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Diagnostic agraire et études filières
District des Cataractes – Bas-Congo – RDC
Diagnostic réalisé dans le cadre du Projet d'Appui au Développement
Durable des Activités et filières et agricoles dans le Territoire de Luozi Province du Bas Congo -PADDALU
Juin – Juillet 2011
Préface – Mot d’AGRISUD International
AGRISUD, Association de Solidarité International, s’implique depuis 1992 dans le développement
économique des pays du Sud.
Sa vocation: faire passer des populations d’un état de pauvreté à une situation d’autonomie économique et
sociale par la création de très petites exploitations et entreprises (TPE) agricoles familiales, durables,
ancrées sur le marché local. Ces TPE créent des emplois et génèrent des revenus. Elles répondent aux
besoins des marchés locaux et réduisent les importations alimentaires .
AGRISUD, est en République Démocratique du Congo depuis 2005, et dans la Province du Bas-Congo
(Kimpese, Mbanza Ngungu) depuis 2007. Le Projet d’Appui au Développement Durable des Activités et
Filières Agricoles dans le District des Cataractes (PADDAFAC) et Production Agricole et Sécurité
Alimentaire dans l’Ouest du Congo (PASAOC) ont permit de créer 3.200 nouvelles TPE agricoles
familiales.
Depuis novembre 2010, Le Projet d’Appui au Développement Durable des Activités et Filières agricoles
dans la vallée de la Luala-Territoire de Luozi (PADDALU) cofinancé par l’Union Européenne, France
Volontaire, et AGRISUD International vise à appuyer 2.000 bénéficiaires sur 4 ans.
PADDALU travaille sur 3 domaines :
- La production végétale (Formation des bénéficiaires, Appuis en intrants, Organisation
Professionnelle, Vulgarisation des pratiques agroécologiques, etc,);
- La production animale (Formation des éleveurs, Appuis en intrants, Développement de la Traction
animale…);
- La commercialisation et la valorisation des produits agricoles (Observatoire Economique,
création de Centre de Regroupement Ruraux, Réhabilitation et entretien de pistes rurales, etc,)
Union Européenne
République Démocratique
du Congo
Dans le cadre du démarrage du projet PADDALU, AGRISUD a souhaité capitaliser ses connaissances du
territoire de Songololo et mettre en évidence les particularités du territoire de Luozi, à travers ce manuel
« Diagnostic agricole du District des Cataractes (territoires de Songololo et Luozi) dans la Province du Bas-Congo et
Caractérisation des filières et Détermination des axes prioritaires d’intervention pour leur développement durable ».
Page 2
CONTEXTE DE L’ÉTUDE
Sommaire
 Contexte et objectifs de l’étude
3
 Méthodologie
4
 Présentation de la zone d’étude
La République Démocratique du Congo
Le district des Cataractes
Le territoire de Songololo
Le territoire de Luozi
5
6
10
12
 Le système de commercialisation
16
 Typologie des producteurs
21
 Etude des filières par spéculation
L’association manioc-arachide
Le haricot
L’oignon
Le riz
Le pois d’Angole
L’huile de palme
23
24
32
37
42
46
48
 Axes d’interventions
52
 Annexes
54
L’étude
s’est
déroulée
en
République
Démocratique du Congo, dans la province du
Bas-Congo, dans le district des Cataractes.
Elle intervient à la fin du projet PASAOC sur le
territoire de Songololo et au lancement du projet
PADDALU, sur le territoire de Luozi.
Dans le but de capitaliser les informations
relatives à la zone d’action de ce dernier projet et
d’identifier les particularités agricoles du
territoire de Luozi, Agrisud a souhaité réaliser
cette étude. Elle permettra d’identifier les axes
prioritaires du projet.
L’étude a été réalisée par le groupe Adonis
composé d’étudiants de l’ISTOM (École
d’ingénieurs
en
agro-développement
international).
Carte : La République Démocratique du Congo – Encadré vert: le Bas-Congo
L’ÉTUDE
L’étude est un diagnostic de l’agriculture du district des Cataractes. Elle a été élaborée selon trois axes : l’organisation
des filières de commercialisation, la typologie des producteurs et la caractérisation des sept principaux produits
agricoles identifiés comme prioritaires.
Dans un premier temps, l’étude présente les fonctions et rôles des différents lieux et acteurs de la commercialisation.
Ceci permet d’avoir une meilleure compréhension du fonctionnement global du système de commercialisation des
denrées agricoles.
Dans un deuxième temps, une typologie effectuée par le groupe Adonis, présente succinctement les différentes
catégories de producteurs qui ont été rencontrés sur le territoire de Luozi.
Enfin, pour chacune des productions identifiées comme prioritaires une étude approfondie a été effectuée, mettant en
avant les caractéristiques de leur production et de leur commercialisation.
Lexique
Le franc congolais (FC) : monnaie nationale en RDC. Au moment de l’étude, 1 $ valait 920FC et 1 € valait 1200 FC.
Dans le rapport, tous les prix sont exprimés en franc congolais.
Papa, Maman : formule de respect donnée respectivement aux hommes et aux femmes en RDC.
Les termes entre guillemets sont des termes locaux que nous avons repris tels quels et qui peuvent ne pas
correspondre à la définition exacte selon la définition française. « Maman-manœuvre » par exemple.
Vallée maraichère – Territoire de Luozi, Adonis, Juillet 2011
Page 3
MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Cette étude s’est déroulée sur une période de deux mois. L’essentiel du travail a été la réalisation et l’analyse d’enquêtes auprès de producteurs et de divers acteurs participant à l’organisation des circuits de commercialisation.
L’étude s’est déroulée en deux phases consécutives, chacune d’un mois. La première phase a permis d’identifier les acteurs et les circuits de commercialisation des productions agricoles. Elle a abouti à la sélection de sept filières prioritaires. La
seconde phase a permis d’analyser plus précisément les contraintes de production et de commercialisation de ces filières prioritaires.
Choix des personnes enquêtées
Élaboration des questionnaires et guides d’entretien
L’étude s’appuie sur un échantillon raisonné du nombre de producteurs du district. Dans un premier temps, un nombre
maximum de producteurs a été interrogé pour pouvoir déceler les différences entre les producteurs et établir de grandes
catégories d’exploitants. Dans un deuxième temps, les enquêtés étaient ciblés en fonction des informations recherchées. Après
avoir discuté des attentes d’une enquête avec les animateurs terrains, ils nous permettaient de choisir des cibles pertinentes
puisqu’ils travaillent avec les producteurs et connaissent leurs particularités. Certains des producteurs enquêtés étaient donc,
surtout sur la zone de Kimpese, des bénéficiaires des projets d’Agrisud.
L’ensemble des acteurs de la commercialisation est rencontré de façon aléatoire en se déplaçant sur les marchés, les parkings,
les dépôts, le long des axes routiers et au niveau du bac de Luozi.
La première phase a correspondu à des enquêtes quantitatives s’appuyant sur des questionnaires. La
deuxième phase comportait des entretiens plus ouverts réalisés à l’aide de guides d’entretien
A chaque type d’acteur (producteurs, commerçants, transporteurs, responsables de marché, responsables
d’association) correspondait un questionnaire. Ils étaient nominatifs et individuels. Certaines enquêtes ont été
réalisées collectivement pour des raisons logistiques (nombre de personnes trop important ou manque de
temps).
Le type de question (ouverte, fermée, à réponses multiples, etc.) a été sélectionné selon l’information
recherchée et de manière à favoriser le dialogue.
Construction de la typologie
Méthodologie d’enquête et d’analyse selon les objectifs
Dans l’objectif de cerner les futurs bénéficiaires du projet PADDALU, la typologie prend uniquement en
considération les producteurs du territoire de Luozi.
Dans un premier temps, une approche quantitative a été privilégiée. Les enquêtes ont permis d’apprécier et de
comprendre la diversité des exploitations. À la suite de cette première série d’enquêtes, les premiers
indicateurs et les grandes catégories d’exploitants ont été définis. Dans un second temps, nous avons privilégié
une approche plus qualitative des systèmes de productions existants. Ainsi des entretiens plus exhaustifs nous
ont permis d’affiner notre compréhension des caractéristiques et des stratégies employées par chaque catégorie
Analyse technico-économique des systèmes de culture et des contraintes de
production
Des entretiens semi-directifs ont été effectués auprès des producteurs. Ils ont permis de révéler, pour chaque
culture les principaux facteurs limitants, le principal itinéraire technique effectué, ainsi que les coûts liés à
chaque opération agricole.
• L’estimation des charges de chaque production est basée sur les résultats des entretiens.
Ils ont permis de dégager l’itinéraire technique type, mais également d’estimer la quantité d’intrants et de
semences généralement utilisées pour une surface donnée. Afin de mieux évaluer l’importance de chaque
opération unitaire il est important de considérer le nombre d’hommes nécessaire à sa réalisation. C’est-àdire le nombre d’hommes nécessaire pour effectuer l’opération sur la surface établie en 1 jour.
• Pour établir les comptes d’exploitations de chaque culture ; nous avons considéré les charges
effectives : les dépenses réelles des exploitations les plus fréquemment rencontrées. C'est-à-dire les charges
effectives en main d’œuvre et intrants des principaux systèmes de culture observés pour une culture
donnée.
• Concernant le produit dégagé pour une culture donnée, il a été construit en prenant en compte le
rendement moyen multiplié par le prix de vente bord champ (en période d’abondance et de rareté).
• La valeur ajoutée est égale au produit dégagé par la culture moins les consommations intermédiaires soit
les charges en intrants.
• La marge brute est égale au produit dégagé par la culture moins les consommations intermédiaires et les
charges effectives en personnel du système.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Caractérisation du système de commercialisation des produits identifiés comme prioritaires
• L’évolution (inter et intra-annuelle) du prix des produits a été réalisée grâce à l’analyse des bases de données
d’Agrisud, complétées par les entretiens. Ces bases de données sont issues de la collecte, tous les quinze jours, des prix
sur les différents marchés (Kimpese, Kinshasa, Matadi).
• Pour la composition des prix en fonction des lieux de vente, les prix sont découpés de la façon suivante :
 Prix d’achat bord champ en période d’abondance (sur le territoire de Luozi)
 Coûts de transport (bord champ vers lieu de vente) : caractérisé grâce aux bases de données d’Agrisud, et aux
entretiens menés auprès de responsables des prix de transport (l’organisme A.C.CO, Association des Chauffeur
du Congo), de transporteurs et de producteurs.
 Coûts de dépôt : définis grâce aux enquêtes auprès des producteurs et des dépôts.
 Taxes liées à la commercialisation : définis grâce aux enquêtes auprès des producteurs et des dépôts
 Marges commerciales : elles ont été calculées en soustrayant l’ensemble des charges au prix de vente sur le marché
en période d’abondance.
•
Afin d’identifier les bassins de productions et les flux de commercialisation de chaque produit, des entretiens
auprès des agents de commercialisation, principalement transporteurs et commerçants, ont été effectués selon une
méthode participative utilisant une carte sur laquelle les agents devaient replacer les informations demandées.
Analyse des circuits de commercialisation de chaque filière
• Identification par produit des principaux circuits de commercialisation et des agents les composant. Pour
ce faire, nous nous sommes basés sur les résultats des enquêtes des producteurs et des agents de commercialisation. Ces
informations ont été complétées et approuvées par le personnel responsable de la commercialisation au sein d’Agrisud.
• Identifier les charges de chaque acteur pour les différents circuits de commercialisation sélectionnés. Ces charges
se composent des coûts de transport, des taxes de commercialisation, des coûts de dépôt et également du prix d’achat
du produit. Les sources sont issues de l’analyse des bases de données d’Agrisud, et des enquêtes réalisées auprès des
différents acteurs. Afin de ne pas introduire de biais dans le calcul des charges, une distinction sur les prix a été faite en
fonction des périodes d’abondance ou de rareté. Pour l’analyse, seul le prix d’abondance a été retenu.
• Les marges dégagées par les différents agents en fonction des circuits ont été calculées de la façon suivante :
Marge d’un acteur = Prix de vente sur le lieu donné (période d’abondance) — Charges de l’acteur (coûts de transport +
taxes liées à la commercialisation + coût de dépôt + prix d’achat en période d’abondance)
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 4
LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Géographie
Histoire
La République Démocratique du Congo (RDC) est un pays d’Afrique Centrale, partageant ses
frontières avec neuf pays. D’une superficie de 2 344 860 km2 (soit trois fois et demie la France), la RDC
est un vaste plateau forestier recouvrant la plus grande partie du bassin versant du fleuve Congo. À
l’est, d’importantes chaînes montagneuses constituent la bordure orientale et marquent la frontière
avec ses pays voisins de la région des Grands Lacs.
C’est en se lançant à la recherche d’une nouvelle route maritime entre l’Europe et l’Asie que les
Portugais découvrirent au XVe siècle l’embouchure du fleuve Congo. Ils nouèrent ainsi les
premiers contacts avec le royaume Kongo. Leur présence se limite alors aux côtes où ils
entretiennent leurs activités commerciales, notamment le commerce triangulaire avec la traite
des Noirs.
Le réseau hydrographique de la RDC couvre 3,5 % du territoire et offre 14 000 km de voies navigables
ainsi qu’un potentiel hydroélectrique considérable au travers l’ensemble du pays. Le fleuve Congo est
— après le Nil — le deuxième plus long fleuve du continent, mais celui-ci possède le débit le plus
important. À cheval sur l’équateur, la répartition presque homogène de ses affluents dans les deux
hémisphères régularise son débit et en fait le fleuve le plus régulier du monde. De plus, le pays possède
37 km de bordure littorale sur l’Océan Atlantique.
À partir des années 1870, le roi belge Léopold 11 envoie Henry Morton Stanley à la découverte
du Congo et de ses alentours par la remontée du fleuve.
Lors de la conférence de Berlin, en février 1885, Léopold II fit reconnaître un « état indépendant
du Congo » dont il fut le souverain à titre personnel. En 1908, le territoire devient une colonie
belge. La colonie est gérée depuis Bruxelles qui assure son administration et veille à son
autonomie économique. La Belgique établit un « régime paternaliste d’exploitation » du pays,
qu’elle dote d’une infrastructure routière et ferroviaire destinée à faciliter
l’acheminement vers la métropole des produits des mines et des plantations.
La RDC bénéficie d’une large variété de climats (types équatorial
humide, méditerranéen, tropical humide, montagnard) et
d’écosystèmes. La température moyenne de l’ensemble des plateaux
du pays est de 25 °C, avec une alternance de quatre saisons : deux
saisons des pluies et deux saisons sèches. La surface forestière
représente 58 % du territoire, soit 80 % de la forêt équatoriale
africaine.
Face à la multiplication des émeutes, le gouvernement belge entame des
négociations à partir de l’année 1959. L’indépendance est déclarée le 30 juin
1960. Faute de cadres indigènes suffisamment nombreux, la jeune république
sombre aussitôt dans le chaos et la division. Après plusieurs années de guerres
civiles, la situation est stabilisée par la prise du pouvoir de Mobutu en 1965, avec
le support des États-Unis et de la France
Le pays dispose de sous-sols extrêmement convoités dans les
régions de l’est et du sud. Les ressources de minerais concernent
surtout les diamants, l’étain, l’or, le cuivre, le cobalt, le coltan,
l’argent, l’uranium, etc. Les sous-sols congolais renferment également
du pétrole.
Au début des années 70, les cours des matières premières sont très élevés avec
le plein emploi en Europe. L’abondance des ressources naturelles au Congo
permet un enrichissement important du pays. En 1971, Mobutu met en place la
« Zaïrianisation » ou retour à l’authenticité : c’est la rupture totale avec les
connotations coloniales. Le Congo devient le Zaïre, des fêtes religieuses sont
supprimées, il y a obligation de transformer son prénom chrétien, l’adhésion au
parti unique est obligatoire, etc.
En 1991, la dégradation des conditions de vie de la population entraine une
vague de violence et de pillage sans précédent.
Économie
Avec un Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant de 163 $ en 2009,
la RDC fait actuellement partie des pays à faibles revenus et des
Pays les Moins Avancés (PMA). [Banque Mondiale]
En 2009, la RDC a réalisé une croissance économique de 2,7 %, soit
Une coalition militaire composée du Rwanda, de l’Ouganda et de rebelles Tutsi,
un ralentissement important par rapport à 2008 (6,2 %) [B.M.] Ce
conduite par Laurent-Désiré Kabila, se forme pour venir à bout des camps de
repli est lié aux problèmes structurels du pays et aux effets de la
réfugiés Rwandais dans lesquels se sont mêlés des génocidaires et pilleurs des
crise de 2008. Celle-ci a particulièrement touché la RDC par la
ressources naturelles du Congo. Après sept mois de combats à travers le pays,
baisse de la demande mondiale et la chute des cours des minerais,
Kabila renverse Mobutu en 1997 et devient président.
Village de pécheurs le long du fleuve Congo, Adonis, Juin 2011
principaux produits d’exportation congolais.
Avec la reprise de l’économie mondiale, la mise en œuvre de l’accord sino-congolais (attribution de
Le président Kabila limite alors l’activité politique. En 1998, le président engage la seconde guerre
gisements miniers à un consortium chinois contre la construction d'infrastructures), l’allègement de la
du Congo contre les rwandais. Elle entraine la mort de plus de trois millions de Congolais et
dette extérieure réalisé durant l'été 2010 et les réformes en cours, le taux de croissance économique
déstabilise le pays. Le président Kabila est assassiné par des proches en janvier 2001 et est
devrait passer à 6.5 % en 2010 et 8.8 % en 2011.
remplacé par son fils, Joseph Kabila.
Avec l’aide de l’ONU, des élections sont programmées et une nouvelle Constitution est
La structuration du PIB de la RDC est caractéristique des économies africaines avec une large part
promulguée le 18 février 2006. C’est le début de la IIIe République, dirigée par le président Joseph
consacrée au secteur agricole et à l'extraction de matières premières (plus de 50 % du PIB). Le
Kabila. Les prochaines élections sont prévues en novembre 2011.
commerce représente quant à lui 21 % du PIB. L'économie de la RDC est ainsi une économie minière
avec une dynamique spécifique axée sur la production et la circulation de rentes.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 5
LE DISTRICT DES CATARACTES
Situé au centre de la province du Bas-Congo, au sud-ouest de la RDC, le district des
Cataractes possède une superficie de 23 481 km², correspondant à environ la moitié de la
province. Les langues parlées sont le kikongo et le lingala.
Le district est découpé en trois territoires : Songololo, Luozi et Mbanza Ngungu. La ville de
Mbanza Ngungu est le chef-lieu. Il est traversé de part et d’autre par le fleuve Congo et par la RN1.
Cette route relie la ville portuaire de Matadi à Kinshasa, les deux principaux grands centres de
consommation du Sud-Ouest de la RDC.
Le transit des denrées agricoles d’ouest (district du Bas-Fleuve et la ville portuaire de Boma) en
est (districts de Lukaya et de Kinshasa), assure au district des Cataractes la place de carrefour
commercial du Bas-Congo. Sa proximité avec l’Angola et la République du Congo lui confère une
dynamique de commercialisation .
