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\\Server\D\Feines\00011 Agrom
ÉDITION ESPAGNOLE Magazine Nº 10 d'Agromillora Catalana S.A. · Mars 2006
Propriétés
Olive Glenn Orchards. Borges atterrit en Californie
Culture
Manipulation écologique de plantations super-intensives de l'olivier
Machines agricoles
Nouvelle machine débroussailleuse pour les oliviers
Sommaire
Photo couverture, prêtée par Contempo (Quel. La Rioja)
5
Éditorial
Il existe plusieurs raisons d’être optimistes
6
Propriétés
Olive Glenn Orchards. Interview de Bill Carriere,
Président de Borges de California
Magazine de plantations
Super-intensives d’oliveraie
Direction: Oriol Franco Cabré
E-mail: [email protected]
http://www.olint.com
Semestriel
Édition:
10
Culture
Manipulation écologique des plantations
super-intensives de l’olivier
14
Culture
Nouveau système de maintien des tuteurs en super-intensif
18
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Machine agricole
Nouvelle machine débroussailleuse pour les oliviers
20
Interview
Benigno Lizar, Sous-ingénieur Agricole de l’ITG Navarra
23
Actualités
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OpenNatur,
Éditorial
Il existe plusieurs raisons d’être optimistes
N
ous vivons actuellement des évènements
qui vont marquer de toute évidence, un
futur à court et long terme très intéressant
pour tout le secteur. D’une part, nous sommes
en présence d’un produit tel que l’huile d’olive,
qui occupe une place privilégiée dans l’esprit du
consommateur.
Les principaux cuisiniers du monde basent une
grande partie de leur discours à travers l’huile
d’olive, et nous avons d’ailleurs un excellent
exemple avec ce qui s’est passé lors de « Madrid
Fusion » il y a à peine quelques jours. La demande d’huile d’olive des pays non producteurs
est une preuve supplémentaire de ce que nous
affirmons. Il faut en outre, considérer l’énorme
potentiel de consommateurs qui ne consomment pas encore d’huile d’olive, où si ils le font
ce n’est qu’en faible quantité. Finalement, il
semblerait que la demande lors des prochaines
années sera croissante et ferme. D’autre part, et
paradoxalement d’ailleurs, nous nous trouvons
face à un secteur producteur qui connaît de sérieuses difficultés. En effet, il dépend d’une main
d’œuvre importante, de plus en plus difficile à
trouver, de moins en moins qualifiée, et toujours
plus coûteuse, et à cela s’ajoute le fait que les
productions moyennes sont généralement peu
élevées. Jusqu’à aujourd’hui, d’un point de vue
économique, le secteur se maintenait en partie
grâce aux subventions accordées par la CEE.
Mais cela a changé, puisqu’à partir de l’année
2005, autrement dit à partir de cette campagne,
les subventions se sont pratiquement toutes séparées de la production. Dans ces circonstances,
nombreux sont les producteurs pour qui il serait
plus rentable économiquement d’abandonner
leurs oliveraies au lieu de les cultiver. D’après
ce que nous savons, en Toscane, lors de cette
campagne, certains oléiculteurs ont commencé
a abandonner leurs oliveraies, en raison du prix
de l’huile qui oscille entre 6 et 7 €/Kg. Il est donc
évident que cette situation provoquera, en quelques années, la disparition d’un bon pourcentage
de la production de l’huile d’olive européenne. Il
est difficile de s’aventurer à lancer une estimation
des proportions et du rythme que cela prendra
ou aura. Heureusement, le producteur a trouvé
dans les plantations super-intensives, un système
qui a largement fait ses preuves en 12 ans d’expériences, et qui lui permet de produire d’une
façon efficace et rentable sans nécessiter trop de
main d’œuvre. L’objectif de ces nouvelles plantations est de freiner le phénomène d’abandon
de la surface qui résulte de la modification de la
subvention, et de couvrir les augmentations de
demande naturelle d’un marché en plein essor.
Vous ne croyez pas qu’il existe de nombreuses
raisons d’être optimistes?
5
Propriétés
Olive Glenn
Orchards
Interview de Bill Carriere,
Président de Borges
de California
Rédaction Olint
Première plantation,
Juin 2004
Pouvez-vous nous décrire l’histoire et les activités de
votre entreprise?
Olive Glenn Orchards est une coopérative tripartite formée
par la Famille Carriere, la corporation Borges, et un groupe
privé dirigé par John Post, d’Ag. Advisors.
Nous avons fait l’acquisition de la propriété dans laquelle
nous nous trouvons actuellement, en 2003, Nous avons
planté la première plantation en juin 2004. Il s’agissait alors
de 50,5 Ha, puis 50,50 autres hectares suivirent à la fin du
mois de septembre et début du mois d’octobre de cette
même année 2004. En 2005 nous avons planté 90 ha et
nous prévoyons de planter 35 Ha supplémentaires pendant
l’automne 2006, ce qui nous fera donc un total d’environ
226 Ha. Cela comprend 8 Ha du clone I-43 d’Arbosana,
8 Ha du clone I-38 de la Koroneiki et le reste du clon I-18
d’Arbéquine.
Quels sont les autres produits que vous produisez et à
quels secteurs appartiennent-ils?
Olive Glenn Orchards ne produit que des amandes. Mais
nous faisons partie du groupe Borges, et par conséquent,
6
nous sommes en contact avec l’industrie de l’huile d’olive
espagnole. Borges de California est l’entreprise dans laquelle
se centre la plus grande partie de nos investissements. Nous
disposons de 526 Ha de noyers, et nous achetons et commercialisons également des noix et des amandes.
Quand et pourquoi vous êtes-vous intéressés aux olives
pour la première fois?
En fait, comme nous sommes rattachés à Borges, nous
avons bien évidemment été intéressés par l’huile d’olive
depuis longtemps déjà. En fait, il y a longtemps déjà, Joan
Tasias, un ami d’Antonio Pont m’a introduit dans le secteur.
Il voulait savoir si nous étions intéressés. Il savait que nous
avions des intérêts en Espagne. À cette époque cela semblait fort intéressant, mais nous n’étions pas encore prêts et
nous n’avions pas assez d’expérience ni de connaissances.
Au cours de ces dernières années avant de se lancer dans
l’investissement, John Post, qui avait été notre conseiller
pendant de très très nombreuses années, fit allusion au fait
qu’il conseillait California Olive Ranch. Un jour nous avons
fait une sortie à la campagne pour parler avec John. Nous
lui proposâmes alors de former une
entreprise ensemble. John voulait faire
quelque chose indépendamment. Nous,
nous voulions établir un suivi de la culture au quotidien, afin que la société
ait un sens. Quant à lui, il possède une
grande expérience et des connaissances
sur les arbres et les techniques de culture, et bien sûr Borges-Star Foods est
rattaché à l’industrie de l’olive. Nous
voulions diversifier nos activités. Nous
avons visité de nombreuses plantations
et usines en Espagne. Je crois que c’était
vraiment merveilleux que John, Borges
et nous-même nous soyons regroupés
dans cette association tripartite.
Quels sont les futurs objectifs d’Olive
Glenn Orchards?
Pendant l’automne 2006, nous achèverons la 5ème phase de la plantation. Nous
disposons désormais de 182 Ha et nous
disposerions éventuellement de 45 Ha
supplémentaires. Cela dépend de ce
que nous ferons avec les pruneaux secs
et avec les olives Manzanilla. Il reste encore énormément de terrain tout autour
pour pouvoir s’agrandir. Et comme nous
l’avons dit précédemment, nous allons
construire une usine de processus en
utilisant une stratégie similaire à celle
que nous utilisons pour les noix. Nous
disposons de la surface suffisante pour
que l’usine soit performante, et nous
pouvons également, de forme potentielle, nous approvisionner en olives des
environs. Cela donnera une opportunité
aux investisseurs qui cultivent plus ou
moins 15 hectares. Il s’agit là d’un grand
investissement, Il est très probable que
tous ceux qui cultiveraient 200 ha construiraient eux aussi leur propre usine. Si
quelqu’un plantait 15 Ha, nous pourrions lui donner un coup de main. À long
terme, le but serait de développer cette
culture sous une marque propre, et de
la vendre avec California Olive Ranch
ou par l’intermédiaire notre société avec
Borges, Borges
USA, Star Fine Foods et en vendant
une petite partie indépendamment. Je
ne crois pas que nous arriverions à occuper la même place que les petits moulins
d’olives en Espagne, qui vendent toute
leur production aux portes du moulin
à huile. Ce serait vraiment formidable,
mais je ne crois pas que ce serait possible à cela à court terme. Nous devons
tirer profit de tous les maillons de la
chaîne dont nous disposons.
