LE MEXIQUE
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aujourd’hui bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 24, juin 2002 Temple de Santo Domingo, Puebla, détail. Photo : Marco Antonio Pacheco sommaire LE MEXIQUE Deux événements de grande importance pour l’avan- politique intérieure cée démocratique du pays ont eu lieu au mois de juin : l’approbation de la Loi fédérale de transparence et d’accès à l’information publique et l’ouverture des archives du Ministère de l’Intérieur. Le premier établit pour la première fois les conditions d’accès à l’information publique avec une réserve de douze ans. Le second ouvre à la consultation publique les archives contenant l’information déclassifiée des directions fédérales de sécurité sur des événements sensibles des années 60 et 70. Ceci complète la désignation d’un procureur qui enquête sur la disparition de militants durant cette période. Approbation de la Loi fédérale de transparence et d’accès à l’information publique En matière économique, la présentation du Programme National de Financement au Développement 2002-2006 expose les stratégies du gouvernement mexicain dans le domaine de la politique financière pour réaliser les objectifs du développement national. Dans cette présentation différents scénarios sont évoqués sur le possible développement du pays en fonction de l’approbation des réformes structurelles proposées par le pouvoir exécutif. En outre, ce numéro propose de mettre l’accent sur l’Etat de Puebla, à travers son profil économique et quelquesunes de ses richesses culturelles comme le Musée Amparo et la localité de Cuetzalan, superbe village de la Sierra Norte et site ancestral de la culture totonaque. Enfin, l’écrivain Guillermo Sheridan, actuellement directeur de la Maison du Mexique de la Cité Universitaire, nous parle de son expérience de la vie à Paris, de ses liens avec la culture française ainsi que de l’un de ses projets les plus chers : enrichir le patrimoine de la bibliothèque Benito Juárez, la bibliothèque mexicaine de référence en Europe. p. 2 politique étrangère Le Mexique à la XXXIIe Assemblée générale de l’OEA Visite au Japon de Jorge G. Castañeda Candidature du Mexique à l’Exposition Universelle de 2010 Le Mexique membre permanent de l’OIM Inauguration de la Délégation Régionale du CICR à Mexico p. 3 p. 4 p. 4 p. 5 p. 5 économie Programme national de financement pour le développement p. 6 Lancement de Satmex 6 p. 7 Zoom sur… l’Etat de Puebla p.p. 8-9 coopération bilatérale Visite en France d’une délégation de l’Etat d’Aguascalientes p. 10 Cinquantenaire de la liaison aérienne Paris-Mexico p. 10 culture Le musée Amparo de Puebla Entretien avec Guillermo Sheridan Information consulaire La bande dessinée s’expose p. 11 p. 12 p. 13 p. 13 carnet de route La magie de Cuetzalan Ange de Puebla. Photo : Alejandra Figueroa p. 14 Politique intérieure Approbation de la Loi fédérale de transparence et d’accès à l’information publique Le 10 juin 2002, la première ini- politique intérieure 2 tiative législative concernant l’accès à l’information de toute l’histoire du Mexique s’est transformée en loi, après avoir été signée par le président Vicente Fox. Cette signature intervient après l’approbation unanime de la Loi fédérale de transparence et d’accès à l’information publique gouvernementale par les deux chambres du Congrès mexicain au cours de la dernière semaine du mois d’avril. Elle marque ainsi le début de cette législation historique, dont le but est de garantir le droit du public à solliciter et à recevoir des informations du gouvernement mexicain. Cette loi s’inscrit dans le processus de démocratisation que connaît le Mexique : bien conçue, bien articulée et authentique dans ses efforts pour garantir le droit des citoyens à obtenir des informations sur les pouvoirs publics, et plus particulièrement sur le Pouvoir exécutif. Celle-ci suppose le principe de la publicité, qui définit comme publiques toutes les informations du gouvernement (article 2), et qui instruit toutes les entités du gouvernement à favoriser le « principe de la publicité de l’information » (article 6) au-delà de la réserve. Elle oblige les entités à publier quotidiennement et de façon accessible toute information se rapportant à ses fonctions journalières, à ses devis, à ses opérations, à son personnel, à ses salaires, à ses rapports internes et à la signature de contrats et de concessions (article 7). Elle octroie aux particuliers le droit de demander des informations qui ne sont pas encore rendues publiques, et ceci par un procédé très simple (article 40). Elle leur donne également le droit de faire appel contre la décision d’une entité qui rejette l’information (article 49), et le droit de traîner cette entité devant les tribunaux si l’appel est rejeté. La Loi établit la création d’organes gouvernementaux pour mettre en application les nouveaux règlements de transparence. Chaque entité de l’administration publique fédérale créera un « Comité d’information », qui servira de bureau administratif chargé de publier l’information ouverte, en plus de répondre aux demandes des particuliers. Ce Comité devra en outre superviser les procédés de divulgation de l’entité, contrôler les critères de réserve de l’information et des décisions de divulguer ou de rejeter l’information au sein de l’entité. Il aura par ailleurs pour mission d’organiser et d’archiver les documents se trouvant sous la responsabilité de l’entité. Selon l’article 17, les entités sont obligées d’élaborer une liste de leurs archives réservées, organisée par thèmes, et de la publier chaque année. Pour que la loi soit appliquée, le gouvernement devra créer un nouvel Institut fédéral d’accès à l’information publique. Cet institut jouera un rôle critique dans ce procédé car il surveillera le processus d’accès à l’information, dans tous ses aspects. Dans les entités, l’Institut aidera à établir des critères de réserve, permettra la formation et l’appui technique sur la façon de publier l’information ouverte et répondra aux demandes. Il créera des postes pour la gestion de données personnelles, informera les inspections internes des Finances en cas d’éventuelle infraction à la Loi et recevra des rapports de celles-ci. Quant aux requérants, l’Institut orientera les particuliers sur la façon de chercher les informations et de faire des demandes. En somme, l’Institut sera chargé d’éduquer aussi bien les particuliers que les serviteurs publics sur la nouvelle garantie, de préparer un guide d’accès à l’infor- mation