Un art divin - Ministère de la culture

Transcription

Un art divin - Ministère de la culture
N° 17 du 15 au 31 décembre 2011
SEMAINE CULTURELLE DES WILAYAS DE
OUARGLA GHARDAIA EL-OUED
Soirées artistiques,
animation de proximité
Semaine culturelle
indienne
Un art divin
Colloque international sur
la vie de Cheikh Benyellès
Le dialogue
interreligieux
en débat
02
indienne
La danse en
i
Inde
04
a
Département nouveaux
projets d’infrastructures et d’équipement
m
Chef du département : M. Abdelhalim Seray
Email: [email protected]
Département projets de restauration et de mise
en valeur du patrimoine culturel et historique
un art divin
Chef du département : M. Abdelwaheb Dekkar
Email: [email protected]
Département théâtre
Chef du département : M. M’hamed Benguettaf
Email: [email protected]
SEMAINE CULTURELLE DES WILAYAS DE
m
Chef du département : M. Rachid Hadj Naceur
Email: [email protected]
OUARGLA
o
Département livre et littérature
10
S
Département cinéma
Chef du département : M. Abdelkrim Aït Oumeziane
Email:[email protected]
4
Soirées
artistiques,
GHARDAIA
animation
& E L - OUED de proximité
Département expositions
Chef du département : M. Mohamed Djehiche
Email: [email protected]
Département colloques
Chef du département : M. Slimane Hachi
Email:[email protected]
Département patrimoine
immatériel et chorégraphie
Chef du département : Mme Zahia Bencheikh
Email:[email protected]
Département festivals, animation de
proximité et tournées musicales
Chef du département : M. Nourreddine Lardjane
Email:[email protected]
Département semaines culturelles nationales
et journées culturelles étrangères
Chef du département : Mme Nadia Cheriet
Email: [email protected]
Communication
Chef du département : Mme Fatiha Akeb
Email:1 - [email protected]
Email:2 - [email protected]
Coordonnateur
M. Abdelhamid Belblidia
Email: [email protected]
Après
« Terres d’Afrique
et d’ailleurs »,
« De terre et d’argile » 14
Exposition
A b d e l k r i m M e t a l s i - Ta n i
En visitant le mausolée du saint patron de la ville de Tlemcen, en l’occurrence Sidi
Boumediene El Ghouth, la danseuse hindoue mondialement connue Rani Khanam ne s’attendait certainement pas à être émue au point d’en pleurer devant
l’âme et la spiritualité qui se dégagent de ce lieu. Elle a sans aucun doute ressenti
fortement son appartenance à ce grand espace qu’est
la nation musulmane, ce qui s’est traduit de manière
exceptionnelle sur scène lors de son spectacle de haute
facture qu’elle a gracieusement offert à ce public algérien
envoûté, charmé et séduit par la finesse des gestes de
Rani Khanam et de ses danseuses, et par cette musique
spirituelle soufie qui offrait des sons et des rythmes
ensorcelants, donnant ainsi aux esprits la liberté d’errer
dans la sacralité du temps et de l’espace.
Une symbiose extraordinaire s’est installée au Palais de la
culture entre cette majestueuse danseuse et son public
épaté par ses expressions corporelles qui en disaient
long sur l’ancestralité et la sécularité de l’Inde et de
sa culture diversifiée mais surtout raffinée. Ce bonheur grandiose dans lequel
baigne Tlemcen au cours de cette année a été également vécu lors du colloque
sur l’œuvre et la vie d’un de ses fils, Cheikh Mohamed Benyellès. Cette rencontre
qui a vu la participation d’éminents érudits et historiens a permis de retracer, un
tant soit peu, le parcours de cet homme pieux et érudit qu’a enfanté Tlemcen
et, surtout, sa dimension spirituelle et soufie et sa révolte contre le colonialisme
injuste. Trois jours durant, les participants ont essayé de mettre la lumière sur
divers aspects de la personnalité charismatique de ce grand homme qui a,
tout au long de sa vie, servi la cause nationale et la religion en contribuant à la
formation de grands militants, tels que Messali Hadj qui fut l’un de ses disciples.
Ce foisonnement culturel que vit Tlemcen cette année et qui permet de
dépoussiérer l’histoire aussi riche que variée que recèle la perle du Maghreb,
démontre, une fois de plus, la place de choix qu’occupait cette ville dans le
Monde musulman et sa contribution énorme dans la civilisation musulmane et
universelle grâce à des hommes et des femmes dont on ne peut qu’être fiers.
Tlemcen aura également vécu un autre événement de taille qui l’a fait vibrer plus
d’une semaine ; il s’agit du Festival maghrébin de la musique andalouse qui a
vu défiler une pléiade de troupes et de chanteurs qui assurent admirablement
la relève des maîtres de cet art arabo-andalous, jalousement sauvegardé par
les pays maghrébins. Cette relève a été illustrée de fort belle manière par les
Karim Boughazi et Mériem Benallal ou encore par la troupe Chekara du Maroc
qui a intelligemment fait le mariage entre la musique andalouse et le Flamenco
espagnol.
Des événements exceptionnels qui resteront à jamais gravés dans la mémoire
collective de celles et ceux qui ont eu la chance de découvrir cette âme et ses
sensibilités diverses qui relient les peuples musulmans quelles que soient leurs
formes d’expression.
Semaine culturelle
r
L’âme de la nation
musulmane plane
sur Tlemcen
e
Liste des membres du Comité exécutif
de la manifestation
Colloque international sur la vie de
C h e i k h B e n y e l l è s
20
Le dialogue
interreligieux
en débat
IIIe édition du Festival maghrébin
de la musique andalouse
Responsable de la publication: Mme Khalida Toumi, Ministre de la Culture
Coordinateur de la rédaction : Abdelkrim Metalsi-Tani
Conception : T.Anser Clapcom , flashage : Print flash Impression : ENAG
E-mail: [email protected]
De l’andalou,
du malouf, du fado
et du flamenco
03
22
Semaine culturelle
indienne
La danse en
Inde
Un art divin
Même amoindrie dans son effectif, la délégation indienne a marqué de son empreinte son
passage dans la capitale des Zianides et sa participation à cette grande manifestation culturelle
internationale, en présentant au public une exposition de photographies montant les grands
édifices, temples et mosquées ainsi que les sites touristiques, industriels et culturels témoignant
du développement qu’a connu l’Inde ces vingt dernières années.
La semaine
culturelle de l’Inde
ou la semaine culturelle
de la civilisation de la vallée de
l’Indus et de l’indouisme, datant de
l’âge du bronze, a été caractérisée
par l’apport de la civilisation musulmane à ce géant de l’Asie. Multiethnique et multiconfessionnel, l’Inde
s’est présentée avec un programme
retraçant sa diversité culturelle et
ses richesses artistiques faisant
partie de son patrimoine ancestral,
telles les musiques et la danse mais
aussi le cinéma, considéré comme
l’une des plus grandes industries de
ce pays dont la population dépasse
le milliard d’habitant.
La troupe de danse folklorique « Rani Khanam » a subjugué l’assistance par son rythme et la
synchronisation de ses élégants gestes sur fond d’une musique qui fera vibrer toute la salle,
tant elle n’est pas méconnue dans notre pays. La danse en Inde reste un véritable art rituel ; la
danse classique indienne est née dans les temples, plusieurs siècles avant l’ère chrétienne, où les
grands sanctuaires utilisaient et utilisent toujours les talents des jeunes danseuses considérées
comme des artistes sacrées. Elles sont rattachées au temple et portent le nom « d’esclaves de
dieu » et participent aux cérémonies d’offrandes et d’adoration. Plus tard, cette danse fera son
entrée dans les cours princières mais conservera cette inspiration religieuse.
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L’Inde classique a connu deux grands types de danse : le « Bharata Natyam » qui est la forme la plus ancienne très étroitement
liée aux cérémonies religieuses - pour ce sobre art, délicat et au rythme généralement lent, le danseur est seul sur scène - et
le « Kathakali » qui est beaucoup plus spectaculaire et trouve ses thèmes dans les grands épisodes du « Ramayana » et du «
Mahabharata » où chaque danseur porte un costume somptueux et un maquillage épais correspondant à son personnage.