Ce district représente l’un des principaux bassins de production agricole de la province. Son
potentiel agricole et sa position stratégique sont favorables au développement de l’agriculture,
dont dépend la majorité de la population du district.
Savane du district des Cataractes, Adonis, Juillet 2011
Conditions agro-écologiques
Ces projets de développement agricole trouvent ainsi tous leurs sens, puisqu’ils permettent la
valorisation de cette activité et l’amélioration des revenus des agriculteurs des territoires de
Songololo et Luozi. Ils aident également à la lutte contre l’insécurité alimentaire dans les grands
centres de consommation tel Kinshasa, où le manque de denrées agricoles fraîches peut impliquer
l’augmentation des maladies liées à la malnutrition et la consommation de denrées avariées.
LE CLIMAT
Climat tropical soudanais (classification de Koppen) : température moyenne annuelle de 25 °C et
quatre saisons climatiques. Les précipitations annuelles varient entre 900 et 1500mm. Trois
saisons principales sont utilisées pour les calendriers culturaux : les saisons A, B et C.
Janv
Saisons
climatiques
Saisons
culturales
KINSHASA
S. A
Févr
Mars
Avril
Mai
Juin
Juil.
Août
Petite
Pluies peu
Grande saison séche
saison séche
abondantes
Période fraiche
Saison B
Sept
Oct
P. chaude
Saison C
Nov
Déc
Fortes pluies
Saison A
LA RESSOURCE EN EAU
Traversé par le fleuve Congo sur environ 100 km du nord-est au sud-ouest, le district possède un
réseau hydrographique composé de petites et moyennes rivières (Luozi, Lukunga, Luala, etc.).
LES SOLS
Sols ferrallitiques dont deux types apparaissent majoritairement : les sols argilo-sablonneux,
particulièrement fertiles pour des cultures vivrières, et les sols sablo-argileux très sujets à
l’érosion.
KIMPESE
LES RELIEFS ET LA VÉGÉTATION
Le district est caractérisé par un plateau qui s’étend sur les territoires de Songololo et de Luozi et
par le mont Bangu culminant à 750 m. Au-delà de ces zones « montagneuses », on trouve aussi
des plaines alluviales comme la vallée de la Luala.
La savane et les zones de forêt dans les bas-fonds sont les deux végétations caractéristiques du
district.
Carte du la province du Bas-Congo (le district de cataractes avec ses trois territoires est entouré en rouge), F. VAN HOOF, 2011
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 6
LE DISTRICT DES CATARACTES
Le paysage et ses aménagements
Pratique et gestion de la fertilité
Le district des Cataractes présente un relief très vallonné, composé d’une multitude de petites collines formées par
l’érosion des sols cristallins. Le territoire de Luozi présente une zone de plaine : la vallée de la Luala, ainsi qu’une zone
dite « montagneuse » présentant des reliefs à fortes pentes, située au nord-est de la vallée.
Le territoire de Songololo comporte une vallée le long de la Lukunga, autour de la ville de Kimpese, ainsi qu’une chaîne
montagneuse appelée le mont Bangu.
La plupart des sols du district présentent une carence en phosphore qui est un
facteur limitant pour l’agriculture, comme de nombreux sols ferralitiques tropicaux.
Afin de pallier à ce problème, les producteurs pratiquent un brulis systématique
avant la mise en culture. Les cendres permettent ainsi un apport en phosphore et en
potassium, malheureusement peu durable.
L’ensemble du district présente un paysage de savane au sein duquel on observe des portions de forêts tropicales dont
des forêts galerie. Ces forêts sont généralement situées sur les bassins versants et dans les bas fonds.
La savane est un territoire sur lequel le feu passe chaque année. C’est un milieu créé et maintenu par l’homme, sans
lequel il évoluerait spontanément vers un milieu entièrement forestier. Les feux sont dans la majorité des cas réalisés
sous le contrôle du chef de terre et ont pour principale fonction de faciliter la chasse. Elle présente une flore
composée essentiellement d’herbacée, voire d’une strate arbustive très éclaircie composée d’arbres courts à ligne
brisée. On distingue deux types de savane : herbeuses ou arbustives.
Le territoire de Luozi et plus spécifiquement la savane de Sundi Manba, présentent une proportion de forêts plus
importantes. Ceci explique la présence dans cette région, des cultures d’huile de palme et de riz qui préfèrent les
milieux forestiers fertiles.
Une autre spécificité du territoire est liée à l’aménagement des lits et des abords des cours d’eau en période de décrue.
Ces zones hydromorphes constituent les principaux terrains sur lesquels sont cultivées les productions de saison
sèche (oignon, légumes feuilles, etc.).
Les forêts tout comme la savane sont mises en culture et représentent ainsi une grande surface agricole disponible.
La mise en culture de zones de savane nécessite un travail du sol plus conséquent
puisque ces sols sont initialement moins fertiles. Ce travail nommé « écobuage »
consiste à former des plates-bandes avec les résidus végétaux issus du désherbage, à
recouvrir ces dernières d’une couche de terre avant de les bruler, et à mélanger les
cendres et les résidus organiques obtenus.
Les sols du district sont rapidement altérés et sont fortement sensibles à l’érosion
lorsqu’ils sont découverts. La zone est très soumise à ces phénomènes. Elle présente
notamment des sols indurés et des cuirasses latéritiques, ainsi que des ravines qui
sont le signe d’une érosion hydrique importante. Ces phénomènes ont pour effet de
réduire de manière parfois irréversible les surfaces cultivables.
Une autre pratique ayant un effet sur la fertilité du sol est la gestion de la friche. Plus
la friche est longue, plus elle est fertile, mais le travail de défriche est d’autant plus
important, les arbres et arbustes ayant eu plus de temps pour repousser. Le temps
de friche est donc un compromis entre ces deux facteurs et varie en fonction des
villages et des producteurs. Sur un nombre important de villages, un autre facteur
influe sur le temps de friche : l’augmentation de la pression démographique.
Il existe peu d’autres pratiques visant à améliorer la fertilité des sols. Un minimum
de couverture des sols est réalisé de manière généralement spontanée puisque les
producteurs laissent les résidus végétaux au champ après le sarclage ou la récolte. Il
faut noter que dans certaines zones, les producteurs préfèrent avoir des sols sans
résidus afin de les protéger du feu.
De plus, exception faite des cultures d’oignons voire de tomates sur le territoire de
Songololo, l’utilisation d’engrais de synthèse est presque inexistante sur l’ensemble
du district. La fiente de chauve-souris (guano) et la cendre sont ainsi les principaux
apports réalisés.
Pour le choix des parcelles mises en culture, les producteurs semblent s’appuyer sur
de nombreuses plantes indicatrices de la fertilité dont la principale est Chromolaena
odorata. Cette plante, apparue dans les années 80, ne pousse que sur des sols
déboisés et fertiles, et nécessite une grande luminosité.
Feu de brousse, Territoire de Kimpese, Adonis, Juillet 2011
Le district est actuellement soumis à une pression démographique croissante, qui a
pour effet de réduire les temps de friche, principal paramètre permettant de
maintenir la fertilité des sols. Parallèlement à cela, les pratiques permettant
d’améliorer voire de maintenir la fertilité sont peu nombreuses. C’est pourquoi ces
terres sont soumises à des phénomènes importants de dégradation.
Aménagements maraichers le long de la rivière Luozi, Adonis,
Juillet 11
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 7
LE DISTRICT DES CATARACTES
L’élevage
En premier lieu, l’élevage constitue un capital sur pied, c'est-à-dire une source de liquidité sûre
pour la famille en cas de problème. La vente de l’animal vivant, le plus souvent en raison des
contraintes de conservation de la viande, permet de subvenir au besoin de la famille en cas de
maladie, mauvaise récolte, mariage, etc. Les animaux élevés sont donc rarement destinés à
l’autoconsommation, mais plutôt à la vente. Seules les volailles rentrent dans la ration alimentaire
du ménage, à hauteur de 50 % de l’effectif détenu par l’éleveur. Économiquement, les volailles
rapportent moins que les caprins et ovins, qui eux rapportent moins que les porcins. Le prix de
l’animal varie toutefois en fonction du lieu de vente : il se vend moins cher au village (directement
auprès de l’éleveur) que sur les marchés.
L’élevage des bovins est présent dans tout le district des Cataractes. Bien que quasi-inexistant sur
le territoire de Songololo, il se concentre sur le territoire de Luozi, où il est destiné au travail
des champs. La place occupée par ce dernier peut donc être supposée significativement
différente de celle des élevages de petits ruminants et de volailles, seulement considérés comme
un capital sur pied et non pas comme une force de travail.
Dans les zones étudiées, l’élevage doit faire face à de nombreuses contraintes pour les
producteurs. Les principales sont la santé des animaux et leur alimentation. La difficulté d’accès
aux produits vétérinaires, ainsi que leurs prix très élevés, rendent ces petits élevages très
vulnérables aux maladies, notamment à la peste porcine et à la peste aviaire. L’aliment pour bétail
présente les mêmes contraintes que celles posées par les produits vétérinaires : prix élevés et
difficultés d’approvisionnement.
Afin de pallier à ces difficultés, les éleveurs laissent leurs sujets en divagation. Cette pratique
consiste en la libre circulation des animaux dans le village et ses alentours. Ils sont parqués en
enclos seulement pour la nuit afin, entre autres, d’éviter les vols de bêtes. Toutefois, cette
claustration des animaux pour la nuit n’est pas systématique ni généralisable. Elle dépend des
moyens (temps, argent, main d’œuvre) que l’éleveur a à sa disposition afin de construire ces
enclos.
La divagation présente d’autres contraintes comme la non-régulation des naissances, les ravages
des cultures (en particulier par les porcs, les chèvres et les moutons) et l’impossibilité de
centraliser les déjections animales dans le but de les réutiliser comme fertilisants organiques.
Papa nourrissant ses poules, Territoire de
Kimpese, Adonis, Juiller 11
Bœuf, T. de Luozi, Agrisud, 2011
Bœufs, Territoire de Luozi, Adonis, Juillet 2011
Le métayage
Le métayage est une association où le propriétaire apporte le capital, et le métayer son
travail. Dans notre cas, le capital correspond généralement à un caprin, un ovin, ou un
porcin. Le propriétaire initial confie son animal à une autre personne afin que cette dernière
l’élève à sa place en échange d’une contrepartie.
Les contrats entre propriétaire et métayer peuvent être très différents. Cependant ils sont
construits généralement de la façon suivante quelque soit le type d’animal : le propriétaire
initial récupère 50 % du prix de vente de l’animal dans le cas où ce dernier est directement
destiné à la vente après engraissement. S’il est élevé à des fins de reproduction, le
propriétaire peut récupérer le produit de 50 % des mises bas. Toutefois, cette répartition
des mises bas n’est pas généralisable. Le nombre de petits laissés au copropriétaire est
décidé par le propriétaire initial. Ce dernier peut ne recevoir qu’une bête toute les deux
mises bas.
Cette pratique est retrouvée sur l’ensemble des deux territoires et concerne tout type
d’élevage. Le métayage permet aux producteurs d’acquérir des sujets à moindre coût et ainsi
agrandir son cheptel, ou de se décharger de l’entretien demandé par un sujet tout en
conservant un droit sur ce dernier. Elle représente donc une solution à la capacité
d’investissement limitée de certains producteurs.
Cette pratique donne lieu à des relations relativement complexes entre producteurs.
Toutefois, son fonctionnement reste relativement simple et équitable vu les modalités
d’élevage actuelles.
Porcs, Territoire de Luozi, Agrisud, 2011
Méthodologie
Chèvres, Territoire de Luozi Adonis, Juillet 2011
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 8
LE DISTRICT DES CATARACTES
Principaux produits cultivés et systèmes culturaux
L’agriculture dans le district est majoritairement familiale et non mécanisée. Les surfaces cultivées ne dépassent que
rarement 1 ha.
Les principaux produits vivriers sont le manioc, l’arachide, le haricot, le riz pluvial, le pois d’Angole, le niébé, le soja, le
maïs et les bananes. Ces produits vivriers sont à la fois autoconsommés et vendus, voire échangés dans un système de
troc.
Les principaux produits maraîchers sont l’oignon, les légumes feuille, le chou, l’aubergine, la tomate, le piment et le
gombo.
Les produits issus de l’arboriculture sont l’huile de palme, les agrumes, le safou et l’avocat.
Rivière Luozi, Territoire de Luozi, Adonis, Juin 11
L’AGRICULTURE DANS LE DISTRICT DES CATARACTES
FORCES
-
FAIBLESSES
Diversité des cultures grâce aux situation agro-écologiques variés
Développement du maraîchage sur les bords des rivières
Présence de nombreux marchés ruraux
Existence d’un bon réseau de commercialisation et de nombreux
acteurs.
Accès facilité vers les grands centres de consommation (le port de
Matadi et la capitale Kinshasa) grâce à la route nationale 1 (RN1)
asphaltée traversant le district.
-
OPPORTUNITÉS
Champ de haricot et maïs, Kimpese, Adonis, Juin 11
-
MENACES
Beaucoup de surfaces arables disponibles et non exploitées
Développement des groupements de producteurs pour la
commercialisation
Amélioration des pistes et routes rurales existantes pour
l’écoulement des produits
Diversification des zones d’écoulement des produits : Angola et
Congo Brazzaville
Présence de grands centres de consommation à proximité
-
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Exploitation des sols de savane peu fertiles, pauvres en humus
Pratiques agricoles favorisant l’érosion et lessivage des sols sur les
pentes
Peu d’encadrement technique des agriculteurs
Exploitations peu productives
Peu d’entretien routier entrainant un mauvais état des pistes
Mauvaise maintenance des moyens de transport (camions et bac de
traversée du fleuve) : difficultés d’écoulement des produits
Peu de marchés structurés et aménagés pour la vente
Typologie des producteurs
Variations interannuelles des pluies : forte variation des rendements
d’une année sur l’autre
Augmentation de la pression foncière
Déforestation par l’augmentation de la démographie et la nonmaîtrise des feux de brousse.
Risque de destruction de la fertilité
Pression des autorités sur l’exploitation et les marchés
(augmentation des taxes)
Multitudes de tracasseries de tous ordres
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 9
LE TERRITOIRE DE SONGOLOLO
Le territoire de Songololo couvre une superficie de 8507 km² et est découpé en 5
secteurs : Bonboma, Luima, Palabala, Kimpese et Wombo.
La cité de Kimpese est le chef-lieu du territoire et un carrefour commercial pour les
denrées agricoles venant du district du Bas-Fleuve, du territoire de Luozi et des villages du
territoire de Songololo, en direction de la capitale. La présence d’une cimenterie et de
certains services notamment bancaires, en font notamment une ville stratégique en plein
essor économique.
Le territoire est traversé par la RN1 reliant Matadi à Kinshasa, à laquelle sont reliées de
nombreuses routes en plus ou moins bon état, jusqu’aux villages d’agriculteurs. Celles-ci
leur permettent toutefois d’écouler les produits agricoles vers ces centres de
consommation. Ce territoire est notamment à la frontière avec l’Angola, impliquant des
flux de migrations.
La proximité avec la capitale Kinshasa en fait un bassin d’approvisionnement des produits
agricoles important.
Territoire de Songololo vu du mont Bangu, Adonis, Juin 2011
Caractéristiques du territoire
PRATIQUES CULTURALES
Les principaux produits cultivés sont les produits caractéristiques du district des Cataractes, avec une
spécificité de la ville de Kimpese pour les oignons et du mont Bangu pour les bananes (plantains et desserts).
En effet, la région autour de la cité de Kimpese est une forte zone de production de l’oignon, reconnue pour
la qualité et la productivité de ceux-ci.
Les cultures sont principalement vivrières. Le maraîchage est aussi très pratiqué dans les vallées pendant la
saison sèche grâce aux facilités d’écoulement des produits vers Kinshasa et Matadi.
L’agriculture est pratiquée sur de petites surfaces avec un accès aux intrants et aux variétés améliorées
facilité par la proximité de la cité de Kimpese. L’association de cultures (manioc + légumineuses) est très
pratiquée, de même que les associations multiples.
COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES
Les marchés ruraux sont actuellement au nombre de 11 sur le territoire (Chantier-Malele, Kilueka, Kitobola,
etc.) Cf. Carte p17. Ce sont des marchés de gros plus que de détail. Deux autres marchés dans la cité de
Kimpese sont des marchés secondaires, plus fréquentés en termes de produits et d’acteurs. Les prix y sont
notamment plus élevés.
Territoire de Songololo (entouré vert), Province du Bas-Congo, RD Congo, UC Louvain
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Les principaux centres de consommation sont Matadi, Kinshasa, Mbanza Ngungu et la cité de Kimpese.
Les acteurs présents sur ces lieux de commercialisation sont les détaillants, les grossistes et semi-grossistes,
les « mamans manœuvres » (spécifiques aux marchés secondaires et tertiaires) et les producteurs, qui se
déplacent à pied ou en transport jusqu’aux dépôts.
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 10
LE TERRITOIRE DE SONGOLOLO
Utilisation d’engrais chimique et de produits phytosanitaires
L’utilisation d’engrais chimique est relativement courante sur le territoire de Songololo. Les producteurs
ont principalement recours à de l’urée et du NPK composé. L’application se fait uniquement sur les cultures
destinées à la vente (oignon, tomate).
Il y a plusieurs possibilités pour un producteur de s’approvisionner :
 À Kinshasa lorsqu’il part vendre ses productions sur les marchés de la capitale,
 Auprès de distributeurs spécialisés à Kimpese qui eux, s’approvisionnent une à deux fois par mois à
Kinshasa,
 Au niveau des CRR (Centre de Regroupement Ruraux), qui permettent aux producteurs de bénéficier
de tarifs avantageux et à proximité de leurs zones de production.
Les engrais sont de plus ou moins bonne qualité selon la source d’approvisionnement.
Paysage du mont Bangu, Adonis, Juin 2011
Spécificités du mont Bangu
Les producteurs utilisent aussi des insecticides et des fongicides. Les applications se font principalement
sur les cultures maraîchères telles que la tomate, le piment et l’oignon. L’accès aux produits est le même que
pour les engrais chimiques : distributeurs agréés d’une société étrangère à Kinshasa, revendeurs à Kimpese ou
aux CRR.
Les risques liés à l’utilisation de produits phytosanitaires ne sont pas toujours connus ou pris en compte par
les utilisateurs. La qualité de certains produits et leurs conditions d’application ne sont donc pas optimales.
Certains producteurs n’utilisent pas de produits phytosanitaires notamment à cause du manque de moyens
financiers et de la non-maitrise de la technicité des produits.
Le mont Bangu est la zone montagneuse du territoire de Songololo. Elle se caractérise par
son climat, sa topographie et son agriculture. C’est en effet le point le plus haut du
territoire, qui est géologiquement différent du reste du territoire. Le climat y est plus froid
et plus humide.
