Biodiversité fongique du sable de quatre Plages (Beau Séjour, Eden
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Biodiversité fongique du sable de quatre Plages (Beau Séjour, Eden
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE D’ORAN FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT DE BIOLOGIE Laboratoire Réseau de Surveillance Environnementale Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Magister en SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT Option : Biologie et Pollution Marines Biodiversité fongique du sable de quatre Plages (Beau Séjour, Eden, les Andalouses et Madagh) du Littoral ouest algérien. Présenté par : Nadjet BENMESSAOUD Soutenu le : 09/ 12 / 2010 devant la commission du jury composée de : PRESIDENT : EXAMINATEURS : DIRECTEUR DE THESE : CO-ENCADREUR : O.KHEROUA M.BOUDERBALA B .GUESSAS Z. BOUTIBA A.MATALLAH-BOUTIBA Professeur, Université d’Oran Maitre de Conférences, Université d’Oran Maitre de Conférences, Université d’Oran Professeur, Université d’Oran Maitre de Conférences, Université d’Oran Promotion : 2010 REMERCIEMENTS Tout d'abord, je remercie Dieu de m'avoir donné la force, le courage et la possibilité de réaliser mon rêve. Je tiens également à exprimer ma gratitude à tous ceux et celles qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire, car ce travail n'aurait certainement pas pu voir le jour sans leur assistance. Ma profonde gratitude va d’abord à Monsieur le professeur Z. BOUTIBA, Directeur du Laboratoire Réseau de Surveillance Environnementale (LRSE) du Département de biologie, Faculté des Sciences de l’Université d’Oran Es-Sénia. Je le remercie pour sa gentillesse, son soutien et pour le fait de m’avoir accepter dans son équipe. Je lui adresse toute ma reconnaissance pour sa patience, disponibilité, aide et écoute et ses nobles qualités humaines. Mes remerciements s’adressent à Mme M.A. BOUTIBA, Maître de Conférences au Département de Biologie de l’Université d’Oran Es-Sénia, qui m’a inspiré ce sujet de recherche et qui a porté un intérêt tout particulier à mon travail. Qu’elle soit assurée de ma profonde reconnaissance. J’exprime ma sincère gratitude à Mr O. KHEROUA, Directeur du Laboratoire de Recherche de Physiologie de la nutrition et de la Sécurité Alimentaire du Département de Biologie, Faculté des Sciences de l’Université d’Oran Es-Sénia. Je suis très honorée de le voir présider ce jury. Ma gratitude revient aussi à Mr M. BOUDERBALA, Maître de Conférences au Département de Biologie de l’Université d’Oran Es-Sénia, d’avoir accepter de juger mon mémoire. Je remercie vivement Mr B.GUESSAS, Maître de Conférences au Département de Biologie de l’Université d’Oran Es-Sénia, pour l’honneur qu’il m’a fait d’avoir accepter d’examiner mon travail avec bienveillance. Je tiens aussi à témoigner ma reconnaissance aux personnels du laboratoire central de CHU d’Oran, avec qui j’ai eu l’occasion de travailler, ou qui m’ont tout simplement apporté leur aide, leur soutien et leur sympathie. Merci donc à : Mr.Z. BENMANSOUR, chef de service de parasitologie et mycologie pour m’avoir accueilli au sein de son laboratoire et mis à ma disposition tous les moyens nécessaires pour la réalisation de mon travail de recherche. Merci encore pour sa gentillesse et sa disponibilité. Un grand merci pour Selma et Mama qui m’ont apporté leur aide et soutien, Je leur adresse tout mon respect pour leur disponibilité et leur gentillesse. Mes remerciements les plus intenses pour leur compréhension, leur encouragement et leur disponibilité à Mr Boukhari yahia, maître assistant à l’université de Mascara et à Mme Karima. C’est avec beaucoup d’émotion que je remercie ma chère amie et collègue Fatma Sahnouni pour tous ses conseils, pour son aide inestimable, sa disponibilité, son soutien moral et ses encouragements m’ont été d’un grand apport, qu’elle puisse trouver ici ma profonde gratitude. Je n’oublierai pas de remercier tous mes collègues du laboratoire (LRSE). Je dois beaucoup à tous mes amis et à toute ma famille qui ont su m’entourer de leur affection et ont été pour moi un soutien continu. Merci à tous et à toutes les personnes qui m’ont témoigné de l’amitié durant toute la période de mon projet. Enfin, je dédie ce modeste travail à la mémoire de ma très chère mère pour toute la peine et moyens qu’elle ne cessait de m’octroyer afin de me voir un jour satisfaite comme le résultat d’aujourd’hui. A mon père lequel m’avait beaucoup donné avec tout ce qu’il pouvait pour ma bonne réussite. A mes frères et sœurs : Mourad, Hamid, Linda, Nabila et Soraya, à vous tous mille merci. Résumé D'un point de vue récréatif, les plages de sable sont les plus fréquentées, car elles représentent un espace de détente et de loisir. Suite à la grande fréquentation, une possible contamination du sable par des communautés fongiques pourrait constituer une source de transmission de certains champignons saprophytes et potentiellement pathogènes. Le but de ce travail est d’inventorier la flore fongique du sable des quatre plages : Beau Séjour, Eden, les Andalouses et Madagh le long du littoral oranais. Quarante huit prélèvements de sable (sec et humide) ont été réalisés, à raison de 16 échantillons bimensuellement pendant une durée de six mois (Décembre 2009 - Mai 2010). Un total de 233 isolats a été discerné dans les quatre zones d’étude, et un dénombrement de 13 genres de champignons filamenteux non dermatophytiques et cinq espèces de champignons levuriformes, appartenant à quatre genres ont été identifiées, de plus une levure n’a pas été déterminée. Les espèces fongiques identifiées sont par ordre d’importance : Penicillium spp. (48,06%), les Aspergillus 13,30%, dont Aspergillus niger (7,3%), Aspergillus flavus (2,14%), Aspergillus fumigatus (1,72%), Aspergillus sp. (0,86%), Aspergillus versicolor (0,86%), Aspergillus terreus (0,43%), Cladosporium spp. (9,01%), Fusarium spp. (5,15%), Rhodoturula sp. (4,72%), Alternaria spp. (4,72%), Mucor spp. (3%), Candida zeylanoïdes (2,14%), Phialophora sp. (1,72%), Cryptococcus albidus (1,72%), Rhizopus spp. (1,72%), Scopulariopsis spp. (0,86%), Chrysosporium sp. (0,86%), Geotrichum sp. (0,43%), Acremonium sp. (0,43%), Rhizomucor sp. (0,43%), Saccharomyces cerevisiae (0,43%), Candida albicans (0,43%) et une levure non identifiée (0,86%). Parmi cette biodiversité mycoflorale, certaines espèces sont hautement pathogènes pour l’homme, et représentent un véritable danger pour la santé publique. Mots clés : Champignons, champignons filamenteux, champignons levuriformes, Plages, Beau Séjour, Eden, les Andalouses, Madagh, sable. Abstract From a recreational point of view, the sandy beaches are the busiest because they represent a space of relaxation and leisure. Following the large attendance, a possible contamination of the sand by fungal community could be a source of transmission of some potentially pathogenic and saprophytic fungi. The aim of this work is to identify the fungal flora of four sandy beaches: Beau Sejour, Eden, the Andalouses and Madagh along the coast of Oran. Forty eight samplings of sand (dry and wet) were carried out, 16 samples were collected twice a month during six months (December 2009-Mai 2010). A total of 233 isolates was discerned in the four study areas, and an enumeration of 13 genera of non-dermatophytic filamentous fungi and five yeast- species belonging to four genera were identified, however, one yeast was not determined. The fungal species identified in order of importance: Penicillium spp. (48.06%), Aspergillus 13.30%, with Aspergillus niger (7.3%), Aspergillus flavus (2.14%), Aspergillus fumigatus (1.72%), Aspergillus sp. (0.86%), Aspergillus versicolor (0.86%), Aspergillus terreus (0.43%), Cladosporium spp. (9.01%), Fusarium spp. (5.15%), Rhodoturula sp. (4.72%), Alternaria spp. (4.72%), Mucor spp. (3%), Candida zeylanoïdes (2.14%), Phialophora sp. (1.72%), Cryptococcus albidus (1.72%), Rhizopus spp. (1.72%), Scopulariopsis spp. (0.86%), Chrysosporium sp. (0.86%), Geotrichum sp. (0.43%), Acremonium sp. (0.43%), Rhizomucor sp. (0.43%), Saccharomyces cerevisiae (0.43%), Candida albicans (0.43%) and unidentified yeast (0.86%). Among the biodiversity mycoflorale, some species are highly pathogenic to humans, and represent a real danger to public health. Keywords: Fungi, filamentous fungi, yeast-fungi, Beaches, Beau Sejour, Eden, Andalouses, Madagh, sand. ﺨــــــﺺ اﻟﻤــــــــﻠ ّ ﻣﻦ اﻟﻨّﺎﺣﻴﺔ اﻟ ّﺘﺮﻓﻴﻬﻴﺔ,ﺗﻌﺘﺒﺮ اﻟــﺸﻮاﻃــﺊ اﻟــﺮّﻣﻠﻴﺔ اﻷآـﺜﺮ إزدﺣﺎﻣﺎ ,ﻷﻧﻬــﺎ ﺗﻤــﺜﻞ ﻣﺴﺎﺣﺔ ﻟﻺﺳﺘﺮﺧـــــــﺎء و اﻟـــﺘﺮﻓﻴﻪ .ﺗﺒﻌﺎ ﻟﻺﻗــﺒﺎل اﻟﻜﺒﻴﺮ اﻟــّــــﺬي ﺗﺸـــﻬﺪﻩ هـــــﺬﻩ اﻟــــﺸﻮاﻃـــــﺊ ,ﻓــﺈنّ ﺗـــﻠﻮث اﻟــﺮّﻣﺎل ﺑﺎﻟﻤﺠـــﺘﻤﻌﺎت اﻟﻔـــــﻄﺮﻳﺔ ﻣﻤﻜﻦ ﺣﺪوﺛــــﻪ ,و هــﺬا ﻗﺪ ﻳﻜـــﻮن ﻣﺼــﺪرا ﻹﻧﺘــﻘﺎل ﺑﻌﺾ اﻟﻔـــﻄﺮﻳﺎت اﻟﻤــﺴﺒّﺒﺔ ﻟﻸﻣــــﺮاض. اﻟـــﻬﺪف ﻣﻦ هـــﺬا اﻟﻌـــﻤﻞ هـــﻮ اﻟﺘـــﻌﺮّف ﻋـــﻠﻰ اﻟــــﻔﻄﺮﻳﺎت اﻟﻤــــﻮﺟﻮدة ﻓﻲ أرﺑــــﻌﺔ ﺷــــﻮاﻃﺊ رﻣــــﻠﻴﺔ :ﺑــــــﻘﺎء ﺟــﻤﻴﻞ,ﻋــــﺪن اﻷﻧــــﺪﻟﺴﻴﺎت و ﻣـــﺪاغ ,اﻟﻤﻮﺟـــــــﻮدة ﻋـــﻠﻰ ﻃﻮل اﻟــﺴﺎﺣﻞ اﻟـــﻮهـــﺮاﻧﻲ. ﺛﻤﺎﻧﻴﺔ و ارﺑﻌﻮن ﻋــﻴّﻨﺔ ﻣﻦ اﻟــﺮّﻣﺎل ) اﻟـــﺠﺎﻓﺔ و اﻟــــﺮّﻃـــﺒﺔ ( ﺗ ّﻢ ﺗﺤــﻘﻴﻘﻬﺎ ﺑﻤﻌﺪّل ﺳــﺘّﺔ ﻋﺸﺮ ﻋ ّﻴـــﻨﺔ آــﻞ ﺷــﻬﺮﻳﻦ ﻟــﻤﺪّة ﺳــﺘّﺔ أﺷــﻬﺮ ) دﻳﺴﻤﺒﺮ – 2009ﻣـــــــــﺎي .( 2010 ﺛــــﻢّ ﻋﺰل 233ﺳــــﻼﻟﺔ ﻓـــﻲ اﻟـــﻤﻨﺎﻃﻖ اﻷرﺑــــﻌﺔ اﻟﻤــــﺪروﺳﺔ ,و ﺛــــ ّﻢ ﺣـــﺴﺎب و اﻟـــﺘﻌﺮّف ﻋـــــﻠﻰ 13ﻧــﻮع ﻣﻦ اﻟــﻔﻄﺮﻳﺎت اﻟـﺨﻴﻄﻴّﺔ ,و ﺧﻤﺴﺔ أﺻﻨﺎف ﻣﻦ اﻟــﻔﻄﺮﻳﺎت اﻟﺨـﻤﻴﺮة ﺑﺎﻹﺿﺎﻓﺔ إﻟﻰ ﺧﻤﻴﺮة ﻟﻢ ﻳﺘﻢ اﻟﺘﻌﺮف ﻋﻠﻴﻬﺎ .اﻷﺻﻨﺎف اﻟﻔﻄﺮﻳّﺔ اﻟﻤﻌﺮّﻓﺔ ﻣـﺮﺗّﺒﺔ ﺣــﺴﺐ أهـﻤﻴﺘﻬﺎ آﺎﻟـــﺘّﺎﻟـﻲ: % 13,30 Aspergillus ,(% 48,06) Penicilliumﺑﺤﻴﺚ ,(% 2,14) Aspergillus flavus ,(% 7,3) Aspergillus niger , ,(% 0,86) Aspergillus versicolor ,(% 0,86) Aspergillus sp., (% 1,72) Aspergillus fumigatus , (% 4,72) Rhodoturula sp.,(% 5,15) Fusarium spp. ,(% 9,01) Cladosporium spp. ,(% 0,43) Aspergillus terreus ,(% 1,72) Phialophora sp., (% 2,14) Candida zeylanoïdes ,(% 3) Mucor spp., (% 4,72) Alternaria spp. , (% 0,86) Scopulariopsis spp.,(% 1,72) Rhizopus spp. ,(% 1,72) Cryptococcus albidus , (% 0,43) Rhizomucor sp., (% 0,43) Acremonium sp., (% 0,43) Geotrichum sp. ,Candida albicans (% 0,43) ,(% 0,43) Saccharomyces cerevisiae ,(% 0,86) Chrysosporium sp. و ﺧﻤﻴﺮة ﻏﻴﺮ ﻣﻌﺮوﻓﺔ ) . (% 0,86 ن ﺑﻌﺾ اﻷﻧــﻮاع ﺟــﺪّ ﺧــﻄــﻴﺮة ﻋــﻠﻰ اﻹﻧــﺴـــﺎن,و ﺗــﻤﺜّﻞ ﺧــﻄﺮا ﺣــﻘــﻴﻘﻴﺎ ﻋــﻠﻰ ﻣﻦ ﺑﻴﻦ هــﺬا اﻟﺘــﻨﻮّع اﻟﺒـــﻴﻮﻟﻮﺟﻲ اﻟﻔــﻄﺮي ﻓــﺈ ّ اﻟــﺼﺤّﺔ اﻟﻌـﻤـــﻮﻣﻴﺔ. آـــﻠﻤـــــﺎت اﻟﻤﻔﺘــــﺎح: اﻟﻔـﻄـــﺮﻳﺎت,اﻟﻔــﻄـــﺮﻳﺎت ﺟــﻤــﻴﻞ,ﻋـــــﺪن,اﻷﻧــﺪﻟـﺴﻴﺎت ,ﻣــــــــﺪاغ,رﻣــــــــﻞ. اﻟــﺨﻴﻄــﻴﺔ, اﻟﻔــﻄـــﺮﻳﺎت اﻟﺨــﻤﻴﺮة,اﻟــﺸـﻮاﻃﺊ, ﺑــﻘﺎء LISTE DES ABREVIATIONS Aw: Activité de l’eau. C° : degrés Celsius. cm : centimètre. Ø : diamètre. g : gramme. ml : millilitre. PCB : gélose « Pomme de terre-Carotte ». RAT : gélose « Riz- Agar- Tween ». SS : Sable sec. SH: Sable humide. S1 : Site de Beau Séjour. S2 : Site d’Eden. S3 : Site des Andalouses. S4 : Site de madagh. SP : Sites de prélèvement. PP : Périodes de prélèvement. DBO5 : Demande biochimique en oxygène. DCO : Demande chimique en oxygène. MES : Matière en suspension. pH : potentiel d’hydrogène. PNDA : Plan National du développement Agricole. Km : Kilomètre. T° : Température. Tr / min : Tour par minute. Liste des figures Page Figure n° 1 : Les trois règnes du vivant selon Woese (1977). 6 Figure n° 2 : Caractères morphologiques des Aspergillus. 19 Figure n° 3 : Caractères morphologiques des Penicillium. 22 Figure n° 4 : Caractères morphologiques des Fusarium. 25 Figure n° 5 : Présentation de la Méditerranée. 53 Figure n° 6: Circulation de l’eau modifiée d’origine atlantique. 55 Figure n° 7 : Circulation de l’eau levantine intermédiaire. 56 Figure n° 8 : Circulation de l’eau méditerranéenne profonde. 56 Figure n° 9 : Normales des températures de la ville d’Oran. 61 Figure n° 10 : Normales des précipitations de la ville d’Oran. 61 Figure n° 11 : les échantillons du sable (sec et humide) prélevés. 67 Figure n° 12 : Sites d’échantillonnage. 68 Figure n° 13 : Site d’Ain El-Turck. 69 Figure n° 14 : Les Andalouses. 70 Figure n° 15 : Madagh. 71 Figure n° 16 : pH / C°-mètre portable. 72 Figure n° 17 : La technique du drapeau de Roth. 75 Figure n° 18 : Station d’image. 75 Figure n° 19: Culture sur lame. 76 Figure n° 20 : Test de filamentation en sérum. 78 Figure n° 21: La microplaque d’Auxacolor. 80 Figure n° 22: Variation du pH en fonction des sites et de périodes de prélèvement. 82 Figure n° 23: Variation de la température en fonction des sites et de périodes de prélèvement. 83 Figure n° 24: Répartition fongique globale. 86 Figure n° 25:Répartition fongique globale en fonction des sites de prélèvement. 86 Figure n° 26 : Fréquence d’apparition des espèces fongiques isolées du sable des quatre plages.88 Figure n° 27 : Penicilium sp. 89 Figure n° 28 : Aspergillus fumigatus 91 Figure n° 29 : Aspergillus flavus 92 : Aspergillus versicolor Figure n° 31 : Aspergillus niger 94 Figure n° 30 95 Liste des figures : Aspergillus terreus Figure n° 33 : Cladosporium sp. Figure n° 34 : Fusarium sp. Figure n° 35 : Rhodoturula sp. Figure n° 36 : Alternaria sp. Figure n° 37 : Mucor sp. Figure n° 38 : Candida zeylanoïdes Figure n° 39 : Phialophora sp. Figure n° 32 96 98 99 100 102 103 104 106 Figure n° 40 : Cryptococcus albidus Figure n° 41 : Rhizopus sp. Figure n° 42 : Scopulariopsis sp. 107 108 110 Figure n° 43 : Chrysosporium sp. 111 Figure n° 44 : Geotrichum sp. 112 Figure n° 45 : Acremonium sp. 114 Figure n° 46: Rhizomucor sp. 115 Figure n° 47: Saccharomyces cerevisiae 117 Figure n° 48: Candida albicans 118 Figure n° 49: Répartition fongique dans la plage « Beau Séjour » en fonction des mois. 120 Figure n° 50: Répartition fongique dans la plage « Eden » en fonction des mois. 122 Figure n° 51: Répartition fongique dans la plage « des Andalouses » en fonction des mois. 124 Figure n° 52: Répartition fongique dans la plage « Madagh » en fonction des mois. 126 Liste des tableaux Page Tableau n° 1: Quelques mycètes d’importance médicale. 16 Tableau n° 2: Classification des microfonges marines. 32 Tableau n° 3: Exemples de mycotoxines produites par certaines moisissures. 47 Tableau n° 4: Effets probables des principales mycotoxines sur l'homme. 49 Tableau n° 5: Climatologie de la ville d’Oran. 60 Tableau n° 6: Rejets d'eaux usées. 65 Tableau n° 7: Stations d’échantillonnage. 67 Tableau n° 8: Répartition fongique globale dans les différents sites de prélèvement. 85 Tableau n° 9: Analyse de la variance « ANOVA » pour tester la différence dans l’abondance des espèces fongiques en fonction des différents sites de prélèvement. 127 Tableau n° 10: Analyse de la variance « ANOVA » pour tester la différence dans l’abondance des espèces fongiques dans les différentes températures. 128 SOMMAIRE Page Introduction générale 1 Première partie : Données bibliographiques sur les peuplements fongiques 1. Introduction 5 2. Définition des champignons 6 3. Classification des champignons 8 3.1. Principe de la classification 8 3.2. Taxinomie 8 a. Chytridiomycotina 9 b. Zygomycotina 9 c. Les Ascomycotina 9 d. Les Basidiomycotina 9 e. Les Deuteromycotina 9 4. Les champignons d’intérêt médical 10 4.1. Champignons et l’homme 10 Mycètes agents de mycoses 10 a. Filamenteux 11 b. Levuriformes 11 c. Dimorphiques 11 Parasitisme fongique 11 a. Champignons adaptés au parasitisme 12 b. Champignons vivant habituellement en commensaux chez l’homme 12 c. Champignons d’origine externe au potentiel pathogène 12 d. Champignons apparemment dénués de pathogénicité au « comportement opportuniste » 13 5. Classification des mycoses 14 5.1. Les mycoses superficielles 14 5.2. Les mycoses cutanées 14 5.3. Les mycoses sous – cutanées 15 5.4. Les mycoses systémiques 15 5.5. Les mycoses opportunistes 15 6. Les principaux champignons impliqués en pathologie humaine 17 6.1. Les dermatophytes 17 6.1.1. Caractères culturaux 17 6.1.2. Morphologie microscopique 17 6.1.3. Pouvoir pathogène 18 6.2. Les moisissures 18 6.2.1. Le genre Aspergillus 18 6.2.1.1. Caractères culturaux 20 6.2.1.2. Morphologie microscopique 20 6.2.1.3. Pouvoir pathogène 20 6.2.2. Le genre Penicillium 21 6.2.2.1. Caractères culturaux 22 6.2.2.2. Morphologie microscopique 22 6.2.2.3. Pouvoir pathogène 6.2.3. Le genre Fusarium 6.2.3.1. Caractères culturaux 6.2.3.2. Morphologie microscopique 6.2.3.3. Pouvoir pathogène 6.3. Les levures 6.3.1. Les Candida 6.3.1.1. Caractères culturaux 6.3.1.2. Morphologie microscopique 6.3.1.3. Pouvoir pathogène 6.3.2. Les Cryptococcus 6.3.2.1. Caractères culturaux 6.3.2.2. Morphologie microscopique 6.3.2.3. Pouvoir pathogène 7. La mycologie marine 8. Champignons marins microscopiques 8.1. Définition 8.2. Caractères phénotypiques 8.3. Habitat et classification 8.4. Relation biologique 8.5. Facteurs influençant la biodiversité des champignons marins a. Habitats dans l'écosystème marin b. Disponibilité des substrats fongiques dans l'écosystème marin c. Concurrence d'inhibition d. Répartition géographique et température e. Effets de la salinité f. Pression hydrostatique 9. Des levures et moisissures en milieu marin 9.1. Les levures 9.2. Les moisissures 10. Des champignons pathogènes opportunistes en milieu marin 11. La microflore fongique du sable des plages 12. Dispersion et devenir des micromycètes dans le sable de plages 13. Champignons et mycotoxines 13.1. Qu’est ce que les mycotoxines ? 13.2. Les différentes mycotoxines rencontrées 13-3)- Toxicité des mycotoxines 13.4. Facteurs influençant la toxinogénèse a. Facteurs intrinsèques b. Facteurs extrinsèques 23 23 24 24 25 25 26 26 26 26 27 27 27 28 28 29 29 29 30 33 34 34 35 36 37 38 39 39 39 41 41 42 44 45 45 46 48 50 50 50 Deuxième partie : Caractérisation de la zone d’étude 1. 2. Présentation de la Méditerranée Structure hydrologique a. Les eaux Atlantiques (AW) b. Les Eaux Atlantiques Modifiées (MAW) c. Les Eaux Levantines Intermédiaires (LIW) d. Les Eaux profondes (DW) 3. Caractéristiques générales du littoral algérien 52 54 54 54 55 56 57 4. Caractéristiques du littoral oranais 4.1. Facteurs physiques des eaux littorales 4.1.1. Température 4.1.2. Salinité 4.2. Climatologie a. Pluviométrie b. Régime des vents 5. Origines et types de pollution le long du littoral oranais 58 58 58 59 59 59 61 62 Troisième partie : Matériel et méthodes Introduction 1. Matériels et méthodes 1.1. Les prélèvements 1.2. Description des lieux de prélèvement 1.2.1. Le site d’Ain El- Turck 1.2.2. Les Andalouses 1.2.3. Le site de Madagh 1.3. Mesure des facteurs environnementaux (abiotiques) : pH et température 1.3.1. Mesure de pH 1.3.2. Prise de température 1.4. Mise en culture pour l’isolement des souches 1.5. Isolement des souches 1.5. Identification 1.5.1. Identification morphologique 1.5.1.1. Critères d’identification macroscopique 1.5.1.2. Identification microscopique 1.5.2. Identification biochimique 2. La conservation des souches 2.1. Conservation de très longue durée en cultures congelées 2.2. Conservation à 4°C 2.3. Conservation de longue durée sous huile de paraffine 2.4. Conservation dans l’eau distillée 2.5. La mycothèque 66 66 66 67 69 69 70 71 71 72 72 73 73 74 74 75 78 80 80 80 80 81 81 Quatrième partie : Résultats et discussion Introduction 82 1. Résultats 82 1.1. Le pH 82 1.2. La température 83 1.3. Les micromycètes 83 La fréquence d’apparition des espèces fongiques isolées du sable des quatre plages (Beau Séjour, Eden, les Andalouses et Madagh) 87 2. Description et illustration des différents genres et espèces isolés 88 2.1. Penicillium 88 2.2. Aspergillus 90 2.2.1. Aspergillus fumigatus 90 2.2.2. Aspergillus flavus 90 2.2.3. Aspergillus versicolor 93 2.2.4. Aspergillus niger 93 2.2.5. Aspergillus terreus 2.3. Cladosporium 2.4. Fusarium 2.5. Rhodoturula 2.6. Alternaria 2.7. Mucor 2.8. Candida zeylanoïdes 2.9. Phialophora 2.10. Cryptococcus albidus 2.11. Rhizopus 2.12. Scopulariopsis 2.13. Chrysosporium 2.14. Geotrichum 2.15. Acremonium 2.16. Rhizomucor 2.17. Saccharomyces cerevisiae 2.18. Candida albicans 3. L’abondance des champignons identifiés dans chaque site 3.1. La plage Beau Séjour 3.2. La plage Eden 3.3. La plage des Andalouses 3.4. La plage Madagh 4. Etude statistique 93 97 97 97 101 101 101 105 105 105 109 109 109 113 113 116 116 119 119 121 123 125 127 5. Discussion 128 Conclusion générale 134 Références bibliographiques 136 Glossaire Annexes Introduction générale Introduction générale Introduction générale L'étude des champignons marins [obligatoires et facultatifs tels que définit par Kohlmeyer (1974)] et la mycologie marine a commencé au début de vingtième siècle avec le rapport de certaines espèces par Arthur D. Cotton en 1909 (Ainsworth, 1976). Les premiers rapports des pyrénomycètes marins ont été publiés par George K. Sutherland en 1915 et 1916 (Ainsworth, 1976). Cependant, le document qui a causé l'intérêt majeur pour la communauté scientifique était sur les champignons marins de la Nouvelle Angleterre et de la Californie par Elso S. Barghoorn et David H. Linder en 1944 (Barghoorn et Linder, 1944). Comme conséquence directe, une expansion des études mycologiques a été effectuée depuis les années 50, la plupart du temps en raison de la popularité parmi les scientifiques de qui provenaient de telles monographies comme : " les champignons dans les océans et les estuaires " (Johnson et Sparrow, 1961), " les avances récentes en mycologie aquatique "(Jones, 1976), " la mycologie marine: les champignons supérieurs " (Kohlmeyer et Kohlmeyer, 1979), et " la mycologie marine: une approche pratique " (Hyde et Pointing, 2000). En outre " le colloque international de la mycologie marine et d'eau douce" qui se produit tous les 4 à 5 ans et qui attire un nombre croissant de participants autour du monde est la source de nouvelle recherche sur la biodiversité des champignons marins (Hyde et Pointing, 2000). La répartition des champignons dans le milieu marin n'a pas été bien étudiée en comparaison avec les études menées sur les champignons d'eau douce et des écosystèmes terrestres. Ils sont peu représentés dans la mer, depuis les champignons marins ne représentent que 5% de la flore fongique totale. Ils sont cosmopolites dans leur distribution, et peuvent donc être isolés dans des régions tempérées et tropicales, y compris les estuaires (Kirk, 1969). Ces mycètes sont des éléments importants des écosystèmes, ils sont considérés comme les microorganismes les plus actifs dans la décomposition de la matière organique présente à la fois dans le sable et dans l'eau (Harley, 1971; Moore-Landecker, 1996). Kohlmeyer et Kohlmeyer (1971) et Tan (1985), n’ont enregistré que les champignons exclusivement marins, mais le sol est le réservoir typique des champignons anamorphes (Hawksworth., 1991). Les études réalisées à l'interface des écosystèmes marins et terrestres par Bergen et Wagner-Merner (1977), Dabrowa et al. (1964), Kishimoto et Baker (1969) et Ristanovic et Miller (1969) portent presque exclusivement aux mycètes représentant la -1- Introduction générale communauté du sol, peut-être parce qu’ils sont les plus nombreux et ils sont favorisés par une grande facilité de formation. Dans une étude menée par Matallah-Boutiba et al. (2008), 241 souches ont été isolées du milieu marin, des sédiments et des coquillages dans les zones côtières occidentales Algériennes. Une dizaine de genres différents de champignons ont été répertoriés en fonction des lieux, des types de prélèvements et de la température, et qui sont par ordre d’importance : Penicillium (55,18 %), Aspergillus (8,29 %), Muccorales (6,63 %), Trichoderma ( 5, 80 %), Cladosporium (3,73 %), Fusarium (2,07 %), Pullularia (1,24 %), Acremonium (0,82 %), Alternaria (0,82 %), Verticillium (0,82 %), Gliocladium (0,41 %) et Geotrichum (0,41 %). Le sable de plage, où les conidies fongiques sont viables sous certaines conditions, peut jouer un rôle important en tant que véhicule de la transmission du processus infectieux (Larrondo et Calvo, 1989). Une évaluation de la qualité mycologique des plages de sable de la zone côtière de Lisbaa et Vale do Tejo en Portugal a été prise en Mai-Octobre, 1964. Les champignons kératinolytiques, levures, et les champignons saprophytes ou potentiellement pathogènes ont été analysés. Les données ont montré une bonne / qualité satisfaisante des plages de sable pour le genre Candida. Les résultats indiquent que les champignons saprophytes ont été les plus fréquents dans les plages de sable. Il est suggéré que Scopulariopsis et Candida pourraient être utilisés comme des indicateurs spécifiques de la qualité des plages sablonneuses. La prédominance des subdivisions: Deuteromycotina, Ascomycotina et Zygomycotina a été observée dans les sols côtiers de la Californie par Dabrowa et al. (1964), dans les sols côtiers de la Floride par Bergen et Wagner-Merner (1977) et dans les sols côtiers de Hawaii par Kishimoto et Baker (1969). Dans les études effectuées sur l'eau et le sable de la plage de Boa Viagem, Becife, Brésil, Pinto et al. (1992) ont détecté 115 espèces tandis que Sarquis et Oliveira (1996) ont isolé 170 espèces à partir de sable de la plage d'Ipanema (Brésil). Ces résultats ont montré une plus grande diversité d’espèces par rapport à ceux rapporté par ElMoustafa et Musallam (1975) au Koweît, et Bergen et Wagner-Merner (1977) aux Etats-Unis. Ces variations peuvent sans doute être attribuées à des facteurs bioclimatiques agissant sur et / -2- Introduction générale ou interférer avec la survie des champignons et leur dispersion. Il est également possible que la fréquence des baigneurs pourrait créer la condition favorable au développement fongique comme suggéré par Bergen et Wagner-Merner (1977). Un certain nombre d'espèces de champignons sont pathogènes pour l'homme, provoquant des mycoses superficielles, sous-cutanées ou profondes, selon la localisation de l'agent pathogène chez l'hôte après infection. Candida albicans est le champignon le plus courant associé à l'infection par contact avec le sable de la plage et, à un degré moindre, avec l'eau de mer. C'est une levure tenue pour être responsable d'un certain nombre de mycoses superficielles et profondes. Candida albicans ainsi que d'autres espèces de Candida ont été isolées d'un certain nombre de plages sableuses de la Méditerranée. On recherche actuellement sa présence dans l'eau de mer dans un certain nombre de régions. D'autres travaux ont également été menés à bien portant sur l'identification d'autres champignons, et les genres isolés jusqu'à présent comprennent Pénicillium, Aspergillus et Cladosporium, les deux derniers contiennent des espèces pathogènes, tout comme les genres Mucor, Fusarium et Rhizopus dans l'eau de mer. Ce sont des agents pathogènes opportunistes, mais il faut attirer l'attention sur Fusarium qui est toxinogène et l’une des principales causes d’infection oculaire. Les dermatophytoses sont parmi les infections cutanées superficielles les plus fréquentes chez l’homme (Cremer et al., 1995). En effet selon différentes études, 10 à 40 % des patients sont infestés par des dermatophytes et 2 à 3 % d’entre eux sont porteurs d’onychomycoses. Ces mycoses superficielles sont en général favorisées par les concentrations humaines qui assurent le contage et la diffusion des espèces fongiques essentiellement anthropophiles, et cela par l’intermédiaire des sols généralement humides et souillés de squames ou de poils infectés. Ainsi, différents travaux ont permis l’isolement de souches kératinophiles à partir de sols infectés (piscines, mosquées, hammams.) (Skalli, 1987 ; Benslama et Guessous, 1994). Les plages connaissent une grande affluence en été, elles constituent un lieu de rencontre de nombreux estivants ce qui pourrait constituer un lieu favorable à la contamination et ce, via le sable hébergeant des fragments de kératine infectés par les spores -3- Introduction générale fongiques (Visset, 1973 ; Esterre et Agis, 1983 ; Bernard et Pesando, 1986-1987 ; Fernandes Vieira, 2001). Dans le présent travail, nous nous somme intéressé à l’étude de la flore fongique de quatre plage (Beau Séjour, Eden, les Andalouses et Madagh) le long de littoral oranais. Le plan de notre travail de recherche que nous avons élaboré, comprend quatre points : o Le premier point : fait référence à une revue bibliographique des peuplements fongiques. o Le deuxième point : est consacré à la caractérisation de la zone d’étude. o Le troisième point : matériel et méthodes o Le quatrième point : fait état de la synthèse des résultats ainsi que pour leur interprétation. Enfin, il est utile de préciser qu’en conclusion, nous avons indexé à la présente étude, une recherche bibliographique ainsi que des annexes. -4- Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques 1. Introduction Les champignons, sont des organismes eucaryotes aérobies. Ni plantes ni animaux, ils constituent un règne à part (Eumycota) dans le monde vivant. Il n’en a pas été toujours ainsi. Longtemps, les champignons, par leur morphologie (thalle, spore, etc.), leur comportement (absence de mobilité), leur nutrition (absorption) ont été assimilés à des végétaux. Au XVIIIe siècle, du temps de Carl von Linné, le monde du vivant était partagé en deux règnes : le végétal et l’animal. Les champignons étaient, avec les algues, les bactéries, les protozoaires et les plantes assimilés au règne végétal. En 1866, le naturaliste allemand Haeckel (Haeckel, 1861 ; Haeckel, 1878) fut le premier à briser la dichotomie plantae/ Animalia. Il proposa d’ajouter à ces deux règnes un troisième, celui des protistes. Ce n’est qu’au début du XXe siècle, quand les méthodes d’observation s’affinèrent que la taxinomie des microorganismes évolua. Les champignons (démunis de photosynthèse) furent détachés du règne végétal pour être associés à des protistes. Whittaker (1969) propose une individualisation du règne des champignons et une refonte de la classification du vivant par un système taxinomique à cinq règnes, les monomères (bactéries), les protistes, les végétaux, les animaux et les champignons. Cette classification fut tout de suite adoptée par les biologistes anglo-saxons. La classification de Whittaker distingue les deux types cellulaires fondamentaux : les procaryotes et les eucaryotes. En 1977, Woese crée la surprise en proposant un arbre simplifié à 3 branches : Archaebactéries, Eucaryotes et Eubactéries (Fig. 1). D'autres arbres du vivant confirmèrent par la suite cette représentation. -5- Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Eubactéries Eucaryotes Ciliés Vertes non sulfureuses Gram+ Champignons Plantes Animaux Flagellés Pourpre Cyano Microsporidies Flavo Thermophiles extrêmes Halophiles extrêmes Métanogènes Archées Figure 1 : Les trois règnes du vivant selon Woese (1977). 