LE MEXIQUE

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LE MEXIQUE
aujourd’hui
bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 24, juin 2002
Temple de Santo Domingo, Puebla,
détail. Photo : Marco Antonio Pacheco
sommaire
LE MEXIQUE
Deux événements de grande importance pour l’avan-
politique intérieure
cée démocratique du pays ont eu lieu au mois de juin :
l’approbation de la Loi fédérale de transparence et d’accès à l’information publique et l’ouverture des archives
du Ministère de l’Intérieur. Le premier établit pour la
première fois les conditions d’accès à l’information publique
avec une réserve de douze ans. Le second ouvre à la consultation publique les archives contenant l’information déclassifiée des directions fédérales de sécurité sur des événements sensibles des années 60 et 70. Ceci complète la
désignation d’un procureur qui enquête sur la disparition de militants durant cette période.
Approbation de la Loi fédérale
de transparence et d’accès
à l’information publique
En matière économique, la présentation du Programme
National de Financement au Développement 2002-2006
expose les stratégies du gouvernement mexicain dans le
domaine de la politique financière pour réaliser les objectifs du développement national. Dans cette présentation
différents scénarios sont évoqués sur le possible développement du pays en fonction de l’approbation des
réformes structurelles proposées par le pouvoir exécutif.
En outre, ce numéro propose de mettre l’accent sur
l’Etat de Puebla, à travers son profil économique et quelquesunes de ses richesses culturelles comme le Musée Amparo et la localité de Cuetzalan, superbe village de la Sierra
Norte et site ancestral de la culture totonaque.
Enfin, l’écrivain Guillermo Sheridan, actuellement directeur de la Maison du Mexique de la Cité Universitaire, nous
parle de son expérience de la vie à Paris, de ses liens avec
la culture française ainsi que de l’un de ses projets les plus
chers : enrichir le patrimoine de la bibliothèque Benito Juárez, la bibliothèque mexicaine de référence en Europe.
p. 2
politique étrangère
Le Mexique à la XXXIIe Assemblée
générale de l’OEA
Visite au Japon
de Jorge G. Castañeda
Candidature du Mexique
à l’Exposition Universelle de 2010
Le Mexique membre permanent
de l’OIM
Inauguration de la Délégation
Régionale du CICR à Mexico
p. 3
p. 4
p. 4
p. 5
p. 5
économie
Programme national de financement
pour le développement
p. 6
Lancement de Satmex 6
p. 7
Zoom sur… l’Etat de Puebla p.p. 8-9
coopération bilatérale
Visite en France d’une délégation
de l’Etat d’Aguascalientes
p. 10
Cinquantenaire de la liaison
aérienne Paris-Mexico
p. 10
culture
Le musée Amparo de Puebla
Entretien avec
Guillermo Sheridan
Information consulaire
La bande dessinée s’expose
p. 11
p. 12
p. 13
p. 13
carnet de route
La magie de Cuetzalan
Ange de Puebla.
Photo :
Alejandra
Figueroa
p. 14
Politique intérieure
Approbation de la Loi fédérale
de transparence et d’accès
à l’information publique
Le 10 juin 2002, la première ini-
politique intérieure
2
tiative législative concernant l’accès à l’information de toute l’histoire du Mexique
s’est transformée en loi, après avoir été
signée par le président Vicente Fox.
Cette signature intervient après l’approbation unanime de la Loi fédérale de
transparence et d’accès à l’information
publique gouvernementale par les deux
chambres du Congrès mexicain au
cours de la dernière semaine du mois
d’avril. Elle marque ainsi le début de cette législation historique, dont le but est
de garantir le droit du public à solliciter
et à recevoir des informations du gouvernement mexicain.
Cette loi s’inscrit dans le processus de démocratisation que connaît
le Mexique : bien conçue, bien articulée et authentique dans ses efforts pour
garantir le droit des citoyens à obtenir
des informations sur les pouvoirs
publics, et plus particulièrement sur le
Pouvoir exécutif. Celle-ci suppose le
principe de la publicité, qui définit comme publiques toutes les informations du
gouvernement (article 2), et qui instruit
toutes les entités du gouvernement à
favoriser le « principe de la publicité de
l’information » (article 6) au-delà de la
réserve. Elle oblige les entités à publier
quotidiennement et de façon accessible
toute information se rapportant à ses
fonctions journalières, à ses devis, à ses
opérations, à son personnel, à ses salaires,
à ses rapports internes et à la signature
de contrats et de concessions (article 7).
Elle octroie aux particuliers le droit de
demander des informations qui ne sont
pas encore rendues publiques, et ceci
par un procédé très simple (article 40).
Elle leur donne également le droit de
faire appel contre la décision d’une entité qui rejette l’information (article 49),
et le droit de traîner cette entité devant
les tribunaux si l’appel est rejeté.
La Loi établit la création d’organes gouvernementaux pour mettre
en application les nouveaux règlements
de transparence. Chaque entité de l’administration publique fédérale créera
un « Comité d’information », qui servira de bureau administratif chargé de
publier l’information ouverte, en plus
de répondre aux demandes des particuliers. Ce Comité devra en outre
superviser les procédés de divulgation
de l’entité, contrôler les critères de
réserve de l’information et des décisions de divulguer ou de rejeter l’information au sein de l’entité. Il aura
par ailleurs pour mission d’organiser et
d’archiver les documents se trouvant
sous la responsabilité de l’entité. Selon
l’article 17, les entités sont obligées
d’élaborer une liste de leurs archives
réservées, organisée par thèmes, et de
la publier chaque année.
Pour que la loi soit appliquée,
le gouvernement devra créer un nouvel Institut fédéral d’accès à l’information publique. Cet institut jouera un
rôle critique dans ce procédé car il surveillera le processus d’accès à l’information, dans tous ses aspects. Dans les
entités, l’Institut aidera à établir des
critères de réserve, permettra la formation et l’appui technique sur la façon
de publier l’information ouverte et
répondra aux demandes. Il créera des
postes pour la gestion de données personnelles, informera les inspections
internes des Finances en cas d’éventuelle infraction à la Loi et recevra des
rapports de celles-ci. Quant aux requérants, l’Institut orientera les particuliers sur la façon de chercher les informations et de faire des demandes. En
somme, l’Institut sera chargé d’éduquer
aussi bien les particuliers que les serviteurs publics sur la nouvelle garantie,
de préparer un guide d’accès à l’infor-
mation fédérale et de présenter un rapport annuel au Congrès sur la capacité de réponse du gouvernement.
Parmi les autres aspects de la
nouvelle Loi d’accès à l’information
figurent :
Z Article 15 : l’information
classée « réservée » pourra le rester pendant une période de douze années. Les
archives pourront être rendues
publiques lorsque les causes de la réserve seront caduques ou à la fin de la
période de réserve.
