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HIVER 2005 # 3 / 1ÉRE ANNÉE / TRIMESTRIEL le journal Noctua BUREAU DE DÉPÔT: 1450 CHASTRE - N° D’AGRÉMENT P505238 - E . R . - J - C C h a r l e s - r u e d e s q u a t r e c h e m i n s , 2 6 - 6 2 3 0 P o n t - à - C e l l e s pour tout connaître sur le groupe et SES actionS Un saule Ce saule-là, je l'aime comme un homme. Est-il tordu, troué, souffrant et vieux Sont-ils crevés et bossués, les yeux Que font les noeuds dans son écorce Est-il frappé dans sa vigueur et dans sa force Est-il misère, est-il ruine, Avec tous les couteaux du vent dans sa poitrine, Et, néanmoins planté au bord De son fossé d'eau verte et de fleurs d'or, A travers l'ombre et à travers la mort, Au fond du sol, mord-il la vie, encor! Un soir de foudre et de fracas Son tronc craqua Soudainement, de haut en bas. Depuis, l'un de ses flancs Est sec, stérile et blanc; Mais l'autre est demeuré gonflé de sève. Des fleurs, parmi ses crevasses, se lèvent, Les lichens nains le festonnent d'argent; L'arbre est tenace et dur: son feuillage bougeant Luit au toucher furtif des brises tatillonnes. L'automne et ses mousses le vermillonnent; Son front velu, comme un front de taureau Bute, contre les chocs de la tempête; Et dans les trous profonds de son vieux corps d'athlète, Se cache un nid de passereaux. Emile Verhaeren - La Guirlande des dunes E d i t o r i a l Le dévouement d'un homme va souvent plus loin que lui. [Jean-Jules Richard - Extrait de Le voyage en rond] 2005 se termine à peine, que déjà la Chevêche se prépare pour une nouvelle année. Dès le mois de novembre, c’est la période de la séduction et les couples très fidèles se forment. Il ne faut surtout pas traîner pour marquer son territoire. Les parades nuptiales se dérouleront en mars-avril. Pour nous, c’est la période des bilans et des gestions qui ont déjà connus un beau succès. N’oublions pas que ces gestions qui témoignent peut-être d'une économie rurale passée sont nécessaires au maintien des milieux et à la préservation de l’espèce. “Le retour à des modes d'exploitation anciens étant exclu, l'avenir de la Chevêche passe donc par l'invention d'une nouvelle économie rurale” (dixit Jean-Claude Genot), dont la chouette est à la fois la mascotte et l'indice d'une certaine qualité de l'environnement agricole. Certains d’entre-nous profitent de leurs longues soirées d’hiver pour notamment évaluer cet environnement en analysant les fonds de nichoir. La dissection des pelotes fournit des données de présence de micro-mammifères et d’insectes, ce qui nous permet d’en connaître aussi la répartition puisqu’on a finalement la preuve par exemple qu’une Musaraigne couronnée ou un Lucarne cerf-volant se sont faits croquer par une Chouette à Noirmont (Chastre). Vous faire partager toutes ces informations à travers notre petit journal contribue aussi à améliorer cet environnement. L’intérêt que vous portez à la chevêche nous motive dans notre action et crée, à travers notre association, une chaîne de solidarité où le dévouement n’est pas un vain mot. L’équipe de la rédaction vous souhaite à l’unisson une bonne et heureuse nouvelle année pour 2006. le site: www.noctua.org... pour tout connaître sur la chevêche Le baguage en Belgique Dans quel but baguer un oiseau ? Pendant des siècles, seuls contes, légendes et dictons se sont attachés à dévoiler quelques aspects de la vie secrète des oiseaux. Grâce à un instituteur danois, l’étude des migrations a pris son réel envol, il y a pratiquement un siècle. Dès l’Antiquité, nos ancêtres grecs se demandaient déjà pourquoi certains oiseaux ne passaient que l’hiver chez eux tandis que d’autres ne s’y rencontraient qu’en été. Ils supposaient alors que les oiseaux subissaient soit une métamorphose avec une forme estivale et une forme hivernale, soit qu’ils hibernaient dans des endroits inaccessibles. Il y a deux cents ans d’ici, on affirmait encore que le rouge-gorge