Ce sont ces deux formes de danses qui ont été présentées au public du Palais de la culture d’Imama par la troupe « Rani
Khanam », chaleureusement ovationnée par le public qui a découvert cette danse et le travail des pieds très frappant et très
spectaculaire ainsi que les pirouettes impressionnantes de rapidité s›achevant sur des poses momentanément figées et
dignes de la statuaire indienne.
Les danseuses ont fait tinter les trois cents grelots qu›elles portaient aux chevilles. Les interprètes ont démontré une maîtrise
parfaite de leurs vifs mouvements de jambes et de pieds : les grelots ainsi agités ont suivi strictement le rythme de la
musique. Musiciens et danseuse ont rivalisé dans leur de rapidité et leur virtuosité jusqu›à atteindre des sommets vertigineux
où se sont côtoyés technicité et spiritualité. Comme dans la plupart des autres formes de danse classique indienne, le jeu
des expressions du visage ou les gestes symboliques ou mudras ne sont pas absents et ont permis une harmonisation de ce
spectacle magnifique et ensorcelant
Un désir, un rêve, une évasion...
Très incrustée dans les traditions cultuelles indiennes, la danse indienne est une aventure vers les horizons très lointains
qu’aucune frontière n’arrête. Elle vous accompagne à la traversée des paysages où les gens sont heureux malgré leurs
conditions sociales défavorables. Elle est non seulement une noblesse d’une culture ancestrale mais aussi quasi religieuse.
Cette danse est un désir, un rêve, une évasion et une forme de méditation transcendantale et une fusion notre le monde
réel et un monde spirituel. C’est un véritable art divin. Le grand philosophe indien, Dévi Arundale, décrit cette danse comme
l’âme indienne et son histoire est indissociable de l’histoire d l’âme indienne. Elle est une expression à la fois du manifeste
et du caché, c’est l’esprit de l’éternité et du temps, de la femme et de l’homme. Elle est « Purusa et Prakti », esprit et matière,
expression du mouvement se déployant en une force véritablement créatrice qui vient du fonds des temps. Cette incarnation
du son et du rythme st créatrice d’une poésie d’expression spirituelle et reste donc inséparable de la religion et de la
philosophie qui, en Inde, ne sont pas uniquement des conceptions intellectuelles spéculatives ou de simples ensembles
de règles et de préceptes systémiques. Pour les indiens, la religion, la philosophie et l’art relèvent de l’esprit indivisible et
accessible aussi bien au sage qu’au Saint, qu’au plus vil des très humains. Dans cette danse chacun est habité par l’esprit divin
.Chacun vit sous l’autorité du créateur et tous sont habités par un désir éternel d’atteindre le vrai bonheur, la béatitude ou «
Moksa ». C’est pour satisfaire chaque être humain et, en même temps, le rendre capable d’accéder à cette félicité que les «
Védas », les « Upanisads », textes sacrés, ainsi que la danse et la musique existent. En Inde donc, la danse ne procède pas de
l’homme et de ses expériences mais de la divinité elle-même.
Soufi Berrezk-Allah
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Une transmission
fidèle de la culture
Mughal e-Azam
mughal-e-azam
la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture
islamique », l’Inde s’est présenté avec trois films
« Mughal e-Azam », « Jodha Akbar»
et « Pakkeezah », pour marquer l’importance de
cet art dans la vie quotidienne de la société indienne mais aussi son développement et sa valorisation pour atteindre à ce jour son épanouissement et devenir l’une des plus grandes industries
cinématographiques du monde.
Un film épique historique indien de 1960, réalisé par le cinéaste K. Asif. Sa
production inégalée a pris neuf ans. Il a fallu trois millions de dollars pour
le terminer. Il retrace l’histoire de l’Inde et évoque les différents conflits
interethniques qui l’ont secoué au cours du siècle passé. Le second film «
Jodha Akbar » est une romance entre un empereur musulman, Akbar le
Grand, incarné par Hrithik Roshan, et une princesse hindoue de Rajput
Jodhabai, qui devient sa femme. Le film a remporté le prix du meilleur
film en langue étrangère à Sao Paulo International Film Festival, deux
prix lors du Minbar Festival International Film, sept prix au Star Screen
Awards et cinq prix au Filmfare Awards en plus de deux nominations à
la troisième cérémonie de Asian Film. Quant au troisième film, Pakeezah
considéré comme un classique (il a été réalisé en 1972), il raconte l’histoire d’une danseuse de Lucknow. Son réalisateur, Kamal Amrohi, est
connu pour son perfectionnisme.
L’Inde produit annuellement quelques 900 films dont 246 en hindi, 155
en télégou, 151 en tamoul, 109 en kanada, 64 en malayalam et une cinquantaine en bengali. Cette panoplie répond à la diversité des langues
et des références culturelles en Inde. Par ailleurs, l’Inde dispose de 13 000
salles de cinéma et de 73 salles multiplex. Le cinéma indien reste très
fidèle à sa culture et sa renommée et véhicule dans le monde le patrimoine culturel indien avec authenticité.
Soufi B.-A.
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SEMAINE CULTURELLE DES WILAYAS DE
OUARGLA
GHARDAIA
E L- O U E D
Soirées artistiques,
animation de proximité
Les wilayas de Ouargla, Ghardaïa et El-Oued ont tenu leur semaine culturelle du 29 novembre au 2 décembre à la Maison de
la culture, avec une exposition d’art traditionnel, d’art plastique, de calligraphie, de photos des sites archéologiques et historiques, de patrimoine matériel et immatériel, d’habit traditionnel, de tapis du M’zab, de manuscrits et de livres. Une kheïma
fut dressée et des chameaux apportés d’El Oued présentés au grand public tlemcénien.
Pour les soirées musicales et les animations de proximité, on notera la présence du groupe Nedjmat Essabah Wa Ettarab,
la troupe musicale Lahcène Zerkoune (Ouargla) et Salah Eddine Kaddouri (El-Oued), de la poésie avec Mohamed Lakhdar
Saïhi, Abdelhamid Annad, Benseghir Ahmed, Saïd El-Mattardi, Abdelali Lakdouhi et l’humoriste Hamdou. A noter aussi la
participation du groupe El Anadil, l’association Annagham arts et lettres de Ghardaïa, l’ensemble de Oued Souf avec Kamel
Rezzouk et Mohamed Mahboub, le groupe Jawhara Samra avec Midane Abderrahmane, le chanteur Mohamed El Khames
Ezzahdi et Souhila El Oulmi de Oued Souf, le groupe musical de Ouargla, Ali Guessoum et le grand artiste Abdallah Menaï.
Outre ces soirées artistiques, les groupes folkloriques de zorna et karkabou de Ouargla, la zorna et baroud de Ghardaïa et le
groupe de baroud d’El Oued ont « éclairé » les nuits tlemcéniennes.
Hamdat Boumediene Abou Slimane
(miniature islamique, Ghardaïa)
« En tant que diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de
Mostaganem et enseignant de musique classique
à Ghardaïa, j’adapte la miniature islamique à la
calligraphie et l’enluminure en employant des techniques de couleurs et de thèmes sur l’architecture
islamique du M’zab. J’ai tenu à participer avec une
fresque qui a obtenu le premier prix à l’université de
Mostaganem et d’autres Semaines culturelles ».
Rabah Rabah
(association pour la protection du tapis
et du patrimoine local, Ghardaïa)
« Le but de notre association est la sauvegarde de notre
patrimoine local et du tapis du M’zab dont la réputation
dépasse nos frontières. Nous avons participé à des salons
à Oman, Dubaï, Berlin, Marseille et Madrid. Nous avons
décroché le premier prix à Mascate ainsi qu’à Madrid
et le troisième à Berlin, en Allemagne. Les habitants du
M’zab ont de tout temps pratiqué le tissage qui occupe
la première place dans l’activité artisanale de la région. Le
tapis mozabite se singularise par sa qualité mais aussi par
ses motifs inspirés de la vie culturelle, sociale et historique
de cette vallée. Une édition de la fête du tapis est célébrée
dans la capitale du M’zab chaque année, et les organisateurs s’efforcent de mettre à profit les richesses de l’art
traditionnel domestique que recèlent les différentes
localités, pour faire de cet événement une attraction
touristique ».