Z Date limite : les entités
sont obligées de répondre à toute
demande dans les vingt jours ouvrables
qui suivent, et de remettre les documents pertinents au cours des dix jours
ouvrables suivants ;
Z Documents : tant les
demandes des particuliers que les
réponses du gouvernement seront rendues publiques. Les entités devront
mettre les documents fournis à la disposition de tous et sous une forme
accessible.
Le gouvernement mexicain
dispose d’un an exactement, à compter
de la signature de la Loi, pour apporter
les changements institutionnels prévus
et pour préparer ses serviteurs publics
avant que la Loi ne prenne effet.
La Loi fédérale de transparence et d’accès à l’information
publique gouvernementale a été
accueillie par les différents partis politiques, par les représentants de la société civile ainsi que par l’opinion
publique nationale et internationale,
comme l’un des progrès les plus significatifs de l’actuel gouvernement en
matière politique et du respect des
droits de l’homme. •
Politique étrangère
Le Mexique à la XXXIIème
Assemblée générale de l’OEA
la XXXIIème période ordinaire de sessions
de l’Assemblée générale de
l’Organisation des Etats américains
(OEA) qui s’est tenue à Bridgetown, la
Barbade, du 2 au 4 juin 2002, Jorge
Castañeda, ministre des Relations extérieures du Mexique, a affirmé qu’il est
fondamental d’élargir les conceptions
traditionnelles sur la sécurité, limitées à
ce jour principalement aux conflits entre
Etats et aux aspects militaires. Il a par
ailleurs insisté sur le fait qu’il est essentiel de prendre en considération d’autres
facteurs clés tels que le trafic de drogue,
le SIDA, la pauvreté et l’exclusion sociale, la délinquance transnationale organisée, le trafic d’armes, la détérioration
de l’environnement, les désastres naturels et le terrorisme, comme quelquesunes des principales menaces actuelles
à la sécurité dans la région.
Il a en outre ajouté que ces
thèmes devront figurer à l’ordre du jour
de la Conférence spéciale sur la Sécurité convoquée par le Troisième Sommet
des Amériques et qui, sur initiative du
président Vicente Fox, aura lieu au
Mexique en mai 2003.
Durant cette
participation, le chef de
la diplomatie mexicaine
a signé, au nom du
Mexique, la Convention
interaméricaine contre le
terrorisme, laquelle a été
approuvée par l’Assemblée générale au cours de
cette réunion. Cet instrument de coopération
interaméricaine, qui été
élaboré sur proposition
du Mexique après les
événements du 11 septembre, prévoit, entre
autres, une assistance
judiciaire mutuelle, la formation,
l’échange d’informations, la coopération pour prévenir le blanchiment d’argent et davantage de contrôles frontaliers pour mieux combattre le terrorisme. Cette convention reflète ainsi l’existence d’une coopération régionale dans
la lutte contre le terrorisme et s’appliquera dans le plein respect des droits de
l’homme, des libertés fondamentales et
de l’état de droit.
Parallèlement, et sur initiative de la délégation mexicaine, l’Assemblée générale de l’OEA a approuvé une résolution sur les droits de
l’homme et le terrorisme, dans laquelle les Etats réaffirment le caractère
inabrogeable des droits de l’homme et
des libertés fondamentales, tout comme leur devoir de les respecter et de les
garantir sous toute circonstance. Cette résolution sollicite également à la
Commission interaméricaine des droits
de l’homme la présentation d’un Rapport sur ce thème, qui servira aux Etats
membres de l’OEA pour l’adoption de
lois, de règlements et d’autres mesures
visant à lutter contre le terrorisme,
conformément aux engagements internationaux en matière de droits de
l’homme.
De la même manière, le
Mexique a encouragé, au cours de cette Assemblée générale, l’adoption de
résolutions relatives au droit international humanitaire, à la Cour pénale
internationale, à la délimitation maritime dans la mer des Caraïbes, à la
liberté de commerce et d’investissement
dans l’hémisphère et aux droits de la
personne des travailleurs migrants et
de leurs familles. Il a également appuyé
deux autres résolutions sur le désarmement nucléaire : l’une d’entre elles
se rapportant au renforcement de l’Organisme pour la proscription des armes
nucléaires en Amérique latine et dans
les Caraïbes et l’autre au soutien du
Traité pour l’interdiction complète des
essais nucléaires.
Le ministre Castañeda a profité de sa visite à Bridgetown pour rencontrer ses homologues du Canada, du
Chili, des Etats-Unis, du Pérou et du
Venezuela. •
3
politique étrangère
Au cours de sa participation à
Politique étrangère
Visite au Japon du Ministre
des Relations extérieures
Les deux ministres ont également abordé des thèmes tels que la réforCastañeda, ministre des Relations exté- me du Conseil de sécurité des Nations
rieures, a fait part de la signature éven- unies, les efforts internationaux dans la
tuelle d’un accord de libre-échange entre lutte contre le terrorisme, les résultats du
le Mexique et le Japon. Il a également sou- Sommet du G 8 qui s’est déroulé au
ligné l’importance que le Mexique accor- Canada, et qui a traité plusieurs thèmes
de tant au dialogue politique avec cette régionaux parmi lesquels l’Argentine et
nation qu’à l’approfondissement des la situation des économies latino-américonvergences de positions entre les deux caines, ainsi que la situation qui prévaut
pays, en ce qui concerne notamment les actuellement entre l’Inde et le Pakistan.
thèmes propres à l’agenda mondial et au Le ministre Jorge Castañeda a mis en
avant l’importance que le Mexique concèsein des organisations internationales.
Durant cette visite, le chef de la de aux travaux du Groupe d’Etude
diplomatie mexicaine s’est entretenu avec Mexique-Japon, lequel examine des formules en vue de renforcer les
son homologue japonaise,
relations économiques bilaYoriko Kawaguchi, avec qui
térales, y compris l’éventuail s’est entendu sur l’imporlité de la signature d’un Traitance de la réussite du proté de libre-échange entre les
chain Sommet sur le Dévedeux pays.
loppement durable, qui se Jorge G. Castañeda
Quant à la ministre
tiendra à Johannesburg du 26 et son homologue
japonaiseYoriko
Kawaguchi.
Kawaguchi, celle-ci a confiraoût au 4 septembre 2002.
Au cours d’une visite de travail
au Japon le 17 juin dernier, Jorge G.
politique étrangère
4
mé l’intention du premier ministre du
Japon, Junichiro Koizumi, de participer
au prochain Sommet de l’APEC (mécanisme Asie-Pacifique qui regroupe les pays
qui font partie de ce contexte géographique), qui aura lieu à Los Cabos,
Mexique, en octobre 2002. Par ailleurs,
elle a félicité le gouvernement mexicain
pour le succès remporté par la Conférence de Monterrey sur le financement
du développement.