était la forme d’hiver du rouge-queue... Mieux : Linné - pourtant le père de la systématique scientifique - écrivait que les hirondelles hibernaient dans la boue du fond des étangs! Il fallut attendre le XIXe siècle pour que l’idée de la migration des oiseaux gagne du terrain : si certaines espèces ne s’observent pas à certaines périodes de l’année, cela signifie donc qu’elles sont parties ailleurs... Afin d’étudier très précisément les déplacements des oiseaux, un instituteur danois, H. Mortensen, eut l’idée en 1899 de placer à la patte de quelques étourneaux une petite bague métallique, véritable carte d’identité à vie. Cette technique, communément appelée " baguage " fut mise en oeuvre en Belgique en 1927 par le Musée d’Histoire Naturelle, l’actuel Institut Royal des Sciences Naturelles. A suivre ■ De l’Atlantique à la Semois Créé à l’initiative de Jacques Bultot, le Groupe Noctua compte plus de 30 personnes actives sur le terrain. Retrouvez toutes les données collectées sur le site internet: http://www.noctua.org/ Le Groupe Noctua bénéficie du soutien de la Région wallonne Adresse du secrétariat de la rédaction le journal Noctua rue des quatre chemins, 26 6230 Pont-à-Celles Le Journal Noctua - hiver 2005 Gazouillis des nichoirs BILAN 2005 Cette année dans de nombreuses régions (en Belgique et aussi ailleurs) restera comme une année exceptionnelle et sera à marquer d’une pierre blanche en ce qui concerne la reproduction de la chevêche En effet, jamais depuis le début de notre action en faveur de cet oiseau mythique, le succès de reproduction n’a été aussi élevé et réussit qu’en 2005! Même constatation encourageante chez des collègues qui suivent l’espèce dans d’autres contrées et avec qui nous entretenons de sympathiques et enrichissantes relations. - En Flandres, P.Smets qui depuis 13 ans suit l’espèce dans le Hageland (Brabant Flamand) a connu une très bonne reproduction. Pour ses 61 nichoirs occupés : 236 œufs pondus-43 non éclos-51 morts-142 envolés = 2,3 moy/nichoir. - En Ile-de-France (région parisienne), le réseau chevêche fonctionne admirablement bien et a enregistré des résultats encourageants. L’espèce reprend du poil de la bête ! - Réseau Interreg (regroupe 3 pays : Allemagne-Suisse-France) le programme transfrontalier est d’ores et déjà un succès avec une augmentation significative du nombre de couples nicheurs (+ 30%) et de jeunes à l’envol. Je sais que d’autres régions ont connu un vrai boom comme en Drôme et de bonnes nouvelles nous sont parvenues aussi du Luxembourg et de l’Aubrac. Nous communiquons et actualisons régulièrement ces données sur notre site internet: www.noctua.org. Jacques Bultot ■ ZONE 2 SOIGNIES Cette zone inscrite dans un superbe milieu et dotée de nombreuses possibilités malgré une situation difficile entre Mons et Bruxelles, avait été créée et gérée pendant plusieurs années par notre ami Paul Marié. Par manque de moyen, et devant l’ampleur du travail a accomplir, Paul avait jeté l’éponge ces quelques dernières années. Mais c’était sans compter le dynamisme et la volonté d’André qui a repris le flambeau et s’est associé à l’initiative de Paul. La réflexion de ce dernier fut: «C’est quand même plus gai à plusieurs »… Et on le comprend. Remplacement des nichoirs «bastions» grâce à la donation de nouveaux par les membres de l’association, retrait des nichoirs «vierges», aménagement de ceux restant (placement de systèmes anti-prédation, …), contrôle de chevêches baguées et un froid piquant comme programme de cette journée bien remplie ! Toutes les bonnes volontés sont évidemment les bienvenues pour donner un coup de main à notre ami André, tout au long des activités d’un «chevêchologue» Jean Christophe ■ D’autres actions visant à protéger la chevêche dans notre région peuvent aussi être facilement mises sur pied. Conserver les vieux arbres, effectuer des plantations. Pourquoi ne pas créer un verger, non pas uniquement dans