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Office de protection de la vallée du M’zab
Restauration et consolidation
du patrimoine
EL-OUED
Mohamed Laïz
Compte tenu de l’importance de la vallée du M’zab, des monuments et sites historiques, cet office a
été créé en vue de mettre en valeur la richesse historique et archéologique de ce patrimoine, d’informer et sensibiliser sur la nécessité de préserver cet acquis, lancer des études et constituer un centre
de documentation, d’encadrement et accueil d’étudiants, de chercheurs ou de simples visiteurs de
ces sites et monuments, veiller à l’exécution de la législation en vigueur relative au patrimoine classé,
généraliser l’utilisation du cachet architectural local comme source d’inspiration et de référence dans
la réalisation des bâtiments nouveaux et dans l’aménagement urbain, promouvoir et animer des
actions pédagogiques et de communication en vue d’une large sensibilisation du public.
Dérivés du palmier
« Je fabrique des chaises, des lits, des caisses, etc. avec les dérivés du
palmier (les rameaux). Ces objets sont très demandés parce qu’ils sont
esthétiques et résistants. Je réalise également des toiles en m’inspirant du
réalisme ».
Ses interventions concernent aussi des travaux de restauration et de consolidation (places du marché,
mosquées, ouvrages défensifs et hydrauliques, maisons anciennes, etc.). Des actions sont menées à
travers l’organisation de manifestations et la célébration du mois du patrimoine, de rencontres traitant de la problématique de l’architecture et de l’urbanisme en particulier, ainsi que la promotion et le
développement du patrimoine en général, outre la restauration de monuments historiques.
Lakhdar Serraï
Miel et vinaigre
de datte
Les sites et monuments historiques classés au patrimoine national et universel sont les remparts de
Béni Isguène (1956), la vallée du M’zab (1971), Ksar de Metlili (1982), El Ménéa (1995), Ksar de Guerrara
et Berriane (1998). La vallée du M’zab a été classée au patrimoine universel de l’Unesco en 1982.
« Avec les dérivés des dattes, nous sommes arrivés à produire et à commercialiser du miel et du vinaigre de dattes qui est un produit naturel sans
aucun additif. Nous vendons nos produits à Alger, Jijel, Annaba, Mascara
et Constantine. Nos produits sont très demandés, si bien que nous allons
monter une unité pour une production à grande échelle ».
M. Gadiri
OUARGLA
Abdelhafid Allali
Sablage
« Le sablage est une technique qui est en constante évolution et qui me permet la production de vases, de
tableaux et d’autres objets de décoration. C’est la qualité du sable qui est prisée ; en particulier le sable dit
Ennaïm, alors que la phase de teinturerie est essentielle pour la qualité de l’objet fabriqué ».
Mohamed-Saïd Bennaï
calligraphie
arabe
« Grâce à mon travail, j’ai participé aux festivals et concours sur la calligraphie arabe à Tunis, Istanbul, Rabat et Charika. J’ai obtenu plusieurs prix de la
calligraphie arabe et maghrébine en Algérie ».
Messaouda Haddou
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parfumerie
traditionnelle
« J’ai pu fabriquer des produits traditionnels cosmétiques, un baume pour le rhumatisme et les poumons, une poudre pour les pieds, un masque
pour le visage, du parfum en petites quantités, grâce à l’utilisation et au mélange des espèces de plantes traditionnelles (serghine, lebkhor,
le henné, lessouak...). J’ai commencé cette activité en 2006 et j’ai participé à plusieurs manifestations culturelles.
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EXPOSITION
Après
« Terres d’Afrique et d’ailleurs »,
« De terre et d’argile »
Après l’exposition « Terres d’Afrique et d’ailleurs », réalisée dans le cadre du second festival culturel panafricain
d’Alger en 2009, l’exposition « De terre et d’argile » est la seconde exposition d’envergure produite par le ministère de la culture sur le thème des architectures de terre. Son auteur et commissaire, Yasmine Terki, est architecte des monuments historiques, spécialiste des architectures de terre au ministère de la Culture
L’exposition minutieusement préparée par Yasmine Terki et son équipe et qui s’étend sur une superficie de 1
400 m2 débute dans un hall dans lequel on peut découvrir des décorations murales en terre réalisées sur place
par une vingtaine d’artisans venus de deux régions d’Algérie (le Gourara et la Kabylie), du Burkina Faso, du
Ghana, de Mauritanie, du Niger, de France et du Portugal ; des jarres réalisées en terre crue par quatre artisanes
du village de Sidi Sémiane, wilaya de Tipasa ; des sables de 20 couleurs qui mettent en évidence l’immense
variété des terres.
L’universalité
des architectures
de terre
Une très intéressante – et originale – exposition intitulée «De terre et d’argile»
se tient au nouveau palais des expositions de Koudia (inauguré pour la circonstance) dans le cadre de la manifestation « Tlemcen capitale de la culture
islamique ». La manifestation en question ouverte officiellement le 19 novembre par le ministère de la Culture, va durer jusqu’au 14 janvier prochain,
ce qui permettra de faire découvrir les architectures de terre au grand public,
afin de le sensibiliser à l’importance du patrimoine algérien bâti en terre et à
la nécessité de le préserver (horaires du samedi au jeudi de 10h à 18h).
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Le premier sous-espace a pour objectif
de
montrer que les architectures de terre
sont universelles, qu’elles ne sont ni
une spécificité algérienne, ni une spécificité africaine, qu’elles existent depuis toujours et sur tous les continents
et
que leur ancienneté est la preuve de
leur durabilité et par conséquent de
leur fiabilité. On peut ainsi découvrir
dans cet espace une mappemonde
qui présente l’inventaire des sites bâtis
en terre qui sont inscrits sur la liste du
patrimoine mondial de l’Unesco ; des
photographies aériennes et terrestres
des cinq villes qui constituent la
pentapole de la vallée du M’zab et qui
sont les seuls ksours algériens inscrits
sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco ; des photographies d’architectures de terre situées sur tous les
continents ; une maquette de la grande mosquée de Djenné qui est le plus grand édifice au monde bâti en
terre crue ; un film d’animation qui présente le relevé au scanner laser 3 dimensions d’un monument historique
algérien bâti en terre, l’oasis rouge de Timimoun, et des écrans tactiles qui permettent d’effectuer une visite
virtuelle de cet édifice.