2. Définition des champignons Les champignons, ou les mycètes, sont des organismes eucaryotes uni- ou pluricellulaires, incluant des espèces macroscopiques (macromycètes) et d’autres microscopiques (micromycètes) d’aspect filamenteux ou levuriforme (Chabasse et al., 2002). Dépourvus de chlorophylle, ils ne peuvent pas, comme les plantes, synthétiser leur matière organique à partir du CO2 atmosphérique. Ils doivent donc puiser dans le milieu ambiant l’eau et les substances organiques et minérales nécessaires à leurs propres synthèses ; ils sont hétérotrophes. Pour cela ils dégradent la matière organique complexe grâce à l’excrétion d’enzymes et d’acides puis ils en absorbent les composants digérés, tout ceci s’effectuant à travers la paroi perméable de leur appareil végétatif. Ils peuvent être symbiotiques car ils vivent en association à bénéfice réciproque avec d’autres organismes (L’exemple classique est celui des lichens qui sont une association algues champignons), ou parasites s’ils se développent sur du vivant. Certains sont saprophytes s’ils se développent sur de la matière organique inerte (c’est le cas des moisissures). On peut distinguer deux groupes de moisissures : -6- Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques ¾ Les moisissures utiles qui sont utilisées dans l’industrie pour conférer aux produits des propriétés organoleptiques et technologiques comme le P. camenberti et P. roqueforti dans la fromagerie ; P. jensenii ou nalgiovense en salaisonnerie. ¾ Les moisissures nuisibles toxinogènes peuvent se développer sur différents substrats et entraîner une altération des qualités nutritionnelles et diététiques des produits, et y produire dans certaines conditions de température et d’humidité des molécules toxiques dénommées mycotoxines ou métabolites secondaires. Ainsi, on estime que le développement incontrôlé de micromycètes est à l’origine de la perte de 5 à 10% des récoltes mondiales (Filtenborg et al., 1996). La définition complète des champignons fait appel aux caractères suivants : Les caractères morphologiques concernent quatre sortes d’éléments : 1. les éléments végétatifs sont représentés par un mycélium unicellulaire de quelques µm (levure) et/ou pluricellulaire pouvant atteindre plusieurs mètres (« hyphe » ou filament mycélien) ; 2. les éléments de la reproduction asexuée sont des spores diverses nommées selon leur origine ou forme : blastospores, arthrospores, aleuriospores, conidiospores, phialospores, sporangiospores, chlamydospores ; 3. les éléments de la reproduction sexuée sont des zygotes (ou zygospores), des ascospores ou des basidiospores ; 4. les éléments d’attentes perdurent, parfois de nombreuses années, sous forme de fragments d’hyphes, de diaspores ou de sclérotes. Les caractères biochimiques essentiels sont la composition de la paroi (chitineglucosane, chitine-mananne, mannane-glucane …). Les caractères écologiques traduisant la diversité de leurs modes de vie. Les champignons sont saprobiontes, exceptionnellement parasites vrais. -7- symbiontes, parasites par opportunité, Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques 3. Classification des champignons 3.1. Principe de la classification Le règne des champignons comprend des sous ensembles appelés divisions ou phylums. Le nom de chaque division se termine par Mycotina, les phylums se divisent en classes, le nom de ces dernières se termine par Mycètes, ensuite le suffixe « ale » est utilisé pour désigner les ordres, le suffixe « aceae » pour les familles. Chaque famille renferme les genres et les espèces qui représentent la base de la classification. Chaque champignon est identifié ainsi par un nom binomial qui débute par le genre et qui se termine par l’espèce comme tout autre constituant du vivant (Chabasse, 2008). L’identification des champignons est fondée principalement sur des critères morphologiques liés aux modes de reproduction. Classiquement, on distingue chez les champignons, deux types de reproduction, l’une étant appelée asexuée car la cellule fongique se divise par simple mitose, l’autre appelée sexuée car intégrant un processus de fusion cytoplasmique, de caryogamie et de méiose. Chez une même espèce, on peut donc observer une multiplication de type sexué issue d’un stade morphologique particulier appelé téléomorphe et une multiplication asexuée issue d’un autre développement appelé stade anamorphe (Chabasse, 2008). Lorsque l’espèce fongique existe dans la même culture sous forme sexuée et asexuée, on parle d’holomorphe. En pratique, lorsqu’un champignon est découvert en culture, il portera le nom de la forme isolée. Lorsqu’il existe sous les deux formes (anamorphe et téléomorphe), c’est le nom de la forme sexuée qui sera retenu en priorité (Chabasse et al., 2002). 3.2. Taxinomie La classification des champignons est en constante évolution. Pendant longtemps, elle s’est appuyée sur celle de Hawksworth, Sutton et Ainsworth (Hawksworth et al., 1995). Fondée sur des caractères morphologiques simples, elle a longtemps fait référence, mais l’étude ultrastructurale, biochimique et génétique a révélé d’importantes différences, nécessitant une réorganisation de la taxinomie. La classification, proposée par Kwon Chung et Bennet (Kwon-Chung et al., 1992), actualisée par Sutton et al. (Sutton et al., 1998) et de Hoog et Guarro (de Hoog et al., 2000) fait référence aujourd’hui. -8- Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques On différencie quatre divisions selon les modalités de la reproduction sexuée : les Chytridiomycotina, les Zygomycotina, les Ascomycotina et les Basidiomycotina. En outre, lorsque la reproduction sexuée n’est pas connue, la division est appelée Deuteromycotina ou Champignons imparfaits (Blackwell et al., 1998). a. Chytridiomycotina Ce sont les champignons les plus primitifs. Ils sont aquatiques, au mycélium large peu ou pas cloisonné, dont les spores sont munies d’un flagelle. b. Zygomycotina Sont des champignons microscopiques à mycélium siphonné, de diamètre irrégulier, pourvu de nombreux noyaux non séparés par des cloisons. Essentiellement saprophytes, ils se présentent sous forme de moisissures (Bouchet et al., 1999). Ils produisent des spores sans flagelles. La reproduction sexuée aboutit à la formation de zygospores d’où le nom « Zygomycètes » donné à cette division (Chabasse, 2008). c. Les Ascomycotina Ces champignons, à thalle septé ou levuroîdes, présentent une structure caractéristique appelée asque qui est un sporocyste particulier formé au cours de la reproduction sexuée. L’asque renferme le plus souvent un nombre défini de spores ou ascospores formées après fusion de deux noyaux suivie de la méiose. Il peut être globuleux, cylindrique ou plus ou moins claviforme (Botton et al., 1990). d. Les Basidiomycotina Ils sont caractérisés par la production de spores sexuées, appelées basidiospores, formées par bourgeonnement à l’apex de cellules allongées, les basides. Les Basidiomycètes ont un thalle cloisonné avec présence de « boucles » au niveau des cloisons (Chabasse et al., 2002). Beaucoup d’entres eux sont des parasites de végétaux, d’autres de redoutables opportunistes chez l’homme. e. Les Deuteromycotina Ce groupe comprend tous les champignons qui ne produisent ni ascospores, ni basidiospores et qui se multiplient au moyen de conidies. Ils sont unicellulaires (levures) ou à thalle filamenteux septé (Botton et al., 1990). Sur le plan taxinomique, ils représentent un groupe artificiel en attente de regroupement définitif parmi les Ascomycètes et les Basidiomycètes. -9- Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques 4. Les champignons d’intérêt médical 4.1. Champignons et l’homme Les champignons d’intérêt médical sont répartis dans divers groupes taxonomiques au sein des Eumycètes. En médecine humaine, ces champignons sont impliqués dans diverses pathologies : 1. les mycétismes : intoxications dues à l'ingestion de certaines espèces (Ex. mycétisme phalloïdien, muscarinien,...); 2. les mycotoxicoses : intoxications dues à des métabolites introduits dans les aliments par l’envahissement de Moisissures (Ex : aflatoxine produite par Aspergillus flavus présent sur les arachides, co-facteur du cancer primitif du foie en Afrique); 3. les mycoses : causées par un Champignon à l'état « parasitaire ». Elles sont des maladies provoquées par des champignons microscopiques appelés mycètes (plus précisément micromycètes, champignons microscopiques par opposition aux macromycètes, visibles dans l’environnement) susceptibles de vivre en parasite chez l’homme (ANOFEL, 2007). Mycètes agents de mycoses Les mycètes, véritables eucaryotes, constituent un règne distinct de celui des plantes (car n’ayant pas de pigment assimilateur de la chlorophylle) et du règne animal. Les champignons assurent leur nutrition uniquement par absorption à partir du mycélium. Les micromycètes vivent le plus souvent en saprophytes dans le milieu extérieur à partir de substrats organiques en décomposition. Ils sont très répondus : on évalue à environ 1200 000 le nombre d’espèces, dont seulement quelques centaines sont connues comme potentiellement pathogènes chez l’homme. Les mycètes vivent en commensaux (par exemple : Candida spp.) chez l’homme sans occasionner de lésions. Ils vivent parfois en parasites, d’où le terme de mycoses pour désigner les lésions qu’ils occasionnent. L’état de commensalisme et de parasitisme est réversible selon l’état des défenses du patient. D’un point de vue pratique, selon leur aspect morphologique, on distingue trois types : - 10 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques a. Filamenteux Ils se développent sur leur substrat nutritif par un système de filaments plus ou moins ramifiés appelé « thalle » ou mycélium, constitué de filaments (ou hyphes) cloisonnés ou non. Parmi ces mycètes filamenteux, on différentie : ¾ Les dermatophytes : champignons kératinophiles, adaptés à la peau et aux phanères de l’homme ou l’animal, et provoquant des lésions quelques soit l’état immunitaire du patient ; ¾ Les moisissures : issues du sol (telluriques) (par exemple Aspergillus), au comportement opportuniste, dont le développement chez l’homme est permis par l’affaiblissement de ses défenses immunitaires. b. Levuriformes Dans ce cas, le thalle se réduit à un état unicellulaire. L’aspect classique est celui d’une levure de forme ronde ovalaire, de petite taille (généralement < à 10 µm), qui se reproduit par bourgeonnement. Certaines levures comme celles appartenant au genre Candida peuvent donner naissance à des filaments mycéliens. Parmi les levures d’intérêt médical, il convient de citer les Candida, les Malassezia et les Cryptococcus (ANOFEL, 2007). c. Dimorphiques Ils se présentent dans l’environnement (sol, etc.), sous une forme filamenteuse, produisant des spores. Dans les tissus parasités chez l’homme, on les retrouve sous forme de « levure ». Les dimorphiques sont issus de régions tropicales ou subtropicales (par exemple : les Histoplasmes et Penicillium marneffei). Parasitisme fongique Il est nécessaire de distinguer la conséquence du développement d’un champignon chez l’homme résultant du parasitisme (mycoses), des pathologies liées à un état d’hypersensibilité (alvéolites extrinsèques, asthme, etc.) ou des intoxications dues à l’ingestion de certains micromycètes (mycotoxicoses) ou macromycètes (ANOFEL, 2007). En mycologie médicale, il est pratique de distinguer, selon leur capacité au parasitisme et leur degré de virulence, plusieurs catégories de champignons potentiellement pathogènes pour l’homme (Chabasse et al., 1999). - 11 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques a. Champignons adaptés au parasitisme Le meilleur exemple est celui des micromycètes kératinophiles dont l’avidité pour la kératine animale et humaine est très prononcée. Les dermatophytes appartenant aux genres Trichophyton, Microsporum et Epidermophyton sont cosmopolites et peuvent parasiter l’homme ou l’animal, quel que soit le terrain nutritionnel ou immunitaire sous-jacent. A part quelques exceptions, les kératinophiles ne peuvent coloniser que la peau et les phanères (ongles, poils, cheveux). L’importance des lésions varie selon le degré d’adaptation parasitaire. Seules les espèces dites « anthropophiles » sont relativement bien tolérées, et les lésions mycosiques, dans ces cas, sont discrètes voire asymptomatiques. En revanche, les espèces dites « zoophiles », géophiles », peu ou pas adaptées à l’homme, sont à l’origine de dermatophyties bruyantes, volontiers inflammatoires. b. Champignons vivant habituellement en commensaux chez l’homme Ils colonisent sans entraîner de lésions apparentes, le revêtement cutané (espèces appartenant par exemple au genre Malassezia) ainsi que les muqueuses digestives ou vaginales (Candida albicans). Cet état de paix armée, lié à un fragile équilibre hôte – parasite, peut être rompu en cas de défaillance de l’hôte (par exemple candidose buccale ou oropharyngée chez le sujet infecté par le VIH.). c. Champignons d’origine externe au potentiel pathogène Ce sont tous les micromycètes de notre environnement possédant de réels facteurs de virulence et pouvant se maintenir chez leur hôte (mécanisme d’échappement aux défenses immunitaires, adaptation au parasitisme) : Moisissures cosmopolites comme Aspergillus fumigatus, etc ; Levures comme Cryptococcus neoformans ; Champignons dimorphiques pour la plupart d’origine exotique, comme Histoplasma ; Agents de chromomycoses et de mycétomes. - 12 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Dans tous les cas, les mycoses qu’ils engendrent issues d’une contamination externe, ne sont habituellement pas contagieuses d’homme à l’homme, et l’intensité des symptômes dépend étroitement du terrain sous – jacent et de la souche concernée. d. Champignons apparemment dénués de pathogénicité au « comportement opportuniste » Ce sont des micromycètes filamenteux (moisissures) ou levuriformes qui vivent en saprophytes dans l’environnement. Ils sont parfois colonisateurs temporaires du revêtement de la peau, des orifices et des muqueuses, sans pour cela entraîner des lésions chez l’individu sain, dans les conditions normales. Appelés jadis « contaminants » par les biologistes, ils comprennent la plupart des nouvelles espèces opportunistes qui émergent aujourd’hui en médecine (Chabasse et al., 1999). On incrimine aujourd’hui près de 400 espèces fongiques impliquées dans un processus pathologique chez l’homme ; elles ne dépassaient pas la vingtaine dans les années cinquante. Cette augmentation est liée aux nouveaux états de réceptivité de l’hôte. La notion d’opportuniste est née de ces situations où l’hôte plus vulnérable devient plus sensible à des espèces saprophytes au pouvoir pathogène limité. Le champignon opportuniste est donc celui qui profite d’une opportunité pour exprimer sa virulence et son caractère agressif dans l’organisme hôte. Son maintien, par contre, est le plus souvent lié à une défaillance dans les systèmes de défense de l’hôte. Une espèce opportuniste aujourd’hui possède les qualités intrinsèques pour se maintenir et se développer chez l’homme (thermotolérance, osmophilie, xérophilie, micro-aérophilie, etc.), la capacité d’adhérer aux tissus de l’hôte, de se protéger ou de déjouer le système immunitaire de ce dernier. En définitive, l’état de faiblesse de l’hôte sélectionne les espèces les plus aptes au parasitisme, accélérant le processus d’adaptation parasitaire des moisissures de l’environnement ou facilitant le passage du commensalisme au parasitisme pour les espèces déjà présentes chez l’individu sain (Chabasse et al., 1999). - 13 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques 5. Classification des mycoses Parmi les centaines de milliers d’espèces fongiques trouvées dans l’environnement, environ cinquante seulement provoquent une maladie chez l’homme. Ces maladies fongiques ou mycoses sont divisées en cinq groupes d’après le tissu infecté et le mode de pénétration dans l’hôte: mycoses superficielles, cutanées, sous-cutanées, systémiques et opportunistes (Tableau 1) (Lansing et al., 2007). 5.1. Les mycoses superficielles Les mycètes responsables sont présents uniquement à la surface externe des cheveux et de la peau, d’où le nom de mycoses superficielles. Le plus souvent se sont des infections de gravité modérées, qui entraînent peu ou pas de réponse inflammatoire et dont le diagnostic ne pose généralement pas de difficulté, le problème est plutôt d’ordre esthétique, la thérapeutique étant considérée comme efficace (Moselio et al., 1999). Dans cette catégorie, on distingue quatre entités, deux qui concernent les cheveux et le cuir chevelu, ces infections sont collectivement appelées piedras (pierre en espagnol), elles comportent : Les piedras blanches, causées par la levure Trichosporum beigelii, se manifestent par des nodosités blanchâtres sur les cheveux et les poils ; Les piedras noires, provoquées par Piedraia hortae, se traduisent par des nodules noirs durs étagés le long des cheveux et des poils (Gaucher et al., 2003). Et deux qui concernent la peau glabre : Pityriasis versicolor et Tinea grisea. Le Pityriasis versicolor est causée par la levure Malassezia furfur et forme des taches dyschromiques légèrement squameuses de couleurs variant du jaune au brun sur le tronc, le cou, la face et les bras (Lansing et al., 2007). Ces taches apparaissent après une exposition au rayonnement solaire. Se révélant classiquement au printemps ou en été, elles sont très souvent rapportées à tort à une « contamination à la plage ». 5.2. Les mycoses cutanées Les mycoses cutanées, également appelées dermatomycoses ou teignes inflammatoires, sont cosmopolites et représentent les maladies fongiques humaines les plus courantes (Lansing et al., 2007). Elles correspondent à des sites où les champignons pénètrent plus profondément dans l’épiderme comme le pied d’athlète. Les champignons responsables - 14 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques sont des dermatophytes. Selon l’agent étiologique et le statut immunologique du malade, la pathologie est aigue ou chronique. Trois genres de mycètes cutanés ou dermatophytes sont impliqués dans ces mycoses : Microsporum, Trichophyton et Epidermophyton. La dénomination des lésions est « Tinea » suivi du site atteint : tinea captis pour la tête, tinea pedis pour le pied, tinea corporis pour tout le corps, etc (Moselio et al., 1999). 5.3. Les mycoses sous - cutanées Atteignent la peau, les tissus sous- cutanés et parfois les os (Brunner et al., 1994). Elles sont dues à des champignons communément isolés de l’environnement et qui ne sont pas pathogènes que dans certaines circonstances (Moselio et al., 1999). Ils sont incapables par eux-mêmes de traverser la peau et doivent être introduits dans le tissu sous – cutané par des plaies contaminées avec la terre contenant des mycètes. La maladie se développe lentement, souvent plusieurs années après la pénétration dans le tissu sous – cutané. Durant ce temps, les mycètes produisent un nodule qui finit par s’ulcérer. Les organismes se répondent alors le long des canaux lymphatiques et produisent de nodules sous – cutanés qui sont drainés vers la surface de la peau (Lansing et al., 2007). 5.4. Les mycoses systémiques Causées par des champignons saprophytes du sol, qui sont inhalés et provoquent des affections pulmonaires latentes ou aiguës, qui peuvent disséminer dans presque tous les tissus chez l’individu immunodéficient, ainsi que des lésions granulomateuses comme l’histoplasmose, et la coccidiomycose ; Histoplasma, Blastomyces, coccidioides et paracoccidioides spp., peuvent tous causer une maladie primaire chez les individus par ailleurs immunocompétents (Male et al., 2007). 5.5. Les mycoses opportunistes Un organisme opportuniste est généralement inoffensif dans son environnement normal mais devient pathogène chez un hôte compromis. Un hôte compromis est affaibli et moins résistant à l’infection (Lansing et al., 2007). Parmi les nombreuses causes de cet état, on peut citer : le diabète, cirrhose, grande prématurité, dermatoses étendues, brûlures, traitement au long cours par corticoïdes, antibiotiques ou radiothérapie, nouveau – nés et une - 15 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques immunosuppression due à des médicaments, des virus (HIV), le cancer, transplantation d’organes ou de moelle (Lansing et al., 2007 ; Bessis et al., 2007 ). Les mycoses opportunistes les plus importantes comprennent des aspergilloses, des candidoses systémiques et la pneumonie à Pneumocystis carinii. Tableau n° 1 : Quelques mycètes d’importance médicale (Lansing et al., 2007). Groupe Agent pathogène Localisation Maladie Mycoses superficielles Piedraia hortae Trichosporon beigelii Malassezia furfur T. mentagrophytes, T. verrucosum, T. rubrum Trichophyton, Microsporum canis, Trichophyton rubrum, T. mentagrophytes, Microsporum canis, Epidermophyton floccosum, T. mentagrophytes, T. rubrum T. mentagrophytes, T. rubrum, E. floccosum, T. mentagrophytes, T. rubrum, E. floccosum Cuir chevelu Barbe, moustache Tronc, cou, face et bras Poils de barbe Pièdre noire Pièdre blanche Pityriasis versicolor Teigne de la barbe Cheveux Teigne tondante Mycoses cutanées Mycoses souscutanées Mycoses systémiques Mycoses opportunistes circiné Parties lisses et nues de Herpès (teigne corporelle) la peau Aine, fesses Pied Ongles Phialophora verrucosa, Jambes, pieds Fonsecaea pedrosoi Pieds, autres parties du Madurella mycetomatis corps Blessures de piqûres Sporothrix schenckii Poumons, peau Blastomyces dermatitidis Poumon, autres parties Coccidioides immitis du corps Poumons, peau, os, Cryptococcus neoformans viscères, système nerveux central Dans les phagocytes Histoplasma capsulatum Aspergillus fumigatus, A. Système respiratoire flavus Peau et muqueuses Candida albicans Poumon, parfois Pneumocystis carinii cerveau - 16 - Eczéma marginé de Hébra (teigne de la jambe) Pied d’athlète (teigne du pied) Onychomycoses (teigne de l’ongle) Chromomycose Maduromycose Sporotrichose Blastomycose Coccidioidomycose Cryptococcose Histoplasmose Aspergillose Candidose Pneumonie pneumocystis à Partie 1 6. Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Les principaux champignons impliqués en pathologie humaine Il existe environ 100 000 espèces de champignons regroupé en plus de 3000 genres distincts. Parmi eux, une centaine est pathogène, responsable de mycoses systémiques profondes, sous-cutanées, ou superficielles (Maslin et al., 2004). Les micromycètes incriminés sont classés en trois groupes : dermatophytes, levures et moisissures (Zagnoli et al., 2003). 6.1. Les dermatophytes Les dermatophytes constituent un groupe de champignons adaptés à la kératine humaine et animale. Chez l'homme, la peau et les phanères (ongles, cheveux, poils) sont les sites privilégiés de ces champignons qualifiés de kératinophiles et kératinolytiques. Sur le plan taxinomique, il s'agit de champignons microscopiques appartenant à la classe des Ascomycètes. Ce sont donc des champignons filamenteux à thalle septé se multipliant sur le mode sexué, et produisant des ascospores (Chabasse et al., 2004). Ils comprennent trois genres anamorphes, Trichophyton, Epidermophyton et Microsporum. Les infections qui en résultent peuvent être séparées en celles qui se transmettent d'homme à homme (anthropophiles), d'animal à homme (zoophiles) ou du sol à l'homme (géophiles). 6.1.1. Caractères culturaux Le milieu de référence pour les dermatophytes est le milieu de Sabouraud additionné d'antibiotiques et de cycloheximide (Actidione). Ce dernier inhibe la croissance de la plupart des moisissures et aide ainsi à l'isolement des dermatophytes. La culture se fait à une température de 26-28°C, pendant au moins 6 à 8 semaines. Après cette période d’incubation, on observe des colonies de formes différentes (arrondies, étoilées), de petites tailles, ou extensives, d’aspect variables selon les souches (duveteux, plâtré, laineux, …). La couleur est caractéristique pour chaque espèce (rouge, noire, verte, grise, blanche …) (Baran et al., 1998). 6.1.2. Morphologie microscopique Les filaments mycéliens, plus ou moins septés, d’aspect variable (en raquette : Microsporum, moniliforme : Epidermophyton. floccosum, en croix de Lorraine : Trichophyton. mentagrophytes, etc.). Les organes de fructification sont présents sous forme de : - 17 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Microconidies à base tronquée, rondes (T. mentagrophytes), piriformes (T. rubrum) ou en suppositoires disposées en acladium. Macroconidies plus grandes, en forme de fuseaux, divisées en logettes par des cloisons transversales, de forme et de taille variables selon les espèces. Des formations environnementales à type de vrille (T. mentagrophytes, M. persicolor), d’organes pectinés ou nodulaires, de ramification en bois de cerfs, de chandeliers ou de clous faviques (Zagnoli et al., 2003). 6.1.3 Pouvoir pathogène Les dermatophytes sont un groupe unique de mycoses capables d’infecter une structure cutanée kératinisée, incluant la couche cornée, les poils et les ongles (Zagnoli et al., 2003). Ils sont responsables des infections suivantes : o Dermatophyties des épithéliums kératinisés (épiderme) : dermatophytie de la peau glabre, intertrigos dermatophytique des grands plis (inguinal, par exemple) et des petits plis (interorteil ou interdigital). o Dermatophyties unguéales. Le terme d’onychomycose désigne une atteinte unguéale causée indifféremment par un dermatophyte, une levure, ou une moisissure. o Dermatophyties du cuir chevelu, de la barbe et des poils : folliculite, teigne, sycosis (barbe). Habituellement, les dermatophytes n'envahissent pas les tissus profonds, sauf dans les cas exceptionnels de maladie dermatophytique ou de mycétomes. Par ailleurs, comme d'autres champignons, les dermatophytes peuvent être à l'origine de réactions allergiques dont certaines à expression cutanées sont appelées dermatophytides ou trichophytides (Chabasse et al., 2004). 6.2. Les moisissures Les genres les plus importants de point du vue médical sont : les Aspergillus, les Penicillium et les Fusarium. 6.2.1. Le genre Aspergillus C’est un genre appartenant à la classe des Ascomycètes. Le thalle, hyalin ou coloré, présente un mycélium cloisonné portant de nombreux conidiophores dressés, terminés en vésicule (Raper et Fennell, 1965) (Fig. 2). - 18 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Ce genre comprend environ 185 espèces réparties en 18 groupes morphologiquement, génétiquement et physiologiquement proches (Raper et Fennell, 1965 ; Botton et al., 1990 ; Roquebert, 1998). Une vingtaine d’espèces est impliquée dans des pathologies animales et humaines. Les Aspergillus ont une large répartition géographique, mais sont plus souvent associés aux régions à climat chaud (Castegnaro et Pfohl-Leszkowicz, 2002); ils se développent sur la matière organique en décomposition, dans le sol, le compost, les denrées alimentaires, les céréales. De nombreuses espèces d’Aspergillus sont présentes dans l’environnement humain, notamment dans la poussière et l’air (Morin, 1994). Certaines espèces peuvent être directement pathogènes pour l’homme et les animaux en étant capable d’envahir les tissus vivants et provoquer des aspergilloses (Aspergillus fumigatus responsable de mycoses pulmonaires ; Aspergillus niger responsable d’aspergillose du conduit auditif) (Morin, 1994). De nombreuses espèces d’Aspergillus sont aussi connues pour leur capacité à produire des mycotoxines responsables de pathologies animales et humaines. Figure 2 : Caractères morphologiques des Aspergillus. - 19 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques 6.2.1.1. Caractères culturaux Les Aspergillus présentent une croissance rapide sur les milieux de culture classiques (gélose au malt, Sabouraud) additionnés d’antibiotiques. Ils sont généralement inhibés par le cycloheximide. Après 24 à 48 heures d’incubation, on observe des colonies plates, formées de courts filaments aériens, blancs ; après 96 heures d’incubation, les colonies vont prendre leur teinte caractéristique, brune, verte, jaune ou noire selon les espèces. La majorité des Aspergillus poussent à 22-25°C ; les espèces thermophiles (Aspergillus fumigatus) se développent à 37-40°C est parfois jusqu’à 57°C (Badillet et al., 1987 ; Morin,1994). Les Aspergillus forment des colonies souvent poudreuses ou granuleuses. La couleur de la culture permet une orientation rapide du diagnostic d’espèce. 6.2.1.2. Morphologie microscopique Les Aspergillus sont caractérisés par un appareil végétatif (thalle) à mycélium cloisonné portant de nombreux conidiophores dressés, non ramifiés, terminés en vésicule de forme variable sur la quelle sont disposées les cellules conidiogènes ou phialides. Les phialides formées directement sur la vésicule (têtes conidiennes unisériées) ou portées sur des métules ou stérigmates (têtes conidiennes bisériées). Les conidies sèches, disposées en chaînes divergentes ou associées en colonnes compactes, sont toujours unicellulaires, globuleuses, sub-globuleuses ou elliptiques, lisses ou ornementées, hyalines ou pigmentées en jaune, vert, brun ou noir (Botton et al., 1990). 6.2.1.3. Pouvoir pathogène Les Aspergillus sont des champignons filamenteux cosmopolites, ubiquitaires et pathogènes opportunistes puisqu’ils profitent d’une défaillance naturelle ou iatrogène des systèmes de défense de l’hôte pour devenir pathogènes (ANOFEL, 2007). Leur développement nécessite des conditions locales favorables (cavernes tuberculeuses, cancer broncho-pulmonaire, broncho-pneumopathies chroniques obstructives, emphysèmes, mucoviscidose…) ou générales (corticothérapies prolongées, hémopathies malignes, chimiothérapies aplaisantes, SIDA…). (Badillet et al., 1987 ; Morin, 1994). Les Aspergillus sont ainsi à l'origine de diverses mycoses : des otomycoses, des kératites, des onyxis, des atteintes cutanées, ou encore des mycoses profondes résultant d'une - 20 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques inoculation traumatique des spores. Toutefois, les Aspergillus sont principalement des pathogènes respiratoires, l'infestation s'effectuant par inhalation des conidies véhiculées par le vent. On les rencontre à l'origine de sinusites ou de surinfections bronchiques au cours des broncho-pneumopathies chroniques obstructives et de la mucoviscidose. Mais la pathologie aspergillaire chez le sujet non immunodéprimé est dominée par l'aspergillome, qui est lié au développement du champignon dans une bronche ou dans le parenchyme pulmonaire, sous forme d'une boule fongique appelée truffe aspergillaire (Chabasse et al., 2002). Aspergillus fumigatus est l'espèce la plus pathogène, responsable d'environ 80 à 90 % des aspergilloses humaines, D'autres espèces sont aussi impliquées. Par ordre décroissant de fréquence, citons Aspergillus flavus, Aspergillus niger, Aspergillus terreus, et Aspergillus nidulans (Chabasse et al., 2002). 6.2.2. Le genre Penicillium Ce genre réunit des champignons filamenteux, appartenant au phylum des Ascomycètes. Ils sont caractérisés par un filament dressé, le stipe, qui porte des cellules conidiogènes (phialides) groupées en pinceaux (d’où le nom de Penicillium), formant des conidies en chaînes. Entre les phialides et les stipes peuvent s’intercaler des éléments intermédiaires qui rendent l’organisation du pinceau plus complexe. En générale, on distingue ainsi Penicillium monoverticillés, les plus simples, les bivercitillés où les cellules sporogènes sont portées par une rangée (verticille) de cellules intermédiaires (métules) et les triverticillés avec un troisième niveau de ramification (Fig. 3). Les Penicillium sont des champignons pour la plupart très communs dans l’environnement, polyphages, pouvant être responsables de nombreuses dégradations (Botton et al ., 1990). Ils ont pour habitat naturel le sol, les denrées alimentaires, les matières organiques en décomposition, le compost, les céréales. - 21 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Figure 3 : Caractères morphologiques des Penicillium (a) Pinceau monoverticillé (b) biverticillé (c) biverticillé fourchu (furcatum) (d) triverticillé 6.2.2.1. Caractères culturaux Les Penicillium se développent facilement sur les milieux utilisés en mycologie, mais sont inhibés par le cycloheximide. Ils se développent à des températures modérées de l’ordre de 20-27°C. Leur croissance est rapide, la colonie est habituellement duveteuse, poudreuse, de couleur variable, le plus souvent verte, mais parfois grise, jaune ou rose. Le revers est incolore ou foncé (Chabasse et al., 2002). 6.2.2.2. Morphologie microscopique D’un point de vue morphologique les Penicillium se distinguent par leur organisation en pinceau. Conidiophores isolés, groupés en faisceaux lâches ou agrégés en corémies hyalins, lisses ou granuleux, simples ou ramifiés, terminés par un pénicille. Les phialides sont disposées en verticilles à l’extrémité des conidiophores. Ils peuvent être insérées directement (Penicillium monoverticillé) ou par l’intermédiaire d’une rangée de métules (Penicillium biverticillé) ; de deux rangées successives de métules (Penicillium triverticillé) ; parfois de - 22 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques trois rangées de métules (Penicillium quadriverticillé). Les conidies sont des spores unicellulaires, globuleuses, elliptiques, cylindriques ou fusiformes, lisses ou rugueuses, hyalines, grisâtres ou verdâtres (Botton et al., 1990). 6.2.2.3. Pouvoir pathogène Les Penicillium sont très rarement incriminés en pathologie humaine (Chabasse et al., 2002). Les infections sont habituellement provoquées par l'inhalation des spores. Les premiers signes sont souvent pulmonaires. Des espèces de Penicillium sont responsables de kératomycose (inflammation de la cornée), d'otomycose (infection de l'oreille externe), d'onychomycose (infection des ongles) et parfois d’infections profondes (Hennequin et Lavarde, 1998). Une seule espèce, Penicillium marneffei, rencontrée exclusivement en Asie du Sud-Est (Chine, Thaïlande, Laos, Birmanie) a pu être isolée chez des personnes immunodéprimées, notamment les patients infectés par le HIV; cette espèce est alors responsable d’infections systémiques touchant la peau et les organes profonds (foie, rate, ganglions, os,…) (Rosenthal et al., 2000). 