fédérale et de présenter un rapport annuel au Congrès sur la capacité de réponse du gouvernement. Parmi les autres aspects de la nouvelle Loi d’accès à l’information figurent : Z Article 15 : l’information classée « réservée » pourra le rester pendant une période de douze années. Les archives pourront être rendues publiques lorsque les causes de la réserve seront caduques ou à la fin de la période de réserve. Z Date limite : les entités sont obligées de répondre à toute demande dans les vingt jours ouvrables qui suivent, et de remettre les documents pertinents au cours des dix jours ouvrables suivants ; Z Documents : tant les demandes des particuliers que les réponses du gouvernement seront rendues publiques. Les entités devront mettre les documents fournis à la disposition de tous et sous une forme accessible. Le gouvernement mexicain dispose d’un an exactement, à compter de la signature de la Loi, pour apporter les changements institutionnels prévus et pour préparer ses serviteurs publics avant que la Loi ne prenne effet. La Loi fédérale de transparence et d’accès à l’information publique gouvernementale a été accueillie par les différents partis politiques, par les représentants de la société civile ainsi que par l’opinion publique nationale et internationale, comme l’un des progrès les plus significatifs de l’actuel gouvernement en matière politique et du respect des droits de l’homme. • Politique étrangère Le Mexique à la XXXIIème Assemblée générale de l’OEA la XXXIIème période ordinaire de sessions de l’Assemblée générale de l’Organisation des Etats américains (OEA) qui s’est tenue à Bridgetown, la Barbade, du 2 au 4 juin 2002, Jorge Castañeda, ministre des Relations extérieures du Mexique, a affirmé qu’il est fondamental d’élargir les conceptions traditionnelles sur la sécurité, limitées à ce jour principalement aux conflits entre Etats et aux aspects militaires. Il a par ailleurs insisté sur le fait qu’il est essentiel de prendre en considération d’autres facteurs clés tels que le trafic de drogue, le SIDA, la pauvreté et l’exclusion sociale, la délinquance transnationale organisée, le trafic d’armes, la détérioration de l’environnement, les désastres naturels et le terrorisme, comme quelquesunes des principales menaces actuelles à la sécurité dans la région. Il a en outre ajouté que ces thèmes devront figurer à l’ordre du jour de la Conférence spéciale sur la Sécurité convoquée par le Troisième Sommet des Amériques et qui, sur initiative du président Vicente Fox, aura lieu au Mexique en mai 2003. Durant cette participation, le chef de la diplomatie mexicaine a signé, au nom du Mexique, la Convention interaméricaine contre le terrorisme, laquelle a été approuvée par l’Assemblée générale au cours de cette réunion. Cet instrument de coopération interaméricaine, qui été élaboré sur proposition du Mexique après les événements du 11 septembre, prévoit, entre autres, une assistance judiciaire mutuelle, la formation, l’échange d’informations, la coopération pour prévenir le blanchiment d’argent et davantage de contrôles frontaliers pour mieux combattre le terrorisme. Cette convention reflète ainsi l’existence d’une coopération régionale dans la lutte contre le terrorisme et s’appliquera dans le plein respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’état de droit. Parallèlement, et sur initiative de la délégation mexicaine, l’Assemblée générale de l’OEA a approuvé une résolution sur les droits de l’homme et le terrorisme, dans laquelle les Etats réaffirment le caractère inabrogeable des droits de l’homme et des libertés fondamentales, tout comme leur devoir de les respecter et de les garantir sous toute circonstance. Cette résolution sollicite également à la Commission interaméricaine des droits de l’homme la présentation d’un Rapport sur ce thème, qui servira aux Etats membres de l’OEA pour l’adoption de lois, de règlements et d’autres mesures visant à lutter contre le terrorisme, conformément aux engagements internationaux en matière de droits de l’homme. De la même manière, le Mexique a encouragé, au cours de cette Assemblée générale, l’adoption de résolutions relatives au droit international humanitaire, à la Cour pénale internationale, à la délimitation maritime dans la mer des Caraïbes, à la liberté de commerce et d’investissement dans l’hémisphère et aux droits de la personne des travailleurs migrants et de leurs familles. Il a également appuyé deux autres résolutions sur le désarmement nucléaire : l’une d’entre elles se rapportant au renforcement de l’Organisme pour la proscription des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes et l’autre au soutien du Traité pour l’interdiction complète des essais nucléaires. Le ministre Castañeda a profité de sa visite à Bridgetown pour rencontrer ses homologues du Canada, du Chili, des Etats-Unis, du Pérou et du Venezuela. • 3 politique étrangère Au cours de sa participation à Politique étrangère Visite au Japon du Ministre des Relations extérieures Les deux ministres ont également abordé des thèmes tels que la réforCastañeda, ministre des Relations exté- me du Conseil de sécurité des Nations rieures, a fait part de la signature éven- unies, les efforts internationaux dans la tuelle d’un accord de libre-échange entre lutte contre le terrorisme, les résultats du le Mexique et le Japon. Il a également sou- Sommet du G 8 qui s’est déroulé au ligné l’importance que le Mexique accor- Canada, et qui a traité plusieurs thèmes de tant au dialogue politique avec cette régionaux parmi lesquels l’Argentine et nation qu’à l’approfondissement des la situation des économies latino-américonvergences de positions entre les deux caines, ainsi que la situation qui prévaut pays, en ce qui concerne notamment les actuellement entre l’Inde et le Pakistan. thèmes propres à l’agenda mondial et au Le ministre Jorge Castañeda a mis en avant l’importance que le Mexique concèsein des organisations internationales. Durant cette visite, le chef de la de aux travaux du Groupe d’Etude diplomatie mexicaine s’est entretenu avec Mexique-Japon, lequel examine des formules en vue de renforcer les son homologue japonaise, relations économiques bilaYoriko Kawaguchi, avec qui térales, y compris l’éventuail s’est entendu sur l’imporlité de la signature d’un Traitance de la réussite du proté de libre-échange entre les chain Sommet sur le Dévedeux pays. loppement durable, qui se Jorge G. Castañeda Quant à la ministre tiendra à Johannesburg du 26 et son homologue japonaiseYoriko