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Du 18 au 20 - 12 - 2011
Les routes de la foi
Palais de la culture Imama - Tlemcen
Lieu
Du 27 Novembre
Au 04 - 12 - 2011
Festival Culturel Maghrébin
de la musique Andalouse
Musée Sidi Belhassen
école Sidi Boumediene
Musée des rituels
islamiques mosquée
El-Machouar
Palais des expositions
El Koudia - Tlemcen
Jusqu’au 08
Décembre 2011
Jusqu’au 31
Décembre 2011
Jusqu’au 31
Décembre 2011
Jusqu’au 31
Décembre 2011
Du 19 Novembre
Au 14 Janvier 2012
Les échanges intellectuels
entre Tlemcen et Bejaia
Le patrimoine culturel Oral et immatériel
de l’Humanité en pays d’Islam
Les manuscrits musulmans :
collections nationales
Outils rituels islamiques
De Terre et d’Argile
Du 24 Au 27
Décembre 2011
journées culturelles
de l’état de Qatar
journées culturelles
de la république du Burkina Faso
Khelif Saber (Bordj Bou Arreridj) Staïfi
Djamel Menouer (Alger) Chaabi
Nadjia Laaraf (Alger) Variété
Khalil Bedis (Sétif ) Staïfi
Rabie Salah (Alger) Chaabi
Bekakchi El Kheir (Sétif ) StaÏfi
Yasmina (Tizi Ouzou) Kabyle
Mohamed Mazouni (Blida) Variété Algerienne
Faïza Amal (Alger) Oriental
Tchier Abdelghani (Sétif ) StaÏfi
Mehdi Tamache (Alger) Chaabi
Ferradji Abdelkader (Bouira) Chaabi
Réda Lalal (Alger) Chaabi
Benghezal Lotfi (Alger) Chaabi
Kamel Mellouk (Tlemcen)
Variété Algerienne
Naama
Bechar
Tindouf
11 - 12 - 2011
13 - 12 - 2011
Mascara
10 - 12 - 2011
Sidi Bel Abbes
13 - 12 - 2011
08 - 12 - 2011
Saida
Oran
12 - 12 - 2011
09 - 12 - 2011
Tlemcen
Aïn Temouchent
Tindouf
10 - 12 - 2011
11 - 12 - 2011
Bechar
08 - 12 - 2011
10 - 12 - 2011
Naama
07 - 12 - 2011
05 - 12 - 2011
Saida
Mascara
11 - 12 - 2011
06 - 12 - 2011
Oran
Sidi Bel Abbes
10 - 12 - 2011
Tlemcen
Aïn Temouchent
09 - 12 - 2011
Tindouf
07 - 12 - 2011
08 - 12 - 2011
Bechar
05 - 12 - 2011
La troupe «Aoutar» (Tlemcen) Andalous
La troupe «Angham Kortoba»
(Jijel) Andalous
La troupe de «Abdelhamid Bouzaher» Khenchla Folklore Chaoui
Naama
04 - 12 - 2011
Mascara
02 - 12 - 2011
La troupe «Allegria» (Alger) - Flamenco
Sidi Bel Abbes
06 - 12 - 2011
La troupe «El Nasr» (Sétif ) - Staïfi
Oran
05 - 12 - 2011
Saida
Aïn Temouchent
04 - 12 - 2011
03 - 12 - 2011
Tlemcen
Naama
03 - 12 - 2011
03 - 12 - 2011
Saida
02 - 12 - 2011
Bechar
Mascara
05 - 12 - 2011
01 - 12 - 2011
Tindouf
Sidi Bel Abbes
04 - 12 - 2011
06 - 12 - 2011
Oran
03 - 12 - 2011
04 - 12 - 2011
Tlemcen
Aïn Temouchent
02 - 12 - 2011
Wilaya
Date
La troupe «Gana» (Alger) - Regea
La troupe «Fen oua Adab» (Blida) Andalous
La troupe «Ichbilia»
(Souk Ahras) Andalous
Angham Tedikelt
«Tamanrasset» Tindi
Samir Delidj
(Bordj Bou Arreridj) Staïfi
Ayoub Ben Aïcha (M’Sila)
Naïli Ammar Staïfi (Sétif )
Staïfi Ouahmad (Bouira)
Kabyle Cheb Kader
(Mascara) Raï
La troupe «Nasiria» Skikda (Andalous) Hawz
La troupe «Maghdiria» Mascara (Andalous)
Andalous
Association «El Ouatar El Arabi»
S,B,A Variété Algerienne
Artiste
Du 17 Au 20
Décembre 2011
journées culturelles
de la république du Bangladesh
Lieu
Palais de la culture
Imama - Tlemcen
Palais de la culture
Imama - Tlemcen
Palais de la culture
Imama - Tlemcen
Akhar Guendouz
Amoud
Lion du Désert
Assia Ifrikia
Le retoure
d’el Oubad
Bel Hrazem
Karim
Timothy
Roux
Abderrezzak
Boukebba
Auteur
Exposition de livres publiés
Salon National du Livre
Titre de la pièce
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Lieu
Azizi Hakim (Khenchla) Chaoui
Tayeb Djaballah (El Oued) Soufi
Zhor Benabed (Annaba) Hawzi
Athmane Tafna (Ouargla) Variété
Algerienne
Lahbib Telili (El Oued) Soufi
Yacine Zouaoui (Béjaïa) Chaabi
Réda Zitouni (Alger) Chaabi
Hichame Locif (Tebessa) Chaabi
Boudjella Sabrina (Mostaganem)
Chaabi
Ahmed Slimani (El Oued) Soufi
Ait Djoudi (Tizi Ouzou) Kabyle
Djamila Annabia (Annaba)
Chaoui
Baba Idabir (Tamanrasset) Tindi
Dahel Nassim (Sétif ) Staïfi
Noreddine Allane (Alger) Variété
Algeroise
Bachir Kouna (Illizi) Tindi
Touati Bouhfidh (Mostaganem)
Chaabi
Mennaa Slimane (Ouargla) Variété
Algerienne
Bacha Imed (Tamanrasset) Tindi
El Hebri (Oran) Chanson Oranaise
Aziz Mebarkia (Khenchla) Chaoui
Cherigui Abdelkader (Oran) Chanson
Oranaise
Malika doumrane (Tizi Ouzou) Kabyle
Keraguel Larbi (Sétif ) Staïfi
La troupe «Nouara» Ouargla Variété
Algerienne
La troupe «Amel» (Biskra) Sahraoui
La troupe «Nedjm Doudja» (Bouira)
Chaabi
La troupe» Sada Tourath»
(Adrar) Hassani
Le groupe «Caravansérail»
(Alger) Fusion
La troupe «Liberap»
(Béjaïa) Rap
Artiste
07 - 12 - 2011
Date
18h00
Heure
Bechar
14 - 12 - 2011
Sidi Bel Abbes
Mascara
20 - 12 - 2011
14 - 12 - 2011
Tindouf
Saida
Naama
Bechar
Tindouf
23 - 12 - 2011
24 - 12 - 2011
26 - 12 - 2011
Mascara
Tindouf
Bechar
22 - 12 - 2011
21 - 12 - 2011
22 - 12 - 2011
20 - 12 - 2011
Naama
Saida
19 - 12 - 2011
Mascara
18 - 12 - 2011
Sidi Bel Abbes
Oran
Aïn Temouchent
17 - 12 - 2011
24 - 12 - 2011
23 - 12 - 2011
22 - 12 - 2011
Tlemcen
19 - 12 - 2011
21 - 12 - 2011
Bechar
Naama
17 - 12 - 2011
16 - 12 - 2011
Saida
Oran
15 - 12 - 2011
Aïn Temouchent
19 - 12 - 2011
Tlemcen
18 - 12 - 2011
17 - 12 - 2011
Tindouf
Naama
13 - 12 - 2011
16 - 12 - 2011
Saida
Mascara
Sidi Bel Abbes
Oran
Aïn Temouchent
Tlemcen
12 - 12 - 2011
11 - 12 - 2011
17 - 12 - 2011
16 - 12 - 2011
15 - 12 - 2011
14 - 12 - 2011
Date
Wilaya
Théâtre régional
d’Annaba
Association Hanan
L’Art de la scène
(Adrar)
Chevaliers de la
scène
Coopératives Praxis
Les associations du
théâtre koléa yesser
(Boumerdès)
Coopérative
Bordj Bou Arreridj
Prorteur du projet
Maison de la Culture
Abdelkader Aloula
29-12-2011
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Centre culturel
Maison de la Culture
Centre culturel Ain Safra
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Maison de la Culture
Théâtre régional Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Centre culturel de Maghnia
Lieu
Centre culturel de
Maghnia
Centre culturel de
Maghnia
16-12-2011
30-12-2011
Maison de la Culture
Abdelkader Aloula
Maison de la Culture
Abdelkader Aloula
Centre culturel de
Maghnia
15-12-2011
08-12-2011
07-12-2011
Centre culturel de
Maghnia
Maison de la Culture
Abdelkader Aloula
04-12-2011
05-12-2011
Lieu
Palais de la culture
Imama - Tlemcen
Du 18 au 21
décembre 2011
Date
Palais des expositions El
Koudia - Tlemcen
Du 15 au 25
décembre 2011
Théâtre
Lieu
CIP de Tlemcen
Lieu
Date
Livres & Littérature
Said Mahdaoui
Réalisateur
Titre des expositions
Tlemcen
repères et héritages
Titre du film
Cinéma
Tournées Artistique
Date
Du 10 Au 12
Décembre 2011
Journées culturelles étrangères
Festivals et d’animations de proximité
Musée des Arts et Histoire
Tlemcen
Palais de la culture
Imama - Tlemcen
Date
Lieu
Palais de la culture Imama
Tlemcen
Lieu
Titre
Expositions
Date
Festivals et animations
Festivals et d’animations de proximité
Date
Colloque
Colloques
PROGRAMME DU MOIS DECEMBRE 2011
EXPOSITION
Diversité
et modernité
des architectures
de terre
l’urgente nécessité d’œuvrer à sa conservation. Ainsi
espace : une sélection de photographies aériennes
lali Kays dans le cadre de deux campagnes photola culture en 2009 et 2011. Selon Yasmine Terki ces
fonds photographique « Ksours protégés d’Algérie »,
11 wilayas) dont 38 bénéficient de mesures de proont été réalisées grâce à la précieuse collaboration
ksours photographiés lors de cette campagne est
Le deuxième sous-espace démontre que les techniques traditionnelles de
construction en terre sont diverses et variées, et que chacune d’elles répond à
des exigences particulières. On peut ainsi y admirer dans cet espace un dessin
qui explique ce qu’est le matériau terre et de quoi il est constitué ; des photographies et dessins qui illustrent les quatre techniques traditionnelles de construction en terre les plus répandues dans le monde à savoir l’adobe, le pisé, la bauge
et le torchis ; des murets réalisés avec les deux techniques de construction en
terre les plus répandues en Algérie à savoir l’adobe et le pisé, murets mis en
scène avec les matériaux et outils qui auront servi à les réaliser.