Quelle est votre opinion concernant
le futur de l’industrie de l’huile d’olive
en Californie?
Il existe un potentiel pour une culture
illimitée. Il est probable que dans les
20 prochaines années, Il n’y aurait pas
d’approvisionnement excédent d’huile
d’olive en Californie. Les prix seront
quelque peu affectés par le marché
global, mais il y aura toujours une place
pour « quoi que ce soit » qui vienne de
Californie, qu’il s’agisse d’huile d’olive
ou de noix, c’est du pareil au même. La
diversification était un facteur nécessaire. Plantons-nous 200 Ha d’amandiers
lorsque le prix bat des records maximums historiques ? C’est un cycle, c’est
juste une question de « quand ». Avec
les noix, nous avons déjà nos fondements. En vérité, il y a plus de noix qui
proviennent d’autres endroits, que ce
que nous pouvons stocker. Créer des
franchises de la marque, c’est encore
mieux que d’augmenter les acres de
terrains. On pourrait dire que nous
sommes encore dans l’enfance, soit la
phase pendant laquelle nous plantons
des hectares pour établir notre base,
puis nous développerons notre marque
et notre stratégie de marché.
«Sûrement, dans les
20 prochaines années,
il n’y aura pas d’excèdent
d’approvisionnement
d’huile d’olive California.»
Que pensez-vous de la qualité de
l’huile d’olive de California?
Voyons voir. Si l’on tient compte des
résultats que nous avons obtenus
Bill Carriere, les premiers plants d’Arbéquine I-18
7
concernant les dégustations, et les prix
que California Olive Ranch et d’autres
petits producteurs ont remportés, non
J’ai de bonnes raisons pour penser
autrement.
L’un de nos défis consiste à parvenir
à ce que les consommateurs, je veux
parler des consommateurs des produits
California, soient les premiers à faire la
différence entre l’huile recyclé et l’huile
d’olive vierge extra. Il s’agit d’un grand
pari.
Pensez-vous que la diversification est
importante pour toutes les compagnies agricoles de cet état?
Oui. C’est d’ailleurs l’une des principales
raisons pour lesquelles John et Borges se
sont unis. Cela avait un sens.
Êtes-vous introduits dans l’industrie
de l’amande? Pensez-vous qu’il existe
des similitudes entre les amandes et
les olives?
On pourrait trouver des similitudes dans
le type de terrain et les endroits où l’on
peut les planter. Beaucoup de gens di-
sent que l’on peut planter des oliviers
n’importe où, et qu’ils survivront. Bon,
ce n’est pas totalement faux, mais si
vous voulez une bonne récolte, je suis
convaincu qu’il faut un sol décent et
une eau décente. Les amandes ne
vont pas rester à 8,40 dollars le kg.
Oui, à court terme. Quand l’industrie
de l’amande fasse un pas en arrière
dans le cycle, les prix chuteront. Nous
cultivons des amandes, mais nous cultivons également des olives. Si on me
demandait de choisir entre les amandes
et les olives, je choisirais les olives, car, à
court terme, les amandes ne tarderons
pas à atteindre leur point culminant et
commenceront alors à chuter.
Lorsque nous commencerons la production des amandes, le prix aura
peut-être déjà baissé. En revanche, je
pense que les olives ont une tendance à
la hausse à plus long terme. Quant aux
similitudes d’un point de vue industriel,
toutes deux sont considérées comme
des produits bons pour la santé.
Que pensez-vous d’une technique
de culture de l’olive mécanisée de
grande densité comme alternative
viable pour les agriculteurs?
Généralement, la main d’œuvre en
Californie implique un coût si élevé,
que c’est sans doute là que réside le
seul moyen d’y parvenir. La récolte des
olives Manzanilla implique un coût très
élevé. L’un des principaux coûts de tout
le processus de la récolte. Cette culture demande une irrigation au compte
goutte, ce qui permet une économie
en eau et une certaine efficacité. Evidemment, un processus mécanique de
récolte présente un grand avantage.
Ces arbres peuvent très bien pousser
sur des terrains de riz, alors peut être
qu’à la fin, nous pourrions les planter
dans plus d’endroits que ce que nous
pensons.
Jusqu’à présent, cela a représenté un
excellent usage pour ce type de terrain. Ils poussent à merveille. Le climat
est favorable. Je crois que nous avons
quelques différences microclimatiques
entre ce côté de la vallée et l’autre côté,
ce qui nous permet de récolter plus tôt,
ce qui est un avantage considérable, et
il pleut moins.
«Je ne considère pas l’Espagne comme un concurrent, mais plutôt comme un consommateur.»
John Post, Gus Lohse et Bill Carriere dans leur première plantation un an après.
8
Vous avez de nombreux contacts
dans l’industrie de l’huile d’olive
dans le monde entier, et plus particulièrement en Espagne. Et c’est justement maintenant que l’Espagne est
le majeur producteur d’huile d’olive.
Quelle est votre opinion sur l’Espagne
comme producteur à long terme par
rapport à la Californie?
D’après ce que j’ai pu voir, comme cela
nous est arrivé, ils se verront eux aussi
obligé à se détourner de ce type de
plantations traditionnelles. Même s’il
existera toujours des plantations traditionnelles. Eux ils ont des arbres vieux
de cent, voire même de mille ans. J’ai
vu très peu de plantations de cette
étendue, non seulement en Espagne,
mais aussi en Australie, au Chili, en
Argentine et au Maroc. L’Espagne est
un producteur que j’aurais toujours à
l’esprit. Je ne considère pas l’Espagne
comme un concurrent, mais plutôt
comme un consommateur. Il n’y a rien
d’étrange à penser que nous pourrions
exporter une partie de notre huile. Le
nom « California » est écrit dessus. La
plupart des gens ont l’impression que
tout ce qui provient de Californie est de
qualité supérieure pour le simple fait de
provenir de Californie. Ils pensent « la
plage, Hollywood et quoi que ce soit ».
Je crois que l’Espagne sera toujours un
producteur, comme l’Italie, et comme
le seront tous les pays. Mais je crois
aussi que California est unique. Nous
pouvons planter toutes ces cultures,
mettre dessus le nom de California,
et avoir ainsi une qualité supérieure
à l’avance.
Pensez-vous que les producteurs de
California pourront concurrencer
avec les producteurs européens?
Bien sûr ! Au début il y avait quelques
doutes sur le pourquoi de ces plantations
alors qu’en Espagne tout est beaucoup
moins cher. Il y a toujours des pays moins chers. Bon, on a dit la même chose
avec les pistaches et actuellement nous
sommes le leader mondial des ventes
de pistaches. Les mêmes rumeurs ont
courus concernant les amandes et maintenant nous sommes le leader mondial des ventes d’amandes. California
possède un don unique pour commercialiser ses produits. Avec la plantation
de densité élevée, nous avons dépassé
le problème le plus important, la main
d’œuvre. Bien sûr, nous utilisons une
grande quantité d’eau, mais pas autant que pour d’autres cultures, et en
outre, nous disposons de l’eau. Vous
ne pouvez pas planter au beau milieu
d’un désert où il n’y aurait pas d’eau.
C’est juste comme pour les autres cultures. J’ai vu les noix en Espagne. Ils
ont fait de gros efforts pour que leurs
productions augmentent jusqu’au point
de nous égaler. Sur ce point nous avons
un énorme avantage.
Que pensez-vous de l’intention de
l’USDA (Département d’Agriculture
des États Unis) de changer à la fin
de l’année, les normes qui régissent
l’huile d’olive?
Je crois que c’est formidable. Les normes actuelles datent des années 40
ou même d’avant. Ceci est un marché
mondial, nous devons aller de pair avec
le reste du globe. J’imagine que tout
producteur légitime, qu’il soit d’ici ou
d’Europe, Borges y compris, s’est demandé un jour «Combien d’huile de
noisette as-tu inclus dans ton huile?».
Sa réponse est «rien du tout ».
