à la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire. Parutions presse du rapport : International Herald Tribune, BFM TV / Radio, El País. Retournez en haut de la page Pas de temps à perdre : les gouvernements européens sont en retard sur la quantité et la qualité de l’aide Les gouvernements de l’Union européenne (UE), qui fournissent plus de la moitié de l’aide mondiale, se sont engagés à faire encore mieux. En 2005, ils affirmaient ainsi que « lutter contre la pauvreté dans le monde n'est pas seulement une obligation morale : cela contribuera également à édifier un monde plus stable, plus pacifique, plus prospère et plus juste, reflet de l'interdépendance entre les pays riches et les pays pauvres qui le composent. » L’UE s’est par ailleurs engagée à améliorer ses modalités d’allocation de l’aide ainsi que ses politiques de financement du développement, afin d’optimiser l’aide qu’elle apporte aux millions de personnes en situation de pauvreté. La réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire (ODM) dépend entièrement du respect de ces engagements. Les ONG européennes saluent les résolutions de l’UE en matière d’aide et se félicitent de son intention de réaffirmer son statut de chef de file mondial de l’aide au développement. Les chiffres les plus récents sur l’aide accusent toutefois un retard de l’effort d’aide de nombreux pays et une sortie de trajectoire de l’UE par rapport aux objectifs qu’elle s’était elle-même fixés. Chaque gouvernement devrait maintenant s’employer à intensifier l’aide qu’il apporte aux pays pauvres et à atteindre les objectifs qu’il a déterminés dans ce domaine, en débloquant concrètement des liquidités plutôt qu’en valorisant dans ses comptes des éléments qui ne relèvent pas de l’aide. Chacun doit par ailleurs veiller à ce que l’aide apportée contribue réellement à réduire la pauvreté et les inégalités et à ce qu’elle parvienne bien jusqu’aux plus démunis. Les modalités d’acheminement de l’aide doivent en outre permettre aux pays bénéficiaires d’être libres de contrôler leur propre développement. Sans une telle appropriation, l’efficacité de l’aide restera un vœu pieux. Les derniers chiffres, publiés en avril 2008, sèment le trouble jusque dans l’esprit des optimistes de l’aide européenne. L’Aide Publique au Développement (APD) a accusé une légère baisse, à la fois en termes absolus et en termes de pourcentage de la production économique européenne, alors que 2007 aurait dû, au contraire, voir se concrétiser de réelles augmentations des budgets d’aide, conformément aux objectifs officiels annoncés. Le coût humain en est énorme pour les pays en développement, qui comptaient sur les aides promises par l’Europe. L’aide manquante pourrait et devrait sauver des vies. Lorsqu’elle est de qualité, l’aide fonctionne, comme en attestent les 2 millions de personnes qui bénéficient actuellement d’un traitement gratuit contre le sida. L’aide peut financer des millions d’enseignants, d’infirmiers et de médicaments, qui font aujourd’hui cruellement défaut aux pays les plus pauvres. Elle peut permettre de fournir des engrais et des semences à des pays paralysés par l’augmentation des prix des denrées. Elle est vitale pour des millions de citoyens de par le monde. De 2006 à 2007, neuf gouvernements de l’UE ont accru leur APD en termes de pourcentage de la production économique : l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Lituanie, le Luxembourg et la Roumanie. Mais la grande majorité des États membres – 18 sur 27 – n’ont procédé à aucune augmentation d’APD pendant cette période. On observe même des baisses spectaculaires parmi les États membres historiques (l’UE des 15), « vétérans » de l’aide : les niveaux d’APD belge, française et britannique ont tous chuté de plus de 10%. Quant à l’APD grecque, italienne et portugaise, elle stagne en deçà du palier fixé pour 2006. Le bilan est tout aussi mitigé du côté des nouveaux États membres de l’UE. Les niveaux d’APD de Chypre et de la Hongrie ont baissé entre 2006 et 2007, tandis que ceux de l’Estonie et de la Lituanie ont augmenté. Si l’on en croit les projections officielles, nombre d’anciens et de nouveaux États membres ne seront pas en mesure d’atteindre les objectifs fixés pour 2010. Seuls neuf gouvernements de l’UE ont tenu l’engagement pris l’an dernier par le Conseil européen de publier un calendrier des augmentations annuelles de l’aide. Cette situation est évidemment inacceptable dans une région qui se pose en figure de proue de l’aide mondiale. La distorsion et le gonflement artificiel des chiffres, que les ONG, entre autres, pointent du doigt depuis plusieurs années, se confirment. Les chiffres officiels n’apportent qu’une image tronquée de l’aide effectivement apportée par les gouvernements. Là où l’on croit voir une augmentation d’APD, là où une réduction d’aide est prévue, partout les comptes d’APD continuent d’inclure des éléments qui