Au-delà des différences de température, de végétation et de pluviométrie, le mont Bangu se
différencie surtout au niveau de ses sols plus argileux. Pour la fertilité des sols, la principale
contrainte n’est pas de restaurer la fertilité, mais plutôt d’éviter qu’elle se dégrade par des
phénomènes de lessivage et d’érosion des sols très importants sur les pentes. D’où les
techniques préconisées par Agrisud : billons perpendiculaires à l’axe de la pente d’une
longueur de 10m, paillage, etc.
L’enclavement des villages est relativement important étant donnée la dégradation des
routes. L’une des pistes en état d’accueillir des véhicules est celle allant de Kimpese à
Lombo Fuese. Elle a été réhabilitée par Agrisud lors des précèdents projets (PADDAFAC).
Face à ces contraintes, les pratiques agricoles se différencient de celles observées en
brousse. Les stratégies s’orientent plus vers la culture de légumineuses, de bananes plantain
et dessert en bananeraie et de la canne à sucre. Pour cette dernière, la commercialisation
reste majoritairement interne au village. Le maraîchage est très peu développé en raison des
difficultés imposées par le milieu. Point commun avec les systèmes de la vallée, le manioc
occupe toujours une place importante dans les choix culturaux, tout comme les bananes
plantain et dessert.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
ATOUTS ET CONTRAINTES DU TERRITOIRE
ATOUTS
-
-
-
CONTRAINTES
Proximité des centres de consommation grâce
à la RN1 asphaltée qui facilite l’écoulement des
produits
Pistes en bon état grâce à l’action d’Agrisud et
autres bailleurs de fonds (PARSAC et JICA)
dans cette zone
Développement des marchés ruraux
Renommée de l’oignon de Kimpese
Présence ponctuelle d’intrants et variétés
améliorées
Présence d’un marché frontalier avec l’Angola :
le marché de Lufu
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
-
Transports peu nombreux et trop coûteux,
depuis les villages jusqu’à l’axe principal
Accès difficile aux villages du mont Bangu
Forte pression foncière dans les villages en
périphérie de Kimpese avec les saisonniers
Axes d’interventions
Annexes
Page 11
LE TERRITOIRE DE LUOZI
D’une superficie de 6784 km², le territoire de Luozi est découpé en 10 secteurs : Balari, Kenge, Kimbanza,
Kimumba, Kinkenge, Kivunda, Mbanza-Mona, Mbanza-Mwembe, Mbanza-Ngoyo et Mongo-Luala, Son chef-lieu est la
cité de Luozi, située sur la rive nord du fleuve Congo.
Il faut traverser le fleuve en bac pour faire transiter les marchandises vers Kinshasa, Matadi, ou la cité de Kimpese.
Il s’agit ainsi d’une zone enclavée par rapport aux autres territoires du district des Cataractes, entre au nord la
frontière avec la République Populaire du Congo et au sud le fleuve Congo.
Le degré élevé d’enclavement de la zone, ainsi que le mauvais état des pistes, ont un impact considérable sur
l’écoulement des produits agricoles. La traversée du fleuve par le bac est inévitable et aléatoire, c’est ainsi un
goulot d’étranglement qui freine l’évacuation des productions agricoles vers les grands marchés. Deux bacs sont
présents, mais un seul des deux est en activité : le « grand bac » d’une capacité de 30T environ. Le petit, d’une
capacité de 12T, entre en activité seulement en cas de panne du grand.
La pratique du troc est typique de cette zone enclavée et peut être perçue comme une adaptation à ces
contraintes.
Son histoire récente
Territoire de Luozi (entouré vert), Province du Bas-Congo, RD Congo, UC Louvain
Caractéristiques du territoire
PRATIQUES CULTURALES
On y retrouve les traditionnels produits vivriers et maraîchers observables dans le
territoire de Songololo. Luozi se distingue de ce dernier par la production de riz
pluvial, des plantations d’agrumes (oranges, mandarines) dans les zones
montagneuses et une production importante d’huile de palme, un des produits
phares de la zone. De même, on retrouve le gingembre, très cultivé, dans les zones
montagneuses de l’est du territoire et généralement commercialisé vers la
République du Congo.
Les produits agricoles présents sur les marchés, ou échangés (troc) sont
principalement vivriers, les légumes pleins champs étant majoritairement
autoconsommés. En effet, la plupart sont très sensibles aux conditions de transport
(fragilité du produit, périssabilité…) et leur commercialisation, ne dépasse que
rarement le fleuve.
Les spécificités de ce territoire reposent ainsi sur la production d’huile de palme, de
riz, d’agrumes ainsi que sur l’utilisation de la traction animale.
COMMERCIALISATION DES PRODUITS AGRICOLES
Ce territoire ne comporte que des marchés ruraux, de gros et de détail, au nombre
de 8 (Séraphin, Marché Central, Nkundi,). Les marchandises accumulées par les
grossistes sont acheminées jusqu’à la cité de Luozi, déposées dans le dépôt demiterrain et transportées jusqu’à la cité de Kimpese, Kinshasa ou Matadi. La
commercialisation des denrées agricoles est rythmée par le régime des pluies qui
influe sur la fréquence des camions et le fonctionnement du bac.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Depuis les années 50 jusqu’au début des années 2000, des programmes du gouvernement congolais et des projets de
coopération se sont succédés sur ce territoire. Ces projets fonctionnaient sur le modèle d’une entreprise, dont
l’activité principale était la production de produits agricoles et d’élevage : céréales (riz, maïs, etc.), manioc, bovins,
poissons, etc.
La réussite de ces projets reposait essentiellement sur la mécanisation de l’agriculture et l’utilisation de terres en
métayage. En plus de leurs propres concessions, ces structures cultivaient les terres villageoises, proposant, labour,
semis et récolte mécanisée en contrepartie de 25 % de la récolte. En créant la COPAL (Coopérative Intégrée de la
Luala), les producteurs pouvaient vendre le reste de leur production sur place. Les marchandises de la coopérative
étaient ensuite rachetées, la COPAL se chargeant du transport et de la vente sur les marchés. La coopérative disposait
de ses propres moyens de stockage et de transport.
Selon les projets, d’autres services périphériques étaient mis en place : la location et la vente de couple de traction
animale, la production de semences, le décorticage du riz, le broyage du manioc en farine et enfin la réhabilitation des
routes.
De 1950 à 1979, les Belges se sont installés avec le
Groupe d’Économie Rurale auxquels ont succédé les
Italiens avec le Projet de Développement Rural Intégré
de la Luala, appelé aussi la compagnie Italo-zaïroise.
Après leur départ en 1990, l’État congolais crée le
Centre National d’élevage et de Dressage des Animaux
de traction animale (CENADRA) pour promouvoir la
culture attelée. En 1994, un programme cofinancé par
le Ministère de l’Agriculture et la FAO met l’accent sur
le riz, le Programme National Riz (PNR). Mais depuis
1997, lorsque la FAO met un terme à son soutien, le
PNR a cessé toute activité. Il ne reste plus aujourd’hui
que quelques représentants et vestiges de la
mécanisation, au siège à Nkundi.
Petit bac de Luozi, Agrisud, 2011
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 12
LE TERRITOIRE DE LUOZI
Cultures spécifiques du territoire de Luozi
La culture du soja fut introduite dans le territoire de Luozi à la suite d'un projet mené par une ONG. Celle-ci avait identifié
un potentiel productif important dans la région. Les rendements furent conformes aux attentes. Toutefois, cette culture fut
vite abandonnée en raison des difficultés d’évacuation des produits et du manque d’acheteurs. La majorité des producteurs
ayant suivi les recommandations de l’ONG sont restés avec leur production non vendue.
La culture du tabac est propre à ce territoire et est plus particulièrement présente sur l’axe de Nkenge-palu – Kibusi (Cf.
p17). Cette culture est un moyen pour les producteurs de valoriser des sols relativement pauvres dans un contexte de
pression foncière importante avec une culture qui rapporte de l’argent. La production est majoritairement vendue à des
commerçants se déplaçant spécialement pour cette occasion depuis Kinshasa.
D’un point de vue agronomique, deux cycles de tabac sont souvent réalisés à la suite, avec un repos de la parcelle entre deux
semis. On sème au début de la saison sèche au mois de juin et la récolte se fait vers septembre. La période de culture est la
même que celle de l’oignon et le tabac peut être vu comme une sécurité en cas de mauvaise récolte de l’oignon.
Production d’oranges dans la région de Kibunzi
La région de Kibunzi, située à l’ouest de Luozi, est spécialisée dans la
production
et
la
commercialisation
d’agrumes
(oranges
majoritairement). La culture d’agrume a été mise en oeuvre à la suite
de l’installation d’une communauté suédoise au début du XXe siècle.
Ce sont essentiellement les économies faites sur les bénéfices des
productions vivrières qui permettent de créer petit à petit un verger.
Cette culture pérenne requiert une capacité d’investissement et une
trésorerie conséquente pour démarrer et entretenir le verger pendant
15 à 20 ans avant que le verger n’entre en pleine production. Une fois à
ce stade, le verger nécessite par contre peu de dépenses et d’entretien
et est à ce titre considéré comme « une culture de retraite ».
La commercialisation des oranges est systématique et il n’existe pas de
filière de transformation. Ce sont les commerçants eux-mêmes qui
gèrent la récolte. C’est-à-dire que le producteur vend sa production en
champs (non récoltée). Le commerçant emploie alors de la maind'œuvre locale pour récolter les agrumes et les transporter jusqu’au
camion.
L’écoulement des marchandises se fait majoritairement vers Brazzaville.
En effet, le prix d’achat est toujours plus élevé que celui pratiqué par
des commerçants de Kinshasa et la valeur de la marchandise est payée
directement, en même temps que le chargement des agrumes. Les prix
pratiqués par les commerçants de Kinshasa sont à crédits et peuvent
très vite s’avérer inintéressants pour le producteur lorsque les routes
sont très détériorées et les produits trop abimés à leur arrivée sur les
marchés.
Plantation de tabac, Territoire de Luozi, Adonis, Juillet 11
Camion chargé d’oranges à destination de Brazzaville, Territoire de
Luozi, Adonis, Juillet11
La culture du riz pluvial est spécifique au territoire de Luozi. La présence du riz dans les montagnes et à Nkundi, repose en
partie sur les programmes qui se succèdent depuis les années 50.
Aujourd’hui, le riz reste une production importante étant donnée la place occupée par ce dernier dans la ration alimentaire
des ménages, mais aussi par son statut de monnaie d’échange dans le cadre du troc dans beaucoup de zones enclavées du
territoire. Sa commercialisation ne dépasse que rarement le fleuve et demeure ainsi propre au territoire de Luozi.
La culture du gingembre est réalisée dans la zone montagneuse à l’est de Luozi. Elle se fait sous ombrage et il y a possibilité
de garder cette culture en terre pendant un long moment. Elle est principalement vendue à Brazzaville à un prix important
permettant aux exploitants agricoles d’avoir une culture de rente et de la liquidité facilement disponible.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Dans le cas où les oranges sont vendues à Kinshasa, l’écoulement se fait
majoritairement par la route nécessitant la traversée du fleuve Congo.
Cet itinéraire est le plus rapide, mais très coûteux en main d’œuvre.
Les filets peuvent traverser le fleuve de différentes manières : hors
camion sur le bac, dans le camion sur le bac, en pirogue, etc. Il faut
donc de la main d’œuvre pour décharger recharger à chaque
changement de moyen de locomotion. Selon l’état des routes, il faut
environ deux semaines pour que la production arrive jusqu’à Kinshasa.
Le caractère périssable des oranges est donc problématique face à la
durée du transport.
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 13
LE TERRITOIRE DE LUOZI
Traction animale
La traction animale facilite le travail du sol et le transport. Elle permet ainsi de réduire la pénibilité du travail, participe à
l’amélioration de la productivité du travail agricole et contribue à la durabilité des systèmes mixtes, alliant agriculture et élevage
dans les petites exploitations familiales.
Dans le territoire de Luozi et plus particulièrement dans la vallée de la Luala, la pratique est bien développée. Une des raisons qui
explique la non utilisation de la traction, autour de Kimpese, est le faible développement de l’élevage, Ceci se justifie par la place
de l’élevage dans les sociétés rurales du Bas-Congo et par les récents conflits (2008) durant lesquels les animaux ont été volés ou
tués.
Sur le territoire de Luozi, ce sont les bœufs race N’Dama qui sont au centre de cette pratique. La pratique de la traction animale
est déjà ancienne, ce qui explique notamment son usage courant. Les progrès apportés par la traction animale sont les suivants :
•
Efficacité du travail du sol (sarclage, buttage, labour de meilleure qualité)
•
Rapidité du travail : aspect important du point de vue des premières pluies ou encore pour l’évacuation des
produits.
•
Gain de temps pour d’autres activités
•
La productivité du travail humain
Dans la zone de Luozi, les bœufs sont essentiellement utilisés pour les cultures suivantes : manioc, haricot, arachide et oignon. La
vallée de la Luala est la zone du territoire où la pratique de la culture attelée est la plus développée. Ceci s’explique par la
géomorphologie plane autorisant et facilitant ce type de pratique.
Cette pratique a également permis à un acteur d’émerger : le producteur-éleveur prestataire de services. Ce dernier loue ses
bœufs à d’autres producteurs pour en moyenne 80 000 FC/ha. Ceci permet au producteur-éleveur prestataire de service
d’amortir l’achat de ses bœufs. Il existe une autre solution qui est choisie par les producteurs pour lever la contrainte financière
que représente l’achat d’une paire de bœufs : le regroupement.
D’un point de vue plus technique, les bœufs travaillent généralement de 5 h du matin jusqu’à 16-17h avec une heure de pause. Ce
rythme est relativement intense, ce qui rend d’autant plus importante la qualité des soins et de l’alimentation donnée aux
animaux. Les animaux sont gardés à proximité de la maison dans le village, au piquet.
Labour effectué par traction animale avec deux taurins, Agrisud, 2011
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Labour effectué par traction animale avec deux taurins, Agrisud, 2011
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
ATOUTS ET CONTRAINTES DU TERRITOIRE
CONCERNANT L’AGRICULTURE
ATOUTS
CONTRAINTES
- Plaines alluviales fertiles
- Renommée de l’huile de palme du
territoire
- Débouchés commerciaux avec
Congo Brazzaville
- Potentiel d’augmentation de la
productivité avec la traction
animale par des bœufs de trait
- Cheptel
animal
conséquent
(traction et capital sur pied)
- Développement des cultures de
rente : oranges, gingembre, huile,
tabac
- Marchés frontaliers
- Routes et pistes très dégradées :
transports peu nombreux et
coûteux
- Écoulement difficile surtout en
saison des pluies et pertes de
production
- Flux de marchandises limités par le
bac (goulot d’étranglement)
- Enclavement de la zone
- Pas d’accès aux intrants
Taurins, Agrisud, 2011
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 14
LE TERRITOIRE DE LUOZI
Le troc
Il existe deux types d’échanges : des produits agricoles contre des biens manufacturés ou contre différents produits
agricoles.
Les échanges de matières premières peuvent avoir lieu entre producteurs d’un même village ou de villages différents,
lorsqu’un ménage manque d’une denrée alimentaire. Dans le cas d’un échange entre deux villages distincts, les produits
échangés sont en général spécifiques de chaque zone (haricot de la vallée contre riz des zones montagneuses par
exemple).
Les échanges de matières premières contre des produits manufacturés peuvent avoir lieu entre des producteurs et des
commerçants qui amènent ces produits manufacturés (pétrole, vêtements, etc.). Ce type de troc peut aussi être
observé entre producteurs d’un même village, l’un d’eux étant revenu d’un grand marché avec des produits
manufacturés à échanger. Cette pratique permet au producteur de rentabiliser son trajet.
Les produits agricoles les plus couramment troqués sont le haricot, l’arachide, le riz, les pois et les cossettes de manioc.
Dans la plupart des cas, les échanges sont plus ou moins équitables, notamment pour les produits manufacturés, car on
passe par la valeur monétaire des biens. Voici quelques exemples :
3 verres de riz local  2 verres de haricots
2 verres de riz importé  2 verres de haricots
1 tas de cossettes  1 boîte de conserve de pétrole
I bidon (25L) d’huile de palme  haricots (équivalence non connue)
Arachides  poisson-chinchard (équivalence non connue)
Défriche d’une parcelle de manioc, Adonis, Juin 11
Les membres
Le principal objectif du troc pour les producteurs est donc de compléter et de diversifier leurs réserves
alimentaires avec des produits qu’ils ne cultivent pas ou pour lesquels la récolte aura été mauvaise. De plus, il est
difficile de les acheter, compte tenu du temps et de l’argent dépensés pour se rendre sur les marchés et obtenir de la
liquidité.
Les groupes de membres sont une organisation sociale de travail spécifique au
territoire de Luozi.
Ce sont des groupes de 7 à 15 villageois mixtes ou non, ayant leur propre
organisation (chef, comptable, etc.) et travaillant une à deux journées par
semaine aux travaux des champs pour une personne tierce. En moyenne le
travail dure entre 4 et 5 h par jour, sans pause. N’importe qui peut devenir
membre s’il est « fort et motivé ». Dans un village où les membres sont
présents, environ un tiers des villageois fait partie de cette organisation.
Cependant, certains producteurs y voient un autre intérêt : la plus-value réalisée par l’acquisition d’un produit de
valeur comme l’arachide ou le haricot, contre un produit de moindre valeur comme le pois. En effet même si l’échange
est normalement équitable, lorsqu’elle sera revendue l’arachide aura plus de valeur que le pois, et d’autant plus si le
producteur se déplace pour la vendre sur les marchés secondaires ou tertiaires où les prix sont plus élevés qu’au village.
Le groupe est payé environ 1500 FC/pers./jour plus le repas. Concernant ce
dernier, il peut avoir des demandes spécifiques pour le choix des ingrédients et
la quantité (par exemple : 10 verres de riz, 10 verres de haricots, du pundu, de
la boisson, etc.)
Le troc est un moyen d’échange commercial qui se
pratique notamment dans les zones enclavées, où le
déplacement vers les marchés est difficile et peu
rentable. Il s’avère aussi être une alternative lorsque la
liquidité vient à manquer. Ce sont deux raisons qui
expliquent que ce phénomène s’observe essentiellement
sur le territoire de Luozi.
Néanmoins par cette pratique, le producteur peut être
défavorisé, notamment lorsque le lieu d’échange est
déconnecté des marchés et que le producteur n’a pas
accès à l’information du prix des marchandises.
Marché, Territoire de Luozi, Adonis, Juillet 2011
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Les salaires du groupe sont épargnés jusqu'à la fin de l’année, puis redistribués
entre les membres au moment des fêtes de Noël. Des provisions sont
achetées : une partie est réservée pour les festivités et l’autre est redistribuée
aux membres sous forme de colis (sel, sucre, savons, viande, habits, machette,
etc.). Si un membre est en difficulté, il est possible de lui avancer de l’argent.