le but de récolter des pommes mais aussi pour y inviter notre chouette ? Mais pour cela, il est important de choisir de créer un verger à hautes tiges. On peut également penser au grillage de certaines cheminées qui parfois se transforment en piège mortel pour le petit rapace. S’il vous arrive de trouver une chouette blessée, il est important de la mettre au calme dans un carton percé de trous et de prendre contact avec un Centre de Revalidation pour Oiseaux. Vous pouvez obtenir toutes les coordonnées en vous adressant à la LRBPO au 02 521 28 50 ou www.protectiondes oiseaux.be. 2 H i s t o i r e d e c h e v ê c h e s 3 jeunes chevêches “enlisiers” On ne renonce à rien pour un bon festin. Raeren (Liège), mardi 20 septembre. Un fermier se prépare à vider sa fosse à lisier lorsqu’il aperçoit un mouvement derrière lui. Ebahi, il voit une souris qui essaye d’échapper à 3 jeunes chevêches qui lui courent après. Elle pense se sauver en se jetant dans l’ouverture de la fosse à lisier mais est suivie aussitôt par les 3 imprudentes qui se retrouvent pataugeant dans le liquide nauséabond. Agissant rapidement, le fermier arrive à les sortir de là à l’aide d’un bâton muni d’un sac. Il averti alors le Centre de Revalidation (CROH) local qui les prend en charge. Après un bon bain (l’odeur était épouvantable), séchage et baguage, les 3 apprentis chasseurs furent remis en liberté à Raeren même. Rencontre Noctua Aubépine Le 18 septembre, c’est à Froidchapelle chez Véronique et Benoît que l’équipe Noctua avait décidé de recevoir le groupe Aubépine (Association de naturalistes du Nord de la France) . Une dizaine de membres sympathiques a fait le trajet d’outre Quiévrain et nos deux vieilles connaissances alsaciennes étaient aussi présentes pour l’événement. Sous un généreux soleil, Benoît notre hôte d’un jour, nous a invité à découvrir ses jeunes plantations de variétés anciennes de fruitiers de même que son troupeau de moutons d’entre Sambre et Meuse qui entretient ses prairies. Pendant ce temps se préparait le copieux barbecue composé des différents plats et viandes apportés par les membres. En apéritif la liqueur de sureau a été très appréciée, la viande fraîchement découpée a ravi tous les palais et les pâtes furent « dévorées ». Philippe Deflorenne, notre guide local, nous a ensuite fait découvrir la complexité et l’intérêt ornithologique des barrages de l’Eau d’Heure. Cette promenade digestive clôturait la superbe journée où la bonne humeur était au rendez-vous parmi la trentaine de personnes présentes. ■ Sous la loupe La nidification 2005 a apporté son lot de surprises! Suite à la découverte de noyaux de cerises dans un nichoir, André a poussé plus loin nos recherches en étudiant le fond de nichoir. Bien qu’effectivement il fût trouvé un total de 27 noyaux, aucun n’a été trouvé dans une pelote, ce qui aurait été une preuve certaine de la consommation de ce fruit par la chevêche. Mais cerise sur le gâteau, sa recherLe Journal Noctua - hiver 2005 che nous a permis de découvrir d’autres choses intéressantes consommées par cette famille « Chastroise » : • 1 Lucarne cerfvolant (Lucanus cervus) • 106 coléoptères divers • 2 musaraignes couronnées (Sorex coronatus) Lucarne cerf-volant • 5 musaraignes musettes (Crocidura russula) • 9 campagnols agrestes (Microtus agrestis) • 1 campagnol des champs (Microtus arvalis) • 1 campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus) • 8 campagnols aquatiques (Arvicola) • 1 amphibien Pas mal non ! ? Merci André ■ 3 CÀ MANGE QUOI LA CHOUETTE? QUI SONT-ILS? Les rongeurs ont des incisives à croissance continue revêtues d'émail sur la face antérieure, au nombre de 2 à la mâchoire supérieure; les canines font défaut. Les muridés Rongeurs de très petite taille munis d'une queue presque nue, annelé et don la longueur excède celle du corps. Les muridés ont de grandes oreilles et de grands yeux. Grandes pattes postérieures leur permettant de se