ne correspondent à aucun nouveau transfert de ressources vers les pays en développement. En 2007, les pays européens ont dépensé près de 8 milliards d’euros, soit 17% de l’APD européenne, dans des activités qui ne constituent pas réellement de l’aide aux pays en développement. Un an après, les gouvernements européens n’ont toujours pas atteint l’objectif commun de 0,39% du revenu national brut qu’ils s’étaient fixé pour 2006. Les gouvernements européens doivent cesser de gonfler leurs chiffres d’APD et donner aux citoyens une image exacte de leur contribution ; ils doivent concrètement augmenter leurs dépenses, en veillant à la transparence des procédures d’aide et en se basant sur un calendrier prévisionnel précis. Au rythme où vont les choses à l’heure actuelle, l’Union européenne aura donné 75 milliards d’euros de moins que ce qu’elle avait promis entre 2005 et 2010. L’augmentation concrète des volumes d’aide doit s’accompagner d’une amélioration des modalités d’acheminement qui garantisse l’efficacité de l’APD dans l’éradication de la pauvreté. Lors des sommets de 2002 et de 2005, les gouvernements européens ont entériné plusieurs principes et objectifs fondamentaux pour la réforme de l’aide – une démarche utile, certes, mais insuffisante. La Déclaration de Paris sur l’efficacité de l'aide fixe un certain nombre d’objectifs, parmi lesquels la rationalisation des mécanismes d’aide, le respect du processus décisionnel des pays bénéficiaires, ou encore la prévisibilité de l’aide et la priorité à la lutte contre la pauvreté. Le rapport de CONCORD montre que si certains gouvernements remanient progressivement les modalités d’allocation et de déboursement de leur aide, ils ne perçoivent globalement pas assez l’urgence de cette réforme. Tous les gouvernements européens, sans exception, doivent redoubler d’efforts pour montrer leur respect de l’appropriation démocratique, rendre les procédures plus transparentes, mettre un terme aux conditionnalités économiques, accroître la prévisibilité de leur aide, aligner leur assistance technique sur les priorités nationales et faire évaluer leur aide par des organismes indépendants. Parmi les autres mesures urgentes figurent également le déliement de l’aide, de sorte que celle-ci ne soit plus consacrée à l’achat de biens et de services européens, ou encore l’allocation de l’APD européenne à des projets de promotion de l’égalité des sexes et de l’émancipation des femmes. Plusieurs rencontres internationales sont prévues en 2008, au cours desquelles le financement du développement devrait être abordé dans ses aspects quantitatif et qualitatif. Le Sommet de haut niveau sur l’efficacité de l'aide qui se tiendra à Accra au mois de septembre réexaminera la Déclaration de Paris, et le Sommet de Doha sur le financement du développement, qui aura lieu au mois de décembre, se penchera sur le Consensus de Monterrey – autant d’occasions pour l’Europe de réaffirmer son engagement pour un accroissement et une amélioration de l’aide. Les organisations de la société civile suivront de près les positions adoptées par les gouvernements et les conclusions de leurs débats. Les gouvernements européens doivent renouveler leurs engagements, les réévaluer à la hausse et prendre la tête des débats internationaux autour de l’élaboration d’objectifs d’aide supplémentaires. Il est encore temps pour l’UE de prouver qu’elle prend ses promesses au sérieux. Mais le temps presse pour qu’elle puisse se réaligner sur ses objectifs, et elle devra redoubler d’efforts si elle ne veut pas décevoir le reste du monde. Ce rapport livre le point de vue de diverses ONG européennes sur la performance de leurs gouvernements et de la région dans son ensemble. Leur verdict est clair : l’Union ne tient pas ses promesses et les échéances approchent rapidement. Si 2008, année des grands sommets de l’aide et du financement du développement, ne voit aucune augmentation radicale des niveaux d’aide, il pourrait alors être trop tard pour le développement. Les 1 600 ONG européennes représentées par CONCORD demandent aux gouvernements européens : 1. d’augmenter leur volume réel d’aide de manière à atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés pour 2010 et 2015. 2. de définir un calendrier annuel grâce auquel ils puissent tenir les objectifs convenus par le déblocage de ressources réelles et l’augmentation constante des budgets d’aide de manière à atteindre les objectifs aux échéances convenues. 3. de ne plus assimiler le coût des réfugiés, des étudiants et de l’allégement de la dette à de l’aide publique au développement ; de résister à la tentation de gonfler encore leurs chiffres dans les années à venir en comptabilisant des éléments qui ne relèvent pas de l’aide, telles les dépenses liées à la migration ou à la sécurité. 