6.2.3. Le genre Fusarium Les Fusarium sont des hyalohyphomycètes, champignons à mycélium hyalin septé. Certaines espèces (Fusarium solani, Fusarium verticilloides entre autre) possèdent des téléomorphes appartenant à des genres différents, Nectria et Giberella, respectivement (Hennequin et Lavarde, 2006). Le genre comprend près de 40 espèces souvent largement répandues (Nelson et al., 1983) ; la plupart vivent dans le sol ; ils parasitent de nombreuses variétés de plantes, en particulier des céréales. Ces infections peuvent poser des problèmes économiques considérables en cas de contamination importante des récoltes. Certaines espèces sont productrices de toxines potentiellement pathogènes pour l’homme et les animaux (Hennequin et Lavarde, 2006). - 23 - Partie 1 6.2.3.1. Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Caractères culturaux Le milieu Sabouraud sans actidione est utilisé pour l’isolement, mais ces champignons se développent mieux sur gélose au malt ou sur milieu PDA (potato-dextrose-agar). Leur température optimale de croissance est comprise entre 22 et 37°C. Les colonies duveteuses ou cotonneuses de couleurs vives variables (blanche, crème, jaune, rose, rouge, violette ou lilas) selon les espèces, avec parfois un pigment diffusible (Chermette et Bussieras, 1993). 6.2.3.2. Morphologie microscopique Du thalle végétatif naissent des conidiophores, simples ou ramifiés, portant les cellules conidiogènes ou phialides qui peuvent être soit monophialides avec un seul pore de bourgeonnment terminal, soit polyphialides, avec plusieurs pores subterminaux. Les phialides produisent deux types de conidies : o Microconidies : de forme variable, ellipsoïdales, ovoïdes, ou subglobuleuses, en général unicellulaires rarement septées. o Macroconidies : se sont de long fuseaux, pluricellulaires ayant en moyenne un à cinq septa avec une cellule du pied basale. Les formes et dimensions varient d’une espèce à l’autre. Les chlamydospores, sont parfois présentes, en position terminale ou intercalaire (Roquebert, 1998) (Fig. 4). - 24 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Figure 4 : Caractères morphologiques des Fusarium. 6.2.3.3. Pouvoir pathogène Le pouvoir pathogène chez l’homme et les animaux est varié. Ils peuvent être responsables de manifestations allergiques, toxiques et infectieuses locales ou généralisées. Certaines espèces sont à l’origine des kératites et endophtalmies. D’autres espèces (Fusarium solani, Fusarium moniliforme) sont impliquées dans des infections systémiques (Guarro et Gene, 1992). Fusarium solani est l’espèce la plus commune, impliquée dans les fusarioses rencontrées aux patients diabétiques. Il peut également être responsable des ulcères cornéens (del Palacio et al., 1985 ; Gari-Toussaint et al., 1997). D’autres espèces sont à l’origine d’onyxis des mains et des pieds. Le Fusarium verticillioides peut être un agent de fusarioses disséminées chez les patients infectés par le HIV (Duran et al., 1989). 6.3. Les levures Parmi les levures ou « Blastomycètes », les Candida et les Cryptococcus sont les plus impliqués dans les mycoses humaines, sont responsables respectivement des candidoses et des cryptococcoses. - 25 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques 6.3.1. Les Candida Les Candida sont des levures, microorganismes endogène ou exogène, dont le pouvoir pathogène ne s’exprime qu’en présence de facteurs favorisants locaux ou généraux (ANOFEL, 2007). Le genre Candida est difficile à définir. Il regroupe des levures non pigmentées, non capsulées, à bourgeonnement multilatéral, productrices ou non de mycélium et pseudomycélium (ANOFEL, 1997). Il compte actuellement 166 espèces, mais seules certaines peuvent être pathogènes pour l’homme. La plus fréquente est Candida albicans, commensale des muqueuses digestives et génitales, et ne se trouve que rarement sur peau saine. D’autres espèces se rencontrent, en commensal ; aussi bien sur les muqueuses que sur la peau saine (Candida glabrata, C. krusei, C. tropicalis, C.parapsilosis, …) (ANOFEL, 1997). 6.3.1.1. Caractères culturaux Les levures du genre Candida croissent sur de nombreux milieux. L’inhibition de la pousse des bactéries est nécessaire pour individualiser les levures. Les cultures sont donc réalisées sur milieu Sabouraud additionné de chloramphénicol (ANOFEL, 2007). Les colonies apparaissent en 24 à 48 h, elles sont de couleur blanche, crémeuses, lisses et peuvent se plisser en vieillissant. Certains milieux sélectifs chromogènes peuvent être utilisés pour l’isolement. 6.3.1.2. Morphologie microscopique Les levures apparaissent sous forme arrondie ou ovalaire, de 6 à 8 µm, éventuellement bourgeonnantes. La présence de filaments oriente vers les espèces capables d’en produire (Candida albicans) et élimine ainsi Candida glabrata, incapable de filamenter (ANOFEL, 2007). 6.3.1.3. Pouvoir pathogène Les candidoses provoquent des infections superficielles de la peau, des phanères et des muqueuses, mais aussi des atteintes profondes. Le principal pathogène est Candida albicans, bien que d'autres espèces comme Candida tropicalis, Candida parapsilosis, Candida krusei et Candida glabrata puissent aussi infecter l’homme. Les infections les plus fréquentes sont les candidoses superficielles (intertrigos, onyxis des mains avec périonyxix) et les infections des muqueuses superficielles (glossites, vaginite, balanine ou uréthrite). Ainsi les Candida albicans sont des champignons pathogènes - 26 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques opportunistes responsables des infections fongiques disséminées chez les individus immunodéprimés, les diabétiques, les nouveaux-nés et les patients ayant subi une chirurgie. Cette levure peut être responsable de mycoses superficielles chez des individus par ailleurs en bonne santé. En effet, 75 % des femmes ont déjà eu une infection vaginale à C. albicans et 5 % d'entre elles souffrent d'infections chroniques (Fidel et Sobel, 1996). 6.3.2 Les Cryptococcus Cryptococcus neoformans est l’espèce la plus fréquente en pathologie humaine, c’est une levure basidiomycète saprophyte du milieu extérieur qui a chez l’homme un comportement opportuniste (ANOFEL, 2007). Pourvue d’une capsule polysaccharidique qui fait sa particularité et qui est un facteur majeur de virulence (Dromer et al., 2003). Cette levure ubiquitaire existe sous 3 variétés, neoformans, grubii, et gattii de répartitions géographiques différentes. Les variétés grubii et neoformans stricto sensu sont cosmopolites. On les retrouve dans les fientes d’oiseaux (pigeons), les fruits, le lait. La variété gattii est retrouvée dans les régions subtropicales (Maslin et al., 2002). 6.3.2.1. Caractères culturaux Le délai d’obtention des colonies est de 2 à 5 jours. Il peut atteindre 3 semaines en fonction du milieu utilisé et/ou de la souche. Sur le milieu de Sabouraud sans actidione les colonies de Cryptococcus neoformans ont un aspect brillant, muqueux et polymorphe caractéristique. Elles sont de couleur d’abord blanche puis crème puis ocre (Maslin et al., 2002). 6.3.2.2. Morphologie microscopique Le Cryptococcus neoformans se présente sous forme de levures ovales ou plus souvent arrondies de 3 à 8 µm de diamètre, entourées d’une épaisse capsule mucopolysaccharidique caractéristique. Dans les conditions habituelles pseudomycélium (ANOFEL, 1997). - 27 - on n’observe ni mycélium, ni Partie 1 6.3.2.3. Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Pouvoir pathogène Cryptococcus neoformans est l’agent responsable de la cryptococcose, mycose cosmopolite survenant le plus souvent chez des sujets immunodéprimés. La localisation la plus habituelle et méningo- encéphalique évoluant sur un mode subaigu ou chronique (ANOFEL, 1997). L’atteinte pulmonaire est très fréquente, avec un tableau clinique très variable, allant d’une infection totalement asymptomatique à une pneumopathie grave (Aberg et al., 1999). La présence de lésions cutanées au cours d’une cryptococcose est le signe d’une dissémination hématogène (Dromer et al., 2003). Les atteintes oculaires (choriorétinite, endophtalmie), sinusiennes, médullaires, ganglionnaires ou spléniques, digestives, urogénitales et, plus rarement, osseuses ou cardiaques peuvent s’associer dans la forme disséminée (Maslin et al., 2002). 7. La mycologie marine Les champignons sont connus pour être présents dans l’environnement marin, où ils jouent un rôle important dans la dégradation des composés organiques (Eriksson, 1997). Le champ de la mycologie marine a commencé par trois faits majeurs : La description par Desmazières en 1849 de la première espèce de champignon isolé du milieu marin, Phaeosphira typharum, la découverte des botanistes français Durieu de Maisonneuve et Montagne en 1869 du premier champignon strictement marin, Halottia posidoniae (à l’origine Sphaeria oceanica), et l’isolement de levures à partir de la mer par Fischer puis Brebeck en 1894 (Brisou, 1975). Cependant, cette discipline n’a pris son véritable essor qu’en 1944, suite à la publication par Barghoorn et Linder d’un document de référence intitulé : « Marine fungi, their taxonomy and biology » qui traite de plusieurs espèces fongiques présentes sur le bois en milieu marin (Kohlmeyer, 1983 ; Gareth-Jones, 1998 ; Vishwakiran et al., 2001). Depuis, ont été identifiées des centaines d'espèces de micromycètes d'origine marine stricte ou facultative. - 28 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques 8. Champignons marins microscopiques 8.1. Définition Les champignons marins microscopiques appelés aussi microfonges marines sont des champignons unicellulaires ou filamenteux microscopiques dont les plus grands d’entre eux ne mesurent que quelques millimètres. Leur présence en milieu marin est connue depuis longtemps, le premier spécimen décrit fût découvert en 1869 par C. Durieu de Maisonneuve et JFC. Montagne (in Kohlmeyer et Kohlmeyer, 1979). Selon leurs besoins environnementaux et physiologiques, plusieurs définitions ont été offertes pour les champignons marins. En 1959, Gold se basait sur des critères physiologiques en considérant que la salinité nécessaire pour obtenir un optimum de croissance et la reproduction du champignon représentait un critère suffisant pour une bonne définition. Cependant, Kohlmeyer et Kohlmeyer (1979) ont écologiquement classifiés les champignons marins en deux principaux groupes, les champignons marins obligatoires (type 1) et facultatifs (type 2). Ils les ont définis comme suit : « les champignons marins obligatoires sont ceux qui se développent et sporulent exclusivement dans un habitat marin ou estuarien (eau saumâtre). Les marins facultatifs sont des mycètes d'eau douce ou des zones terrestres capables de se développer également dans un environnement marin naturel. Il a été démontré que les champignons marins ne peuvent être définis seulement par leur physiologie puisque d'autres types de mycètes peuvent partager les mêmes caractéristiques et habitat ; donc l'environnement doit être pris en considération pour la définition (Kohlmeyer et Kohlmeyer, 2000). Selon Mattalah-Boutiba (2009), nous considérons comme « marin » tout champignon isolé d’un prélèvement provenant du milieu marin et capable de se développer et de sporuler, au laboratoire, dans des conditions proches de celles rencontrées dans l’environnement marin. 8.2. Caractères phénotypiques Les champignons marins comme tous les micromycètes sont les microbes les plus importants dans la chaîne trophique. Ils sont définis comme des microorganismes non photosynthétiques, avec des noyaux, habituellement composés de hyphes filiformes, mais parfois bourgeonnant comme des levures (Lodge, 1996a). - 29 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Ils sont hétérotrophes pour la matière organique. Leur mode de reproduction est sexué et / ou asexué. La colonie fongique née à partir d'une spore, qui émet un bourgeon germinatif, se développe en hyphe (structure cellulaire tubulaire siphonnée ou cloisonnée). Cet hyphe se multiplie en un important réseau enchevêtré d'autres hyphes : le mycélium, d'apparence très variable et qui envahit le substrat par zones concentriques. De nombreuses spores de champignons marins ont des appendices spéciaux pour l'attachement aux substrats (Kohlmeyer et Volkmann- Kohlmeyer, 1991). 8.3. Habitat et classification Par le fait qu’aucun champignon n’est pas capable de la photosynthèse, les microfonges marines sont soit parasites soit saprophytes (ce sont des organismes absorbant des matières organiques en décomposition), ou vivent en symbiose avec un autre organisme. Ceux-ci multiplient leurs habitats : Présents dans toutes les mers et océans, les micromycètes marins sont répartis sur le littoral, les plages sablonneuses, les mangroves et les eaux profondes, même dans les profondeurs abyssales à plus de –5000 m (Kohlmeyer, 1977 ; Brisou, 1975 ; Pang et al., 2004). La microfonge marine des grandes profondeurs reste de ce fait très peu connue (Liberra et Lindequist, 1995 ; Vishwakiran et al., 2001). Transportées par des supports inertes ou vivants sur lesquels elles s’adsorbent, les spores fongiques sont véhiculées par les courants marins (Brisou, 1975) et atteignent les 5 zones mycogéographiques marines à travers le globe terrestre : arctique, tempérée, subtropicale, tropicale et antarctique (Kohlmeyer, 1983). Ces champignons sont également trouvés sur divers substrats marins (par exemple : débris boisés, herbes marines, faune marine, et dépôts profonds marins) (Jones, 1976 ; Kohlmeyer et Kohlmeyer, 1979 ; Raghukumar et al., 2004 ; Raghukumar, 2008 ; Das et al., 2009), sédiments ou complètement associés avec des organismes marins : algues, éponges, mollusques, échinodermes, crustacés, ascidies, poissons. Bien que les spores fongiques s'accumulent dans l’écume de la mer, les mycètes ne se développent pas réellement là. Les communautés fongiques se reproduisent également dans les eaux saumâtres, les marais salants, les marécages de mangroves, les lits de salpêtre, le sable, les dunes, et dans les plaines côtières. Le règne fongique est un groupe polyphylétique qui peut se diviser en deux grands groupes : les Mastigomycètes (plus proche des végétaux), et les Eumycètes (plus proche des - 30 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques animaux). Le tableau n° 2 présente la position systématique des principaux genres de champignons marins selon Moss (1986), Cuomo et al. (1988). D’après Khudyakova et al. (2000), 98 % des espèces fongiques trouvées dans le milieu marin sont marines facultatives, représentées surtout par les genres Penicillium, Aspergillus, Trichoderma, Wardomyces, Chrysosporium et Chaetonium. Le nombre d'espèces de champignons filamenteux marins est estimé par Kohlmeyer et Kohlmeyer (1979) à 500. Ceux-ci comportent environ 100 Mastigomycotina et Zygomycotina, 150 Ascomycètes filamenteux, 4 Basidiomycètes filamenteux, 180 levures, 60 Deutéromycètes et 10 lichens. Hyde et al. (2000), ont réduit le nombre à 444 espèces marines décrites; cependant, Kirk et al. (2001) ont rapporté que les mycètes ont une large occurrence dans la mer, avec 800 à 1000 espèces connues pour être marines. Les nombres élevés dans Kirk et al. peuvent inclure également des espèces non décrites (Ignoti). - 31 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Tableau n° 2: Classification des microfonges marines (Moss, 1986 ; Cuomo et al., 1988). Division MASTIGOMYCYTES Phylums Chytridiomycètes Principaux genres Camarasporium, Cyptospora, Stagonospora (ou Coelomycète) EUMYCETES Zygomycètes Gongronella, Mortierella Ascomycètes Amylocarpus, Arenariomyces, Cerioporopsis,Chaetomium,Chaetosphaeria, Corollospora, Emericella, Flagellospora,Gliocladium, Gymnascella, Haligena, Halorosellinia,Halosphaeria,Hortaea, Leptosphaeria, Lignincola, Lophiostoma, Lulworthia,Marinospora, Monascus, Mycosphaerella, Nereiospora, Paecilomyces,Penicillium, Peritrichospora, Paraphaeosphaera, phycomelaina,Remispora, Sigmoidae, Sordaria, Sphaerulina, Stilbella,Torpedospora, Varicosporina, Verruculina, Wardomyces, Zopfiella Basidiomycètes Halocyphina, Hyalodendron, Rhodosporidium, Rhodotorula Deutéromycètes Acremonium (= Cephalosporium), Alternaria, Aspergillus,Asteromyces, Cirrenalia (=Helicoma), Cladosporium, Coniothyrium,Dendryphiella (Cercospora), Dictyosporium, Fusarium, Helminthosporium, Humicola, Hypoxylon, Labyrinthula,Microsphaerospis, Monodictys, Oospora (= oidium), Periconia,Phoma, Phomopsis, Pithomyces, Pyrenochaeta, Scytalidium,Stachybotrys, Trichocladium, Trichoderma, Ulocladium, Zaleriuon. - 32 - Partie 1 8.4. Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Relation biologique Les micromycètes marins sont des organismes hétérotrophes tout comme leurs homologues terrestres, ils vivent aux dépens de substrats organiques, dont ils tirent l’énergie grâce à un arsenal enzymatique (Liberra et Lindequist, 1995). On leur connaît des interactions avec les algues marines, les plantes vasculaires, les invertébrés, les poissons et les mammifères (Stanley, 1992). Les relations biologiques des champignons marins avec le monde vivant sont de plusieurs types : 1)- Saprotrophes : Ils sont activement responsables de la dégradation des substrats ligneux marins riches en lignocelluloses (cellulose, hémicellulose et lignine) (Kohlmeyer et Kohlmeyer, 1995), entraînant la pourriture lente de la matière ligneuse en mer (Gareth- Jones, 1998 ; Sridhar et Prasannarai, 2001). Ils contribuent également à la dégradation des cadavres d’animaux marins (Sridhar et Prasannarai, 2001). 2)- Parasites : Les mycoses ont un impact important dans l'environnement marin et agissent comme un facteur naturel limitant de plantes aquatiques, d’algues et d’animaux (intestins de poissons et Crustacés). Ils provoquent de sérieuses infections chez les invertébrés marins, et affectent le développement des oeufs et des larves de Crustacés. Les champignons mitosporiques sont les mycopathogènes marins les plus fréquents (Fusarium sp. chez les Crustacés, Cladosporium sp. chez le poulpe, Phialospora sp. infections internes chez les poissons, Icthyphonus sp. Inflammation par enkystement des muscles de poissons) (Polglase et al., 1986). 3)- Symbiotes : Forment un lichen (ex. Chadefaudia corallinarum s’associe avec l’algue Dermatoliton sp.) ou une mycophycobiose (relation d’intérêt mutuel entre un champignon et une macroalgue) démontrée par la relation obligatoire et protectrice pour l’algue entre Turgidosculum complicatum et la macroalgue Praseola borealis (Kohlmeyer et Kohlmeyer, 1979 ; Stanley, 1992 ; Hyde et al., 1998). Les champignons marins représentent un maillon important dans les chaînes alimentaires de l’écosystème marin et sont eux-mêmes une source de nourriture pour d’autres organismes marins. (Hughes, 1975 ; Cuomo et al., 1995 ; Liberra et Lindequist, 1995). Leur survie face à la rude compétition avec d’autres organismes, dépend entièrement de la production de métabolites secondaires. La dominance de certains genres sur certains substrats marins s’explique par leur production de molécules fortement bioactives, comme c'est le cas - 33 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques de Corollospora maritima et Halocyphina villosa (Cuomo et al., 1995 ; Liberra et Lindequist, 1995). 57% des espèces isolées de la mer du Japon se sont montrées bioactives (hémolytiques), notamment des souches de Trichoderma sp. et d’Aspergillus sp. (Khudyakova et al., 2000). 8.5. Facteurs influençant la biodiversité des champignons marins L'écologie des champignons marins, leur préférence d'habitat, et les facteurs affectant et influençant leur croissance dans la mer sont examinés. La référence particulière est faite aux effets des habitats, disponibilité des substrats pour la colonisation, la répartition géographique et la température, la salinité, et la compétition d'inhibition. Cependant, ce sont seulement quelques uns des facteurs qui ont un effet sur l'occurrence et la distribution des mycètes marins. D'autres incluent les aliments organiques dissous, la concentration d'ion d'hydrogène, les effets osmotiques, la disponibilité de l'oxygène, les polluants, l’abondance de propagules dans l'eau, la pression hydrostatique, la spécificité de substrat, la température et l’amplitude des marées, et peut-être même la lumière (Booth et Kenkel, 1986). La diversité des espèces de champignons marins est donc contrôlée par un amalgame de facteurs en interaction. a) Habitats dans l'écosystème marin Cinq décennies de la mycologie marine ont clairement démontré que les champignons marins sont distincts de leurs homologues terrestres et d'eau douce, tant dans leur taxonomie, morphologie et adaptation à un habitat aquatique (Barghoom et Linder, 1944; Johnston et Sparrrow, 1961; Jones, 1976; Kohlmeyer et Kohlmeyer, 1979; Meyers, 1996). Certains de ces micromycètes cependant, peuvent se reproduire dans l'eau de mer et dans les habitats d'eau douce ou terrestres. Cela est vu chez quelques espèces telles que : Savoryella lignicola, Lignincola leavis trouvées dans les habitats marins et d'eau douce, et Leptosphaeria, Pleospora, Trematosphaeria (Ascomycota), Calathella (Basidiomycota) et Alternaria (mitosporique) trouvées dans les habitats marins et terrestres (Kohlmeyer et VolkmannKohlmeyer, 1991). Bien que le terme « marin » soit employé pour englober tous les champignons qui se reproduisent en mer, ils sont souvent appelés marins, océaniques, manglicoles, arénicoles ou estuariens. - 34 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Les champignons de mangroves, par exemple, peuvent être tout à fait distincts de ceux survenant de la mer profonde ou des eaux océaniques et côtières. Antennospora quadricornuata, Torpedospora radiata et les espèces d’Arenariomyces et de Corollospora, sont typiquement les micromycètes des eaux côtières et océaniques, tandis que Hypoxylon oceanicum, Kallichroma tethys et Leptosphaeria australiensis sont généralement trouvées sur des substrats de mangroves (Jones et Hyde, 1990). Certaines espèces, telles que Lignincola laevis et Periconia prolifica sont trouvées dans les deux habitats. Les champignons marins se reproduisant dans les habitats spécifiques peuvent être morphologiquement adaptés à ces derniers. Les mycètes d'eau profonde sont également uniques et différents de ceux des mangroves et des eaux côtières. Ils incluent Abyssomyces hydrozoicus (récupérée sur le bois à 631-641 m de profondeur), Bathyascus vermisporus (1615-1720 m de profondeur), et Oceantis scuticello (3975 m de profondeur) (Kohlmeyer et Kohlmeyer, 1979). À ces conditions de profondeurs, ils diffèrent de manière significative de ceux des eaux côtières. La salinité est près de 35 ‰, pH est 7,8-8, l'oxygène est de 3-5 ml / L, la température est de 22,4 C°, la pression est élevée et les substrats sont clairsemés (Kohlmeyer et Kohlmeyer, 1979). Les trois derniers facteurs ont clairement un effet majeur sur la diversité des espèces à ces profondeurs (Jones et Le Campion-Alsumard, 1970; Kohlmeyer et Kohlmeyer, 1979). Grâce à une exploration plus poussée des profondeurs d'océan, de nouveaux champignons marins peuvent être rencontrés. b) Disponibilité des substrats fongiques dans l'écosystème marin Une large gamme de substrats sont disponibles dans la mer et se sont révélés être colonisés par un certain nombre de micromycètes (Kohlmeyer et Kohlmeyer, 1979; Jones et Mitchell, 1996). L'abondance du matériel pour la colonisation varie d’un site à l’autre. Les mangroves sont généralement riches en substrats avec une abondance de la litière de feuille de mangrove et le bois mort des arbres (Awang et Gan, 1989). D'autres habitats et localités peuvent avoir peu de bois disponible pour la colonisation des champignons, par exemple : les eaux de l’antarctiques (Pugh et Jones, 1986), et la côte de Koweît (Zainal et Jones, 1984), de sorte que la diversité fongique est faible avec 9 et 12 espèces respectivement. La diversité fongique peut également changer d'une mangrove à l’autre. Elle peut s'étendre de 30 à 41 espèces pour les mangroves de Singapour (Tan et Leong, 1990), 82, 51, 64 espèces dans les mangroves de Malaysian (Jones et Kuthubutheen, 1989; Alias et al., 1995), à 76 - 35 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques espèces à partir de 650 échantillons à Ranong, la Thaïlande (Hyde et al., 1990), et 43-62 espèces à Belize (Kohlmeyer et Volkmann - Kohlmeyer, 1987). Cependant, seulement sept espèces ont été enregistrées pour les mangroves de Moorea, à Hawaï (Kohlmeyer et Volkmann-Kohlmeyer, 1993). c) Concurrence d'inhibition Les études sur la colonisation des blocs d'essai dans les eaux tempérées ont montré que les espèces de Lulworthia étaient communes et souvent dominantes (Jones, 1968 ; Byrne et Jones, 1974). Miller et al. (1985) ont rapporté la même tendance avec 137 périthèces de Lulworthia par 10 mm2 quand elles étaient les seules espèces sur les blocs d'essai. Cependant, quand Ceriosporopsis halima ou Amylocarpus encephaloides ont été présentes, le nombre de 2 périthèces de Lulworthia a baissé sensiblement à 53 et à 3 par 10 mm respectivement (p < 0,001). Cette observation a conduit à un certain nombre d'études visant à examiner la concurrence d'interférence entre les espèces sélectionnées de champignons marins (Millers et al., 1985) sur des milieux d'agar; (Strongman et al., 1986) sur le petit essai de blocs. Un index d’antagonisme a été élaboré et les données in vitro ont confirmées les observations in vivo pour Lulworthia spp., Ceriosporopsis halima et Amylocarpus encephaloides. Cette observation sur la concurrence d'interférence a été examinée sous conditions quand Corollospora maritima a été inoculée sur des blocs d'essai de balsa et laissée les coloniser complètement. Ils ont été alors exposés dans la mer et les mycètes sporulant sur le bois sont déterminés à 2, 6, 9 et 15 mois. Les blocs d'essai de contrôle ont été colonisés par un certain nombre de champignons marins: Corollospora maritima, Halosphaeriopsis mediosetigera et Ceriosporopsis halima à 2 mois; et Ceriosporopsis halima, Halosphaeria appendiculata, Lulworthia sp., et Marinospora calyptrata à 6 mois. Cependant, Corollospora maritima était la seule espèce à apparaître sur Corollospora maritima inoculée sur blocs jusqu'à 6 mois. Suggérant que les mycètes produisaient des métabolites affectant autres mycètes présents dans l'eau environnante (Panebianco, 1991). Ceci montre clairement comment la colonisation rapide d'un substratum par une espèce peut nettement affecter la diversité fongique. - 36 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques d) Répartition géographique et température Un autre facteur principal qui régit la diversité fongique géographique et la température de la mer. Booth et Kenkel (1986) est la répartition suggèrent que la température de la mer est le facteur le plus important dans la répartition géographique des mycètes marins. Un effet saisissant de la température est l’apparition du basidiomycète marin Digitatispora marina sur des blocs d'essai de Fagus sylvatica dans le port de Langstone, Portsmouth, Angleterre. Quand la température chute au-dessous de l0 C°, Digitatispora marina, apparu sur le bois, mais quand elle atteint 10 C°, et plus, les mycètes arrêtent de fructifier sur le bois (Byrne et Jones, 1974). Hughes (1974) était le premier à publier des cartes de distribution des mycètes marins et divisez les océans en zones en fonction de leurs plages de températures moyennes durant l'année. Ceci a mené à un certain nombre de cartes montrant la distribution mondiale des champignons marins (Kohlmeyer, 1983, 1984; Jones, 1993; Kohlmeyer et Volkmann- Kohlmeyer, 1993; Hyde et Lee, 1995; Jones et Alias, 1997; Whalley et al., 2000). Bien que ces cartes aident, d'un coup d'oeil, à indiquer les tendances dans la répartition géographique des mycètes marins, elles sont limitées dans la mesure où de vastes secteurs n'ont pas été échantillonnés (par exemple l'Amérique du Sud, côte occidentale de l'Afrique). Peu de mycètes marins ont été récupérés des eaux antarctiques: Thraustochytrium antarticum, Leucosporidium anatartica et Spathulospora antartica. Ceci peut être attribué à la basse température de l'eau de mer et la disponibilité des substrats appropriés (Pugh et Jones, 1986). Beaucoup d'autres mycètes ont été rassemblés seulement dans les eaux tropicales (exemple : Adomia avicenniae, Antenospora quadricornuata, Massarina acrostichi) (Hyde, 1989a; Jones, 1993; Panebianco, 1994), alors qu'il existe un groupe tempéré caractéristique des mycètes marins (exemple : Ceriosporopsis trullifera, Lindra inflata et Ondiniella torquata) (Kohlmeyer et Kohlmeyer, 1979; Jones, 1985; Jones et al., 1998). De nombreux champignons ont également une distribution cosmopolite (exemple : Arenariomyces trifurcatus, Corollospora maritima et Torpedospora radiata) (Kohlmeyer, 1983). - 37 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques e) Effets de la salinité La salinité et la température sont les principaux facteurs affectant la diversité de champignons marins comme cela est bien illustré par les données de Booth et de Kenkel (1986). Les premières études physiologiques des champignons marins concentrées sur leur exigence vis-à-vis de la salinité, ont révélés que ces derniers ont des exigences pour le chlorure de sodium à des concentrations voisines à celles retrouvées dans l’eau des mer (Jones et Jennings, 1964; Meyers, 1968 ; Jones et al., 1971; Byrne et Jones, 1975a,b ; Jones et Harrison, 1976 ; Jennings, 1983, 1986). En effet, les champignons zoosporiques tels que Althornia, Haliphthoros, Thraustochytrium ont une exigence de sodium pour la croissance au niveau des macronutriments (Alderman et Jones, 1971). Cependant, les espèces de Schizochytrium ont été récemment isolées dans des habitats de mangrove avec de faibles salinités, tandis que les espèces d’ Halophytophthora présentent une grande tolérance à la salinité en milieu naturel et sous les conditions de laboratoire (Nakagiri et al., 1996; Leano et al., 1998). Les champignons marins supérieurs ne semblent pas avoir une teneur exigeante en sodium aux niveaux des macronutriments (Jennings, 1983, 1986). Harrison et Jones (1975) ont clairement démontré que beaucoup de champignons saprolegniales d'eau douce ne peuvent pas se reproduire à des salinités supérieures à 30% et suggérant que c’est la raison majeure pour laquelle ces champignons ne se développent pas en mer. Pendant la saison sèche quand les salinités sont élevées, les mycètes marins prédominent, à l’inverse dans la saison des pluies quand les salinités sont faibles, les champignons terrestres sont dominants (Sadaba, 1996). La salinité a un autre effet sur la production des enzymes lignocellulolytiques. Les salinités élevées réduisent généralement la production des cellulases (Pointing et al., 1999). La production de peroxydase a été favorisée à des salinités plus élevées, alors que l'activité de laccase était plus prononcée à des salinités inférieures (Pointing et al., 1998). Ceci est un autre facteur qui peut jouer un rôle dans la détermination de la diversité des espèces dans l’environnement marin. - 38 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques f) Pression hydrostatique La pression hydrostatique pourrait être un paramètre important pour contrôler la croissance des champignons marins. Ces dernières années, différentes études ont été menées pour explorer la diversité des microeucaryotes et plus particulièrement la diversité fongique au sein d'environnements extrêmes. Peu de données sont disponibles concernant les communautés fongiques des sédiments marins. On a longtemps considéré que cet environnement n'abritait pas d'activité microbienne significative du fait de la pression qui y règne (pression hydrostatique et lithostatique), du gradient de température, de l'absence de photosynthèse et de la diminution de la porosité avec la profondeur. Aujourd'hui, il est établi que les sédiments marins profonds abritent des microorganismes viables. Des champignons non sporulant et des champignons de l'espèce Aspergillus ont été isolés de sédiments prélevés dans le bassin central indien jusqu'à une profondeur de 50 cm (Damare et al., 2006). Des signatures moléculaires de Phoma, Lodderomyces, Malassezia, Cryptococcus, Cylindrocarpon, Hortaea, Pichia, Aspergillus et Candida ont été détectées dans des sédiments peu profonds et riches en hydrate de méthane, dans le sud de la mer de Chine (Li et al., 2007). Raghukumar et Raghukumar (1998) ont prouvé que deux champignons filamenteux (Aspergillus ustus et Graphium sp.), isolés à partir des coquilles calcaires récupérées à des profondeurs de 860 m et de 965 m, pouvaient germer, se développer et sporuler à une pression de 100 bar. La présence des champignons dans les sédiments marins à une profondeur de 5000 m a été signalée (Raghukumar et al., 2004; Damare et al., 2006; Damare et Raghukumar, 2008). Lorenze et Molitoris (1997) ont démontré que trois levures marines pourraient supporter les pressions rencontrées dans la mer profonde : deux tolèrent des pressions de 20 Mpa alors que la troisième a toléré 40 Mpa, qui est équivalente à celle d’une profondeur de 4000 m. 9. Des levures et moisissures en milieu marin 9.1. Les levures Les levures sont principalement employées dans l'industrie production d'alcool et de dioxyde de carbone, qui est important alimentaire dans la pour le brassage, la distillation d'alcool, et dans les industries de la boulangerie (Yanagida et al., 2002). Les levures peuvent également être appliquées dans d’autres domaines, tels que dans la production - 39 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques de biocarburants, la lutte biologique contre les champignons dans l’agriculture, et d'autres applications en biotechnologie (Passoth et Schnürer, 2003 ; Hill et al., 2006 ; Matsushika et al., 2008). Elles sont très répandues dans l'environnement terrestre, y compris les plantes et le sol, ainsi que dans le vin et les divers aliments (Nisiotou et Gibson, 2005 ; Bhadra et al., 2007 ; Nyanga et al., 2007 ; Lee et al., 2008 ; Liu et al., 2008 ; Rao et al., 2008). Cependant, des levures à différents attributs métaboliques ont été signalées capables de se reproduire dans les environnements aquatiques tels que les océans et les mers, les estuaires, les lacs et les fleuves (Kutty et Philip, 2008). Les levures marines sont omniprésentes dans l'environnement marin. Elles sont fréquemment trouvées dans le tube digestif des organismes marins, dans l’eau de mer et dans le sable de plage (van Uden et Branco, 1963 ; Taysi et van Uden, 1964 ; Kawakita et van Uden, 1965 ; Fell, 1967 ; Vogel et al., 2007 ; Kutty et Philip, 2008). On considère donc que les facteurs affectant la distribution des levures marines comprennent les courants, la migration des organismes marins, et la contamination provenant de sources terrigènes (van Uden et Branco, 1963 ; Fell, 1967 ; Vogel et al., 2007 ; Kutty et Philip, 2008). Les levures marines indigènes ont besoin de se développer sur ou dans un substrat marin. Cependant, la tolérance de salinité ne distingue pas les espèces marines des espèces terrestres parce que certaines espèces terrestres peuvent se développer dans des concentrations en chlorure de sodium supérieures à celles normalement présentes dans la mer (Yamagata et Fujita, 1970 ; Kutty et Philip, 2008). Des études antérieures ont indiqué que les levures marines n'appartiennent pas à un genre ou à un groupe spécifique, mais elles sont représentées par une grande variété de genres bien connus tels que Candida, Cryptococcus, Debaryomyces, Pichia, Hansenula, Rhodotorula, Saccharomyces, Trichosporon, et Torulopsis (Kutty et Philip, 2008). Relativement, peu d'études ont étudié les levures marines, et ce groupe de Mycota est encore mal compris (Kutty et Philip, 2008). Il y a plusieurs décennies, des levures marines étaient isolées des estuaires et de sédiments côtiers à l’ouest de Taiwan (Cheng et Lin, 1977). Les genres de levures classés inclus Saccharomyces, Torulopsis, Debaryomyces, Endomycopsis, Pichia, Kloeckera, et Rhodotorula. - 40 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques 9.2. Les moisissures De nombreuses moisissures ont été isolées du milieu marin, des sédiments et des coquillages, suggérant que les océans représentent un vaste réservoir fongique (Kohlmeyer, 1983 ; Gareth-Jones, 1998 ; Vishwakiran et al., 2001 ; Pang et al., 2004). Dans les eaux côtières hawaiiennes, plusieurs espèces de moisissures ont été isolées (Steele Wright, 1967). Des études plus récentes ont été publiées sur les champignons filamenteux. Gonzalez et al. (1998) ont étudié l’abondance et la diversité de la microfonge arénicole de trois plages mexicaines. Les résultats obtenus ont montré une prédominance de Cladosporium cladosporoîdes, espèce non marine, sur les trois sites. 