Un modèle animal des effets métaboliques des antipsychotiques
Transcription
Un modèle animal des effets métaboliques des antipsychotiques
DOSSIER THÉMATIQUE L’obésité, la psychiatrie et les neurosciences Un modèle animal des effets métaboliques des antipsychotiques An animal model of antipsychotic metabolic effects R. de Beaurepaire*, J. Minet-Ringuet*, **, ***, M. Victoriano*, **, ***, D. Hermier**, *** R. de Beaurepaire * Laboratoire de psychopharmacologie, groupe hospitalier PaulGuiraud, Villejuif, France. ** UMR914, INRA, Physiologie de la nutrition et du comportement alimentaire, Paris. *** UMR914,AgroParisTech, Physiologie de la nutrition et du comportement alimentaire, Paris. L es neuroleptiques, ou antipsychotiques, sont des traitements très largement prescrits : ils constituent le traitement de première intention de la schizophrénie, et certains d’entre eux sont aussi indiqués dans les troubles bipolaires et les dépressions résistantes. Ils sont ainsi prescrits à plusieurs millions de personnes en France. Ces médicaments ont des effets indésirables (EI) qui peuvent limiter leur utilisation ou inciter les patients à en interrompre la prise, ce qui est assez problématique, surtout dans le cas du traitement de la schizophrénie. On sépare les antipsychotiques en 2 catégories : les classiques et les atypiques. Les EI des antipsychotiques classiques sont surtout constitués par des symptômes extrapyramidaux, alors que ce sont essentiellement les troubles métaboliques qui caractérisent les EI des atypiques (mais chaque catégorie comporte des cas particuliers). D’assez nombreux efforts ont été faits au cours de ces dernières années pour étudier les effets métaboliques des antipsychotiques atypiques, analyser les mécanismes de leur survenue et chercher les moyens de les prévenir. Les EI métaboliques des antipsychotiques consistent en un certain nombre d’anomalies qui participent au développement d’un syndrome métabolique. Typiquement, un syndrome métabolique associe plusieurs anomalies : un surpoids, une hyperlipidémie, des anomalies du métabolisme du glucose et une hypertension artérielle (HTA). Les antipsychotiques atypiques provoquent une prise de poids, des dysrégulations du métabolisme du glucose et une hyperlipidémie. Tous les antipsychotiques atypiques ont ces effets, à l’exception de l’aripiprazole (encore que les études ne concordent pas toutes sur ce 12 | La Lettre du Psychiatre • Vol. VIII - no 1 - janvier-février 2012 point) et d’un antipsychotique non commercialisé en France : la ziprasidone ; l’olanzapine et la clozapine sont les molécules qui causent le plus d’anomalies métaboliques. Les mécanismes par lesquels l’olanzapine et la clozapine produisent des anomalies métaboliques sont très mal connus (la meilleure revue sur le sujet est probablement celle de R. Coccurello et de A. Moles [1]). Ces 2 antipsychotiques font prendre du poids, et l’on sait que des anomalies du métabolisme du glucose et des lipides sont en règle générale secondaires à une hypertrophie du tissu adipeux. Mais il a été montré que des anomalies glucidiques et lipidiques pouvaient, dans certains cas (même si ce n’est pas très fréquent), survenir rapidement après l’instauration d’un traitement par olanzapine ou clozapine, avant l’accumulation de tissu adipeux (2). En règle générale, une prise de poids est liée à un déséquilibre dans le métabolisme énergétique, avec une augmentation des entrées d’énergie et une diminution des sorties, et cela soulève la question des effets des antipsychotiques sur le métabolisme énergétique ainsi que celle des raisons pour lesquelles ces altérations diffèrent d’un antipsychotique à l’autre. Ces questions ne sont pas résolues. Le plus souvent l'on explique les effets métaboliques des antipsychotiques atypiques, et ce en quoi ils se différencient des antipsychotiques classiques, par l’action des atypiques sur un certain nombre de récepteurs, en particulier sérotoninergiques de type 5HT2 et histaminergiques de type H1 (3). Tous les antipsychotiques atypiques bloquent les récepteurs 5HT2 et H1, alors que ce n’est pas le cas de la majorité des antipsychotiques classiques Résumé Nous avons développé un modèle animal pour étudier les effets métaboliques des antipsychotiques. Nous avons utilisé des rats mâles, et ce modèle rend compte de divers aspects du syndrome métabolique : accumulation de tissu adipeux, modification du métabolisme des lipides dans les adipocytes, modifications des patterns alimentaires, résistance à l’insuline, et développement d’un syndrome inflammatoire. Cet article présente les étapes du développement de ce modèle et montre combien il est complexe de reproduire chez l’animal ce que l’on observe en clinique. (ou seulement faiblement), et il est bien établi que les récepteurs 