De Londres à Paris, de Lisbonne à Dublin…

Transcription

De Londres à Paris, de Lisbonne à Dublin…
5 décembre 2010 n° 5
Qui sommes-nous ?
C
e bulletin regroupe
des militants pour qui
communisme et socialisme sont le seul avenir
pour l’humanité, menacée par les crises, l’épuisement des matières
premières et des milieux
naturels, et les guerres
dues à l’anarchie de la
société actuelle divisée
en classes sociales, qui
repose sur la concurrence économique et
l’égoïsme individuel.
Nous sommes convaincus que les travailleurs
et les jeunes peuvent
remplacer le capitalisme
par une société libre, fraternelle et humaine, car
ils constituent la majorité
de la population, et n’ont
aucun intérêt personnel
au maintien de l’actuelle
société. Pour cela, ils
devront remplacer l’Etat
de la bourgeoisie, pour
créer un régime où les
masses populaires exerceront elles-mêmes le
pouvoir en assurant un
contrôle démocratique
sur tous les rouages du
pouvoir économique et
politique. Nous disons
aussi que les travailleurs n’ont pas de patrie,
et qu’un peuple qui en
opprime un autre ne
peut être un peuple libre.
Les militants qui animent
ce bulletin s’affirment
trotskystes, du nom du
compagnon et continuateur de Lénine, qui
a combattu le stalinisme
dès son origine, et a péri
assassiné pour n’avoir
jamais cédé.
De Londres à Paris, de Lisbonne à Dublin…
O
n nous disait, depuis des années,
que l’Irlande était un pays modèle,
un nouvel eldorado avec du travail
pour tous et en particulier pour les jeunes.
Patatras, on apprend qu’il s’agissait d’un
boom à crédit, que personne n’a les sous
pour habiter ces complexes immobiliers
futuristes – et surtout pas les travailleurs
dans la dèche. Bref, c’est la faillite des
banques et de l’Etat qui les avait aidées.
Il faudrait quelque 100 milliards d’euros,
qu’un gang d’Etats et de banques – dont le
FMI du socialiste Strauss-Kahn – vont prêter, contre des intérêts de près de 10 %. Un
taux faramineux.
De la révolte généralisée dans l’air
Plans d’austérité, coupes budgétaires et
suppressions d’emplois
La jeunesse de Grèce a ouvert le feu à
l’hiver 2008-2009. Plusieurs semaines de
colère et de révolte. Puis il y a eu des journées de manifestations dans divers pays
– dont la France au printemps 2009. Puis
des manifestations massives de travailleurs
en Grèce, du public et du privé, pendant
plusieurs semaines au printemps 2010.
Ensuite le mouvement important que nous
venons de vivre en France. Puis presque
aussitôt, des manifestations historiques
quant au nombre de participants, en cette
fin novembre, au Portugal et en Irlande.
Sans parler de la révolte de la jeunesse
estudiantine anglaise.
Qui va payer ça ? Les classes populaires,
par un plan d’austérité draconien qui comporterait quelque 20 milliards de dollars de
compressions budgétaires, en particulier
par la suppression de 25 000 emplois dans
le secteur public, la réduction de 10% des
dépenses sociales (baisse des allocations
chômage et familiales, des retraites des
fonctionnaires, du salaire minimum), une
hausse des impôts directs et indirects…
mais pas touche exonérations fiscales dont
bénéficient les multinationales.
Ce sont les mêmes plans d’austérité partout : en Grèce, en Roumanie, en Espagne,
au Portugal, en France ou en Angleterre…
pour ne pas parler de l’Allemagne, des
Etats-Unis et du reste du monde. Les trains
de mesures se succèdent et en cachent
toujours un autre. Tandis que les grandes
entreprises et dans leur foulée les moyennes
et petites qui leur sont pieds et poings liés,
licencient, mettent au chômage partiel aux
frais de l’Etat, réduisent les effectifs à tour
de bras et contribuent à la précarisation et
à l’appauvrissement général.
Cela dit, le monde politique et économique
de la bourgeoisie s’inquiète. Non seulement de sa propre folie, mais de la colère
qui monte dans le monde du travail et sa
jeunesse. Il y a effectivement de la révolte
dans l’air… et dans les rues de nombreux
pays, qui enfle au rythme des plans d’austérité successifs. C’est-à-dire à bon rythme.
La machine à pressurer n’a nulle part
encore été enrayée, mais elle est menacée.
Et tout se passe comme si en Europe, les
travailleurs et les jeunes en colère se passaient le relais, de pays en pays.
Signe d’espoir, dans ces différents pays,
les réactions sont sorties de l’isolement.
Les manifestations et les grèves ont réuni
des travailleurs de toutes les branches,
public et privé, contre des politiques gouvernementales. Parfois rejoints par les
jeunes comme en France. Quand ce ne
sont pas les jeunes, comme en Grèce et en
Angleterre, qui encouragent les travailleurs.
Tout bouge. Alors, pourquoi pas, bien vite,
une riposte généralisée de tous les travailleurs et jeunes d’Europe ? La seule chose
que les classes dominantes n’auraient pas
volée !