Combien d’huile recyclé étiquettes-tu
comme extra vierge? Sa réponse est
«aucun». Combien d’huile vierge étiquettes-tu comme extra vierge? Et il
répont toujours; aucun. Nous voulons
que tout le monde joue avec les mêmes
cartes, et cela s’applique également à
l’échelle internationale. Naturellement,
cela va en notre faveur, car nous avons
prévu de produire de l’huile de qualité
supérieure 100% extra vierge. Nous
voulons que tout le monde soit à conditions égales, je vote pour.
La bonne nouvelle, c’est que cette
année le FDA (Organisme pour le
Contrôle des Aliments et des Médicaments) a approuvé la vente de
l’huile d’olive comme un produit qui
contribue à réduire les risques de
maladies cardio-vasculaires. Qu’en
pensez-vous?
Bien sûr. Nous travaillons actuellement
en ce sens pour les noix. Le FDA doit
traiter différemment les aliments qui
ne sont pas manipulés et les aliments
artificiels. Les noix sont un aliment
complet non manipulé. Nous ne les
avons pas arrosé de Vitamine D, pour
pouvoir crier sur tous les toits qu’elles
sont une source importante de Vitamine
D. Les noix contiennent des Oméga 3
de forme naturelle. Et il est très facile
de vérifier ce que nous affirmons. L’huile
d’olive devrait être certifiée comme un
aliment complet, car aucun aditif, ni
conservateur n’est ajouté. On devrait
traiter cette huile différemment, comme
c’est le cas des noix.
«Les amandes ne vont
pas rester à 8,40 dollars
le kg, les prix vont chuter.
Si aujourd’hui on me
demandait de choisir entre
les amandes et les olives,
je choisirais les olives.»
Oliviers appartenant à Olive Glenn Orchards
9
Culture
Manipulation écologique
de plantations super-intensives
d’oliviers.
Pepe Ferrándiz. Biotechnologie Agricole Fruitec, SL
[email protected]
L’oliveraie est une culture qui existe parmi nous depuis près de 5000 ans. D’abord
comme onguent et pour s’éclairer, puis plus
tard comme aliment, cet arbre a toujours
été apprécié par nos anciens, et tout comme la vigne et les céréales, il a constitué la
base de l’agriculture méditerranéenne.
L
a culture de l’olive, tout comme l’agriculture
en général, n’a cessé d’évoluer au cours des
siècles. Les connaissances en thèmes d’engrais et manipulation des fléaux et la progressive
introduction des progrès technologiques, associés
à l’amélioration de la qualité du produit
on fait de l’olive une culture rentable avec des
visions de futur.
À l’aube de ce XXI siècle, il existe une certaine
tendance à la production écologique (ou bio) qui a
débuté à la fin du siècle passé. Le citoyen est de plus
en plus conscient que ses actes ont une influence
sur l’environnement naturel, et que lui-même, et
par conséquent sa propre santé sont affectés par
l’environnement, par l’air qu’il respire et pas les
aliments qu’il consomme.
L’agriculture écologique apparaît alors comme
une réponse à ses inquiétudes, d’autant plus
qu’en 1991, l’Union Européenne la réglemente
et qu’aujourd’hui des milliers d’hectares lui sont
consacrés dans toute l’Europe. Et justement, l’olivier
en raison de sa grande facilité de manipulation et
de son côté rustique, représente l’une des cultures
qui se convertit le plus rapidement à l’agriculture
écologique.
Les méthodes de l’agriculture écologique ne consistent pas, comme certains pourraient le croire
à revenir aux méthodes d’autrefois, mais cela ne
veut pas dire non plus qu’il faille «abandonner» les
10
«La culture super-intensive, dont les principaux
objectifs sont l’optimisation
des ressources est
totalement compatible avec
la production écologique».
La pyrale du Jasmin
(Margaronia unionalis)
plantes et attendre qu’elles produisent
ce qu’elles peuvent ou veulent.
Pratiquer l’agriculture écologique
implique une vision holistique de
l’agro-système où l’on tient compte
d’aspects que l’on avait palliés, au nom
du progrès, tels que la biodiversité, les
cycles de nutriments et d’énergie ou
la faune utile. L’agriculture écologique
met à profit les connaissances tirées de
l’observation du système agraire et les
associe rationnellement aux techniques
modernes pour avoir une exploitation
agricole viable du point de vue écologique, social et économique.
La culture super-intensive de l’oliveraie
dont les objectifs principaux sont l’optimisation des ressources du sol et la
réduction des coûts de la récolte, est
totalement compatible avec la production écologique. Il suffit de favoriser la
biodiversité et de respecter les normes
concernant la fertilisation et la protection des cultures. C’est justement ce
dernier point, celui des fléaux et des
maladies, qui préoccupe le plus l’agriculteur qui pense franchir l’étape de
la culture écologique. Ci-après, nous
passerons en revue les principaux
problèmes phytosanitaires que nous
pouvons rencontrer sur l’olivier et la
façon dont l’agriculture écologique
les affronte.
Champignon de l’olivier
(Verticillium dahliae)
En l’absence d’une prévention adéquate, il peut limiter la culture. Dans
le cas d’une nouvelle plantation, le
premier facteur est le choix du matériel
végétal sain et avec des garanties sani-
taires de ses origines. Le champignon
peut provenir de plantons infectés et
se propager dans le champ, ou bien se
trouver dans le sol de la parcelle, dans
sa forme latente et infecter les arbres
sains au contact des racines.
Une fois que le champignon est entré
dans la plante, il se propage par l’intermédiaire de la sève jusqu’aux parties
supérieures de la végétation en provocant des dérangements dans le système
vasculaire, et par conséquent, le blocage et la mort de toute la plante.
Il s’agit sûrement de la maladie la plus
influencée par le système de cultures
intensive, et ce pour plusieurs raisons:
La variété Arbéquine est modérément
sensible, les racines des arbres sont au
contact les unes des autres, il s’agit
d'une plantation irriguée, en sol qui
disposent d’une humidité élevée, qui
favorise la maladie, il s’agit aussi de
cultures qui, dans la majorité des cas,
ont moins de 10 ans, et par conséquent
les arbres sont plus sensibles. En outre,
on travaille habituellement, sous l’arbre, avec des moyens mécaniques en
surface et cela peut transmettre l’infection. C’est pour toutes ces raisons,
qu’une protection et une prévention
extrêmes sont recommandées.
Dans toute la bibliographie disponible,
qui fait référence à la lutte contre la
maladie, les stratégies parient sur une
lutte intégrée qui applique conjointement des méthodes de préférence
écologiques, telles que:
- Choix de plantes saines qui proviennent de pépinières qui offrent
une garantie sanitaire.
- Dans les sols inoculés, avant la
plantation, appliquer des techniques
de solarisation et bio-fumigation.
- Appliquer des améliorations
organiques et des composts afin
d’augmenter la bio-diversité dans
le sol et combattre avec le pathogène dans ce que l’on appelle les
sols réductifs.
- Désinfecter les outils de taille.
- Éliminer les arbres affectés et les
restes de la taille en les brûlant.
- Réaliser des ensemencements de
crucifères comme couverture végétale et les incorporer au sol après la
floraison.
- Dans le cas des plantations d’irrigation, utiliser uniquement l’eau nécessaire et l’éloigner le plus possible
du tronc, au moyen de billonnages
ou d’une double rangée d’irrigation
de goutte à goutte.
L’œil de paon (Spilocaea oleagina)
Cette maladie causée par un champignon, est présente dans toutes les
plantations d’oliviers, et son incidence
dépend de l’emplacement de la culture,
des conditions climatiques de la zone
(pluviométrie, vents, et.), de l’orientation et de l’aération que l’on peut
corriger grâce à un système de taille et
une vigueur adéquats.
Dans certaines régions, la maladie est
pratiquement endémique, et il faut
mettre d’avantage l’accent sur l’aération, un plus grand cadre de plantation et l’orienter le mieux possible en
cherchant les vents secs. L’infection du
champignon peut se produire toute
l’année, mais elle a deux points forts
au printemps et en automne, deux sai-
11
sons qui réunissent des conditions de
température et d’humidité particulière,
car il est nécessaire que la feuille soit
mouillée d’eau pour que la maladie
puisse se développer. Cette incubation
peut durer entre un et trois mois sans
présenter de symptômes visibles sur la
feuille.