Le troisième sous-espace vise à montrer que les architectures de terre ne sont
ni des architectures révolues, ni des architectures de pauvres, qu’elles ont au
contraire un présent et un avenir puisque des architectes travaillent partout dans
le monde à moderniser les techniques traditionnelles de construction en terre
pour réaliser des édifices ultramodernes ; et qu’elles sont au contraire devenues
des architectures de riches puisque dans le monde occidental, les architectes
avant-gardistes utilisent ce matériau pour réaliser des maisons de luxe aux
privilégiés.
Dans cet espace on a le privilège de découvrir des photographies de bâtisses ultramodernes réalisées à travers le monde grâce aux techniques contemporaines
de construction en terre ; un film qui montre différentes techniques contemporaines de construction en terre ; une presse semi-automatique produite et commercialisée par une entreprise algérienne, l’Entreprise Nationale de Matériel de
Travaux Publics (ENMTP), et capable de produire 2 500 blocs de terre comprimés
(BTC) par jour ; deux presses manuelles pour la production de BTC.
Comme le fait remarquer l’auteur et commissaire de l’exposition, ce second
sous-espace nous permet de découvrir la beauté des ksours algériens en le
confrontant à la dure réalité des risques de disparition qui guettent cette
part majeure de notre patrimoine architectural qui constitue l’âme et le
cachet de nos villes, afin de le sensibiliser à
on peut notamment découvrir dans cet
et terrestres de 13 ksours, réalisées par Djigraphiques organisées par le ministère de
campagnes, destinées à créer puis enrichir le
ont ciblé une centaine de ksours (située dans
tection légale. Les photographies aériennes
de l’armée nationale populaire. Le reste des
présenté sous forme de diaporama.
Mlle Yasmine Terki souligne que l’exposition « De terre et d’argile » offre également aux visiteurs deux espaces qui leur permettront
d’approfondir leurs connaissances sur le thème des architectures de terre : une salle de projection dans laquelle le public pourra
découvrir deux films documentaires réalisés par François Lebayon en 2004 et qui mettent l’accent sur les potentialités des architectures de terre : « Les révolutions de la terre » et « Les nouveaux habits de la terre ». Une salle de lecture dans laquelle une sélection de
d’environs 300 ouvrages relatifs aux architectures de terre et au patrimoine sera mise à la disposition du public pour consultation.
Dans son texte d’introduction, Mlle Yasmine Terki met en évidence le fait « que la terre, matériau le plus abondant sur la planète, est
utilisée en construction depuis des temps immémoriaux. On compte dit elle de très nombreux modes de construction en terre.
Ils varient en fonction de la variété des terres disponibles et engendrent des architectures d’une très grande diversité qui reflètent
l’identité et la culture des peuples qui les ont produites. On nomme ces architectures « les architectures de terre ». Les architectures
de terre ne sont pas, comme beaucoup auraient tendance à le croire, une spécificité africaine ou du monde sous-développé. Elles
ont été et restent présentes dans toutes les régions du monde. De l’Europe à l’Asie, de l’Afrique aux Amériques un imposant patrimoine bâti en terre garde la mémoire de la période faste de ces architectures ».
Elle ajoute « que si la majorité d’entre nous sait qu’une ville comme Tombouctou au Mali est bâtie en terre, elle ignore que des parties
importantes de l’Alhambra ou de la grande muraille de Chine le sont également. Qui d’entre nous sait que les premiers gratte-ciels
de l’humanité ont été bâtis en terre dans la ville de Shibam, au Yémen, injustement surnommée pour cette raison la Manhattan du
Désert ? Qui d’entre nous sait qu’à dater des années 1980, un regain d’intérêt mondial pour la construction en terre, impulsé à partir
de l’Afrique par l’architecte égyptien Hassan Fathy, se manifeste sur tous les continents ? »
L’architecte des monuments historique indique par ailleurs : « Qui d’entre nous sait que ce vaste mouvement de modernisation des
architectures de terre, qui s’étend essentiellement au monde occidental, démarre du pays le plus moderne du monde, les Etats unis
d’Amérique ? Qui d’entre nous sait que ces architectures sont aujourd’hui, plus que nul autres, ancrées dans la vision contemporaine
du progrès, et que c’est pour cette raison qu’après avoir longtemps été considérées comme des architectures de pauvres, elles ont
aujourd’hui la faveur des riches ? Probablement très peu d’entre nous le savent… Cette exposition se veut une humble contribution
à lever le voile sur ces architectures intemporelles, fascinantes de beauté et d’ingéniosité et pourtant méconnues ».
18
19
Colloque international sur la vie de
Cheikh Be n y e l l ès
Ont assisté au colloque, le président du Conseil supérieur islamique, Cheikh
Bouamrane, le ministre Abdelhamid Temmar, des représentants du ministère
de la Culture et de nombreux chercheurs universitaires.
Né à Tlemcen en 1847, Mohamed Benyellès fut un disciple du Cheikh Mohamed El-Hebri d’Ahfir et compta, plus tard, parmi les disciples du Cheikh Mohamed Benhabib El-Bouzidi qui l’autorisa à guider à son tour, comme le confirme
Benyellès dans ces vers : « Par El-Hebri, j’obtins mon vœu/Il m’a autorisé à
donner des lithanies/Quant à la station de guider/C’est d’El-Bouzidi qu’elle fut
acquise ». Moqaddem de Cheikh El-Bouzidi, Benyellès fut le représentant de
la Tariqa Derqaouiya à Tlemcen. Lors de sa fondation, beaucoup de militants
des partis nationalistes PPA et MTLD avaient fréquenté sa médersa, la zaouïa
Rahmatou Allah, au premier rang desquels Messali El-Hadj.
Le dialogue
interreligieux
en débat
En réaction à l’injustice de la colonisation qui instaura la conscription aux
jeunes algériens et s’opposa à l’enseignement des ulémas, Cheikh Benyellès
quitta Tlemcen le 14 septembre 1911 pour Damas, via Tanger et Marseille.
Accompagné de son fils Ahmed et de son disciple Mohamed El-Hachemi, le
Cheikh s’installa à la mosquée Izz Al-Din à Al-Souwiqua, puis au domicile du
Cheikh Mahmoud Abou-Shamat pour s’établir enfin à El-Shagour à Samdiya
où il fondera une zaouïa. Lorsque la France occupa la Syrie en 1920, il
s’opposa à elle une fois de plus et il fut emprisonné à la citadelle de
Damas. Les Cheikhs Mohamed El-Mekki El-Kettani et Badr Eddine ElHassani intercédèrent en sa faveur et il fut relâché. Il nomma son frère
Ahmed comme « khalifa » et après lui Cheikh Mohamed El-Hachemi.