déplacer par bonds. Activités principalement nocturnes. Pas d'hivernation. (Rat gris, Rat noir, Mulot sylvestre, Mulot à collier, Mulot alpestre, Rat des moissons, Souris grise Illustration: BT Magazine documentaire 1991 La Chevêche s'intéresse à tout animal de petite taille et s'adapte apparemment facilement aux changements intervenus dans la composition de la microfaune locale. Son menu varie avec les saisons. Il est surtout constitué d'insectes, au printemps et en été, et de petits rongeurs, en automne et en hiver. Au niveau des insectes, les coléoptères dominent largement avec les carabes, les géotrupes et les charançons. Ensuite viennent les forficules (plus communément connus sous le doux nom de pince-oreilles) dont la Chevêche raffole. Elle ne dédaigne pas non plus les papillons et leurs larves ainsi que les hannetons. En ce qui concerne les rongeurs, les campagnols du genre Microtus (campagnols des champs et agreste) sont particulièrement prisés. D'autres proies viennent également s'ajouter à son tableau de chasse, notamment les lombrics qui occupent une part importante dans son régime alimentaire. Enfin, les oiseaux comme l'étourneau, le moineau, le merle, ... dont elle préfère capturer les jeunes au nid, viennent parfois compenser le manque de proies principales. Géotrupe Charançon Le Journal Noctua - hiver 2005 Les arvicolidés Animaux de petite taille (à l'exception du rat musqué, espèce introduite) dont la queue est poilue et plus petite que le corps. Contrairement au muridés, les oreilles et les yeux sont de petite taille. Les différentes espèces d'arvicolidés sont difficilement identifiables à leur morphologie; la dentition permet cependant de les distinguer de manière sûre. (Campagnol roussâtre, Campagnol agreste, Campagnol des champs, Campagnol des neiges, Campagnol souterrain, Campagnol de Fatio, Campagnol de Savaii, Campagnol terrestre, Rat musqué (introduit)) Hanneton 4 LES PELOTES DE RÉJECTION MENU RÉVÉLÉ Les pelotes de réjection ou pelotes de régurgitation des oiseaux sont des boulettes faites des débris non digérés des proies, et rejetées périodiquement par le bec. Elles sont composées de poils, de plumes, d'os, de pièces chitineuses des insectes, de fragments de coquilles de mollusques et même de morceaux de plantes que les enzymes n'ont pu digérer. En étudiant le contenu des pelotes de réjection des rapaces nocturnes, on découvre leur régime alimentaire. Les crânes de leurs proies peuvent en effet être identifiées très précisément, en fonction de la forme des dents. Sachant qu’un rapace rejette en moyenne 2 pelotes par jour, on peut aussi savoir combien de rongeurs il mange journellement, en comptant le nombre de crânes trouvés. Pelotes de réjection de chouette chevêche Athene noctua (en haut), chouette effraie Tyto alba (en bas à gauche), chouette hulotte Strix aluco (en bas au milieu), et hibou moyen-duc Asio otus (en bas à droite) (Photo: Eric Walravens). L'estomac des oiseaux est divisé en deux parties: l'estomac glandulaire ou ventricule succenturié, simple faible renflement de la fin de l'œsophage, sécrète le suc gastrique imprégnant au passage les aliments, avant qu'ils ne subissent un broyage mécanique dans le gésier. Ce dernier est l'estomac musculaire et présente une paroi épaisse. C'est dans le gésier que se rassemblent les résidus indigestes des aliments; grâce aux mouvements musculaires, ceux-ci sont agglomérés en boulettes compactes avant d'être rejetés par le bec lorsque les pelotes ont atteint une certaine dimension. Les pelotes qui viennent d'être rejetées sont encore enduites d'un film de mucus facilitant leur transit dans l'œsophage et maintenant leur cohésion. De nombreuses espèces d'oiseaux produisent des pelotes de réjection: par exemple les cormorans, hérons, cigognes, huîtriers, mouettes et goélands, martins-pêcheurs, pies-grèches, corvidae et bien sûr rapaces diurnes et nocturnes. http://site.voila.fr/bioafb/pelotes/pelotes.htm