5HT2 et H1 sont très impliqués dans la régulation de la prise alimentaire. Mais ces données se heurtent à certaines incohérences. Par exemple, les antipsychotiques qui n’augmentent pas, ou seulement très peu, la prise alimentaire et le poids (l’aripiprazole et la ziprasidone) bloquent 5HT2 et H1. Et des antipsychotiques classiques qui ne sont pas des bloqueurs de 5HT2 et H1, comme le sulpiride ou l’amisulpride, font prendre du poids. Ce ne sont là que des exemples, et beaucoup d’autres données remettent en cause l’implication primaire des systèmes sérotoninergiques et histaminergiques dans les effets des antipsychotiques sur la prise de poids. Autrement dit, il faut certainement regarder ailleurs que dans ces systèmes pour comprendre le mécanisme des effets métaboliques des antipsychotiques. Les modèles animaux sont l'un des moyens les plus couramment utilisés pour comprendre les mécanismes d’action d’une molécule, que ce soit pour déterminer ceux de son action thérapeutique ou ceux de ses EI. L’utilisation de modèles animaux dans l’étude des effets métaboliques des antipsychotiques est assez récente. Les premières expériences avaient montré que les antipsychotiques ne font pas grossir les rats (4). Ces expériences, qui avaient été faites sur des rats mâles, étaient assez décourageantes et n’avaient pas eu de suite, mais il est apparu, beaucoup plus tard, et assez bizarrement, que si les antipsychotiques ne font pas grossir les rats mâles, ils font grossir les rats femelles – les rates. Une littérature est alors apparue sur les effets des antipsychotiques sur la prise de poids chez les rates, proposant des hypothèses sur leur mécanisme d’action. Mais ces mécanismes paraissaient toujours discutables dans la mesure où les antipsychotiques font aussi bien grossir les femmes que les hommes en clinique humaine, de telle sorte qu’il était difficile d’accorder beaucoup de valeur à des hypothèses qui ne rendaient compte que des effets chez les femmes. D’autant, d’ailleurs, que les hypothèses n’étaient pas toujours très convaincantes (5). C’est dans ce contexte que nous avons entrepris de développer un modèle animal des effets métaboliques des neuroleptiques chez le rat mâle, avec l’idée que ce que l’on observerait chez le rat mâle pourrait avoir beaucoup plus de sens sur le plan physiopathologique que ce que l’on observe chez la rate. Établissement d’un modèle animal des effets métaboliques des antipsychotiques Dans une première série d’expériences, nous avons comparé les effets de l’halopéridol – prototype du neuroleptique classique – à ceux de l’olanzapine – prototype de l’atypique qui fait prendre du poids et a des effets métaboliques (6). Cette série d’expériences explorait l’hypothèse selon laquelle les effets métaboliques des antipsychotiques atypiques pourraient être liés au fait que ces molécules modifient l’équilibre énergétique (plus d’entrées caloriques, moins de sorties). Des rats mâles ont été traités pendant 6 semaines avec de l’halopéridol, de l’olanzapine ou une solution contrôle (par gavage × 1/j). Ils avaient à leur disposition 3 écuelles contenant chacune une préparation de lipides, de glucides ou de protides (les 3 macronutriments de base dans l’alimentation, les lipides et les glucides ayant plus de valeur énergétique que les protides). Il s’agit d’une expérience classique de sélection alimentaire. L’idée était que les rats traités par l’olanzapine choisiraient les macronutriments les plus énergétiques. Les résultats ont montré que ce n’est pas le cas : les 3 groupes de rats se sont nourris de la même façon, leur prise alimentaire globale était aussi similaire, de même que leur poids. À la fin de l’expérience, les animaux ont été disséqués, et chacun de leurs organes a été pesé. Aucune différence de poids entre les organes n’a été retrouvée, sinon que le poids du tissu adipeux était plus élevé chez les animaux traités par l’olanzapine, sans cependant que la différence soit significative. La conclusion de cette série d’expériences a été que les entrées énergétiques ne sont pas modifiées par les antipsychotiques, qu’ils soient typiques ou atypiques (même si nous n’avions étudié qu’un seul représentant de chaque catégorie) [6]. Nous avons aussi montré que les effets sédatifs des antipsychotiques étaient sans incidence sur le métabolisme énergétique (résultats non publiés), ce qui a été confirmé récemment par V.L. Albaugh et al. (7). Un élément intéressant de cette étude est Mots-clés Tissu adipeux Adipocyte Glucose Insuline Lipides Cytokines Summary We report the development in our laboratory of an animal model which aims at studying the antipsychotic metabolic effects. We used male rats, and the model accounts for different aspects of the metabolic syndrome: fat tissue accumulation, alterations of