Les produits autorisés pour son contrôle
sont les composés cupriques, beaucoup
plus efficaces lorsqu’ils sont appliqués
correctement, au moyen d’un atomiseur calibré correctement, en mouillant
avec de petites gouttes et en utilisant
un liant autorisé pour améliorer les
performances. Dans le cas des plantations super-intensives avec une taille
correcte, on peut mouiller la végétation
entière très facilement. Le polysulfure
de calcium et le manganate de potassium sont également des produits très
efficaces pour combattre la maladie.
La pyrale du Jasmin
(Margaronia unionalis)
Dans le cas de ce lépidoptère, il est
important de mettre l’accent sur son
contrôle au cours des premières années
de la plantation super-intensive, car ce
fléau attaque toutes les jeunes pousses
en mangeant les petites feuilles qu’ils
recouvrent au préalable d’un fil de
soie. Le résultat est qu’ils éliminent les
poussent terminales et que la plante
perd sa verticalité. Cela peut survenir
plusieurs fois dans l’année et il faut
traiter la plante dès les premiers symptômes, ou alors dès que l’on détecte le
vol des papillons.
Le Bacillus thuringiensis est le produit
adéquat ; lorsqu’on l’utilise, il convient
12
«La Pyrale élimine
les pousses
terminales et
la plante perd
sa verticalité»
de baisser le pH de la bouillie a 6.5 avec
du vinaigre ou de l’acide citrique et
d’ajouter un liant pour protéger contre les rayons ultraviolets en améliorant
sa persistance qui pour ces produits est
généralement de l’ordre de 8 à 12 jours.
Nous insistons ici sur l’importance de
contrôler ce fléau pour favoriser la formation correcte de la plante, et avec les
interventions, en outre, s’agissant d’un
bio-insecticide spécifique des lépidoptères, les interventions n’endommagent
pas l’écosystème.
La teigne de l’olivier (Prays oleae)
Ce lépidoptère peut endommager le
rendement de l’olivier et devient un
grand problème de faible floraison
ou de retard ou de mauvais départ
pendant les années de récolte massive
et incidence de ce fléau, pendant les
années de récolte pauvre, associées au
fléau, il peut être totalement inoffensif,
voire même bienfaisant s’il ne régule
pas la production.
Le phytophage possède trois générations au cours d’une année : la
première sur les feuilles (génération
phyllophage), la seconde dans les
fleurs (génération anthophage), et la
troisième dans les fruits (génération
carpophage).
La génération phyllophage commence
entre octobre et novembre, lorsque les
femelles adultes déposent leurs œufs et
que les chenilles hibernent à l’intérieur
des feuilles jusqu’en février, lorsqu’elles
reprennent leurs activités en s’alimentant de feuilles et des jaunes d’œufs
sans causer d’importants dommages.
Au printemps les adultes de la génération antérieure déposent leurs œufs
sur les boutons de fleurs fermés génération anthophage, c’est la génération
et les larves pénètrent à l’intérieur de
la fleur pour s’en alimenter et feront les
chrysalides entre les fleurs sèches au
moyen de filaments de soie. Les dommages causés par cette génération sont
considérables si la floraison est très rare
et que la densité du fléau est élevée.
La génération carpophage est celle qui
attaque les fruits et qui peut donc mettre en danger la production, les adultes
de la génération antérieures déposent
leurs œufs sur les fruits en nouaison, et
s’y introduisent rapidement pour s’alimenter des noyaux pendant tout l’été.
Ils produiront une chute fin septembre, appelée chute de la Saint Michel
et sortiront des fruits par un trou bien
caractéristique.
Avant de réaliser le traitement, nous
devons placer des appâts de phéromones dans l’inflorescence. Si l’on
considère que le traitement s’avère
nécessaire, nous utiliserons
Du Bacillus thuringiensis à l’éclosion
des premières fleurs, et s’il y a trop de
pression de la part du fléau, ou si la
floraison se fait trop attendre, nous répéterons l’opération au bout de 10-12
jours. Lorsque le fruit est en nouaison,
et qu’il est de la taille d’une chevrotine,
on peut alors le traiter avec de l’argile
de kaolin pour éviter que les adultes
de la génération carpophage déposent
leurs œufs.
La mouche de l’olive
(Bactrocera oleae)
Ce fléau est considéré comme le plus
dangereux pour l’olivier et peut affecter
la récolte du point de vue de la quantité
et de la qualité. L’huile qui provient de
fruits piqués par cette mouche présente
une augmentation importante de peroxydes (rancissement) et de l’acidité.
Les femelles déposent les œufs dans
les fruits dont le noyau est dur, pour
que les typiques larves des diptères se
développent dans la chair de l’olive.
S’il s’agit d’une année sèche avec peu
d’humidité, la mortalité des œufs est
élevée, et par conséquent les dommages sur les cultures sont généralement
faibles. En revanche, à l’automne,
lorsque les températures sont douces
et que l’humidité est élevée, la pression
des mouches augmente notablement,
et plusieurs générations peuvent se
chevaucher, à tous les stades : œufs,
larves, chrysalide et adultes.
La température est capable de limiter la
propagation du fléau, puisque celui-ci
ne se développe pas en dessous de 12º
C, ni au dessus de 30º C.
Le seuil de traitement sera déterminé
«Une femelle noire de la
cochenille de l’olivier peut
cacher sous sa carapace
entre 150 et 3000 œufs»
La cochenille noire de l’olivier
(Saissetia oleae)
avec le suivi du vol des adultes dans
des appâts de phéromones (entre 1 et
3 par Ha.) en considérant le seuil des
olives destinées à produire de l’huile est
de 3-5 captures/appât par jour. Nous
surveillerons également le pourcentage
de fruits piqués, et si celui-ci dépasse
les 2-3% de fruits avec des formes
vivantes.
Le premier système de lutte à tenir
en compte consiste à baisser la densité des adultes avec la méthode de
la capture massive avec les différents
types d’appâts et pièges attractifs.
Nous considérons toujours qu’il faut
renforcer le périmètre de la parcelle.
Parmi les appâts que nous pouvons
utiliser, celui de type macphail réalisé
avec des proteines, d’appât avec des
protéines hydrolysées à 9%. Nous pouvons également utiliser de bouteilles de
type PET, comme celles de l’eau ou des
sodas, avec trois ou cinq trous dans la
zone supérieure, ne dépassant pas les
5 mm, et remplies d’appâts de solution
de phosphate bi-amoniaque cristallin à
4%, ou avec des protéines hydrolysée
à 9%.
Si la population et l’attaque s’avéraient
ravageurs, il existe parmi les insecticides
autorisés les pyréthrines naturelles et
la roténone en traitement total ou en
patch sur la face des arbres. Les applications d’argile de kaolin pour empêcher
la ponte sont également conseillées.
Les statistiques des plantations intensives indiquent que l’incidence de la
mouche est inférieure aux traditionnelles. Nous avons également l’avantage
de pouvoir avancer la récolte, et le
temps pendant lequel les olives seront
broyées est minime.
En outre, la manipulation écologique
et les travaux en file pour contrôler les
mauvaises herbes détruisent de nombreuses chrysalides.
Parmi les insectes auxiliaires, le plus
fréquent est l’Opius concolor, hyménoptère parasite qui se développe
d’avantage en présence de plantes
telles que l’Inula viscosa. Les fourmis,
quant à elles mangent de nombreuses
chrysalides.
La cochenille noire de l’olivier
(Saissetia oleae)
Il s’agit d’un fléau plus caractéristique
des plantations en agriculture conventionnelle, produit par l’usage massif
des insecticides à large spectre, en
réduisant sensiblement la biodiversité
du système, qui dans les plantations
équilibrées, sont normalement suffisants pour pouvoir être contrôlés.
La femelle adulte possède une couleur
marron et la forme typique d’un demi
grain de poivre, avec un relief en forme
de H. et mesure de 2 à 5 mm. Les femelles qui n’ont pas encore atteint l’âge
adulte, sont plus petites et plates, et
leur couleur est plus foncée. Il s’agit
d’une espèce parthénogénétique, sans
fécondation, une femelle peut cacher
sous sa carapace entre 150 et 3 000
œufs, et pondre une génération par an,
parfois une seconde partiellement. La
présence des larves atteint son apogée
entre les mois de juillet et août. Les
dommages directs, du fait de la succion
de la sève, ne sont généralement pas
très importants, mais ils fabriquent de
la mélasse en grande quantité qui sert
d’aliment à divers champignons et produisant «la fumagine», qui en revanche
peut abîmer considérablement l’olivier
en réduisant sa capacité photosynthétique, en diminuant la production et
les pousses.