Quand une personne du groupe souhaite bénéficier des services des membres,
le prix est divisé par deux et la personne est prioritaire sur le planning.
Malgré l’obligation de fournir le repas à l’ensemble du groupe, le service des
membres est apprécié en raison de leur efficacité ainsi que le coût relativement
faible de leur service.
Appartenir au groupe de membre pourrait être ainsi décrit comme un système
permettant d’épargner, de garantir le paiement des services, de se constituer
un petit capital pour l’année suivante et d’avoir de la main-d'œuvre à moindres
coûts pour ses adhérents.
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 15
LA COMMERCIALISATION
Les différents lieux de vente
Localisation des Marchés sur les zones d’action d’AGRISUD International
République
du Congo
République
du Congo
SUNDI MAMBA
MBIONGO
MBANZA TADI
KINGILA
MBANZA BULU BETELEMI
LUFUKU
20 km
DIVAGAMENE
NKENGE YENGO
NSUNDI NSANGU
KIMBEMBA
LUKOKO
MAFUILU
Marchés de petites tailles en terme de volumes de
marchandises présentes et de fréquentation des différents
acteurs. Ils se situent dans les villages importants du territoire
pour l’écoulement des produits, comme Chantier Malele,
Kilueka, Luozi, etc. On y trouve de la vente au détail, en demigros et en gros.
NSONA
KIBUSI
NKENGE
LUOZI
KIMGUAMBA
LUNANA
KINTETE
MBANZA
NGOYO
BANDAKANI
CHANTIER
MALELE
BIDI
KIDADA
LOMBOFUESE
Les marchés secondaires et tertiaires
KITOBOLA
KIASUNGUA
KILUEKA
LUMUENO
KIBUNZI
KINSHASA
NKONDO
KUMBI
NKUMBA
VALLA
NKALANGA
KIMPESE
KIYALA
KIANDU
Marchés quotidiens
DIBU
MATADI
Marchés hebdomadaires
Les grossistes viennent y acheter ou récupérer les
marchandises agricoles (en gros ou en détail). Ils se déplacent
le plus souvent via des transporteurs (camions ou bus).
Les marchés primaires ou marchés ruraux
NKUNDI
N
Les villages
Marchés de plus grande envergure dans les grandes villes du
district ou du pays (Kimpese, Matadi, Kinshasa). Les prix y sont
généralement plus élevés que dans les marchés ruraux ou que
dans les villages. Les marchandises y sont principalement
acheminées par véhicule depuis les zones de production ou le
lieu d’achat.
Dépôt de Kimpese, Adonis, Juin 2011
SANZIKWA
NGOMBE
NSUMBA
LIEUX DE VENTE (GROS ET DETAIL) ET DE STOCKAGE DES PRODUITS AGRICOLES DU BAS- CONGO
DEPOT
Les dépôts demi-terrain
L’état des pistes et le passage du fleuve sont deux éléments qui conditionnent fortement la commercialisation à partir du
territoire de Luozi. Ce type de dépôt, aussi appelé dépôt de transit, se met en place à Luozi juste avant le passage du bac.
Selon les contraintes du terrain et la logistique de transport, les chargements sont fragmentés. Les dépôts demi-terrain
permettent de déposer une partie des cargaisons dans un lieu sûr, le temps de retourner compléter le chargement dans
les villages. Ils peuvent aussi être vus comme une optimisation du remplissage du camion permettant d’aller dans des
zones différentes et isolées où se trouve la marchandise.
Lorsque le « grand bac » est en panne et que seul le « petit bac » fonctionne, les dépôts demi-terrain se font sur l’autre
rive à Kimbemba, car les camions limités par le poids ne peuvent traverser qu’avec un chargement réduit.
Depôt demi-terrain
Village
Marché rural
DEPOT II
Depôt secondaire
Marché secondaire
Les dépôts
Ces lieux de stockage des marchandises
les producteurs, les commerçants et
marchandises. L’émergence des dépôts
chaque dépôt, on trouve un responsable
environ 100FC/sac/jour.
Méthodologie
sont présents sur les marchés secondaires et tertiaires. Ce sont principalement
les « mamans-manœuvres » qui utilisent ces dépôts pour entreposer les
s’est accompagnée de l’émergence de petits marchés à leur périphérie. Pour
de dépôt responsable de la gestion du lieu et de la collecte de la taxe s’élevant à
Présentation de la zone d’étude
DEPOT III
Depôt tertiaire
Marché tertiaire
Destination des produits agricoles
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 16
LA COMMERCIALISATION
Les acteurs de la commercialisation
Le grossiste
Dépôt de Kimpese, Adonis, Juin 2011
Le grossiste et le semi-grossiste sont présents sur tous
les lieux de vente.
Ils achètent les produits en grande quantité (minimum
deux sacs pour le grossiste, un demi-sac pour le semigrossiste), directement aux producteurs ou aux
producteurs-spéculateurs (cf. paragraphe ci-dessous).
Dans les villages, certains de ces commerçants louent
un local pour stocker leurs marchandises le temps d’en
réunir des quantités suffisantes.
Le grossiste vend ses produits au niveau des dépôts ou
sur les marchés secondaires et tertiaires, sur lesquels
les prix sont les plus élevés. Ses clients sont les
détaillants et les « mamans-manœuvres ».
Marché de détail, Adonis, Juin 2011
Le moyen de déplacement est le camion, en raison des
grandes quantités de marchandises à transporter.
La « maman-manœuvre »
La « maman-manœuvre » est présente dans les dépôts des marchés secondaires et tertiaires. Elle se fournit en
marchandises auprès des producteurs dans les villages ou sur les marchés ruraux par le biais d’intermédiaires
(éclaireurs ou gérant de camion) grâce à qui elle envoie ses propres sacs vides. (Voir l’encadré ci-dessous) La
« maman-manœuvre » ne se déplace pas jusqu’aux lieux de production.
Elle achète aussi auprès des grossistes revenant des villages, arrivant sur les marchés secondaires ou tertiaires.
Le mode de paiement de cet acteur lui est spécifique : elle achète les marchandises « à crédit », puis se charge
de la vente des produits en s’assurant de tenir à l’écart leur propriétaire par une prise en charge financière
(repas par exemple). Le prix de vente est négocié avec le producteur/grossiste avant qu’elle ait procédé à la
vente. Elle effectue alors la vente à un prix qu’elle espère plus élevé, auprès des commerçants, détaillants ou
consommateurs. Suite à la vente, elle remet la somme prévue au propriétaire des marchandises. La marge
obtenue reste secrète, il est difficile de la chiffrer.
La « maman manœuvre » parvient à fidéliser des producteurs en leur envoyant des outils ou semences, en
cadeau ou à leur demande. Ces derniers commercent alors exclusivement avec elle.
La détaillante
Les sacs des « mamans-manœuvre »
Elle est présente sur tous les types de marchés. Elle
effectue ses achats auprès des semi-grossistes, des
« mamans-manœuvres » ou des producteurs, en
moyenne quantité (1/2 sac ou bassines).
Elle revend aux consommateurs, sur des étalages
ou à même le sol, sur les marchés ruraux,
secondaires ou tertiaires.
Il est fréquent que les « mamans-manœuvre » confient des
sacs vides au responsable du camion à destination des
producteurs. En effet, les producteurs rencontrent des
difficultés pour conditionner leurs produits agricoles, liées à
la disponibilité de sacs dans les villages. Les « mamansmanœuvre » envoient donc des sacs aux producteurs en
échange de quoi, la marchandise leur revient. Ainsi elles
s’assurent de recevoir des produits agricoles.
Marché de détail, Adonis, Juillet 2011
Lorsque le producteur ne se déplace pas, le prix se négocie
par téléphone une première fois avant l’envoi des sacs et une
deuxième fois quand la « maman-manœuvre » reçoit la
marchandise. Le producteur recevra l’argent une fois la
vente effectuée, via le même responsable qui a transporté les
sacs.
Le producteur-spéculateur
Le producteur-spéculateur vend sa propre production sur les marchés, qu’il
complète par l’achat de marchandises agricoles à d‘autres producteurs.
Il revend les marchandises principalement sur les marchés ruraux aux grossistes et
aux consommateurs. Il peut les vendre aussi dans les dépôts et marchés
secondaires, voire tertiaires, aux grossistes et aux « mamans-manœuvres ».
Le choix du lieu de vente dépend de la quantité de marchandises à vendre, ainsi
que des possibilités de déplacement.
Leurs déplacements peuvent être effectués à pieds, avec l’aide ou non de porteurs,
entre les villages et les marchés ruraux. Au-delà, le transport de marchandises se
fait par camion.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
L’intérêt est mutuel pour le transporteur, le producteur et la
« maman-manœuvre » : la « maman-manœuvre » s’assure de
recevoir des produits, le producteur est assuré de
commercialiser ses marchandises et le transporteur est
assuré d’un chargement dés le départ.
Marché Séraphin, Cité de Luozi, Adonis, Juillet 2011
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 17
LA COMMERCIALISATION
Transport des produits
Les taxes
Il existe deux types de taxes :
- Les taxes légales qui sont collectées selon une fréquence irrégulière par des agents
autorisés.
- Les taxes illégales : communément appelées « tracasseries » et « roulages » qui sont
tolérées et payées.
C’est au niveau des marchés tertiaires, que sont collectées un grand nombre de taxes. Les
taxes des services de l’agriculture et des affaires économiques sont payés par les
producteurs et les commerçants à chaque sac déchargé, et par les « mamans manœuvre » à
chaque sac acheté. Celles des services de l’environnement, des affaires économiques, de
l’art et la culture, vétérinaires, et autres sont payés par les propriétaires des dépôts.
Les affaires économiques délivrent un « ticket » ou droit (de vente) aux détaillantes,
moyennant un impôt. Les transporteurs, pour pouvoir stationner, doivent payer une taxe à
la police qui garantit la sécurité du lieu et des véhicules. Pour la circulation sur les routes,
ces derniers ont aussi des frais de péages destinés à l’Office des routes.
D’autres services, tels que l’Hygiène, la Jeunesse, l’Entretien des marchés, etc. imposent
parfois ces acteurs.
Marché à Luozi, Adonis, Juin 2011
Camion en direction de Brazzaville, Adonis, Juin 2011
Les transporteurs
Les éclaireurs
L’éclaireur informe le transporteur de la quantité de
marchandises disponibles dans les villages de producteurs. Il
est affilié à une zone de production. Soit il contacte les
commerçants étant sur la zone pour connaître les volumes
disponibles, soit il va lui-même sur place et appelle le
transporteur.
Lorsqu’il contacte un transporteur, il peut voyager avec lui
jusqu’aux lieux de chargement. Il reçoit 10 % des marges
dégagées par le transport, versées par le propriétaire.
Le propriétaire : il possède un ou plusieurs véhicules pour le transport de marchandises et/ou
de personnes. Il met ses véhicules en location ou embauche lui-même le personnel
d’équipage.
Il a à sa charge les salaires des membres de l’équipage, les frais de carburant, les réparations
et les tracasseries (taxes, douanes, police, etc.).
L’équipage : il se compose en général d’un chauffeur, d’un gérant responsable de la facturation
du transport et du paiement des charges et d’un à deux aides-chauffeurs chargés de faciliter
les manœuvres et de faire les réparations. Chacun est rémunéré entre 5 et 10 % des recettes
du transport.
Les manutentionnaires
Ils chargent les marchandises dans les véhicules de
transport, sur les marchés ruraux, secondaires et tertiaires
(si ce n’est pas l’équipage du véhicule qui s’en charge). Ils
déchargent également les marchandises des camions
présents sur les dépôts et parkings des marchés secondaires
et tertiaires. Ils sont payés jusqu’à 1000FC/sac par le
propriétaire des marchandises.
Camion sur la route de Kinshasa, Adonis, Juil. 2011
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Le coût de transport
Les coûts de transport sont aux frais des producteurs et des commerçants qui chargent la
marchandise. Ils sont basés sur le prix de vente des produits sur les marchés et sont
fonction du nombre de sacs, du poids, du type de produit, et de la distance parcourue.
Le transport se fait à crédit le plus souvent, le paiement s’effectuant à l’arrivée, après la
vente des produits sur les marchés/dépôts secondaires ou tertiaires par les producteurs
ou grossistes.
Les prix de base du transport sont généralement fixés par l’A.C.CO (Association des
Chauffeurs du Congo), mais varient indépendamment des tarifs fixés en fonction de la
distance du trajet, du prix du carburant et de l’état des routes empruntées, qui dépend de
la saison.
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 18
LA COMMERCIALISATION
État des axes routiers du district des Cataractes
Etats des axes de transports
République
du Congo
République
du Congo
SUNDI MAMBA
MBIONGO
NKUNDI
N
KIBUSI
KINGILA
NKENGE
MBANZA BULU BETELEMI
LUFUKU
20 km
DIVAGAMENE
NSUNDI NSANGU
KIMBEMBA
LUKOKO
MAFUILU
NSONA
LUOZI
KIMGUAMBA
LUNANA
Le transport entre les villages et les marchés ruraux s’effectue généralement à pied, et ce,
malgré les grandes distances à parcourir.
Au-delà le transport des marchandises se fait en véhicule via des transporteurs. Le coût
élevé du transport véhiculé est dû au mauvais état des routes (majoritairement des pistes),
aux tracasseries (frais) sur le trajet et aux prix des produits.
KINTETE
MBANZA
NGOYO
MBANZA TADI
BANDAKANI
CHANTIER
MALELE
BIDI
KIDADA
LOMBOFUESE
KITOBOLA
KIASUNGUA
KILUEKA
LUMUENO
KIBUNZI
KINSHASA
NKONDO
KUMBI
NKUMBA
VALLA
NKALANGA
KIMPESE
Axe asphalté reliant Matadi à Kinshasa
Axe en bon état, accès véhiculé aisé
Axe dégradé, accès véhiculé possible
Axe très dégradé, accès véhiculé très difficile
Traversée en bac
KIANDU
Piste qui relie Kimpese à Luozi, Adonis, Juin 2011
Méthodologie
DIBU
Présentation de la zone d’étude
SANZIKWA
NGOMBE
L’état des pistes est correct sur le territoire de Songololo, grâce aux interventions d’Agrisud
et de la JICA (Agence Japonaise de Coopération Internationale) pour la réhabilitation des
pistes. Sur le territoire de Luozi les pistes sont en mauvais, voire très mauvais état. Ceci
rend l’évacuation des produits de ce territoire plus difficile. Par exemple, l’axe Luozi-Nkundi
est dans un piètre état, ce qui perturbe le transport des marchandises puisqu’il est souvent
impraticable pour les camions en saison des pluies. Ceci empêche donc l’écoulement des
marchandises de la seconde vallée de la RDC.
De plus, le passage du bac pour traverser le fleuve reste un frein important à l’évacuation
des produits agricoles car des congestions s’y créent. La réhabilitation des pistes du
territoire de Luozi (par la CTB, Copération Technique Belge) et la mise en place de ponts
flottants sont en cour (par l’OR, Office des routes).
KIYALA
MATADI
La commercialisation des produits agricoles est effectuée vers différents types de marchés :
les villages, les marchés ruraux, les marchés secondaires et les marchés tertiaires. Les prix
sont fixés selon l’offre et la demande du produit sur les marchés tertiaires, les grands
centres de consommation.
NSUMBA
Camion qui s’apprête à traverser le fleuve pour s’approvisionner
sur le Territoire de Luozi, Adonis, Juin 2011
Le système de commercialisation
Animateur sur une piste dégradée, Adonis, Juin 2011
Camion très chargé en direction de Kinshasa, Adonis, Juillet 2011
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 19
LA COMMERCIALISATION
Dynamiques de commercialisation des produits agricoles
Cas de cossettes de manioc Luozi-Kinshasa
La commercialisation des produits agricoles suit des schémas complexes. Il existe une multitude de circuits en fonction des acteurs et des lieux par lesquels
transite la marchandise. Le choix du circuit est régi par les quantités commercialisées, la fréquence de passage des camions, le coût de transport, les prix du produit sur les
différents marchés, etc. La dynamique de commercialisation des produits agricoles repose sur la diversité des acteurs et leur complémentarité. Pour comprendre le
fonctionnement global du système de commercialisation. Nous reconstituons ci-dessous, étape par étape le trajet effectué par un sac de cossettes de manioc.
Dans le cas où un producteur ne souhaite pas se déplacer pour vendre ses sacs, il va faire appel à un éclaireur. Il le contacte par téléphone pour l’informer de la quantité
dont il dispose. Avant de proposer ses services à un transporteur, l’éclaireur cherche d’autres marchandises en contactant des producteurs issus de la zone qu’il connait,
afin de disposer de la quantité suffisante pour remplir un camion. Après avoir négocié avec le transporteur, l’éclaireur se charge ensuite de trouver des commerçants ou
« mamans-manœuvres » qui sont intéressés par la marchandise disponible. Une fois que les commandes sont suffisantes, le camion part de Kinshasa à destination de
Luozi par exemple, avec son équipage, l’éclaireur et les commerçants. Certains de ces commerçants emporteront à l’aller des biens de consommation (pétrole, riz importé,
sel, sucre, habits) qu’ils revendront dans les villages enclavés. Les commerçants ne se déplacent pas toujours, ils confient alors leur argent à l’éclaireur pour une quantité
donnée de produits.
Le transporteur ne prend pas systématiquement d’éclaireur, notamment lorsque le chauffeur ou le gérant connait la zone. Mais l’éclaireur a aussi la responsabilité de
contrôler le chargement indépendamment du gérant. Ainsi lorsque le transporteur ne fait pas confiance au gérant, pour éviter tout trafic, il prend un éclaireur.
Vente d’oignons bord champ, Territoire de
Kimpese, Adonis, Juil. 11
Une fois sur la zone d’approvisionnement, l’éclaireur guide le chauffeur dans les différents villages, où se trouvent les marchandises. Les commerçants peuvent alors
négocier, acheter ou non les marchandises. Dans les zones d’accès difficiles, l’éclaireur a aussi le rôle d’aller au-devant du camion à pied pour rechercher des marchandises
supplémentaires.
Si le camion n’est pas plein, malgré les commandes annoncées par les commerçants au début du voyage, les colis de producteurs et d’autres commerçants peuvent
être ajoutés. Ces derniers sont des commerçants itinérants venus par leurs propres moyens, en repérage dans les villages avant l’arrivée d’un transport, pour préparer
leurs achats. Soit ils commandent un transporteur habituel, dans le cas où ils ont acheté beaucoup de marchandises, soit ils profiteront du passage d’un véhicule pour
transporter leurs sacs.
Lorsque le camion est chargé, il prend la route du retour, les producteurs et les commerçants n’accompagnent pas toujours leurs marchandises, ils doivent dans ce cas
prendre un taxi. Il faut en moyenne une semaine, pour effectuer un voyage entre la zone rurale de Luozi et Kinshasa. Cependant, on atteint parfois deux semaines
en fonction de la disponibilité des marchandises, de l’état des routes, de l’état du camion et de l’éloignement des villages. En effet, sur le territoire de Luozi, le mauvais état
des routes impose au transporteur de faire des voyages à moitié pleins et d’utiliser des dépôts demi-terrain à Luozi.