Plus tard, une mosquée et une zaouïa furent érigées en son nom à
Oran.
Cheikh Benyellès s’est éteint le 26 décembre 1927. Il est enterré au
cimetière de Bab Al-Saghir à Damas.
Connu au Moyen-Orient sous le nom de Mohamed Ibn-Yellès IbnChawich Al-Tilimssani Echadilli, Cheikh Mohamed Benyellès, fondateur en 1908 de la Tariqa Darqaouiya à Tlemcen a fait l’objet d’un
colloque international sur sa vie, sa fetwa, son exil et le dialogue
interreligieux.
20
Soufi Berrezk-Allah
21
IIIe édition du Festival
maghrébin de la musique
andalouse
De l’andalou, du malouf,
du fado et du flamenco
au menu
La scène de la salle de spectacle Cheikh Larbi Bensari a vu défiler seize orchestres, de Tlemcen El Ghaffour
(Nedroma), Karim Boughazi et Mériem Benallal (les Ire et IIe éditions ont vu respectivement la participation tlemcénienne de Hadj Kacem et Taleb Bendiab), d’Alger Samir Toumi, Nasredine Chaouli et Noureddine Saoudi, de Tipasa
un ensemble pilote (fusion de sept associations musicales), de Constantine Kamel Bouda, d’Annaba Dib El Ayachi,
de Tunisie l’orchestre féminin de Bizerte, du Maroc El Akrami de Tétouan et Nassim El Andalous d’Oujda, de Libye
la zaouïa du malouf et des mouwachahat, de Paris Les Airs andalous, Fouad Didi (Parfums andalous) et Mouloud
Adel, un orchestre mixte, tous deux de Marseille, d’Espagne Chekara Flamenca, outre un orchestre portugais
(fusion avec Noureddine Saoudi).
Des hommages ont été rendus à cette occasion à certaines figures de l’art andalou
(musiciens et poètes), comme El Hadj Ghaffour, Sid-Ahmed Bentriki, Abdesselam
Sari et Mohamed Khaznadji.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par la zorna de Miliana et la clôture
illustrée par sa consœur de Koléa. Les soirées musicales étaient retransmises
via un grand écran installé devant l’entrée du palais dont le pittoresque patio
abritait pour la circonstance une exposition photographique et picturale, dédiée à Koléa. Une table ronde sur la musique andalouse animée entre autres
par Ahmed Serri, Abdelhakim Meziani, Noureddine Saoudi, Dib El Ayachi a été
organisée en clôture du festival.
22
Tlemcen a accueilli la IIIe édition du Festival culturel maghrébin
de la musique andalouse (FCMMA) délocalisée exceptionnellement
de la ville de Koléa. Ce rendez-vous culturel s’est déroulé du 27
novembre au 4 décembre au Palais de la culture de Mansourah.
Allal Bekkaï
Une conférence de presse a été animée dans ce cadre au CIP Rachid Baba
Ahmed de Bab El Khemis par le commissaire du festival, M. Abdelhamid
Belblidia, assisté de Abdeldjelil Ghobrini, directeur technique. L’organisateur
principal a précisé que la durée du festival a été prolongée de trois jours du fait
des conditions matérielles favorables offertes par le Palais de la culture. Dans
ce contexte, il a rappelé que neuf festivals ont été délocalisés à la faveur de la
manifestation de Tlemcen et deux sont sur la liste d’attente. Le commissaire a
annoncé le projet d’une édition spéciale dédiée aux orchestres féminins dans
le cadre du festival. Par ailleurs, il a signalé que l’édition de 2012 sera abritée
par la nouvelle Maison de la culture.
23
L’orchestre féminin
de Bizerte subjugue
les mélomanes
Arborant, qui une robe
traditionnelle (fouquia),
qui un ensemble moderne,
les artistes tunisiennes ne
manqueront pas de gagner l’admiration du public du Palais de la culture
de Mansourah.
Hedia Chaâfi’i, chef d’orchestre, au quanoun, Rabab Abdellaoui au luth, Oulf
Kilani au naï, Hind Belaâdj au violon, Hadjer Gana au synthétiseur, Uulfa Fekih à
la derbouka, Lylia au tambourin, Sara Nwiwi au tar et Wahiba Ladjili au tar. Ces
deux dernières se produiront tour à tour en solo lors de la soirée. Les quatre percussionnistes sont également choristes. Ces adeptes de la muse exécuteront un
bachraf en guise de prélude suivi d’un tour de chant du terroir (malouf bedoui),
une wasla sur le mode Isfahan et en finale un coktail (nahawand), entre autres
du foundou « Frag gh’zali » sur le mode rasd dil, dédié à Ali Riahi , Hedi Djouini,
Fethia Khaïri et Saliha Tounisia, des icônes du tarab ettounoussi des années 40.
A noter que parmi l’orchestre figure une instrumentiste singulière, en l’occurrence une nayatie (joueuse de flûte persane). Il s’agit d’Oulfa Kilani, médecin de
son état. C’est l’amour du malouf qui réunit ces musiciennes et ces chanteuses
de Tunis. Pour faire découvrir cette musique traditionnelle, certains membres
de l’ensemble ont participé à plusieurs festivals internationaux au Caire et à
Dubaï ainsi qu’au Koweït. Le répertoire interprété par cet orchestre typiquement
féminin représente la diversité et la richesse de la musique tunisienne, tel que le
malouf, le style rural (aroubi) et les chansons citadines des années 1940-1950 en
hommage aux artistes précités.
Après le spectacle haut en couleurs de l’orchestre du
malouf et des mouachahat de Zaouïa, (Libye) le clou
du programme de cette IIIe édition du Festival culturel
maghrébin de la musique andalouse (FCMAA) sera la
prestation de l’orchestre féminin du malouf tunisien de
Bizerte sous la conduite de Hedia Chaâfi’i. L’ensemble
compte neuf musiciennes virtuoses maîtrisant de surcroît
le solfège (usage effectif du pupitre).
C’est la sixième participation tunisienne à la manifestation « Tlemcen, capitale
de la culture islamique 2011 » après le défilé d’ouverture officielle, les journées
culturelles de Tunisie, le Festival international des danses populaires, le Festival
international des musiques anciennes et le Festival national du hawzi.
Allal B.
24
25
Autour
du
Festival
culturel
maghrébin
de
la
musique
andalouse
Autour du Festival culturel maghrébin de la musique andalouse Autour du Festival culturel maghrébin de la musique andalouse
Abdelhamid Belblidia, commissaire du FCMMA :
« La préparation est la partie
la plus importante de tout
festival »
En tant que commissaire de ce festival et coordinateur national de la
manifestation, qu’est-ce ça vous fait de voir « votre » festival délocalisé de
Koléa ?
Je dois vous rappeler que neuf festivals ont déjà été délocalisés dont trois
sont sur la liste d’attente. Le présent festival culturel maghrébin de la musique andalouse entre dans le cadre de la manifestation de « Tlemcen, capitale de la culture islamique »…
Comment les gens de Koléa ont-ils réagi à cette délocalisation ?
En vérité, le public de Koléa est un public mélomane. Certes, il va y avoir un
vide que nous allons vite combler dans quatre mois, puisque la IVe édition
aura lieu en mars et avril à Koléa. Ce sera l’occasion d’organiser un festival
réussi à la nouvelle Maison de la culture.
Y a-t-il du nouveau par rapport à cette IIIe édition ?
D’abord, la durée : on est passé de 5 à 8 jours outre les troupes portugaise et
espagnole, nous avons tenu à ce que nos amis libyens soient présents aussi.
Qu’en est-il des hommages ?
Nous profitons de cette occasion pour rendre hommage aux grands noms
de la musique andalouse. Cette fois-ci, Tlemcen et ses environs ont eu la part
du lion, puisqu’il n’y aura pas moins quatre hommages à Ghaffour, Khaznadji,
Abdesselam Sari et Bentriki.