En outre, le ministre des Relations extérieures a rencontré Takeo Hiranuma, ministre japonais de l’Economie,
du Commerce et de l’Industrie; Kyosuke Shinozawa, président de la Banque du
Japon pour la Coopération internationale ; Takeo Hawakami, président de
l’Agence du Japon pour la Coopération
internationale ; Carlos Ghosn, de Nissan
Motors et Akio Hosono, économiste de
l’Université de Kobe et membre académique du Groupe d’Etude MexiqueJapon. Ils ont échangé ensemble des
points de vue sur la situation politique
et économique dans les deux pays ainsi
que sur quelques-unes des tendances de
l’économie internationale. •
Candidature du Mexique
à l’Exposition Universelle 2010
Le 2 juillet prochain, le projet
mexicain pour l’organisation de
l’Exposition Universelle 2010 sera présenté par Monsieur Isaac Chertorivski,
Président Directeur Général de l’entreprise « Exposition Universelle du
Mexique S.A. », par Monsieur Ignacio
Loyola Vera Gouverneur de l’Etat de
Querétaro et par Monsieur Rolando
Ortiz, Maire de Querétaro, dans le cadre
de la 131e Assemblée générale
du
Bureau
International
des
Expositions (BIE). Il s’agit
de la quatrième étape de
la candidature mexicaine
pour Expo Querétaro
2010 qui permettra à la
délégation mexicaine de mettre l’accent
sur les qualités de cette candidature. En
effet, après la présentation de la candi-
dature mexicaine en novembre 2001 et la
remise officielle du projet en février 2002,
une mission d’enquête du BIE s’est
déplacée au Mexique en avril dernier.
En organisant l’Exposition Universelle à Querétaro en 2010, le Mexique
deviendrait le lieu de rencontre de nombreuses nations ; cet aspect prend tout son
sens dans la mesure où le Mexique, tout
en gardant son identité propre, est situé
à la frontière entre les EtatsUnis et l’Amérique latine, et qu’il représente un
carrefour où se croisent
différentes cultures.
Le projet de l’Expo
Querétaro 2010 démontre
que cette grande manifestation offrira non seulement des activités culturelles et de loisir mais surtout
un espace important de discussions et
de réflexion. Ainsi, le thème proposé « Les
hommes d’abord » sera l’occasion de
défendre un humanisme tenant compte
des nouveaux défis auxquels le monde
est confronté en s’attachant à l’attention
portée aux hommes, à leurs besoins, leurs
préoccupations et leurs rêves. Ces thèmes
seront développés grâce à trois pavillons
distincts intitulés : Le progrès et ses défis,
Art et communication, Jeunesse et utopie.
Enfin, les suites de l’Expo n’ont
pas été négligées : outre le développement du réseau de communication, l’infrastructure mise en place à cette occasion sera utilisée pour devenir un important complexe appelé la Technopole
Querétaro. Celui-ci comprendra un
centre de production pour le cinéma,
la radio et la télévision, un parc de loisirs et un Centre de conventions et d’expositions. •
Politique étrangère
Le Mexique membre permanent de l’OIM
désormais le Mexique parmi ses
membres, lequel a été élu à l’unanimité
par ses 93 Etats membres. L’OIM représente un important forum pour le
débat et l’échange d’expériences entre les
gouvernements et les organisations en
matière de recherche de réponses aux
défis posés par la migration.
Le mandat de l’OIM comprend
la promotion de services de migration
similaires pour les mouvements migratoires
à travers les frontières, y compris les cas
de réfugiés, de personnes déplacées et
obligées d’abandonner leur pays. L’OIM
prend également en compte la nécessité
de garantir le respect des droits de l’homme dans les flux migratoires ainsi que
des conditions économiques, sociales et
culturelles dignes. Elle forme les fonctionnaires de chaque Etat membre à la mise
en marche des mécanismes de contrôle
qui prennent en considération les besoins
des pays et les conditions des migrants.
Elle établit les règles pour les politiques
et les programmes migratoires nationaux
et pour l’obtention de ressources.
Parmi les autres missions de
l’OIM figurent le déplacement organisé
de migrants, de réfugiés et de personnes
déplacées ; des services de conseil technique pour des questions précises sur la
migration ainsi que l’élaboration de pro-
jets de recherche pour développer des
mesures et des solutions pratiques en la
matière.
En adhérant à l’OIM, le gouvernement du Mexique démontre le
caractère prioritaire de son engagement
quant à la promotion et à la protection
des droits des migrants. En effet, pour le
président Vicente Fox, les problèmes
migratoires actuels nécessitent des solutions multilatérales, avec des règles stipulées
et acceptées par tous, et respectueuses
des droits de l’homme. Le gouvernement
tient ainsi à négocier des rapatriements
sûrs et ordonnés de migrants et à coordonner la lutte contre le trafic illégal de
personnes. •
Inauguration de la Délégation régionale
du CICR à Mexico
Au mois de juin 2002, le siège autres pays (le Costa Rica, le Salvador,
de la Délégation régionale du CICR a le Guatemala, Haïti, le Honduras, le
été inauguré officiellement suite à un Nicaragua, le Panama et la République
accord signé en juillet 2001 avec le gou- Dominicaine).
Le CICR, organisme intervernement mexicain, ratifié par le Sénat
en avril dernier. La cérémonie était pré- national neutre et indépendant, a pour
sidée par le président du CICR, Mon- mission principale la diffusion et le
sieur Jacob Kellenberger qui
s’est par ailleurs entretenu
avec le Président Vicente
Fox, le Ministre des Relations extérieures Jorge G.
Castañeda et le Ministre de
la Défense nationale Gerardo Clemente Vega García.
Le Comité International de la Croix-Rouge
(CICR) est présent en AméLe Président Vicente Fox et Monsieur Jacob
rique centrale depuis 1979 et Kellenberger
la première délégation opérationnelle a été ouverte au Mexique maintien des principes fondamentaux
en 1994. A cette époque la Délégation du droit humanitaire international étarégionale de l’Amérique latine était blis dans les statuts du Mouvement
située au Guatemala. Ainsi, à partir de International de la Croix-Rouge et du
juin 2002, la nouvelle Délégation régio- Croissant Rouge. Dans le cadre des
nale pour la région Caraïbe se trouve à conventions de Genève de 1949, dont
Mexico et couvre avec le Mexique, neuf le Mexique est signataire, le CICR prê-
te une assistance humanitaire à la population civile, en particulier en cas de
conflit armé, et veille à l’application et
à la diffusion du droit international
humanitaire.