adipocyte lipid metabolism, alteration of feeding patterns, insulin resistance, and development of an inflammatory syndrome. This article p resents the different steps of the model development, and shows the complexity inherent to the reproduction of clinical features in the animal. Keywords Fat tissue Adipocyte Glucose Insulin Lipids Cytokines La Lettre du Psychiatre • Vol. VIII - no 1 - janvier-février 2012 | 13 DOSSIER THÉMATIQUE L’obésité, la psychiatrie et les neurosciences Un modèle animal des effets métaboliques des antipsychotiques que les animaux sous olanzapine avaient tendance à accumuler plus de tissu adipeux, et nous avons cherché, dans les protocoles suivants, à modifier certains paramètres expérimentaux pour que cette accumulation devienne plus apparente. Dans la série d’expériences suivantes, nous avons modifié la méthode d’administration des antipsychotiques, en les mélangeant à la nourriture, au lieu de les donner par gavage (8). Les antipsychotiques ont en effet une demi-vie (présence dans l’organisme) beaucoup plus courte chez les rats que chez l’homme (chez les rats ils sont métabolisés en quelques heures, alors que chez l’homme une seule prise couvre généralement le nycthémère). Un autre antipsychotique était aussi testé, la ziprasidone, qui ne fait pas prendre de poids et ne donne pratiquement pas d’anomalies métaboliques. C’était aussi, comme précédemment, une expérience de sélection alimentaire, mais à laquelle était ajoutée une étude directe de la thermogenèse (potentiel de membrane et respiration des mitochondries dans le tissu adipeux brun, mesurés in vitro sur des extraits tissulaires provenant des animaux traités par olanzapine). Les résultats ont confirmé que le métabolisme énergétique n’est pas modifié par les antipsychotiques, que ce soit dans l’expérience de sélection alimentaire (ingéré calorique) ou dans celle de la thermogenèse mitochondriale (dépense calorique). Mais ils ont aussi témoigné d'une augmentation significative de l’accumulation de tissu adipeux avec 2 antipsychotiques, l’halopéridol et l’olanzapine. L’apport continu d’un ou de plusieurs antipsychotiques mélangés avec la nourriture semblait donc constituer un progrès méthodologique pour comprendre le mécanisme d’action des antipsychotiques (8). Nous avons ensuite étudié si une modification de l’alimentation pouvait améliorer le modèle (9). Le régime alimentaire spontané des rats consiste approximativement en 15 % de glucides, 50 % de lipides et 35 % de protides, alors que l’homme consomme respectivement 40 %, 40 % et 20 % de ces macronutriments. Les rats consomment donc beaucoup moins de glucides, et plus de lipides et de protides que l’homme. Nous avons donné aux rats un régime humain, et fait des expériences portant sur la prise alimentaire, la prise de poids et la composition corporelle (traitement mélangé à la nourriture). Dans ces conditions, les rats mâles ont augmenté leur prise alimentaire et pris du poids de façon significative. L’accumulation de tissu adipeux a aussi été très significative avec l’olanzapine, en particulier pour la graisse sous-cutanée et rétropéritonéale (tissu adipeux viscéral). Mais nous avons par la suite 14 | La Lettre du Psychiatre • Vol. VIII - no 1 - janvier-février 2012 souvent répété cette expérience, et nous n’avons pas toujours obtenu une prise de poids significative sous olanzapine. Il existe manifestement des mécanismes qui s’opposent à la prise de poids chez le rat mâle. Dans certaines expériences, nous avons vu des rats mâles sous olanzapine prendre du poids pendant quelques jours, puis le perdre les jours suivants, puis le reprendre encore, et le reperdre, comme si, dès qu’un rat mâle prenait trop de poids, une réaction physiologique opposée se déclenchait pour lutter contre cette prise de poids. Des observations similaires (aussi sous olanzapine) ont été publiées récemment par des chercheurs japonais qui utilisaient un protocole comparable au nôtre (10). En résumé, on retient de ces expériences que l’utilisation chez le rat d’un régime alimentaire semblable à celui de l’homme permet d’améliorer le modèle, c’est-à-dire de mettre clairement en évidence une accumulation de tissu adipeux chez le rat mâle traité chroniquement par l’olanzapine, et donc de proposer un modèle animal de base, chez le rat mâle, pour étudier les effets métaboliques des antipsychotiques (9). L’accumulation de tissu adipeux sans prise de poids ni hyperphagie lors d’un traitement chronique par l’olanzapine a été par la suite confirmée par G.D. Cooper et al. (11). Nous avons alors étudié plus attentivement le tissu adipeux des animaux traités selon ce modèle. Nous avons examiné en détail l’accumulation de tissu adipeux, le nombre et la taille des adipocytes, et, à l’intérieur de ceux-ci, la capacité