La cochenille de l’olivier est très sensible
aux étés secs et chauds qui provoquent
un taux élevé de mortalité chez les larves et les œufs.
Elle a de nombreux parasites et
prédateurs, telles que la Scutellista
cyanea, Coccophagus lycimnia, Metaphycushelvolvus, qui contrôlent de
forme naturelle ce fléau. Les cochenilles parasitées présentent un trou
caractéristique.
Une taille correcte et des arbres bien
aérés et une végétation équilibrée
limitent également la propagation. Si
une intervention s’avère nécessaire,
nous utiliserons des huiles de paraffines en été au moment de la naissance
des larves afin de bien mouiller toute
la végétation.
13
Culture
Nouveau système de maintien
de tuteur en super-intensif
Le maintien des tuteurs des plantes pendant les 3 ou 4
premières années est l’un des aspects fondamentaux des
plantations super-intensives. Cette installation, même si elle
n’est pas indispensable à la viabilité de la plantation, est tout
de même recommandée lorsqu’il existe des problèmes
dérivés de vents dominants.
Rédaction Olint
14
L
e maintien des tuteurs assure la formation correcte et la structure des arbres et permet le bon alignement des rangées, ce qui facilitera la récolte
au moyen d’une cueilleuse chevauchante.
Généralement, le maintien des tuteurs se réalise au moyen de fil de fer accroché à des poteaux métalliques ou en bois. En raison du poids du fil de fer, il est
nécessaire d’utiliser des poteaux intermédiaires tous les 10-15 m afin de ne pas
perdre de tension et maintenir la hauteur du fil de fer de forme constante.
Actuellement, un système de maintien des tuteurs a été testé avec succès; il
utilise un fil de polyester de type «deltex», qui permet de tirer jusqu’à 500 m
sans poteau intermédiaire. Ce système est idéal, à condition que le relief de la
parcelle ne présente aucune irrégularité. De cette façon, on réalise une économie
considérable du matériel et des coûts d’installation.
Pour l’étude des coûts, dans un cas éventuel de plantation d’oliveraie en superintensif, nous tiendrons compte des coûts suivants:
• Dans les deux cas, nous utiliserons les poteaux finaux de 2,5 m x 2 mm
d’épaisseur de mur, en métal galvanisé simple pour le fil de fer et renforcé
pour le fil en polyester. Le coût de ces poteaux varie entre et entre 4,5 et
5 €/poteau pour le système de fil de fer et entre 6 et 7 €/poteau pour le
nouveau système avec un fil en polyester.
• Les ancrages utilisés sont les mêmes pour les deux systèmes, en utilisant
un fer ondulé de 20 mm de diamètre pour les sols rocailleux, avec un coût
qui varie entre 3 et 3,5 €/ancrage, et en utilisant une hélice de 80 cm avec
un grand plateau pour les sols meubles et argileux, avec un coût qui varie
entre 1,8 et 2 €/ancrage.
• Le prix du fil de fer de 2,7 mm est d’environ 0,043 €/mètre, tandis que le
fil de polyester coûte 0,06 €/mètre.
• Lorsque l’installation se réalise avec du fil de fer, il faut prévoir des poteaux
intermédiaires tous les 10-15 m, ces poteaux sont en fer de 2,4 m x 1,5 mm
de lamelle, et leur prix varie entre 2,8 et 3,8 €/poteau.
• Nous devons également considérer, dans le cas de l’installation avec un fil
de fer, qu’il faudra utiliser des tendeurs dans les terminaux, pour la tension
du fil de fer avec un prix qui oscille entre 0,3 et 0,75 €/tirage, tandis qu’avec
Figure 1 : Système traditionnel.
«Actuellement, ce
système de maintien a
été testé avec succès, et
il semble idéal lorsque le
relief de la parcelle
ne présente aucune
irrégularité »
Figure 2 : Nouveau système de maintien avec un fil en polyester.
15
«Le choix de ce
nouveau système de
fixation des tuteurs
représenterait une
économie de l’ordre
de 67% des coûts
d’installation et de
matériel»
le fil en polyester la fixation au poste terminal se fait au moyen d’une attache
normale.
Si l’on prend comme exemple une propriété idéale de 15 ha (400 m x 375 m)
avec un relief plat, une densité de plantation de 4m x 1,5 m, nous pouvons
faire 186 rangées de 200 mètres de longueur environ, de manière que si nous
faisons l’analyse comparative des coûts de plantation de chaque système, nous
obtenons les résultats suivants:
D’après cette analyse, le coût par hectare serait de 1.175 €/Ha dans le cas de
la fixation à l’aide de fil de fer et de 387 €/Ha dans le cas de fixation avec du
fil en polyester, cela signifie que le choix de ce nouveau système de fixation des
tuteurs représenterait une économie de 67% des coûts d’installation et matériels par rapport au système avec du fil de fer. Il s’agit sans aucun doute d’une
alternative idéale dans de nombreux cas.
SYSTÈME DE MAINTIEN
AVEC DU FIL EN POLYESTER
avantages
· Économie importante réalisée
sur les coûts
inconvénients
· Ne s’adapte que sur
les surfaces planes
Détail du poteau terminal
16
Sistema Todolivo
Superintensivo
Nuestra calidad y experiencia marcan la diferencia
Record
Producción
20.000 kg
aceituna /Ha
17
Machines agricoles
Nouvelle machine
débrousailleuse
La taille des arbres est l’un des principaux coûts qui persistent
encore dans le système de super-intensif. Ce coût peut représenter jusqu’à 70% des coûts d’une culture après la plantation.
Cependant, cette tâche nécessaire pour la culture en système
traditionnel, est réellement indispensable et fondamentale
pour une culture en système super-intensif.
Rédaction Olint
18
U
ne taille correcte, qui uniformise les
rangées est indispensable pour pouvoir réaliser par la suite une récolte
mécanique du système super-intensif et
pour contrôler la vigueur des oliviers.
Jusqu’à aujourd’hui, il existait sur le marché
des systèmes de taille de type «topping»,
dont le rôle était de limiter la vigueur des
oliviers en s’attaquant à leur hauteur et
l’élimination des branches qui dépassent
du port se réalisait manuellement, ce qui
impliquait les coûts élevés en main d’œuvre
que nous avons mentionnés auparavant.
Récemment est apparu sur le marché un
système innovateur de taille des parties
basses qui découpe les branches qui pendent, qui tombent et touchent presque le
sol, dépassant de la coupe de l’arbre par
la partie la plus proche au tronc et qui rendent difficile la récolte, puisqu’elle gênent
et bouchent la partie de la cueilleuse qui
ramasse les olives qui tombent d’une partie
supérieure de l’arbre.
Cette nouvelle machine débrousailleuse
S485A JUMAR, s’attelle à l’avant d’un
tracteur, et possède une structure avec
deux bras réglables, ainsi qu’un système
de coupe de double scie hydraulique, laquelle garantie une découpe correcte et
l’évacuation de la masse végétale. Le système de palpation est métallique, avec un
actionnement pneumatique, ce qui assure
le bon fonctionnement de la machine sans
endommager le tronc de l’olivier. Aussi bien
le système d’ouverture que celui d’élévation de la machine sont hydrauliques. Les
coupes se règlent en s’adaptant à n’importe
quelle position afin de faciliter la taille choisie par l’utilisateur.
La longueur de coupe est de 85 cm, la
largeur minimale de l’allée est de 2,10 m
et la largeur maximale est de 4,90 m de
manière à s’adapter très bien aux différents
cadres de plantation de l’olivier, comme
dans l’intensif (environ 1.000 arbres par
hectares) ou super-intensif (jusqu’à 2.000
arbres par hectare).
Elle pèse 160 kg et possède une charrette
de repos avec un cric hydraulique qui facilite son transport, montage et démontage
sur le tracteur, et qui peut très bien être
réalisé par une seule personne.
Ce système innovateur, représente un pas
en avant vers l’agriculture facile à manipuler, le secret d’une exploitation moderne
et rentable.