Les pelotes de chouette chevêche Athene noctua se rencontrent au pied des arbres et poteaux qui lui servent de perchoir, ainsi qu'au gîte, dans les cavités, les bâtiments et bien sûr les nichoirs qu'elle fréquente. De couleur gris brunâtre à gris clair, elles mesurent 10-19mm de large sur 20-40mm de long, sont cylindriques et généralement arrondies aux deux extrémités. Lorsqu'elles présentent une extrémité effilée, elles ressemblent très fort aux pelotes du faucon crécerelle (Falco tinunculus), mais recèlent davantage d'os intacts, moins attaqués par les sucs digestifs, ainsi que fréquemment les débris chitineux des insectes qu'elle consomme. Le Journal Noctua - hiver 2005 1/ Fais tremper les pelotes dans un peu d’eau pour les ramollir. 2/ Ouvre les et sors délicate- Il est essentiel de ne pas confondre les pelotes de réjection de rapaces avec certaines crottes de renard Vulpes vulpes qui leur ressemblent lorsque le Canidae a consommé des campagnols ou des lapins, ce qui est un fait fréquent. ment avec des pinces chacun des os trouvés. Crottes de renard Vulpes vulpes Enquête à suivre avec notre ami André qui nous livrera certainement des indices et les clefs de reconnaissance des ossements dans un prochain journal Noctua. 5 A lire… Etat des vieux vergers sur la commune de Theux et étude de leur intérêt ornithologique. Etude réalisée par Sébastien PIROTTE dans le cadre de son graduat en Agronomie finalité Forêts et Nature. Son travail s’articule en quatre parties : - une approche théorique présentant l’écosystème verger, son intérêt écologique global et la commune de Theux ; - un inventaire des vieux vergers sur l’ensemble de la commune afin de faire « l’état de lieux » ; - une étude de l’habitat de la chouette chevêche Athene noctua SCOP., oiseau emblématique des vergers ; - et enfin, une comparaison de l’avifaune présente dans différents types de vergers. RÉSUMÉ « Si les vergers traditionnels, c’est à dire les vergers d’arbres à hautes tiges, étaient autrefois un élément important du paysage, il en va différemment aujourd’hui: l’intensification et la spécialisation agricole, l’urbanisation, etc. ont conduit à leur raréfaction. Or, ces derniers sont des refuges de vie, de véritables écosystèmes dont profite notre avifaune. L’inventaire et la description des vieux vergers (n=111) sur la commune de Theux (province de Liège) à mis en évidence l’état vieillissant et précaire de ceux-ci. En effet, ces vergers ne comptent plus en moyenne que près de 14 arbres dont 80 % sont des arbres âgés. Ces derniers constituent un important patrimoine dont le renouvellement n’est pas assuré. La repasse nocturne sur la commune à permis de repérer 25 territoires de chouette chevêche Athene noctua SCOP. L’étude de l’habitat de cet oiseau met en évidence l’importance des vieux vergers pour celui-ci. En effet, à Theux, le principal facteur limitant pour la chevêche semble être le nombre de cavités susceptibles de l’accueillir…» Au travers des résultats présentés, ce travail témoigne (si besoin en était) de la réelle valeur écologique de ces biotopes à maintenir, à préserver, à recréer … Ce travail peut être consulté et téléchargé sur le site internet: www.noctua.org. Félicitations à Sébastien pour ce travail qui espérons le, lui apportera beaucoup de fruits! ■ Rencontre Si on dit «qui s’y frotte s’y pique pour un hérisson», il serait temps de trouver un dicton pour la chevêche ! Serait-elle une sirène sortie de la mer et nous ses marins charmés par son chant?. Toujours et-il que «lorsqu’on l’approche on en est mordu…» Voyez plutôt ce qui suit ! «J’ai observé une chouette chevêche dans mon jardin … tu pourrais venir placer un nichoir?» Voilà comment tout a commencé pour Marie-ange et Daniel ORSINI. Daniel nous raconte: «Je tiens à préciser que c’est un TOTEM … J’ai voulu garder la part de mystère que tout totem recèle en lui…» … « En fait, je Le Journal Noctua - hiver 