de lipogenèse et de lipolyse, ainsi que le transport de glucose, avec les gènes impliqués dans ces phénomènes physio logiques (12). Chez les rats traités par olanzapine, le volume des tissus adipeux abdominal et sous-cutané était très significativement augmenté, avec des adipocytes hypertrophiés, alors qu’il n’y avait aucune modification significative du tissu adipeux chez les rats traités par l’halopéridol ou la ziprasidone. Dans les adipocytes de rats traités par l’olanzapine, et seulement chez eux, la lipolyse était diminuée, l’expression du gène de la principale enzyme de la lipolyse (hormone sensitive lipase) était diminuée, alors que l’expression du gène de la lipogenèse (fatty acid synthase [FAS]) était augmentée. L’entrée de glucose n’était pas modifiée (dans aucun groupe de traitement), les réponses des adipocytes à l’insuline étaient normales et l’expression des gènes des sites de recaptage du glucose était aussi normale. Ces résultats montrent donc clairement que l’olanzapine a des effets sur les adipocytes et sur l’accumulation des lipides. Il n’est plus nécessaire de faire appel à de simples modifications des entrées ou des sorties DOSSIER THÉMATIQUE d’énergie sous l’effet des antipsychotiques pour comprendre comment ils altèrent le métabolisme. Il s’agirait plutôt d’un processus lent et durable de stockage d’énergie dans les adipocytes. Cela n’exclut pas d’autres mécanismes d’action périphériques des antipsychotiques, sur le foie, le pancréas, le muscle ou encore d’autres organes. On ne sait cependant pas par quel mécanisme l’olanzapine agit sur les adipocytes. On peut proposer un mécanisme direct (mais on ne sait pas sur quels récepteurs), ou un mécanisme indirect, les antipsychotiques agissant alors sur un ou plusieurs autres organes (en particulier le cerveau), qui, eux, agiraient par l’intermédiaire d’une commande nerveuse ou de facteurs humoraux sur le métabolisme des adipocytes. Nous avons aussi abordé la question des effets des antipsychotiques sur l’organisation du comportement alimentaire et le métabolisme du glucose. Des anomalies du comportement alimentaire ont déjà été observées chez l’homme lors de traitements par la clozapine ou l’olanzapine, à type de binge eating (diversement traduit par augmentation de l’appétit, hyperphagie ou boulimie) [13-16], et des modifications du comportement alimentaire ont aussi été décrites chez le rat avec ces molécules (montrant en général une hyperphagie), mais aucune donnée n’existe concernant des traitements au long cours chez des rats mâles. Les résultats ont montré que les rats traités par l’olanzapine ont des repas plus nombreux que ceux recevant un autre traitement, une vitesse d’ingestion ralentie, qu'ils mangent de plus petites quantités à chaque repas, et ont des intervalles de temps réduits entre les repas, sans globalement présenter d’hyperphagie (17). Les repas nombreux consistant chacun à ingérer de petites quantités peuvent ressembler à un grignotage plus ou moins permanent (une étude clinique est en cours, qui cherche si ces particularités du comportement alimentaire observées chez le rat sont retrouvées chez les patients). En termes de mécanismes, concernant l’olanzapine, nous avons interprété ces résultats de la manière suivante : si les rats ont des repas nombreux et de petite taille, c’est qu’ils ont souvent faim et qu’ils sont assez rapidement rassasiés. En termes physiologiques, cela a un sens particulier : ➤ ➤ Avoir souvent faim est nécessairement en rapport avec un mécanisme de mobilisation des systèmes appétitifs, qui sont des systèmes d’incentive drive to eat (que l’on peut traduire par “motivation à manger”), dont le support biologique, assez bien établi, repose sur l’activation de certains systèmes peptidergiques ; ➤ ➤ Consommer des repas de petit volume signifie que, à la suite de l’ingestion d’une quantité modérée de nourriture, le sujet est rassasié. Cela implique que les mécanismes de régulation de la satiété soient normalement fonctionnels et actifs (ce qui contredit certaines hypothèses faites précédemment, selon lesquelles l’olanzapine produisait une hyperphagie liée à un déficit fonctionnel des mécanismes de satiété [18]), mécanismes dont on connaît aussi la physiologie, faisant intervenir toute une série de peptides qui ont un rôle dans l’arrêt de la prise alimentaire (peptides satiétogènes). Le contrôle du comportement alimentaire dépend de 2 grands systèmes peptidergiques, un d’initiation de la prise alimentaire et un de satiation. Le système d’initiation de la prise alimentaire est représenté par celui de la melanin-concentrating hormone (MCH, pro-MCH-derived peptides, récepteurs du MCH), et le système de satiation est représenté par le système à la mélanocortine (alpha-MSH, peptide agouti – et agouti-related