Plantes découpées avec la nouvelle S485A Jumar
Détail du mécanisme attelé au tracteur
«S485A Jumar un système de taille des parties
basses qui découpe les branches qui pendent,
tombent et touchent presque le sol et qui rendent
difficile la récolte, avec la cueilleuse»
19
Interview
Benigno Lizar
ITG Navarra
Benigno Lizar est un Sous-ingénieur
Agricole et possède un historique
vaste et reconnu dans le monde de
l’arboriculture, et qui fait partie de
l’ITG Agrícola de Navarra depuis
1983.
Tout au long de ces années, il en a
été le responsable et a pris part aux
différents travaux de recherches liés
au monde de l’oléiculture.
Actuellement, il est aussi le Chef du
jury de dégustateurs d’huile d’olive
vierge de la Communauté Forale de
Navarre (Espagne).
Rédaction Olint
Benigno Lizar. Sous-ingénieur Agricole de l’ITG Navarra
Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste l’ ITG Agrícola de Navarra?
El Instituto Técnico y de Gestión Agrícola, est une société
anonyme qui a vu le jour grâce à la participation de certaines
coopératives Agricoles de Navarre. Il s’agit d’une société qui
se consacre essentiellement à expérimenter et divulguer les
résultats obtenus entre les agriculteurs, afin que ces derniers
prennent les décisions qu’ils jugent opportunes. Ces recherches englobent tous les thèmes liés à la production et à la
protection des cultures extensives, de légumes et de fruits et
de serre. Il existe d’autres zones de travail, telles que celles
liées à la Formation des agriculteurs et des éleveurs et celles
liées à la Gestion des exploitations.
spécialement dirigée vers la lutte avec des moyens agricoles
écologiques. L’aspect productif est abordé depuis le point de
vue des systèmes de culture, en nous intéressant tout particulièrement à la conception des plantations et aux variétés
adaptables à cette dernière. Les plantations expérimentales
établies pendant l’automne 1995 et le printemps 1996 incluent
des variantes dans le nombre d’arbres plantés par hectare
(plantations extensives de 300-400 arbres face aux plantations
super-intensives de 1 200 arbres par hectare), l’époque et la
fréquence d’irrigation, et bien sûr les variétés utilisées. Ce
dernier facteur variétal renferme les variétés traditionnelles
de Navarre susceptibles d’apporter une amélioration à la
qualité de l’huile.
Dans le cadre de l’oléiculture, quels sont les projets menés
à bien?
À partir de 1994, nous avons commencé à travailler sur
l’oléiculture, puisque auparavant, plusieurs travaux avaient
été développés, en relation avec la protection de la culture
Quelles conclusions peut-on tirer des résultats obtenus au
long de ces années d’expérimentation?
Les informations collectées depuis 1999 ne nous permettent
pas encore de nous prononcer définitivement sur la bonne
tenue des variétés testées, mais nous sommes tout de même
20
«La simplicité de la
récolte nous garantit une
réduction du prix de la
main d’œuvre, mais aussi
un traitement approprié
de la récolte destinée
à la fabrication d’une huile
de qualité»
en mesure de fournir des informations
concernant les variétés les plus précoces,
qui correspondent à celles de moindre
vigueur.
Lorsque les arbres atteindront leur taille
adulte, soit entre 12 et 14 ans, nous serons à même d’estimer leur production
globale. En ce qui concerne la conception
des plantations, nous avons pu constater
que l’entrée en production des plantations super-intensives est beaucoup
plus rapide que celles de plantations de
moindre densité.
Ces plantations super-intensives mettent en avant trois variétés :
L’Arbéquine, l’ Empeltre et l’Arróniz.
Pourriez-vous nous décrire les caractéristiques et la réponse de cette
dernière variété?
La variété « Arróniz » est autochtone
de Navarre, plus concrètement de la
zone moyenne de Navarre, mais on
peut la trouver jusqu’à la Rioja Alavesa.
Il s’agit donc d’une variété autochtone
qui figure sur le Catalogue des variétés
du Ministère de l’agriculture et dans la
Banque de Germoplasma Mondial de
l’Olivier di CIFA « Alameda del Obispo
» de Cordoue.
Nous parlons d’une variété qui commence à produire relativement vite et
en grande quantité, et dont les fruits
atteignent une taille moyenne de 2-2,5
grammes, et qui se détachent facilement
lorsque la phase de maturité est adéquate, et par conséquent elle se prête
très bien à une récolte au moyen de
vibreurs.
«Aquí hi aniria bé
fer-hi un destacat»
«Aquí hi aniria bé
fer-hi un destacat»
«Aquí hi aniria bé
fer-hi un destacat»
«Aquí hi aniria bé
fer-hi un destacat»
Cette variété supporte bien le froid et
produit une huile très particulière, avec
un haut niveau d’acide oléique et de
polyphénols. Dans la zone dont elle est
originaire, elle ne présente pas de dommages causés par l’œil de paon ou par
la mouche, et cela est probablement dû
à sa situation géographique ; à la limite
de la culture de l’olivier, dans la vallée
de l’Ebro.
Quelle est son adaptation au système
de culture super-intensive?
Assez adéquate, un peu plus vigoureuse
que l’Arbéquine Standard, sa vigueur ne
se manifeste pas en croissance verticale, mais plutôt en ramifications de type
horizontal. Sa précocité productive
est à mi-chemin entre l’Arbéquine et
l’Empeltre, et compense le nombre de
kilos moins élevé des premières années
par un rendement gras élevé qui nous
permet d’obtenir une grande quantité
d’huile. Il est encore trop tôt pour miser
définitivement sur cette variété, mais vu
la tenue de l’arbre, sa production et les
caractéristiques différentes de son huile,
nous pouvons la considérer comme une
candidate sérieuse pour cette conception
de plantation.
Pourriez-vous nous expliquer brièvement la situation du secteur oléicole
en Navarre.
Environ 80% de la production retombe
sur les coopératives, la conception de la
plantation est très uniforme, avec des
plantations dont la majorité sont à des
densités de 7x7 ou 7x5. Le système de
culture dans la zone moyenne se fait sans
irrigation, tandis que dans la berge, nous
avons une irrigation éventuelle qui permet d’arroser jusqu’au mois de juillet et
normalement en abondance.
Dans la zone moyenne, et bien qu’il
s’agisse d’une culture en sec, avec une
pluviométrie moyenne de 600 mm, la
présence des pluies d’automne permet
une bonne maturité de l’olive.
D’après vous, que peuvent apporter
les plantations super-intensives à
l’oléiculture actuelle?
Et bien en fait de nombreuses nouveautés, car ce n’est pas seulement le modèle
de conduite de la plantation qui change,
c’est aussi tout le cycle économique de
l’investissement.
D’un point de vue agronomique, elle
nécessite plus de soins que la plantation traditionnelle, mais la simplicité de
la récolte nous garantit une réduction
des coûts, ainsi qu’un traitement adapté
à la récolte pour obtenir une huile de
qualité, et cela représente d’après moi
un point indispensable et décisif. Si
nous nous penchons sur le point de vue
économique, nous verrons que c’est
aux économistes de réaliser, au moment opportun, une analyse détaillée,
mais nous pouvons d’hors et déjà dire
que le cycle de récupération de l’investissement est très rapide. En définitive,
ce système peut apporter une série de
solutions à des problèmes intrinsèques et
qui trouvent difficilement une réponse
dans l’oléiculture traditionnelle: la main
21
d’œuvre nécessaire, l’organisation de la
récolte, le soin des fruits et par conséquent la qualité de l’huile.
Nous n’avons pas encore de réponse à
la question qui se pose sur le nombre
d’années pendant lesquelles cette plantation se maintiendra stable, avec des
productions régulières et en laissant de
la place à la cueilleuse. Nous allons bientôt fêter notre 10ème années d’expérience
sans problème, mais nous ne pouvons
aller au-delà pour le moment.
D’après vous, quelles sont les prémices que doit suivre un oléiculteur pour
que sa production super-intensive arrive à bon port?
