Références technico-économiques - Chambre d`Agriculture de la

Transcription

Références technico-économiques - Chambre d`Agriculture de la
Références technico-économiques
Palmipèdes gras
Année 2009
aVENIR
TERRES d’
Les Chambres d’agriculture du Sud-Ouest (CEPSO), en liaison avec l’ITAVI, analysent chaque année les résultats
techniques et économiques des producteurs de la lière à travers un réseau de fermes de références réparties sur
les deux régions Aquitaine et Midi-Pyrénées. Cette synthèse présente les données pour les deux espèces (oie et
canard mulard) et pour les deux systèmes de production ( lière longue et lière courte), au niveau de la Dordogne.
Filière longue : producteurs réunis au sein d’une organisation de production
Descriptif de l’activité
Investissements pour un atelier type
Les producteurs sont majoritairement spécialisés
en élevage ou en gavage ; certains assument les 2
activités. Les taux de spécialisation moyens varient
entre 0.4 et 0.7 – les autres productions associées
sont : grandes cultures, volailles, bovin viande,
arboriculture et maraîchage. La conduite se fait
généralement en bande unique, avec vide sanitaire
entre chaque bande.
En élevage : le coût global comprenant VRD,
bâtiment équipé (chauffage, eau, gaz, électricité,
plomberie, sas…), matériel (clôtures, parcours, chaînes
d’alimentation, pipettes…) s’élève à 150 000 € HT
pour le canard et 100 000 € pour l’oie.
En gavage : le coût global pour un atelier type
comprenant VRD, bâtiment équipé (caniveaux et sol,
eau, électricité, plomberie, sas, cooling…), plus autres
équipements et matériels (fosse à lisier et fumière,
silos, cages collectives, ventilation, gaveuse…)
s’élève à 225 000 € HT pour le canard et 150 000 € HT
pour l’oie.
Un atelier-type se compose de :
· en élevage canard : démarrage (poussinière) de 600
m²+ croissance 900 m² (2 abris de 450 m² ou 3 abris de
300 m²) + 2 parcours extérieurs obligatoires, clôturés
et ombragés, d’une surface totale de 4 ha pour le site
fonctionnant en alternance.
Densité démarrage : 10 canards/m², croissance : 7,5
canards/m² et parcours : 5 m²/canard.
Alimentation à l’intérieur, abreuvement à l’intérieur et
sur parcours. Vide sanitaire de 1 semaine par bâtiment
et 3 mois pour les parcours. Durée d’élevage : 81 jours
minimum. Rotation : 6 bandes par an, soit un potentiel de
36 000 canards/an.
· en gavage canard : bâtiments de 360 m² correspondant
à 1000 places en cages collectives. Vide sanitaire
minimal de 48 h entre bandes avec une pause de
15j consécutifs par an. Durée de gavage : 12 jours
minimum (24 repas). Rotation : 20 bandes par an, soit
un potentiel de 20 000 canards par an.
Main d’œuvre pour un atelier type
En élevage oie et canard : l’atelier type correspond à
0,5 UTH soit environ 4h/j.
En gavage : l’atelier type correspond à 1 UTH ; soit
environ pour le canard 3h/j matin et soir et soit environ
pour l’oie 4 h/jour réparties matin et soir ou matin, midi
et soir.
Pointes de travail : mise place en élevage, pesée
hebdomadaire d’un échantillon, enlèvement et
nettoyage/désinfection avant vide sanitaire,
surveillance journalière et suivi des consommations
(aliment, maïs, eau). Recours possible à une équipe
spécialisée pour les travaux d’enlèvement et de
nettoyage/désinfection.
· en élevage oie : poussinière de 300 m² + 2 abris
isolés de 300 m² + 5 parcours extérieurs obligatoires,
clôturés et ombragés, d’une surface totale de 6ha
pour le site. Densité en poussinière : 5 oies/m² en
abri, 5 oies/m² sur parcours, 10 m²/oie. Alimentation
à l’intérieur, abreuvement à l’intérieur et sur parcours
(avec pipette). Vide sanitaire de une semaine par
bâtiment et identique au temps de présence sur
les parcours. Durée d’élevage : 96 jours minimum.
Rotation : 4 bandes par an, soit un potentiel de 6 000
oies par an.
· en gavage oie : bâtiments de 200 m² correspondant
à 400 places en parcs collectifs. Vide sanitaire
minimal de 48 h entre bande avec une pause de
15 jours consécutifs par an. Durée de gavage : 14
jours minimum. Rotation : 12 bandes par an, soit un
potentiel de 4 400 oies par an.
2
Chambre d’agriculture Dordogne - Références technico-économiques 2009 en palmipèdes gras - Décembre 2010
Critères techniques : oie et canard
CANARD
ÉLEVAGE
OIE
CANARD
GAVAGE
10
Nombre de lots /an
9
19
Nombre de lots /an
12
2850
Effectifs / bande
830
1370
Effectifs / bande
370
85
Age moyen (j)
100
84
Age moyen (j)
98
4,1
Poids moyen PAG (kg)
5,5
12
Durée de gavage (j)
18
16,0
Consommation aliment (kg)
26,0
8,7
Consommation aliment (kg)
16,5
3,9
I.C.