Depuis 1994, le Comité
International de la Croix-Rouge
apporte une assistance humanitaire
à la population civile touchée par les
événements du Chiapas et, lorsque
les différentes parties l’ont demandé,
le CICR, en sa qualité d’intermediaire neutre, a œuvré en faveur du
dialogue entre le Gouvernement
Fédéral et l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN). La visite
de Monsieur Kellenberger, pour
l’inauguration de la Délégation régionale du CICR, a aussi permis d’évaluer avec les autorités mexicaines les
programmes d’assistance humanitaire qui sont actuellement en cours au
Chiapas.
La présence à Mexico de cette Délégation est donc le reflet d’une
coopération plus étroite établie entre
cette institution et le Mexique. •
5
politique étrangère
L’Organisation internationale
des migrations (OIM) compte
Economie
Programme National de Financement
au Développement 2002-2006
Le 11 juin dernier, le Président
économie
6
Vincente Fox a effectué la présentation
du Programme National de
Financement du Développement 20022006 (PRONAFIDE), depuis le salon
Adolfo López Mateos de la Résidence
Officielle de Los Pinos. Le PRONAFIDE représente la stratégie en matière de politique fiscale et financière
requise pour accroître la capacité de
croissance, financer le processus de
développement national et, de cette
façon, faire entrer le Mexique dans un
cercle vertueux qui permette une augmentation du niveau de vie de la population à moyen terme. Les grands axes
de ce programme sont les suivants :
Z Objectifs généraux.
Le PRONAFIDE a plusieurs
objectifs généraux : créer suffisamment
de ressources pour financer un développement économique et social
durable ; augmenter de façon permanente le potentiel de croissance de l'économie ; créer les emplois que la société
réclame ; améliorer la qualité de vie des
familles mexicaines. Les stratégies
incluses dans le PRONAFIDE sont
ciblées autour de la promotion de
l'épargne intérieure, tant privée que
publique, et du lancement des réformes
structurelles que requiert le pays.
la croissance et le
développement du
Mexique.
structurelles permettra d'atteindre des
taux de croissance durablement élevés
et renforcera la capacité de l'Etat à
répondre aux besoins des populations
les plus vulnérables. L'élément essentiel
de la stratégie envisagée dans ce programme est constitué par l'utilisation
des réformes structurelles contenues dans
le Plan National de Développement (*).
Z Deux scénarios.
Le PRONAFIDE définit deux
scénarios alternatifs, l’un dans lequel la
totalité des réformes structurelles ont
Z Réformes
structurelles.
Le PRONAFIDE cautionne
l'engagement de l'actuelle administration à maintenir une stricte discipline
dans la conduite de la politique économique. La mise en œuvre des réformes
été menées à bien, et l’autre, inertiel,
dans lequel les réformes n'ont pas pu
être réalisées dans leur intégralité. Tout
au long du PRONAFIDE est rappelé
qu'en l'absence de
réformes structurelles le
redressement économique du pays sera nettement inférieur. En ce
sens, le programme souligne l'importance des
réformes structurelles sur
Z Croissance.
En terme de croissance, le PRONAFIDE cherche à passer
d'un taux de croissance moyen de 4,5%
sur la période 19962001 à un taux de croissance de 7% en
2006, en se basant sur l'hypothèse que
l'économie des Etats-Unis croîtra à un
rythme de 3,5% avec un taux d'inflation
de 2,5%. Dans le scénario inertiel, sans
réforme, la croissance de PIB en 2007
serait de 4%.
Z Investissement.
On estime que l’investissement
financé par le secteur public durant la
période 2003-2006 représentera en
moyenne 4,5% du PIB pour le scénario
structurel et 4% en pour l'inertiel : ces
niveaux sont supérieurs de 3,5% à la
moyenne enregistrée
par cet indicateur au
cours des six dernières
années. On estime
que l’investissement
total atteindra 25,6%
du PIB en 2006 si les
réformes structurelles
dont le pays a besoin
se concrétisent, chiffre
supérieur au 21,1% du PIB tel qu'estimé pour le scénario inertiel.
Z Emploi.
Si dans le scénario prévoyant
des réformes structurelles complètes on
estime qu’elle pourront générer, en
moyenne entre 2003 et 2006, plus d'un
million d’emplois par an, rien que dans
le secteur formel de l’économie, pour le
scénario inertiel, on estime à environ
650 mille le nombre d’emplois créés.
Photo : Michaël Calderwood
Z Recettes fiscales.
Dans le scénario avec réforme
structurelle on estime à 11% du PIB
l’augmentation des recettes fiscales non
pétrolières en 2002 et à 13,7% du PIB
en 2006, ceci découlant de l’homologation de la taxe de l’impôt sur la valeur
ajoutée, de l’augmentation induite de la
base fiscale et de la réduction de l'évasion fiscale.
Z Epargne publique
et privée.
Le PRONAFIDE propose
d'accroître l’épargne publique de façon
progressive, soutenue et permanente,
avec pour but d’augmenter la disponibilités des ressources pour le financement des projets productifs du secteur
privé jusqu’en 2006. De même, le PRONAFIDE maintient comme l’un de ses
axes fondamentaux l’incitation à
l’épargne interne privée, en particulier
l'épargne à long terme et l'épargne populaire, de manière à ce qu’elle soit le sou-
tien principal au financement des projets d’investissement.
Z Renforcement
du système financier.
Finalement, le PRONAFIDE
propose le renforcement du système
financier, pour canaliser de manière plus
efficace les ressources monétaires vers
des projets d’investissement qui soient
plus productifs.
En conclusion, le PRONAFIDE contient des stratégies en matière
de politique fiscale et financière qui
devront être des instruments pour
accroître la capacité de croissance et de
création de richesse du Mexique. Ainsi, le PRONAFIDE fournira les éléments nécessaires pour permettre à
l’économie mexicaine de s’insérer avec
succès dans le nouvel ordre mondial, à
travers une croissance solide et équitable. Celle-ci favorisera l’intégration
de tous les secteurs sociaux et toutes
les régions du pays dans le progrès économique, offrant de meilleures opportunités de développement social et
humain à tous les Mexicains.
Le texte complet du PRONAFIDE
est disponible sur le site
du ministère de l’Economie
et des finances :
www.shcp.gob.mx
*)- Réformes éducative, énergétique,
financière, fiscale, budgétaire, judiciaires
et dans le domaine du travail ainsi que
la réforme de l’organisation fédérale
Economie
Lancement du satellite mexicain
Au premier trimestre 2003,
Satmex 6, le premier satellite commercial mexicain disposant d'une couverture continentale sera
opérationnel. Avec un
budget de plus de 300
milliards de dollars, ce
projet, piloté par l’entreprise privée Satelites
Mexicanos (Satmex), permettra au
Mexique de disposer de l'un des satellites commerciaux les plus puissants du
monde. Son lancement et sa mise en
orbite seront effectués par la compagnie
française Arianespace, à partir de la
base de lancement de Kourou en
Guyane française.
