Cupidon s`en fout - Opéra national du Rhin

Transcription

Cupidon s`en fout - Opéra national du Rhin
Dossier pédagogique
Saison 2016 - 2017
Contact : Hervé Petit • tél + 33 (0)3 68 98 75 23 • courriel : [email protected]
Opéra national du Rhin • 19 place Broglie
BP 80 320 • 67008 Strasbourg
... Cupidon
s’en fout
Etienne Béchard
En deux mots
du rhin
opéra d'europe
operanationaldurhin.eu
Etienne Béchard, jeune chorégraphe issu du prestigieux Ballet Béjart
de Lausanne, s’amuse à inventer un ballet d’anticipation pour mieux
dénoncer les travers de nos sociétés actuelles. Peut-on vraiment
museler la spontanéité, les émotions et l’incertitude qui habitent
chaque être humain ? Comment dépasser nos conditionnements
et enfin oser vivre libres et heureux ?
Création
MULHOUSE La Filature
sa 5 nov. 20 h
di 6 nov. 15 h
ma 8 nov. 14 h 30 * et 20 h
STRASBOURG Opéra
me 16 nov. 20 h
je 17, ve 18 nov. 14 h 30 * et 20 h
sa 19 nov. 20 h
di 20 nov. 15 h
COLMAR Théâtre
sa 4 mars 20 h
di 5 mars 15 h
lu mars 14 h 30 *
Chorégraphie
étienne Béchard
Assistants à la chorégraphie,
interprètes
Sidonie Fossé
Johann Clapson
Victor Launay
Arthur Louarti
Ballet de l’OnR
Spectacle présenté
avec des musiques enregistrées
* Séances scolaires
L’université de la danse
Conférence dansée
Mulhouse Studios du Ccn
je 6 oct. 19 h
(sur inscription)
Coulisses studio
Répétition ouverte au public
Mulhouse Studios du Ccn
ma 25 oct. 18 h
(sur inscription)
Danse à l’université
Conférence dansée
Strasbourg
Université, Le Portique
ma 15 nov. 18 h 30
entrée libre
Durée approximative : 1 h 15
Conseillé à partir de 6 ans : élémentaire, collège et lycée
Note du chorégraphe
Dans une petite communauté ordinaire, vivent des citoyens dociles, disciplinés et responsables. De l’école
à la maison de repos, ils ont grandi avec l’idée qu’ils étaient brillants, moyens ou incapables. Obéissant
aux dynamiques sociales qui ont façonné leur existence, ils ont incorporé à la perfection ce que leur
environnement attendait d’eux. Très fidèles à la triple autorité qui les gouverne (le maître d’école, le
patron d’entreprise et le médecin), ils paraissent avoir perdu toute part d’insoumission et de résistance.
Leur vie ne connaît aucune échappatoire… Pourtant, des bruits sourds commencent à déstabiliser cette
microsociété jusqu’alors parfaitement cadenassée. Peut-on vraiment museler la spontanéité, les émotions
et l’incertitude qui habitent chaque être humain ? L’amour a-t-il sa place ou « Cupidon s’en fout » ?
En explorant ce que notre existence doit à notre conditionnement, la Compagnie Opinion Public dépeint
avec humour et tendresse cet état de captivité permanente qui, d’année en année, en vient à définir ceux
que nous devenons. Et si c’était à l’approche de la mort que nous osions enfin vivre libres et heureux ?
étienne Béchard, sa compagnie Opinion Public
et son approche de la danse
La compagnie Opinion Public, fondée en octobre 2010, est composée de cinq danseurs issus d’horizons
différents : étienne Béchard, Sidonie Fossé, Johann Clapson, Victor Launay, Arthur Louarti. Ainsi, tout en
s’inspirant de leurs parcours personnels et des chorégraphes à l’origine de leur formation, la compagnie est
animée par un désir commun : créer un style chorégraphique distinctif.
Les fondations de cette association sont avant tout l’amitié et l’affection, c’est pourquoi ce besoin
d’indépendance s’est confirmé en un projet, devenu un dessein, une vision partagée par chacun des membres.
Le nom choisi est très significatif de l’ambition et de la portée des pièces ; en effet sont abordés et seront
abordés des thèmes relatifs au public, à la place de l’homme dans différents aspects de son existence,
dans différentes situations au sein de la société ; une tâche titanesque et une ambition « tantalienne »
tant le champ d’action est vaste.