L’agriculteur doit contrôler la vigueur de
la plante, car la plantation super-intensive est un équilibre entre tous les arbres
de la plantation, de telle façon que la
concurrence mutuelle les maintient en
vigueur limitée. Dès que l’un des arbres
a une défaillance, l’arbre le plus proche
occupe son espace et gagne en vigueur,
mettant fin à l’uniformité nécessaire au
bon fonctionnement de la machine
cueilleuse. On parvient à un équilibre
en donnant aux arbres les nécessités
minimums pour que chacun d’entre eux
pousse de 30-40 cm environ chaque année, ce qui leur permettra de produire la
récolte de l’année suivante, et de pousser de 30-40 cm supplémentaires. Si la
croissance était plus importante, l’arbre
devrait lutter pour pousser en hauteur,
à la recherche de la lumière, ce qui finit
par dénuder la partie inférieure de l’arbre
et compliquer le travail de la cueilleuse.
Les arbres doivent être soumis à un
stress permanent, en employant pour
ce faire, des quantités d’eau minimum
qui permettent la croissance citée précédemment et la maturité des olives.
pas de subventions de production, nous
devons chercher une valeur ajoutée dans
la commercialisation, et par conséquent,
il est nécessaire d’opter pour des techniques qui favorisent l’obtention d’une
huile de qualité.
Il semblerait que l’oléiculture n’accorde pas encore une réelle importance
au moment de la récolte, et qu’elle est
assez uniforme et conditionnées uniquement par le facteur de la variété au
détriment des conditions particulières
des différentes zones. Quels sont donc
les aspects que nous devons tenir en
compte pour obtenir un produit de
qualité?
L’ITG étudie depuis maintenant quatre
ans une méthode de diagnostic pour le
moment optimum de la récolte, et nous
sommes sur le point de le développer
jusque dans les coopératives. En outre,
il est très important d’interférer dans le
système de récolte de l’olive, dans son
transport jusqu’au moulin à huile, dans
la réception et le malaxage. Pour obtenir un produit de qualité, il faut soigner
l’olive au maximum et la transporter
le plus rapidement possible jusqu’au
moulin afin qu’elle soit broyée immédiatement.
Le système de récolte au moyen d’une
cueilleuse est sans aucun doute, d’une
grande aide pour remplir tous les réquisits. Les oléiculteurs, et tous ceux qui se
consacrent à la production d’huiles de
qualité supérieure savent l’apprécier.
Les investissements précis pour mettre
en marche tout le système de production et de transport sont supérieurs aux
investissements traditionnels.
Vous avez été le premier directeur
de l’EVENA (Initiales espagnoles de
Station de Viticulture et Œnologie de
Navarre) et à une certaine époque,
vous avez abordé tout le changement
de la viticulture et de l’œnologie de
Navarre, ce qui a permis d’ouvrir de
nouvelles voies pour l’étude des
facteurs de productions (étude des
variétés, clones…) mais également
des facteurs de transformation de la
matière première (emploi de levures
autochtones, vinification des vins rouges et blancs…), actuellement, nous
nous trouvons à une époque similaire
de changement dans le secteur de
l’oléiculture ; quelle doit être le défi
de l’oléiculteur pour que son exploitation soit viable et par conséquent
rentable a long terme?
Pour ma part, j’essaye de promulguer
ce que j’ai fait à une certaine époque,
lorsque je travaillais dans le monde du
vin ou de l’artichaut : la protection de
la qualité.
Tous les produits agroalimentaires et
surtout les produits qui sont mis à la
disposition du consommateur avec une
manipulation moindre doivent posséder
des caractéristiques de personnalité et
de qualité qui permettent de les différencier du produit standard disponible
sur le marché.
Cela a représenté mon défi personnel, car
j’ai toujours cru que les produits agroalimentaires de qualité finissent toujours
par s’imposer et que le consommateur
sait les reconnaître et qu’il est disposé à
les payer plus chers. En Navarre, nous
serions peu compétitifs si nous produisions seulement de grandes productions
et que nous nous comparions avec les régions les plus productives d’Espagne ou
de l’Afrique du Nord. Nous ne sommes
pas dans des conditions idéales pour être
des concurrents sur l’aspect quantitatif,
mais l’huile que nous obtenons sur ces
terres est parfaitement compétitive, en
raison de sa qualité supérieure, mais
aussi de sa différence.
Si nous comparons, en Navarre, la
culture super-intensive de l’olive et
la culture de la vigne, avec un marché très saturé, ou avec la culture des
céréales, qui dépend d’une subvention
au futur incertain, ne croyez-vous pas
qu’avec ce système de culture l’olivier
représente une alternative sérieuse
dans de nombreuses zones?
D’un point de vue agronomique, il s’agit
d’une alternative évidente, d’un point
de vue économique, c’est aux analystes
d’évaluer les différentes alternatives,
mais si l’on tient compte du fait que
l’olivier tout juste planté ne bénéficiera
Champ expérimental
du ITG Agrícola de Navarra
22
«Les plantations super-intensives produisent
bien plus tôt que les plantations de densité moindre»
Actualités www.olint.com
Chili: Producteur d’Huile d’Olive
Alfonso Lavajos
Le futur de la production de l’Huile d’Olive au Chili, doit
être compris dans la dynamique de ce pays, en tant que
pays producteur d’aliments de l’Hémisphère Sud.
B
ien que le Chili ne soit pas un grand
producteur de « comodities » comme peut l’être l’Argentine avec la
viande de bœuf ou le Brésil avec les agrumes, le pays a cependant développé des
produits agricoles de qualité supérieure,
qui bénéficient d’une excellente relation
qualité-prix et qui dans certains cas, se
disputent annuellement la première
place mondiale aux côtés des leaders
super-développés de l’Hémisphère nord
(comme c’est le cas de la Salmoniculture
et de la Norvège).
Le Chili est un pays nettement exportateur, qui envoie ses produits sur les marchés les plus exigeants de l’Hémisphère
Nord, et qui a déjà signé des traités
commerciaux avec les principaux pays
du monde, depuis les États-Unis jusqu’à
la Communauté Européenne en passant
par l’Inde, la Corée du Sud et bientôt
avec la Chine.
Le Chili a débuté sa tradition exportatrice
au début du XX siècle, avec le salpêtre et
le guano, qui destinés à divers secteurs
ont représentés le précurseur des exportations qui ont suivies, soit le cuivre, la
cellulose, la farine de poisson, le saumon,
les fruits, la viande et le vin, ces derniers
plus particulièrement depuis 40 ans, et
surtout depuis les années 60.
Les conditions géographiques spéciales
dont bénéficie le Chili, qui dispose de 4
barrières naturelles, d’un des déserts les
plus grands et secs du monde au nord,
du Cap d’Hornes et des glaciers éternels
au Sud, de la Cordillère des Andes à l’est
et enfin de l’Océan Pacifique à l’ouest,
l’ont convertit en un pays privilégié du
point de vue environnemental et sanitai-
re, puisqu’il ne connaît pas les féaux et
les maladies qui frappent d’autres pays,
et qui en plus bénéficie d’un climat très
stable, les saisons très prononcées et les
conditions atmosphériques sont idéales.
Le solide tissu d’entreprise chilien, fermement soutenu par une structure de
travail et sociale responsable et honnête,
a su associer ces nombreuses vertus et
avantages comparatifs et compétitifs,
pour développer un travail plus exigent
à l’origine, pour un succès plus grand au
point de destination.
Et c’est justement au sein de ce cadre,
que la naissante et moderne activité de
production d’huile d’olive au Chili va
pouvoir se développer, et se caractériser fondamentalement par des projets
complets, qui se penchent à la fois sur
la production du fruit et sur le processus industriel et son conditionnement
postérieur.
reçu des prix dans les principaux concours du monde.
Cette offre d’un produit de qualité supérieure, avec une relation qualité-prix
raisonnable et obtenue récemment, en
saison contraire à l’hémisphère nord,
présente un énorme avantage commercial, non pas comme concurrence, mais
plutôt pour compléter l’offre des pays
du nord, pour lesquels il est de plus en
plus difficile de répondre à la demande
mondiale, et surtout faire face avec des
paramètres de qualités similaires à ceux
du Chili.
Cela ne fait aucun doute que, tout comme nous l’avons fait avec d’autres produits dans le passé, comme par exemple
le saumon, le vin, les fruits ou la viande,
si le Chili s’en donne les moyens, il peut
devenir un leader mondial, dans le secteur de la production de l’huile d’olive.