Les deux éditions précédentes vous ont-elles donné une expérience
suffisante pour les éditions en cours et à venir selon vous ?
Certes, mais nous penons déjà à la relève. Nous avons mis ce festival sur rails.
C’est une activité agréable, c’est vrai, d’autant que je suis moi-même féru de
musique. Il faut savoir aussi que je ne suis pas seul dans le comité il y a cinq
autres membres avec moi qui font un travail remarquable et qui assimilent le
système d’organisation. Vous savez, la préparation est la partie la plus importante d’un festival : si vous la ratez, tout le reste part en vrille. Parfois, il se
produit des erreurs qui sont difficiles à rattraper.
Puisque vous évoquez le sujet, quand avez-vous entamé la préparation ?
Depuis quatre mois. Ce qui est difficile, ce sont les contacts. Il n’est pas toujours facile de prendre attache avec les personnes concernes, les convaincre,
discuter avec eux, trouver les créneaux, surtout que les chanteurs et les
troupes connus ont souvent un calendrier chargé. Pour Tlemcen, la troupe
espagnole a annulé un spectacle le 2 décembre à Séville pour pouvoir venir...
26
Cheikh Mustapha Abdelkhaleq
Yerbou’, chef de l’orchestre de
malouf de Zaouïa (Libye) :
« Nous avons beaucoup
de considération pour le
peuple algérien frère »
Vous dirigez l’orchestre de malouf et des mouachahat de
zaouïa. Votre ensemble appartient-il à une confrérie ? Le nom
« Zaouïa » a-t-il une connotation religieuse ?
Zaouïa est une ville située à 45 km à l’ouest de Benghazi. Elle porte ce
nom du fait du grand nombre d’écoles coraniques qu’elle comporte.
C’est la cité des érudits et des intellectuels. Dans ces écoles, on apprenait le Coran ainsi que le malouf en temps libre (chant mystique avec
doufouf ), un patrimoine préservé puis transmis par des chouyoukh
considérés comme illettrés, parce que le colonialisme italien nous privait d’enseignement, contrairement à l’Algérie où il existe des écoles de
musique andalouse.
Les événements qui se déroulent dans votre pays ne vous ont
pas empêché de venir à Tlemcen...
Malgré la situation qui prévaut en Libye, nous avons tenu à répondre
à l’invitation du ministère de la Culture de votre pays parce que nous
avons beaucoup de considération pour le peuple frère et voisin algérien. Auparavant, nous avions participé au Festival culturel maghrébin
de Koléa et au Festival maghrébin du samaâ soufi à Laghouat.
Pourriez-vous nous présenter votre troupe ?
Notre ensemble a été créé en 1999. Nous avons à notre actif des travaux dans le domaine musical, ce qui nous a permis de nous distinguer
des autres troupes en ce qui concerne certaines noubas.
Quelles sont les troupes connues dans le genre malouf en Libye ?
Les ensembles de Hassan Laribi (décédé en 2009), Boumaliana, Boustane El-Madihine, Trablous Lilmalouf, Tadjoura lilmalouf et Ka’an lilmalouf. Notre troupe est classée troisième après celle de Laribi, créée en
1964 et Echourouq, fondée en 1988.
Nous avons pu voir une chorale mixte au sein d’un ensemble libyen. Il y
a une présence féminine au sein de vos orchestres, donc...
Non, ce que vous avez vu à la télévision n’est pas une troupe ; il s’agit
d’un conservatoire. Il en existe deux, Djamel Eddine Miladi et Echa’iriya.
Oulfa Kilani, flûtiste, orchestre
féminin de Bizerte (Tunisie) :
En jouant du naï (flûte persane), vous semblez avoir fait un choix singulier…
En effet, je n’aime pas faire comme tout le
monde ; c’est dans ma nature. De plus, le
naï est un instrument qui me plaît. Je tiens à
rendre hommage à mon professeur Slah ElMana’ du conservatoire de Tunis - qui est également fabricant de naï – à qui je dois cette
attirance pour cet instrument.
Vous êtes nombreuses à jouer du naï en Tunisie ?
Nous sommes deux ou trois dans tout le pays,
c’est tout.
Y a-t-il beaucoup d’orchestres féminins chez
vous ?
Au début, il y en avait un seul dans le paysage
musical. Ensuite, il y en a eu d’autres qui sont
nés à l’initiative de musiciennes. Aujourd’hui,
il existe trois orchestres. Il nous arrive de fusionner les trois ensembles à l’occasion d’événements culturels.
Vous n’utilisez jamais le naï ?
C’est tout simplement une question d’organisation, vu que nous étions
astreints à un nombre limité de participants (l’orchestre s’est produit
avec neuf éléments alors qu’il en compte 27). De plus, chez vous, dans
le genre malouf, tous les musiciens chantent alors que nos instrumentistes ne chantent pas.
Existe-t-il un festival de malouf en Libye ?
Oui. Il en est à sa huitième édition. Les derniers événements ont empêché sa tenue, mais nous avons espoir qu’il reprenne dès que possible.
27
Propos recueillis par A. Bekkaï
Le Zyriab
d’Or
Une première dans l’univers
de la musique andalouse
Le département patrimoine immatériel et chorégraphie, a organisé à
la Maison de la culture Abdelkader Alloula, une cérémonie de clôture de l’exposition « Nouba et hommage aux maîtres de la musique
andalouse ».
Cet événement a permis au public venu très nombreux (présidents d’associations
andalouses, universitaires et mélomanes), de découvrir la série d’ouvrages et de CD sur
la musique andalouse et les poètes de Tlemcen. C’était aussi l’occasion de présenter
les coffrets élaborés et dédiés aux grands artistes algériens, tels que Saloua, Mohamed
Lamari, Nacereddine Chaouli et Samir Toumi.
Durant cette rencontre, la chef du département patrimoine immatériel et chorégraphie, Mme Zahia Bencheikh El Hocine, a remercié l’ensemble des associations locales et
nationales « pour tout le travail réalisé et les initiatives entreprises pour la sauvegarde
et la perpétuation de l’histoire et du répertoire musical andalou en particulier et du
patrimoine en général ».
La soirée de clôture a été marquée par la remise du trophée « Le Zyriab d’or », une
reconnaissance à tous ceux qui ont œuvré à la sauvegarde de la musique andalouse
et sa transmission, et ce à travers les associations qui ont participé aux hommages aux
maîtres. « Le Zyriab d’Or » a été décerné aux présidents, représentants des associations
locales (El-Kortoubia, Slam et Gharnata) et nationales (Mustapha Belkhodja, Oran ; la
Cordoba, Alger ; Nassim El-Andalouss, Oran ; Ennahda, Oran ; les élèves du conservatoire
de Constantine ; Ahbab Sadek Bedjaoui, Béjaïa, ainsi qu’à l’orchestre Cheikh Redouane
Bensari, dirigé par Fayçal Benkalfat.
Le Zyriab d’Or est une distinction première dans l’univers de la musique andalouse
et une récompense symbolique attribuée par le ministère de la Culture, dans le cadre
de Tlemcen capitale de la culture islamique 2011. Il tend à récompenser les actions
engagées par le mouvement associatif musical. Le public venu nombreux pour la soirée
de clôture a apprécié et applaudi longuement le concert animé par l’orchestre « Cheikh
Redouane Bensari » de Tlemcen accompagné par les solistes Zakia Kara-Terki, Mériem
Ben Allal, Dalila Mekadder et Karim Boughazi.
Rappelons que l’exposition sur la nouba s’es tenue du 13 au 17 septembre derniers et
que des hommages avaient été rendus aux maîtres Cheikh Redouane et Larbi Bensari,
Sid-Ahmed Serri, Cheikh Mohamed Tahar El-Fergani, Cheikh Kaddour Darsouni, El Hadj
Mohammed El-Ghafor, Sadek El-Bedjaoui, Ghaouti et Mohamed Bouali, Mostefa et
Kheireddine Aboura, Abderrahmane Sekkal, Mustapha Bereksi, Omar Bekhchi, Cheikh
Abdelkrim et Cheikha Tetma. Des tables rondes ont été animées par des spécialistes et
muséologues et des coffrets d’anthologie et des livres édités en hommage à ces cheikhs,
présentés.