Mais loin de se laisser dépasser, la vision artistique de la compagnie rejoint au contraire cette soif inaltérable
par la multiplicité des techniques et des disciplines employées ; ainsi danse, écriture, comédie mais encore
la vidéo et les arts plastiques participent à ce concert de talents et de jeunesse.
Aussi l’osmose du groupe se confirme au niveau du travail par une liberté d’approche et de mise en scène ;
l’absurde, la dérision mais aussi la gravité peuvent surgir d’une création aux accents oniriques ou réalistes,
poétiques ou politiques ; ces artistes pluridisciplinaires ne se refusent rien...
Les thèmes abordés étant communs à tous, les sources d’inspiration semblent intarissables, ne soyez
donc pas surpris si cette compagnie persiste et signe de nombreux projets plus étonnants les uns que les
autres. La compagnie Opinion Public a pour but d’être en perpétuelle évolution humaine et artistique, elle
refuse et refusera les carcans idéologiques et partisans qui nuiraient à son épanouissement. Elle s’inspire
et s’inspirera d’événements et de circonstances mais jamais ne figera sa vision…
Biographie
Etienne Béchard
Chorégraphie
étienne Béchard a dix ans lorsqu’il découvre la danse. Après un an de pratique, il
obtient une bourse grâce à laquelle il entame une formation plus assidue auprès
d’Alexandra Clément et Jean-Gérald Dorseuil. À seize ans, il intègre l’École-Atelier
Rudra Béjart avant de rejoindre le Béjart Ballet Lausanne deux ans plus tard.
Il y apprend l’art de la discipline et de la rigueur qui ne le quittera plus. Sous le
regard encourageant de Maurice Béjart (qui lui confie plusieurs rôles principaux),
il y développe son talent de danseur et chorégraphe. Après sa collaboration avec
Joost Vrouenraets (Ex-Orbis), il crée en 2009 le duo Passager Clandestin. La création
chorégraphique devient alors pour lui une évidence, si bien qu’il quitte en 2010
le Béjart Ballet Lausanne pour pouvoir se consacrer pleinement à sa vocation.
Répondant à son désir d’émancipation, il s’installe à Bruxelles en 2010 pour y créer
sa propre compagnie, Opinion Public. Depuis lors, ses créations (Opinion Public,
Apart/heid, Obsolescence, Bob’Art, Post Anima et Mister Follower) puisent leur matière première dans les névroses de
notre époque et témoignent, non sans humour et poésie, des enjeux du monde actuel.
Cupidon s’en fout, Georges Brassens
Pour changer en amour notre amourette
Il s’en serait pas fallu de beaucoup
Mais, ce jour-là, Vénus était distraite
Il est des jours où Cupidon s’en fout
Des jours où il joue les mouches du coche
Où elles sont émoussées dans le bout
Les flèches courtoises qu’il nous décoche
Il est des jours où Cupidon s’en fout
Se consacrant à d’autres imbéciles
Il n’eut pas l’heur de s’occuper de nous
Avec son arc et tous ses ustensiles
Il est des jours où Cupidon s’en fout
On a tenté sans lui d’ouvrir la fête
Sur l’herbe tendre, on s’est roulés, mais vous
Avez perdu la vertu, pas la tête
Il est des jours où Cupidon s’en fout
Si vous m’avez donné toute licence
Le cœur, hélas, n’était pas dans le coup
Le feu sacré brillait par son absence
Il est des jours où Cupidon s’en fout
On effeuilla vingt fois la marguerite
Elle tomba vingt fois sur « pas du tout »
Et notre pauvre idylle a fait faillite
Il est des jours où Cupidon s’en fout
Quand vous irez au bois conter fleurette
Jeunes galants, le ciel soit avec vous
Je n’eus pas cette chance et le regrette
Il est des jours où Cupidon s’en fout
Pour aller plus loin...
La dystopie
La dystopie, aussi appelée contre-utopie, est un genre littéraire qui met en scène une société imaginaire
organisée de telle façon qu’elle ne laisse aucune place au bonheur. La dystopie peut également être
considérée comme une utopie qui vire au cauchemar. Dans ces deux genres, l’intention de l’auteur prime
sur le contenu. En effet, dans bien des cas, les utopies positives peuvent se révéler effrayantes dans la
mesure où elles dessinent un modèle poussé à l’extrême et radicalement opposé à la réalité.