A l'heure actuelle, le Mexique
dispose de deux satellites géostation-
naires : Solidaridad II et Satmex 5, premier satellite commercial mexicain qui
fournit une couverture à l'ensemble du
continent américain. Avec Satmex 6,
la zone de couverture s’étendra du
Canada jusqu'en Patagonie : son
potentiel sera de 50% supérieur à celui
du Satmex 5 et 300% supérieur aux
satellites Solidaridad. •
7
économie
Z Consommation.
Le rythme de croissance réelle
de la consommation privée durant la
période 2003-2006 atteindra en moyenne 5,3% dans le scénario prévoyant une
réforme structurelle complète. Dans le
scénario sans réforme, le rythme de
croissance annuelle serait de 3,8%
Zoom sur…
Activités
économiques
L’activité économique de l’Etat de
Puebla est principalement
basée sur l’industrie automobile et les pièces détachées (produits métalliques, machine, équipements), puis sur le textile et la confection, les aliments, les boissons et le
tabac, l’activité minière
et la chimie ainsi que sur
le mobilier et l’artisanat.
L’Etat de Puebla est divisé en sept
régions économiques.
L’agriculture et l’élevage sont présents dans la
majorité d’entre elles.
Dans la région de Valle
de Atlixco et Matamoros, le principal
produit agricole est la
canne à sucre. On
trouve aussi des cultures maraîchères, des
céréales, des fruits et ses fleurs. Les
régions de Sierra Nororiental et de Sierra Norte sont plus spécialisées dans la
production de café qui est cultivé dans
presque toute cette zone favorisant la
reforestation. A Tehuacán et dans la Sierra Negra, on trouve surtout de l’élevage de volailles et de porc. Les régions de
Ciudad Serdán et Mixteca sont, elles
aussi, agricoles, cette dernière ayant en
plus une activité minière à fort poten-
Photo : Michaël Calderwood
économie
8
Situé au centre-est du pays,
l’Etat de Puebla est limitrophe avec l’Etat
de Veracruz au nord et à l’est, avec Oaxaca au sud, ainsi qu’avec Guerrero, Hidalgo, Tlaxcala, Morelos et l’Etat de Mexico. Sa superficie est de 34 072 kilomètres
carrés et la population s’élève à 5 076
686 habitants, dont 68% en zone urbaine et 32% en zone rurale. Lieu de passage obligé entre la ville de Mexico (marché de 16 millions d’habitants) et le port
de Veracruz pour exporter ses produits, Puebla
dispose d’une infrastructure de communications
et de transports qui la
relie avec tout le pays et
qui lui a permis de se placer au rang de quatrième
économie du pays et au
sixième rang pour le PIB
national (3,4%), dont 25% pour l’industrie manufacturière, suivie du commerce, de la restauration et de l’hôtellerie (19%), des services aux personnes
(18%), des services financiers (16%) et
de la production agricole (7%).
Vue du Popocatépetl, champs de fleurs
Photo : Rafael Doniz
L’État de Puebla
tiel, en particulier avec le marbre.
Cependant, la région de la ville de Puebla est celle qui génère la plus
grande part du produit industriel de
l’Etat : les principales branches de l’industrie utilisant des technologies de
pointe y sont présentes. Ainsi, la structure industrielle de Puebla a beaucoup
évolué ces dernières années. Après avoir
été spécialisée dans la production de
biens de consommation non durables
(produits agricoles), l’entité est aujourd’hui tournée vers la production de
biens de consommation durables. Les
secteurs productifs les plus importants
sont l’automobile (82%) devant la
confection et les aliments transformés.
Concernant l’industrie automobile, Puebla doit son grand développement économique à l’usine Volkswagen installée
dans l’Etat depuis 1967. A l’heure actuelle, elle fonctionne en
continu avec plus de
1000 véhicules produits
par jour. La marque allemande est devenue le
premier exportateur de
véhicules du Mexique.
En outre l’usine est la
seule au monde qui
continue de produire
l’ancien modèle de la
Coccinelle pour le marché mexicain.
Quant à l’activité
minière, l’exploitation la
plus importante est celle
du marbre, de l’onyx et
des minerais non métalliques. Dans le même
temps, l’industrie chimique et la sidérurgie ont
été développées. Il faut
également signaler la pré-
Photo : Rafael Doniz
Investissements
Puebla est devenu l’un des
Etats du centre du pays qui a attiré le
plus d’investisseurs étrangers. De nouveaux centres de production ont été
développés grâce à un travail conjoint
entre les initiatives privées et les services
fédéraux. Il existe actuellement une
quinzaine de parcs industriels de premier plan incluant tous les services
nécessaires à l’installation d’usines.
En dehors de l’industrie automobile, les secteurs ayant un grand
potentiel pour le développement des
investissements sont l’agro-industrie,
l’industrie électronique et l’industrie
chimique. Dans le
même temps, le gouvernement s’attache à
consolider l’activité
minière (exploration,
extraction et commercialisation de
minerai non métallique).
Plusieurs
632 millions de dollars. Les résultats ont également été visibles à
travers la diminution du chômage avec
la création de 42 595 postes permanents
et de 36 000 emplois temporaires, soit
un chiffre supérieur à la moyenne
nationale.
En 1999, le montant des exportations a dépassé les 6 milliards de dollars : Puebla se place au cinquième rang
national dans ce
domaine, avec un solde favorable de la
balance commerciale
de plus de 3 milliards
de dollars. Les exportations en 2001 ont
représenté 3,4% des
exportations totales
du pays et 2,17% des importations. Les
produits exportés sont concentrés à 84%
dans le secteur de l’automobile et 6,3%
dans le secteur de la confection. Ils sont
destinés en priorité aux Etats-Unis et au
Canada (62,6%) et à l’Union européenne (35,8%).
Quant aux investissements
étrangers, il existe actuellement sur le
territoire de Puebla 180 entreprises bénéficiant de capitaux étrangers. On constate que le principal investisseur est l’Allemagne (48%), suivi des Etats-Unis
(13%) et de la Corée du Sud (9%) ; on
trouve ensuite différents pays d’Europe
et d’Asie. Ces dernières années l’IDE
(investissement direct étranger) n’a cessé d’augmenter pour atteindre 725 millions de dollars en 2001. •
Site Internet : www.puebla.gob.mx
9
économie
types
d’actions ont été
mis en place pour attirer de nouveaux
investisseurs. Un Catalogue de programme et de services aux entreprises rassemble
toutes les informations nécessaires aux
entrepreneurs. Avec une liste des différents outils que les institutions
publiques, chambres, conseils, associations et organismes
privés offrent aux
entreprises, il dresse
les nombreux avantages d’une installation sur le territoire.