2005 suis parti d’une bille de chemin de fer que j’ai découpée à +ou- 80 cm de hauteur… je me suis mis au travail avec mes ciseaux à bois… Quant au nombre d’heures, je ne les ai pas comptées, laissant cette œuvre se reposer et la retravaillant au gré de mes inspirations, ponçant, donnant forme pour enfin la vernir… » … «C’est une pièce volumineuse, avec ce côté brut des totems, je pensais enlever plus de matière à cette sculpture mais l’at- trait que je voue aux totems m’en a empêché…» Pour moi qui ai vu cette œuvre, je ne peux que confirmer ce côté imposant, puissant, solennel, l’impression d’être sous le regard de la chouette (tantôt accusateur, responsabilisant, tantôt doux et apaisant, …) et, soudain, on se prend à voir des ombres danser autour, vénérant une divinité… Tiens, à propos, vous qui lisez ces lignes avez peut-être aussi un don artistique lié à la chevêche… Cet espace est pour vous… N’hésitez pas à nous contacter ! Et qui sait… on pourrait voir l’ouverture d’un musée dédié à la chevêche (à la veille de 2006 il est permis de rêver non?). JC ■ 6 ODE A LA CHEVECHE S i t e i n t e r n e t Pointe de Aiguillon le 4-11-2002. Pas précisément à la Pointe, au bord d’une petite route des environs, une falaise, insolite dans ce plat pays. Croyez-moi, elle vaut le détour ! Comme toute bonne falaise qui se respecte, elle est truffée de trous pour le plus grand bonheur des oiseaux : Choucas, Chouettes chevêches, Faucons crécerelles, Moineaux, et même un Lapin ! La Chevêche, nous ne l’avons pas vue le matin. Le soir elle était là, si près dans nos lunettes, si belle que nous ne pourrons l’oublier. Petite, toute ronde dans son plumage un peu gonflé car la fraîcheur se fait sentir, elle me fait penser aux Chevêches du Causse Méjean mais celleci est plus grise. Se peut-il que le coloris du plumage des Chevêches soit adapté au milieu ambiant ? Dans ce paysage où tout est un lavis de gris, la Chevêche est grise et blanche, sur le Causse aux herbes grillées par le soleil son plumage est plus ocré me semble-t-il. Souvenirs trompeurs ou réalité ? Effet de la chaude lumière du soleil ? La Chevêche nous fixe du regard, de ses grands yeux noirs et or, mais ne bouge pas, un pré nous sépare et nous nous tenons à une distance respectueuse, sans bruit. Elle tourne la tête comme seuls les chouettes et les hiboux savent le faire, à 180° et nous voyons le beau “V” blanc qui descend sur la nuque. Retour à la position initiale. Elle se coule dans son trou et reparaît un peu plus loin, elle a une galerie dans la falaise. Un peu plus loin, dans le prolongement de la vire où elle se tient un lapin goûte les derniers rayons du soleil couchant. Fascécieuse la Chevêche ? Elle penche la tête, nous regarde et s’immobilise à nouveau, très digne (crise d’anthropomorphisme...). Envie de se gratter. Peut-être a-t-elle eu vent de ce très beau film de Luc Jaquet “La Tique et l’Oiseau” primé au Festival de Ménigoute ? ça gratte vraiment et nous voyons nettement la patte droite toute jaune sur laquelle elle se tient, la gauche qui gratte, gratte dans le duvet de la poitrine étonnamment blanc. L’intruse a dû disparaître, la séance de grattage cesse, précautionneuse, la Chevêche rentre délicatement la patte gauche dans son plumage, au chaud et se tient toujours sur une seule patte. Nous la laissons, la falaise lui appartient, nous ne sommes que de passage, passagers en ce monde, si beau! Michèle CORSANGE - 13200 - CAMARGUE ■ Le Journal Noctua - hiver 2005 POUYO ET LES OISEAUX: UN PETIT GARÇON DÉCOUVRE LES OISEAUX... HTTP://POUYO.FREE.FR/ Un site amusant et attractif pour approcher et découvrir le monde des oiseaux pour les petits, moyens et petits grands. Initiation théorico-amusante avant le retour de migration. ■ L i v r e LE VOYAGE DE LA DERNIÈRE CHEVÊCHE Illustrations : Alain Bougelot Dans le précédent récit (voir journal n°2 de Noctua), l’auteur Bruno Voland, nous conte comment Kiwit, en une seule saison, a vu disparaître ses parents ainsi que ses frères et sœurs. Il est alors devenu « la dernière chevêche » de sa famille. Il s’est ensuite fait chasser d’un territoire qui, jour après jour, s’est transformé en zone inhospitalière. Kiwit n’a donc pas d’autre choix que de se mettre en quête d’un nouvel endroit où vivre. Son voyage lui fera découvrir la campagne, la forêt, la ville, puis se terminera face à l’océan. A chaque étape, il rencontrera les habitants des lieux, dont les hommes, avec leurs paradoxes. 