Arrivés à destination, les commerçants et producteurs déchargent leurs marchandises puis vendent les produits le plus souvent aux « mamans-manœuvres » qui sont au
dépôt. C’est lors du déchargement, lorsque le gérant ou l’éclaireur font descendre les sacs pour chacun de leurs clients que la plupart des taxes (agriculture, affaires
économiques, etc.) sont relevées par des agents de l’État.
Transport de marchandises, Adonis, Juil.
11
Le producteur qui a reçu les sacs d’une « maman-manœuvre » doit lui confier ses produits. La « maman-manœuvre » vend la marchandise et le producteur est rémunéré
après la vente. Pour faciliter le paiement en différé, la vente pouvant prendre d’un à deux jours, la « maman-manœuvre » « prend en charge » le producteur ou le
commerçant. La part qui revient au producteur correspond au prix négocié auquel sont soustraits les frais de transport et de déchargement.
Si un commerçant ou producteur souhaite poursuivre sa route vers un autre marché, avec un autre transporteur, alors une personne de l’équipage aura le rôle de
mandataire pour accompagner la marchandise jusqu’au règlement du transport.
La « maman-manœuvre » en possession de la marchandise a le choix de vendre au détail ou en gros. La marchandise invendue est stockée dans un dépôt moyennant un
prix fixé selon le produit et le nombre de sacs. La durée du stockage n’a pas d’influence sur le prix.
En conclusion, il est important de souligner la souplesse des modalités de commercialisation, elles s’adaptent en fonction des acteurs, de leur disponibilité en
trésorerie ; les nombreux règlements à crédits en sont une bonne illustration. Certes, la multitude des acteurs intermédiaires et la complexité des rapports de force entre
eux réduisent la marge du producteur, mais rendent les circuits souples et performants puisqu’ils permettent une redistribution importante de la valeur ajoutée
à de nombreux agents et répartie de façon globalement homogène, puisque les monopôles semblent inexistants.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Marché, Territoire de Kimpese Songololo,
Adonis, Juil. 11
Axes d’interventions
Annexes
Page 20
TYPOLOGIE DES PRODUCTEURS DU TERRITOIRE DE LUOZI
Double actif investissant son capital dans l’agriculture
Exploitant misant sur les cultures de rente
Caractéristiques
Caractéristiques
Ce producteur a une autre activité à laquelle il consacre la plus grande partie de son temps.
Cependant, il a investi un capital conséquent dans le secteur agricole, qui représente une part
importante de son revenu.
Il possède une forte capacité de mise en culture (supérieure à 2 ha de manioc mis en culture en
saison A)
Sa production ayant pour objectif principal de générer un fort revenu, il cultive essentiellement des
cultures à forte valeur commerciale (manioc, haricot, arachide). En outre, il utilise généralement de la
main-d'œuvre salariée pour l’ensemble des tâches.
Enfin, il possède une véritable stratégie de commercialisation, il se déplace systématiquement sur les
marchés les plus porteurs et il est en capacité de stocker afin d’obtenir de meilleurs prix.
L’agriculture est sa principale activité et sa principale source de revenus.
Petit à petit, il a réalisé des économies pour améliorer son exploitation et il possède aujourd’hui
des moyens de production suffisants qui lui permettent notamment d’avoir une capacité de mise
en culture conséquente (de 1 à 2 ha de manioc en saison A). Il a pour principale stratégie de
miser sur les cultures à forte valeur commerciale (manioc, arachide, haricot, huile de palme,
oignon, gingembre) dont il commercialise l’essentiel de la production.
Il possède également du petit bétail (petits ruminants) qui représente un capital sur pieds. Il peut
aussi posséder un attelage dont il loue les services aux autres exploitations.
En plus de la main d’œuvre familiale, qui participe à l’ensemble des travaux, il fait appel à de la
main-d'œuvre salariée pour les travaux les plus pénibles voire pour l’ensemble des travaux.
Enfin pour la commercialisation de ses produits, il a généralement la possibilité de se déplacer
sur les marchés les plus rémunérateurs.
Papa Fido
Il est originaire de Kilomba, à quelques kilomètres de
Nkundi. Adolescent, il a étudié la mécanique à Luozi et a
ensuite été embauché dans la société sucrière de Kwuilu
Ngongo.
En 1982, il décida de retourner au village pour démarrer
une petite activité de commerce de produits manufacturés et
surtout pour cultiver les terres familiales. Dés le départ il
privilégia les cultures de manioc et de haricot ; et quelques
années plus tard, il acheta une paire de bœufs qu’il utilise
encore aujourd’hui. Les deux bêtes sont aussi mises en
location pour les autres exploitants.
Papa Jean Pierre
En 1990, il déménagea à Nkundi où il réside toujours
aujourd’hui. Il y ouvrit une boutique de produits
manufacturés et mis de nouvelles terres en culture.
Cependant, n’étant pas de Nkundi, il est obligé de louer les
terres qu’il exploite au prix de 60 000 FC/ha/an.
À l’heure actuelle, il possède 4 ha sur lesquels il cultive du
manioc, de l’arachide, du riz, du haricot et du soja. Il ne Papa Fido devant sa boutique, Adonis, Juil. 11
participe plus aux travaux agricoles, mais emploie de la main
d’œuvre. Le secteur agricole demeure sa principale source de revenus. En effet, les produits agricoles et ses
bœufs de traction lui rapportent respectivement 50 % et 20 % de son revenu total.
Il est né à Kivunda et a suivi l’école primaire à Zimba.
Il a commencé à cultiver dans ce village de petites
surfaces d’oignons, de gingembre et de manioc. En
2005 il s’installe à Mbanza Mpombo (à proximité de
Kintete) après s’être marié à une femme du village et
être devenu ayant droit par alliance. À son arrivée, il
réinvestit les bénéfices dégagés par les cultures dans de
plus grandes surfaces de manioc qui l’obligent à
employer de la main-d'œuvre pour l’ensemble des
opérations. Il a aussi acheté 5 porcs et 10 chèvres.
Pour
maximiser
son
revenu,
il
compare
systématiquement les prix sur les différents marchés
(Kinshasa, Kimpese, Mbanza Ngungu) avant de
décider où il va vendre sa production.
Papa Jean-Pierre dans ses champs, , Adonis, Juil. 11
Il a aujourd’hui pour projet de continuer à augmenter les surfaces des cultures à forte valeur
commerciale, principalement le manioc.
Avec les profits de ses activités, il a pu construire une maison à Kinshasa et projette d’agrandir ses surfaces de
manioc.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 21
TYPOLOGIE DES PRODUCTEURS DU TERRITOIRE DE LUOZI
Exploitant de subsistance
Exploitant pratiquant une agriculture vivrière
Caractéristiques
Cet exploitant vit essentiellement de son activité agricole. Il dispose de moyens et d’une capacité
de mise en culture très limités.
Ainsi la surface de manioc mise en culture en saison A est comprise entre 25 et 50 ares. La
fonction de sa production est avant tout de couvrir ses besoins alimentaires. C’est pourquoi la part
vendue est très faible. Il possède , dans quelques cas, quelques têtes de petits bétails voire un à
deux porcs.
La main d‘œuvre utilisée est uniquement familiale ou du type entraide pour l’ensemble des travaux.
Concernant la location de force de travail, il faut discerner deux sous-types :
- Les personnes limitées par leur force de travail, essentiellement les personnes âgées qui sont
dans l’incapacité de la louer
- Les personnes en capacité de louer leur main d’œuvre, et qui le font très fréquemment
Caractéristiques
Il représente la majorité des exploitants de la zone. C’est un exploitant à temps complet. L’essentiel de
son revenu provient de sa production, qui a également pour fonction de subvenir aux besoins de la
famille. Il a des moyens modestes et une capacité de mise en culture généralement à peine supérieure à
celles des actifs disponibles sur l’exploitation, soit entre 50 ares et 1 ha de manioc mis en culture en
saison A. La quantité de manioc vendue est similaire, voire légèrement supérieure à la quantité
autoconsommée.
Son système de production est diversifié (vivrier, cultures de rente, maraîchage, etc.). Il possède
quelques têtes de petits bétails, mais il est rare qu’il possède du gros capital (bœufs, etc.). La maind'œuvre familiale est utilisée pour l’ensemble des travaux. Cependant, lorsque des opérations
nécessitent un emploi de main d’œuvre conséquent, il peut faire appel à des personnes salariées. Il peut
lui-même louer sa propre force de travail en appartenant à un groupe de membres ou de manière
individuelle.
Sa capacité de trésorerie est modeste, c’est pourquoi il ne se déplace pas systématiquement sur les
marchés les plus rémunérateurs. De même, sa capacité à stocker une partie de la récolte, afin d’obtenir
de meilleurs prix, est restreinte.
Leur stratégie de commercialisation est limitée par leur faible ressource financière. L’essentiel de la
vente est effectué au village ou sur les marchés primaires.
Papa Lucinga
Il vit à Mbanza Buende, un village de la vallée de la Luala depuis plus de
40 ans.
Il a toujours été agriculteur et cultivé des surfaces modestes. Durant de
nombreuses années et jusqu’à ce que sa force de travail se réduise, il
appartenait à un groupe de membres. Aujourd’hui, il travaille avec sa
femme et cultive le haricot le manioc et l’arachide sur à peine plus de
.0.5 ha. Il cultive également des cultures dédiées seulement à sa propre
consommation telle que la patate douce.
Sa force de travail limitée l’oblige à récolter le manioc de manière très
fréquente et ponctuelle. Il peut réaliser jusqu’à cinq récoltes sur un
même pied.
Ses besoins financiers l’obligent à vendre l’essentiel de ses ventes au
village. Il vend régulièrement de petites quantités, quelques bassines de
manioc tout au plus.
Papa Jacques
Papa Luncinga dans ses champs, Adonis,
Juil. 11
Il est originaire de Nsanda, un village dans la zone de montagne du territoire
de Luozi. Il a reçu une formation de boulanger, mais il n’exerce cette activité
que de manière très ponctuelle. Ainsi, il a toujours vécu de l’activité agricole
pratiquée de manière familiale. À ce jour, sa femme, ses enfants, ses neveux
et lui-même, soient sept personnes, travaillent à temps complet sur
l’exploitation. Cette importante main d’œuvre lui permet de mettre en
culture, un peu plus d’un ha de manioc chaque année en saison A. La moitié
Papa Jacques, Adonis, Juil. 11
de ses productions de manioc et de riz, qui sont les plus importantes
sont dédiées à la consommation de la famille. Il cultive également un jardin en saison sèche. Papa Jacques possède
un modeste « petit capital » composé de deux porcs, en métayage dans un autre village, et quelques poules.
Concernant sa stratégie de commercialisation, il préfère réaliser ses ventes à Kimpese, cependant lorsqu’il a besoin
d’argent rapidement il vend aux commerçants du village.
Double actif dont l’agriculture est un complément de revenus
Caractéristiques
Cet actif possède une autre activité à laquelle il dédie l’essentiel de son temps. Il s’agit principalement de
fonctionnaire pour qui l’activité agricole n’est qu’un complément de revenu.
Leur capacité de mise en culture est moyenne et dépend des revenus de l’activité principale. De manière
générale, c’est de la main-d'œuvre salariée qui est utilisée. La part vendue est légèrement supérieure à la
part autoconsommée.
Il peut posséder quelques têtes de petits ruminants, mais a rarement du gros capital.
Le type de main d’œuvre utilisé dépend de ses ressources, même s’il utilise généralement de la maind'œuvre salariée pour les travaux conséquents.
De même, la stratégie de commercialisation est fonction de ses ressources, même s’il se déplace
fréquemment sur les marchés les plus rémunérateurs.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Maman Rachelle
Maman Rachelle, Adonis, Juil. 11
Typologie des producteurs
Elle est enseignante et a été mutée au village de Kintete depuis 12 ans.
Afin de compléter ses revenus, elle loue des terres et y cultive le haricot et
l’association manioc-arachide. Chaque année, elle met en culture un peu
moins de 1 ha de manioc. Cette production lui permet de couvrir ses
besoins et génère un revenu suffisant qui vient compléter son modeste
salaire.
Le travail d’enseignante ne lui permettant pas d’assurer elle-même
l’ensemble des travaux agricoles, elle emploie des journaliers, mais
également ses élèves.
Comme elle compte rester encore quelques années à Kintete, elle aimerait
augmenter ses surfaces.
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 22
LES SEPT FILIÈRES IDENTIFIÉES
La première partie du travail de terrain, qui s’appuyait sur des enquêtes quantitatives, a permis de déterminer les cultures les plus fréquemment pratiquées par les exploitants agricoles et les plus porteuses. Ce
sont celles-ci qui ont été retenues pour une étude plus approfondie dans une seconde phase, afin de déterminer les itinéraires culturaux pratiqués et les circuits de commercialisation.
Les cultures suivantes seront ainsi présentées dans la suite de ce rapport :
L’association manioc-arachide
Le pois d’Angole
Le riz pluvial
Le manioc est une culture pratiquée par tous la grande majorité des exploitants. Il constitue la
base de l’alimentation des populations du Bas-Congo. Il est dans la majorité des cas cultivé
dans un but premier d’autoconsommation et de vente. Le manioc est généralement cultivée en
association dont la principale est manioc-arachide.
L’arachide est une culture pratiquée en début de cycle du manioc, c’est une culture dont l’objectif
principal est la vente. Elle peut-être considérée comme une culture améliorante puisqu’elle couvre
le sol et apporte de l’azote. Les fanes, souvent laissées au champ, servent ainsi de paillage au
manioc.
Le manioc est vendu sec sous forme de cossettes, l’arachide est vendue décortiquée ou en
gousses. Ces deux cultures sont principalement vendues à Kinshasa, mais également sur tous les
autres marchés.
Le pois d’Angole ou pois Cajan est cultivé en
association. C’est une culture de soudure
pratiquée
principalement
pour
l’autoconsommation. Il est mangé frais ou sec. Il
peut être vendu localement sur les marchés de
Luozi et Kimpese.
Le riz est cultivé uniquement dans le territoire de
Luozi. Cette production est destinée de manière
équitable à la vente et à l’autoconsommation. II est
réalisé majoritairement en culture pure. Le riz
peut être vendu sous forme de riz paddy ou sous
forme de riz décortiqué. Ce riz « local » est
exclusivement vendu sur ce territoire. Il est
majoritairement décortiqué au mortier et au pilon
par les femmes au village.
L’huile de palme
Le haricot
L’oignon
Le haricot est pratiqué soit en culture pure
en un ou plusieurs cycles par an sur une
même parcelle, soit en culture associée avec
le manioc. Cette plante est cultivée dans un
but premier de vente.
Il est consommé par une majorité de BasCongolais tout au long de l’année en
accompagnement du manioc. Le haricot est
vendu sur tous les marchés : Luozi, Kimpese
et Kinshasa. Kinshasa est le marché
principal.
L’oignon est une culture de rente,
caractéristique du territoire de Kimpese.
Elle est également pratiquée sur le territoire
de Luozi, mais dans des proportions
moindres. Cette culture est réalisée en
saison C (saison sèche) près des points
d’eau pour faciliter l’arrosage. L’oignon est
produit essentiellement pour la vente et est
principalement commercialisé à Kinshasa.
L’huile de palme est produite essentiellement dans
le territoire de Luozi. Cette activité est réalisée
souvent durant les premières heures de la
matinée. La coupe des régimes et l’extraction de
l’huile sont effectuées dans un premier temps. Le
ramassage et la collecte des noix sont réalisés par
la suite. L’huile est majoritairement vendue pour
venir en complément de l’activité agricole pure. La
vente est principalement effectuée à Kimpese, via
Luozi.
Vallée maraichère sur le Territoire de Luozi, Adonis, Juil. 11
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 23
Le Manioc (Manihot esulenta)
L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE
Système de culture
Il constitue la base de l’alimentation de la population du Bas-Congo.
Le manioc est autant cultivé à des fins d’autoconsommation que de
commercialisation, il est d’ailleurs considéré comme la culture principale par
l’ensemble des producteurs. C'est pourquoi il peut être considéré comme
une culture vivrière tout comme une culture de rente.
Le manioc est principalement cultivé pour ses racines tubéreuses, mais les
feuilles sont également consommées. Celles-ci sont d'autant plus appréciées
si elles proviennent d'un pied affecté par la mosaïque, car celle-ci provoque
une accumulation des sucres dans la feuille.
Besoins théoriques de la culture :
Variétés :
Les variétés améliorées (Rav, Butamu, etc.) sont résistantes aux maladies, principalement la
mosaïque et présentent de meilleurs rendements que les variétés locales. Elles sont présentes sur
les deux territoires. Il existe également des différences organoleptiques entre les variétés. Les
variétés sucrées telles que Lueki, sont généralement cultivées à des fins d’autoconsommation.
Dans la majorité des cas, une parcelle de manioc présente plusieurs variétés.
Association culturale :
Température : minimale 12 °C, optimale entre 25 et 29 °C.
Eau : de 600 mm à plus de 4 000 mm, résistance aux périodes de sécheresse
Sol : meuble, afin de faciliter la formation des tubercules
Adaptabilité : à tous les types de sols
Durée du cycle : de 1 à 2 ans
En début de cycle, le manioc est généralement planté en association avec une légumineuse qui
présente un cycle de trois à quatre mois. L’association la plus fréquente est manioc-arachide,
c’est pourquoi elle est présentée plus en détail dans les pages qui suivent. Cette association
permet d’éviter la croissance d’adventices pendant les trois premiers mois de culture du manioc
— période à laquelle il est le plus soumis à la compétition — et également d’enrichir le sol en
azote.
Cycle de culture du Manioc
Mois
Janv
Févr
Saison culturale
Mars
Avril
Saison B
Mai
Juin
Juil.
Août
Saison C
Sept
S
Manioc
saison A
r
Manioc
saison B
Oct
r
r
S
R
r
R
Nov
Déc
Saison A
Sa
r
Sa
r
Légende: S : semis (plantation des boutures) ; Sa : sarclage ; R : récolte
La durée du cycle est différente en fonction des variétés. Ainsi les variétés précoces, telles que le Rav, forment des tubercules à partir de 9 mois après la
plantation de boutures. Cette dernière est effectuée à deux périodes de l’année : au début du mois d’octobre en saison A et au début du mois de mars
en saison B. Le temps de préparation du sol étant court à cause des contraintes climatiques, les surfaces de mise en culture en saison A sont
généralement plus importantes que celles de saison B. Il est également fréquent que les parcelles mises en culture en saison B soient dédiées à
l’autoconsommation.
La récolte est préférentiellement effectuée au mois de septembre, car ce mois bénéficie d’un climat idéal pour le séchage du manioc.
Pieds de manioc, Adonis, Juil. 11
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 24
L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE
Système de culture
L’arachide (Arachis hypogaea)
L’arachide est une légumineuse annuelle, cultivée pour ses gousses qui sont vendues.