Ainsi, les
démarches nécessaires
à la création d’une
entreprise prennent au maximum une
vingtaine de jours. Il existe également
une cellule de conseils spécialisée pour
les investisseurs, un programme de
bourses de formation technique destiné aux employés permet de disposer
d’une main d’œuvre de plus en plus qualifiée. On trouve aussi des actions de
soutien au commerce extérieur et à la
micro entreprise : des micros crédits
favorisent les projets d’investissement et le développement régional.
En 2000, le secteur
industriel de l’Etat a
reçu une forte impulsion
avec 1,9 milliards de
pesos d’investissements,
sans compter les investissements étrangers de
Photo : Rafael Doniz
sence des
maquiladoras
qui sont réparties sur tout le territoire. Ainsi, Puebla cherche à se
faire une place parmi les Etats les
plus industrialisés du pays.
Enfin, si l’Etat de Puebla est
connu pour sa gastronomie et ses sucreries,
c’est un grand producteur d’artisanat
avec la talavera, céramique typique de la
région mondialement
connue. Il ne faut pas
non plus omettre l’activité touristique, qui
Photo : Rafael Doniz
représente une source non négligeable de revenus.
Coopération bilatérale
Visite en France d’une délégation
de l’Etat d’Aguascalientes
Le gouverneur de l’Etat d’Aguascalientes, Monsieur Felipe Gonzá-
coopération bilatérale
10
lez González a effectué une visite de
travail en France du 23 au 26 juin 2002,
en compagnie de fonctionnaires et de
chefs d’entreprise de l’Etat. L’objectif
principal était de promouvoir les possibilités d’investissement étranger offertes
par l’Etat d’Aguascalientes et de consolider les relations déjà établies lors des
précédentes visites du gouverneur en
2000 et 2001.
Le 24 juin, le Gouverneur
González et sa délégation ont rencontré
les cadres dirigeants d’importants groupes
français. Avec le groupe Peugeot, il a
été question de la suite du projet d’investissement au Mexique, le gouvernement d’Aguascalientes ayant confirmé sa
proposition d’installer un conglomérat
de production automobile et de pièces
détachées sur son territoire. Lors de la
réunion avec les directeurs de la Division
des Transports du groupe Alstom, le
Gouverneur a présenté le projet de
construction du réseau ferroviaire régional de Aguascalientes auquel le groupe
pourrait participer. Par
ailleurs, la délégation
a rencontré les dirigeants de Citroën à
propos d’un projet de
commercialisation de
leurs véhicules au
Mexique en 2003, l’entreprise étant à la
recherche de distributeurs.
Le 25 juin,
Monsieur González
s’est rendu à
Dôle et à Lyon
pour s’entretenir avec les représentants
du groupe Parrot, leader français dans la
production de pièces de fil métallique,
puis avec ceux de la société Pinguely-Haulotte, leader européen dans la vente de
grues et de ceux
d’EADS (Entreprise
Européenne d’Aéronautique et de Défense Spatiale). Enfin, la
délégation était à Marseille pour visiter les
installations de Eurocopter, filiale du groupe EADS, spécialiste
dans la production
d’hélicoptères civils et
militaires. •
Cinquantenaire de la liaison aérienne
Paris-Mexico
A l’occasion de la célébration
du cinquantième anniversaire de la liaison Paris-Mexico de Air France, les
représentants du Conseil national pour
la promotion touristique du Mexique
se sont associés à la compagnie aérienne française dans le cadre des diverses
activités commémoratives organisées au
sein de l’aéroport de Roissy.
En effet, le premier vol d’Air
France entre Paris et Mexico a eu lieu
le 27 avril 1952 : l’avion a atterri à
Mexico, après une escale à New York et
24 heures 55 minutes de vol. La compagnie aérienne française était la première et la seule en Europe à exploiter
cette route sans changement d’appareil
et le succès fut immédiat. En 1961, le
Boeing 707, premier quadriréacteur
long-courrier, est mis en ligne sur ParisMexico et le temps de vol de chacun des
quatre vols hebdomadaires est réduit à
14 heures 20 minutes. Pour la premiè-
re fois, les passagers arrivent à destination dans la même journée et, en 1978,
deux liaisons hebdomadaires en
Concorde sont créées, en prolongement
de la ligne Paris-Washington.
En 1992, Air France et
Aeromexico, première compagnie sur le
Mexique, signent un accord de partenariat exclusif dont la pérennité est
exemplaire : une liaison quotidienne est
assurée entre la France et le Mexique,
avec quatre vols directs sur Mexico par
semaine et trois vols via Cancun.
L’accord permet à Air France de développer ses dessertes au-delà de Mexico
et, inversement, Aeromexico peut faire de même sur l’Europe. En outre, il
prévoit dès 1993 des horaires coordonnés, des services exclusifs pour les passagers des deux compagnies et des
actions commerciales communes. A
partir de 1999, Air France et Aeromexico
assurent quatorze liaisons hebdomadaires entre leurs deux pays et cette
coopération entre Aeromexico et Air
France a pris une nouvelle dimension
avec la création le 22 juin 2000 de l’alliance globale SkyTeam regroupant six
compagnies aériennes. •
Culture
Le Musée Amparo de Puebla
référence non seulement au niveau
national mais aussi dans toute
l’Amérique latine. Il rassemble l’une des
plus importantes collections d’art mexicain préhispanique, colonial et contemporain. Les bâtiments, construits au
milieu du XVIe siècle, ont abrité le premier hôpital de Puebla, appelé San Juan
de Letrán. Au XVIIe siècle, sous l’impulsion de l’évêque Vicente Espinosa
Bandini, l’édifice a servi à une institution
éducative avant qu’il ne devienne une
maison particulière.
Grâce à la Fondation
Amparo, l’édifice a été
restauré et adapté par
l’architecte Pedro Ramirez Vázquez permettant
l’inauguration
du
musée en 1991. La
conjonction
d’une architecture
de
grande valeur et d’une
muséographie innovante rend ce lieu
incontournable.
Les salles d’expositions, tout
en respectant
l’esprit colonial,
sont modernes
et de grandes
vitrines mettent en valeur
la richesse des
collections. De plus, le musée Amparo
a été l’un des pionniers au niveau mondial, dans l’utilisation des nouvelles technologies : un système didactique multimédia offre aux visiteurs une
information complète et
variée sur les collections.
