Bourg-Archambault
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Bourg-Archambault
secrets de châteaux POITIERS BourgArchambault H Bourg-Archambault Hugues ÉVAU Hôtes illustres et fieffés brigands Vue de la façade du châtelet. On distingue bien les fentes longitudinales (au-dessus des ouvertures) qui marquent l’emplacement de l’ancien système de pont-levis. ’est aux confins du Poitou et de la Basse Marche – région cédée aux Anglais durant la guerre de Cent Ans et rapidement reprise en 1372 par Du Guesclin –, près de Montmorillon, que se dresse la forteresse de Bourg-Archambault, installée sur d’anciennes ruines romanes dont il subsiste une porte fortifiée. Malgré les remaniements architecturaux réalisés par les différents propriétaires, c’est une des rares forteresses qui témoigne de la fin du Moyen Âge. C’est ce qui vaut à ses parties anciennes d’être classées aux Monuments historiques dès 1889, tandis que le reste de l’édifice y est inscrit depuis 1938. L’histoire de cette demeure s’écrit au rythme de ses divers occupants qui ont su en faire un lieu atypique. C La colossale demeure défensive des conquérants Avant 1338 et durant un peu plus d’un siècle, la seigneurie appartient à la famille Chenac. La forteresse sert alors de point d’appui pour défendre le pays Montmorillonnais. Le gendre d’Hélie de Chenac, Odet de Rivière, hérite du château après la mort de son beau-père. il passe ainsi aux mains de Poncet de Rivière, neveu et héritier d’Odet, premier personnage marquant du château de Bourg-Archambault, auquel on doit son aspect médiéval. Prenant le parti des ducs dissidents qui s’élèvent contre Louis xi – Charles de Guienne, duc de Bretagne et frère du roi, et Charles le Téméraire, duc de Bourgogne –, il voit ses deux forteresses de Bourg-Archambault et de Château-Larcher démantelées en 1468. De la forteresse du xiiie siècle ne subsistent donc que les murs du verger et ceux de l’écurie, sur lesquels on peut encore observer des archères. L’autorisation de rebâtir lui sera accordée une fois la paix revenue, en 1479. Mais le dernier des seigneurs de Rivière, ruiné, dut mettre en vente le château qui devint alors la propriété de Pierre de Sacierges. L’œuvre raffinée d’un courtisan Maître des requêtes de l’hôtel du roi et évêque de Luçon depuis 1496, Pierre de Sacierges fera évoluer la seigneurie en châtellenie dès 1486. il étend ainsi son pouvoir sur trois fiefs : la seigneurie de BourgArchambault, celle de la Jugière (à Saint-Léomer) 24 | Le Picton n° 226 | Juillet Août 2014 | photo sd Vue d’ensemble du château. Le corps de logis est précédé du châtelet composé de ses quatre tours massives. Ces deux constructions sont reliées par le mur d’enceinte dont les restes sont visibles le long des douves.