28
Mohammed Gadiri
Cheikh Essenouci,
maître du fiq’h au Maghreb
La projection en avant-première du film sur l’imam Benyoucef Essenouci Tilimçani Al-Achaâri (1423-1490) a eu lieu le 23 novembre dernier à la Maison de la culture Abdelkader Alloula. Réalisé et produit
par Lamine Merbah, dans le cadre de la manifestation
« Tlemcen, capitale de la culture islamique »,
ce documentaire de 58’, plus académique que biographique, retrace la vie et la
pensée de ce grand érudit dans les domaines de la théologie, des mathématiques, de l’astrologie, de l’astrolabe et de la philosophie.
Le film met en exergue l’œuvre de ce savant, ancien adepte de la doctrine
mouâtazilite (djabriya ou libre arbitre) avant d’épouser la doctrine achaârie
(école rationaliste), très répandue au XVIe siècle dans la région du Maghreb et
dans la ville de Tlemcen notamment. L’imam Essenouci est à l’origine de plusieurs ouvrages qui ont été enseignés au XIXe siècle à la mosquée d’Al-Azhar, en
Inde, à Fès, à Tunis, dont « Al-Aqida Al-Koubra » ou « Oum Al-Barahine » (Sources
de l’épreuve), « Al-Aqida Assoughra » (Petit traité théologique).
La réalisation du documentaire dont le tournage a duré trente jours, a nécessité
six mois d’études et de recherches sur la vie de « cette personnalité atypique
», selon le réalisateur. Le film est ponctué par des interventions de trois chercheurs, en l’occurrence M. Djamel Boukli Hacène, professeur de philosophie à
Tlemcen, également co-scénariste, M. Souheïl Dib, écrivain, et M. Mohamed El
Amine Belghit, professeur de civilisation islamique à Alger, dont les travaux ont
servi de source de documentation pour le scénario. Le commentaire en voix
off est signé Mohamed Hadj Nacer. L’illustration musicale andalouse (qacidat
erritha’) est dédiée par Kissa, étudiante à l’ISM d’Alger. Quant aux scènes reconstituées pour les besoins de la trame, elles sont interprétées par des comédiens
de l’Institut supérieur des métiers du spectacle et de l’audiovisuel. Il s’agit entre
autres de Samy Samir (Cheikh Essenouci), Nassima Chems (son épouse) et Amel
Benamara (sa fille).
Outre l’exploitation des studios, le tournage s’est servi d’extérieurs comme la
citadelle du Mechouar, le site d’El-Eubbad, la mosquée éponyme de la souiqa
(derb Messoufa) ainsi qu’un marché saharien. Le débat animé conjointement
par MM. Merbah, Boukli et Dib a permis de soulever plusieurs points ayant trait,
entre autres, au scénario du film, à la biographie de Cheikh Essenouci, sa khalwa de Beni Djamla, Al-Mawahib Al-Qodsia de son disciple Al-Mellali, l’apport
du théâtre au cinéma, la problématique de la recherche académique, l’introduction de la pensée de Cheikh Essenouci dans les programmes d’enseignement
secondaire (en philosophie notamment). A ce propos, un hommage a été rendu
aux regrettés Dr Abdelmadjid Meziane et Mohamed Bendimered, tous deux à
l’origine de ce projet didactique.
Allel Bekkaï
Lamine Merbah
Réalisateur et producteur
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THE CULTURAL ROUND UP
WONDERFUL
india!
The end of the year 2011 brings on the surface that the activities scheduled within
Tlemcen demonstration are getting closer to their final days. It’s quite sure that
the citizens, artists and delegates, whatever their rank, start expressing regret and
sadness as far as the end of this celebration. In other words, they will have to find out
a substitute that corresponds to the activities, artistic and cultural shows that have
marked their nights or weeks along the year.
In terms of animation during the last days of November, three major cultural events
have marked the activities of Tlemcen, Capital of Islamic Culture. As a matter of fact,
colors, shows and knowledge are the principle elements that characterized these
activities.
of The Maghreb Festival of Andalusian Music which initially takes place in
Kolea, in Tipasa province, yet it has been exceptionally relocated this year at
the City of Tlemcen. Thus, from 27th November to 4th December 2011, no
less than 16 orchestras and associations took part in the third edition of this
festival. The lovers of this kind of music appreciated along a whole week,
troops coming from Algeria as well as from Tunisia, Morocco, Spain, France or
Portugal. Long evenings of purely Andalusian music, performed by Nordine
Saoudi, Maryem Ben Allel, Nasreddine Chaouli or Chekara from Morocco, “Les
airs andalous”, added to Fado music genre performed by a Portuguese band,
subjugated the local audience along a week time at the beautiful stage of the
Palace of Culture. At the same time, around five tributes, among them Hadj
El ghafour and Cheikh Khaznadji, were organized to render recognition to
masters of this musical genre.
As usual, theater and Wednesday cinema have been part of the rich program
of the last month. As far as the former, the public got the opportunity to get
in touch with two works. A young theatrical band from Miliana, played “Aoudat El Abad” a reference to the mystical personality, Abu Medienne Choaib.
Then, followed during the week, another work entitled “Assia Ifrikia”. The
piece was presented by the NTA. These are the last pieces produced by theatre department of the demonstration. As far as cinema projection, Mister Said
Mehdaoui offered a free trip through his 52’ documentary, entitled “Repères
et heritage” to the numerous audience who discovered, in addition to the
usual historical monuments, a number of hidden figures and sites which are
seldom dismissed by historians and researchers.
To round it up, it‘s worth stating that other significant cultural activities are
still on the way in different areas of exhibitions, such as El Machouar Palace,
The new Palace of Exhibition at El koudia, or at the central Historic and Arts
Museum.
As far as foreign cultural exchanges, the citizens of the city of Tlemcen would certainly remain for a long time faithful to the sense of tender and tolerance brought
by Rani Khanam and her mates during the cultural days of the Republic of India.
In fact, the Cultural Palace of Imama witnessed unforgettable moments of joy and
happiness thanks to the majestic performance of a traditional dance show led by
Rani Khanam, accompanied by musicians under soft tunes playing typical Indian
instruments. There was no need to provide each other with translations since the
feeling of understanding was highly expressed on the stage and through endless
standing ovation. The official ceremony was carried out in the presence of the executive in charge of the demonstration Mister Belblidia, besides to the first secretary
of the Indian Embassy to Algiers, Mister Ashutosh Roy. The Indian participation
included an exhibition of Calligraphy and Photos of famous Indian monuments in
addition to the screening of two classical films “Mugheazam” and “Jodha Akbar”.
The Indian cultural days lasted only a couple of days of November, yet, left a brilliant
impression on both Algerian and Indian sides that forecast better future bilateral
relationships.
Still in the Palace of Imama, the last week of November has also been marked by an
International Symposium on one of the erudite Tlmecen has ever known. The colloquium, organized from 26th to 30th of November, was about Hadj Mohamed Ben
Yelles Ettelimssani, an eminent Sufi-Patriot who left the country in 1911 to flee the
French colonial decision to prescript young Algerians in the French army in order to
serve during the WWI.. Many scholars and historians from different countries took
part in this scientific meeting and attempted to highlight the life of this historical
figure. This man, who lived during the times of French occupation in Algeria and
Syria (1847-1927), encouraged many nations to revolt against oppression and colonialism. Sheikh Ben Yelles died on the 26th of December 1927 at Damascus and was
buried at the cemetery of Bab el Saghir near the Mausoleum of Bilal the Abyssinian.
The seminar attracted a number of political personalities from abroad as well as
local owing to the high respect they all witness in his regard.
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Classical music has not neglected along this demonstration. More than that, major
festivals and meetings have been exceptionally moved to the city of Tlemcen to
contribute in the activities marking this international event. This has been the case
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