Grenoble Alpes Métropole Plateforme de mobilité Sous

Transcription

Grenoble Alpes Métropole Plateforme de mobilité Sous
Grenoble
Alpes
Métropole
Plateforme de mobilité
Sousthématique
principale
Transports
Sousthématiques
connexes
Emploi
Présentation
succincte de
l’action
La mise en place d’une plateforme de mobilité pilotée par le CCAS et à guichet unique qui
accompagne les bénéficiaires dans l’obtention de leur permis de conduire et porte des
actions pédagogiques sur la mobilité alternative à la voiture.
Présentation
de la
collectivité

Grenoble Alpes Métropole, 49 communes, 447 000 habitants.
Points
remarquables

La plateforme de mobilité s’inscrit dans une démarche globale d’amélioration de
la mobilité (construction d’agences, refonte du réseau de transport etc…)

Cette plateforme de mobilité touche un large public au-delà des individus en
réinsertion.
Historique et
modalités de
mise en œuvre
Le projet de plateforme de mobilité est directement issu d’une demande des habitants.
Elle émane des habitantes du quartier du Mistral en 2006 qui rencontrent des difficultés
dans le cadre de leur formation en auto-école. Une première action de soutien a donc été
mise en place suite à leur demande au CCAS de la ville : apprentissage du vélo, gestion du
stress, repérage dans l’espace. Cette première action a été financée par les crédits de la
politique de la ville dans le cadre de la promotion de l’égalité femme-homme. Les effectifs
de ces nouveaux cours se sont peu à peu étoffés et diversifiés avec l’intégration des
bénéficiaires du RMI, ce qui a notamment permis au CCAS d’obtenir des financements du
Conseil Général.
Suite à cette première action, une réflexion a émergé quant à la création d’un service
d’accompagnement à la mobilité comprenant des actions de formation et d’information
sur les différents modes de transport disponibles dans l’agglomération (marche, vélo,
transport en commun, deux-roues motorisés, voitures).
Actions phares Dans un premier temps, les usagers s’adressent d’eux-mêmes à la plateforme de mobilité
ou sont orientés par des prescripteurs sociaux (conseillers emplois, assistants sociaux,
éducateurs, travailleurs sociaux, etc.). La plupart ont pour projet de passer leur permis de
conduire. Ils sont invités à une première réunion d’information collective durant laquelle
les modalités de passage du permis de conduire sont évoquées mais également l’ensemble
du fonctionnement de la plateforme de mobilité et les modes de déplacements alternatifs.
Un bilan de mobilité est ensuite établi grâce à des tests de compétence (4h, séance
collectives de 2h) l’objectif étant d’identifier les freins à la mobilité, les besoins en
mobilité et les connaissances sur les modes de déplacement. Ce bilan est communiqué à
l’usager et à son prescripteur. Il peut servir à débloquer des aides financières (APRE, PLIE)
au moment adéquat lors de la formation de l’usager.
Les bénéficiaires sont ensuite orientés vers des formations adaptées :
-
Un cours hebdomadaire de pré-requis au code de la route.
-
Des stages (de 2 à 5 demi-journées) sur la mobilité en alternative à la voiture
(vélo, utilisation des transports en commun, etc.).
La plateforme de mobilité travaille en partenariat avec une auto-école citoyenne qui n’est
accessible qu’après avoir réalisé un bilan de mobilité et qui accompagne les bénéficiaires
jusqu’à l’obtention de leur permis de conduire. La plateforme peut également réorienter
les usagers vers d’autres partenaires en fonction de leurs besoins : garage solidaire,
association de vente de vélos d’occasion, location de voitures pour les publics RSA, etc.
Moyens
mobilisés

Moyens humains
Plateforme de mobilité (5,75 ETP) :
-
Chef de service : 1 ETP
Référente accueil (qui assure également des formations) : 1 ETP
Agent d’accueil : 1 ETP (Contrat d’accompagnement dans l’emploi)
Formateurs en mobilité : 2 x 0,5 ETP, 0,75 ETP, 1 ETP (les moniteurs à mi-temps
travaillent également pour l’auto-école citoyenne)
Auto-école citoyenne :
-
Agent d’accueil/secrétariat : 1 ETP (CAE)
Moniteurs auto-école : 1 ETP et 2 x 0,5 ETP

Moyens financiers
260 000 € par an :
-
Grenoble Alpes Métropole : 39 %
Fonds FEDER : 17 %
Conseil régional : 15%
Etat : 12 %
Conseil général : 12%
CCAS de Grenoble : 6 %