Le musée est
divisé en deux sections
avec des pièces datant de
l’époque pré-classique
(2500 av. JC – 300 ap.
JC) jusqu’à l’époque
post-classique (900 –
1521 ap. JC). La
plus importante, avec huit
salles, propose
un parcours à
travers les cultures méso-américaines (olmèques,
zapotèques, totonaques,
maya…) avec plus de deux milles pièces
On découvre d’abord une série de statues de dieux, d’hommes et d’animaux,
puis des stèles, des masques, des ustensiles domestiques regroupant ainsi des
matériaux, des techniques et des styles
très divers. Dans un second temps, c’est
le contexte spatio-temporel qui a été privilégié pour terminer sur les
pièces les plus précieuses de
la collection.
La deuxième section
présente une sélection
d’œuvres d’art latino-américain : peintures, sculptures,
céramiques, orfèvrerie, tapisseries et meubles de
l’époque coloniale. Les différentes œuvres d’art
d’inspiration religieuse ou laïque reflètent
la complexité symbolique et esthétique de cette
période qui a
donné lieu à la
11
culture
Le Musée Amparo est devenu une
rencontre entre le monde européen et
le monde américain.
Enfin, un large espace est réservé aux expositions temporaires pour
montrer des œuvres d’art contemporain
ou des expositions thématiques. Par
ailleurs, le musée fonctionne comme un
centre culturel grâce à son auditorium,
sa bibliothèque et un large programme d’activités en
direction du public classique comme des spécialistes. Des ateliers, des
cours, des conférences et des
concerts favorisent aussi bien
l’aspect éducatif, la recherche
que la créativité artistique. •
Site Internet :
www.museoamparo.com
Photos : Rafael Doniz
Entretien avec Guillermo Sheridan
Directeur de la Maison du
Mexique à la Cité Universitaire de
Paris depuis un an, Guillermo
Sheridan est écrivain et spécialiste de
poésie mexicaine des années 20-30 ; il est
également professeur à l’Université de
Mexico depuis 25 ans et chercheur à
l’Institut de recherches philologiques.
culture
12
Ce n’est pas votre premier
séjour en France, à quelle
occasion êtes-vous venu
en France la première fois ?
Je crois que la première fois
j’avais environ 25 ans et j’étais venu en
vacances ; puis, je suis venu pour des raisons professionnelles, pour participer à
des colloques, à des rencontres universitaires. Il m’est arrivé de séjourner en
France pour des raisons familiales, mais
c’est la première fois que je reste aussi
longtemps.
Quels sont les liens entre
votre travail et la littérature
française ?
J’ai commencé à m’intéresser
à la poésie très jeune. J’étudie et je réfléchis sur l’histoire de la poésie mexicaine moderne, sur
la relation entre la pensée
poétique et les autres
domaines comme la politique, l’histoire des idées,
l’histoire de l’identité, l’histoire de la perception du
monde au Mexique.
Comme latino-américain et
comme mexicain naturellement, je ressens une proximité, un attachement à la littérature
française. En tant que spécialiste de poésie mexicaine, le point de vue français
est une référence continue dans mes travaux. Cependant, la poésie mexicaine a
ses spécificités, elle témoigne du savoirfaire créatif du Mexique. C’est la zone
la plus libre de la création de l’esprit
mexicain et une partie de la poésie mexicaine moderne et contemporaine peut
être mise en parallèle avec la création
poétique française. C’est pourquoi
lorsque je pense aux auteurs classiques
du XIXe siècle au Mexique comme
Manuel Jose Othón, Salvador Díaz
Mirón, je pense naturellement à Baudelaire ou à Verlaine, c’est la même chose. Penser à Xavier Villaurrutia c’est penser à Jean Cocteau ou à Supervielle.
Heureusement dans la poésie il n’y a pas
de nationalité !
Quelles sont vos impressions
de la vie parisienne ?
En fait, je connais très bien
Paris, ce n’est pas une expérience nouvelle. Je ne vois pas de différence entre
vivre ici ou à Mexico. Ce n’est ni mieux
ni moins bien, c’est différent. Je sens,
par exemple, que la violence à Paris est
différente de celle de Mexico. En fait, il
ne me manque rien. Je communique
avec mes amis par Internet. J’ai à ma
disposition ici une bibliothèque splendide. Et puis, je vis à la Maison du
Mexique entouré de Mexicains. De toute façon, je suis très pris par mon travail
et je n’accorde pas beaucoup d’importance au lieu où je vis, cela m’est égal.
Mon pays, c’est ma famille, ma langue,
mes amis et surtout le travail ; je suis en
train de terminer un livre auquel je
consacre tout mon temps libre. Cependant, j’écris des articles et des chroniques
pour des revues mexicaines et espagnoles : on me demande souvent de
décrire mes impressions sur ce que je vis
en France. J’aime montrer la force de la
vie quotidienne, parler par exemple de
l’expérience d’un trajet en métro.
Quelles sont les activités
de la Maison du Mexique
et vos projets ?
Ma grande préoccupation
c’est la bibliothèque Benito Juárez de
la Maison du Mexique. Elle est magnifique et c’est l’une des plus grandes
bibliothèques de la Cité Universitaire.
Des écrivains et des spécialistes français de renom sont venus consulter des
livres et se former ici et je souhaite que
cela perdure. La bibliothèque doit se
moderniser, être actualisée : la base de
données sera bientôt disponible sur
internet. Nous avons aussi une politique d’acquisition qui a été acceptée
par le Conseil d’administration récemment. Nous avons signé des accords
avec des maisons d’édition mexicaines.
Le patrimoine va être considérablement enrichi : nous attendons l’arrivée de plus de trois mille titres dans les
prochains mois. L’objectif est d’apporter un service adéquat à tous les lecteurs de France mais aussi d’Europe
car c’est la seule bibliothèque mexicaine d’Europe. Ceci fait partie de mes
intérêts aussi bien professionnels que
personnels. Evidemment je
m’occupe aussi des résidents,
des relations avec les universités parisiennes, avec la ville de Paris, ainsi qu’avec
l’Ambassade et le Centre
Culturel du Mexique bien
sûr. Nous organisons des
expositions, nous recevons
des universitaires, des écrivains qui nous font l’honneur de donner des conférences. J’apprécie que les gens commencent à considérer que la Maison
du Mexique est un passage obligé à
Paris, pour venir parler, échanger,
lire… C‘est très agréable.
Nous organisons également des activités avec d’autres Maisons mais surtout avec la Cité Universitaire ellemême : nous participons par exemple
aux Journées du Patrimoine, au Printemps des poètes, à Lire en Fête…
A votre avis quelle est l’image
du Mexique en France ?