14 x 21 cm - 84 pages - Illustrations ISBN 2.913924.58.1 http://perso.wanadoo.fr/editionslavagueverte/pages/5 voland.html#cheveche ■ 7 Le risque de grippe aviaire lié aux oiseaux sauvages surestimé! A vos agendas 27 novembre 2005 (Reuters - 10:50) TAINAN, Taiwan - La crainte d'une dissémination de la grippe aviaire due aux oiseaux migrateurs n'a que peu, sinon pas de fondements scientifiques et les risques de les voir transmettre la maladie aux humains sont encore plus ténus, estiment les experts de la Société internationale des oiseaux d'eau, réunis depuis vendredi à Taiwan. La menace la plus importante, soulignent les scientifiques, provient des volailles domestiques, pas des oiseaux migrateurs. "Les oiseaux sauvages sont impliqués dans la dissémination de la maladie parce qu'ils parcourent de longues distances. (Mais) Il n'y a encore aucune preuve formelle", a souligné le professeur Ron Ydenberg, directeur du Centre pour la faune sauvage et l'écologie de l'université canadienne Simon Fraser, en marge du colloque. "La vraie question est de savoir d'où vient la souche hautement pathogène du virus. Elle ne vient pas des oiseaux sauvages. Il est pratiquement certain qu'elle vient de la volaille", a-t-il insisté. Sans minimiser les risques liés au virus H5N1, qui a fait une soixantaine de morts en Asie depuis sa réapparition, fin 2003, les scientifiques rassemblés à Tainan, dans le sud de l'île, jugent inutile l'adoption de mesures draconiennes, telle que l'abattage des oiseaux migra- teurs, et prônent la réduction de leurs contacts avec la volaille domestique. "Je pense que les craintes liées à la grippe aviaire ont été exagérées", a quant à elle affirmé Leslie Dierauf, directrice du Centre vétérinaire de la faune sauvage américaine. "Il s'agit d'un virus très complexe. Pour le rendre hautement pathogène, il faut qu'il s'associe à d'autres virus compatibles et qu'il mute. Ce n'est pas prévisible. Nous ne savons pas quand il va s'associer, quand il sera compatible, ni quand il va muter", a-t-elle insisté. ■ Notre année 2006 est déjà bien planifiée … Et la vôtre ? Joyeuses fêtes et meilleurs voeux! Les gestions sont destinées à recréer des sites favorables à la chevêche d’Athéna, mais aussi à la sauvegarde d’un milieu naturel et paysager indispensable à notre faune. Vous y êtes cordialement invités. Dimanche 15 janvier 2006 François Couteau 0477 191685 RDV: 9h30 Place Roosevelt à Courcelles Dimanche 05 février 2006 François Couteau 0477 191685 RDV: 9h30 Place Larsimont à Trazegnies Dimanche 19 février 2006 Jacques Bultot 0474 252866 RDV: 9h30 parking du magasin Carrefour de Gosselies (N5) Dimanche 05 mars 2006 Stéphane Cornet 081 600238 RDV: 9h30 Eglise de Noirmont (Chastre) Prévoir un pique-nique (griller sur feu de bois) des outils de coupe, des gants et des vêtements chauds. Ne pas oublier votre bonne humeur ! Remarque : Ces activités extérieures sur des terrains privés ne peuvent, en cas d’accident, rendre responsable ni le propriétaire du site, ni le groupe « noc■ tua ». « REUNION CHEVECHE 2006 » Ce colloque européen rassemble plusieurs spécialistes qui oeuvrent pour la protection de la chevêche. Les 25 et 26 février 2006 à la Maison de la nature de Lutterbach (Mulhouse Centre d'Initiation à la Nature). Vous pourrez suivre plusieurs conférences et débats. Plus d’infos sur notre site internet: www.noctua.org. ■ Le Journal Noctua - hiver 2005 8