peptides –, récepteurs de la mélanocortine et protéine mahogany) [19]. Nos résultats pourraient être compatibles avec des anomalies de fonctionnement des systèmes MCH (augmentation du nombre de repas initiés), sans anomalie des systèmes à la mélanocortine (pas d’anomalie de la satiété). Les traitements antipsychotiques n’ont jamais été associés à des anomalies du système à la mélanocortine, mais ils ont en revanche été associés à des anomalies du système MCH dans le cadre de diverses approches. Par exemple, Y.C. Chagnon et al. ont rapporté une association entre le gène du système MCH et la prise de poids sous anti psychotiques (20), et un polymorphisme du gène du prépro-MCH a été spécifiquement associé à la prise de poids sous olanzapine (21). D’une façon générale, les systèmes d’incentive drive font intervenir les systèmes dopaminergiques et les projections dopaminergiques vers le noyau accumbens. Or, on sait d’une part que l’olanzapine, comme tous les antipsychotiques, agit dans le noyau accumbens, et d’autre part que les neurones qui contiennent les peptides MCH projettent, à partir de l’hypothalamus latéral, vers le noyau accumbens pour contrôler l’initiation de la prise alimentaire (22). L’olanzapine active aussi les neurones à orexine (qui déclenchent la prise alimentaire) dans l’hypothalamus latéral (23). Ces données suggèrent que l’olanzapine pourrait activer les systèmes d’initiation de la prise alimentaire dans l’hypothalamus latéral et le noyau accumbens (système MCH), sans modifier l’activité des systèmes de satiété, ce qui peut expliquer les altérations des patterns de La Lettre du Psychiatre • Vol. VIII - no 1 - janvier-février 2012 | 15 DOSSIER THÉMATIQUE L’obésité, la psychiatrie et les neurosciences Un modèle animal des effets métaboliques des antipsychotiques prise alimentaire chez les animaux chroniquement traités par l’olanzapine (17). On notera que, dans une étude précédente (17), nous avons aussi examiné, en utilisant un test de préférence alimentaire, si l’olanzapine ne produisait pas de réaction d’aversion alimentaire, et il est apparu que, mélangée à la nourriture, elle ne modifie pas l'appétence pour celle-ci. Il n’existe pas de lien bien établi entre des modifications du comportement alimentaire et la survenue d’une obésité et de troubles métaboliques, même si la question se pose (24). Dans le travail sur les patterns alimentaires présenté ci-dessus, nous avons aussi cherché si des modifications de la régulation du glucose apparaissaient chez les animaux chroniquement traités par l’olanzapine et l’halopéridol. Il a été observé que le test de tolérance au glucose était normal après 26 jours de traitement par l’olanzapine, mais altéré après 46 jours (17). De même, l’accumulation de tissu adipeux n’était pas significative après 26 jours mais l’était après 46. Les anomalies du test de tolérance au glucose indiquent un état de résistance à l’insuline. L’ensemble de ces observations soulève l’hypothèse du développement progressif, chez les animaux traités par l’olanzapine, d’un syndrome métabolique ; des modifications des patterns de comportement alimentaire constitueraient un effet précoce de l’olanzapine, par une action directe sur certains systèmes peptidergiques dans le cerveau, à la suite de quoi (même si la relation avec les anomalies de comportement alimentaire reste une question non résolue) se développeraient progressivement et simultanément une accumulation de tissu adipeux et une résistance à l’insuline. Les liens entre ces divers éléments restent à déterminer, mais il ne serait pas invraisemblable qu’ils soient assez étroits. Il est intéressant, par exemple, de signaler ici que des auteurs ont retrouvé un lien chez l’homme entre le grignotage entre les repas et des anomalies de la régulation de la glycémie (25). Dans une dernière série d’expériences, nous avons étudié l’état inflammatoire du tissu adipeux après un traitement chronique par l’olanzapine (26). Il est bien connu que, dans les formes générales d’obésité, le tissu adipeux est le siège d’une réaction inflammatoire comportant une infiltration du tissu par des macrophages et une diffusion de cytokines inflammatoires dans le sang périphérique. Il existe, d’autre part, toute une littérature selon laquelle les états psychotiques (ou la schizophrénie) sont en partie causés par des phénomènes inflammatoires, en particulier des élévations des cytokines 16 | La Lettre du Psychiatre • Vol. VIII - no 1 - janvier-février 2012 circulantes. Autrement dit, il y a une hypothèse inflammatoire des psychoses. Mais dans l’élaboration de cette hypothèse, le fait que les augmentations de cytokines observées dans le plasma des patients psychotiques pourraient être liées, non au processus psychotique (ou schizophrénique) lui-même (comme