Je regrette que ce soit encore
une image « du pays tropical et du bon
sauvage », que ce soit la mentalité indigène et la question du Chiapas qui soit
mises en avant. J’ai le sentiment qu’une
espèce de colonialisme spirituel persiste. Le regard commun de la France
envers le Mexique est encore une image stéréotypée et sentimentale. C’est
justement le rôle de la Maison du
Mexique, de l’Ambassade et du Centre
Culturel que d’offrir une autre vision
plus contemporaine. •
Site internet :
www.maisondumexique.org
Information consulaire
Le gouvernement mexicain
invite la communauté des résidants mexicains en France à se faire recenser auprès de la Section
Consulaire de l’Ambassade du
Mexique. L’intérêt de cette
démarche est multiple:
Z Pour les ressortissants
mexicains, l’enregistrement administratif permet à l’Ambassade du
Mexique en France de répondre de
manière plus rapide et efficace en cas
d’urgence (situation personnelle ou
familiale grave), aussi bien au
Mexique qu’en France.
Z Pour la représentation
diplomatique, les renseignements
fournis permettent de mieux
Culture
La bande dessinée s’expose
BDMEX, BD d’auteur mexicaine est l’exposition proposée par le
Centre Culturel du Mexique à Paris
durant l’été. Pour Erik Samson, commissaire de l’exposition, une réalité culturelle et artistique ainsi que tout un
univers de création graphique et narrative se cachent derrière ce titre. La
bande dessinée au Mexique est un terrain de combat culturel où s’affrontent
les réponses créatives des jeunes auteurs
de BD et les productions grand public,
dérivées d’une industrie qui est par définition peu à même de délivrer un message artistique cohérent.
Le propos de l’exposition est
de faire découvrir la bande dessinée
d’auteur mexicaine au public français
grâce à un parcours éclectique autour
des travaux de des treize artistes mexicains et trois artistes cubains : espaces
de lecture, projection de diapositives
et d’un dessin animé, installations,
planches originales et photographies.
L’exposition s’inscrit également dans un projet plus large : l’ambition est d’établir des passerelles entre
les cultures et d’entamer un dialogue
connaître la communauté de son territoire et d’être en mesure de diffuser les informations culturelles ou les
activités diverses susceptibles d’intéresser les Mexicains de France.
Nous vous invitons donc
à diffuser cette information autour
de vous et à prendre contact avec
la Section Consulaire de l’Ambassade qui vous remettra le formulaire d’inscription à renvoyer avec
une copie du passeport à l’adresse
suivante :
Ambassade du Mexique –
Section Consulaire
4, rue Notre-Dame des Victoires –
75002 Paris
avec les scénaristes, les dessinateurs, les
critiques, les éditeurs et les institutions
d’enseignement et de formation en
France et en Europe. Ainsi, la bande
dessinée indépendante française est présente dans l’exposition avec la maison
d’édition l’Association.
Exposition ouverte jusqu’au
15 août 2002.
13
culture
Enfin, la Maison du Mexique va fêter
son cinquantenaire l’année prochaine.
Un livre retraçant son histoire va être
édité, différentes manifestations seront
programmées et nous restaurons le
bâtiment, modernisons les services.
La magie de Cuetzalan
service commercial
Bancomext
4 rue Notre-Damedes Victoires,
75002 Paris ;
tél. : 01 42 86 60 00.
section consulaire
même adresse ;
tél. : 01 42 86 56 35 ;
conseil
de promotion
touristique
même adresse ;
tél. : 01 42 86 96 13 ;
e-mail :
[email protected]
maison du Mexique
Cité universitaire,
9 boulevard Jourdan,
75690 Paris cedex 14 ;
tél. : 01 44 16 18 00.
www.casademexico.org
//www.sre.gob.
mx/francia/
Photo : Rafael Doniz
adresses en France
Carnet de route
centre culturel
119 rue Vieille-duTemple, 75003 Paris ;
tél. : 01 44 61 84 44 ;
www.mexiqueculture.org
consulats
honoraires
Barcelonnette,
tél. : 04 92 81 00 27.
Bordeaux,
tél. : 05 56 76 76 55.
Fort-de-France,
tél. : 05 96 72 58 12.
Le Havre,
tél. : 02 35 26 41 61.
Lyon,
tél. : 04 72 38 32 22.
Monaco,
tél. : 00 377 93 25 08 48.
Strasbourg,
tél. : 03 88 45 77 11.
Toulouse ,
tél. : 05 61 25 45 17.
internet
carnet de route
14
ambassade
9 rue de Longchamp,
75116 Paris ;
tél. : 01 53 70 27 70 ;
fax : 01 47 55 65 29.
Situé à 180 kilomètres de Puebla, aux confins de la Sierra Norte et à
la frontière de l’Etat de Veracruz, la ville pittoresque de Cuetzalan (qui signifie le lieu des Quetzales) se caractérise
par des rues pavées tortueuses bordées
de maisons aux toits rouges. Le Palais
Municipal et les nombreuses églises reflètent la richesse de l’architecture de cette localité. L’atmosphère particulière qui
se dégage au hasard de ce dédale de rues
est sans doute accentuée par la présence de la brume qui s’intensifie en altitude : cette lumière fait partie de la
magie de Cuetzalan.
Son charme tient également au
fait que ses habitants perpétuent leurs
traditions ancestrales. A l’occasion du
marché du dimanche, les Indiens des
environs viennent vendre des produits
aussi divers que du café, des céréales, du
piment ou des broderies et des toiles tissées. Deux fois par an, la ville est en
fête. En juillet, c’est la Foire du Café
qui, depuis 1949, célèbre le grain d’excellente qualité qui a fait la réputation
de la région. Cependant la fête principale se tient au début du mois d’octobre
lorsque la population rend hommage à
son saint patron Saint-François d’Assise. A cet acte religieux est associée, depuis
1963, la Foire du Huipil. Dans une
ambiance extraordinaire Cuetzalan devient
un gala de couleurs et de musiques : les
visiteurs peuvent admirer aussi bien la
variété et la qualité de l’artisanat local
que les spectacles inspirés de la culture
préhispanique. •
(politique internationale);
responsable de la publication :
(éducation) ;
Ambassadeur Claude Heller ;
Alejandra García Williams
Jorge Volpi (culture) ;
rédacteur en chef :
(juridique) ;
Christine Terrisse
Juan González Mijares
Mario López Roldán
(rédactrice) ;
(presse et communication) ;
(économie) ;
Dina Carvalho, Julien Frey
Héctor Valezzi
Rosa Peña Perez Rea
(traductions)
(politique) ;
(tourisme) ;
e-mail :
Carolina Becerril
Mauricio Torres Córdova
[email protected]
Les textes de cette publication n’engagent pas la responsabilité du ministère mexicain des Relations extérieures.

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