Kawaguchi. Kawaguchi, celle-ci a confiraoût au 4 septembre 2002. Au cours d’une visite de travail au Japon le 17 juin dernier, Jorge G. politique étrangère 4 mé l’intention du premier ministre du Japon, Junichiro Koizumi, de participer au prochain Sommet de l’APEC (mécanisme Asie-Pacifique qui regroupe les pays qui font partie de ce contexte géographique), qui aura lieu à Los Cabos, Mexique, en octobre 2002. Par ailleurs, elle a félicité le gouvernement mexicain pour le succès remporté par la Conférence de Monterrey sur le financement du développement. En outre, le ministre des Relations extérieures a rencontré Takeo Hiranuma, ministre japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie; Kyosuke Shinozawa, président de la Banque du Japon pour la Coopération internationale ; Takeo Hawakami, président de l’Agence du Japon pour la Coopération internationale ; Carlos Ghosn, de Nissan Motors et Akio Hosono, économiste de l’Université de Kobe et membre académique du Groupe d’Etude MexiqueJapon. Ils ont échangé ensemble des points de vue sur la situation politique et économique dans les deux pays ainsi que sur quelques-unes des tendances de l’économie internationale. • Candidature du Mexique à l’Exposition Universelle 2010 Le 2 juillet prochain, le projet mexicain pour l’organisation de l’Exposition Universelle 2010 sera présenté par Monsieur Isaac Chertorivski, Président Directeur Général de l’entreprise « Exposition Universelle du Mexique S.A. », par Monsieur Ignacio Loyola Vera Gouverneur de l’Etat de Querétaro et par Monsieur Rolando Ortiz, Maire de Querétaro, dans le cadre de la 131e Assemblée générale du Bureau International des Expositions (BIE). Il s’agit de la quatrième étape de la candidature mexicaine pour Expo Querétaro 2010 qui permettra à la délégation mexicaine de mettre l’accent sur les qualités de cette candidature. En effet, après la présentation de la candi- dature mexicaine en novembre 2001 et la remise officielle du projet en février 2002, une mission d’enquête du BIE s’est déplacée au Mexique en avril dernier. En organisant l’Exposition Universelle à Querétaro en 2010, le Mexique deviendrait le lieu de rencontre de nombreuses nations ; cet aspect prend tout son sens dans la mesure où le Mexique, tout en gardant son identité propre, est situé à la frontière entre les EtatsUnis et l’Amérique latine, et qu’il représente un carrefour où se croisent différentes cultures. Le projet de l’Expo Querétaro 2010 démontre que cette grande manifestation offrira non seulement des activités culturelles et de loisir mais surtout un espace important de discussions et de réflexion. Ainsi, le thème proposé « Les hommes d’abord » sera l’occasion de défendre un humanisme tenant compte des nouveaux défis auxquels le monde est confronté en s’attachant à l’attention portée aux hommes, à leurs besoins, leurs préoccupations et leurs rêves. Ces thèmes seront développés grâce à trois pavillons distincts intitulés : Le progrès et ses défis, Art et communication, Jeunesse et utopie. Enfin, les suites de l’Expo n’ont pas été négligées : outre le développement du réseau de communication, l’infrastructure mise en place à cette occasion sera utilisée pour devenir un important complexe appelé la Technopole Querétaro. Celui-ci comprendra un centre de production pour le cinéma, la radio et la télévision, un parc de loisirs et un Centre de conventions et d’expositions. • Politique étrangère Le Mexique membre permanent de l’OIM désormais le Mexique parmi ses membres, lequel a été élu à l’unanimité par ses 93 Etats membres. L’OIM représente un important forum pour le débat et l’échange d’expériences entre les gouvernements et les organisations en matière de recherche de réponses aux défis posés par la migration. Le mandat de l’OIM comprend la promotion de services de migration similaires pour les mouvements migratoires à travers les frontières, y compris les cas de réfugiés, de personnes déplacées et obligées d’abandonner leur pays. L’OIM prend également en compte la nécessité de garantir le respect des droits de l’homme dans les flux migratoires ainsi que des conditions économiques, sociales et culturelles dignes. Elle forme les fonctionnaires de chaque Etat membre à la mise en marche des mécanismes de contrôle qui prennent en considération les besoins des pays et les conditions des migrants. Elle établit les règles pour les politiques et les programmes migratoires nationaux et pour l’obtention de ressources. Parmi les autres missions de l’OIM figurent le déplacement organisé de migrants, de réfugiés et de personnes déplacées ; des services de conseil technique pour des questions précises sur la migration ainsi que l’élaboration de pro- jets de recherche pour développer des mesures et des solutions pratiques en la matière. En adhérant à l’OIM, le gouvernement du Mexique démontre le caractère prioritaire de son engagement quant à la promotion et à la protection des droits des migrants. En effet, pour le président Vicente Fox, les problèmes migratoires actuels nécessitent des solutions multilatérales, avec des règles stipulées et acceptées par tous, et respectueuses des droits de l’homme. Le gouvernement tient ainsi à négocier des rapatriements sûrs et ordonnés de migrants et à coordonner la lutte contre le trafic illégal de personnes. • Inauguration de la Délégation régionale du CICR à Mexico Au mois de juin 2002, le siège autres pays (le Costa Rica, le Salvador, de la Délégation régionale du CICR a le Guatemala, Haïti, le Honduras, le été inauguré officiellement suite à un Nicaragua, le Panama et la République accord signé en juillet 2001 avec le gou- Dominicaine). Le CICR, organisme intervernement mexicain, ratifié par le Sénat en avril dernier. La cérémonie était pré- national neutre et indépendant, a pour sidée par le président du CICR, Mon- mission principale la diffusion et le sieur Jacob Kellenberger qui s’est par ailleurs entretenu avec le Président Vicente Fox, le Ministre des Relations extérieures Jorge G. Castañeda et le Ministre de la Défense nationale Gerardo Clemente Vega García. Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) est présent en AméLe Président Vicente Fox et Monsieur Jacob rique centrale depuis 1979 et Kellenberger la première délégation opérationnelle a été ouverte au Mexique maintien des principes fondamentaux en 1994. A cette époque la Délégation du droit humanitaire international étarégionale de l’Amérique latine était blis dans les statuts du Mouvement située au Guatemala. Ainsi, à partir de International de la Croix-Rouge et du juin 2002, la nouvelle Délégation régio- Croissant Rouge. Dans le cadre des nale pour la région Caraïbe se trouve à conventions de Genève de 1949, dont Mexico et couvre avec le Mexique, neuf le Mexique est signataire, le CICR prê- te une assistance humanitaire à la population civile, en particulier en cas de conflit armé, et veille à l’application et à la diffusion du droit international humanitaire. Depuis 1994, le Comité International de la Croix-Rouge apporte une assistance humanitaire à la population civile touchée par les événements du Chiapas et, lorsque les différentes parties l’ont demandé, le CICR, en sa qualité d’intermediaire neutre, a œuvré en faveur du dialogue entre le Gouvernement Fédéral et l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN). La visite de Monsieur Kellenberger, pour l’inauguration de la Délégation régionale du CICR, a aussi permis d’évaluer avec les autorités mexicaines les programmes d’assistance humanitaire qui sont actuellement en cours au Chiapas. La présence à Mexico de cette Délégation est donc le reflet d’une coopération plus étroite établie entre cette institution et le Mexique. • 5 politique étrangère L’Organisation internationale des migrations (OIM) compte Economie Programme National de Financement au Développement 2002-2006 Le 11 juin dernier, le Président économie 6 Vincente Fox a effectué la présentation du Programme National de Financement du Développement 20022006 (PRONAFIDE), depuis le salon Adolfo López Mateos de la Résidence Officielle de Los Pinos. Le PRONAFIDE représente la stratégie en matière de politique fiscale et financière requise pour accroître la capacité de croissance, financer le processus de développement national et, de cette façon, faire entrer le Mexique dans un cercle vertueux qui permette une augmentation du niveau de vie de la population à moyen terme. Les grands axes de ce programme sont les suivants : Z Objectifs généraux. Le PRONAFIDE a plusieurs objectifs généraux : créer suffisamment de ressources pour financer un développement économique et social durable ; augmenter de façon permanente le potentiel de croissance de l'économie ; créer les emplois que la société réclame ; améliorer la qualité de vie des familles mexicaines. Les stratégies incluses dans le PRONAFIDE sont ciblées autour de la promotion de l'épargne intérieure, tant privée que publique, et du lancement des réformes structurelles que requiert le pays. la croissance et le développement du Mexique. structurelles permettra d'atteindre des taux de croissance durablement élevés et renforcera la capacité de l'Etat à répondre aux besoins des populations les plus vulnérables. L'élément essentiel de la stratégie envisagée dans ce programme est constitué par l'utilisation des réformes structurelles contenues dans le Plan National de Développement (*). Z Deux scénarios. Le PRONAFIDE définit deux scénarios alternatifs, l’un dans lequel la totalité des réformes structurelles ont Z Réformes structurelles. Le PRONAFIDE cautionne l'engagement de l'actuelle administration à maintenir une stricte discipline dans la conduite de la politique économique. La mise en œuvre des réformes été menées à bien, et l’autre, inertiel, dans lequel les réformes n'ont pas pu être réalisées dans leur intégralité. Tout au long du PRONAFIDE est rappelé qu'en l'absence de réformes structurelles le redressement économique du pays sera nettement inférieur. En ce sens, le programme souligne l'importance des réformes structurelles sur Z Croissance. En terme de croissance, le PRONAFIDE cherche à passer d'un taux de croissance moyen de 4,5% sur la période 19962001 à un taux de croissance de 7% en 2006, en se basant sur l'hypothèse que l'économie des Etats-Unis croîtra à un rythme de 3,5% avec un taux d'inflation de 2,5%. Dans le scénario inertiel, sans réforme, la croissance de PIB en 2007 serait de 4%. Z Investissement. On estime que l’investissement financé par le secteur public durant la période 2003-2006 représentera en moyenne 4,5% du PIB pour le scénario structurel et 4% en pour l'inertiel : ces niveaux sont supérieurs de 3,5% à la moyenne enregistrée par cet indicateur au cours des six dernières années. On estime que l’investissement total atteindra 25,6% du PIB en 2006 si les réformes structurelles dont le pays a besoin se concrétisent, chiffre supérieur au 21,1% du PIB tel qu'estimé pour le scénario inertiel. Z Emploi. Si dans le scénario prévoyant des réformes structurelles complètes on estime qu’elle pourront générer, en moyenne entre 2003 et 2006, plus d'un million d’emplois par an, rien que dans le secteur formel de l’économie, pour le scénario inertiel, on estime à environ 650 mille le nombre d’emplois créés. Photo : Michaël Calderwood Z Recettes fiscales. Dans le scénario avec réforme structurelle on estime à 11% du PIB l’augmentation des recettes fiscales non pétrolières en 2002 et à 13,7% du PIB en 2006, ceci découlant de l’homologation de la taxe de l’impôt sur la valeur ajoutée, de l’augmentation induite de la base fiscale et de la réduction de l'évasion fiscale. Z Epargne publique et privée. Le PRONAFIDE propose d'accroître l’épargne publique de façon progressive, soutenue et permanente, avec pour but d’augmenter la disponibilités des ressources pour le financement des projets productifs du secteur privé jusqu’en 2006. De même, le PRONAFIDE maintient comme l’un de ses axes fondamentaux l’incitation à l’épargne interne privée, en particulier l'épargne à long terme et l'épargne populaire, de manière à ce qu’elle soit le sou- tien principal au financement des projets d’investissement. Z Renforcement du système financier. Finalement, le PRONAFIDE propose le renforcement du système financier, pour canaliser de manière plus efficace les ressources monétaires vers des projets d’investissement qui soient plus productifs. En conclusion, le PRONAFIDE contient des stratégies en matière de politique fiscale et financière qui devront être des instruments pour accroître la capacité de croissance et de création de richesse du Mexique. Ainsi, le PRONAFIDE fournira les éléments nécessaires pour permettre à l’économie mexicaine de s’insérer avec succès dans le nouvel ordre mondial, à travers une croissance solide et équitable. Celle-ci favorisera l’intégration de tous les secteurs sociaux et toutes les régions du pays dans le progrès économique, offrant de meilleures opportunités de développement social et humain à tous les Mexicains. Le texte complet du PRONAFIDE est disponible