le propose l’hypothèse), mais à des épiphénomènes tels qu’une réaction inflammatoire en rapport avec l’obésité, n’a été que très peu pris en compte. Dans cette série d’expériences, il apparaît que le tissu adipeux des animaux traités par l’olanzapine n’est pas seulement hypertrophié, il est aussi très inflammatoire (ce n’est pas le cas avec l’halopéridol), et il est le lieu de production de cytokines inflammatoires, en particulier de TNFalpha (26). Dans le sang périphérique l’interleukine 1β et le TNFα sont augmentés (sans cependant atteindre un niveau statistiquement significatif). Il est bien connu qu’une réaction inflammatoire du tissu adipeux chez les obèses, avec la présence dans la circulation de cytokines inflammatoires, est associée à une résistance à l’insuline. Ces éléments permettent de proposer un lien entre le développement du tissu adipeux et une résistance à l’insuline chez les patients chroniquement traités par l’olanzapine. Discussion et conclusion L’ensemble de ces résultats montre qu’il est possible d’établir un modèle animal des effets métaboliques des antipsychotiques chez le rat mâle. Le principal élément de ce modèle est qu’un antipsychotique qui induit une prise de poids en clinique chez l’homme, l’olanzapine, produit une accumulation de tissu adipeux chez le rat mâle, alors que des antipsychotiques qui n’induisent pas de prise de poids chez l’homme ne provoquent pas d’accumulation de tissu adipeux chez le rat mâle. La validité de ce modèle été confirmée depuis par plusieurs publications (7, 10, 27, 28). L’intérêt de ce modèle est qu’il permet de mettre en évidence des modifications subtiles de la résistance à l’insuline et du comportement alimentaire (17) ou des cytokines inflammatoires (26), chez les animaux chroniquement traités par l’olanzapine. Au vu de la littérature qui a été publiée sur les rats mâles et femelles, il apparaît que la principale différence entre les 2 est que le rat mâle prend difficilement du poids, voire n’en prend pas du tout, lors d’un traitement chronique par les antipsychotiques tels que l’olanzapine, alors que la rate grossit beaucoup. DOSSIER THÉMATIQUE Mais il est clair que la validité du modèle chez le rat mâle est supérieure à celle chez le rat femelle parce que les modèles utilisant des rats femelles n’ont pas la spécificité que l’on observe avec les rats mâles : on a vu que les antipsychotiques qui n’induisent pas de prise de poids en clinique ne produisent pas d’accumulation de tissu adipeux chez le rat mâle, alors que ce n’est pas le cas chez les rats femelles qui, par exemple, prennent du poids lors de traitements chroniques par de la ziprasidone ou de l’aripiprazole (29-31). Les raisons de ces différences entre rats mâles et femelles ne sont pas connues ; on a seulement vu que le rat mâle paraît disposer de systèmes qui lui permettent de s’opposer aux prises de poids, et il est possible que de tels systèmes n’existent pas, ou soient moins actifs, chez la rate. Concernant l’accumulation du tissu adipeux, il ne semble pas y avoir de différence entre les rats et les rates, encore qu’aucune étude n’ait cherché si les accumulations de tissu adipeux étaient strictement identiques dans les 2 sexes. Par ailleurs, il existe toujours des discussions pour savoir si les prises de poids et les effets métaboliques des antipsychotiques sont identiques en clinique chez les hommes et les femmes. Certaines études ont montré que les prises de poids sous antipsychotiques sont plus importantes chez les femmes que chez les hommes (32-34), mais d’autres études n’ont pas retrouvé ces résultats (35, 36). La question reste donc ouverte, mais les différences, si elles existent, sont de toute façon beaucoup moins marquées en clinique que chez le rat. Concernant les éléments du syndrome métabolique autres que l’accumulation de tissu adipeux et la résistance à l’insuline, les modèles animaux, qu’ils utilisent des mâles ou des femelles, n’en rendent pas compte de façon adéquate. C’est en particulier le cas pour les lipides circulants, les résultats des études montrant très inconstamment des anomalies (avec des contradictions incompréhensibles dans la littérature). En revanche, les études concordent pour mettre en évidence que les antipsychotiques comme la clozapine et l’olanzapine modifient considérablement le métabolisme des lipides dans le foie (37, 38) et dans le tissu adipeux (on l’a vu dans l’étude de J. Minet-Ringuet et al. [12]). Mais les études de J. Fernø et al. (37) et de E. Lauressergues et al. (38) n'usent pas des traitements chroniques. Une étude de traitement chronique par rispéridone chez la souris rapporte que cet antipsychotique atypique produit des modifications à long terme du métabolisme des lipides dans le foie : induction de l’expression de gènes d’un