10. Des champignons pathogènes opportunistes en milieu marin L'amélioration des conditions de santé et de vie dépend de divers facteurs environnementaux. L'exposition aux polluants organiques et inorganiques, ainsi qu'au large spectre de microorganismes est l’un de ces facteurs. Les mycètes d’intérêt médical ont récemment augmenté de leur nombre, particulièrement dans les zones urbaines et récréatives. Certains d’entres eux, et tout d’abord, les moisissures et les levures, sont impliquées par différents moyens dans l’apparition des maladies plus ou moins graves chez l'homme et l’animal. La fréquence des symptômes allergiques et des lésions mycosiques humaines telles que les onychomycoses est augmentée significativement au cours des dernières décennies. Ces phénomènes ont provoqué récemment plus d’attention des scientifiques (Mendes et al., 2000). Outre d'autres microorganismes des plages méditerranéennes, des espèces fongiques ont été également isolées. Il existe un grand nombre de micromycètes, agents potentiellement ou conditionnellement pathogènes qui peuvent être contractés par le biais du sable de plage, En conséquence, des préoccupations ont été exprimées que le sable de plage ou les matériaux semblables peut agir comme réservoirs ou vecteurs de l'infection (Nestor et al., 1984 ; Roses Codinachs et al., 1988; Mendes et al., 1997), bien que la transmission par cette voie n'a pas été démontrée dans des études épidémiologiques. Des indicateurs bactériens sont largement répandus dans l'estimation de la présence du microbe potentiellement pathogène dans l'eau de loisir et dans le sol comme partie des zones récréatives. Cependant, les indicateurs bactériens, particulièrement les coliformes fécaux, indiquent indirectement la présence possible de quelques mycètes potentiellement - 41 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques pathogènes, tout d'abord la présence de quelques genres de levures. Sur la base de la recherche sur 1576 échantillons provenant de six plages de loisirs en Israel, Shein-man et al. (2000) ont conclu que seulement 4,5% des échantillons contenaient les coliformes fécaux à des quantités non autorisées par la réglementation. Les levures et les moisissures étaient présentes dans un grand nombre (91%) des échantillons. A partir de 44 espèces identifiées, 15% appartenait au genre du Rhodoturula, 12,5% au Candida humicola et 12,3% à l'espèce de Candida albicans. La plupart des moisissures isolées appartenaient aux genres Aspergillus et Penicillium. Parmi les genres du Candida et d’Aspergillus, il existe des espèces qui sont considérées comme pathogènes opportunistes, ces auteurs recommandent l'inclusion obligatoire des paramètres mycosiques comme indicateurs additionnels dans l'évaluation de la qualité des eaux de plaisance. Des résultats similaires ont été publiés par Arvanitidou et al. (2000) qui, en étudiant 197 échantillons d'eau de mer pendant la saison estivale, ont trouvé 100 % des échantillons contaminés par des particules de champignons filamenteux, alors que 15% des échantillons étaient contaminés par des levures. Les champignons mycéliens ont appartenu aux genres: Penicillium (isolés à partir de 135 échantillons), Aspergillus (isolés à partir de 113 échantillons), et Alternaria (trouvé dans 47 échantillons), tandis que les levures telles que les espèces de Candida ont été trouvées dans 8 échantillons. Sur la base de ces données les auteurs ont conclu que l'eau de mer doit être considérée comme un vecteur potentiel dans les voies de transmission des champignons pathogènes opportunistes, particulièrement pour les personnes immunodéprimées, par conséquence un contrôle continu obligatoire des conditions sanitaires des zones récréatives est recommandé. 11. La microflore fongique du sable des plages Les plages représentent le sédiment non consolidé qui se trouve à la jonction entre l’eau (océans, lacs et fleuves) et la terre et se composent habituellement de sable, de boue ou de cailloux. D'un point de vue récréatif, les plages de sable sont les plus fréquentées. Particulièrement dans des latitudes plus élevées, un pourcentage significatif du temps est dépensé sur la plage elle-même plutôt que dans l'eau. Les microorganismes « Bactéries, mycètes, parasites et virus » sont un composant significatif du sable de plage sur lequel ils ont été tous isolés. - 42 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Un certain nombre de champignons qui se trouvent souvent dans l'environnement comme saprophytes peuvent agir en tant qu’agents pathogènes opportunistes, particulièrement chez les patients immunodéprimés (Hoog et al., 2000). Des études menées par Soussa (1990) dans la zone centrale des côtes portugaises, ont montrés des dermatophytes dans 42% du sable des plages analysées. Les plus fréquemment présents étaient : Trichophyton mentagrophytes, Trichophyton rubrum et Microsporum nanum, tous isolés du sable fin, des zones non inondées riches en résidus organiques. Ces espèces sont toutes associées à des infections cutanées, avec Trichophyton mentagrophytes étant l'agent le plus commun des dermatomycoses en Europe, et Trichophyton rubrum dans le monde entier (Hoog et al., 2000). Les champignons saprophytes (Aspergillus candidus, Aspergillus ochraceus et Aspergillus fumigatus) ont été isolés dans les zones inondées et intermédiaires en conditions de marée haute (Izquierdo et al., 1986). Candida albicans et autre Candida spp. ont été isolées à partir du sable des plages au sud de la France (Bernard et al., 1988). Dans la même étude, huit champignons kératinophiliques (ceux capables de se développer sur la kératine, un terrain communal caractéristique aux dermatophytes) et 11 espèces non kératinophiliques, tous des pathogènes potentiels, ont été isolés. Izquierdo et al. (1986) ont isolés 16 espèces de champignons provenant du sable de plage le long de la Côte méditerranéenne nord-est de l'Espagne, dont certaines souches potentiellement pathogènes. La plupart des espèces appartenant aux genres Penicillium, Aspergillus et Cladosporium. En Israel, Ghinsberg et al. (1994) ont isolé des champignons dans tous les échantillons du sable des plages, mais pas dans les échantillons d'eau de mer. Dans une étude en Guadeloupe, Boiron et al. (1983) ont étudié les espèces fongiques d'eau de mer et du sable littoral, et ils sont arrivés à une conclusion au sujet de la composition qualitative similaire des espèces dans le sable et l'eau de mer. Ils ont enregistré l'absence des Candida albicans et la présence des levures exclusivement d'origine marine. Les champignons isolés appartenaient aux espèces C. tropicalis, C. parapsilosis, C. langeronii, C. guilliermondii, Trichosporon cutaneum et Torulopsis sp. Les genres les plus fréquemment isolés des échantillons du sable des plages dans une étude espagnole étaient Penicillium, Aspergillus, Cladosporium, Altenaria, Mucor, Monilia, Cephalosporium, Verticillium et Chrysosporium (Roses Codinachs et al., 1988). L’absence ou la faible incidence de Candida albicans a été également enregistré par d'autres chercheurs (Roses Codinachs et al., 1988; Figueras et al., 1992). - 43 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques La densité fongique de 180 échantillons du sable prélevés de 42 Plages méditerranéennes Espagnoles s'est avérée atteindre plusieurs centaines de milliers unités formant colonies (UFC) par gramme d'échantillon. Les genres les plus généralement isolés étaient : Penicillium, Cladosporium, Aspergillus, Acremonium, Altenaria et Fusarium (Larrondo et Calvo, 1989). Dans une étude effectuée dans la région d'Attica en Grèce, les isolats fongiques inclus : Candida albicans, Candida krusei, Candida tropicalis, Candida puilliermondi, Candida rugosa, Pitirosporum orbiculare, Fusarium, Penicillium, Mucor, Helminthosporium et Aspergillus niger (Papadakis et al., 1997), dont certain nombre est pathogène (Hoog et al., 2000). Mendes et al. (2000) en étudiant 42 plages Portugaises, inondées, non inondées, intermédiaires, et la zone inondée seulement pendant la haute marée, ont trouvé une présence fréquente des mycètes filamenteux du genre : Penicillium, Aspergillus, Acremonium, Fusarium, Cladosporium et Rhizopus, sur toutes les plages étudiées et dans chacun des trois sites étudiés. Les champignons levuriformes tels que : Candida et Trichophyton, ont été trouvés sur seulement quelques plages, spécialement dans les zones inondées les plus fréquentées par les personnes, surtout en mois de juillet et août. La Composition qualitative et quantitative des micromycètes et les caractéristiques de la distribution étaient similaires dans toutes les plages étudiées. Les auteurs concluent que les micromycètes sont de bons indicateurs de la pollution des plages par les déchets organiques des consommateurs de ces zones de loisir. 12. Dispersion et devenir des micromycètes dans le sable de plages La croissance des microorganismes dans le sable de plage est limitée par l’apport en éléments nutritifs. Des études ont prouvé que la contamination microbienne est plus importante en sable que dans les eaux adjacentes, comme le sable se comporte en tant qu’un port passif pour la pollution cumulative (Oliveira et Mendes, 1991, 1992 ; Oshiro et Fujioka, 1995). La contamination du sable est fortement variable sur de courtes distances rendant l'interprétation des résultats difficile (Aubert et al., 1987 ; Figueras et al., 1992; Oshiro et Fujioka, 1995). Des micromycètes sont souvent rencontrés dans le sable, et leur survie est plus ou moins longue en raison de leur capacité de former des spores résistantes. Il a été suggéré que la présence et le niveau des micromycètes est lié à la contamination directe ou indirecte provenant des résidus/détritus des utilisateurs de plages et/ou l’influence de la marée - 44 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques (Mendes et al., 1998). Dans une étude in vitro, Anderson (1979) a constaté que quatre mycètes pathogènes (Trichosporon cutaneum, Candida albicans, Microsporum gypseum et Trichophyton mentagrophytes) ont survécu pendant six mois, et ils montrent qu’ils peuvent être une source d'infection pendant une période du temps significativement longue. Dans une étude similaire, cinq espèces de dermatophytes (Epidermophyton floccosum, Microsporum canis, Microsporum gypseum, Trichophyton mentagrophytes et Trichophyton rubrum) et Scopulariopsis brevicaulis ont survécu pendant 25 à 360 jours (Carillo-Muñoz et al., 1990). L’arrosage et le séchage alternatif du sable ont causé une diminution de la durée de vie des espèces à l’exception de Microsporum gypseum. L'augmentation de la température conduit généralement à une période de survie plus courte; 45°C était la température inhibitrice, à l'exception de Trichosporon cutaneum, qui a survécu à cette température pendant presque 6 mois. Le niveau de sel n'a pas influencé sur la survie de ces champignons (Anderson, 1979). 13. Champignons et mycotoxines 13.1. Qu’est ce que les mycotoxines ? Le terme mycotoxine vient du mot grec « mycos » qui signifie champignon et du latin « toxicum » qui signifie poison. Il désigne des métabolites secondaires élaborés par des moisissures appartenant principalement aux genres : Aspergillus, Penicillium et Fusarium. Naturellement présentes dans l’air ambiant, le sol et sur les cultures (Yiannikouris et al., 2002), les mycotoxines sont considérées comme faisant partie des contaminants alimentaires les plus significatifs en termes d’impact sur la santé publique, la sécurité alimentaire et l’économie de certains pays (Steyn, 1995 ; Pitt, 2000). La définition des mycotoxines la plus couramment admise par la communauté scientifique est celle de Bennett (1987) : « Les mycotoxines sont des substances naturelles produites par des champignons qui entraînent une réponse toxique lorsqu’elles sont administrées à faibles doses par une voie naturelle à l’homme et à l’animal ». Actuellement, le terme de mycotoxines décrit des métabolites secondaires de faible poids moléculaire, toxiques pour les vertébrés et produits par des micromycètes filamenteux. Selon cette définition, plusieurs milliers de molécules toxiques ont été recensées chez les champignons dont seulement une vingtaine de familles posent des problèmes en nutrition - 45 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques humaine ou animale (Cahagnier et al., 1998). Les principales mycotoxines sont des molécules très oxygénées et peu azotées, possédant souvent une fonction ester ou lactone. 13.2. Les différentes mycotoxines rencontrées Les moisissures sont des champignons microscopiques filamenteux ubiquitaires (Pitt, 2000) qui peuvent élaborer des composés naturels : les mycotoxines (Tableau 3), qui exercent un pouvoir toxique réel pour l’Homme et l’animal. Les mycotoxines sont des métabolites secondaires qui ne sont donc pas synthétisées tout au long du cycle biologique des champignons, mais surviennent généralement en fin de croissance active, lorsqu’un ensemble de conditions est réuni (concentration suffisante de précurseurs, synthèse des enzymes nécessaires en particulier). Elles peuvent ensuite être excrétées dans le milieu extérieur (Le Bars et Le Bars, 1988). Leurs structures chimiques sont très diversifiées, ce qui explique leurs effets biologiques différents : cancérigène, mutagène, tératogène, oestrogénique, neurotoxique, ou immunosuppressif. Les mycotoxines se retrouvent dans le mycélium et les spores et peuvent diffuser dans le substratum. Plusieurs de ces toxines sont relativement stables et leur toxicité peut persister longtemps et ce, même lorsque les éléments fongiques ne sont plus viables. Il faut toutefois noter qu’il n’existe actuellement pas de données sur la durée précise de cette toxicité. La même toxine peut être élaborée par diverses espèces fongiques mais pas obligatoirement par toutes les souches appartenant à une même espèce. Il y aurait, selon les auteurs, jusqu’à 400 mycotoxines répertoriées (Etzel, 2002), elles appartiennent à différentes catégories : (i) les polyacétates : aflatoxines, citrinines, ochratoxines, patuline, zéaralénone, fumonisine. (ii) les terpènes : tricothécènes (sesqui), toxine T-2, verrucarine, roridines, fusarénone, trémorgènes (di), désoxynivalénol, diacétoxyscirpénol. (iii) peptides : ergotamine, tryptoquivaline, acide aspergillique, acide cyclopiazonique, slaframine. (iv) dicétopipérazines : gliotoxine, roquefortine, sporidesmine (Turner, 1971 ; Turner et al., 1983 ; Steyn, 1980). - 46 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Tableau n° 3 : Exemples de mycotoxines produites par certaines moisissures (ACGIH, 1999). GENRE ESPÈCES PRINCIPALES MYCOTOXINES Alternaria A. alternata Altertoxine I, II, alternariol, altenuisol, acide tenuazoique Aspergillus A. flavus Aflatoxine B1 & B2, citrine A. fumigatus Fumigaclavine, fumigatoxine, fumitremorgène, gliotoxine, acide helveolique, etc. A. niger Acide oxalique A. versicolor Aspercolorine, sterigmatocystine, versicolorine C. spp. Chaetomine C. globosum Chasetoglobosine Cladosporium C. spp. Cladosporine, émodine, acide épicladosporique Fusarium F. spp. Trichotécènes (type B), toxine T2, fumonisine, Chaetomium vomitoxine, zearalenone Memnoniella M. spp. Griseofulvines, trichotécènes (trichodermol, trichodermine) Penicillium P.brevicompactum Brevianamide A, acide mycophénolique P. expansum Citrinine, patuline P. viridiatum Acide pénicillique, griseofulvines, ochratoxines, brevianamide A, acide mycophenolique Stachybotrys S. chartarum Trichotécènes : satratoxine F, G & H, lacone, roridine, trichoverrine, sporidesmine G, verrucarine J Trichoderma T. viride Trichodermine, trichoverrine, satratoxine, gliotoxine, fumitremorgène, iso-cyanide, toxine T-2 En ce qui concerne la production de mycotoxines par des souches de moisissures isolées du milieu marin, quelques travaux signalent la production en laboratoire de mycotoxines déjà connues en milieu terrestre. Le genre Aspergillus est tout à fait prépondérant. La gliotoxine, toxine produite en milieu terrestre par des souches d’Aspergillus, - 47 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques de penicillium, de Gliocladium et même de Trichoderma est également produite par des souches isolées de boues marines (Okutani et al., 1977). De même Tepsic et al. (1997) ont isolé 40 souches d’Aspergillus fumigatus qui, en culture au laboratoire, ont produit des toxines trémorgènes, elles aussi connues en milieu terrestre. Enfin, une neurotoxine peu connue, l’asteltoxine a été produite par une souche marine d’Aspergillus insulicola (Abrell et al., 1996). Aspergillus ochraceus aurait produit de l’acide pénicillique (Rohbk et al., 1997). 13.3. Toxicité des mycotoxines Le contact avec les mycotoxines peut être à l’origine de toxicités chroniques et aiguës allant de la mort à des effets délétères sur le système nerveux central, l’appareil cardiovasculaire et l’appareil respiratoire, ainsi que sur l’appareil digestif chez l’homme ou l’animal. Le risque carcinogène est beaucoup étudié, mais les mycotoxines peuvent avoir de nombreux autres effets : tératogènes, immunotoxiques, hémorragiques, oestrogéniques, hépatotoxiques ou neurotoxiques (Tableau 4). - 48 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Tableau n° 4 : Effets probables des principales mycotoxines sur l'homme (in Huy, 2005). Cancérigène : Cancer du foie et des voies biliaires, cancer bronchopulmonaire et bronchique (B1). Aflatoxine Mutagène : Anomalie de la synthèse des enzymes de réparation de l’ADN (B1). Cancérigène : Cancer du rein. Mutagène : Anomalie de la synthèse des enzymes de réparation de l’ADN Ochratoxine A Immunosuppresseur. Néphrotoxique : Néphropathie endémique (Balkans), néphropathie interstitielle chronique (Maghreb). Immunosuppresseur : Diminution du nombre de lymphocytes du sang Patuline (lymphopénie) si intoxication chronique. Neurotoxique : Troubles nerveux (action antiacétylcholinestérase). Cancérigène : Association avec des cancers de l’oesophage, notamment Fumonisines chez les femmes (Afrique du Sud), et du foie (Chine). Mutagène : Anomalie de la synthèse des enzymes de réparation de l’ADN (Toxine T2). Immunodépresseur : Altération de la phagocytose, inhibition de la synthèse Trichotécènes protéique (Toxine T2 et Désoxynivalénole). Respiratoire : Pneumopathie interstitielle desquamative. Aleucie (Union Soviétique, Europe Centrale, Etats-Unis, Finlande, Chine). Zéaralénone Oestrogénique : Puberté précoce et gynécomastie (Puerto-Rico). Trémorgène Respiratoires : Alvéolites allergiques. Citréoviridine Neurotoxique : Paralysie des extrémités, convulsion, mort par arrêt respiratoire. Acide Respiratoires : Alvéolites allergiques. aspergillique Fusarine C Mutagène : Anomalie de la synthèse des enzymes de réparation de l’ADN. Gliotoxine Immunosuppresseur : Mortalité des lymphocytes. Fusarochromanone Malformations osseuses chez les adolescents (Chine). - 49 - Partie 1 13.4. Revue bibliographique sur les peuplements fongiques Facteurs influençant la toxinogénèse La production des mycotoxines dépend de conditions environnementales régissant des facteurs intrinsèques et extrinsèques (composition des substrats naturels, température, pH, taux d'O2 et de CO2, compétitivité microbienne, …) (Frisvad et Samsom, 1991). a) Facteurs intrinsèques Les mycotoxines sont essentiellement élaborées par des espèces appartenant aux genres Aspergillus, Fusarium et Penicillium. Certaines mycotoxines peuvent être produites par plusieurs espèces appartenant à des genres différents. Par exemple l’ochratoxine A (OTA) est produite par Penicillium nordicum, Penicillium verrucosum (Olsen et al., 2003), Aspergillus ochraceus (Van der Merwe et al., 1965) et Aspergillus carbonarius. De même, une espèce peut élaborer plusieurs mycotoxines. Par exemple l’acide penicillique et l’OTA sont produits par Aspergillus ochraceus. Cependant certaines mycotoxines sont étroitement liées à certaines espèces fongiques : aflatoxines (Aspergillus flavus et Aspergillu parasiticus), sporidesmines (Fitzerald et al., 1998). Au sein d’une même espèce réputée toxinogène, toutes les souches n’ont cependant pas cette propriété. Le type et la quantité de mycotoxine dépendent des espèces qui les produisent (Lacey, 1986). Elles différent dans leur caractère morphologique, génétique et dans leur place écologique (CAST, 2003). b) Facteurs extrinsèques Outre des facteurs directement relatifs à l’espèce ou même à la souche, des facteurs extrinsèques sont largement impliqués dans la toxinogénèse. 1. Disponibilité en eau (AW) La disponibilité en eau a une influence déterminante sur le développement du champignon ainsi que sur sa production de mycotoxines. Elle est exprimée par l’activité hydrique, concept chimique défini comme le rapport de la pression partielle de la vapeur d’eau en équilibre avec le produit testé sur la pression de vapeur d’eau à saturation dans les mêmes conditions (Tepsic et al., 1997). La toxinogénèse n’a lieu que pour des activités en eau très nettement supérieures à l’activité minimale permettant la croissance, et diminue pour des teneurs en eau très élevées, sans doute du fait d’un manque d’oxygène. La plupart des moisissures préfèrent une Aw entre 0.85 et 0.99 pour leur développement. Dans le cas des - 50 - Partie 1 Revue bibliographique sur les peuplements fongiques souches isolées du milieu marin, la production toxinique maximale a été obtenue pour des activités en eau comprises entre 0,976 à 0,984, c'est-à-dire supérieures à celles connues. Pour une aw de 0,878, comprise dans l’intervalle théoriquement optimal, la production de métabolites secondaires était moins importante et l’apparition beaucoup plus tardive. Cette notion pourrait donc varier pour des souches marines. 2. Température Les moisissures peuvent se développer entre 0 et 35°C. Certaines espèces sont capables de se développer à des températures extrêmes : Cladosporium herbarum peut se développer à des températures inférieures à 0°C et Aspergillus. flavus ou Aspergillus fumigatus jusqu’à 60°C (Bourgeois et al., 1996). En général, la température optimale de toxinogénèse est voisine de la température optimale de croissance. Pour d’autres toxines, telles que la zéaralénone élaborée par Fusarium roseum, la température optimale de toxinogénèse est généralement inférieure à celle de la croissance, respectivement 15 et 25°C environ. Parfois l’apparition de mycotoxines dans les conditions naturelles est favorisée par des températures relativement basses, au voisinage de la température minimale de croissance : de l’ordre de 1 à 4°C pour les trichothécènes produites par Fusarium tricinctum. 3. Salinité La forte adaptabilité des champignons aux conditions salines fait que pour certains d’entres eux, la salinité peut devenir un facteur limitant, avec un ralentissement de la croissance lorsque la concentration en sel diminue. De plus certains champignons ont montré une complète inhibition de leur développement sur des milieux en eau salée appauvrie. Kerzaona et al. (2007), ont étudié l’effet de la salinité d’eau de mer sur l’excrétion de mycotoxine : la gliotoxine qui peut être accumulée dans la moule bleue (Mytilus edulis), dans des secteurs de conchyliculture et de croissance des souches marines Aspergillus fumigatus. Deux souches marines étaient cultivées in vitro sur des milieux de culture non-salins et salins et ont été comparées à 13 souches terrestres pour observer les effets de l’eau de mer sur la croissance et l’excrétion fongique de gliotoxine. Leurs résultats montrent que la salinité d’eau de mer a réduit de manière significative le taux de croissance de toutes les souches marines et terrestres. La salinité semble moins affecter l’excrétion de mycotoxine par les souches marines que terrestres. La salinité d’eau de mer semble être un facteur pour la toxicité de ces espèces dans l’environnement marin. - 51 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude 1. Présentation de la Méditerranée La Méditerranée est une mer intercontinentale presque entièrement fermée, située entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie et qui s’étend sur une superficie d’environ 2,5 millions de Km2 , pour un volume de 4,38 millions de km³. Sa longueur d’est en ouest est d’environ 3800 Km et sa largeur maximale de près de 1600 Km. Sa profondeur moyenne est de 1500 m et elle atteint au maximum 5150 m au large de la côte méridionale de la Grèce. Son ouverture vers l’océan Atlantique par le détroit de Gibraltar est large de 14 kilomètres. La méditerranée est aussi reliée à la mer Noire par le détroit des Dardanelles dont la largeur maximale n’est que de 7 Km avec une profondeur de 55 m. La liaison avec la mer Rouge se fait par le canal de Suez. Un seuil sous-marin reliant la Tunisie à la Sicile divise la Méditerranée en deux bassins : occidental et oriental. Actuellement la Méditerranée est divisée en trois bassins (Fig. 5). • Le bassin Algéro- provençal et tyrrhénien, situé à l’Ouest. • Le bassin Adriatico-Ionien, formé par la Mer adriatique et la Mer Ionienne, situé au Centre. • Le bassin Egé-levantin constitué par la mer Egée et le bassin du Levant à l’Est. Chaque bassin est subdivisé en plusieurs régions ; chacune d’elles est caractérisée par son propre climat, son hydrologie et par diverses autres influences qui s’y ajoutent (Terbeche, 2007). Le bassin méditerranéen est caractérisé par un climat aride, avec une dominance de l'évaporation sur les précipitations, ce déficit est compensé par l'entrée de l'eau atlantique par le Détroit de Gibraltar, l’Océan atlantique agissant comme un réservoir pour la Méditerranée. De cette façon ,les eaux atlantiques circulent en Méditerranée subissant une augmentation de concentration de ses sels, dus au dominance de l'évaporation, avec une grande influence saisonnière; l'augmentation de la salinité conduit vers une augmentation de la densité de ces eaux, descendant graduellement, de sorte que dans la partie orientale du bassin méditerranéen, elles soient totalement modifiées, et tournant par la suite en profondeur à l’ouest vers l'Océan atlantique par le détroit de Gibraltar. - 52 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude Figure 5: Présentation de la Méditerranée (Google Maps, 2010). La population des états côtiers était de 246 millions en 1960, de 380 millions en 1990 et de 450 millions en 1997. Actuellement, un tiers de la population méditerranéenne est concentrée dans les régions côtières. Le plan Bleu pour l’environnement et le développement en Méditerranée estime que la population devrait atteindre 600 millions en 2020 et peut-être même 700 millions à la fin du 21ème siècle. De plus, la distribution de la population varie très fortement entre les pays méditerranéens du nord et ceux du sud : en 1950, le « nord » regroupait deux tiers de la population totale alors qu’aujourd’hui il ne représente plus que 50 % et pourrait même n’en compter, peut-être, plus qu’un tiers en 2025 et un quart en 2050. En outre, la région méditerranéenne est la plus grande région touristique au monde avec un tourisme au caractère fortement saisonnier qui se concentre de plus en plus sur les côtes nord-ouest (FAO Fishstat, 2002). - 53 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude 2. Structure hydrologique La circulation générale de la Mer méditerranée est soumise sous l’influence de plusieurs courants, jets et méandres, ainsi que des tourbillons qui sont des courants circulaires fermés ou quasi-fermés à de différents diamètres (Lascartos, 1998). Quand à la colonne d’eau, nous pouvons distinguer différentes caractéristiques du point de vue de la température et de la salinité, car en Méditerranée, des diagrammes font tous référence aux principales masses d‘eau qui se superposent, avec des caractéristiques thermohalines pour chacune d'elles (Millot, 1985; Guibout, 1987; Benzohra et al., 1995). Les principales sont: a. Les eaux Atlantiques (AW) Le flux d’eau d’origine atlantique venant du détroit de Gibraltar vient rejoindre les côtes algériennes aux environ d’Oran (ouest algérien) vers 0° d’où la grande influence du courant atlantique sur la côte oranaise. Ce courant turbulent prend la dénomination de Courant Algérien à cause de son caractère spécifique d’écoulement