La Sainte Famille en bois d`olivier

La Sainte Famille en bois d'olivier
Marie et Joseph bercent le Christ enfant, dans cette sculpture de la Sainte
Famille exécutée manuellement. Il s'agit d'un bois d'olivier riche en fibres
travaillé à la main dans l'atelier Al-Atrash, un organisme familial employant sept
artisans qui sculptent notamment des personnages bibliques et des crèches dans
le bois d'olivier. « Travailler le bois d'olivier fait partie de ma culture et de mon
patrimoine » explique le fondateur George Al-Atrash.
Le produit
L'olivier: L’olivier est originaire des régions de la Méditerranée orientale, où il
est cultivé depuis des milliers d’années. Un arbre à croissance lente, l’olivier
peut atteindre des hauteurs de 10 à 40 pieds (3 à 12 mètres) et ne produit des
olives qu’après sept ans de croissance. Après environ 200 ans, le tronc
s’assèche, mais des pousses commencent à apparaître et un nouvel arbre
commence à pousser.
Les olives et l’huile d’olive sont des composantes importantes de la vie au
Moyen-Orient. Traditionnellement, on y plante des oliviers pour en assurer un
approvisionnement continu. De plus, ces arbres sont seulement utilisés comme
source de bois lorsqu’ils ont fini de produire des olives, ou lorsqu’une terre a été
confisquée et rasée. Un bois lourd, dense et extrêmement dur, l’olivier est
apprécié par les sculpteurs pour sa durabilité, sa couleur et son grain unique.
Lorsqu’ils travaillent avec le bois d’olivier, les artisans s’assurent que le bois est
bien sec afin d’éviter toute déformation ou craquelure. Les pièces finies sont
souvent couvertes d’un verni transparent pour faire ressortir le grain magnifique
du bois.
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Les ornements et les crèches en bois d’olivier: La création des magnifiques
ornements et crèches en bois d’olivier exige beaucoup de patience et
d’expertise. Avant de pouvoir être sculptées, les bûches de bois d’olivier sont
laissées à sécher au soleil pendant trois mois, puis taillées en blocs de tailles
différentes. Après avoir minutieusement vérifié la qualité du bois, les artisans
sculptent grossièrement la pièce à l’aide d’un duplicateur. Cette machine suit un guide central, qui trace le contour d’un motif
sculpté à la main afin de reproduire la forme générale de la pièce. Après cette première coupe, beaucoup de travail manuel et de
talent est nécessaire pour affiner la forme, pour y sculpter les détails et pour égaliser et polir le tout pour faire ressortir le grain
magnifique du bois d’olivier. Grâce à la main minutieuse et stable du maître sculpteur, ce processus élaboré transforme de
simples pièces de bois d’olivier en véritables œuvres d’art.
Le groupe d'artisans: GE Workshop (al-Atrash)
George al-Atrash, un chrétien palestinien, a démarré son atelier en 1967. Il vit à environ 7 miles de
Jérusalem, où il vendait jadis des produits aux boutiques de touristes. Mais comme il ne peut obtenir la
passe délivrée par les Israéliens pour traverser les différents points de contrôle, il ne peut plus vendre
ses objets en ville. George sculpte le bois d’olivier depuis toujours, utilisant des techniques transmises
des générations passées. En 1976, il a déménagé son atelier dans le village voisin, Beit Sahour, et a
commencé à impliquer ses frères dans l’entreprise, puis ses fils. Aujourd’hui, l’atelier Al-Atrash est un
atelier familial qui embauche sept artisans qui sculptent des figurines bibliques, des crèches et d’autres
articles en bois d’olivier. « Travailler avec le bois d’olivier fait partie de ma culture, de mon héritage »,
dit George.
Comme de nombreux autres sculpteurs de bois d’olivier, George fait partie de l’Église orthodoxe grecque. Pour lui, sculpter la
famille sainte n’est pas seulement une question de créer des souvenirs pour les touristes ou des ornements de Noël, c’est une
incarnation de sa foi. « Nous sommes toujours heureux lorsque les gens apprécient l’amour et le soin que nous mettons dans la
création de nos pièces », ajoute-t-il. Les artisans palestiniens d’Al-Atrash ont continué à travailler malgré les temps difficiles,
les couvre-feux, les restrictions de déplacement et les écoles fermées, dans une Cisjordanie occupée par les Israéliens. Dans une
région avec très peu de possibilités, la vente d’ornements en bois d’olivier génère un salaire pour des artisans qui en ont
terriblement besoin.
Le pays: La Cisjordanie
La Cisjordanie est située à l’ouest du Jourdain, entre la Jordanie et l’Israël. Le lieu de naissance de Jésus et le site de l’ascension
du prophète Mahomet vers le paradis, de nombreuses religions considèrent la Cisjordanie comme leur terre. Les termes « riche
en histoire » sont bien insuffisants pour décrire cette région du Moyen-Orient, où les interactions de tous les jours sont formées
par les conflits millénaires.
Au moment de la première Guerre mondiale, l’Angleterre a promis aux Arabes la reconnaissance d’un État arabe, tout en
permettant aux Juifs qu’ils encourageraient leur patrie en Palestine. Par contre, à la fin, la division du terrain en 1947 a
complètement éliminé la Palestine comme territoire distinct et a divisé la région entre l’Israël, l’Égypte, la Syrie et la Jordanie.
Depuis, des centaines de milliers de Palestiniens ont été déplacés et de nombreuses guerres ont été livrées.
Malgré la cession de certaines parties de la Cisjordanie au control palestinien, le statut permanent du pays reste indéterminé. Les
confiscations de terres et les colonies juives se sont heurtées aux attaques suicides. Dans les deux caps, des milliers de
personnes sont mortes. Les questions sont complexes et chaque groupe a des raisons d’être fâché et méfiant et d’avoir peur.
En juin 2002, Israël a commencé la construction d’une « barrière de sécurité », grugeant le territoire palestinien et coupant les
habitants de leur travail, de leurs terres agricoles et des sources d’eau. Depuis, le taux de chômage a bondi et le revenu moyen
des familles a chuté de 40 %. Incapables de subvenir à leurs besoins de base, les Palestiniens ont dû s’endetter, réduire leur
niveau de consommation et vendre leurs biens. Non seulement ces stratégies d’adaptation ne sont pas durables, mais elles ont
également presque épuisées.
Après la mort du dirigeant Yasser Arafat en 2004 et l’élection d’un nouveau chef palestinien, l’Israël et la Palestine se sont
entendus, en février 2005, sur les engagements Sharm el-Sheikh, qui visent la sécurité publique, pour faire avancer le processus
de paix. Le progrès est lent, mais il y a l’espoir qu’une solution puisse être trouvée.
Depuis 1952, Dix Mille Villages achète des objets d’artisanat d’artisans palestiniens en Cisjordanie. Dans le passé, ils pouvaient
vendre leurs objets aux touristes, mais maintenant, à cause de la hausse des tensions, le tourisme a chuté, laissant les artisans
encore plus dépendants des marchés internationaux. Le Comité central mennonite, l’organisme mère de Dix Mille Villages,
continue à travailler avec les Palestiniens et les Israéliens dans un effort de reconstruire la paix, la justice et de permettre la
réconciliation des deux peuples.