Régression sociale à l’anglaise
C
rise financière, crise économique et crise sociale obligent,
le gouvernement britannique
avait prononcé en octobre un large
plan d’austérité annonçant une
réforme « radicale » de l’Etat providence, dont il dévoilerait le contenu
d’ici début novembre. Il serait judicieux de rappeler que le gouvernement actuel s’étend des démocrates-libéraux aux conservateurs, et
les premiers avaient promis à leurs
électeurs de ne pas augmenter les
frais universitaires, de ne pas sombrer dans un mécanisme destructeur
d’austérité.
Au delà de ces promesses alléchantes, la réalité fut toute autre.
En effet, il n’a pas fallu longtemps
pour que M.Osborne, ministre des
finances annonce des coupes dans
le budget de l’assurances sociales,
exposant « la profonde injustice »
d’un système d’aides sociales qui «
piège des millions de nos concitoyens
dans la dépendance, tandis que des
millions d’autres doivent en payer la
facture ». Poursuivant sur son argumentation répugnante d’individualisme et de mépris envers les plus
défavorisés, M.Osborne annonce
que cette réforme touchera aussi les
allocations familiales, acquis social
datant de 1946, et ce sont au minimun 15% des familles risquent fortement de voir ces allocations partir en
fumées.
Ces mesures ne furent que les prémices d’un vaste plan d’austérité ,tel
que la Grande Bretagne n’avait pas
connues depuis longtemps. 500 000
emplois de fonctionnaires supprimées, travail gratuit des chômeurs
pour faire valoir leurs allocations,….
et augmentations des frais universitaires de 3 290 livres à 6 000 livres et
dans « des circonstances exceptionnelles » à 9 000 livres. En ce moment
même, les étudiants manifestent
sur tout le territoire, des universités
sont occupées, voici des agissement qui n’ont pas eu lieux dans ce
pays depuis déjà deux décennies,
en aparté ces manifestations étudiantes sont accompagnées par des
revendications des travailleurs britanniques tant dans le privées que
dans le public. Et il y a de quoi, voici
des mesures où l’addition de la crise
est adressé exclusivement à l’ensemble des travailleurs, précaires,
chômeurs, et étudiants. On leur
demande de renoncer à toutes aides
sociales, dans un pays où le chô-
mage, en plus de la précarité sévit
de jour en jour. On ordonne aux chômeurs de travailler gratuitement 30
heures par semaine, on transforme
radicalement les universités où seuls
les plus privilégiés pourront avoir la
chance de s’instruire et de prétendre
à un certain niveau d’enseignement.
La mobilisation persiste et croît. Si
vous revenez au début de l’article,
vous voyez que quelques soient
les plus belles promesses qui vous
dictent les politiciens, fervents du
capitalisme, il n’en est rien, si ce
n’est des plans d’austérité, des plans
sociaux, des privatisations, des
réformes d’allégement fiscales, des
boucliers fiscaux (qui bizarrement
touchait une petite classe de la population, mais qui s’avérait tout aussi
riche) qui rythment leurs mandats.
Ce sont ces mesures, cette société
que nous impose ces hommes qui
sont officieusement aux services
d’une classe possédante. Nous
devons orienter autrement la société,
ne plus la déléguer à des valets de
ce système, criant d’injustices et de
violences, nous devons nous réapproprier la politique, car comme le dis
une célèbre chanson : « Producteurs
sauvons nous nous même !!! ».
Toulouse : échec à la politique xénophobe de Sarkozy
S
arkozy veut 30 000 reconduites
à la frontière par an et, pour
faire du chiffre, tout est bon !
Alors les jeunes étrangers n’ont pas
intérêt à devenir majeurs : aussitôt,
une procédure d’expulsion est engagée à leur encontre, sans souci de
leur situation.
Empêcher des jeunes de poursuivre
leurs études, voilà où mène la politique du gouvernement. Pour faire
des économies ? On peut en douter
quand on connaît le coût d’une expulsion (plus de 20 000 €) ! En fait le but
de ces expulsions, c’est de brosser
l’extrême-droite dans le sens du poil.
(7 500 signatures recueillies !), une
manifestation jusqu’à la préfecture,
des articles de presse. Cela a obligé
le préfet, au bout de deux semaines,
à la laisser finir son année scolaire
sans être inquiétée et à promettre
qu’elle pourra obtenir un visa pour
finir ses études.
Ainsi Yasmina, élève algérienne, en
France depuis 2006, avait entamé un
BTS (dans une option rare en France
et inexistante en Algérie) au lycée
Déodat de Toulouse. Mais elle a failli
être envoyée en centre de rétention
puis en Algérie. Le fait qu’elle soit
bonne élève n’y a bien sûr rien fait.
Yasmina a eu la chance de ne pas
être chez elle quand les policiers de
la PAF sont venus la chercher. Du
coup, une mobilisation massive du
personnel et des élèves de son lycée
a pu s’organiser, soutenue par RESF,
avec une campagne autour d’une
pétition exigeant sa régularisation
La mobilisation a donc payé…
même si la vigilance est maintenue pour vérifier que les promesses
faites seront tenues. Surtout qu’on
sait qu’un élève d’un autre lycée de
Toulouse, camerounais, est lui aussi
menacé d’expulsion.
LES AMIS DE CONVERGENCES 75021 PARIS CEDEX 128
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