le long des côtes algériennes (Millot, 1985). La plongée des eaux superficielles dans le bassin algérien s’effectue en donnant lieu à des mouvements de convection et donc à des remontées d’eau en divergences qui prennent parfois une ampleur considérable, d’où la création de phénomènes hydrodynamiques dont des méandres, des tourbillons anticycloniques et des Upwelling qui selon Taupier-Letage et Millot (1988) contribuent éventuellement au transfert des polluants. b. Les Eaux Atlantiques Modifiées (MAW) Elles sont formées par le mélange entre les eaux d'Atlantiques (AW) et les eaux méditerranéennes (MW). En effet, l’eau atlantique pénètre dans la mer d’Alboran où ses caractéristiques initiales commencent à s’altérer, donnant ainsi naissance à l’eau atlantique modifiées (Benzohra, 1993). Ce même auteur signale cette eau dans le bassin algérien où elle se reconnaît dans une couche superficielle de 150 m d’épaisseur, avec une température de 15 à 23°C en surface et de 13,5°C à 14°C en profondeur et de salinité allant de 36,5 à 38 ‰. - 54 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude Le long des côtes algériennes, l’eau atlantique modifiée décrit un écoulement plus en moins stable avant de se diviser en deux branches. Dans le bassin algérien, l’eau atlantique modifiée pénétrait ( Millot, 1987 ; Benzohra, 1993) sous forme d’une veine de courant étroite qui donne naissance à des méandres et tourbillons côtiers associés à des upwilling ( TaupierLetage et Millot, 1988). Ces derniers favoriseraient une forte productivité biologique et par conséquent, augmentation des capacités trophiques du milieu (Fig. 6). Figure 6 : Circulation de l’eau modifiée d’origine atlantique (Millot, 1993). c. Les Eaux Levantines Intermédiaires (LIW) Elles sont formées par évaporation et retourne en Méditerranée orientale au moyen d'un courant anticyclonique, au large de la côte nord méditerranéenne; elles se rencontrent dans la zone intermédiaire, atteignant 700 m, et caractérisées par une haute salinité et une température élevée. D’après Millot (1987), les poches de L.I.W rencontrées dans le bassin algérien ont sans doute été entraînées, là depuis les côtes de Sardaigne par les tourbillons de moyenne échelle ; Il n’existe pas de circulation propre d’Est en Ouest de l’eau intermédiaire dans le bassin algérien (Taupier-Letage et Millot, 1988) (Fig. 7). - 55 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude Figure 7 : Circulation de l’eau levantine intermédiaire (Millot, 1993). d. Les Eaux profondes (DW) Elle se forme en hiver, dans le Nord du bassin occidental (Golfe de lion et bassin liguro-provençal) ; elle résulte des plongées d’eaux superficielles et intermédiaires refroidies sous l’action des phénomènes atmosphériques (vents mistrals et tramontanes) qui sévissent pendant la saison d’hiver. C’est l’augmentation de sa densité qui lui permet de plonger et d’occuper ainsi les fonds (Millot, 1987) (Fig. 8). Figure 8 : Circulation de l’eau méditerranéenne profonde (Millot, 1993). - 56 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude 3. Caractéristiques générales du littoral algérien Le littoral est un espace très dynamique, caractérisé par des formes morphologiques variées : plages, dunes, falaises, … etc. Par sa situation d’interface, il est le lieu d’échange entre la mer et la terre. Il est aussi le lieu de combinaison entre les différents éléments naturels tels que les vents, les courants marins, les vagues et les marées (Ghodbani, 2009). L’Algérie dispose d’un littoral d’environ 1280 Km, de la frontière algéro-marocaine à l’Ouest à la frontière algéro-tunisienne à l’Est. Ce littoral est caractérisé par un plateau continental réduit à l’exception dans la région de Ghazaouet (wilaya de Tlemcen) à l’extrême Ouest et la région d’El Kala (wilaya d’El Taref) à l’extrême Est (Zeghdoudi, 2006). La majorité de la population Algérienne ainsi que la quasi-totalité de ses activités socio-économiques sont concentrées sur la frange côtière ou se localisent les grandes agglomérations urbaines : Alger, Oran et Annaba, ainsi que les grand pôles industriels : Arzew, Bédjaïa et Skikda (Boutiba et al., 2003; Bentis et Bouziani, 2006). Le réseau hydrographique aboutissant à la mer compte environ 31 Oueds, dont les plus importants sont les Oueds Cheliff, Soummam, El Harrach, Mazafran, Sebaou, Isser, Seybousse, Tafna, El Kébir, El Mellah, El Hamiz et Saf Saf. Ce réseau alimente le milieu marin en apports terrigènes. Ces Oueds constituent des collecteurs de tous les polluants issus des activités humaines, notamment agricoles et industrielles, et se jettent en mer (Bentis et Bouziani, 2006). La frange côtière algérienne subit directement l'influence d'une pression démographique sans cesse croissante, une concentration industrielle importante, un trafic maritime et des activités portuaires intenses (Grimes et al ., 2004). En Algérie et d’une manière générale, l’urbanisation de la côte suit un rythme accéléré. Son impact est moins ressenti sur le milieu naturel en comparaison avec les côtes de Tunisie et du Maroc ou d’autres pays de la rive nord méditerranéenne. Cependant, elle est de plus en plus inquiétante ces dernières années. Le bétonnage de la côte conduit actuellement à la régression de plusieurs plages et à une érosion qui menace à la fois la stabilité des infrastructures existantes et le développement futur de l’activité touristique balnéaire (Ghodbani, 2009). - 57 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude A tout cela s'ajoute l'apport des bassins versants des plus importants cours d'eau, drainent vers la mer les eaux usées engendrées par les activités humaines terrestres. Ces activités engendrent des sources de pollution (Grimes et al., 2004). 4. Caractéristiques du littoral oranais Oran est une ville portuaire du nord-ouest de l’Algérie. Elle est située parmi les 120 principales villes côtières du bassin méditerranéen. Sa façade maritime occupe une portion de 1/3 du littoral algérien. Elle représente un assez grand bassin, largement ouvert vers la Méditerranée, et offre un spectacle très diversifié, vu coté mer, d'une côte basse, sablonneuse, rectiligne et monotone, des secteurs rocheux et des côtes à falaises (Bouras et Boutiba, 2006). Le socle précambrien, en majeure partie granitique, n’affleure que sur quelques points. Il est en contacte avec la mer que dans l’ouest de Madagh (Ciszak, 1993). Les reliefs forment le long de la côte oranaise, une série de bas plateaux et terrasses dont l’altitude s’élève légèrement d’ouest en est, et s’est séparée généralement, de la mer par une étroite plaine côtière (une dizaine de kilomètres environ). Le littoral oranais s’allonge sur une centaine de kilomètres et présente une largeur moyenne de 20 à 25 Km. Elle dessine à elle une demi-circonférence, à peu près régulière sous-tendue par un diamètre imaginaire allant de Cap Falcon à l’Ouest jusqu‘au Cap de l’Aiguille à l’Est. Dans cet ensemble se succède trois ovales d’effondrements séparés par des fractures transversales (Sahnouni, 2003). Le littoral oranais est caractérisé par un plateau continental réduit (Boutiba, 1992). Les côtes sont caractérisées d’importantes plages ouvertes, mais elles sont, en grande partie, constituée par des reliefs rocheux. Le littoral oranais est bordé de falaises qui sont localisés notamment au Cap Falcon (Boutiba, 2007). 4.1. Facteurs physiques des eaux littorales 4.1.1. Température Les courants constituent les mouvements les plus puissants et les plus continus qui affectent les eaux marines. L’eau du courant algérien est présente tout le long de la côte algérienne, elle se caractérise par des écarts de température entre les couches superficielles et les couches profondes relativement peu accentuées, en effet, la température moyenne de l’eau atlantique longeant les côtes algériennes est de 20,5°C (14,4°C et 5,6°C en hiver; 23°C et - 58 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude 25°C en été dans le golfe d’Arzew) (in Millot, 1985). Les températures maximales des niveaux 50 et 100 m varient entre 15,50°C et 16,27°C. Vers les profondeurs 300 à 500 m où l’influence de l’eau levantine intermédiaire se fait mieux sentir, la température décroit à 13°C puis atteint 12,7°C à un niveau inférieur à 500 m caractérisant l’eau profonde (in Boutiba, 2004). 4.1.2. Salinité La salinité est un paramètre physique très important en Océanographie. Elle joue un rôle primordial dans la densité et la qualité de l’eau et dans son occupation, mais aussi pour la détermination de la vitesse du courant géostrophique (Lacombe et Tchernia, 1960; Guillard et al., 2004). En surface, l’eau superficielle du littoral algérien est d’une salinité inférieure à 37,10 ‰. Millot (1985) a démontré que les variations de salinité entre les autres masses d’eau Sont variables à des niveaux différents. Selon le même auteur, au niveau de 20 m, le taux de salinité accuse une diminution très nette. On enregistre à ce niveau un taux de salinité de 36,42 ‰ dans les eaux oranaises. Au niveau de 50 m et 100 m, le courant algérien s’éloigne sensiblement du littoral en raison de son instabilité, le taux de salinité est alors de 36,8 ‰ dans le secteur Ouest et 37 ‰ dans le secteur Est. Par contre, la salinité est de 38‰, donc, beaucoup plus importante à des profondeurs de 150 à 200 m. 4.2. Climatologie Le climat de la région d'Oran est de type méditerranéen, chaud en été (35°C maximum) et doux en hiver (9°C minimum), avec une saison sèche très marquée entre la mi-juin et la miseptembre. Ces conditions sont dues à l'alternance de brise de mer fraîche et humide et de brise de terre chaude et sèche (Sahnouni, 2003). a. Pluviométrie En Algérie, les pluies sont d’origine surtout orographiques. La zone littorale oranaise est caractérisée par deux saisons de pluies : une « grande » centrée sur l’hiver, et une « petite » et courte centrée sur l’automne (Bouras et Boutiba, 2004). - 59 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude La pluviométrie moyenne annuelle sur l’ensemble du littoral algérien s’élève à 6776 mm. Une diminution très nette des précipitations s’observe d’Ouest en Est : Oranie = 405 mm ; Algérois = 702 mm ; Constantinois= 1151 mm (Boutiba, 1992). La pluviométrie de la région d’Oran reste une des plus faibles de l’Algérie du Nord, varie entre 350 et 400 mm, et peut ne pas dépasser 200 à 250 mm en certaines années sèches. Plus de 60% du total annuel est enregistré pendant la seule saison hivernale (O.N.M, 2007). Ce phénomène étant dû à l’assèchement des masses d’air à la traversée des montagnes espagnoles (Touarsi et Begoug, 2000). Tableau 5 : Climatologie de la ville d’Oran (ONM, 2007). Température moyenne oC Minimum Maximum Précipitation moyenne totale en (mm) Janvier 5.1 16.6 43.6 8.7 Février 6.5 17.7 44.4 8.5 Mars 8.1 19.7 35 7.1 Avril 10 21.5 29.6 7.2 Mai 13.2 23.9 27.2 6.9 Juin 16.9 27.7 3.8 2 Juillet 19.4 30.5 1.8 1.3 Août 20.1 31.6 2.7 1.8 Septembre 17.7 29 13.2 3.6 Octobre 14 25.2 55.5 6.6 Novembre 9.5 20.6 55.5 8.4 Mois Nombre de jours moyen de précipitation Les informations climatologiques sont calculées à partir d'une moyenne sur 30 ans de 1976-2005. Le nombre de jours moyen de précipitation = nombre de jours moyen avec au moins 1 mm de précipitation. La précipitation inclue la pluie et la neige (Tableau 5). - 60 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude Figure 9 : Normales des températures de la ville d’Oran (ONM, 2007). Figure 10 : Normales des précipitations de la ville d’Oran (ONM, 2007). b. Régime des vents Les vents généraux soufflent depuis le mois d'octobre jusqu'au mois de mai, dans la direction du nord-ouest ; après le mois de mars, cependant, ils varient tantôt du nord à l'ouest. Ces variations sont de courtes durées. Pendant l'été, leur action est subordonnée aux causes locales. Il existe par ailleurs des vents chauds (Sirocco) provenant du Sud et Sud-Ouest, ce sont des vents chauds et secs de 09 à 16 jours par an (Ghodbani, 2001). Selon le PNUE (1989), le vent représente non seulement un paramètre caractérisant le climat mais aussi le facteur le plus important dans le transport des polluants notamment vers la mer à des distances dépassant les 500 Km. - 61 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude 5. Origines et types de pollution le long du littoral oranais La frange littorale algérienne, notamment la bande côtière subit des dégradations de plus en plus alarmantes car elles constituent le point de convergence de multiples pollutions. Une très grande pression et agression par les activités humaines liées aux industriels des villes côtières, Oran, Arzew, Ghazaouet, …; et des grandes agglomérations urbaines génèrent une pollution intense caractérisée par les rejets d’eaux usées. Très rares sont les stations d’épurations fonctionnelles dans les villes côtières (Boutiba et al., 1996). Tous ces déchets se déversent directement dans le milieu marin entraînant des effets nuisibles en détériorant la qualité de l’eau de mer, provoquant de grands dommages aux ressources biologiques qui induisent un réel danger pour la santé humaine. Cette pollution des eaux marines, dans certaines zones côtières atteint un état critique où il est temps de se pencher, de prendre les mesures nécessaires (Terbeche, 2007). Oran, grande métropole et deuxième ville d’Algérie, est cité parmi les 120 principales villes côtières du bassin méditerranéen, qui sont dépourvues de systèmes d’épuration efficace. La concentration démographique dans les communes littorales du segment oranais a connu une importante élévation pendant la dernière décennie, avec environ 1,5 million d’oranais qui résident en permanence sur la côte et prés de dix fois plus en été avec l’arrivée des vacances. Chaque commune déverse chaque jour une importante quantité d’eaux usées, qui sont canalisées par des assainissements collectifs coulant directement en mer sans aucune épuration. En effet, plus de 90 millions de mètres cubes d'eaux usées se déversent annuellement sur les côtes du littoral d'Oran. Ceci éclaircit l’importance, le sérieux et la gravité de ce problème sur l’ensemble de l'écosystème marin et les stocks halieutiques. Toutes ces menaces sont encore plus graves, si l’on considère le fait, trop souvent occulté ou sous-estimé, que la Méditerranée est une mer pratiquement fermée, dont le rythme de renouvellement de ses eaux est de l’ordre de 80 ans. Cela signifie que toute cette durée doit s’écouler pour qu’une goutte d’eau polluée doit être remplacée par une goutte d’eau pure (Boutiba et al., 2003). En outre, le littoral ouest algérien regroupe quatre grands ports : Oran, Arzew, Ghazaout et Mostaganem ; ce qui lui confère un trafic maritime important (58000 navires / an passent le long de cette frange transportent 500000 tonnes d’hydrocarbures et 400000 tonnes de produits chimiques (Taleb et Boutiba, 1996). - 62 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude D’autre part, et à des fins purement stratégiques, les grands complexes industriels sont implantés sur les régions littorales induisant des dommages de l’espace envahi (entrepôts, aires de stockage etc…) (Saada, 1997). Ainsi, le littoral ouest algérien n’échappe pas à cette règle qui le sélectionne parmi les zones écologiquement fragiles en Méditerranée. La bande littorale oranaise est marquée par une accentuation prononcée de l’événement d'urbanisation, dont les arguments d’installation sont quasi-absents. Cette urbanisation anarchique conduit à une surexploitation du patrimoine naturel. Pendant les dernières trente années, on assiste à une installation urbaine anarchique qui a causée de très importants et graves épuisements, dégradation et pollution du milieu marin. En effet, ces implantations irrationnelles ont causée une déstabilisation de reliefs (cas des falaises de Canastel) et un déséquilibre du système côtier (cas du Cap Falcon). Le phénomène excessif d’agglomération des populations soutenues par une forte urbanisation sont les tendances lourdes générant les déséquilibres profonds qui caractérisent le peuplement de la zone littorale. Cependant, les principaux programmes d'urbanisme, de traitement d'alimentation en eau, d'assainissement et de transports, liée à la bonne qualité de l’environnement, demeure des textes archivés sans application. Les rejet des différentes actions et aménagements anthropiques en milieu littoraux s’expriment clairement dans la bande côtière oranaise par de nombreux dépôts à la mer, auxquelles se joignent les différents polluants véhiculés par les cours d'eau de surface ou souterrains ainsi que les ruissellements des eaux de pluie ou d'irrigation. Au niveau de cette région, deux principales sources de pollutions sont identifiées : Une pollution domestique : provenant des déversements continus des eaux usées, urbaines et fluviales. On évalue les eaux usées domestiques à 69704 m3/ jour dont 45 % pour la seule ville d’Oran soit 42582 m3/ jour. Elles sont rejetées sans traitement adéquat à travers 50 sites. Les plus importants sont (Fort Lamoun) et (Cueva Del Awa). Les charges polluantes pour ces deux sites s’élèvent à 14904 Kg / jour (DBO5) et 28530 Kg / jour (DCO) et 24484 Kg / jour (MES) (Sogreah, 1998). - 63 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude Une pollution industrielle : les industries rejettent en mer des eaux résiduaires souvent toxiques du fait de l’usage de produits divers tels que : les détergents, les pesticides et les métaux lourds qui sont considérés comme éléments dangereux, vu leur retentissement écologique considérable. Ces polluants sans drainés à la mer par des cours d’eau qui constituent des collecteurs de matières polluantes sans subir de traitement approprié, endommageant ainsi les écosystèmes marins côtiers (Boutiba et al., 1996). Les industries sont responsables dans la production d’environ 24935 m3/ jour d’eau polluée soit 26,34 % des eaux rejetées. Le littoral oranais est le lieu d’une très forte concentration industrielle notamment vers l’est (Arzew). La grande zone industrielle d’Arzew est le siège d’une pollution incessante (Boutiba et al., 2003). Cette dernière rejette en mer sans traitement préalable des eaux de haute température très riches en hydrocarbures et métaux lourd, ce qui cause un empoisonnement des organismes en mer et leur disparition, la réduction de la richesse animale avec possibilité d’extension de cette pollution aux autres régions côtières par l’effet du courant marin, ajouter à cela une pollution générée par l’activité portuaire très dense par le rejet de déchets pétroliers de certaines méthaniers (déballastage et de dégazage) qui s’ajoutent aux différentes activités pétrochimiques (stockage, et traitement). La baie d’Oran qui est en parfaite continuité avec le Golfe d’Arzew au large duquel sillonnent les bateaux de commerce et grands méthaniers chargés de pétrole et de substances extrêmement toxiques lui confère un statut fragile, menacé par un danger réel et permanent de pollution accidentelle (Boutiba et al., 1996). Deux des plus grands ports algériens se trouvent dans la baie d’Oran : Le port de Mers El Kebir, dans la partie occidentale, à quelques 7 km du centre ville, il comprend un important chantier naval ; Le port commercial, considéré comme le deuxième port d’Algérie, il occupe la partie centrale de la baie d’Oran. Outre ces deux infrastructures maritimes, la ville d’Oran est dotée d’un important port de pêche adjacent au port commercial. - 64 - Partie 2 Caractérisation de la zone d’étude Les rejets des eaux dans la mer constituent un enjeu majeur sur tous les usagés de ce milieu (Homme, faune et flore). Parmi les points de rejets les plus importants au niveau du port d’Oran : Les émissaires des Genêts à l’Est du port qui reçoivent tous les affluents domestiques, les ruissellements pluviaux et affluents d’activité industrielle (artisanales) de la région et de la ville d’Oran (le quartier de Seddikia et le centre ville). L’émissaire du Fort Lamoune à l’Ouest du port, avec une quantité d’eau déversée de 7966 m3/ jour constituée de mélange d’eau domestique et industrielle qui provient du secteur urbain septentrional (nord-ouest de la ville) (Sahnouni, 2003). En Algérie, dans 80% des cas, les eaux usées d’origine domestique et/ou industrielle ne sont pas épurées avant leur rejet en mer ou dans les oueds. Les eaux usées domestiques représentent prés de 60% des rejets totaux, 30% pour les eaux usées collectives et 10% pour eaux usées industrielles. Dans la ville d’Oran, les eaux usées ont présenté en 2001 les charges polluantes suivantes : DBO5 : 39g/hab/jour ; DCO : 69 g/hab/jour ; MES : 100g/hab/jour et selon les évaluations et les prévisions de Sogreah (1998) (Tableau 6), elles se répartissent comme suit : Tableau 6 : Rejets d'eaux usées (SOGREAH INGENIERIE, 1998). 1995 2005 2015 m3/j % m3/j % m3/j % Rejets domestiques et collectifs 52 284 88 18 3448 95 24 4426 94 Rejets industriels 6 933 12 9 584 5 14 845 6 Rejets totaux 59 217 100 193 032 100 259 271 100 - 65 - Partie 3 Matériel et méthodes Partie 3 Matériel et méthodes Introduction Les champignons comprennent un groupe hétérogène de microorganismes hétérotrophes qui agissent en tant que saprobiontes ou parasites ou, moins fréquemment, comme symbiontes vivant en association avec d'autres organismes. Ils sont des cosmopolites et des éléments importants des écosystèmes. Leur présence en milieu marin est désormais un fait reconnu. La plupart des documents se référant aux champignons dans les environnements marins sont centrés sur l'Europe et l'Amérique du Nord (Dabrowa et al., 1964, Kishimoto et Baker, 1969 ; Bergen et Wagner-Merner, 1977 ; Kirk, 1983 ; Udagawa et Ueda, 1985 ; Tan, 1985). En Algérie et plus particulièrement sur le littoral occidental algérien, une seule étude seulement a été effectuée sur la biodiversité des peuplements fongiques marins (MatallahBoutiba et al., 2008 ; Matallah-Boutiba, 2009). Pour cette raison, et pour l’amélioration de nos connaissances sur la diversité de ces microfonges, une étude de notre part a été établie. Cette dernière consiste sur l’isolement et l’identification des champignons filamenteux et levuriformes existants sur le sable de quatre plages le long du littoral oranais. 1. Matériel et méthodes 1.1. Les prélèvements Les prélèvements des échantillons de sable pour la recherche des champignons microscopiques, ont été effectués au niveau de quatre plages oranaises : Beau Séjour, Eden, Les Andalouses, et Madagh. En tant que plages urbaines, elles sont intensivement visitées par des touristes et des locaux. Les prélèvements de sable (Fig. 11), ont été effectués de façon bimensuelle pendant six mois (du décembre 2009 au mai 2010). Sur chaque site, les prélèvements ont été effectués à deux niveaux : sur du sable sec et du sable humide, et à chaque niveau, deux échantillons ont été prélevés à l’aide d’une spatule stérilisée, en acier inoxydable. Le sable sec a été collecté dans les zones non inondées, et le sable humide a été échantillonné dans les zones intermédiaires entre le sable sec et l’eau de mer (zone intertidale). Les échantillons ont été placés dans des flacons stériles marqués, et ils sont directement transportés au laboratoire, où ils ont été conservés à une température de 4°C. Au total, 48 échantillons de sable ont été prélevés. - 66 - Partie 3 Matériel et méthodes Figure 11 : Les échantillons de sable (sec et humide) prélevés. 1.2. Description des lieux de prélèvement Notre étude a été réalisée sur quatre sites côtiers (Fig. 12), la situation géographique de chaque site a été référenciée à l’aide d’un GPS (Garmin) (Tableau 7). Tableau n° 7 : Stations d’échantillonnage. Sites Beau Séjour Eden Les Andalouses Madagh Géoréférencement Commune Caractéristiques N 35° 44' 54.81" W 0° 46' 09.18" N 35° 45' 13.46" W 0° 46' 50.81" N 35° 42' 23.18" W 0° 53' 13.05" N 35° 37' 952" W 000° 104' 243" Ain El-Turck Ain El-Turck Rejet des effluents urbains et industriels Zone touristique El Ançor Zone touristique Ain El Karma Aire marine protégée - 67 - Partie 3 Matériel et méthodes Figure 12 : Sites d’échantillonnage (Google, 2010). - 68 - Partie 3 Matériel et méthodes 1.2.1. Le site d’Ain El- Turck (Fig. 13) Ain El-Turck est une zone côtière située à une quinzaine de kilomètres en nord-ouest de la wilaya d’Oran, qui la relie au chemin wilaya CW (84) (Taleb, 2006). Elle est considérée comme une zone côtière convoitée et conflictuelle, caractérisée par un rivage dégradé, dû à l’occupation illicite de ses parties proches de la mer. Ain El-Turck a subi depuis quelques décennies, une urbanisation incontrôlée de son rivage. Sa proximité avec Oran et la beauté de ses plages ont engendré une concurrence sur l’appropriation et l’urbanisation de son rivage. Actuellement, et sur les parties hautes des plages s’alignent des villas de un à deux étages, des garages à bateaux et de grands hôtels. Cette urbanisation s’est effectuée dans un climat d’ignorance de la fragilité de l’environnement littoral et a conduit à des difficultés dans la gestion de cet espace (Ghodbani, 2009). Figure 13 : Site d’Ain El-Turck 2.2.2. Les Andalouses (Fig. 14) Première zone d’expansion touristique (Z.E.T) de l’ouest Algérien, située à 25 Km d’Oran, son rang correspond à sa situation, son niveau du potentiel touristique ainsi que sa capacité d’accueil. La totalité de sa façade vers la mer est constituée par une vaste plage de sable fin et doré. La baie semi circulaire, ouverte vers le nord protégée des houles par le Caplindles, assure ainsi une mer calme et peu profonde (Benaissa et Benaissa, 1999). - 69 - Partie 3 Matériel et méthodes De nos jours, les habitations permanentes et les infrastructures touristiques, ont pris la place des pêcheurs rejetant plusieurs types de déchets dans la mer, notamment les eaux usées sans aucun traitement préalable. En amont de ce site côtier, il est à signaler l’expansion des exploitations agricoles relatives au Plan National du développement Agricole (PNDA) qui risque de porter atteinte à l’écosystème marin côtier à travers l’utilisation des pesticides, les engrais et les produits phytosanitaires qui sont drainés par les ruissellements des eaux pluviales en saison hivernale, en plus un important effluents qui charrie les eaux usées du village d’El Ançor (MattalahBoutiba, 2009). Figure 14 : Les Andalouses. 2.2.3. Le site de Madagh (Fig. 15) Il est considéré comme une zone non impactée puisqu’il est situé loin de la métropole oranaise d’environ 40 Km vers l’Ouest et où l’action anthropique est très peu marquée (Sahnouni, 2003 ; Kherraz, 2004 ; Mouffok, 2005). La plage de Madagh forme une baie fermée à ses extrémités par deux petits caps diminuant l’action des vents, et donc l’hydrodynamisme local est faible. De ce fait, la moindre introduction d’une substance xénobiotique pourrait bouleverser l’équilibre fragile de ce site référence. - 70 - Partie 3 Matériel et méthodes Par ailleurs, la proximité des Iles Habibas, une zone marine qui, très récemment vient d’être décréter Aire Marine Protégée (MPA) pourrait faire de ce site côtier une station de référence pour les études comparatives relatives au suivi des impacts de la pollution au niveau de l’écosystème marin côtier occidental algérien (Boutiba, 2006). Figure 15 : Madagh. 2.3. Mesure des facteurs environnementaux (abiotiques) : pH et température Le pH et la température de sable ont été mesurés in situ avec un pH / C°-mètre portable (Fig. 16). La moyenne de deux lectures dans chaque site et dans chaque période donne la température et le pH au moment de prélèvement. 2.3.1. Mesure du pH Le pH du sable représente son acidité ou son alcalinité ; à pH 7, le sable est dit neutre ; à un pH inférieur à 7, le sable est dit acide, et à un pH supérieur à 7, il est dit alcalin. La mesure du pH est effectuée comme suit : 1. Rincer l’électrode du pH-mètre avec de l’eau déminéralisée ; puis essuyer avec du papier absorbant. 2. Mesurer 10 g du sable de chaque échantillon dans un bécher. 3. Mesurer 90 ml d’eau déminéralisée avec une éprouvette graduée. 4. Verser l’eau dans le bécher contenant le sable puis agiter. - 71 - Partie 3 Matériel et méthodes 5. Laisser décanter le mélange eau-sable. 6. Plonger l’électrode du pH-mètre dans le liquide décanté. Mettre en marche le pHmètre ; attendre quelques minutes la stabilisation et lire la valeur du pH. 2.3.2. Prise de température La prise de température est très simple : 1. plonger la sonde de température dans l’échantillon de sable à tester ; 2. attendre la stabilisation de la lecture et lire la valeur affichée. Figure 16: pH / C°-mètre portable. 2.4. Mise en culture pour l’isolement des souches Dans cette étude, nous nous sommes limités à la recherche des champignons filamenteux non dermatophytiques et les champignons levuriformes, vu que les dermatophytes nécessitent plus du temps pour leurs croissances (au minimum deux mois). Toute manipulation a été réalisée dans un milieu stérile pour éviter toute contamination. Une seule technique d’isolement a été effectuée sur chaque échantillon de sable (sec et humide) : - 72 - Partie 3 Matériel et méthodes Technique de lavage Utilisée pour la mise en évidence essentiellement des levures et des champignons filamenteux non dermatophytiques ; elle consiste à la mise en suspension de 50 g de sable dans 90 ml d’eau de mer stérilisée, avec addition de quelques gouttes de tween 80 permettant de remettre en suspension les spores qui pourraient adhérer aux grains de sable. Après centrifugation à 2500 tr/ min pendant 15 mn, 1 ml du surnageant a été ensemencé sur le milieu de culture. La culture a été réalisée sur milieu Sabouraud à raison de 65g de poudre déshydratée par litre d’eau de mer contenant un antibiotique : le chloramphénicol, à une concentration de 50 mg/l afin d’éviter la prolifération bactérienne qui pourrait inhiber ou gêner celle des champignons. Le milieu est coulé dans des boîtes de pétri en verre (20cm de diamètre, 125 ml par boîte) préalablement stérilisées pendant 2h à 200°C. la surface de la gélose, l’ensemencement des échantillons a été réalisé suivant la méthode du râteau. Les boîtes ensemencées sont ensuite placées dans un incubateur à 27°C, la croissance des microfonges est suivie pendant quelques jours. 2.5. Isolement des souches Dès leur apparition, les colonies fongiques filamenteuses et levuriformes d’aspect macroscopique différent ont été isolées et repiquées dans des boîtes de pétri (9 cm Ø) sur de la gélose Sabouraud (Sabouraud - chloramphénicol pour les moisissures et les levures). L'incubation se fait à 27°C, jusqu'à l'envahissement de la surface de la gélose (pendant 24h à 48h pour les levures et de 2 à 3 semaines pour les champignons filamenteux). Les souches pures ainsi obtenues sont identifiées. 2.6. Identification L’identification des champignons filamenteux repose sur des critères culturaux, température de croissance et vitesse de pousse, mais surtout sur des critères morphologiques associant l'aspect macroscopique des cultures et la morphologie microscopique (Gari et al., 2001). Il convient de se reporter aux manuels de morphologie mycologique pour le diagnostic. - 73 - Partie 3 Matériel et méthodes Comme l’identification au niveau de l’espèce est très difficile et fait appel à d’autres disciplines comme la biologie moléculaire, notre étude s’est limitée généralement à l’identification du genre (sauf quelques souches dont on a pu identifier le genre et l’espèce). En revanche, pour les levures, se surajoutent aux critères culturaux (température et vitesse de pousse), des critères physiologiques : l'étude de l'assimilation des sucres comme sources de carbone et d'énergie, le test de filamentation en sérum (ou test de blastèse) et la recherche de la chlamydosporulation sur milieu RAT (crème de riz-agar-Tween) ou PCB (pomme de terres-carottes-bile). Ces techniques permettent l’identification du genre et l’espèce de la souche isolée. 2.6.1. Identification morphologique L’identification d’une espèce fongique repose sur l’analyse de critères culturaux (température et vitesse de croissance, milieux favorables) et morphologiques. Ces derniers sont constitués des paramètres macroscopiques (aspect des colonies, de leur revers) et microscopique (aspect du mycélium, des spores, des phialides, des conidiophores,…) (Cahagnier et Richard-Molard, 1998). 