4,7
2,0
% de perte
7,4
2,1
% de perte
5,2
550
Poids moyen de foie (g)
850
3
Temps passé/animal (mn/an)
13,4
8
Durée de jeûne (h)
8 à 12
0,5
Main d’oeuvre (UTH/an)
0,6
5,9
Temps passé / animal (mn /an)
39,4
1,5
Main d'œuvre (UTH / an)
0,9
OIE
Résultats économiques : oie et canard
En élevage
CANARD
€ / tête
ÉLEVAGE
OIE
€ / tête
7,97
Produit
18,59
6,85
Charges opérationnelles
11,22
1,12
MCA
7,38
0,54
Autres charges opérationnelles
1,51
0,58
Marge brute approchée (MBA)
5,86
0,53
Charges de structure
1,12
€
Atelier type*
€
40 320
MCA/an
42 950
20 880
MBA/an
34 100
15 770
Revenu disponible/UTH/an
15 215
(*cf. descriptif p.2)
Décomposition des charges en élevage
Canard
Oie
Chambre d’agriculture Dordogne - Références technico-économiques 2009 en palmipèdes gras - Décembre 2010
3
En gavage
CANARD
€ / tête
GAVAGE
OIE
€ / tête
14,68
Produit
31,75
10,94
Charges opérationnelles
22,06
3,74
MCA
9,68
0,54
Autres charges opérationnelles
1,57
3,20
Marge Brute Approchée (MBA)
8,11
2,28
Charges de structure
4,20
€
Atelier type
€
71 800
MCA/an
39 500
61 440
MBA/an
33 100
22 550
Revenu disponible/UTH/an
16 360
Décomposition des charges en gavage
Canard
Oie
Critères de réussite
En élevage : technicité de l’éleveur (phases de
démarrage et transition croissance), suivi sanitaire
(vide sanitaire, nettoyage désinfection), maîtrise de
la croissance (enregistrement poids et consommation
d’aliment et eau), ambiance (qualité de la litière, température et hygrométrie)
En gavage : technicité du gaveur (patience, attention, surveillance animaux et ambiance), adaptation
aux nouveaux logements, qualité du P.A.G., suivi des
consommations.
Marges de progrès : maîtriser la mortalité, tendre
vers l’abattage unique en oie.
Évolutions techniques
- Spécialisation de plus en plus marquée en production
de palmipèdes. Évolution des pratiques dans le cadre
des normes de bien-être animal et des contraintes
environnementales : logement collectif en gavage,
parcours tournants et ombragés en élevage, avec
agroforesterie.
4
En élevage
- Nouvelle conception de l’atelier type en élevage
canard : gestion du lot en bande unique avec 1 bâtiment en dur de 1000 m² (350 m² démarrage + 650 m²
croissance + local technique), 1 pour 4000 canards soit
potentiel de 20 000 canards par an, coût de l’investissement = 160 000 €, amortissement prévu sur 15 ans.
- Nouveaux équipements : chauffage économe en
énergie grâce à des échangeurs de chaleur / qualité et
maîtrise de l’ambiance, pipettes extérieures / économie d’eau, régulation chaîne d’alimentation et eau /
maîtrise et économie, nouveau système de paillage /
réduction du temps passé.
En gavage
- Mise en place logements collectifs canard : cages collectives (3 à 5 canards) ou mini parcs (6 à 10 canards)
/ nouveau savoir-faire du gaveur, coût par canard,
temps passé par canard, ergonomie du gavage.
- Nouvelle gestion des ef uents de gavage par ltrage
sur lit de paille (réduction du volume de lisier à stocker,
lisier moins chargé et moins odorant et production de
fumier).
Chambre d’agriculture Dordogne - Références technico-économiques 2009 en palmipèdes gras - Décembre 2010
Filière courte : les producteurs commercialisant eux-mêmes leurs produits
Descriptif de l’activité
Main d’œuvre
Les producteurs gavent, et transforment leur production ; ils commercialisent directement leurs produits
selon divers circuits courts : vente directe au consommateur nal à la ferme, sur les marchés locaux, sur
foires et salons, au niveau régional ou national,
auprès d’un intermédiaire (épicerie, supérette, GMS,
restaurateurs...). Les activités d’élevage et d’abattage
peuvent être déléguées (achat d’animaux PAG, abattage centralisé). Le taux de spécialisation avoisine 70
%. Les autres productions associées: tourisme à la
ferme, céréales, bovins allaitants.
Conduite d’élevage en lots séparés, mais conduite de
gavage en lots multiples. Abattage et transformation
en lot, généralement sur une séquence hebdomadaire. Pratique de l’éviscération à chaud pour les produits transformés et pratique de l’éviscération à froid
pour la vente sur les marchés. L’aire géographique
de commercialisation dépend du statut sanitaire de
l’atelier (agrément CE ou non).
Productivité/UTH : 1500 canards transformés par an
ou 1 000 oies transformées par an.