sur le site du ministère de l’Economie et des finances : www.shcp.gob.mx *)- Réformes éducative, énergétique, financière, fiscale, budgétaire, judiciaires et dans le domaine du travail ainsi que la réforme de l’organisation fédérale Economie Lancement du satellite mexicain Au premier trimestre 2003, Satmex 6, le premier satellite commercial mexicain disposant d'une couverture continentale sera opérationnel. Avec un budget de plus de 300 milliards de dollars, ce projet, piloté par l’entreprise privée Satelites Mexicanos (Satmex), permettra au Mexique de disposer de l'un des satellites commerciaux les plus puissants du monde. Son lancement et sa mise en orbite seront effectués par la compagnie française Arianespace, à partir de la base de lancement de Kourou en Guyane française. A l'heure actuelle, le Mexique dispose de deux satellites géostation- naires : Solidaridad II et Satmex 5, premier satellite commercial mexicain qui fournit une couverture à l'ensemble du continent américain. Avec Satmex 6, la zone de couverture s’étendra du Canada jusqu'en Patagonie : son potentiel sera de 50% supérieur à celui du Satmex 5 et 300% supérieur aux satellites Solidaridad. • 7 économie Z Consommation. Le rythme de croissance réelle de la consommation privée durant la période 2003-2006 atteindra en moyenne 5,3% dans le scénario prévoyant une réforme structurelle complète. Dans le scénario sans réforme, le rythme de croissance annuelle serait de 3,8% Zoom sur… Activités économiques L’activité économique de l’Etat de Puebla est principalement basée sur l’industrie automobile et les pièces détachées (produits métalliques, machine, équipements), puis sur le textile et la confection, les aliments, les boissons et le tabac, l’activité minière et la chimie ainsi que sur le mobilier et l’artisanat. L’Etat de Puebla est divisé en sept régions économiques. L’agriculture et l’élevage sont présents dans la majorité d’entre elles. Dans la région de Valle de Atlixco et Matamoros, le principal produit agricole est la canne à sucre. On trouve aussi des cultures maraîchères, des céréales, des fruits et ses fleurs. Les régions de Sierra Nororiental et de Sierra Norte sont plus spécialisées dans la production de café qui est cultivé dans presque toute cette zone favorisant la reforestation. A Tehuacán et dans la Sierra Negra, on trouve surtout de l’élevage de volailles et de porc. Les régions de Ciudad Serdán et Mixteca sont, elles aussi, agricoles, cette dernière ayant en plus une activité minière à fort poten- Photo : Michaël Calderwood économie 8 Situé au centre-est du pays, l’Etat de Puebla est limitrophe avec l’Etat de Veracruz au nord et à l’est, avec Oaxaca au sud, ainsi qu’avec Guerrero, Hidalgo, Tlaxcala, Morelos et l’Etat de Mexico. Sa superficie est de 34 072 kilomètres carrés et la population s’élève à 5 076 686 habitants, dont 68% en zone urbaine et 32% en zone rurale. Lieu de passage obligé entre la ville de Mexico (marché de 16 millions d’habitants) et le port de Veracruz pour exporter ses produits, Puebla dispose d’une infrastructure de communications et de transports qui la relie avec tout le pays et qui lui a permis de se placer au rang de quatrième économie du pays et au sixième rang pour le PIB national (3,4%), dont 25% pour l’industrie manufacturière, suivie du commerce, de la restauration et de l’hôtellerie (19%), des services aux personnes (18%), des services financiers (16%) et de la production agricole (7%). Vue du Popocatépetl, champs de fleurs Photo : Rafael Doniz L’État de Puebla tiel, en particulier avec le marbre. Cependant, la région de la ville de Puebla est celle qui génère la plus grande part du produit industriel de l’Etat : les principales branches de l’industrie utilisant des technologies de pointe y sont présentes. Ainsi, la structure industrielle de Puebla a beaucoup évolué ces dernières années. Après avoir été spécialisée dans la production de biens de consommation non durables (produits agricoles), l’entité est aujourd’hui tournée vers la production de biens de consommation durables. Les secteurs productifs les plus importants sont l’automobile (82%) devant la confection et les aliments transformés. Concernant l’industrie automobile, Puebla doit son grand développement économique à l’usine Volkswagen installée dans l’Etat depuis 1967. A l’heure actuelle, elle fonctionne en continu avec plus de 1000 véhicules produits par jour. La marque allemande est devenue le premier exportateur de véhicules du Mexique. En outre l’usine est la seule au monde qui continue de produire l’ancien modèle de la Coccinelle pour le marché mexicain. Quant à l’activité minière, l’exploitation la plus importante est celle du marbre, de l’onyx et des minerais non métalliques. Dans le même temps, l’industrie chimique et la sidérurgie ont été développées. Il faut également signaler la pré- Photo : Rafael Doniz Investissements Puebla est devenu l’un des Etats du centre du pays qui a attiré le plus d’investisseurs étrangers. De nouveaux centres de production ont été développés grâce à un travail conjoint entre les initiatives privées et les services fédéraux. Il existe actuellement une quinzaine de parcs industriels de premier plan incluant tous les services nécessaires à l’installation d’usines. En dehors de l’industrie automobile, les secteurs ayant un grand potentiel pour le développement des investissements sont l’agro-industrie, l’industrie électronique et l’industrie chimique. Dans le même temps, le gouvernement s’attache à consolider l’activité minière (exploration, extraction et commercialisation de minerai non métallique). Plusieurs 632 millions de dollars. Les résultats ont également été visibles à travers la diminution du chômage avec la création de 42 595 postes permanents et de 36 000 emplois temporaires, soit un chiffre supérieur à la moyenne nationale. En 1999, le montant des exportations a dépassé les 6 milliards de dollars : Puebla se place au cinquième rang national dans ce domaine, avec un solde favorable de la balance commerciale de plus de 3 milliards de dollars. Les exportations en 2001 ont représenté 3,4% des exportations totales du pays et 2,17% des importations. Les produits exportés sont concentrés à 84% dans le secteur de l’automobile et 6,3% dans le secteur de la confection. Ils sont destinés en priorité aux Etats-Unis et au Canada (62,6%) et à l’Union européenne (35,8%). Quant aux investissements étrangers, il existe actuellement sur le territoire de Puebla 180 entreprises bénéficiant de capitaux étrangers. On