Elle est mise sur le marché sous deux formes : décortiquées ou en gousses.
Besoins théoriques de la culture :
Température : optimale entre 25 °C et 35 °C
Eau : 500 et 1 000 mm
Sol : meuble et non rocailleux, bien drainé et aéré, pour permettre la formation des gousses.
Durée du cycle : 90 jours
Variétés :
Dans les territoires de Luozi et de Songololo, la durée du cycle est de 90 jours. Ce sont donc des
variétés hâtives moins sensibles à la sécheresse.
Cycle de culture :
Pieds d’arachide, Adonis, Juil. 11
L’arachide est principalement semée en association avec le manioc. Elle est toujours semée en début de cycle du manioc,
simultanément voire avec un décalage de quelques jours.
Ainsi, l’arachide est comme le manioc, semée à deux périodes de l’année : en saison A et en saison B. Mais contrairement au
manioc, son cycle court permet d’obtenir deux productions dans l’année.
Mois
Janv
Févr
Saison culturale
Arachide saison A
Arachide saison B
Mars
Avril
Saison B
S
Mai
Juin
Juil.
Août
Saison C
R
Sept
Oct
Nov
Déc
Saison A
S
Arachide gousse, Adonis, Juil. 11
R
Légende: S : semis ; R : récolte
Arachide décortiquée, Adonis, Juil. 11
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 25
Types de terrain
L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE
Cette association est présente sur tout type de terrain : les plaines, les bas de pente et les
coteaux. Elle est mise en culture en zone forestière tout comme en zone de savane boisée.
Système de culture
Itinéraire traditionnel
Rendements :
Défriche : coupe des herbes et dessouchage. Ce travail est effectué en saison sèche. Il est plus laborieux en
forêt.
Les enquêtes et l’analyse des bases de données STE
d’Agrisud ont permis de révéler les résultats
suivants:
Préparation du sol :
Brûlis
Labour : Il est majoritairement effectué avec du petit outillage (houe). Dans la vallée de la Luala, sur le territoire
de Luozi il peut également être effectué grâce à la traction attelée.
Formation de billon : Ce travail est seulement effectué sur le territoire de Kimpese. En effet, sur le territoire de
Luozi, le travail du sol se limite à la formation de buttes.
 Les rendements observés sur le territoire de
Luozi sont en moyenne de 12 tonnes de manioc
frais à l’hectare (soit 2,8 T de cossette), et peuvent
atteindre jusqu’à 18T/ha dans la vallée de Nkundi
(soit 4,1 T de cossette).
 Dans le territoire de Kimpese, les rendements
observés semblent être légèrement inférieurs avec
10 T/ha (soit 3 T de cossette). On observe
cependant une forte variabilité entre les
exploitations.
Semis : le manioc est généralement planté sur les buttes afin de bénéficier d’un sol meuble et l’arachide entre
celles-ci afin de recouvrir le sol.
Plantation des boutures de manioc. : espacement de moins d'un mètre, soit pour un fort remplissage plus de
50 bottes/ha. (une botte = 50 tiges d’un mètre ~ 150 boutures de 30cm)
Semis d’arachide: graine par graine, soit pour un fort remplissage 150 kg/ha.
Jeune pied de manioc, Adonis, Juillet 2011
Sarclage : Effectué manuellement. Le premier est réalisé un mois après le semis, un second peut être réalisé
après la récolte de l'arachide. Il faut également noter qu’un travail conséquent de désherbage est effectué lors de
la récolte d’arachide.
Récolte de l’arachide (Semis + 3 mois) : Arrachage des pieds et collecte des gousses
A Luozi, les pieds sont arrachés puis laissés sécher sur le champ durant une à deux semaines. L’arachide est alors
commercialisée sèche. À Kimpese, l’arrachage et la récolte des gousses sont effectués le même jour. L’arachide
est commercialisée fraiche.
Récolte du manioc : déterrement des tubercules, pelage et transport.
Le transport du manioc depuis le champ jusqu’au lieu de rouissage (point d’eau) est toujours nécessaire.
Lorsque la parcelle est également dédiée à l'autoconsommation, une faible quantité est récoltée de manière
hebdomadaire dés la tubérisation. Cependant, la plus grande partie de la production est récoltée un à deux ans
après la mise en culture selon les variétés.
La culture de manioc peut constituer un garde-manger, voire un capital en terre. Ces différentes stratégies de récolte sont
observées en fonction des besoins des producteurs.
Conditionnement : rouissage, découpage et séchage des cossettes et mise en sacs.
Le rouissage est l’immersion des racines pelées durant 2 à 8 jours selon les variétés. Ce procédé est nécessaire
pour la majorité de variétés afin de décomposer les composés cyanés et rendre le manioc comestible. Les
modalités de rouissage ont une forte influence sur les qualités organoleptiques et nutritionnelles du manioc.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Tubercules de manioc fraichement déterrés, Adonis, Juil. 11
Les facteurs limitants
Il s’agit avant tout de maladies :
• La Mosaïque est la principale maladie.
Elle a pour conséquence un retard de
croissance et une baisse de rendements
de 25 %
• L’Anthracnose est la seconde maladie
responsable d'une baisse de rendement.
• La Pourriture des tubercules est
principalement présente dans les zones
de bas fonds.
Etudes des filières par spéculation
Séchage des cosettes, Adonis, Juil. 11
Axes d’interventions
Annexes
Page 26
Répartition des charges du système ManiocArachide
Boutures
de
Manioc
10%
Économie de la production
Semences
Arachide
2%
Charges
H/J
100
50
100
75
25
50
Préparation
de la parcelle
29%
Récolte et post
récolte manioc
19%
Récolte arachide
6%
L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE
Sarclage
15%
Opération
Défriche
Préparation du sol
Semis
Main d'œuvre
Sarclage
salariée
Récolte arachide
Récolte manioc
Conditionnement
50
(Rouissage etc)
Total charges de main d'œuvre
Boutures Manioc (pour 50bottes)
Consommations
Semences Arachide (135kg)
intermédiaires
Total charges consommations intermédiaires
Total des charges
Semis
19%
Cette répartition des coûts a été établi grâce à l’analyse de bases STE d’Agrisud. Elle représente une moyenne des dépenses
générées par la culture de Manioc.
Analyse des comptes de résultats
Cas 1 : Double actif investissant son capital dans l’agriculture.
Il utilise un groupe de membres pour réaliser l’ensemble des travaux. En comptant les dépenses liées à leurs
salaires et repas, le coût est de 1500 FC/personne/jour.
Cas 2 : Exploitant pratiquant une agriculture vivrière.
Il emploie de la main d’œuvre salariée seulement pour les travaux conséquents : le défrichage, le sarclage et la
récolte. Pour l’ensemble des opérations, il s’appuie essentiellement sur la force de travail de sa famille qui est
composée de dix personnes. L’utilisation de cette main d’œuvre familiale ne représente aucun coût pour
l’exploitant.
Ses charges correspondent à l’emploi d’un groupe de membres de vingt personnes en complément de la main
d’œuvre familiale, pour les opérations de défriche de préparation du sol, de semis et la récolte de manioc.
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
75 000
675 000
100 000
22 500
122 500
797 500
Production MANIOC cossette (en sac sucrière de 50kg)
Le compte de résultat est établi pour un hectare de l’association culturale manioc-arachide. La culture est
conduite selon un itinéraire technique traditionnel. La production est évaluée à 12 tonnes de manioc frais, ce
qui d’après les conversion basée sur les bases de données d’Agrisud et les enquêtes équivaut à 2.7 tonnes de
cossettes; et à 52 sacs UPAK de cossette. La production d’arachide est de 520 kg de gousse ce qui équivaut à
270 kg d’arachide graine et donc a environ 1800 verres (0,15 kg/verre). Cette production a été valorisée au
prix bord champs. Les boutures et semences ont été valorisées au prix d’achat en période de semis. Les
hommes/jour (H/J) présentés ici représentent le nombre total d’hommes nécessaire par étape pour une surface
d’un ha. Il existe des différences dans les systèmes de culture, les deux types d’exploitations observés sur le
territoire de
Luozi sont présentés ici. Les charges représentent les dépenses réelles des exploitants.
Méthodologie
Cas 1
Cas 2
Valeur en Francs
Congolais
120 000
150 000
30 000
75 000
120 000
150 000
0
112 500
0
37 500
30 000
75 000
Produit prix bas bord champ (8000/sac)
416 000
Produit prix haut bord champ (12000/sac)
624 000
Production ARACHIDES gousses (en sac bande verte de 700 verres)
Produit prix bas Arachide graines (100/verre)
180 000
Produit prix haut arachide graines (200/verre)
360 000
0
300 000
100 000
22 500
122 500
300 000
52
416000
624000
2.6
180 000
360 000
Valeur ajoutée prix bas
Marge brute prix bas
473 500
-201 500
473 500
173 500
Valeur ajoutée prix haut
Marge brute prix haut
861 500
186 500
861 500
561 500
Analyse de la marge brute et de la valeur ajoutée
De part les différents types de main d’œuvre utilisés, les deux cas présentent des coûts
différents qui se reflètent dans leurs marges brutes. En effet, elles représentent le différentiel
entre le produit et les charges (consommation intermédiaires et charges en personnel) de
l’exploitant.
On s’aperçoit que pour le cas 1, l’association manioc-arachide n’est pas rentable si l’ensemble de
la production est vendue à des prix bas.
En outre, il faut également noter que si le cas 2 présente des fortes marges brutes. Ces chiffres
sont peu envisageables dans la réalité. En effet, l’utilisation de la main d’œuvre uniquement
familiale ne permet généralement pas de cultiver plus de 50 ares.
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 27
L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE
Commercialisation du manioc
Principaux bassins de production et flux de commercialisation du Manioc
(à la plus forte période de production)
République
du Congo
Rareté
République
du Congo
SUNDI MAMBA
Abondance
MBIONGO
NKUNDI
N
Source: Obseco; Agrisud.
KINGILA
MBANZA BULU
On distingue très clairement une période d’abondance à la fin de la saison C. Le principal
facteur explicatif est les conditions climatiques qui sont propices à la récolte et à la transformation
du manioc.
LUFUKU
20 km
KIBUSI
NKENGE
BETELEMI
DIVAGAMENE
NSUNDI NSANGU
KIMBEMBA
LUKOKO
MAFUILU
CHANTIER
MALELE
BIDI
Construction du prix de gros du Manioc Cosette
KITOBOLA
KIASUNGUA
KILUEKA
KUMBI
Francs Congolais
VALLA
17 %
KIYALA
KIANDU
Faible
Taxes liées à la vente
9%
NKALANGA
Légende
Bassins de production
Marges commerciales
15 000
NKONDO
NKUMBA
KIMPESE
21 %
20 000
KINSHASA
LUMUENO
KIBUNZI
25 000
KIDADA
LOMBOFUESE
(Pour un sac UPAK en période d'abondance)
30 000
NSONA
LUOZI
KIMGUAMBA
LUNANA
KINTETE
MBANZA
NGOYO
MBANZA TADI
BANDAKANI
Moyen
Fort
Coûts du Dépôt
Faible
Moyen
DIBU
MATADI
Flux de commercialisation
SANZIKWA
NGOMBE
Fort
NSUMBA
Coûts de Transport
10 000
Le manioc est produit dans tout le territoire et par tous les producteurs. Il est vendu sous forme de manioc cossettes (rouies
puis séchées) à Kinshasa et Kimpese et sous forme de chikwangue (pâte de manioc cuite).
Lorsqu’il est produit sur le territoire de Luozi, le manioc est vendu principalement à Kinshasa et dans une moindre mesure à
Kimpese voir dans d’autres provinces de la République du Congo.
Le manioc produit sur le territoire de Kimpese est essentiellement
commercialisé à Kinshasa.
Prix bord champ
5 000
0
Village Luozi
Luozi
Kimpese
Kinshasa
La construction du prix de gros du manioc nous montre une marge commerciale plus importante à
Kimpese qu’à Kinshasa (respectivement 21 % et 17 % par rapport au prix de gros), ce phénomène est
principalement expliqué par les forts coûts de transport et de dépôt à Kinshasa. La marge commerciale
correspond au total des marges prises par les acteurs de la commercialisation entre le prix bord champs et
le prix de gros sur le marché donné par rapport au prix total.
La proportion du prix bord champs par rapport au prix de gros diminue avec l’éloignement au village
(100 % au village, 75 % à Luozi, 48 % à Kimpese et 40 % à Kinshasa) et le coût du transport augmente
(16 % à Luozi, 28 % à Kimpese et 37 % à Kinshasa).
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Séchage de manioc au champs, Adonis, Juillet 2011
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 28
• Pour ce schéma on considère que quelque soit l’acteur les prix de transport, les coûts de commercialisation, les prix d’achat et les prix de vente en un lieu
donné sont identiques.
• Seul le coût du déplacement aller est pris en compte dans les graphiques. Les aspects d’hébergement, de dépenses sur place, le trajet retour ne sont pas
pris en compte.
• La marge producteur correspond à prix de vente - coût de transport - coût de commercialisation.
• Le prix de vente est en gras.
• Chacune des barres concerne l’acteur au-dessus duquel elle est placée, la hauteur de chaque barre et de ses composants et proportionnelle aux prix
indiqué,
VILLAGE
MARCHE RURAL
MARCHE TERTIAIRE
Kimpese
Kinshasa
700
2 300
28 000
7 000
15 000
15 700
12 500
2 300
Circuits de commercialisation du manioc
MARCHE SECONDAIRE
25 000
25 000
L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE
1200
1700
15 000
25 000
7 000
2 500
CAS 1
Grossiste
CAS 2
Producteurde la
zone de Kimpese
Maman
Manœuvre
CAS 2
25 000
2 300
36 000
7 500
8 000
25 000
11 700
8 000
2 300
17 000
Grossiste
450
17 000
8 800
28 000
1 200
11 000
8 000
1 200
Maman
Manœuvre
CAS 3 CAS 4 CAS 5
Analyse des marges :
Détaillant
22 000
Producteurde la
2 700
300 1 000
zone de Luozi
18 000
Prix de vente
Légende
10000
Marge
10000
Coûts de commercialisation
Consommateur
Détaillant
(Taxes, Stockage, Manutentionnaires)
Prix de vente conso:36 000Fr
10000
10000
Cas 2. et 4. Les producteurs de Luozi et de Kimpese suivent
ce circuit en général lorsqu’ils ont une production suffisante à
écouler (plus de 10 sacs). Les coûts de transport étant plus
importants pour le producteur de Luozi, sa marge est plus
faible que celle du producteur de Kimpese.
Cas 5. Le producteur sur le territoire de Luozi est susceptible
de s’arrêter au marché secondaire de Kimpese. En effet, les
prix de Kimpese sont parfois plus intéressants que ceux de
Kinshasa, relativement aux coûts supplémentaires engendrés
par le transport jusqu'à Kinshasa.
500
18 000
550
Cas 1. Ce circuit est emprunté pour de petites quantités de
cossettes, en moyenne d’un sac. Le producteur se déplace à
pied, au moyen d’un vélo ou encore en louant les services d’un
porteur à hauteur de 500FC/sac, jusqu’au marché rural
hebdomadaire. Les commerçants achètent une partie de leurs
marchandises sur ces marchés ruraux avant d’aller les vendre
sur les marchés à Kinshasa.
Cas 3. Lorsque les commerçants se présentent directement
dans les villages, le producteur peut lui vendre des sacs. Il se
déplace alors jusqu’à Kinshasa, où il les revend à une « mamanmanœuvre ».
3 700
11 000
Le manioc est vendu essentiellement sous forme de cossettes
séchées en sac de 50 kg, couramment appelés sacs UPAK. Les
schémas ci-contre présentent les principaux circuits de
commercialisation de ces sacs.
Coûts de transport du sac
Consommateur
Prix d’achat
Prix de vente conso:22 000Fr
1cm  10 000Fr
PRINCIPAUX CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DU MANIOCCOSSETTE
(pour un sac UPAK en période d’abondance)
NB: seuls les circuits jugés les plus représentatifs sont représentés ici..
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
La marge du producteur est plus importante lorsqu’il vend sur
les marchés de Kinshasa. Cependant pour que la marge soit
aussi importante que dans le cas 4 (11700 FC), le producteur
doit vendre plus de 10 sacs afin d’amortir les coûts de
transport.
D’après l’analyse le second marché le plus rémunérateur est
Kimpese. Néanmoins, il faut noter que le différence entre la
marge du producteur à Kimpese (cas 5) et au village (Cas 3)
n’est que de 800 FC. On peut donc penser qu’il est préférable
de vendre au village en période d’abondance puisque les prix
de la marchandise sont au plus bas et que les coûts de
transport grèvent la marge.
Les détaillantes semblent bénéficier d’une plus grande marge
par rapport aux grossistes et aux « mamans-manœuvre ». Cet
écart est probablement compensé par des quantités achetées
plus importantes pour ces deux derniers commerçants.
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 29
L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE
Commercialisation de l’arachide graine
Principaux bassins de production et flux de commercialisation de l’Arachide graine
(à la plus forte période de production)
République
du Congo
Abondance
Rareté
Abondance
République
du Congo
SUNDI MAMBA
Rareté
MBIONGO
NKUNDI
N
KINGILA
MBANZA BULU
Ce graphique représente l’évolution du prix de l’arachide gousse qui est semblable à celle de
l’arachide graine décrite dans cette partie. On observe ainsi une diminution du prix de l’arachide en
période de récolte avec une plus forte baisse en janvier-février, moment de la récolte de l’arachide
semée en association avec le manioc. Aussi, le prix remonte plus fortement en septembre-octobre
moment de rareté et de semis de l’arachide en association avec le manioc.
LUFUKU
20 km
KIBUSI
NKENGE
BETELEMI
DIVAGAMENE
NSUNDI NSANGU
KIMBEMBA
LUKOKO
MAFUILU
NSONA
LUOZI
KIMGUAMBA
LUNANA
KINTETE
MBANZA
NGOYO
MBANZA TADI
BANDAKANI
CHANTIER
MALELE
BIDI
KIDADA
LOMBOFUESE
KITOBOLA
KIASUNGUA
KILUEKA
LUMUENO
KIBUNZI
KUMBI
VALLA
KINSHASA
NKONDO
NKUMBA
NKALANGA
KIMPESE
Construction du prix de gros de l'Arachide
Bassins de production
Faible
Francs Congolais
160 000
140 000
42%
23%
100 000
80 000
Marges commerciales
Taxes liées à la vente
14%
Coûts du Dépôt
KIYALA
KIANDU
Faible
Moyen
Faible
Flux de commercialisation
(Pour un sac bande verte en période d'abondance)
120 000
Légende
Moyen
Fort
DIBU
MATADI
SANZIKWA
NGOMBE
Fort
NSUMBA
Cette carte représente les flux d’arachide graine. Elle est équivalente à celle du manioc puisque l’arachide est semée
principalement en association avec le manioc, les bassins de production sont donc identiques. Pour la commercialisation,
les flux sont également similaires :
•un flux moyen du territoire de Luozi vers Kinshasa
•un flux faible du territoire de Luozi vers Kimpese et la République du Congo
•un flux moyen entre le territoire de Kimpese et Kinshasa
Les flux sont exprimés de manière qualitative, une quantification de ceux-ci est une chose très complexe.