Moyens matériels
-
Trois salles de formation à l’agence de mobilité (10 personnes/20 personnes/35
personnes)
Trois bureaux équipés
Une borne d’accueil
-
Facteurs de
succès

Le portage de cette action par le CCAS est original. Cela permet d’augmenter le
nombre de bénéficiaires orientés par les prescripteurs (CAF, etc…) au sein de la
plateforme en rendant possible la mise en place d’un guichet unique répondant à
l’ensemble des besoins (qui diffèrent en fonction des situations : -26 ans, RSA,
handicap…). Le guichet unique facilite ainsi l’orientation des prescripteurs qui
n’ont pas toujours le temps de vérifier les critères des potentiels bénéficiaires de
la plateforme.
D’autres modèles de portage existent : par l’agglomération (Nantes, La Rochelle),
par un structure associative (Flers), par des structures semi-publiques de l’emploi
comme les Maisons de l’Emploi (Marseille) ou le PLIE (Lyon).

Les financeurs et en particulier le Conseil Général soutiennent fortement la
plateforme jusqu’à conditionner l’octroi d’aides financières à un passage au sein
de la plateforme. Celle-ci permet d’améliorer l’efficacité de l’aide au permis et
d’augmenter le taux de réussite des bénéficiaires.

La politique partenariale de la plateforme de mobilité permet de proposer des
solutions à chaque situation que ce soit par l’accompagnement à l’obtention du
permis de conduire ou en proposant des solutions alternatives à la voiture.
Perspectives
de
développement
Contraintes et
risques
Prise en
compte des
thématiques
transversales

Après 5 ans d’existence, la question de l’évolution du portage se pose. Grenoble
Alpes Métropole, nouvellement métropole et ayant la compétence du transport
pourrait reprendre le portage de l’action. Or, sa compétence diffère sensiblement
du CCAS qui a construit sa plateforme en mettant en avant ses compétences
sociales.

La plateforme, victime de son succès, attire chaque année un nombre plus
important de bénéficiaires. Si aujourd’hui ce nombre tend à se stabiliser, il est
toutefois nécessaire de réfléchir à la mise en place de critères de sélection si le
seuil maximal est atteint.

L’accompagnement des bénéficiaires, lorsqu’ils ont terminé leur parcours, pose
question. Certains peinent à trouver une auto-école qui accepte de les accueillir.
L’auto-école citoyenne ne peut en effet prendre en charge tous les bénéficiaires
de la plateforme car des critères sont imposés par les financeurs de l’autoécole (démarche d’insertion professionnelle obligatoire, lien entre emploi et
permis de conduire, pédagogie adaptée nécessaire à l’obtention du permis).

Il est difficile d’évaluer les besoins de la population en termes de mobilité. Le
dispositif avait été conçu pour répondre aux besoins de 250 personnes. Or
aujourd’hui ce sont 1000 personnes qui passent par la plateforme de mobilité.
L’engouement qu’elle suscite, bien qu’il soit positif, peut aussi s’avérer
problématique dans la mesure où il est difficile d’adapter les moyens humains et
financiers à cette augmentation des effectifs.

L’impact de la plateforme de mobilité sur le parcours des individus est difficile à
évaluer en l’absence de bilan de sortie.

Participation citoyenne
Le projet de plateforme de mobilité est directement issu d’une demande des usagers. Ils
sont au cœur de la démarche et évaluent les formations proposées par le biais d’une fiche
de satisfaction. En revanche, les usagers ne sont pas présents dans les instances de
décision telles que le comité technique ou le comité de pilotage.
L’auto-école citoyenne est une association loi 1901. Son statut juridique implique de fait
une plus grande participation des usagers. La présidente de l’association bénéficie
d’ailleurs des services de l’auto-école.

Lutte contre les discriminations
L’examen du permis, par les compétences qu’il requiert, est de fait discriminant. La
démarche de la plateforme ne permet pas de lutter contre les discriminations mais de les
prévenir en renforçant l’égalité des chances.

Egalité femmes-hommes
L’égalité femmes/hommes constitue un des piliers du dispositif à sa genèse. Si aujourd'hui
le public s’est diversifié, les femmes restent majoritairement bénéficiaires de ce dispositif.

Jeunesse
La plateforme a beaucoup de plus de difficulté à toucher un public jeune dont les besoins
sont différents. Les jeunes adultes souhaitent passer leur permis rapidement et
l’accompagnement proposé par la plateforme, relativement long ne permet pas de
répondre à ce besoin précis. Néanmoins, les 18-25 ans représentent 24,7% des
bénéficiaires.