constate que le principal investisseur est l’Allemagne (48%), suivi des Etats-Unis (13%) et de la Corée du Sud (9%) ; on trouve ensuite différents pays d’Europe et d’Asie. Ces dernières années l’IDE (investissement direct étranger) n’a cessé d’augmenter pour atteindre 725 millions de dollars en 2001. • Site Internet : www.puebla.gob.mx 9 économie types d’actions ont été mis en place pour attirer de nouveaux investisseurs. Un Catalogue de programme et de services aux entreprises rassemble toutes les informations nécessaires aux entrepreneurs. Avec une liste des différents outils que les institutions publiques, chambres, conseils, associations et organismes privés offrent aux entreprises, il dresse les nombreux avantages d’une installation sur le territoire. Ainsi, les démarches nécessaires à la création d’une entreprise prennent au maximum une vingtaine de jours. Il existe également une cellule de conseils spécialisée pour les investisseurs, un programme de bourses de formation technique destiné aux employés permet de disposer d’une main d’œuvre de plus en plus qualifiée. On trouve aussi des actions de soutien au commerce extérieur et à la micro entreprise : des micros crédits favorisent les projets d’investissement et le développement régional. En 2000, le secteur industriel de l’Etat a reçu une forte impulsion avec 1,9 milliards de pesos d’investissements, sans compter les investissements étrangers de Photo : Rafael Doniz sence des maquiladoras qui sont réparties sur tout le territoire. Ainsi, Puebla cherche à se faire une place parmi les Etats les plus industrialisés du pays. Enfin, si l’Etat de Puebla est connu pour sa gastronomie et ses sucreries, c’est un grand producteur d’artisanat avec la talavera, céramique typique de la région mondialement connue. Il ne faut pas non plus omettre l’activité touristique, qui Photo : Rafael Doniz représente une source non négligeable de revenus. Coopération bilatérale Visite en France d’une délégation de l’Etat d’Aguascalientes Le gouverneur de l’Etat d’Aguascalientes, Monsieur Felipe Gonzá- coopération bilatérale 10 lez González a effectué une visite de travail en France du 23 au 26 juin 2002, en compagnie de fonctionnaires et de chefs d’entreprise de l’Etat. L’objectif principal était de promouvoir les possibilités d’investissement étranger offertes par l’Etat d’Aguascalientes et de consolider les relations déjà établies lors des précédentes visites du gouverneur en 2000 et 2001. Le 24 juin, le Gouverneur González et sa délégation ont rencontré les cadres dirigeants d’importants groupes français. Avec le groupe Peugeot, il a été question de la suite du projet d’investissement au Mexique, le gouvernement d’Aguascalientes ayant confirmé sa proposition d’installer un conglomérat de production automobile et de pièces détachées sur son territoire. Lors de la réunion avec les directeurs de la Division des Transports du groupe Alstom, le Gouverneur a présenté le projet de construction du réseau ferroviaire régional de Aguascalientes auquel le groupe pourrait participer. Par ailleurs, la délégation a rencontré les dirigeants de Citroën à propos d’un projet de commercialisation de leurs véhicules au Mexique en 2003, l’entreprise étant à la recherche de distributeurs. Le 25 juin, Monsieur González s’est rendu à Dôle et à Lyon pour s’entretenir avec les représentants du groupe Parrot, leader français dans la production de pièces de fil métallique, puis avec ceux de la société Pinguely-Haulotte, leader européen dans la vente de grues et de ceux d’EADS (Entreprise Européenne d’Aéronautique et de Défense Spatiale). Enfin, la délégation était à Marseille pour visiter les installations de Eurocopter, filiale du groupe EADS, spécialiste dans la production d’hélicoptères civils et militaires. • Cinquantenaire de la liaison aérienne Paris-Mexico A l’occasion de la célébration du cinquantième anniversaire de la liaison Paris-Mexico de Air France, les représentants du Conseil national pour la promotion touristique du Mexique se sont associés à la compagnie aérienne française dans le cadre des diverses activités commémoratives organisées au sein de l’aéroport de Roissy. En effet, le premier vol d’Air France entre Paris et Mexico a eu lieu le 27 avril 1952 : l’avion a atterri à Mexico, après une escale à New York et 24 heures 55 minutes de vol. La compagnie aérienne française était la première et la seule en Europe à exploiter cette route sans changement d’appareil et le succès fut immédiat. En 1961, le Boeing 707, premier quadriréacteur long-courrier, est mis en ligne sur ParisMexico et le temps de vol de chacun des quatre vols hebdomadaires est réduit à 14 heures 20 minutes. Pour la premiè- re fois, les passagers arrivent à destination dans la même journée et, en 1978, deux liaisons hebdomadaires en Concorde sont créées, en prolongement de la ligne Paris-Washington. En 1992, Air France et Aeromexico, première compagnie sur le Mexique, signent un accord de partenariat exclusif dont la pérennité est exemplaire : une liaison quotidienne est assurée entre la France et le Mexique, avec quatre vols directs sur Mexico par semaine et trois vols via Cancun. L’accord permet à Air France de développer ses dessertes au-delà de Mexico et, inversement, Aeromexico peut faire de même sur l’Europe. En outre, il prévoit dès 1993 des horaires coordonnés, des services exclusifs pour les passagers des deux compagnies et des actions commerciales communes. A partir de 1999, Air France et Aeromexico assurent quatorze liaisons hebdomadaires entre leurs deux pays et cette coopération entre Aeromexico et Air France a pris une nouvelle dimension avec la création le 22 juin 2000 de l’alliance globale SkyTeam regroupant six compagnies aériennes. • Culture Le Musée Amparo de Puebla référence non seulement au niveau national mais aussi dans toute l’Amérique latine. Il rassemble l’une des plus importantes collections d’art mexicain préhispanique, colonial et contemporain. Les bâtiments, construits au milieu du XVIe siècle, ont abrité le premier hôpital de Puebla, appelé San Juan de Letrán. Au XVIIe siècle, sous l’impulsion de l’évêque Vicente Espinosa Bandini, l’édifice a servi à une institution éducative avant qu’il ne devienne une maison particulière. Grâce à la Fondation Amparo, l’édifice a été restauré et adapté par l’architecte Pedro Ramirez Vázquez permettant l’inauguration du musée en 1991. La conjonction d’une architecture de grande valeur et d’une muséographie innovante rend ce lieu incontournable. Les salles