Investissements
Salle d’abattage à la ferme (anesthésie, saignée,
plumaison, éviscération, ressuage)
Atelier de découpe pour produits crus (salle climatisée et frigo de stockage)
Atelier de transformation (préparation chaude,
conditionnement, autoclavage ou cuisson, stockage)
et autres préparations spéci ques (produits de salaison – plats préparés)
Coût global bâtiment + matériel neuf (abattage +
découpe + transformation) : environ 1 500 €/m².
Critères techniques
En oie, la taille des bandes de gavage est en correspondance avec la main d’œuvre de l’atelier de transformation car 90 % de la production est transformée
en conserve.
En canard, les bandes de gavage sont multiples,
elles sont liées au mode de commercialisation : + 70%
de la production vendus en cru et 28 % commercialisés en conserve.
Oie
93
10,5
17
2%
30
19%
91%
Gavage
Effectif d’animaux / lot de
gavage
Nombre de bandes de gavage
Durée de gavage (j)
% de perte
Transformation
Effectif d’animaux / lot abattu
% vente en cru
% transformé
Canard
202
39,4
14
3%
95
72%
28%
Résultats économiques
Les coûts de production en oie sont relativement élevés car les effectifs transformés sont faibles.
La valorisation du produit vendu en cru pour l’oie est
le double de celle du canard.
La valorisation du produit vendu en conserve pour le
canard est inférieure de 65% à celle de l’oie.
Oie
€/tête
20,82
46,39
12,54
79,75
59,51
111,80
Coût de production
Élevage + gavage
Abattage - transformation
Commercialisation
TOTAL
Valorisation
Vente en cru
Vente en conserve
Canard
€/tête
13,56
14,61
5,30
33,47
Chambre d’agriculture Dordogne - Références technico-économiques 2009 en palmipèdes gras - Décembre 2010
29,15
71,92
5
La valorisation des produits en canard comme en oie
varie peu depuis 15 ans.
Évolution de la valorisation d’une oie depuis 1995
GLOSSAIRE ____________________
Bande unique : animaux ayant le même âge.
Charges opérationnelles : achat d’animaux, d’aliment,
de produits vétérinaires, de semences, etc. Elles sont
proportionnelles à l’activité.
Charges de structure : mécanisation, bâtiments, foncier,
salaire, charges sociales exploitant et salarié, charges
nancières.
I.C. : indice de consommation =
consommation d’aliment / poids de l’animal.
Évolution de la valorisation d’un canard depuis 1995
Marge brute approchée / au prix de vente de l’animal
moins l’achat de l’animal, de l’aliment, l’eau, l’électricité,
les frais vétérinaire…
Marge sur coût alimentaire / au prix de vente de l’animal
moins l’achat de l’animal et de l’aliment.
PAG : animaux prêt-à-gaver.
Revenu disponible : résultat courant + dotations (sert
aux prélèvements privés + auto nancement des
investissements).
Taux de spécialisation : produit palmipède / produit
courant hors production d’immobilisations.
Critères de réussite
U.T.H. : unité de travail humain. Équivaut à une personne
travaillant à plein temps.
Valorisation : valeur du produit vendu.
En transformation : conception des locaux en
fonction des volumes à traiter, savoir-faire, maîtrise
technique, connaissance de la réglementation en
vigueur, formation, rigueur dans les enregistrements,
organisation du travail en fonction des volumes traités
et des équipements.
En commercialisation : savoir-faire, maîtrise technique, connaissance de la réglementation en vigueur,
formation, maîtrise des coûts de transformation et
de commercialisation, calcul des prix de revient,
ciblage de la clientèle en fonction du statut sanitaire
et des ressources internes (temps disponible, compétence, logistique…), gamme de produits adaptée aux
attentes des clients, moyens commerciaux adaptés en
fonction des circuits (tarifs, af che, Internet, local de
vente et accueil, stand, boutique collective, personnel
spéci que…)
Faits marquants en 2010
Le marché du foie gras en vente directe reste porteur :
les consommateurs sont toujours attirés par des
produits festifs et/ou de proximité, une nouvelle forme
d’organisation de vente se met en place avec l’apparition de boutiques collectives regroupant des producteurs spécialisés sur une gamme complémentaires de
produits de terroir (vins, foie gras et autres produits
élaborés, charcuterie, légumes, fruits, produits laitiers,
produits carnés, pâtisserie…). En parallèle se développent les marchés de producteurs de pays.
6
Vide sanitaire : durée qui démarre après le nettoyage
désinfection et pour laquelle il n’y a pas d’animaux
présents.
Contacts : 05 53 45 47 50
Jean-Pierre DUBOIS
[email protected]
Dominique PLASSARD
[email protected]
Martine VERDIER
[email protected]
Siège social :
Boulevard de Saveurs
Cré@Vallée Nord
Coulounieix-Chamiers
Adresse postale :
CS 10 250 - 24060 PÉRIGUEUX CEDEX 9
Tél. : 05 53 35 88 88
Fax : 05 53 53 43 13
www.dordogne.chambagri.fr
Document réalisé avec le soutien
nancier de l’Europe
Chambre d’agriculture Dordogne - Références technico-économiques 2009 en palmipèdes gras - Décembre 2010