4. de redoubler d’efforts pour apporter une aide plus efficace et de se fixer des objectifs plus contraignants que les simples normes internationales minimales ; d’améliorer l’efficacité de l’aide et de respecter l’appropriation démocratique des pays en développement : l de réellement veiller à rendre des comptes, aussi bien aux citoyens européens qu’à ceux des pays en développement ; l de se fixer des objectifs ambitieux afin de réduire, puis d’éliminer les conditionnalités économiques liées à l’aide européenne ; l de délier toute l’aide communautaire, y compris l’aide alimentaire et l’assistance technique, envers tous les pays bénéficiaires et de respecter le droit de ces derniers à maintenir des préférences pour certains biens et services produits localement ; l de veiller à ce que l’ensemble de l’assistance technique soit motivée par la demande et alignée sur les stratégies nationales ; de respecter le droit des pays bénéficiaires à passer leurs contrats en fonction de leurs besoins ; l d’engager l’aide selon un schéma pluriannuel, en fonction de critères clairs et transparents fixés de commun accord avec les pays partenaires, et de tenir ces engagements conformément aux prévisions. 5. de privilégier l’ouverture et la transparence de l’aide. Ceci implique qu’ils communiquent les informations en temps utile, notamment au cours des négociations de l’aide ; qu’ils divulguent le moment venu le détail des décaissements ; qu’ils adoptent une politique de publication automatique de tous les documents, en limitant au maximum les exceptions. Les gouvernements de l’UE doivent démontrer la faisabilité des améliorations qu’ils projettent de mettre en œuvre en définissant des objectifs faciles à contrôler. Ils doivent par ailleurs améliorer la collecte et la restitution des données d’APD, et notamment veiller à publier des données désagrégées par sexe. 6. de veiller à l’indépendance des évaluations de l’aide, en apportant notamment leur soutien à des organismes indépendants des pays partenaires et en mettant en place un mécanisme de règlement des différends accessible à tous ceux qui sont concernés par l’aide communautaire. 7. de tenir leurs engagements internationaux et régionaux en matière d’égalité des sexes et d’émancipation des femmes, en plaçant ces deux thèmes au cœur de l’agenda du développement ; de se donner toutes les ressources humaines et financières nécessaires au respect de ces engagements et d’encourager la participation des défenseurs de la question de genre et des mouvements féministes au processus de développement. Retournez en haut de la page Consultation des Nations unies : l’agenda inachevé de la dette en ligne de mire Les 29 et 30 juin derniers, des organisations de la société civile des cinq continents se sont réunies à New-York à l’occasion d’une consultation du PNUD sur la question de la dette. La consultation, organisée sur le thème « Eviter une nouvelle crise de la dette en 2015 », s’inscrit dans le contexte plus large du processus de financement du développement qui se conclura à Doha début décembre. Kamal Malhotra, conseiller principal et chef du Groupe du PNUD sur la Mondialisation inclusive, a ouvert les débats en pointant différents problèmes majeurs liés à la dette. Il a par exemple souligné le fait que plusieurs pays à faible revenu n’avaient tiré aucun bénéfice des programmes officiels de réduction de dette, dénoncé le fait que les bailleurs avaient trop tardé à débloquer les dons additionnels à l’intention de ces pays ou des autres, et rappelé que de nouveaux bailleurs apparaissaient aujourd’hui sur la scène internationale. Il est par ailleurs revenu sur le fait que les créanciers de l’Irak avaient récemment concédé une annulation des dettes odieuses du pays à Bagdad. Manuel Montes, Chef de la Division des analyses politiques et du développement du Bureau du financement pour le développement aux Nations unies, a pour sa part déploré le fait que les engagements pris en matière de dette n’étaient absolument pas respectés et que les conditionnalités liées aux annulations de dette aient parfois entravé les investissements de développement. Il est ensuite revenu sur la rhétorique de la dette dans le Consensus de Monterrey de 2002 et a rappelé que les Etats avaient à l’époque déclaré que « débiteurs et créanciers [devaient] partager les responsabilités de la prévention et de la résolution des situations de surendettement » et que les fonds dégagés pour des annulations de dette devaient venir en sus de l’aide accordée. De leur côté, les OSC ont redit l’urgence de la question de la dette vis-à-vis du développement humain et rappelé que la résolution du surendettement était une condition sine qua non à l’avènement d’une justice sociale. Des délégués d’OSC de Bolivie, de Jamaïque, du Kenya, du Zimbabwe, de Zambie, d’Allemagne, de Norvège et du Mexique ont pu intervenir sur cette question. Plusieurs intervenants ont présenté la perspective de leur pays et exposé les principaux défis auxquels les Etats bénéficiaires des initiatives PPTE