Coûts de Transport
60 000
Prix bord champ
40 000
20 000
0
Village Luozi
Méthodologie
Luozi
Kimpese
Présentation de la zone d’étude
Kinshasa
Le système de commercialisation
La construction du prix de gros de l’arachide nous montre une marge commerciale presque deux fois plus
importante à Kinshasa qu’à Kimpese (42 % du prix de gros à Kinshasa est composé de la marge
commerciale, 13 % du prix de gros à Kimpese est composé de la marge commerciale).
À Kimpese, le prix bord champs représente plus de la moitié du prix de gros (63 %), à Kinshasa il représente
45 % du prix de gros. Le coût du transport est équivalent pour Kimpese et Kinshasa.
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 30
• Pour ce schéma on considère que quelque soit l’acteur les prix de transport, les coûts de commercialisation, les prix d’achat et les prix de vente en un lieu
donné sont identiques.
• Seul le coût du déplacement aller est pris en compte dans les graphiques. Les aspects d’hébergement, de dépenses sur place, le trajet retour ne sont pas
pris en compte.
• La marge producteur correspond à prix de vente - coût de transport - coût de commercialisation.
• Le prix de vente est en gras.
• Chacune des barres concerne l’acteur au-dessus duquel elle est placée, la hauteur de chaque barre et de ses composants et proportionnelle aux prix
indiqué,
VILLAGE
MARCHE RURAL
L‘ASSOCIATION MANIOC ARACHIDE
Circuits de commercialisation de l’arachide
MARCHE SECONDAIRE
MARCHE TERTIAIRE
Kimpese
Kinshasa
154 000
142 200
3 800
L’arachide
suit
quatre
circuits
de
commercialisation principaux, à l’échelle du
District des Cataractes. L’arachide est
commercialisée en gousse ou décortiquée en
graine dans de grands sacs de 150 kg dits
« bande-verte ». Les circuits suivants font
référence à l’arachide graine.
8 000
CAS 1
189 000
Producteur de la
33 200
1 800
zone de Kimpese
154 000
150 000
62 200
3 800
Maman
Manœuvre
18 000
70 000
Cas 2. Les commerçants viennent au village
lors des fortes périodes de récolte pour
ensuite revendre les produits à Kinshasa.
292 600
Grossiste
103 100
500
Cas 4. Le producteur peut décider de vendre
à Kimpese à un commerçant pour limiter les
dépenses en transport et le temps passé. Ce
commerçant se chargera de vendre à
Kinshasa.
154 000
112 000
70 000
189 000
132 200
94 100
70 000
3 800
18 000
CAS 2
CAS 3
154 000
1 900
16 000
29 200
4 800
CAS 4
Détaillant
8 000
Producteur de la
Analyse des marges :
154 000
zone de Luozi
Grossiste
Légende
Prix de vente
10000
Marge
10000
Coûts de commercialisation
Consommateur
Prix de vente conso: 292 600Fr
(Taxes, Stockage, Manutentionnaires)
10000
10000
Cas 1 et 3. Lorsqu’un producteur a de
nombreux sacs d’arachides, il préfère se
rendre directement à Kinshasa pour les
vendre. Pour cela, il emmène des sacs
d’arachides et d’autres produits agricoles (un
producteur se déplace rarement pour un seul
type de produit). Il lui arrive de prendre les
sacs des voisins, le but étant d’optimiser le
coût du trajet, du séjour et du temps passé.
Coûts de transport du sac
Il est plus rentable pour le producteur
d’aller vendre directement à Kinshasa, qu’il
soit du territoire de Luozi ou de Kimpese.
Mais il y a une mobilisation en temps non
prise en compte dans les calculs.
Pour les grossistes, il est plus rentable
d’aller chercher directement les produits
au village.
Prix d’achat
1cm 100 000Fr
PRINCIPAUX CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DE L’ARACHIDE
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
(pour un sac bande verte en période d’abondance)
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 31
LE HARICOT
Système de culture
Le Haricot (Phaseolus vulgaris)
Cette légumineuse annuelle est avant tout cultivée à des fins commerciales, même si
une petite partie de la production est dédiée à l’autoconsommation. Elle est souvent
décrite par les producteurs comme l’une des cultures les plus rentables du système de
production.
Sur le territoire de Luozi, elle sert de monnaie d’échange. À ce titre, elle est
fréquemment troquée contre du riz et peut servir à payer des services tels que le
labour par traction animale, ou même des soins médicaux.
Au vu des difficultés de gestion de la fertilité des sols, l’introduction de cette culture en
début et en fin de cycle de successions culturales peut être perçue comme une réponse
permettant d’améliorer la fertilité des sols.
Variétés : Il s’agit de variétés naines locales blanches et jaunes (Ntendezy).
Type de terrain et cycle de culture
Cette culture est présente sur de nombreux types de terrains : les vallées comme les coteaux. Elle est principalement mise en culture en
zone forestière, mais est également présente en zone de savane voire dans les zones marécageuses.
Il est possible de réaliser jusqu’à trois cycles de haricot sur une année, mais en général les producteurs en réalisent un à deux par an. Les
itinéraires techniques et les cycles de cultures sont quelque peu différents en fonction des terrains mis en culture :



En saison A ou B, le haricot est semé sur des pentes faibles et/ou dans les bas de pente. Dans la zone de Kimpese, lorsqu’il
est semé sur les bas de pente, il est fréquent que des billons soient formés.
Lorsque le haricot est mis en culture en saison C, les seuls terrains propres à la culture sont les terrains marécageux où un
labour ponctuel est effectué.
Les terrains forestiers, qui présentent une plus forte capacité à retenir l’eau, sont semés plus tardivement que les zones de
savane.
Mois
Janv
Saison culturale
Haricot saison A
Haricot saison B
Févr
Mars
Avril
Saison B
Mai
Juin
Juil.
Août
Saison C
Sept
Oct
R
S
R
S
Haricot saison C
Nov
Déc
Saison A
S
R
Légende: S: semis ; Sa: sarclage ; R: récolte
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Haricots, Adonis, juin 2011
Besoins théoriques de la culture :
Température : entre 17.5 °C et 25 °C, optimale entre
20 °C et 22.5 °C.
Eau : de 300 mm à 400 mm. La sécheresse et l’excès d’eau
lui sont néfastes. Elle nécessite de l’eau en début de cycle.
Cependant après la floraison un excès d’eau rend la plante
plus sensible aux maladies.
Sol : léger à moyennement lourd, pH neutre et bien
drainé.
Durée du cycle : 75 jours
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 32
LE HARICOT
Système de culture
Successions et associations culturales :
Il existe différentes successions culturales possibles. Elles sont principalement fonction des zones mises en culture.
-
Sur les zones de vallée ou de bas fond, le haricot peut être suivi de maraichage, ou d’une culture de Manioc.
Sur les coteaux à forte pente, dans le territoire de Luozi, il est généralement mis en culture avec le pois
d’Angole,
Les rendements :
On observe une variation de rendement en fonction
de la période de mise en culture. Ainsi les rendements
de la saison B sont supérieurs à ceux de la saison A.
Mais c’est en saison C que l’on observe les meilleurs
rendements. Le haricot est semé dans les bas-fonds
hydromorphes qui gardent l’humidité pendant la plus
grande partie de la saison sèche.
Bords de la rivière Luozi, Adonis, Juillet 2011.
Itinéraire traditionnel en culture pure
Préparation du sol : défriche/brûlis
Labour sur toute la superficie (manuellement ou avec la
traction attelée) ; labour localisé (travail manuel)
Il existe une forte variabilité interannuelle. Cette
culture est qualifiée de capricieuse, car d’une année
sur l’autre, la production peut varier du simple au
triple.
Semis : effectué graine par graine de manière aléatoire
Note : Une étape de gardiennage peut être nécessaire depuis la sortie des cotylédons
jusqu’à la sortie des premières feuilles pour éviter que la culture soit piquetée par les
oiseaux.
Les rendements observés sur le territoire de Luozi
lors d’une bonne année de production sont de l’ordre
de 600 kg par ha. Pour une mauvaise année, les
rendements peuvent descendre jusqu’à 220 kg/ha.
Sarclage : (Semis + 1 mois)
Effectué manuellement
Récolte : (quand les pieds sont secs)
Coupe des pieds
Battage (Effectué au champ si le risque de vol est inexistant. S’il y a
risque de vol : battage du pied entier au village)
Présentation de la zone d’étude
Les facteurs limitants



Conditionnement : Vannage
Mise en sac
Méthodologie
Parcelle de haricots, Adonis, Juillet 2011.
Le système de commercialisation
Cette culture est affectée par un problème de fonte des semis dû à un excès d’humidité.
Elle subit également des attaques d’insectes qui endommagent les feuilles et génèrent une baisse de rendement
Le manque d’eau entraine de fortes baisses de rendement surtout pour le haricot cultivé en saison B.
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 33
LE HARICOT
Répartition des charges
Récolte
9%
Semences
10%
Défriche
21%
Économie de la production
Analyse
des
d’exploitations :
La valeur du haricot troqué
En général, la valeur monétaire du produit échangé et la valeur de la quantité de
haricot troquée sont équivalentes pour le producteur.
De plus, le troc est souvent effectué en période d’abondance au cours de laquelle la
valeur bord champs du haricot est au plus bas. Cette pratique présente donc un
intérêt pour le producteur qui ne doit pas se déplacer.
Le cas présenté est un exploitant pratiquant
une agriculture vivrière.
La main-d'œuvre salariée a été utilisée
seulement pour effectuer les gros travaux tels
que la défriche et le semis.
Semis
34%
La répartition des charges fait référence à un itinéraire technique classique que l’on retrouve chez
la plupart des exploitants.
Produit échangé
(valeur commerciale au village)
1 verre de riz importé
équivaut à 275FC
1 verre
équivaut entre 150
à 250 FC
3 verres de riz local
équivalent entre 350 à 600 FC
2 verres
équivalent entre
300 à 500 FC
Labour (traction animale) pour
¼ ha
équivaut à 20 000 FC
24 000
Opérations
30
Défriche
40
Semis
30
Sarclage
10
Récolte
Total charge main d'œuvre
Total des charges consommation
intermédiaire
Quantité produite
(bonne récolte = 3 sacs bande verte))
PRODUITS (200fr/verre)
Valeur ajoutée
Marge brute
24 000
304 kg
320 000
296 000
251 000
Quantité produite
(mauvaise récolte = 1 sac bande verte)
PRODUITS (200fr/verre)
Valeur ajoutée
Marge brute
Haricot
(valeur commerciale :
prix bord champs)
Semences
Nbre H/jour
Le compte d’exploitation suivant est établi sur
0.5 ha cultivé en zone de forêt. Cela signifie
qu’il y a peu de préparation du sol.
Le produit est calculé en prenant en compte le
prix bord champs. Au vu de la faible variation
de ce prix au cours de l’année, il s’agit du prix
moyen.
Le rendement du haricot quant à lui varie
fortement d’une année sur l’autre, c’est
pourquoi nous avons choisi de présenter une
année à forts rendements dite « bonne
récolte » et une année à faibles rendements
dite « mauvaise récolte ».
Sarclage
26%
Main
d'œuvre
Valeur en
Franc
Congolais
15 000
30 000
0
0
45 000
Charges
comptes
114 kg
120 000
96 000
51 000
Analyse de la marge brute et de la valeur
ajoutée
La plupart des producteurs achètent une partie des semences,
ces charges sont donc comprises dans la valeur ajoutée. La
comparaison d’une « bonne année » et « mauvaise année »
montre qu’une diminution du rendement de 60% aura pour
conséquence une diminution de la valeur ajoutée de 70 % et de
80% de la marge brute.
L’analyse montre que si l’on emploi pour toute les opérations de
la main-d'œuvre salariée au cours d’une mauvaise année de
production, le système ne serait probablement pas rentable. La
marge brute serait surement négative.
100 à 120 verres
équivalent entre
16 500 à
275 000 FC
Battage au champ des pieds de haricot, Agrisud, 2011
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 34
LE HARICOT
Evolution du prix détail du haricot
FC/kg
Commercialisation
2000
Principaux bassins de production et flux de commercialisation du Haricot
1500
(à la plus forte période de production)
République
du Congo
2008
1000
2009
2010
500
MBIONGO
NKUNDI
N
0
mars
mai
juil
sept
KINGILA
MBANZA BULU
nov
NSUNDI NSANGU
Les prix du haricot sont relativement constants sur une année, le haricot étant un produit sec qui se
conserve bien. On observe une nette augmentation du prix sur les trois dernières années : prix moyen
autour de 1 000 FC/kg en 2008, 1 300 FC/kg en 2009 et 1 700 FC/kg en 2010.
Ceci peut être expliqué entre autres par l’inflation qu’a connu le franc congolais (en 2008, 1 USD
équivaut à 530 FC ; en 2010, 1 USD équivaut à 920 FC).
LUOZI
KIMGUAMBA
LUNANA
KIMBEMBA
LUKOKO
MAFUILU
DIVAGAMENE
NSONA
KIBUSI
NKENGE
BETELEMI
LUFUKU
20 km
KINTETE
MBANZA
NGOYO
MBANZA TADI
BANDAKANI
janv
République
du Congo
SUNDI MAMBA
CHANTIER
MALELE
BIDI
KIDADA
LOMBOFUESE
KITOBOLA
KIASUNGUA
KILUEKA
LUMUENO
KIBUNZI
KUMBI
VALLA
KINSHASA
NKONDO
NKUMBA
NKALANGA
KIMPESE
Construction du prix de gros de l'Haricot
Bassins de production
Faible
(Pour un sac bande verte en période d'abondance)
Faible
29%
Moyen
DIBU
MATADI
SANZIKWA
NGOMBE
NSUMBA
Fort
Marge commerciale
12%
150 000
Moyen
Le haricot est produit dans presque toutes les zones, ce qui semble normal puisqu’il s’agit d’une culture très
rentable les bonnes années de production. La grande majorité de la production est destinée à Kinshasa. Il faut
remarquer un flux moyen en provenance du territoire de Luozi et en direction de Matadi.
250 000
25%
KIYALA
KIANDU
Fort
Flux de commercialisation
Francs Congolais
200 000
Légende
Taxes liées à la vente
Coûts du Dépôt
100 000
Coûts de Transport
Prix bord champ
50 000
0
Village Luozi
Méthodologie
Luozi
Kimpese
Présentation de la zone d’étude
Kinshasa
Le système de commercialisation
L’augmentation du prix de gros du haricot est proportionnelle aux coûts de transport et de dépôts
normalement croissants avec la distance village-Kinshasa.
La marge commerciale est la plus forte à Kinshasa, elle représente 29% du prix de gros.
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 35
• Pour ce schéma on considère que quelque soit l’acteur les prix de transport, les coûts de commercialisation, les prix d’achat et les prix de vente en un lieu
donné sont identiques.
• Seul le coût du déplacement aller est pris en compte dans les graphiques. Les aspects d’hébergement, de dépenses sur place, le trajet retour ne sont pas
pris en compte.
• La marge producteur correspond à prix de vente - coût de transport - coût de commercialisation.
• Le prix de vente est en gras.
• Chacune des barres concerne l’acteur au-dessus duquel elle est placée, la hauteur de chaque barre et de ses composants et proportionnelle aux prix
indiqué,
VILLAGE
231 000
MARCHE RURAL
LE HARICOT
Circuits de commercialisation
MARCHE SECONDAIRE
MARCHE TERTIAIRE
Kimpese
Kinshasa
215 200
252 700
3 800
12 000
19 900
1 800
CAS 1
Producteur de la
zone de Kimpese
231 000
231 000
Maman
Manœuvre
64 200
3 800
23 000
140 000
292 600
39 400
500
Grossiste
210 000
231 000
4 200
4 800
12 000
140 000
191 100
210 000
Détaillant
140 000
3 800
23 000
CAS 2 CAS 3
Cas 2. En juillet-août, période de récolte dans la
vallée de la Luala sur le territoire de Luozi, les
commerçants affluent dans les villages pour
acheter des haricots. Ils se rendent ensuite
essentiellement à Kinshasa qui propose les prix
les plus élevés.
1 900
17 000
Cas 4. Le producteur du territoire de Luozi
peut s’arrêter à Kimpese pour limiter les
dépenses de transport et vendre au niveau d’un
parking à Kimpese, à un commerçant. Il se rend
sur un marché tertiaire, via de gros camions
faisant la navette entre Kinshasa et Matadi.
CAS 4
Producteur de la
zone de Luozi
Prix de vente
Analyse des marges :
Grossiste
Légende
10000
Marge
10000
Coûts de commercialisation
Consommateur
Prix de vente conso: 292 600Fr
(Taxes, Stockage, Manutentionnaires)
10000
10000
Coûts de transport du sac
Prix d’achat
1cm 100 000Fr
.
Cas 1. et 3. Lorsqu’un producteur fait une
bonne récolte, de l’ordre de 5 à 7 sacs, il préfère
se rendre lui-même à Kinshasa pour augmenter
sa marge. C’est aussi l’occasion pour lui, grâce
aux bénéfices importants dégagés par les
haricots, d’acheter des biens de consommation
que l’on ne trouve qu’à la capitale pour les
revendre au village.
252 700
231 000
204 200
Le
haricot
suit
quatre
circuits
de
commercialisation principaux, à l’échelle du
district des Cataractes. Il est commercialisé sec,
dans de grands sacs de 150 kg dits « bandeverte », mais l’unité de vente la plus répandue
sur les marchés de gros est le « verre
plastique ». Quatre des circuits de
commercialisation les plus fréquemment utilisés
sont présentés.
PRINCIPAUX CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DE L’HARICOT (pour un sac bande verte en période d’abondance)
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
La marge du grossiste est plus grande lorsqu’il
s’approvisionne directement au village.
C’est à Kinshasa que la marge du producteur
est la plus élevée, mais le différentiel entre
Kinshasa (cas 3) et Kimpese (cas 4) n’est que de
10 000 FC.
Ainsi, par rapport aux contraintes de
déplacement jusque Kinshasa, le producteur
serait plus avantagé de vendre à Kimpese.
Notons que les marges des mamans manœuvres
sont plus faibes que celles des grossistes.
Axes d’interventions
Annexes
Page 36
L‘OIGNON
Système de culture
L’oignon (Allium cepa L.)
L’oignon est une culture maraîchère, qui procure des revenus importants aussi bien aux producteurs qu’à la population active non agricole autour des bassins de
production. L’argent permet notamment de financer la rentrée scolaire.