2.6.1.1. Critères d’identification macroscopique o L’aspect des colonies : est un bon critère d’orientation. Les champignons levuriformes donnent des colonies lisses, glabres, humides, d’aspect brillant ou mat, parfois rugueuses. l’opposé, Les filamenteux forment des colonies duveteuses, laineuses, cotonneuses, veloutées, poudreuses ou granuleuses ; parfois certaines colonies peuvent avoir une apparence glabre (l’absence ou pauvreté du mycélium aérien). o Le relief des colonies : il peut être plat ou plissé et la consistance des colonies peut être variable (molle, friable, élastique ou dure). o La taille des colonies: Elle peut-être très variable en fonction des genres fongiques : petites colonies (Cladosporium) ou au contraire, colonies étendues, envahissantes (Mucor, Rhizopus). o La couleur des colonies : est également un élément pertinent d’identification ; les couleurs les plus fréquentes sont le blanc, le crème, le jaune, l’orange, le rouge allant jusqu’au violet ou le bleu, le vert, le brun allant jusqu’au noir. Les pigments peuvent - 74 - Partie 3 Matériel et méthodes être localisés au niveau du mycélium (Aspergillus, Penicillium) ou diffuser dans le milieu de culture (Fusarium). o Les structures de fructification : la présence ou l’absence, au centre de la colonie, des structures de fructification sexuée (cléistothèces) ou asexuée (pycnides) est aussi un élément important de diagnose (Botton et al., 1990). 2.6.1.2. Identification microscopique ¾ Les champignons filamenteux L’identification a été réalisée sous microscope soit par une observation directe, soit après culture sur lame. Pour l’observation directe nous avons réalisé la technique du drapeau de Roth (Fig. 17): un petit morceau de scotch est appliqué par sa face collante sur la colonie fongique à l’aide d’une pince, puis déposer sur une goutte de bleu coton ou de rouge Congo sur une lame porte-objet. Une deuxième goutte est déposée sur la face supérieure du scotch qui est ensuite recouvert d’une lamelle couvre-objet. Les colorants sont utilisés pour colorer le mycélium et les parois fongiques, ils permettent l’augmentation des contrastes et une obtention d’une meilleure image. Figure 17 : La technique du drapeau de Roth. Figure 18 : Station d’image. Des cultures sur lame (Fig. 19) ont été réalisées dans les cas où les observations étaient délicates : Cinq millilitres d'eau distillée stérile contenant quelques gouttes d'antibiotiques afin d'éviter toute contamination, sont déposés au fond d'une boîte de pétri de 9 cm de diamètre pour réaliser une humidification à saturation. Un chevalet en verre coudé en U, - 75 - Partie 3 Matériel et méthodes stérilisé à la flamme, est introduit dans la boîte et une lame également stérile, est placée sur lui. À l'aide d'une pipette, deux gouttes de milieu Sabouraud sont déposées sur la lame qui est ensuite ensemencée en son centre par la souche à identifier. L’ensemble a été recouvert d’une lamelle- couvre objet stérile. L'incubation a été faite à une température de 27 °C. Après le développement des colonies, le bloc de gélose est éliminé, la lame est ensuite recouverte d’une lamelle après l’avoir coloré avec du bleu coton ou du rouge Congo. Toute observation microscopique était prise en photo à l’aide d’une station d’image (Fig. 18), ce qui permet une bonne identification. Figure 19: Culture sur lame. Critères d’identification microscopique L’examen microscopique d’une colonie fongique se fait après réalisation d’un étalement entre lame et lamelle et coloration de la préparation au bleu coton. Généralement, un examen à l’objectif 40 est suffisant pour mettre en évidence la plupart des éléments importants de diagnose (Cahagnier et Richard-Mollard, 1998). Le thalle : tous les champignons possèdent un appareil végétatif constitué de filaments (hyphes) qui, ensemble, forment le thalle filamenteux ou le mycélium ; le thalle peut être siphonné ou septé : - Le thalle siphonné, constitué d’éléments tubulaires, peu ou pas ramifié, de diamètre large et irrégulier (5-15 µm), non cloisonné est caractéristique des Zygomycètes ; - 76 - Partie 3 Matériel et méthodes - Le thalle septé ou cloisonné, constitué de filaments de diamètre étroit (2-5 µm) et régulier, divisé par des cloisons en articles uni ou pluricellulaires est caractéristique des Ascomycètes, Basidiomycètes et Deutéromycètes (Badillet et al., 1987). - Les spores : qui sont le produit de la reproduction asexuée peuvent être endogènes ou exogènes : - Les spores endogènes (endospores) sont produites à l’intérieur d’un sac fermé (sporange), porté par un filament spécialisé (sporangiophore). Ces spores, que l’on observe par exemple chez les Mucorales, sont libérées par le déchirement de la paroi de sporange à maturité. - Les spores exogènes (conidies), retrouvées chez les Ascomycètes, Basidiomycètes et Deutéromycètes, sont formées par bourgeonnement à partir d’une cellule spécialisé (cellule conidiogène). L’examen des spores et de leur organisation est une étape importante de l’identification fongique (Campbell et al., 1996). ¾ Les champignons levuriformes Après ensemencement sur milieu de Sabouraud gélosé avec antibiotique à 27°C, apparaissent en 24h à 48h des colonies de levures. L’identification microscopique a été reposée sur : 1) un examen direct : une colonie est prélevée et déposer sur une lame porteobjet dans une goutte de colorant (bleu coton ou rouge Congo). Cet examen permet de noter la forme, la taille, et le mode de reproduction asexuée (bourgeonnement ou scissiparité) des levures. 2) des tests spécifiques : spécialement pour l’identification de Candida albicans. Cette levure est la plus fréquente en pathologie humaine est la levure la plus rapide à identifier par différents tests : test de blastèse (Fig. 20): filamentation en sérum (2 à 4 h à 37°C, présence du tubes germinatifs uniquement dans l’espèce de Candida albicans) ; recherche de chlamydospores sur milieu pauvre (RAT ou PCB), l’incubation se fait à 25°C. Au bout de 24h à 48h se forment aux extrémités terminales ou - 77 - Partie 3 Matériel et méthodes latérales du pseudomycélium de grosses spores rondes à parois épaisse, de 10 à 15 µm de diamètre, associées à des blastospores. Une öse de culture jeune Faible quantité de levures Sérum Opacité à peine visible Sérum H2O Suspension à peine laiteuse Bien agiter Résultat Mettre à 37°C 2 - 4 heures Tube germinatif : Candida albicans Figure 20: Test de filamentation en sérum. 2.6.2. Identification biochimique Les levures sont des microorganismes unicellulaires, l’étude de leurs formes ne suffit généralement pas pour l’identification des espèces. Nous avons passé alors à l’étude de leurs caractères physiologiques avec en particulier, l’étude de l’assimilation des sucres, en utilisant une technique miniaturisée prête à l’emploi : Auxacolor Principe du test La galerie Auxacolor (Fig. 21) est un système d’identification dont le principe repose sur l’assimilation des sucres. Elle comporte : - 78 - Partie 3 Matériel et méthodes Un témoin négatif pour faciliter la lecture des résultats d’assimilation (cupule de couleur bleue) ; Treize tests d’assimilation comportant les sucres suivants : glucose (témoin positif), maltose, saccharose, galactose, lactose, raffinose, inositol, cellobiose, trehalose, adonitol, melezitose, xylose, arabinose. Trois tests enzymatiques. La croissance des levures est visualisée par le virage d’un indicateur de pH (du bleu au jaune) et par l’apparition d’un trouble dans la cupule. Inoculation de la microplaque a. Préparer l’inoculum à partir d’une culture de 24 à 48 h réalisée sur milieu de Sabouraud (+/- antibiotiques). Dans des conditions stériles, ensemencer le milieu de suspension avec des colonies de souche pure en quantité suffisante (1 à 5 colonies identiques). b. Homogénéiser la suspension à l’aide d’un vortex. c. Prélever et distribuer, à l’aide d’une pipette, 100 µl de l’inoculum dans chacune des cupules de la microplaque. d. Recouvrir la microplaque avec l’adhésif en s’assurant que l’adhésif est parfaitement uniforme. Incuber 48 h (72 h si nécessaire) à 30°C (± 2°C). Lecture des résultats La lecture définitive doit s’effectuer à 48 h. Interprétation des résultats Le guide d’interprétation des résultats est mentionné dans l’annexe 2. - 79 - Partie 3 Matériel et méthodes Figure 21 : la microplaque d’Auxacolor. 3. La conservation des souches Pour un usage ultérieur des souches fongiques identifiées, plusieurs méthodes de conservation sont utilisées, ce qui permet une constitution d’une mycothèque. 3.1. Conservation de très longue durée en cultures congelées La souche cultivée sur une pente de gélose est congelée à –24°C. Cela permet une conservation de longue durée, jusqu’à une dizaine d’années, et l’échantillon est directement utilisable pour relancer les cultures. 3.2. Conservation à 4°C Elle présente un intérêt de conserver l’aspect des colonies, et l’utilisation de la souche par repiquage directe. C’est une méthode assez astreignante, car elle nécessite des repiquages fréquents, tous les 6 mois environ. 3.3. Conservation de longue durée sous huile de paraffine Lorsque la souche s’est suffisamment développée sur un culot de gélose en tube, elle est recouverte de quelques millilitres d’huile de paraffine stérile, pour une conservation jusqu'à 5 années à température ambiante. Cette technique nécessite un repiquage préalable avant réutilisation de la souche. - 80 - Partie 3 Matériel et méthodes 3.4. Conservation dans l’eau distillée De petits cubes de 6 mm3 sont découpés dans la frange mycélienne du thalle en croissance sur milieu gélosé en boite de pétri, et transférés dans de l’eau distillée stérile en flacons à bouchon vissé. Les flacons hermétiquement fermés sont conservés à température ambiante. Cette méthode a permis la conservation, durant plusieurs années de champignons appartenant aux groupes les plus divers de la classification. 3.5. La mycothèque Les souches ainsi identifiées sont conservées dans une chambre froide à 4°C : c’est la conservation qui permet un accès direct à la souche. Les souches pures sont marquées et conservées dans la mycothèque du laboratoire LRSE. - 81 - Partie 4 Résultats et discussion Partie 4 Résultats et discussion Introduction Avec une méthodologie courante de notre laboratoire (Mattalah-Boutiba, 2009) utilisant un milieu de culture bien adapté à l’étude des champignons marins microscopiques isolés à partir du 48 échantillons de sable (sec et humide) de quatre plages le long du littoral oranais (Beau Séjour, Eden, les Andalouses et Madagh), nous sommes arrivés à isoler puis identifier au niveau du genre et d’espèce (dans le cas possible) 233 isolats de microfonges marines que nous avons conservés en mycothèque. Il s’agit de 13 genres de champignons filamenteux non dermatophytiques et cinq espèces de champignons levuriformes, appartenant à quatre genres, en excepté une levure qui n’a pas été identifiée. 1. Résultats 1.1. Le pH La valeur maximale bimensuelle pour le pH a été enregistrée au niveau du site des Andalouses avec un pic de 9,47 durant les mois d’Avril-Mai 2010, tandis que la valeur minimale a été mesurée sur le site de Beau Séjour. Ce dernier site est caractérisé par un pH moyen le plus bas de 8,23 durant les mois du Février-Mars 2010. En comparaison avec les quatre sites d’échantillonnage, les résultats pour le pH variaient de 8,23 à 9,47 (Fig. 22). 9.5 9 Déc-Jan pH 8.5 Fév -Mar 8 Av r-Mai 7.5 SS SH S1 SS SH SS S2 SH S3 SS SH S4 Sites de prélèvement S1: Beau Séjour S3: Les Andalouses SS: Sable sec S2: Eden S4: Madagh SH: Sable humide Figure 22 : Variations du pH en fonction des sites et de périodes de prélèvement. - 82 - Partie 4 Résultats et discussion 1.2. La température Les relevés de température ont été obtenus au cours des mois d’échantillonnage de l’année 2009-2010. Les lectures fluctuaient entre 13,1°C en Décembre-Janvier à 26,5°C en Avril-Mai 2010. La température a augmenté sensiblement durant les mois d’Avril et Mai, avec des pics de 25,4°C au Beau Séjour en sable humide, 25,5°C à Eden en sable sec, 24°C aux Andalouses en sable humide, et 26,5°C à Madagh en sable sec. La température la plus basse a été enregistrée au niveau du site d’Eden avec une valeur de 13,1°C au cours des mois de Décembre-Janvier (Fig. 23). 30 25 20 T° C 15 Déc-Jan 10 Fév-Mar 5 Avr-Mai 0 SS SH S1 SS SH SS S2 SH S3 SS SH S4 Sites de prélèvement S1: Beau Séjour S3: Les Andalouses SS: Sable sec S2: Eden S4: Madagh SH: Sable humide Figure 23: Variations de la température en fonction des sites et de périodes de prélèvement. 1.3. Les micromycètes L’isolement et l’identification des micromycètes à partir du sable de quatre plages le long du littoral oranais (Beau Séjour, Eden, les Andalouses et Madagh), pendant une période de six mois (Décembre 2009-Mai 2010), 13 genres de champignons filamenteux non dermatophytiques et cinq espèces de champignons levuriformes, appartenant à quatre genres ont été identifiées, de plus une levure n’a pas été déterminée. - 83 - Partie 4 Résultats et discussion Les espèces fongiques identifiées ou présentes dans les différents sites d’échantillonnage sont les suivantes : Penicillium spp. avec (48,06%), les Aspergillus 13,30%, dont Aspergillus niger (7,3%), Aspergillus flavus (2,14%), Aspergillus fumigatus (1,72%), Aspergillus sp. (0,86%), Aspergillus versicolor (0,86%), Aspergillus terreus (0,43%), Cladosporium spp. (9,01%), Fusarium spp. (5,15%), Rhodoturula sp. (4,72%), Alternaria spp. (4,72%), Mucor spp. (3%), Candida zeylanoïdes (2,14%), Phialophora sp. (1,72%), Cryptococcus albidus (1,72%), Rhizopus spp. (1,72%), Scopulariopsis spp. (0,86%), Chrysosporium sp. (0,86%), Geotrichum sp. (0,43%), Levure non identifiée (0,86%), Acremonium sp. (0,43%), Rhizomucor sp. (0,43%), Saccharomyces cerevisiae (0,43%), et Candida albicans (0,43%). (Tableau 8, Fig. 24). Le plus grand nombre moyen des champignons est enregistré dans les échantillons recueillis à partir du sable de la plage Beau Séjour, suivi par Eden plage et les Andalouses avec 68, 66, et 52 isolats, respectivement, tandis que le nombre moyen le plus faible (47 isolats) est relevé dans les échantillons du sable de la plage Madagh (Fig. 25). Cinq genres, à savoir : Penicillium, Aspergillus, Cladosporium, Alternaria, et Mucor étaient présents dans le sable de plage de l’ensemble des quatre sites d’échantillonnage, mais leur nombre varie d’un site à l’autre. Les Penicillium ont montré nettement leur large prédominance suivis par les Aspergillus (112 et 31 isolats du nombre moyen total des champignons, respectivement) (Tableau 8). - 84 - Partie 4 Résultats et discussion Tableau n° 8 : Répartition fongique globale dans les différents sites de prélèvement. Sites de prélèvement Les espèces fongiques Penicillium spp. Aspergillus niger Aspergillus flavus Aspergillus fumigatus Aspergillus sp. Aspergillus versicolor Aspergillus terreus Cladosporium spp. Fusarium spp. Rhodoturula sp. Alternaria spp. Mucor spp. Candida zeylanoïdes Phialophora sp. Cryptococcus albidus Rhizopus spp. Levure non identifiée Scopulariopsis spp. Chrysosporium sp. Geotrichum sp. Acremonium sp. Rhizomucor sp. Saccharomyces cerevisiae Candida albicans Total SS : Sable sec Types de prélèvement Le Nombre L'abondance moyen (%) 112 48,06 17 7,3 5 2,14 4 1,72 2 0,86 2 0,86 1 0,43 21 9,01 12 5,15 11 4,72 11 4,72 7 3 5 2,14 4 1,72 4 1,72 4 1,72 2 0,86 2 0,86 2 0,86 1 0,43 1 0,43 1 0,43 1 0,43 1 0,43 233 100 % Beau Séjour (S1) La fréquence (%) 79,16 45,83 16,66 12,5 6,25 2,08 2,08 43,75 25 12,5 31,25 27,08 2,08 2,08 8,33 16,66 2,08 4,16 2,08 2,08 2,08 2,08 2,08 2,08 / SH : Sable humide - 85 - Eden (S2) Les Andalouses(S3) Madagh (S4) S.S S.H S.S S.H S.S S.H S.S S.H 4 1 1 0 0 0 0 1 5 6 3 1 5 0 0 1 0 0 0 1 0 1 0 0 30 26 0 0 1 0 0 0 4 0 0 1 1 0 4 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 38 15 4 1 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 2 0 2 0 0 0 1 0 28 29 1 0 1 0 2 0 1 0 0 1 2 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 38 9 3 0 0 0 0 0 4 2 4 1 1 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 26 20 3 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 26 3 3 2 0 2 0 1 3 4 1 3 1 0 0 3 0 0 1 0 0 0 0 0 1 28 6 2 1 0 0 0 0 7 1 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 19 Partie 4 Résultats et discussion 1,72 % 1,72 % 1,72 % 0,86 % 0,86 % 2,14 % 3% 0,86 % 0,43 % 0,43 % 0,43 % 0,43 % 0,43 % 48,06 % 4,72 % 4,72 % 5,15 % 9,01 % 0,43 % 0,86 % 7,30 % 0,86 % 1,72 % 2,14 % Penicillium spp. Aspergillus fumigatus Aspergillus terreus Rhodoturula sp. Candida zeylanoïdes Rhizopus spp. Chrysosporium sp. Rhizomucor sp. Aspergillus niger Aspergillus sp. Cladosporium spp. Alternaria spp. Phialophora sp. Levure non identifiée Geotrichum sp. Saccharomyces cerevisiae Aspergillus flavus Aspergillus versicolor Fusarium spp. Mucor spp. Cryptococcus albidus Scopulariopsis spp. Acremonium sp. Candida albicans Nombre moyen des isolats fongiques Figure 24: Répartition fongique globale. 40 35 30 25 20 15 10 5 0 S.S S.H S1 S1 : Beau Séjour S2 : Eden Penicillium spp. Aspergillus fumigatus Aspergillus terreus Rhodoturula sp. Candida zeylanoïdes Rhizopus spp. Chrysosporium sp. Rhizomucor sp. S.S S.H S2 S.S S.H S3 S3 : Les Andalouses S4 : Madagh Aspergillus niger Aspergillus sp. Cladosporium spp. Alternaria spp. Phialophora sp. Levure non identifiée Geotrichum sp. Saccharomyces cerevisiae S.S S.H S4 SS : Sable sec SH : Sable humide Aspergillus flavus Aspergillus versicolor Fusarium spp. Mucor spp. Cryptococcus albidus Scopulariopsis spp. Acremonium sp. Candida albicans Figure 25: Répartition fongique globale en fonction des sites de prélèvement. - 86 - Partie 4 Résultats et discussion La fréquence d’apparition des espèces fongiques isolées du sable des quatre plages (Beau Séjour, Eden, les Andalouses et Madagh) La fréquence des espèces : L'occurrence des espèces fongiques a été calculée selon Dajoz (1983) en utilisant la formule : Fo = Ta.100/TA, Où : Ta = nombre d'échantillons dans lesquels un taxon s'est produit. TA = nombre total des échantillons. Les valeurs ont été considérées selon la classification suivante: < 10% = rares, 1025% = de basse fréquence, 25 < 35% = fréquentes, 35 < 50% = abondantes, et > 50% = très abondantes. Les résultats représentés sur le tableau 8 et la figure 26 révèlent que le genre fongique de fréquence d’occurrence la plus élevée est Penicillium (Groupe 1 = 79,16 %), comme genre très abondant, il a été enregistré dans 38 échantillons sur 48; Aspergillus niger (Groupe 2 = 45,83 %) et Cladosporium spp. (Groupe 3 = 43,75 %) comme espèces abondantes, isolées de 21 à 22 échantillons sur 48 ; Alternaria spp. (Groupe 4 = 31,25 %), Mucor spp. (Groupe 5 = 27,08 %) et Fusarium spp. (Groupe 6 = 25 %), comme espèces fréquentes, ont été enregistrées dans 13 à 15 cas sur 48. Les résultats montrent également que, Aspergillus flavus, Rhizopus spp. (Groupe 7 = 16,16 %) et Aspergillus fumigatus, Rhodoturula sp. (Groupe 8 = 12,5 %) étaient des espèces de basse fréquence, elles ont été enregistrées dans 6 à 12 échantillons sur 48. En outre, Cryptococcus albidus (Groupe 9 = 8,33 %), Aspergillus sp. (Groupe 10 = 6,25 %), Scopulariopsis spp. (Groupe 11 = 4,16 %) et Aspergillus versicolor, Aspergillus terreus, Candida zeylanoïdes, Phialophora sp., Chrysosporium sp., Geotrichum sp., Acremonium sp., Rhizomucor sp., Saccharomyces cerevisiae, Candida albicans et une levure non identifiée (Groupe 12 = 2,08 %) ont été de rare fréquence, et ont été isolés dans 1 à 4 échantillons sur 48. - 87 - Partie 4 Résultats et discussion Groupe 12 Groupe 11 Groupe 10 Groupe 9 Groupe 8 Groupe 7 1 Groupe 6 Groupe 5 Groupe 4 Groupe 3 Groupe 2 Groupe 1 0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % Figure 26: Fréquence d’apparition des espèces fongiques isolées du sable des quatre plages. 2. Description et illustration des différents genres et espèces isolés L’isolement et l’identification des champignons filamenteux et levuriformes à partir du sable (sec et humide) des quatre plages Beau Séjour, Eden, les Andalouses et Madagh le long du littoral oranais pendant une période de six mois (Décembre 2009-Mai 2010) ont permis de répertorier 13 genres de champignons filamenteux et six espèces de levures. 2.1. Penicillium (Fig. 27) Ce genre a été décrit par Link en 1809. C’est un champignon de type moisissure appartenant au phylum des Ascomycètes qui est principalement filamenteux, à l’exception de Penicillium marneffei, qui est un champignon dimorphique rencontré exclusivement en Asie du Sud-Est (Chabasse et al., 2002). Le genre Penicillium groupe près d’une centaine d’espèces. Leur détermination fait intervenir essentiellement les caractères du thalle, des pénicilles et des spores. Ce sont de saprophytes très répandus dans l’environnement, à l’origine de la dégradation de denrées alimentaires. Ils sont aussi très utilisés dans l’industrie, notamment dans l’industrie agro-alimentaire et pharmaceutique. Certaines espèces peuvent en outre produire de dangereuses mycotoxines (Botton et al., 1990). - 88 - Partie 4 Résultats et discussion 1,4 cm a 1,4 cm b 2 c d Figure 27 : Penicillium sp. Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique du Penicillium sp. colorée au rouge Congo GR X 500 (c et d). 1 - 89 - 2 Partie 4 Résultats et discussion 2.2. Aspergillus Il s’agit d’un polluant de l’environnement, et a été décrit par Micheli ex Link en 1904 (Larone, 1995). Les Aspergillus sont des contaminants très communs, parfois pathogènes pour l’homme, les animaux et les végétaux, et susceptibles de produire des métabolites toxiques. Le genre comprend près de 180 espèces, réparties en 18 groupes essentiellement définis d’après les caractères de l’appareil reproducteur (Raper et Fennell, 1965). 2.2.1. Aspergillus fumigatus (Fig. 28) Est l’agent le plus fréquent des aspergilloses humaines et animales. Sur le plan morphologique, il se distingue des autres Aspergillus par la couleur de ses colonies à maturité, par évasement progressif du conidiophore à son sommet, et par ses têtes unisériées en colonnes compacte, d’abord bleu-vert puis virant au vert-bronze (Botton et al., 1990). Le thalle à croissance rapide, à revers incolore, jaune, vert ou brun-rouge suivant les souches. Contrairement aux autres espèces, il se développe bien à 45 °C (Chabasse et al., 2002). 2.2.2. Aspergillus flavus (Fig. 29) Aspergillus flavus est un agent d'aspergillose pulmonaire ou généralisée chez l’immunodéprimé. Sur le plan morphologique, il se distingue des autres espèces d'Aspergillus par la couleur vert-jaune de ses colonies et par ses conidiophores à paroi verruqueuse (Chabasse et al., 2002). Têtes conidiennes unisériées ou bisériées (Botton et al., 1990). - 90 - Partie 4 Résultats et discussion 1,64 cm a 1,5 cm b cc Figure 28 : Aspergillus fumigatus Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique des têtes aspergillaires colorées au bleu coton GR X 500 (c). - 91 - Partie 4 Résultats et discussion 1,8 cm a 1,8 cm c b d e Figure 29 : Aspergillus flavus Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique des têtes aspergillaires colorées au rouge Congo GR X 500 (c et d). Spores globuleuses d’Aspergillus flavus visualisées au GR X 1250 (e). - 92 - Partie 4 2.2.3. Résultats et discussion Aspergillus versicolor (Fig. 30) En recto, les colonies sont peu extensives d'abord blanches, puis de couleur variée, rosée, jaunâtre, ocre ou verte, parfois sur une même colonie. Le Verso est incolore ou variant du jaune au brun rougeâtre. La tête aspergillaire est bisériée, radiée. Il est exceptionnellement retrouvé dans des tissus profonds chez l’immunodéprimé. Par contre, il est fréquemment isolé dans des prélèvements de peau et de phanères, parfois en tant qu’agent d’onychomycoses (Chabasse et al., 2002). 2.2.4. Aspergillus niger (Fig. 31) Les colonies d’abord blanches, puis jaunes, et enfin granuleuses noires. Le revers est incolore à jaune pâle. Aspergillus niger peut provoquer chez le sujet non immunodéprimé des aspergillomes, mais aussi des otites, voire des sinusites (Chabasse et al., 2002). 2.2.5. Aspergillus terreus (Fig. 32) Les colonies duveteuses à poudreuses, teinte beige à brun noisette ou cannelle. Le verso est jaune à brun orange. La tête aspergillaire est bisériée, en colonne évasée. Aspergillus terreus peut être à l’origine d’aspergilloses pulmonaires et cérébrales chez l’immunodéprimé (Chabasse et al., 2002). - 93 - Partie 4 Résultats et discussion 1,43 cm a 1,5 cm b c Figure 30 : Aspergillus versicolor Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique des têtes aspergillaires colorées au rouge Congo GR X 500 (c). - 94 - Partie 4 Résultats et discussion 1,55 cm a 1,55 cm d 4 3 5 b c3 Figure 31 : Aspergillus niger Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique des têtes aspergillaires colorées au bleu coton (c) et au rouge Congo (d) GR X 500. Spores globuleuses d’Aspergillus niger visualisées au GR X 500 (e). - 95 - e Partie 4 Résultats et discussion 1,58 cm a 1,67 cm b c Figure 32 : Aspergillus terreus Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique de la tête aspergillaire colorée au rouge Congo GR X 500 (c). - 96 - Partie 4 Résultats et discussion 2.3. Cladosporium (Fig. 33) Ce genre est mondialement répandu. Il comprend plus de 30 espèces parasites de végétaux ou saprophytes très communs (Botton et al., 1990). Certaines espèces sont cependant incriminées dans des lésions humaines. Cladosporium carrionii, rebaptisé Cladophialophora carrionii, est le principal agent de la chromomycose. Cladosporium bantianum, rebaptisé Cladophialophora bantiana, thermophile, est un redoutable pathogène du système nerveux central (Chabasse et al., 2002). 2.4. Fusarium (Fig. 34) Le genre comprend près de 40 espèces souvent largement répandues ; la plupart vivent dans le sol, certaines sont phytopathogènes, d’autres sont des parasites de l’homme et des animaux. Les Fusarium peuvent produire de dangereuses toxines (Botton et al., 1990). Les colonies duveteuses ou cotonneuses sont de couleur variable (blanche, crème, jaune, rose, rouge, violette ou lilas) selon les espèces (Chermette et Bussieras, 1993). 2.5. Rhodoturula (Fig. 35) Se sont des levures non filamenteuses, ovoïdes, dont la caractéristique principale est la présence de pigment caroténoïde qui donne aux colonies une belle couleur rose corail à rose saumon. Les levures du genre Rhodoturula sont extrêmement communes. On les isole souvent de l’intestin et de la peau humaine, elles y sont à l’état commensal (ANOFEL, 1997). - 97 - Partie 4 Résultats et discussion 1,55 cm a c 1,55 cm b d Figure 33 : Cladosporium sp. Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique colorée au bleu coton GR X 500 (c) et au rouge Congo GR X 500 (d). - 98 - Partie 4 Résultats et discussion 1,43 cm a 1,43 cm c b d Figure 34 : Fusarium sp. Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique des chlamydospores colorées au rouge Congo GR X 500 (c). Observation microscopique des macroconidies colorées au bleu coton GR X 500 (d). - 99 - Partie 4 Résultats et discussion 1,3 cm a 1,4 cm b 4 c d Figure 35: Rhodoturula sp. Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 500 (c) et au bleu coton GR X 1250 (d). - 100 - Partie 4 Résultats et discussion 2.6. Alternaria (Fig. 36) Les colonies sont de croissance rapide sur le milieu Sabouraud, de couleur, blanc-gris au départ, deviennent rapidement foncées (vert foncé à noires) au recto comme au verso. La texture est duveteuse à laineuse. Les Alternaria sont des saprophytes ou des parasites de plantes très répandus. Chez les immunodéprimés, ils sont impliqués dans les lésions de phaéohyphomycoses cutanées ou sous-cutanées. Ce sont très rarement des agents des onychomycoses (Chabasse et al., 2002). 2.7. Mucor (Fig. 37) Les colonies à croissance très rapide et extensives ont une texture laineuse. La couleur varie du gris au brun en surface, le revers est incolore. Les filaments larges peu ou pas septés. Pas de stolons, ni de rhizoïdes. Les champignons de Mucor sont impliqués comme agents de mycoses (mucormycoses) (Chabasse et al., 2002). 2.8. Candida zeylanoïdes (Fig. 38) Candida zeylanoïdes est une levure, qu'on trouve généralement dans le sol, l'eau et les aliments comme la viande et le poisson, elle est également isolée du saucisson sec (Encinas et al., 2000). Le groupe de Candida est la cause la plus fréquente des mycoses opportunistes dans le monde. Les colonies sont de couleurs blanches à crèmes, avec une texture lisse et mate. Candida zeylanoïdes est rarement impliquée dans la pathologie humaine (William, 1993), elle est signalée comme responsable de l’arthrite et de fongémie. Elle est également impliquée dans le sepsis, l'endocardite, l'arthrite fongique, ainsi que dans les infections de la peau et des ongles. Les infections causées par les champignons Candida sont des candidoses, et peuvent affecter pratiquement n'importe quel système dans le corps. - 101 - Partie 4 Résultats et discussion 1,55 cm a 1,55 cm b c d e 21 Figure 36 : Alternaria sp. Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 500 (c et e) et au bleu coton GR X 500 (d). 3 - 102 - 4 Partie 4 Résultats et discussion 1,55 cm a 1,55 cm b c d e 2 Figure 37 : Mucor sp. Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 50 (d). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 125 (c). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 500 (e). - 103 - 5 Partie 4 Résultats et discussion 1,43 cm a 1,3 cm b 3 c Figure 38 : Candida zeylanoïdes Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique colorée au bleu coton GR X 500 (c). - 104 - Partie 4 Résultats et discussion 2.9. Phialophora (Fig. 39) C’est un champignon à croissance lente sur le milieu Sabouraud. Les colonies ont une texture veloutée à laineuse, de couleur gris foncé, brun olive à noire, parfois rosâtre (Botton et al., 1990). Le revers est noir. Les phialophora sont des saprophytes de l’environnement. Certaines espèces sont incriminées en pathologie humaine. D’autres sont responsables en particulier chez les immunodéprimés, de phaéohyphomycoses sous cutanées ou profondes (Chabasse et al., 2002). 2.10. Cryptococcus albidus (Fig. 40) Levure décrite en 1947 par Skinner, c'est un Basidiomycète saprophyte, encapsulé, de forme variable rond à allongé, de couleur crème au départ, coulant et devient beige en vieillissant. Cryptococcus albidus est largement répandue dans la nature. Elle a été retrouvée dans le sol, l'eau, et l'air à la fois intérieur et extérieur, et parfois sur la peau humaine (Miranda, 1984). Plusieurs cas d’infection par Cryptococcus albidus ont été signalés chez les humains au cours des 20 dernières années. Cryptococcus albidus a été associée avec les méningites (Melo et al., 1980), les infections cutanées, les infections pulmonaires (Well et al., 1998), et mucormycose. Dans chaque cas, les patients étaient immunodéprimés par d’autres maladies comme le VIH. 2.11. Rhizopus (Fig. 41) Les colonies à croissance très rapide et extensives, ont une texture cotonneuse. Les colonies, sont blanches au départ, deviennent grises et foncées en vieillissant. Le genre comprend une quinzaine d’espèces (Botton et al., 1990). Rhizopus oryzae et Rhizopus rhizopodiformis sont les principaux agents des mucormycoses. Ils déterminent des atteintes rhinocérébrales, mais aussi pulmonaires et intestinales (Chabasse et al., 2002). - 105 - Partie 4 Résultats et discussion 1,64 cm a 1,67 cm b d c Figure 39 : Phialophora sp. Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Conidies unicellulaires, disposées en amas à l’extrémité de phialides colorées au rouge Congo GR X 500 (c et d). Les phialides de phialophora en forme de bouteille GR X 500 (e). - 106 - e1 Partie 4 Résultats et discussion 1,43 cm 1,4 cm a c Figure 40 : Cryptococcus albidus Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 500 (c). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 1250 (d). - 107 - 1,43 cm b d Partie 4 Résultats et discussion 1,55 cm a 1,55 cm b d 1 c 4 e Figure 41 : Rhizopus sp. 5 Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique d’une columelle se replie en parapluie sur le sporocystophore colorée au rouge Congo GR X 500 (c). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 125 (d et e). - 108 - Partie 4 Résultats et discussion 2.12. Scopulariopsis (Fig. 42) Thalle blanc, crème, chamois, gris ou noir, jamais vert, velouté ou funiculeux. Le genre comprend une trentaine d’espèces, isolées du sol, d’excréments, de végétaux, de denrées alimentaires et de lésions humaines ou animales (Botton et al., 1990). 