d’expositions, tout en respectant l’esprit colonial, sont modernes et de grandes vitrines mettent en valeur la richesse des collections. De plus, le musée Amparo a été l’un des pionniers au niveau mondial, dans l’utilisation des nouvelles technologies : un système didactique multimédia offre aux visiteurs une information complète et variée sur les collections. Le musée est divisé en deux sections avec des pièces datant de l’époque pré-classique (2500 av. JC – 300 ap. JC) jusqu’à l’époque post-classique (900 – 1521 ap. JC). La plus importante, avec huit salles, propose un parcours à travers les cultures méso-américaines (olmèques, zapotèques, totonaques, maya…) avec plus de deux milles pièces On découvre d’abord une série de statues de dieux, d’hommes et d’animaux, puis des stèles, des masques, des ustensiles domestiques regroupant ainsi des matériaux, des techniques et des styles très divers. Dans un second temps, c’est le contexte spatio-temporel qui a été privilégié pour terminer sur les pièces les plus précieuses de la collection. La deuxième section présente une sélection d’œuvres d’art latino-américain : peintures, sculptures, céramiques, orfèvrerie, tapisseries et meubles de l’époque coloniale. Les différentes œuvres d’art d’inspiration religieuse ou laïque reflètent la complexité symbolique et esthétique de cette période qui a donné lieu à la 11 culture Le Musée Amparo est devenu une rencontre entre le monde européen et le monde américain. Enfin, un large espace est réservé aux expositions temporaires pour montrer des œuvres d’art contemporain ou des expositions thématiques. Par ailleurs, le musée fonctionne comme un centre culturel grâce à son auditorium, sa bibliothèque et un large programme d’activités en direction du public classique comme des spécialistes. Des ateliers, des cours, des conférences et des concerts favorisent aussi bien l’aspect éducatif, la recherche que la créativité artistique. • Site Internet : www.museoamparo.com Photos : Rafael Doniz Entretien avec Guillermo Sheridan Directeur de la Maison du Mexique à la Cité Universitaire de Paris depuis un an, Guillermo Sheridan est écrivain et spécialiste de poésie mexicaine des années 20-30 ; il est également professeur à l’Université de Mexico depuis 25 ans et chercheur à l’Institut de recherches philologiques. culture 12 Ce n’est pas votre premier séjour en France, à quelle occasion êtes-vous venu en France la première fois ? Je crois que la première fois j’avais environ 25 ans et j’étais venu en vacances ; puis, je suis venu pour des raisons professionnelles, pour participer à des colloques, à des rencontres universitaires. Il m’est arrivé de séjourner en France pour des raisons familiales, mais c’est la première fois que je reste aussi longtemps. Quels sont les liens entre votre travail et la littérature française ? J’ai commencé à m’intéresser à la poésie très jeune. J’étudie et je réfléchis sur l’histoire de la poésie mexicaine moderne, sur la relation entre la pensée poétique et les autres domaines comme la politique, l’histoire des idées, l’histoire de l’identité, l’histoire de la perception du monde au Mexique. Comme latino-américain et comme mexicain naturellement, je ressens une proximité, un attachement à la littérature française. En tant que spécialiste de poésie mexicaine, le point de vue français est une référence continue dans mes travaux. Cependant, la poésie mexicaine a ses spécificités, elle témoigne du savoirfaire créatif du Mexique. C’est la zone la plus libre de la création de l’esprit mexicain et une partie de la poésie mexicaine moderne et contemporaine peut être mise en parallèle avec la création poétique française. C’est pourquoi lorsque je pense aux auteurs classiques du XIXe siècle au Mexique comme Manuel Jose Othón, Salvador Díaz Mirón, je pense naturellement à Baudelaire ou à Verlaine, c’est la même chose. Penser à Xavier Villaurrutia c’est penser à Jean Cocteau ou à Supervielle. Heureusement dans la poésie il n’y a pas de nationalité ! Quelles sont vos impressions de la vie parisienne ? En fait, je connais très bien Paris, ce n’est pas une expérience nouvelle. Je ne vois pas de différence entre vivre ici ou à Mexico. Ce n’est ni mieux ni moins bien, c’est différent. Je sens, par exemple, que la violence à Paris est différente de celle de Mexico. En fait, il ne me manque rien. Je communique avec mes amis par Internet. J’ai à ma disposition ici une bibliothèque splendide. Et puis, je vis à la Maison du Mexique entouré de Mexicains. De toute façon, je suis très pris par mon travail et je n’accorde pas beaucoup d’importance au lieu où je vis, cela m’est égal. Mon pays, c’est ma famille, ma langue, mes amis et surtout le travail ; je suis en train de terminer un livre auquel je consacre tout mon temps libre. Cependant, j’écris des articles et des chroniques pour des revues mexicaines et espagnoles : on me demande souvent de décrire mes impressions sur ce que je vis en France. J’aime montrer la force de la vie quotidienne, parler par exemple de l’expérience d’un trajet en métro. Quelles sont les activités de la Maison du Mexique et vos projets ? Ma grande préoccupation c’est la bibliothèque Benito Juárez de la Maison du Mexique. Elle est magnifique et c’est l’une des plus grandes bibliothèques de la Cité Universitaire. Des écrivains et des spécialistes français de renom sont venus consulter des livres et se former ici et je souhaite que cela perdure. La bibliothèque doit se moderniser, être actualisée : la base de données sera bientôt disponible sur internet. Nous avons aussi une politique d’acquisition qui a été acceptée par le Conseil d’administration récemment. Nous avons signé des accords avec des maisons d’édition mexicaines. Le patrimoine va être considérablement enrichi : nous attendons l’arrivée de plus de trois mille titres dans les prochains mois. L’objectif est d’apporter un service adéquat à tous les lecteurs de France mais aussi d’Europe car c’est la seule bibliothèque mexicaine d’Europe. Ceci fait partie de mes intérêts aussi bien professionnels que personnels. Evidemment je m’occupe aussi des résidents, des relations avec les universités parisiennes, avec la ville de Paris, ainsi qu’avec l’Ambassade et le Centre Culturel du Mexique bien sûr. Nous organisons des expositions, nous recevons des universitaires, des écrivains qui nous font l’honneur de donner des conférences. J’apprécie que les gens commencent à considérer que la Maison du Mexique est un passage obligé à Paris, pour venir parler, échanger, lire… C‘est