et IADM sont encore confrontés en matière de financement du développement. Un certain nombre de critiques virulentes ont été exprimées à l’occasion, notamment par Patricia Miranda, de Latindadd, ou encore Muytwa Sitali, de Jubilee Zambie, à l’encontre de la Banque mondiale et du FMI, dont l’approche de la soutenabilité de la dette prive de nombreux gouvernements des ressources nécessaires à l’éradication de la pauvreté. Tous deux ont par ailleurs accusé les institutions internationales d’ignorer systématiquement le problème de la dette intérieure, fardeau pourtant croissant d’un grand nombre de pays du sud, et de ne pas prendre suffisamment en considération les chocs des prix des denrées alimentaires ou l’absence de nouveaux déboursements d’aide. A diverses reprises, les intervenants ont remis en cause la légitimité de bon nombre de créances et argumenté que les facteurs tels que l’architecture financière, les relations de pouvoir ou les circonstances spécifiques à chaque accord de prêt jouaient tous en défaveur des pays du sud. Karina Saenz, membre de la commission d’audit de la dette publique de l’Equateur (à laquelle participe également Eurodad), a présenté le travail de recherches effectué jusqu’à présent sur les origines, sur la nature et sur l’impact de la dette équatorienne, dont les conclusions seront présentées en juillet prochain. Plusieurs intervenants, parmi lesquels Juergen Kaiser, de l’organisation membre d’Eurodad Erlassjahr.de, ont appelé à de nouveaux accords internationaux pour l’instauration d’une procédure d’arbitrage impartiale et transparente des créances litigieuses. Oscar Ugarteche, de Latindadd et de l’Universidad Nacional Autónoma de México, est allé plus loin et a exhorté les gouvernements du sud à constituer des institutions régionales fortes qui pallient les déficiences des institutions internationales actuelles. D’autres participants, comme par exemple Kim-Marie Spence, du groupe de réflexion jamaïcain CaPRI, s’alignant sur l’approche édictée dans le Consensus de Monterrey, ont convenu que la responsabilité de la prévention des dettes irrécouvrables relevait autant des gouvernements bénéficiaires que des créanciers. Madame Spence et Christian Beddies, du FMI, se sont accordés sur le fait que les gouvernements devaient faire mener leurs propres analyses de soutenabilité de la dette par des organismes indépendants plutôt que d’attendre que les organisations internationales ne le fassent. Les gouvernements français et tanzanien ont par la suite apporté leur point de vue, suivis de représentants du FMI, de la Banque mondiale et de la CNUCED, qui ont présenté leur position sur la question en tant qu’organisations internationales. Carlos Braga, aujourd’hui responsable du Département dette au sein de la Banque mondiale, a à cette occasion admis qu’il « restait encore beaucoup à faire ». La plupart des participants se sont accordés sur le fait que le danger d’une nouvelle crise de la dette était déjà très net et bien présent, en partie à cause de l’inadéquation totale des accords officiels en vigueur et du fait de l’émergence de nouveaux créanciers, tant privés que gouvernementaux, sur la scène internationale. A ce sujet, des approches similaires à la charte d’Eurodad pour un financement responsable ont été présentées, qui permettraient de réguler et d’améliorer le financement du développement et garantiraient une participation et un contrôle citoyen à chaque étape du processus de prêt et de remboursement. L’agenda et la synthèse de la rencontre, ainsi que des liens vers chacune des interventions, seront mis en ligne sur le site Internet du PNUD : http://www.undp.org/poverty/inclglob-debtflow.htm et seront officiellement présentés lors de la réunion des Nations unies sur le financement du développement qui se déroulera en juin prochain. Le travail qu’Eurodad a réalisé sur les thématiques présentées dans cet article peut être consulté sur ce même site par le biais des options de recherche. Retournez en haut de la page Nous encourageons nos lecteurs à diffuser cette lettre d’information à tous ceux qu’elle peut intéresser. Si vous ne parvenez pas à la télécharger et que vous souhaitez la recevoir en pièce jointe par courrier électronique, merci de contacter [email protected]. L’utilisation des articles d’Eurodad dans d’autres publications est autorisée, sous réserve d’en citer la source. EURODAD est une organisation à but non lucratif (ASBL/VZW) basée en Belgique. Pour consulter la liste des organisations membres d’EURODAD en Europe, ou pour rejoindre le réseau, consultez : www.eurodad.org/members/ powered by subscribe unsubscribe forward update profile This mailing system may only be used for sending permission based email. If you did not give permission to receive emails from this sender, please notify us. This email was sent to [email protected] by [email protected]| Print / PDF version | Read our Privacy Policy.