2.13. Chrysosporium (Fig. 43) Les Chrysosporium sont des champignons filamenteux imparfaits appartenant à la classe des Deutéromycètes. Quelques formes parfaites (sexuées) sont connues et appartiennent à la classe des Ascomycètes. Ce genre comprend une vingtaine d’espèces dont certaines sont kératinophiles (Reboux, 1995). Les colonies granuleuses, laineuses, cotonneuses ou plates sont généralement de couleur blanc-crème, jaune à légèrement brune. Les conidiophores sont très peu différenciés. Les conidies unicellulaires, hyalines, avec une base tronquée et une paroi épaisse ou verruqueuse sont produites en chaînes courtes, terminales (aleurioconidies) ou intercalaires (arthroconidies) (Chabasse et al., 2002). Les Chrysosporium sont communément isolées du sol, des végétaux, des oiseaux et du fumier. Certaines espèces sont occasionnellement impliquées dans des hyalohyphomycoses ainsi que des infections humaines des ongles et des lésions du pied. 2.14. Geotrichum (Fig. 44) Colonies blanches, lisses, formant de nombreuses arthrospores par désarticulation du mycélium au niveau de doubles cloisons (Botton et al., 1990). Les arthrospores peuvent germer mais il ne s'agit pas d'un bourgeonnement (différence avec le genre Trichosporon où les arthrospores bourgeonnent). Cosmopolite, répandu dans la nature. Il est retrouvé dans de nombreux aliments, dont les produits laitiers. Cette espèce entre dans la fabrication de fromages. C'est un saprophyte du tube digestif de l'homme et des animaux (ANOFEL, 1997). - 109 - Partie 4 Résultats et discussion 1,58 cm a 1,58 cm b c d Figure 42 : Scopulariopsis sp. Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 500 (c et d). Observation microscopique colorée au bleu coton GR X 500 (e). - 110 - e Partie 4 Résultats et discussion 1,08 cm a 1,24 cm b c3 Figure 43 : Chrysosporium sp. Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 500 (c). - 111 - Partie 4 Résultats et discussion 1,56 cm a 1,56 cm b c d Figure 44 : Geotrichum sp. Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 500 (c et d). Observation microscopique colorée au bleu coton GR X 500 (e). - 112 - e 3 Partie 4 2.15. Résultats et discussion Acremonium (Fig. 45) Les colonies sont parfois finement poudreuses, le plus souvent humides, muqueuses. La couleur varie du blanc au rose orangé. La température optimale de croissance varie de 25°C à 37°C, et la croissance est restreinte. Le thalle végétatif est constitué de filaments septés, isolés ou disposés parallèlement les uns aux autres. Les conidies cylindriques ou elliptiques, regroupées en amas à l’extrémité des phialides. Elles sont généralement unicellulaires. Certaines espèces d’Acremonium sont impliquées en pathologie humaines, elles peuvent être responsables d’onyxis du gros orteil (Chabasse et al., 2002). 2.16. Rhizomucor (Fig. 46) Colonies à croissance très rapide et extensives, ont une texture laineuse, de couleur brun pâle au départ, devenant brun sombre en vieillissant, le verso est incolore. Seul Rhizomucor pusillus est considéré actuellement comme opportuniste. Les Rhizomucor diffèrent des Mucor par la présence de rhizoïdes, et par leur thermophilie (température maximale 54°C) (Chabasse et al., 2002). - 113 - Partie 4 Résultats et discussion 1,33 cm a c 1,5 cm b d Figure 40 : Geotrichum sp. e Figure 45 : Acremonium 4 sp. Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique colorée au bleu coton GR X 500 (c et d). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 500 (e). - 114 - Partie 4 Résultats et discussion 1,61 cm a c 1,7 cm b d Figure 46 : Rhizomucor sp. Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 125 (c). Observation microscopique d’une columelle bien développée colorée au bleu coton GR X 500 (d). - 115 - Partie 4 Résultats et discussion 2.17. Saccharomyces cerevisiae (Fig. 47) La levure Saccharomyces cerevisiae est sans doute l’espèce la plus importante pour l’humanité à cause de ses multiples utilisations, autant, dans la fabrication de plusieurs produits comme le vin, la bière ou le pain, mais aussi pour son utilité en tant que modèle pour des études fondamentales en biochimie, biologie moléculaire et génétique (Moore, 1988). L’examen macroscopique montre des colonies blanches à crèmes, crémeuses, lisses et bombées. L’examen microscopique met en évidence des levures globuleuses, de grande taille, mesurant de (5-8) x (6-12) µm. Sur RAT ou PCB, absence de pseudofilamentation. Néanmoins, certains isolats peuvent présenter une pseudofilamentation courte ou rudimentaire. Il est parfois possible d’observer, sur ces milieux, des asques contenant de 1 à 4 ascospores rondes. 2.18. Candida albicans (Fig. 48) Les colonies apparaissent en 24 à 48 h, elles sont de couleur blanche, crémeuses, lisses et peuvent se plisser en vieillissant (ANOFEL, 2007). Les levures apparaissent sous forme arrondie ou ovalaire, de 6 à 8 µm, éventuellement bourgeonnantes. La présence de filaments oriente vers les espèces capables d’en produire (C. albicans) et élimine ainsi C. glabrata, incapable de filamenter. Candida albicans est la levure la plus impliquée en pathologie humaine. Elles sont responsables des infections fongiques disséminées chez les individus immunodéprimés, les diabétiques, les nouveaux- nés et les patients ayant subi une chirurgie. - 116 - Partie 4 Résultats et discussion 1,4 cm a 1,4 cm b c d Figure 47 : Saccharomyces cerevisiae Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique colorée au rouge Congo GR X 1250 (c). Observation microscopique colorée au bleu coton GR X 500 (d et e). - 117 - e Partie 4 Résultats et discussion 1,5 cm a 1,5 cm b c Figure 48 : Candida albicans Culture sur gélose de Sabouraud âgée de 8 jours (a et b). Observation microscopique des pseudomycéliums par test de blastèse GR X 500 (c). - 118 - Partie 4 Résultats et discussion 3. L’abondance des champignons identifiés dans chaque site 3.1. La plage Beau Séjour Sur la base des résultats obtenus dans cette étude, et à première vue, nous remarquons des concentrations plus élevées et une diversité de mycètes filamenteux et de levures dans la plage Beau Séjour. Le plus grand nombre d’isolement de champignons a été réalisé dans ce site. Dix genres de mycètes filamenteux, deux genres de levures et un total de 68 isolats ont été comptés. Les genres et les espèces qui ont été identifiés sont : Penicillium spp., Aspergillus niger, Aspergillus flavus, Aspergillus fumigatus, Cladosporium spp., Fusarium spp., Rhodoturula sp., Alternaria spp., Mucor spp., Candida zeylanoïdes, Phialophora sp., Rhizopus spp., Geotrichum sp., et Rhizomucor sp. En comparant la répartition de la microfonge dans ce site, en fonction de type de prélèvement, nous constatons que c’est au niveau du sable humide que le plus grand nombre d’isolats a été relevé, avec une nette prédominance des Penicillium dans les trois périodes de prélèvement (Fig. 49). L’augmentation du nombre de micromycète a été observée, en particulier, pendant la période hivernale (Fév-Mar 2010) avec un total de 30 isolats, dont 16 isolats en sable sec et 14 isolats en sable humide. En revanche, une diminution remarquable de leur nombre a été notée pendant la période printanière (Avr-Mai 2010). la lumière de ce que nous avons remarqué, nous pouvons dire que la forte présence de la microfonge dans ce site est due probablement au grand volume d’eaux usées déversées sur cette plage puis vers l’eau de mer (un débit de 1340 m3/j) (Taleb, 2006), et qui, à cause de débordement du bassin de stockage de Cap Falcon, toutes les eaux usées de l’agglomération d’Ain El Turck sont gravitairement acheminées vers ce grand exutoire. Ces eaux usées drainent une multitude de substances organiques servant de masse nutritive pour de nombreux microorganismes, en particulier, la microfonge découverte dans les échantillons du sable prélevés de cette plage. Ajouté à cela, le ruissellement des eaux pluviales durant les temps pluvieux en provenance des terres agricoles et de surfaces rendues imperméables, telles que toitures, terrasses, chaussées et voiries, qui engendre également des taux de pollution importantes. Le niveau élevé de la microfonge au niveau du sable humide peut être lié à la forte contamination de l’eau de mer par ces micromycètes. - 119 - Nombre moyen des isolats fongiques Partie 4 Résultats et discussion 16 14 12 10 8 6 4 2 0 SS SS : Sable sec SH Déc-Janv SS SH Fév-Mar SS SH Avr-Mai a SH : Sable humide Penicillium spp. Aspergillus fumigatus Aspergillus terreus Rhodoturula sp. Candida zeylanoïdes Rhizopus spp. Chrysosporium sp. Rhizomucor sp. Aspergillus niger Aspergillus sp. Cladosporium spp. Alternaria spp. Phialophora sp. Levure non identifiée Geotrichum sp. Saccharomyces cerevisiae Aspergillus flavus Aspergillus versicolor Fusarium spp. Mucor spp. Cryptococcus albidus Scopulariopsis spp. Acremonium sp. Candida albicans Pourcentage des isolats fongiques 100% 80% 60% 40% 20% 0% SS SH Déc-Janv SS : Sable sec Penicillium spp. Aspergillus fumigatus Aspergillus terreus Rhodoturula sp. Candida zeylanoïdes Rhizopus spp. Chrysosporium sp. Rhizomucor sp. SS SH Fév-Mar SS SH Avr-Mai SH : Sable humide Aspergillus niger Aspergillus sp. Cladosporium spp. Alternaria spp. Phialophora sp. Levure non identifiée Geotrichum sp. Saccharomyces cerevisiae Aspergillus flavus Aspergillus versicolor Fusarium spp. Mucor spp. Cryptococcus alb idus Scopulariopsis spp. Acremonium sp. Candida alb icans Figure 49: Répartition fongique dans la plage « Beau Séjour » en fonction des mois. - 120 - b Partie 4 Résultats et discussion 3.2. La plage Eden partir de la plage Eden (Fig. 50) ont été isolées les espèces suivantes : Penicillium spp., Aspergillus niger, Aspergillus flavus, Aspergillus fumigatus, Aspergillus versicolor, Cladosporium spp., Alternaria spp., Mucor spp., Rhizopus spp., Chrysosporium sp., Acremonium sp., Saccharomyces cerevisiae, et une levure non identifiée. La composition quantitative des mycètes évoluant au niveau de ce site, est presque identique à celle trouvée dans la plage Beau Séjour. Un total de 66 isolats a été relevé, dont huit genres de mycètes filamenteux et deux levures (Fig. 50). Le plus grand nombre d’isolats a été dénombré au niveau du sable humide (38 isolats). Le fait remarquable est la prédominance du genre Penicillium avec 44 isolats prélevés, ce qui représente 66,66 % du nombre moyen des isolats. Il est aussi intéressant de noter que la majorité des isolats fongiques répertoriés a été isolée durant la période hivernale (Déc-Janv et Fév-Mar 2010), sauf pour les Penicillium, qui sont prépondérants quelque soit la saison considérée, et aussi pour les deux levures isolées. Ces deux dernières sont caractéristiques de ce site et elles ne sont observées qu’en période printanière (Avr-Mai 2010). En évaluation de la qualité mycologique de la plage Eden, nous constatons une présence d’un important nombre d’isolats fongiques qui est sensiblement équivalent à celui de la plage Beau Séjour. Au niveau de cette plage, tous les indicateurs accusent le déversement des eaux usées domestiques. La plage est soumise à de fortes pressions anthropiques, étant située dans un secteur fortement urbanisé. Les grandes quantités d’eaux sanitaires, qui parviennent en mer sans traitement préalable, sont de loin la principale cause de la mauvaise qualité du sable de cette plage. Les déchets ménagers liquides présentent la proportion la plus élevée. D’autres sont canalisés par les égouts domestiques et s’accumulent sous forme de matières organiques, ce qui offre un environnement propice à la croissance de certains microorganismes dont les champignons saprophytes. - 121 - Partie 4 Résultats et discussion Nombre moyen des isolats fongiques 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 SS SH Déc-Janv SS : Sable sec SS SH SS Fév-Mar SH a Avr-Mai SH : Sable humide Penicillium spp. Aspergillus fumigatus Aspergillus terreus Rhodoturula sp. Candida zeylanoïdes Rhizopus spp. Chrysosporium sp. Rhizomucor sp. Aspergillus niger Aspergillus sp. Cladosporium spp. Alternaria spp. Phialophora sp. Levure non identifiée Geotrichum sp. Saccharomyces cerevisiae Aspergillus flavus Aspergillus versicolor Fusarium spp. Mucor spp. Cryptococcus alb idus Scopulariopsis spp. Acremonium sp. Candida alb icans Pourcentage des isolats fongiques 100% 80% 60% 40% 20% 0% SS SH SS Déc-Janv SS : Sable sec Penicillium spp. Aspergillus fumigatus Aspergillus terreus Rhodoturula sp. Candida zeylanoïdes Rhizopus spp. Chrysosporium sp. Rhizomucor sp. SH Fév-Mar SS SH Avr-Mai SH : Sable humide Aspergillus niger Aspergillus sp. Cladosporium spp. Alternaria spp. Phialophora sp. Levure non identifiée Geotrichum sp. Saccharomyces cerevisiae Aspergillus flavus Aspergillus versicolor Fusarium spp. Mucor spp. Cryptococcus albidus Scopulariopsis spp. Acremonium sp. Candida albicans Figure 50: Répartition fongique dans la plage « Eden » en fonction des mois. - 122 - b Partie 4 Résultats et discussion 3.3. La plage des Andalouses La figure n° 51 présente le nombre moyen des champignons isolés du sable de la plage des Andalouses. Au total 52 isolats appartenant à dix genres de champignons ont été recensés. Les espèces répertoriées inclues : Penicillium spp., Aspergillus niger, Cladosporium spp., Fusarium spp., Rhodoturula sp., Alternaria spp., Mucor spp., Cryptococcus albidus, Rhizopus spp. et Scopulariopsis spp. Contrairement aux deux premiers sites (Beau Séjour et Eden), le nombre moyen de la microfonge isolée au niveau de cette plage a connu une diminution durant les mois de Février-Mars, avec uniquement cinq isolats en sable sec, et trois isolats en sable humide. Cependant, le nombre le plus important a été enregistré durant les mois de Décembre-Janvier (15 isolats en sable sec et 11 isolats en sable humide). Le Penicillium reste le genre le plus fréquemment isolé, et il est répandu en toute période. D’autres genres sont présents, mais avec une variabilité d’une saison à une autre. Par exemple, Cladosporium, Rhodoturula, Mucor, Cryptococcus, Rhizopus et Scopulariopsis ont été recensés seulement en saison hivernale. Par contre, Fusarium et Alternaria ne sont observés qu’en saison printanière. Le nombre moyen assez important de champignons isolés au niveau de ce site, peutêtre s’expliqué par le fait que le complexe des Andalouses après avoir été implanté sur un site vierge durant les années 1970, a fini par s’entourer de béton. Conséquence, sa plage est devenue un réceptacle à ciel ouvert d’eaux usées et de pollution tellurique. Ce site touristique est une immense baie cadrée par deux caps et bordée par un rivage à sable fin où aboutissent un effluent drainant une quantité considérable d’eau riche en matière organique. Cet effluent qui se déverse directement dans la baie n’est autre que l’oued El Ançor, dans lequel la commune rejette directement ces eaux domestiques, en plus des autres rejets en provenance des structures hôtelières situées en aval tout près de la plage. - 123 - Nombre moyen des isolats fongiques Partie 4 Résultats et discussion 16 14 12 10 8 6 4 2 0 SS SH Déc-Janv SS : Sable sec SS SH Fév-Mar SS SH a Avr-Mai SH : Sable humide Penicillium spp. Aspergillus fumigatus Aspergillus terreus Rhodoturula sp. Candida zeylanoïdes Rhizopus spp. Chrysosporium sp. Rhizomucor sp. Aspergillus niger Aspergillus sp. Cladosporium spp. Alternaria spp. Phialophora sp. Levure non identifiée Geotrichum sp. Saccharomyces cerevisiae Aspergillus flavus Aspergillus versicolor Fusarium spp. Mucor spp. Cryptococcus albidus Scopulariopsis spp. Acremonium sp. Candida albicans 100% Pourcentage des isolats fongiques 80% 60% 40% 20% 0% SS SH SS Fév-Mar Déc-Janv SS : Sable sec Penicillium spp. Aspergillus fumigatus Aspergillus terreus Rhodoturula sp. Candida zeylanoïdes Rhizopus spp. Chrysosporium sp. Rhizomucor sp. SH SS SH Avr-Mai b SH : Sable humide Aspergillus niger Aspergillus sp. Cladosporium spp. Alternaria spp. Phialophora sp. Levure non identifiée Geotrichum sp. Saccharomyces cerevisiae Aspergillus flavus Aspergillus versicolor Fusarium spp. Mucor spp. Cryptococcus albidus Scopulariopsis spp. Acremonium sp. Candida albicans Figure 51: Répartition fongique dans la plage « des Andalouses » en fonction des mois. - 124 - Partie 4 Résultats et discussion 3.4. La plage Madagh L’analyse mycologique des échantillons du sable prélevés au niveau de la plage Madagh a révélé l’existence de 47 isolats de micromycètes, classés en dix genres : sept genres de champignons filamenteux, et trois genres de champignons levuriformes (Fig. 52). Les genres et espèces relevés sont les suivants : Penicillium spp., Aspergillus niger, Aspergillus flavus, Aspergillus sp., Aspergillus terreus, Cladosporium spp., Fusarium spp., Rhodoturula sp., Alternaria spp., Mucor spp., Cryptococcus albidus, Scopulariopsis spp., et Candida albicans. Le plus grand nombre moyen d’isolats a été signalé durant la saison hivernale (DécJanv et Fév-Mar 2010), avec 18 isolats pour chaque période. Une nette prédominance de la contamination fongique au niveau du sable sec a été observée. Les genres Aspergillus, Cladosporium et Penicillium ont montré leur supériorité avec 11, 10 et 9 isolats respectivement. Durant la saison printanière, le nombre moyen d’isolats a baissé pour atteindre uniquement cinq et six isolats dans les deux types de prélèvement. Le genre Penicillium a marqué une absence totale pendant cette saison, laissant la place à d’autres genres tels que : Cladosporium, Fusarium, Alternaria et Cryptococcus. En ce qui concerne le Candida albicans, cette levure n’a été isolée qu’au niveau de ce site, avec une seule espèce répertoriée (Fig. 52). La plage de Madagh considérée ici comme zone de référence, semble être caractérisée par un faible nombre moyen des isolats fongiques. La contamination du sable par ces micromycètes peut-être due à la présence d’une certaine teneur de matières organiques nécessaire à leur développement. En effet, un cours d’eau douce prenant sa source au pied des Monts de Madagh, et dont les eaux traversent sur plus de deux kilomètres des terrains agricoles, formant le long de son écoulement de grandes retenues d’eau servant d’abreuvoir à de nombreux oiseaux marins (Mouettes, Aigrettes, Goélants,…) qui, au passage, participent à l’enrichissement de ces eaux par leurs déjections, pour venir enfin s’écouler sur la plage puis dans l’eau de mer. La grande quantité de matériel particulaire inerte (décomposition de cadavres d’animaux, excréments, engrais azotés,…et y compris les plumes d’oiseaux) cumulée le long de cet effluent se déverse sur les sédiments meubles (sable fin de la plage) puis dans la mer. Ce matériel organique biodégradé par les microorganismes et les détritivores, fournit habituellement les ressources nutritives nécessaires au bon - 125 - Partie 4 Résultats et discussion Nombre moyen des isolats fongiques 12 10 8 6 4 2 0 SS SH Déc-Janv SS SH SS Fév-Mar SH Avr-Mai a SH : Sable humide SS : Sable sec Penicillium spp. Aspergillus fumigatus Aspergillus terreus Rhodoturula sp. Candida zeylanoïdes Rhizopus spp. Chrysosporium sp. Rhizomucor sp. Aspergillus niger Aspergillus sp. Cladosporium spp. Alternaria spp. Phialophora sp. Levure non identifiée Geotrichum sp. Saccharomyces cerevisiae Aspergillus flavus Aspergillus versicolor Fusarium spp. Mucor spp. Cryptococcus albidus Scopulariopsis spp. Acremonium sp. Candida albicans 100% Pourcentage des isolats fongiques 80% 60% 40% 20% 0% SS SH SS Déc-Janv SH Fév-Mar SS SH Avr-Mai b SS : Sable sec Penicillium spp. Aspergillus fumigatus Aspergillus terreus Rhodoturula sp. Candida zeylanoïdes Rhizopus spp. Chrysosporium sp. Rhizomucor sp. SH : Sable humide Aspergillus niger Aspergillus sp. Cladosporium spp. Alternaria spp. Phialophora sp. Levure non identifiée Geotrichum sp. Saccharomyces cerevisiae Aspergillus flavus Aspergillus versicolor Fusarium spp. Mucor spp Cryptococcus albidus Scopulariopsis spp. Acremonium sp. Candida albicans Figure 52: Répartition fongique dans la plage « Madagh » en fonction des mois. - 126 - Partie 4 Résultats et discussion développement de la mycoflore. C’est ce qui explique, a notre avis, la présence de la microfonge au niveau de ce site. 4. Etude statistique L’analyse statistique a été réalisée en utilisant le test ANOVA. Cette étude a porté sur la comparaison du nombre moyen des isolats fongiques recensés dans les différents sites étudiés. L’influence des paramètres physico-chimiques tels que la température et le pH du sable sur la présence et l’abondance des champignons ont été également testés. Tableau n° 9 : Analyse de la variance « ANOVA » pour tester la différence dans l’abondance des espèces fongiques en fonction des différents sites de prélèvement Source des variations Entre Groupes A l'intérieur des groupes Total Somme des carrés Degré de liberté Moyenne des carrés Test F Probabilité 13.3645833 3682.125 3 92 4.45486111 40.0230978 0.11130725 0.95329351 3695.48958 95 Valeur critique pour F 4.00189452 L’analyse statistique par le test ANOVA avec probabilité du test F (Fisher) < 0,01 a révélé que le changement des sites a une influence hautement significative sur la présence et l’abondance des espèces fongiques (Tableau 9). Ces résultats confirment que la différence dans la répartition mycoflorale dans les différents sites n’est pas due au hasard, mais elle est liée probablement à d’autres facteurs tels que : La nature topographique des zones explorées et à partir desquelles ont été recueillis les échantillons analysés. La spécificité géographique de chaque site étudié (proximité urbaine, les déversements des eaux usées et les effluents domestiques, densité de la population, …). - 127 - Partie 4 Résultats et discussion Tableau n° 10 : Analyse de la variance « ANOVA » pour tester la différence dans l’abondance des espèces fongiques dans les différentes températures Source des variations Entre Groupes A l'intérieur des groupes Total Somme des carrés Degré de liberté Moyenne des carrés Test F Probabilité 5.77777778 4130.20833 2 69 2.88888889 59.8580918 0.0482623 0.95291595 4135.98611 71 Valeur critique pour F 4.92667106 Un important effet de la température sur la croissance et le développement des genres fongiques a été constaté (Tableau 10). La comparaison du nombre moyen des champignons en fonction de la température a révélé une différence hautement significative avec probabilité du test F (Fisher) < 0,01 (P<0,01). Un résultat similaire a été observé pour le pH. 5. Discussion Dans la présente étude, nous avons examiné la présence et les concentrations des champignons filamenteux et levuriformes dans le sable de quatre plages oranaises (Beau Séjour, Eden, les Andalouses et Madagh). Les résultats recueillis ont montré qu’il existe quelques perturbations naturelles qui peuvent affecter la côte et la dynamique de sa population. Le littoral oranais avait été perturbé par ces événements naturels, mais aussi par les activités anthropiques. Certaines de ces perturbations naturelles comprennent, les pluies et qui avec les eaux de ruissellement des décharges peuvent ramener de très grandes quantités de matières organiques dissoutes vers le milieu marin. Rappelant que la plus grande diversité de la flore fongique a été relevée pendant la période hivernale. Cela peut-être associé aux fortes pluies survenant au cours des mois les plus froids de l’année, à savoir Décembre, Janvier, Février et Mars. Ce débit élevé des précipitations peut avoir un impact direct sur la salinité du sable des plages, ce qui peut expliquer, en partie, la variation mensuelle de l’abondance moyenne des genres fongiques dans chaque plage étudiée en cette saison hivernale. Des résultats similaires ont été déduits par d’autres chercheurs. Les investigations menées par Jessica (2004), sur trois plages dans la baie de Mayagüez à l’île de Puerto Rico, ont révélé des niveaux élevés d’espèces fongiques durant la saison hivernale pluvieuse. Ces auteurs ont corrélé cette répartition avec la salinité, en déclarant l’isolement de plus grand nombre de champignons à des taux de salinité les plus - 128 - Partie 4 Résultats et discussion faibles. En outre, lors d’événement de fortes pluies, une importante quantité de matières organiques dissoutes et de détritus dissous, peuvent être conduits et transportés tout au long de la plage, ce qui peut avoir un impact sur la contamination du sable de cette dernière. Il a été constaté que la contamination du milieu marin et le sédiment fin par les nitrates a influencé d’une manière significative la viabilité des champignons microscopiques qui y vivent. Cette influence a été positive, lorsque la teneur en nitrate a été modérée (de 0,2 à 2 g/l). Les concentrations très élevées de nitrate (20g/l) conduisent à l’inhibition de la croissance des champignons et à leur mort (Alton, 1991). Selon Dix et al. (1995), les facteurs tels que la température et le pH peuvent aussi influencer sur l'activité, l'abondance et la distribution des mycètes marins. Les valeurs du pH enregistrées dans tous les échantillons du sable prélevés étaient alcalines (8,23 à 9,47). Des écarts minimes ont été observés entre les différents sites et dans les différentes périodes de prélèvement. Certains genres et espèces fongiques isolés, comme Aspergillus flavus, Aspergillus terreus, Aspergillus niger, Fusarium, Cladosporium, et Penicillium, ont été également mentionnés pour des pH alcalins en Angleterre (Pugh et Mathison, 1962), Egypte (Abdel-Fattah et al., 1977), Arabie Saoudite (Abdel-Hafez, 1982) Brézil (Pinto et al., 1992), et Egypte (Migahed , 2003). L’étude statistique réalisée par le test ANOVA a montré une relation hautement significative (P<0,01) entre le pH et l’abondance des micromycètes en milieu marin. Selon nos résultats, le plus grand nombre de genres fongiques a été enregistré à un pH moyen de 8, 23 à 8, 76, dont certains genres et espèces ne sont apparus que dans cet intervalle comme : Aspergillus versicolor, Candida zeylanoïdes, Phialophora sp., Scopulariopsis spp., Chrysosporium sp., Geotrichum sp., Acremonium sp., Rhizomucor sp. et Candida albicans. Un autre facteur possible pouvant influencé l’abondance moyenne des genres fongiques est la température. Les variations thermiques semblent être plus décisives pour la répartition des champignons. Lorsque la température surgit, les grains de sable deviennent chauds et cela pourrait être préjudiciable pour le développement des micromycètes, en affectant leurs métabolisme (St-Germain et al., 1996). Dans cette étude la plupart des genres fongiques ont été révélés à des températures moyennes de 18, 2°C à 20,5°C, excepté pour le - 129 - Partie 4 Résultats et discussion Penicillium qui a été observé à n’importe quelle température. Le test ANOVA a décelé une influence hautement significative (P<0,01) de la température sur le développement des champignons. Dans le même contexte, Mattalah-Boutiba (2009), lors de la recherche des moisissures dans l’eau de mer, les sédiments et les moules de divers sites côtiers implantés le long du littoral occidental algérien, a isolé le plus grand nombre moyen de souches durant les périodes hivernales (12°C) qu’estivales (27°C). Le même auteur a suggéré que l’hiver pourrait correspondre à une augmentation importante du nombre de champignons par rapport à l’été, où le paramètre température apparait comme facteur limitant. L’isolement et l’identification des champignons à partir des échantillons du sable de quatre plages le long du littoral oranais (Beau Séjour, Eden, les Andalouses et Madagh), ont montré une biodiversité mycoflorale au niveau de tous les sites étudiés. Treize genres de champignons filamenteux et cinq genres de champignons levuriformes ont été discernés. Quelques genres étaient communs pour les quatre plages, comme Penicillium, Aspergillus, Cladosporium, Alternaria, et Mucor. D’autres genres et espèces, par contre, étaient caractéristiques des sites tels que : Chrysosporium, Phialophora, Geotrichum, Acremonium, Rhizomucor, Candida zeylanoïdes, Saccharomyces cerevisiae, et Candida albicans. Le Penicillium était le genre le plus dominant. La même chose a été observée dans les différents écosystèmes littoraux et marins (Mattalah-Boutiba, 2009). Ces résultats coïncident également avec celles rapportées par plusieurs auteurs qui mentionnent la présence constante de Penicillium dans la mycoflore de différentes régions dans le monde (Calvo et al., 1980 a et b). Le genre Aspergillus est le deuxième d'incidence, mais son isolement varie dans les différents échantillons de sable en fonction des sites et les types de prélèvements analysés. Etudiant la diversité fongique des mycètes filamenteux dans l’eau et le sable de deux plages « Bairro Novo » et « Casa Caiada » au Brésil, Gomes et al. (2008) ont isolé et identifié 80 espèces de mycètes filamenteux dont Penicillium et Aspergillus étaient les genres les plus recensés. Similairement à cette étude, Sarquis et Oliveira (1996), en isolant la microfonge de la plage d’Ipanema (Brésil) ont constaté la prédominance des genres Aspergillus et Penicillium avec 30,4 % et 16,2 % respectivement. Le nombre moyen des isolats fongiques trouvés dans la plage de Beau Séjour et d’Eden était presque identique (68 et 66 isolats respectivement), ce qui présente un taux - 130 - Partie 4 Résultats et discussion supérieur de celui des Andalouses et de Madagh (52 et 47 isolats respectivement). La raison peut être due au fait que les deux premières plages (Beau Séjour et Eden) sont situées dans la même commune d’Ain El Turck. Cette commune littorale, qui a connu depuis ces dernières décennies une grande phase d’extension du tissu urbain, et qui s’est traduit par la construction de nombreuses cités résidentielles, de centres de vacances et d’hôtels, privilégiant les parties proches de la mer. Une très forte pollution affecte la côte d’Ain El Turck, due en grande partie au rejet direct dans la mer de plus de 3500 m3/j d’eaux usées non traitées (Ghodbani, 2009). Notons que cette forme de pollution s’accentue de plus en plus suite à une absence totale de stations d'épuration des eaux usées. Des faits analogues ont été observés dans la recherche effectuée par Kishimoto et Baker (1969), Bergen et Wagner-Merner (1977) et Purchio et al. (1988), qui ont obtenu une incidence plus élevée des genres fongiques dans les plages d'Oahu (Hawaï), de Tampa (Floride), et de São Vicente et Bertioga (São Paulo, Brésil). Dans les études effectuées par Mattede et al. (1986), l'inverse a été trouvé. Les auteurs ont évalué les échantillons du sable sec et humide provenant des plages polluées et non polluées de la ville de Vitória, Espírito Santo (Brésil). L'incidence des genres fongiques était plus grande dans les plages non polluées (55%) que dans les plages polluées (45%). La fréquence et l'incidence des mycètes ont changé et les facteurs de pollution ont inhibé quelques espèces. Selon Gambale et al. (1983), les différences des genres fongiques trouvés dans cette étude peuvent être liées aux méthodes de prélèvement, à la localisation géographique et à la méthode d'analyse des données. Fernandes Vieira et al. (2001) ont déclaré que la qualité microbiologique du sable et de l’eau de mer a un impact sur la santé. Certaines études soulèvent la question du rôle du sable des plages à l’origine des mycoses superficielles, notamment au retour des vacances d’été (Esterre et Agis, 1983). Ainsi, plusieurs auteurs se sont intéressés à l’étude de la flore fongique du sable des plages (Visset, 1973 ; Anderson, 1979 ; Esterre et Agis, 1983 ; Bernard et Pesando, 1989 ; Fernandes Vieira et al., 2001). Les résultats obtenus dans la présente étude montrent que le sable des quatre plages oranaises, contiennent des champignons incriminés en pathologie humaine et cela, avec une grande diversité des espèces fongiques isolées. - 131 - Partie 4 Résultats et discussion Dans ce travail, les espèces d’Aspergillus, Cladosporium et Penicillium trouvées dans ces plages, peuvent être une source d'infection pour les mycoses superficielles et profondes (Sidrim et Moreira, 1999). Par exemple, les Aspergillus sont des polluants communs de l’environnement. Ce sont des mycètes saprophytes et parfois pathogènes, qui peuvent être isolés de l’eau, du sol, des animaux et des humains. Aspergillus fumigatus étant l’espèce la plus pathogène, est un agent d’une maladie inflammatoire et destructrice des branches et des poumons appelée « aspergillose pulmonaire ». Cette espèce fongique a été retrouvée dans presque tous les types inimaginables de substrats, plus particulièrement, le sol et les débris organiques en décomposition. Aspergillus flavus est la seconde espèce en importance, surtout dans les maladies invasives de patients