facteur clé de la lipogenèse, le sterol regulatory element binding protein-1c, et du gène de la FAS (39). Mais, sans ignorer l’intérêt du modèle utilisé dans l’étude précédente (39), il demeure qu’un modèle animal rendant rigoureusement compte des effets des antipsychotiques atypiques sur le métabolisme des lipides reste à établir. C’est aussi le cas pour différents marqueurs de l’obésité ou de l’inflammation, comme la leptine ou les cytokines (qui n’entrent pas dans la définition du syndrome métabolique, mais sont souvent anormaux chez les patients obèses), ou encore d’autres marqueurs, comme l’adiponectine, le glucagon, la ghréline, plusieurs autres hormones digestives, etc. Les modèles animaux de prise de poids et de syndrome métabolique sous antipsychotiques sont donc nombreux, complexes et toujours perfectibles. Le nôtre rend compte de nombreux aspects de la question (accumulation de tissu adipeux, modification des patterns alimentaires, résistance à l’insuline, développement d’un syndrome inflammatoire, altération du métabolisme des lipides dans les adipocytes), mais il reste à approfondir, en particulier en ce qui concerne les mécanismes qui déterminent les modifications métaboliques que l’on observe (origine centrale ou périphérique ?) et l’implication d’autres organes comme le muscle ou le pancréas. Il reste aussi à tester sur ce modèle l’effet de molécules susceptibles de prévenir ou de limiter les effets métaboliques des antipsychotiques. ■ Conflit d’intérêts. Julie Minet-Ringuet a bénéficié d’une bourse des laboratoires Pfizer, et Montserrat Victoriano d’une subvention des Laboratoires Servier. Toutes les deux ont obtenu leur doctorat d’AgroParisTech avec ce travail. Références bibliographiques 1. Coccurello R, Moles A. Potential mechanisms of atypical antipsychotic-induced metabolic derangement: clues for understanding obesity and novel drug design. Pharmacol Ther 2010;127:210-51. 2. Newcomer JW, Haupt DW, Fucetola R et al. Abnormalities in glucose regulation during antipsychotic treatment of schizophrenia. Arch Gen Psychiatry 2002;59:337-45. 3. Nasrallah HA. Atypical antipsychotic-induced metabolic side effects: insights from receptor-binding profiles. Mol Psychiatry 2008;13:27-35. 4. Robinson RG, McHugh PR, Bloom FE. Chlorpromazine induced hyperphagia in the rat. Psychopharmacol Commun 1975;1:37-50. 5. Baptista T, Kin NM, Beaulieu S et al. Obesity and related metabolic abnormalities during antipsychotic drug administration: mechanisms, management and research perspectives. Pharmacopsychiatry 2002;35:205-19. 6. Minet-Ringuet J, Even P, Guesdon B et al. Effects of chronic neuroleptic treatments on nutrient selection, body weight, and body composition in the male rat under dietary self-selection. Behav Brain Res 2005;163:204-11. 7. Albaugh VL, Judson JG, She P et al. Olanzapine promotes fat accumulation in male rats by decreasing physical activity, repartitioning energy and increasing adipose tissue lipogenesis while impairing lipolysis. Mol Psychiatry 2011;16:569-81. 8. Minet-Ringuet J, Even PC, Goubern M, Tomé D, de Beaurepaire R. Long term treatment with olanzapine mixed with the food in male rats induces body fat deposition with no increase in body weight and no thermogenic alteration. Appetite 2006;46:254-62. 9. Minet-Ringuet J, Even PC, Lacroix M, Tomé D, de Beaurepaire R. A model for antipsychotic-induced obesity in the male rat. Psychopharmacology (Berl) 2006;187:447-54. 10. Shobo M, Yamada H, Mihara T et al. Two models for weight gain and hyperphagia as side effects of atypical antipsychotics in male rats: validation with olanzapine and ziprasidone. Behav Brain Res 2011;216:561-8. Retrouvez l’intégralité des références bibliographiques sur www.edimark.fr La Lettre du Psychiatre • Vol. VIII - no 1 - janvier-février 2012 | 17 DOSSIER THÉMATIQUE L’obésité, la psychiatrie et les neurosciences Un modèle animal des effets métaboliques des antipsychotiques Suite des références bibliographiques 11. Cooper GD, Pickavance LC, Wilding JP, Harrold JA, Halford JC, Goudie AJ. Effects of olanzapine in male rats: enhanced adiposity in the absence of hyperphagia, weight gain or metabolic abnormalities. J Psychopharmacol 2007;21:405-13. 12. Minet-Ringuet J, Even PC, Valet P et al. Alterations of lipid metabolism and gene expression in rat adipocytes during chronic olanzapine treatment. Mol Psychiatry 2007;12:562-71. 13. Gebhardt S, Haberhausen M, Krieg JC et al. Clozapine/olanzapine-induced recurrence or deterioration of binge eating-related eating disorders. J Neural Transm 2007;114:1091-5. 14. Gothelf D, Falk B, Singer P et al. Weight gain associated with increased food intake and low habitual activity levels in male adolescent schizophrenic inpatients treated with olanzapine. Am J Psychiatry 2002;159(6):1055-7. 