Toutefois, l’auteur s’inspire souvent d’un fait réel - régime totalitaire, catastrophe écologique, corruption,
chute des démocraties - pour en anticiper les dérives et en exposer les conséquences. Il montre alors
comment une idéologie ou une pratique politique présente à notre époque peut entraîner des conséquences
néfastes sur toute une société. L’ambition des auteurs est donc de sensibiliser le lecteur face à l’égoïsme
et l’inconscience des hommes qui peuvent conduire à des situations catastrophiques.
Bien qu’il offre une vision plutôt sombre et dénuée d’espoir, ce genre littéraire obtient un très grand succès
auprès des jeunes étant donné qu’il ouvre une piste de réflexion sur la condition humaine en plus de
l’aspect divertissant du roman. En effet, les dystopies s’appuient sur des problématiques universelles l’amour, la jeunesse, la beauté, le bonheur - et elles reflètent des inquiétudes que les jeunes peuvent avoir
face à leur avenir. Par ailleurs, elles donnent souvent une vision méliorative de la jeunesse dans la mesure
où elles mettent en scène des adolescents ou des jeunes adultes qui se démènent pour faire régner un
monde meilleur, ou du moins, se libérer de la société dans laquelle ils sont pris au piège.
à lire
> Ravage, René Barjavel (parution en 1943)
> La Ferme des animaux, George Orwell (parution en 1945)
> 1984, George Orwell (parution en 1949)
> Fahrenheit 451, Ray Bradbury (parution en 1953)
> La Planète des singes, Pierre Boulle (parution en 1963)
> Le Maître et Marguerite, Mikhaïl Boulgakov (parution en 1967)
> Un bonheur insoutenable, Ira Levin (parution en 1970)
à voir
> Metropolis, Fritz Lang (1927)
> Alphaville, Jean-Luc Godard (1965)
prolongements pédagogiques
Arts du langage
> Utopie et dystopie
> Dystopies Jeunesse - Liste de 21 livres disponible sur Babelio
> Écriture d’un récit de fiction ou réalisation d’une bande dessinée : se rebeller contre une société
imaginaire organisée autour du conditionnement
> « Visions du futur : cauchemar et utopie » (Académie de Nantes)
Éducation aux médias
> Portraits de héros/héroïnes d’aujourd’hui (y compris associations) qui agissent pour changer le monde
Avec les professeurs de français, d’anglais et documentalistes :
> Ateliers de lecture à haute voix : Le meilleur des mondes (A. Huxley), 1984 (G. Orwell), Fondation
(I. Asimov), La possibilité d’une île (M. Houellebecq)
PEAC, EPI, sciences
> Entre réalité et fiction : les mondes virtuels
> Réalisation d’un projet lié aux énergies renouvelables et/ou à la préservation de la biodiversité
> “Pas si fous !” : les grands projets techniques, scientifiques et artistiques visionnaires en cours de
réalisation immédiate ou à plus long terme
Arts de l’espace
> Architecture : « Cités idéales, du rêve au cauchemar » (Académie de Strasbourg)
Éducation musicale, arts plastiques, technologie
> Créations sonores et visuelles : « Capturer les sons et les images de votre ville (enregistrement,
photographie, croquis) puis imaginer les espaces sonores et visuels de votre cité idéale » (Réalisation
d’une exposition)
Arts du visuel
> Une utopie réalisée : tableau La Cité idéale (anonyme) ou « panneau d’Urbino » (Les principes
utopiques de la Renaissance italienne)
> La Nouvelle Atlantide de Francis Bacon
> Filmographie : Demain (C. Dion et M. Laurent), The Island (M. Bay), Metropolis (F. Lang), Matrix
(L. et L. Wachowski), Fahrenheit 451 (F. Truffaut), La planète des singes (P. Bouille)
> Bande-dessinée : L’écho des cités (Peters et Schuitten)
Arts du son
> (Musiques du spectacle communiquées ultérieurement)
> Cupidon s’en fout (G. Brassens) en lien avec le titre du spectacle
> Chansons et utopie/dystopie : Je rêvais d’un autre monde (Téléphone), Imagine (J. Lennon)
Arts du spectacle vivant
> Atelier de danse contemporaine, improvisation : brider ou exprimer ses émotions (place du corps et
rapport à l’espace, prise de conscience des postures et des mouvements)
> Découvrir les chorégraphies de Maurice Béjart, fondateur du Béjart Ballet à Lausanne (de nombreux
extraits de ballets accessibles sur le net dont ceux du « Marteau sans maître »)