En outre, ces projets sont conçus dans le
but d’offrir un fruit de qualité supérieure,
c’est-à-dire qu’ils sont orientés vers la
production d’une huile d’olive vierge
extra, ou ce qui revient à dire la même
chose ; du pur jus d’olive.
Bien que les paramètres de qualité sont
très élevés et que les projets ont un caractère intégral, le choix des variétés et
des systèmes de plantation ne sont pas
négligés pour autant puisque ce sont les
meilleures variétés qui sont donc plantées, ainsi que les plus demandées, c’està-dire fondamentalement l’ARBÉQUINE
et en DENSITÉ ÉLEVÉE Pour une récolte
en continue.
En outre, les premières huiles chiliennes,
préparées à base d’Arbéquine, ont déjà
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«Hacienda Ortigosa» inaugure son
nouveau moulin à huile à Viana (Navarre)
F
ernando Ortigosa est un chef d’entreprise originaire de
Navarre, très connu dans le secteur viticole espagnol,
grâce notamment au bien-être de son entreprise : Emparrados Ortigosa, pioniere das la fabrication de poteaux
métalliques et première entreprise prestataire de services de
vendange mécanique, qui possède plus de 9 machines en
fonctionnement dans toute l’Espagne.
Fernando Ortigosa est une personne visionnaire et très
ouverte, qui commença à miser de forme personnelle sur
l’olive, il y a maintenant 3 ans, lorsqu’il fit l’acquisition d’une
propriété à Autol (La Rioja) de 90 Ha. sur laquelle il planta
l’Arbequina I-18 suivant le système super-intensif.
Un an plus tard, il achetait une autre propriété à Murillo de
Calahorra, de 30 Ha supplémentaires, où il planta une fois
24
de plus des oliviers en suivant la même méthode. Finalement,
l’année passée, il fit l’acquisition d’une propriété voisine, à
l’une de ses exploitations, de 10 Ha supplémentaires. Au
total, il possède maintenant 130 Ha qui ont commencé à
produire.
L’année passée, pour pouvoir compléter son projet, Fernando
Ortigosa a décidé de construire un moulin à huile, et il commença les travaux en un temps record, en mai 2005. Il l’a
achevé et a même pu l’utiliser avec cette campagne d’olives.
«Hacienda Ortigosa» se fournira avec ses propres olives et
avec des olives provenant de tiers, qu’il récoltera d’ailleurs
à l’aide de ses propres machines.
Cette initiative, comme tant d’autres, contribuera à consolider
et diffuser de l’huile de qualité.
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L’«Universita degli
studi di Bari» réalise
une démonstration
de récolte au sud de
l’Italie
Essai de
super-intensif à
l’ENA de Mekhnès
(Maroc)
Nouveaux essais de
super-intensif au
Centro de Transferencia Tecnológica
de Madrid
L
L
L
e 6 décembre dernier, dans la
commune italienne de Cassano
delle Murge,
Dans la province de Bari, s’est célébré
la première Démonstration Nationale
de récolte des olives d’une plantation expérimentale en super-intensif.
L’expérimentation était dirigée par les
Professeurs Angelo Godini et Franco
Bellomo de l’Université degli Studi di
Bari, et comptait sur le financement
de la Banca di Credito Cooperativo
di Cassano delle Murgee Tolve et
le support technique logistique de
l’A.P.P.O. de Bari. L’expérimentation consistait à comparer la tenue
des variétés espagnoles Arbéquine
et Arbosana, et celle de variétés
d’huile les plus répandues dans la
Puglia en Italie. La Démonstration a
été accueillie avec succès, puisque
près de 500 oléiculteurs venus des 4
coins de l’Italie y ont participé.
'École Nationale d’Agriculture
de Mekhnès a réalisé le premier
essai de culture super-intensive
de l’olive dans le pays voisin. Sous la
direction du Professeur Nourredine
Ouazzani, 12 Ha ont été plantés suivant la densité 4 x 2 m, d’Arbéquine
I-18, Arbosana
I-43 et Koroneiki I-38. Le même
essai testera également d’autres
densités (666, 331 et 283 plantes/
ha). Cet essai est encadré au sein de
l’Agropole Olivicole, c’est-à-dire une
plateforme dont le but est de promouvoir le développement oléicole
au Maroc, à partir des technologies
les plus modernes.
Le Professeur Ouazzani, est le coordinateur de l’Agropole Olivicole. En
plus des tests agricoles cités, il existe
une collection de variétés internationales, un laboratoire d’analyse de
l’huile, une salle de dégustation et la
construction d’un moulin à huile est
en cours, qui aura une capacité de
broyage de 30 T/jour.
e Centro de Transferencia Tecnológica «La Chimenea» appartenant à la Communauté de
Madrid, qui se consacre à l’oléiculture, a vu le jour en 2003, fruit d’un
accord entre l’Instituto Tecnológico de
Desarrollo Agrario (Institut Technologique de Développement Agricole)
(ITDA) et l’Université Politécnica de
Madrid. Il se trouve dans la commune
de Colmenar de Oreja et s’étend sur
25 Ha; il accueille les différents essais
qui englobent la préparation du sol
jusqu’à l’étude du comportement de
différentes variétés, sans oublier les
essais qui concernent les systèmes
de taille, d’irrigation et de densité de
plantation.
Et c’est justement sur ce dernier
point, que le système super-intensif
joue un rôle important avec une
plantation établie depuis 2003 avec
la variété Arbéquine et Cornicabra.
À cela, viendra bientôt s’ajouter de
nouvelles parcelles, qui d’après María
Gómez del Campo, coordinatrice du
centre, auront pour but de définir les
densités idéales de plantation et de
hauteur des plants.
Ce nouveau projet aura également
pour but la mise au point d’un modèle de gestion de l’irrigation qui
sera un moyen de contrôle de la
vigueur de la plante par la réduction du problème de luminosité et
la modification de la destination des
photoassimilés vers les fruits.
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«Il Vecchio Frantoio»,
Le plus grand producteur
première huile d’Arbéquine de tomate conditionnée de
produite en Toscane
Californie devant sa
première récolte d’huile
M
oreno Bernardini est le propriétaire de «Il vecchio Frantoio», un moulin à huile entouré de
10 Ha d’oliviers à Scarlino, en plein cœur de la
Toscane Italienne. En Septembre 2003, il planta dans sa
propriété 3 ha d’Arbéquine I-18, suivant une densité de
4 x 1,5 m, 2 ans et 2 mois plus tard, il a déjà réalisé sa
première récolte, avec une production qui atteint les 3
500 kg d’olives/Ha.
Cette récolte a donné naissance à la première huile d’Arbéquine «Toscane ». Pour pouvoir montrer les caractéristiques du système et de la variété, le 8 novembre a eu lieu à
«Il vecchio Frantoio», une démonstration de la récolte où
se sont donnés rendez-vous quelques uns des producteurs
les plus importants de la zone. De plus, une dégustation de
cette nouvelle huile d’Arbéquine avait été organisée.
En raison du succès connu par la méthode et par l’huile,
nous prédisons un grand futur non seulement à l’Arbéquine, mais aussi à l’Arbosana et à la Koroneiki, qui se
commercialiserons à présent comme variétés en Toscane,
de la main du système Super-intensif.
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L
odi Farms est une entreprise de Lodi (Californie). Elle
appartient au groupe d’entreprises de Dino Cortapassi, le majeur producteur de tomate fraîche en boîte
de Californie et de tous les États-Unis.
Le projet de Lodi Farms est de planter en 3 ans 1 000 Ha des
variétés Arbéquine I-18, Arbosana I-43 et Koroneiki I-38,
suivant une densité de 4 x 1,5 m. L’année prochaine, il est
prévu de commencer la construction d’un moulin à huile
avec une capacité de 10 000 T d’olives. Le projet prévoit
également l’incorporation d’autres produits, par l’intermédiaire de contrat de productions à durée déterminée.
Il s’agit là d’une formule très courante en Californie et qu’il
semble intéressant d’appliquer pour le développement de
nouvelles industries.
Lodi Farms a réalisé sa première petite plantation de superintensif à l’automne 2003. Ces jours-ci, elle s’apprête à
recueillir ses premières olives.
Grâce à ce projet, et à celui de California Olive Ranch on
peut dire qu’il se crée en Californie une plateforme pour
le développement d’une nouvelle industrie oléicole californienne et qu’un futur exceptionnel l’attend.

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