très agréable. Nous organisons également des activités avec d’autres Maisons mais surtout avec la Cité Universitaire ellemême : nous participons par exemple aux Journées du Patrimoine, au Printemps des poètes, à Lire en Fête… A votre avis quelle est l’image du Mexique en France ? Je regrette que ce soit encore une image « du pays tropical et du bon sauvage », que ce soit la mentalité indigène et la question du Chiapas qui soit mises en avant. J’ai le sentiment qu’une espèce de colonialisme spirituel persiste. Le regard commun de la France envers le Mexique est encore une image stéréotypée et sentimentale. C’est justement le rôle de la Maison du Mexique, de l’Ambassade et du Centre Culturel que d’offrir une autre vision plus contemporaine. • Site internet : www.maisondumexique.org Information consulaire Le gouvernement mexicain invite la communauté des résidants mexicains en France à se faire recenser auprès de la Section Consulaire de l’Ambassade du Mexique. L’intérêt de cette démarche est multiple: Z Pour les ressortissants mexicains, l’enregistrement administratif permet à l’Ambassade du Mexique en France de répondre de manière plus rapide et efficace en cas d’urgence (situation personnelle ou familiale grave), aussi bien au Mexique qu’en France. Z Pour la représentation diplomatique, les renseignements fournis permettent de mieux Culture La bande dessinée s’expose BDMEX, BD d’auteur mexicaine est l’exposition proposée par le Centre Culturel du Mexique à Paris durant l’été. Pour Erik Samson, commissaire de l’exposition, une réalité culturelle et artistique ainsi que tout un univers de création graphique et narrative se cachent derrière ce titre. La bande dessinée au Mexique est un terrain de combat culturel où s’affrontent les réponses créatives des jeunes auteurs de BD et les productions grand public, dérivées d’une industrie qui est par définition peu à même de délivrer un message artistique cohérent. Le propos de l’exposition est de faire découvrir la bande dessinée d’auteur mexicaine au public français grâce à un parcours éclectique autour des travaux de des treize artistes mexicains et trois artistes cubains : espaces de lecture, projection de diapositives et d’un dessin animé, installations, planches originales et photographies. L’exposition s’inscrit également dans un projet plus large : l’ambition est d’établir des passerelles entre les cultures et d’entamer un dialogue connaître la communauté de son territoire et d’être en mesure de diffuser les informations culturelles ou les activités diverses susceptibles d’intéresser les Mexicains de France. Nous vous invitons donc à diffuser cette information autour de vous et à prendre contact avec la Section Consulaire de l’Ambassade qui vous remettra le formulaire d’inscription à renvoyer avec une copie du passeport à l’adresse suivante : Ambassade du Mexique – Section Consulaire 4, rue Notre-Dame des Victoires – 75002 Paris avec les scénaristes, les dessinateurs, les critiques, les éditeurs et les institutions d’enseignement et de formation en France et en Europe. Ainsi, la bande dessinée indépendante française est présente dans l’exposition avec la maison d’édition l’Association. Exposition ouverte jusqu’au 15 août 2002. 13 culture Enfin, la Maison du Mexique va fêter son cinquantenaire l’année prochaine. Un livre retraçant son histoire va être édité, différentes manifestations seront programmées et nous restaurons le bâtiment, modernisons les services. La magie de Cuetzalan service commercial Bancomext 4 rue Notre-Damedes Victoires, 75002 Paris ; tél. : 01 42 86 60 00. section consulaire même adresse ; tél. : 01 42 86 56 35 ; conseil de promotion touristique même adresse ; tél. : 01 42 86 96 13 ; e-mail : [email protected] maison du Mexique Cité universitaire, 9 boulevard Jourdan, 75690 Paris cedex 14 ; tél. : 01 44 16 18 00. www.casademexico.org //www.sre.gob. mx/francia/ Photo : Rafael Doniz adresses en France Carnet de route centre culturel 119 rue Vieille-duTemple, 75003 Paris ; tél. : 01 44 61 84 44 ; www.mexiqueculture.org consulats honoraires Barcelonnette, tél. : 04 92 81 00 27. Bordeaux, tél. : 05 56 76 76 55. Fort-de-France, tél. : 05 96 72 58 12. Le Havre, tél. : 02 35 26 41 61. Lyon, tél. : 04 72 38 32 22. Monaco, tél. : 00 377 93 25 08 48. Strasbourg, tél. : 03 88 45 77 11. Toulouse , tél. : 05 61 25 45 17. internet carnet de route 14 ambassade 9 rue de Longchamp, 75116 Paris ; tél. : 01 53 70 27 70 ; fax : 01 47 55 65 29. Situé à 180 kilomètres de Puebla, aux confins de la Sierra Norte et à la frontière de l’Etat de Veracruz, la ville pittoresque de Cuetzalan (qui signifie le lieu des Quetzales) se caractérise par des rues pavées tortueuses bordées de maisons aux toits rouges. Le Palais Municipal et les nombreuses églises reflètent la richesse de l’architecture de cette localité. L’atmosphère particulière qui se dégage au hasard de ce dédale de rues est sans doute accentuée par la présence de la brume qui s’intensifie en altitude : cette lumière fait partie de la magie de Cuetzalan. Son charme tient également au fait que ses habitants perpétuent leurs traditions ancestrales. A l’occasion du marché du dimanche, les Indiens des environs viennent vendre des produits aussi divers que du café, des céréales, du piment ou des broderies et des toiles tissées. Deux fois par an, la ville est en fête. En juillet, c’est la Foire du Café qui, depuis 1949, célèbre le grain d’excellente qualité qui a fait la réputation de la région. Cependant la fête principale se tient au début du mois d’octobre lorsque la population rend hommage à son saint patron Saint-François d’Assise. A cet acte religieux est associée, depuis 1963, la Foire du Huipil. Dans une ambiance extraordinaire Cuetzalan devient un gala de couleurs et de musiques : les visiteurs peuvent admirer aussi bien la variété et la qualité de l’artisanat local que les spectacles inspirés de la culture préhispanique. • (politique internationale); responsable de la publication : (éducation) ; Ambassadeur Claude Heller ; Alejandra García Williams Jorge Volpi (culture) ; rédacteur en chef : (juridique) ; Christine Terrisse Juan González Mijares Mario López Roldán (rédactrice) ; (presse et communication) ; (économie) ; Dina Carvalho, Julien Frey Héctor Valezzi Rosa Peña Perez Rea (traductions) (politique) ; (tourisme) ; e-mail : Carolina Becerril Mauricio Torres Córdova [email protected] Les textes de cette publication n’engagent pas la responsabilité du ministère mexicain des Relations extérieures.