15. Kluge M, Schuld A, Himmerich H et al. Clozapine and olanzapine are associated with food craving and binge eating: results from a randomized double-blind study. J Clin Psychopharmacol 2007;27:662-6. 16. Roerig JL, Mitchell JE, de Zwaan M et al. A comparison of the effects of olanzapine and risperidone versus placebo on eating behaviors. J Clin Psychopharmacol 2005;25:413-8. 17. Victoriano M, Hermier D, Even PC et al. Early perturbation in feeding behavior and energy homeostasy in olanzapinetreated rats. Psychopharmacology (Berl) 2009;206:167-76. 18. Hartfield AW, Moore NA, Clifton PG. Effects of clozapine, olanzapine and haloperidol on the microstructure of ingestive behaviour in the rat. Psychopharmacology (Berl) 2003;167:115-22. 19. Nahon JL. The melanocortins and melanin-concentrating hormone in the central regulation of feeding behavior and energy homeostasis. C R Biol 2006;329:623-38. 20. Chagnon YC, Mérette C, Bouchard RH, Emond C, Roy MA, Maziade M. A genome wide linkage study of obesity as secondary effect of antipsychotics in multigenerational families of Eastern Quebec affected by psychoses. Mol Psychiatry 2004;9:1067-74. 21. Chagnon YC, Bureau A, Gendron D et al. Possible association of the pro-melanin-concentrating hormone gene with a greater body mass index as a side effect of the antipsychotic olanzapine. Am J Med Genet B Neuropsychiatr Genet 2007;144B:1063-9. 22. Georgescu D, Sears RM, Hommel JD et al. The hypothalamic neuropeptide melanin-concentrating hormone acts in the nucleus accumbens to modulate feeding behavior and forced-swim performance. J Neurosci 2005;25:2933-40. 23. Wallingford NM, Sinnayah P, Bymaster FP et al. Zonisamide prevents olanzapine-associated hyperphagia, weight gain, and elevated blood glucose in rats. Neuropsychopharmacology 2008;33:2922-33. 24. Bellisle F, McDevitt R, Prentice AM. Meal frequency and energy balance. Br J Nutr 1997;77(Suppl.1):S57-S70. 25. Rashidi MR, Mahboob S, Sattarivand R. Effects of nibbling and gorging on lipid profiles, blood glucose and insulin levels in healthy subjects. Saudi Med J 2003;24:945-8. 26. Victoriano M, de Beaurepaire R, Naour N et al. Olanzapine-induced accumulation of adipose tissue is associated with an inflammatory state. Brain Res 2010;1350:167-75. 27. Shobo M, Yamada H, Koakutsu A et al. Chronic treatment with olanzapine via a novel infusion pump induces adiposity in male rats. Life Sci 2011;88:761-5. 28. Smith GC, Vickers MH, Shepherd PR. Olanzapine effects on body composition, food preference, glucose metabolism and insulin sensitivity in the rat. Arch Physiol Biochem 2011;117(4):241-9. 29. Cope MB, Nagy TR, Fernández JR, Geary N, Casey DE, Allison DB. Antipsychotic drug-induced weight gain: development of an animal model. Int J Obes (Lond) 2005;29: 607-14. 30. Kalinichev M, Rourke C, Daniels AJ et al. Characterisation of olanzapine-induced weight gain and effect of aripiprazole 46 | La Lettre du Psychiatre • Vol. VIII - no 1 - janvier-février 2012 vs olanzapine on body weight and prolactin secretion in female rats. Psychopharmacology (Berl) 2005;182:220-31. 31. Kalinichev M, Rourke C, Jones DN. Body weights and plasma prolactin levels in female rats treated subchronically with ziprasidone versus olanzapine. Behav Pharmacol 2006;17:289-92. 32. Hakko H, Komulainen MT, Koponen H et al. Are females at special risk of obesity if they become psychotic? The longitudinal Northern Finland 1966 Birth Cohort Study. Schizophr Res 2006;84:15-9. 33. Taylor DM, McAskill R. Atypical antipsychotics and weight gain – a systematic review. Acta Psychiatr Scand 2000;101:416-32. 34. Russell JM, Mackell JA. Bodyweight gain associated with atypical antipsychotics: epidemiology and therapeutic implications. CNS Drugs 2001;15:537-51. 35. Ascher-Svanum H, Stensland M, Zhao Z, Kinon BJ. Acute weight gain, gender, and therapeutic response to antipsychotics in the treatment of patients with schizophrenia. BMC Psychiatry 2005;5:3. 36. Meltzer HY, Perry E, Jayathilake K. Clozapine-induced weight gain predicts improvement in psychopathology. Schizophr Res 2002;59:19-27. 37. Fernø J, Vik-Mo A, Jassim G et al. Acute clozapine exposure in vivo induces lipid accumulation and marked sequential changes in the expression of SREBP, PPAR, and LXR target genes in rat liver. Psychopharmacology (Berl) 2009;203:73-84. 38. Lauressergues E, Staels B, Valeille K et al. Antipsychotic drug action on SREBPs-related lipogenesis and cholesterogenesis in primary rat hepatocytes. Naunyn Schmiedebergs Arch Pharmacol 2010;381:427-39. 39. Lauressergues E, Martin F, Helleboid A et al. Overweight induced by chronic risperidone exposure is correlated with overexpression of the SREBP-1c and FAS genes in mouse liver. Naunyn Schmiedebergs Arch Pharmacol 2011;383:423-36.