sous immunosuppresseurs. C’est un producteur potentiel d’aflatoxine, qui est nuisible aux animaux et qui peut causer leur mort. Les aflatoxines sont bien connus comme cause dans le cancer du foie, mais ils ont d’autres effets toxiques importants (Williams et al., 2004). Même si tous les champignons peuvent être des agents pathogènes opportunistes (Jessica, 2004), les genres fongiques constituant un risque potentiel pour l’homme comprennent : Fusarium, Mucor, Rhizopus, Geotrichum, Scopulariopsis et Chrysosporium. Les Fusarium sont devenus en quelques décennies des pathogènes opportunistes majeurs, et font partie des principaux agents d’onychomycoses non dermatophytiques (Hennequin et Lavarde, 2006). Ce genre est également un parasite de nombreuses variétés de plantes et d’autres produits agricoles. Il peut être transporté par les cours d’eau vers la plage puis dans la mer. Les champignons du Mucor et Rhizopus sont impliqués comme agents de mucormycoses (Chabasse et al., 2002). Le genre Geotrichum est présent partout, dans les eaux usées, les sols et l’eau ainsi que dans les plantes, les céréales et les produits laitiers. G. candidum est l’espèce la plus fréquemment rencontrée chez l’homme. Elle est responsable de Geotrichose (ANOFEL, 1997), une infection de la bouche, des voies respiratoires et de l’appareil digestif. Un autre genre identifié dans cette étude est le Scopulariopsis. Ce genre comprend une trentaine d’espèces. S. brevicaulis est l’espèce la plus impliquée en pathologie humaine, c’est un agent assez fréquent d’onychomycoses, en particulier du gros orteil (Chabasse et al., 2002). Le genre Chrysosporium est composé d’une vingtaine d’espèces, dont certaines sont kératinophiles, elles sont incriminées dans des lésions simulant une dermatophytie (Reboux, 1995) ainsi que dans les infections humaines de la peau et des phanères (Chabasse et al., 2002). - 132 - Partie 4 Résultats et discussion Enfin, dans cette étude un seul isolat de Candida albicans et 23 isolats de levures autres que Candida albicans ont été répertoriés. L’absence ou la faible incidence de C. albicans a été également enregistrée par d'autres chercheurs (Roses Codinachs et al., 1988 ; Figueras et al., 1992). Une étude réalisée par Menezes et al. rapportée par Fernandes et al. (2001) ont isolé sept genres de levures dans les plages de la ville de Fortaleza au Brésil, parmi lesquelles le genre Candida était le plus fréquemment retrouvé. Bernard et al. (1988) ont également isolé à partir du sable des plages du Sud de la France, des souches de Candida albicans et d’autres Candida sp. En étudiant la flore fongique du sable de deux plages à Casa Blanca (Maroc), Soussi Abdallaoui et al. (2007) ont isolé 19 champignons levuriformes, dont 10 appartiennent à l’espèce Candida albicans. Certains auteurs suggèrent que l’isolement de levures, notamment du genre Candida albicans, au niveau du sable des plages pourrait avoir un impact en pathologie médicale, essentiellement dans la survenue de mycoses cutanéomuqueuses (Fernandes Vieira et al., 2001 ; O.M.S, 2003). - 133 - Conclusion générale Conclusion générale Conclusion générale À la lumière des données recueillies par le présent travail, il y a lieu, dans une perspective de santé publique, de se préoccuper des problèmes de prolifération de champignons en milieu marin tout comme les conditions favorisant leur croissance. D’après nos résultats, le sable des quatre plages étudiées le long du littoral oranais (Beau Séjour, Eden, les Andalouses et Madagh) contient une grande diversité d’espèces fongiques, avec notamment des champignons incriminés en pathologie humaine. Par ailleurs, l’analyse de la nature et de la fréquence d’isolement de champignons selon les sites et les périodes de prélèvement, montre une nette prédominance de la contamination fongique en saison hivernale. D’une manière spéculative, on peut déduire que la répartition de la microfonge marine dépend d’un ensemble de facteurs environnementaux telles que les conditions climatiques, leurs présence dans l’atmosphère et la présence de matière organique. Donc, il semblerait que le sable côtier représente un important réservoir de champignons dont le rôle est mal élucidé, mais il peut être important pour les animaux, les plantes, et les écosystèmes terrestres et marins. L’association entre la densité des champignons et de la charge organique implique que les champignons peuvent être des indicateurs utiles de pollution. Cependant, pas une seule espèce de champignons n’a été identifiée comme importante dans ce rôle. La pollution de l’écosystème marin est devenue un des problèmes majeurs posés par l’environnement. Les facteurs qui en sont responsables ne cessent de s’accroitre et de le déséquilibrer, surtout par l’action de l’homme. La question de la propreté du sable des plages est naturellement posée en marge de celle relative à la salubrité des eaux de baignade. Il n'est pas exclu, en effet, qu'un sable qui n'est pas très propre soit à l'origine des mycoses superficielles. Par ailleurs, la propreté de la plage contribue évidemment à l'agrément de la baignade. De nombreux facteurs influencent l'approche sanitaire de la qualité des plages: nature des matériaux en cause (type de sables), densité de fréquentation, présence ou non de marées, ensoleillement, passage ou non d'animaux... - 134 - Conclusion générale Devant le manque d'efficacité des procédés de désinfection et les dangers qu'ils représentent, le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France, dans son avis du 22 avril 1990, s'est montré opposé à l'utilisation de produits désinfectants sur le sable et préconise un enlèvement régulier des déchets déposés sur les plages ainsi que l'interdiction d'y amener des animaux domestiques. Dans certains pays, en particulier dans les zones de ressource, le nettoyage mécanique de sable est une pratique courante qui peut éliminer les ordures visibles mélangée avec le sable, la réduction des quantités de matière organique et donc réduisant le développement ultérieur de micro-organismes (Bartram et Rees, 2000). Cependant, le nettoyage mécanique peut perturber l'écologie du sable (Llewellyn et Shackley, 1996). Des études qui ont étudié la qualité microbiologique du sable ont montré qu’une nette amélioration a été réalisée à raison de l’élévation du niveau général de l'hygiène et de la propreté (Fernandez et Ferrer, 1982). Les produits chimiques tels que les désinfectants sont parfois appliqués au sable sans respect de leur efficacité ou leurs effets écotoxicologues possibles. Le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (1990) a argué du fait qu'il n'y a pas assez de preuves pour démontrer la nécessité et l'efficacité de la désinfection du sable. Lorsque le traitement de sable est nécessaire, des méthodes simples, telles que le balayage et l'aération, pourraient être appliquées (Figueras et al., 1992), ainsi qu’une surveillance constante de la plage afin de prévenir L’accès des animaux. L'utilisation des serviettes propres pour l'usage sur la plage, une bonne hygiène personnelle, l’interdiction des animaux et le nettoyage mécanique régulier sont considérés, par certaines autorités, qui seront importants (e.g. Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France, 1990). - 135 - Références bibliographiques REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ABDEL-FATTAH H.M., MOUBASHER A.H., ABDELHAFEZ S.I. (1977). Studies on mycoflora of salt marshes in Egypt. Mycopathol, vol. 61, 1 , 19-26. ABDEL-HAFEZ S.I. (1982). Survey of the mycoflora of deserts soils in Saudi Arabia. Mycopathol, vol. 80, 1, 3-8. ABERG J.A., MUNDY L.M., POWDERLY W.G. (1999). Pulmonary cryptococcosis in patients without HIV infection. Chest, 115, 734-740. ABRELL B., BORGESON P., CREWS P. (1996). Chloropolyketides from the cultured fungus (Aspergillus) separated from a marine sponge. Tetrahedron Lett, 37, 2331-2334. AINSWORTH G. C. (1976). Introduction to the history of mycology. Cambridge University Press, Cambridge. 359 p. 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Basidiospore : Spore sexuée produite à l’extrémité d’une baside, caractéristique de certains Basidiomycètes. Chandelier : Aspect de certains filaments mycéliens qui présentent à leur extrémité de nombreuses ramifications dichotomiques évoquant un chandelier. Chlamydospore : Forme de résistance produite par les champignons lorsque les conditions deviennent défavorables, et caractérisée par une paroi très épaisse. Conidiophore : Filament porteur des cellules conidiogènes. Pour certains champignons, ce terme désigne un filament spécialisé dans la production des conidies. Glabre : Se dit d'une culture ou d'une structure dépourvue de poil. Hyphe : Structure élémentaire du thalle des champignons filamenteux, d’aspect tubulaire, septé ou non. Kératine : Scléroprotéine complexe, soufrée, de consistance dure, imperméable, très répandue dans le monde animal et parfois présente dans la paroi de certains champignons. Chez l'homme, la kératine est abondante dans l’épiderme (kératinocytes) et les phanères (cheveux, poils, ongles). Kétatinophile : Se dit de certains champignons présentant une affinité pour la kératine animale ou humaine. Dans le sol, la kératine est aussi présente (fragments de plumes d'oiseaux, de carapaces d'insectes,...). Métules : article stérile, allongé, permettant l’insertion des phialides à l’extrémité du conidiophore. Mycélium : Ensemble des hyphes constitutifs de l’appareil végétatif des champignons. Périthèce : Ascocarpe globuleux présentant un orifice (ostiole) qui permet la libération des asques et ascospores à maturité. Phialospore : Spore asexuée produite par une phialide. Phialide : cellule conidiogène spécialisée, généralement en forme de bouteille avec une extrémité apicale rétrécie. Elle présente le plus souvent un site de bourgeonnement unique, et produit ainsi de nombreuses spores asexuées. Pied d'athlète : Lésions inflammatoires et fissurées siégeant au niveau des espaces interdigitaux plantaires et déterminées par un dermatophyte. Synonyme : intertrigo des pieds. Spore : Elément issu de la reproduction sexuée ou asexuée des champignons et destiné à assurer la survie du champignon et sa propagation. Sporangiospore : Spore asexuée endogène, produite à l’intérieur d’un sporange. Thalle : Ensemble de l’appareil végétatif et reproducteur d’un champignon. Il peut être unicellulaire (levure) ou filamenteux. Téléomorphe : Stade sexué (forme parfaite) d’un champignon. Ubiquiste (ou ubiquitaire) : se dit d'une espèce ou d'un organisme à grande plasticité écologique, qui se rencontre dans des milieux très différents. Vrille : Filament enroulé sur lui-même formant des spires. Zygospore : Spore sexuée caractérisant les zygomycètes. Annexes ANNEXE 1 Tableau n° 01 : Description macroscopique des champignons isolés N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Description du thalle Recto : Thalle vert au centre et vert-bleu à la périphérie, bombé, avec un aspect granuleux. Thalle à croissance rapide. Revers : Incolore à jaune vert. Recto : Thalle vert-bleu, avec une périphérie blanche, rond, plissé, aspect floconneux. Thalle à croissance rapide. Revers : Jaune pâle. Recto : Thalle vert-gris de forme irrégulière, strié et ridé, d’aspect velouté. On observe une diffusion de couleur jaune dans le milieu de culture. Thalle à croissance rapide. Revers : Jaune. Recto : Thalle d’abord blanc, puis vert foncé au centre avec un contour blanc, rond, lisse, d’aspect floconneux. Thalle à croissance moyennement rapide. Revers : Brun jaunâtre. Recto : Thalle vert en touffes, disposé en cercles, d’aspect très poudreux. Thalle à croissance rapide. Revers : Jaunâtre. Recto : Thalle beige à noisette, d’aspect poudreux à croissance rapide. Revers : Jaune à brun orange. Recto : Thalle jaune puis vert marron, d’aspect poudreux à croissance rapide. Revers : Jaune marron. Recto : Thalle gris à noir, rond, envahissant, d’aspect laineux. Thalle à croissance extrêmement rapide. La culture remonte sur les côtés de la boite. Revers : Jaunâtre. Recto : Thalle blanc-noir d’aspect laineux, granuleux, envahissant à croissance extrêmement rapide. Revers : blanc Genres / espèces Couleur dominante Date de stockage Penicillium verte 16.01.2010 Penicillium verte 16.01.2010 Penicillium verte 16.01.2010 Aspergillus fumigatus verte Penicillium verte 16.01.2010 Aspergillus terreus beige 16.01.2010 Aspergillus flavus marron 16.01.2010 Mucor Noire grisâtre 16.01.2010 Mucor Noire 16.01.2010 16.01.2010 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Recto : Thalle brun à noir d’aspect laineux, envahissant à croissance très rapide. Revers : incolore à blanc. Recto : Colonies visqueuses, lisses, ovoïdes de couleur orange-saumon. Revers : Orange-saumon Recto : Thalle vert-olive, de forme régulière, plissé, bombé, rond, d’aspect velouté. Thalle à croissance lente. Revers : vert-noir. Recto : Thalle crème à marron, rond, d’aspect cotonneux. Thalle à croissance modérée. Revers : marron. Recto : Thalle d’abord blanc cotonneux, puis il devient noir granuleux au centre, et blanc cotonneux à la périphérie, de forme irrégulière. La croissance est relativement rapide. Revers : Blanc-jaune. Recto : Thalle marron au centre et jaune à la périphérie avec un contour fin de couleur blanche. L’aspect du thalle est velouté, la croissance est rapide. Revers : Jaune vif. Recto : thalle vert avec un liseré blanc fin en périphérie, forme ronde, bombé, plissé au centre, avec un aspect velouté. Présence de cercles sur le dessus du champignon. Thalle à croissance rapide. Revers : Jaune. Recto : Thalle vert-bleu, de forme irrégulière, d’aspect très poudreux. Thalle à croissance relativement rapide. Revers : Marron orangé. Recto : Thalle vert-bleu au centre avec un liseré blanc fin en périphérie, de forme ronde, et aspect floconneux. Thalle à croissance modérée. Revers : Jaune vif Recto : Thalle blanc cotonneux au début, devient noir granuleux au centre, et blanc cotonneux à la périphérie, de forme irrégulière. La croissance est relativement rapide. Revers : Blanc-jaune Rhizopus Noire 16.01.2010 Rhodoturula Saumon 16.01.2010 Cladosporium Verte 16.01.2010 Alternaria marron 16.01.2010 Aspergillus niger Noire 16.01.2010 Aspergillus Jaune 16.01.2010 Penicillium Verte 28.03.2010 Penicillium Verte 28.03.2010 Penicillium Verte 28.03.2010 Aspergillus niger Noire 28.03.2010 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 Recto : Thalle visqueux, lisse, de couleur blanche, de forme ronde avec des cercles au dessus du champignon. Thalle à croissance lente. Revers : Blanc. Recto : Thalle gris granuleux, d’un aspect laineux, envahissant, la culture remonte sur les côtés de la boite. Thalle à croissance extrêmement rapide. Revers : incolore. Recto : Thalle brun sombre, d’aspect laineux, envahissant, à croissance très rapide. Revers : incolore. Recto : Thalle vert olivacé, de forme irrégulière, lisse, d’aspect velouté. Thalle à croissance lente. Revers : noir verdâtre. Recto : Thalle duveteux à poudreux, d’abord blanc, puis jaune, puis vert jaune, avec un contour blanc. Thalle à croissance rapide. Revers : Jaunâtre Recto : Thalle vert au centre et blanc à la périphérie, de forme irrégulière, d’aspect duveteux. Thalle à croissance modérée. Revers : Blanc à jaunâtre. Recto : Colonies visqueuses, lisses de couleur crème. Revers : Crème. Recto : Colonies visqueuses, lisses, de couleur blanche, crémeuses. Revers : Crème. Recto : Thalle finement poudreux, humide, muqueux, plissé, de couleur blanche au début, devenant rose orangé avec le temps. La croissance est lente. Revers : Jaunâtre. Recto : Thalle blanc rosâtre cotonneux, de forme ronde. Thalle à croissance rapide. Revers : Rose foncé Geotrichum Blanche 28.03.2010 Mucor Grise 28.03.2010 Rhizomucor Brune 28.03.2010 Cladosporium Verte 28.03.2010 Aspergillus flavus Jaune-verte 28.03.2010 Aspergillus versicolor Verte 28.03.2010 Crème 28.03.2010 Blanche 28.03.2010 Cryptococcus albidus Candida albicans 28.03.2010 Acremonium Rose orangée Fusarium Blanche 28.03.2010 30 31 32 33 34 35 36 37 38 Recto : Thalle noir, d’aspect poudreux, colonisant toute la boite. La croissance est rapide. Revers : marron foncé. Recto : Colonies visqueuses, lisses, de couleur blanche à crème. Revers : Crème. Recto : Thalle vert-olive, très bombé, d’aspect velouté. Thalle à croissance lente. Revers : Noir. Recto : thalle brun à noir, d’aspect laineux, envahissant, la culture remonte sur les côtés de la boite. Thalle à croissance très rapide. Revers : incolore à blanc. Recto : Thalle blanc de forme irrégulière, bombé, plissé, d’aspect velouté. Thalle à croissance rapide. Revers : Jaune orangé Recto : Thalle d’abord blanc, puis vert foncé au centre avec un contour blanc, lisse, d’aspect floconneux et de forme irrégulière. Thalle à croissance moyennement rapide. Revers : Brun jaunâtre. Recto : thalle marron foncé au centre, et marron clair à la périphérie, d’aspect cotonneux, avec des cercles au dessus du champignon. Thalle à croissance rapide. Revers : Marron. Revers : Thalle trop plissé, crème et velouté au centre, blanc funiculeux à la périphérie. La croissance est rapide. Revers : Jaune orangé. Revers : Thalle gris foncé au centre, et gris clair à la périphérie, d’aspect funiculeux. La croissance est lente. Revers : Marron rougeâtre. Alternaria Noire 28.03.2010 Candida zeylanoïdes Blanche 28.03.2010 Phialophora Verte 28.03.2010 rhizopus Noire 28.03.2010 Penicillium Blanche 28.03.2010 Aspergillus fumigatus Verte 28.03.2010 Alternaria Marron 28.03.2010 Scopulariopsis Crème 28.03.2010 Scopulariopsis Grise 28.03.2010 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 Recto : Thalle blanc-crème légèrement jaune, d’aspect cotonneux au centre, et laineux à la périphérie. Thalle à croissance rapide. Revers : Blanc jaunâtre. Recto : Colonies vertes noirâtres, visqueuses et lisse. Revers : Noir. Recto : Thalle noir d’aspect laineux granuleux. La croissance est rapide Revers : Marron chocolat. Recto : Thalle blanc au départ, puis rose à pourpre, d’aspect duveteux à floconneux, avec des granule jaune vert. Il ya une diffusion de couleur rose dans le milieu de culture. Thalle à croissance relativement rapide. Revers : Rose foncé. Recto : Thalle vert olive à noir, d’aspect poudreux. La croissance est rapide Revers : Noir Recto : Thalle blanc cotonneux au début, devient noir granuleux au centre, et blanc cotonneux à la périphérie, de forme irrégulière. La croissance est rapide. Revers : Blanc-jaune Recto : Thalle vert, d’aspect poudreux, de forme étoilée. La croissance est rapide. Revers : Blanc jaunâtre. Recto : Thalle vert, de forme ronde et d’aspect très poudreux. Thalle à croissance extrêmement rapide. Revers : Jaune verdâtre. Recto : Thalle vert bleu, de forme ronde, avec liseré blanc à la périphérie, d’aspect floconneux. Thalle à croissance rapide. Revers : Jaune clair. Recto : Thalle vert grisâtre, d’aspect cotonneux. La croissance est rapide Revers : Vert foncé à noir. Recto : Thalle blanc à crème, bombée, de forme irrégulière, et d’un aspect cotonneux. Thalle à croissance rapide. Revers : Jaune marron orangé, avec un centre vert-noir Chrysosporium Blanche 28.03.2010 Levure non identifiée Alternaria Verte-noire 30.06.2010 Noire 30.06.2010 Fusarium Rose 30.06.2010 Cladosporium Noire 30.06.2010 Aspergillus niger Noire 30.06.2010 Penicillium Verte 30.06.2010 Penicillium Verte 30.06.2010 Penicillium Verte 30.06.2010 Alternaria Verte-grise 30.06.2010 Alternaria Blanche 30.06.2010 50 51 52 53 54 55 Recto : Thalle blanc rosâtre, cotonneux, avec anneaux au dessus du champignon. Thalle à croissance rapide. Revers : Rose pourpre. Recto : Thalle totalement blanc, d’aspect cotonneux et de forme ronde. Thalle à croissance rapide. Revers : Blanc jaunâtre. Recto : Colonies visqueuses, lisses de couleur crème. Revers : Crème. Recto : Thalle vert et crème, d’aspect cotonneux à laineux. La croissance est rapide. Revers : vert marron avec anneaux. Recto : Colonies visqueuses, lisses, de couleur crème. Revers : Crème. Recto : Thalle vert foncé, bombé, d’aspect poudreux et de forme étoilée. La croissance du thalle est lente. Revers : Noir. Fusarium Rose 30.06.2010 Fusarium Blanche 30.06.2010 Cryptococcus albidus Crème 30.06.2010 Alternaria Verte-crème 30.06.2010 Saccharomyces cerevisiae Crème 30.06.2010 Cladosporium Verte 30.06.2010 ANNEXE 2 Tableau 02 : Interprétation des résultats du test biochimique « AUXACOLOR » Code Code 10000 –(+) 05 Candida Krusei 10000 – 25 Geotrichum capitatum 10000 + (-) 01 Candida zeylanoïdes 10000 + (-) 05 Candida lipolytica 10000 + 05 Candida norvegensis 10000 v 04 Candida inconspicua 10010 + (-) 01 Candida zeylanoïdes 10000 + (-) 05 Candida lipolytica 10040 – (+) 21Geotrichum candidum 10200- 00 Kloeckera apiculata 10200 + 05 Candida norvegensis 10200 + (-) 05 Candida lipolytica 10240 + 05 Candida norvegensis 10400 – 04 Candida glabrata 10400 + (-) 01 Candida zeylanoïdes 10402 + (-) 01 Candida zeylanoïdes 10410 + (-) 01 Candida zeylanoïdes 10600 + (-) 01 Candida zeylanoïdes 10610 + (-) 01 Candida zeylanoïdes 11000 – 25 Geotrichum capitatum 11000 + (-) 05 Candida lipolytica 11000 v 05 Candida rugosa 11001 v 05 Candida rugosa 11010 + (-) 05 Candida lipolytica 11010 v 05 Candida rugosa 11040 v 05 Candida rugosa 11040 - (+) 21Geotrichum candidum 11041 v 05 Candida rugosa 11050 v 05 Candida rugosa 11050 - (+) 21Geotrichum candidum 11400 – 04 Prototheca wickerhamii 11400 + (-) 01Candida zeylanoïdes 11410 + (-) 01Candida zeylanoïdes 11600 + (-) 01Candida zeylanoïdes 11610 + (-) 01Candida zeylanoïdes 12400 – 04 Candida glabrata 13400 – 04 Prototheca wickerhamii 31002 – 07 Candida albicans 2 31042 – 07 Candida albicans 2 31052 – 07 Candida albicans 2 31402 – 07 Candida albicans 2 31442 – 07 Candida albicans 2 31452 – 07 Candida albicans 2 31472 – 07 Candida albicans 2 33242 – 25 Trichosporon asahii 33243 – 25 Trichosporon asahii 33262 – 25 Trichosporon asahii 33263 – 25 Trichosporon asahii 33342 – 25 Trichosporon asahii 33343 – 25 Trichosporon asahii 33362 – 25 Trichosporon asahii 33363 – 25 Trichosporon asahii Code 33642 – 25 33643 – 25 33662 – 25 33663 – 25 33742 – 25 33743 – 25 33762 – 25 55000 – 05 55001 – 05 55040 – 05 55041 – 05 57000 – 05 57001 – 05 55010 – 05 57011 – 05 57040 – 05 57041 – 05 57050 – 05 57051 – 05 57200 – 05 57201 – 05 57240 – 05 57241 – 05 57400 – 05 57401 – 05 57440 – 05 Trichosporon asahii Trichosporon asahii Trichosporon asahii Trichosporon asahii Trichosporon asahii Trichosporon asahii Trichosporon asahii Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Candida kefyr Code 57441 – 05 Candida kefyr 57600 – 05 Candida kefyr 57601 – 05 Candida kefyr 57640 – 05 Candida kefyr 57641 – 05 Candida kefyr 70160 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 70161 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 70170 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 70171 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 70400 – 04 Saccharomyces cerevisiae 70462 v 01 Candida sake 70560 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 70561 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 70570 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 70571 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 70620 v 05 Candida lusitaniae 70660 v 40 Cryptococcus albidus 70661 v 40 Cryptococcus albidus 70662 v 01 Candida sake 70670 v 05 Candida lusitaniae 70760 v 40 Cryptococcus albidus 70761 v 40 Cryptococcus albidus 71002 + 07 Candida dubliniensis 71010 + 07 Candida dubliniensis 71012 + 07 Candida dubliniensis 71021 v 05 Candida parapsilosis Code Code Code Code 71031 V 05 Candida parapsilosis 71042 + 07 Candida albicans 1 71052 + 07 Candida albicans 1 71061 v 05 Candida parapsilosis 71071 v 05 Candida parapsilosis 71124 – 44 Cryptococcus neoformans 71125 – 44 Cryptococcus neoformans 71134 – 44 Cryptococcus neoformans 71135 – 44 Cryptococcus neoformans 71164 – 44 Cryptococcus neoformans 71165 – 44 Cryptococcus neoformans 71174 – 44 Cryptococcus neoformans 71175 – 44 Cryptococcus neoformans 71324 – 44 Cryptococcus neoformans 71325 – 44 Cryptococcus neoformans 71334 – 44 Cryptococcus neoformans 71335 – 44 Cryptococcus neoformans 71400 - 04 Saccharomyces cerevisiae 71402 + 07 Candida dubliniensis 71410 + 07 Candida dubliniensis 71411 v 05 Candida parapsilosis 71412 + 07 Candida dubliniensis 71420 - 04 Saccharomyces cerevisiae 71421 – 05 Candida parapsilosis 71422 v 01 Candida sake 71430 + 07 Candida dubliniensis 71431 v 05 Candida parapsilosis 71432 v 01 Candida sake 71432 + 07 Candida dubliniensis 71440 + 07 Candida albicans 1 71441 + 07 Candida albicans 1 71442 + 07 Candida albicans 1 71443 + 07 Candida albicans 1 71450 + 07 Candida albicans 1 71451 + 07 Candida albicans 1 71451 v 05 Candida parapsilosis 71452 + 07 Candida albicans 1 71453 + 07 Candida albicans 1 71460 – (+) 05 Candida tropicalis 71461 v 05 Candida parapsilosis 71462 v 01 Candida sake 71462 + 07 Candida albicans 1 71470 – (+) 05 Candida tropicalis 71471 v 05 Candida parapsilosis 71472 v 01 Candida sake 71472 + 07 Candida albicans 1 71473 + 07 Candida albicans 1 71524 – 44 Cryptococcus neoformans 71525 – 44 Cryptococcus neoformans 71534 – 44 Cryptococcus neoformans 71535 – 44 Cryptococcus neoformans 71553 – 05 Candida ciferrii 71560 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 71561 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 71564 - 44 Cryptococcus neoformans 71565 - 44 Cryptococcus neoformans 71570 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 71571 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 71574 - 44 Cryptococcus neoformans 71575 - 44 Cryptococcus neoformans 71620 v 05 Candida lusitaniae 71620 v 40 Cryptococcus albidus 71630 v 05 Candida lusitaniae 71660 – (+) 05 Candida tropicalis 71660 v 05 Candida lusitaniae 71661 v 05 Candida lusitaniae 71662 v 01 Candida sake 71670 – (+) 05 Candida tropicalis 71670 v 05 Candida lusitaniae 71670 v 40 Cryptococcus albidus 71671 + 05 Candida guilliermondii 71671 v 05 Candida lusitaniae 71672 v 01 Candida sake 71724 - 44 Cryptococcus neoformans 71725 - 44 Cryptococcus neoformans 71734 - 44 Cryptococcus neoformans 71735 - 44 Cryptococcus neoformans 71764 - 44 Cryptococcus neoformans 71765 - 44 Cryptococcus neoformans 71774 - 44 Cryptococcus neoformans 71775 - 44 Cryptococcus neoformans 72762 – 25 Trichosporon inkin 72763 – 25 Trichosporon inkin 73242 – 25 Trichosporon asahii 73243 – 25 Trichosporon asahii 73262 – 25 Trichosporon asahii 73263 – 25 Trichosporon asahii 73342 – 25 Trichosporon asahii 73343 – 25 Trichosporon asahii 73362 – 25 Trichosporon asahii 73363 – 25 Trichosporon asahii 73641 – (+) 21 Trichosporon spp. 73642 – (+) 25 Trichosporon spp. 73643 – 25 Trichosporon asahii 73651 – (+) 21 Trichosporon spp. 73653 – (+) 21 Trichosporon spp. 73661 – (+) 21 Trichosporon spp. 73662 – (+) 25 Trichosporon spp. 73663 – 25 Trichosporon asahii 73670 v 05 Candida lusitaniae 73671 – (+) 21 Trichosporon spp. 73673 – (+) 21 Trichosporon spp. 73741 – (+) 21 Trichosporon spp. 73742 – 25 Trichosporon asahii 73743 – 25 Trichosporon asahii 73751 – (+) 21 Trichosporon spp. 73753 – (+) 21 Trichosporon spp. 73761 – (+) 21 Trichosporon spp. 73762 – (+) 25 Trichosporon spp. 73763 – (+) 25 Trichosporon spp. 73771 – (+) 21 Trichosporon spp. 73773 – (+) 21 Trichosporon spp. 74000 - 04 Saccharomyces cerevisiae 74020 - 04 Saccharomyces cerevisiae 74361 v 40 Cryptococcus albidus 74371 v 40 Cryptococcus albidus 74400 - 04 Saccharomyces cerevisiae 74420 - 04 Saccharomyces cerevisiae 74560 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 74561 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 74570 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 74571 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 74660 v 40 Cryptococcus albidus 74661 v 40 Cryptococcus albidus Code Code Code Code 74660 v 40 Cryptococcus albidus 74760 v 40 Cryptococcus albidus 74771 v 40 Cryptococcus albidus 75000 - 04 Saccharomyces cerevisiae 75020 - 04 Saccharomyces cerevisiae 75124 - 44 Cryptococcus neoformans 75125 - 44 Cryptococcus neoformans 75134 - 44 Cryptococcus neoformans 75135 - 44 Cryptococcus neoformans 75164 - 44 Cryptococcus neoformans 75165 - 44 Cryptococcus neoformans 75174 - 44 Cryptococcus neoformans 75175 - 44 Cryptococcus neoformans 75324 - 44 Cryptococcus neoformans 75325 - 44 Cryptococcus neoformans 75334 - 44 Cryptococcus neoformans 75335 - 44 Cryptococcus neoformans 75371 v 40 Cryptococcus albidus 75400 - 04 Saccharomyces cerevisiae 75420 - 04 Saccharomyces cerevisiae 75524 - 44 Cryptococcus neoformans 75525 - 44 Cryptococcus neoformans 75534 - 44 Cryptococcus neoformans 75535 - 44 Cryptococcus neoformans 75551 – 05 Candida ciferrii 75553 – 05 Candida ciferrii 75560 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 75561 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 75564 - 44 Cryptococcus neoformans 75565 - 44 Cryptococcus neoformans 75570 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 75571 v 40 Cryptococcus uniguttulatus 75574 - 44 Cryptococcus neoformans 75575 - 44 Cryptococcus neoformans 75630 v 00 Candida famata 75631 + 05 Candida guilliermondii 75631 v 00 Candida famata 75651 v 00 Candida famata 75670 v 00 Candida famata 75671 + 05 Candida guilliermondii 75671 v 00 Candida famata 75724 - 44 Cryptococcus neoformans 75725 - 44 Cryptococcus neoformans 75734 - 44 Cryptococcus neoformans 75735 - 44 Cryptococcus neoformans 75751 – 05Candida ciferrii 75753 – 05 Candida ciferrii 75761 v 40 Cryptococcus albidus 75764 - 44 Cryptococcus neoformans 75765 – 44 Cryptococcus neoformans 75771 v 40 Cryptococcus albidus 75774 - 44 Cryptococcus neoformans 75775 - 44 Cryptococcus neoformans 76361 v 40 Cryptococcus albidus 76371 v 40 Cryptococcus albidus 76761 v 40 Cryptococcus albidus 76771 v 40 Cryptococcus albidus 77361 v 40 Cryptococcus albidus 77371 v 40 Cryptococcus albidus 77610 v 00 Candida famata 77611 v 00 Candida famata 77630 v 00 Candida famata 77631 v 00 Candida famata 77641 – (+) 21 Trichosporon spp. 77643 – (+) 21 Trichosporon spp. 77651 – (+) 21 Trichosporon spp. 77651 v 00 Candida famata 77653 – (+) 21 Trichosporon spp. 77661 – (+) 21 Trichosporon spp. 77663 – (+) 21 Trichosporon spp. 77670 v 00 Candida famata 77671 – (+) 21 Trichosporon spp. 77671 v 00 Candida famata 77673 – (+) 21 Trichosporon spp. 77741 – (+) 21 Trichosporon spp. 77742 – (+) 21 Trichosporon spp. 77743 – (+) 21 Trichosporon spp. 77751 – (+) 21 Trichosporon spp. 77753 – (+) 21 Trichosporon spp. 77761 – (+) 21 Trichosporon spp. 77761 v 40 Cryptococcus albidus 77763 – 25 Trichosporon mucoides 77771 – 25 Trichosporon mucoides 77771 – 40 Cryptococcus laurentii 77771 v 40 Cryptococcus albidus 77772 – (+) 21 Trichosporon spp. 77773 – 25 Trichosporon mucoides / / / / / Méthodologie pour le codage Les 16 caractères biochimiques, répartis dans 15 cupules (Les tests enzymatiques POX et PRO, étant associés dans une même cupule), sont utilisés pour l’identification. Un profil numérique à cinq chiffres est obtenu en regroupant par 3 les valeurs des 15 tests suivants : 1er chiffre Glucose Maltose Saccharose 2ème chiffre Galactose Lactose Raffinose 3ème chiffre Inositol Cellobiose Trehalose 4ème chiffre Adonitol Melezitose Xylose 5ème chiffre Arabinose Hexosaminidase Phenoloxidase On attribue à chaque réaction négative la valeur « zéro » et à chaque réaction positive une valeur en rapport avec sa position dans le triplet 1 pour la position 1 2 pour la position 2 4 pour la position 3 L’addition des trois valeurs donne un chiffre qui permet l’obtention d’un profil numérique à cinq chiffres. o Réaction positive : Jaune pâle et jaune- vert. o Réaction négative : Bleu-gris et bleu-vert. L’activité proline-arylamidase (PRO : cupule POX/PRO) sera notée + ou – selon la couleur observée : o Cupule jaune : test PRO positif. o Cupule incolore ou grise : Test PRO négatif. Milieux d'isolement Sabouraud - chloramphénicol Peptone Glucose Agar Chloramphénicol Eau de mer stérilisée q.s.p 10 g 20 g 20 g 0,5 g 1000 ml pH : 5 - 5,6 PCB (gélose « Pomme de terre-Carotte ») Usage : mise en évidence des chlamydospores de Candida albicans Composition Carotte Pomme de terre Agar Bile de boeuf Eau distillée q.s.p 20 g 20 g 20 g 150 g 1000 ml Préparation Milieu prêt à l'emploi. RAT (gélose « Riz- Agar- Tween ») Usage : mise en évidence des chlamydospores de Candida albicans Composition Extrait de riz déshydraté Tween 80 Agar Eau distillée pH : 6,6 Préparation : Milieu prêt à l'emploi. q.s.p 2,5 g 10 ml 10 g 1000 ml