Cette culture génère un fort engouement de la part des saisonniers : des actifs et des étudiants surtout, qui habitent en ville et qui cultivent en saison sèche
l’oignon sur des terres qu’ils louent aux villageois. Ce phénomène se vérifie particulièrement dans la zone périurbaine de Kimpese. Cela génère de nouveaux
revenus liés à la location des terres, mais aussi des conflits fonciers.
Besoins théoriques de la culture
Température : Idéale en dessous de 35 °C, au-delà, à 35-40 °C, le cycle de culture se
raccourcit et la bulbification est précoce.
Eau : Environ ½ litre/jour/m² depuis la croissance des feuilles jusqu’au grossissement
du bulbe. Pendant la maturation du bulbe, 2 à 3 semaines avant la récolte, l’oignon
nécessite moins d’eau voire aucun arrosage.
Sol : Tout type de sol, mais pas les milieux trop acides. Les pH favorables sont situés
entre 5,5 et 7,5.
Variétés :
Succession culturale
Texas grano (jaune) : mauvaise conservation, mais moins sujets aux
maladies
Red Créole : conservation moyenne
Violet de Galmi : bonne conservation, très sujette aux attaques parasitaires.
L’oignon est cultivé dans les bas fonds en friches qui
sont inondés en saison des pluies. Le plus souvent,
aucune culture ne suit ni ne précède l’oignon.
Plates bandes d’oignons à Kimpese, Adonis, Juillet 2011
Type de terrain :
Nécessitant beaucoup d’eau, l’oignon se cultive dans les bas fonds à proximité d’un point d’eau pour faciliter l’arrosage essentiellement
manuel. Des zones sont parfois équipées de systèmes d’irrigation.
Durée du cycle : 3 à 4 mois
Mois
Saison culturale
Oignon Rouge
Oignon Jaune
Méthodologie
Avril
Mai
Juin
10 20 30 10 20 30 10 20 30 10
Saison B
S
D
P
A A A A
Sa
P
D
A
Rq A A A
Pp
Sa
Présentation de la zone d’étude
Juil.
Août
Sept
20 30 10 20 30 10 20 30 10
Saison C
B
B
B
B
A A A A A A A
Sa
Sa
Sa
B
B
R
A A A A
Sa
Sa
Le système de commercialisation
Oct
20 30
Saison A
R
Typologie des producteurs
Légende:
P : Préparation du sol
S : Semis
R : Récolte
Pp : Pépinière
Sa : Sarclage
D : Démariage
B : Binage
A : Arrosage
Etudes des filières par spéculation
Oignon rouge, Adonis, Juillet 2011
Axes d’interventions
Annexes
Page 37
L‘OIGNON
Système de culture
Itinéraire technique pour une parcelle en semis-direct
Défriche de la parcelle : coupe des herbes
Semis en pépinière :
Labour : cette tâche se fait manuellement
« Écobuage » : remise des herbes sur la parcelle sous forme d’andains, ajout d’une fine
couche de terre et brûlage des herbes
Préparation des plates bandes de 10x1m.
Semis-direct : sur la moitié de la surface préparée, on sème les graines
Démariage : après 30 à 40 jours on enlève des oignons pour éclaircir les planches
semées puis on les repique sur la deuxième partie de la parcelle.
Arrosage : chaque jour, chaque plate bande reçoit 4 à 6 arrosoirs (soit 6 à 9 litres par
m2).
Sarclage cette étape est répétée 5 fois durant le cycle de culture. Il s’agit de désherber
entre les lignes d’oignon.
Binage : il consiste en un léger travail entre les lignes à l’aide d’une binette pour éviter
la formation d’une croûte de battance et donc faciliter l’infiltration de l’eau
toutes les deux semaines.
Gardiennage : on surveille les parcelles nuit et jour pour éviter les vols durant les 2
mois précédant la récolte.
Le semis-direct n’est pas le seul ITK (itinéraire technique)
pour la culture d’oignon, elle se fait aussi en pépinière. Le
principal intérêt de cette technique est de concentrer les
travaux durant les premiers stades de l’oignon sur une petite
surface, réduisant ainsi le temps de travail. Le repiquage a lieu
un mois après le semis. Le repiquage permet de déclencher
plus facilement le bulbage.
L’utilisation d’intrants :
Sur ce point, les deux territoires diffèrent. Sur la zone de
Luozi, les producteurs n’appliquent que peu ou pas d’intrant.
Notons qu’on ne trouve quasiment pas de produits
phytosanitaires dans les magasins de la cité de Luozi. Dans la
zone de Kimpese, les producteurs en utilisent beaucoup,
parfois même abusivement. Dans cette zone, ce sont des
engrais tels que du NPK et de l’urée qui sont utilisés : toutes
les 2 semaines, un traitement préventif est appliqué.
Pulvérisation des oignons, Adonis, Juillet 2011
Séchage : 1 semaine avant la récolte l’arrosage est stoppé pour permettre aux
oignons de sécher.
Rendements
Récolte : arrachage des bulbes, coupe des feuilles et mise en filets. Les oignons
récoltés précocement peuvent être conditionnés en bottes avec leurs feuilles.
En moyenne : 100 g semés = entre 6 à 10 filets = entre
250 et 400 kg
Les rendements peuvent cependant être inférieurs à 6 filets pour
100g lorsque la culture subit des dommages par les maladies et
ravageurs.
Facteurs limitants
Remarque :
L’oignon est très sensible aux maladies fongiques et virales
transmises par les insectes comme les thrips.
Lors de la maturation et du stockage, « la pourriture » des bulbes
cause des pertes.
Les récoltes subissent aussi les vols.
Sur la zone de Kimpese, l’influence d’Agrisud sur les pratiques culturales est visible :
- l’écobuage est remplacé par un enfouissement profond de la matière organique,
- des pépinières sur pilotis sont mises en place
Oignons verts récoltés, Adonis.; Juillet 2011
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 38
L‘OIGNON
Répartition des charges
Intrants Pépinière
1%
8%
Semences
15%
Économie de la production
Préparation de
la parcelle
11%
Opérations
14%
Récolte
1%
Surveillance
50%
Charges
Nbre
H/jour
4
10
3
Analyse du compte
d’exploitation
Le compte d’exploitation ci-contre a été réalisé
pour un exploitant moyen du territoire de
Songololo qui sème 600 grammes d’oignons sur
150 m².
La répartition des charges fait référence à un itinéraire technique classique que
l’on retrouve chez la plupart des exploitants.
Les charges de la « pépinière » font référence au sarclage, binage et arrosage
des plates bandes de pépinières.
La préparation de la parcelle comprend les tâches de défriche et de
préparation du sol, soit un travail de la terre et la mise en place des platesbandes.
Les opérations sont les tâches de sarclage, d’arrosage, de binage et de buttage.
Ce sont ces travaux les plus coûteux en main d’œuvre qui sont généralement
effectués par les membres de la famille de l’exploitant.
Opérations
Défriche
Préparation du sol
Pépinière
Préparation des plates12
B
Main d'œuvre
1
Repiquage
20
Sarclage
6
Binage
32
Arrosage (100j)
10
Récolte
120
Surveillance
Total charge main d'œuvre
Semences
NPK
Consommations
intermédiaires
Urée
Insecticide
Arrosage des oignons, Adonis, Juillet 2011
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
54 000
6 000
3 400
19 000
Total charges consommations intermédiaires
82 400
Total des charges
82 400
Quantité produites ( filet )
La surveillance est effectuée jour et nuit pendant 60 jours avant la récolte par
2 personnes.
Valeur en
Francs
Congolais
40
PRODUITS ( Prix haut bord champ = 50 000fr/filet)
Valeur ajoutée
Marge Brute 1
2 000 000
1 917 600
1 917 600
PRODUITS ( Prix bas bord champ = 25 000fr/filet)
Valeur ajoutée
Marge brute
1 000 000
917 600
917 600
Analyse de la marge brute et de la valeur ajoutée
La marge brute reflète la situation réelle de cet exploitant qui ici n’a aucune charge de main d’œuvre puisqu’il utilise les
membres de sa famille pour toutes les tâches. Ce qui explique que la valeur ajoutée et la marge brute sont les mêmes.
La comparaison rareté/abondance permet de comprendre l’influence du prix sur les gains du producteur, mais il est
assez rare qu’un exploitant puisse conserver toute sa production et attendre des prix plus élevés. Ainsi, le plus souvent,
les oignons sont vendus de septembre à novembre en période d’abondance.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 39
L‘OIGNON
(à Kinshasa)
Commercialisation
Principaux bassins de production et flux de commercialisation de l’Oignon
(à la plus forte période de production)
République
du Congo
République
du Congo
SUNDI MAMBA
MBIONGO
NKUNDI
N
BANDAKANI
KINGILA
MBANZA BULU
LUFUKU
C’est en début de saison sèche que les prix sont au plus hauts (2500 FC/kg), juste avant la période de
récolte (septembre — octobre), où l’abondance des oignons sur le marché fait chuter le prix à 1000
FC/kg.
En effet, les producteurs rencontrent quelques difficultés liées au stockage de l’oignon durant la saison des
pluies, ce qui les contraint à vendre leur production dés la récolte. De plus, les frais de scolarité imposent
des besoins de trésorerie conséquents dès le mois de septembre, ce qui ne permet pas aux producteurs
d’attendre de meilleurs prix.
20 km
DIVAGAMENE
KITOBOLA
KILUEKA
KUMBI
KINSHASA
NKONDO
NKUMBA
NKALANGA
Légende
Bassins de production
KIYALA
KIANDU
Faible
40 000
Marges commerciales
Taxes liées à la vente
Coûts du Dépôt
20 000
LUMUENO
KIBUNZI
Moyen
Fort
Moyen
DIBU
MATADI
Flux de commercialisation
6%
KIDADA
KIMPESE
Francs Congolais
25 000
CHANTIER
MALELE
BIDI
KIASUNGUA
Faible
30 000
KIMBEMBA
VALLA
(Pour un filet en période d'abondance)
37%
NSUNDI NSANGU
LOMBOFUESE
Construction du prix de gros de l'Oignon
35 000
KIBUSI
NKENGE
BETELEMI
LUKOKO
MAFUILU
NSONA
LUOZI
KIMGUAMBA
LUNANA
KINTETE
MBANZA
NGOYO
MBANZA TADI
SANZIKWA
NGOMBE
Fort
NSUMBA
La culture de l’oignon est pratiquée essentiellement sur le territoire de Songololo et plus précisément dans les villages
périphériques de Kimpese. Sur le territoire de Luozi, la production d’oignons est beaucoup moins importante et localisée
seulement sur certains villages.
La quasi-totalité de la production d’oignon est envoyée à Kinshasa pour y être consommée ou pour être revendue au
Congo-Brazzaville.
Coûts de Transport
15 000
Prix bord champ
10 000
5 000
0
Village Kimpese
Méthodologie
Kimpese
Kinshasa
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
L’essentiel de la production du territoire de Songololo part à Kinshasa pour y être vendu du fait de la demande qui y
est très importante. Ceci peut expliquer les faibles marges commerciales réalisées à Kimpese.
À Kinshasa, les marges effectuées sur ce produit représentent presque 40 % du prix de gros. Ceci peut s’expliquer de
deux façons : soit la filière de l’oignon utilise plus d’intermédiaires que les autres produits, soit les intermédiaires
traditionnels se rémunèrent mieux sur l’oignon en jouant sur la variation des prix d’une période à l’autre.
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 40
• Pour ce schéma on considère que quelque soit l’acteur les prix de transport, les coûts de commercialisation, les prix d’achat et les prix de vente en un lieu
donné sont identiques.
• Seul le coût du déplacement aller est pris en compte dans les graphiques. Les aspects d’hébergement, de dépenses sur place, le trajet retour ne sont pas
pris en compte.
• La marge producteur correspond à prix de vente - coût de transport - coût de commercialisation.
• Le prix de vente est en gras.
• Chacune des barres concerne l’acteur au-dessus duquel elle est placée, la hauteur de chaque barre et de ses composants et proportionnelle aux prix
indiqué,
VILLAGE
35 000
MARCHE RURAL
L‘OIGNON
Circuits de commercialisation
L’oignon est conditionné en filet de 40 kg environ.
MARCHE SECONDAIRE
MARCHE TERTIAIRE
Kimpese
Kinshasa +Brazzaville
13 200
2 800
38 000
51 000
3 000
Prix de vente conso: 51 000Fr
19 000
Consommateur
10 500
500
Cas 2. En pleine période de récolte en octobre, les
producteurs préfèrent se rendre eux-mêmes à
Kinshasa avec la totalité de leur récolte pour la
vendre.
40 000
Cas 3. Une petite partie des oignons en
provenance de Luozi est écoulés à Kinshasa, via
Kimpese. Le producteur vend sa marchandise à un
commerçant qui se rend à Kinshasa le plus souvent.
32 200
19 000
Maman
Manœuvre
19 000
40 000
200
1 800
2 800
3 000
CAS 1 CAS 2
Producteur de la
38 000
Détaillant
zone de Kimpese
22 000
19 000
50 000
15 800
19 000
38 000
Maman
Manœuvre
9 900
700
19 000
5 500
3 100
3 000
CAS 3
CAS 4
50 000
Producteur de la
NO
12 000
Analyse des marges :
19 000
Grossiste
Grossiste
50 000
Légende
Prix de vente
10000
Marge
10000
Coûts de commercialisation
(Taxes, Stockage, Manutentionnaires)
Coûts de transport
du sac
10000
Prix d’achat
Détaillant
Brazza
NO : Non Observé
1cm  10 000Fr
PINCIPAUX CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DE L’OIGNON
Méthodologie
Cas 4. Une autre partie des oignons de Luozi est
envoyée au Congo voisin, à Brazzaville, via un
commerçant en général. Les producteurs ne
préfèrent pas s’aventurer sur un terrain inconnu
pour vendre leurs marchandises et préfèrent
passer par des intermédiaires qui connaissent bien
la ville.
22 000
zone de Luozi
10000
Cas 1. En période de rareté, au mois d’août et
décembre surtout, les commerçants et même les
« mamans-manœuvres », se rendent sur les lieux
de productions pour rechercher la marchandise
qu’ils pourront vendre à des prix élevés sur les
marchés tertiaires.
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
(pour un filet en période d’abondance)
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Pour maximiser sa marge, le producteur doit
préférentiellement vendre ses oignons sur les
marchés tertiaires sans passer par un
intermédiaire.
La marge pour un producteur de Kimpese prend
68 % entre le village et Kinshasa. Alors que pour
un producteur de Luozi, la marge prend 20 %
entre le village et Kimpese.
La marge des « mamans-manœuvres » est très
faible en période d’abondance de l’oignon
lorsqu’elles achètent leurs oignons aux
producteurs à Kinshasa. En revanche, les
détaillantes ont une marge d’environ 10 500 FC
par filets d’oignons.
Axes d’interventions
Annexes
Page 41
Le riz (Oryza sativa)
LE RIZ
C’est une culture vivrière qui, après le manioc, constitue un aliment de base.
Le riz produit est surtout autoconsommé, mais il fait aussi l’objet de vente
sur le territoire de Luozi uniquement. Il est également utilisé comme monnaie
d’échange dans le troc.
Système de culture
Itinéraire traditionnel
Besoins théoriques de la culture
Défriche : coupe des herbes et dessouchage
Température : optimale entre 25 et 30 °C
Eau : nécessite entre 1000 et 1800 mm d’eau pour tout le cycle
Préparation du sol : brûlis et labour localisé
Sol : riche et meuble avec une bonne capacité aux champs, car le riz est
particulièrement sujet à la sécheresse
Type de terrain :
Le riz est mis en culture dans les zones montagneuses du
territoire de Luozi. On le trouve dans les bas fonds sur de la
forêt défrichée où l’on a laissé les palmiers : « les palmeraies ».
Semis : semis-direct en poquets dispersés (écartement de 30 x 30 cm). 5 à 7
graines par poquet.
Gardiennage jusqu’à la germination
Sarclage : effectué manuellement un mois après le semis.
Gardiennage du riz de l’épiaison jusqu’à la récolte
Démariage du riz : occasionnel, au cas où toutes les graines germent et sont
trop serrées
Récolte du riz : coupe des épis puis battage aux champs
Décorticage du riz : manuel en le pilant ou mécanique à l’aide d’une
décortiqueuse
Culture de riz pluvial - Territoire de Luozi, Agrisud, 2011
Conditionnement : séchage puis mise en sac
Succession culturale
Le riz est cultivé en culture pure le plus souvent, avant
une culture de manioc.
Jachère (3-5 ans)  Riz  Manioc  Jachère…
Champ de riz au milieu d'une galerie forestière, Agrisud, 2011
Variétés et cycle cultural
Les variétés cultivées sont des variétés non améliorées de riz pluvial. On distingue deux types de variétés en
fonction de la durée de leur cycle :
 Les précoces qui ont un cycle de 2 mois ½ avec lesquelles il est possible de réaliser 2 cycles culturaux
dans une année.
 Les tardives qui ont un cycle de 4 mois.
Mois
Janv
Févr
Saison culturale
Mars
Avril
Saison B
Riz - 1 cycle
Riz - 2 cycles
Mai
Juin
Juil.
Août
Saison C
Sept
Oct
P
S
P
S1
Nov
Déc
Saison A
Sa
R
R
S2
Sa
R2
Rendement
Lors d’une bonne année, 1 ha peut produire jusque 4,8 tonnes de riz paddy, soit
30 sacs bandes vertes de 160 kg.
Lors des années sèches on peut descendre jusque 1,6 tonne, soit 10 sacs bande
verte.
Les rendements observés sont de l’ordre de 15-20 sacs bande-verte récoltés
pour 1 sac semé.
Facteurs limitants
Les oiseaux et les ravageurs attaquent les parcelles au moment du semis et de l’épiaison
réduisant parfois à néant les rendements. Les producteurs doivent donc surveiller les
parcelles pendant plus d’un mois avant la récolte.
Les sécheresses affectent aussi les rendements.
Légende: P: préparation du sol ; S: semis ; Sa: sarclage ; R: récolte
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 42
LE RIZ
Répartition des charges
Semences
18%
Économie de la production
Défriche
12%
Semis
8%
Analyse du compte d’exploitation
Gardiennage
19%
Récolte
36%
Le compte d’exploitation a été réalisé pour 1 ha de riz cultivé par un exploitant misant sur les cultures de rente.
Il n’utilise que de la main-d'œuvre salariée. Seul le gardiennage est effectué par lui-même.
Les semences de riz ne sont pas valorisées, car elles sont retenues sur la récolte précédente.
Les produits tiennent compte de la stratégie de vente du producteur : sur 30 sacs de riz récoltés, le producteur
en vendra 25. Il en garde 5 pour sa propre consommation. Sur les 25, 5 sacs seront vendus paddy et les 20
restants seront décortiqués. A 20 sacs de riz paddy correspondent à environ 15 sacs de riz décortiqué.
Valeur en
Franc
Nbre H/jour Opérations Congolais
40
Défriche
60 000
25
Semis
37 500
Charges
Sarclage
7%
Main d'œuvre
Pour l’analyse de la répartition des charges, on valorise toutes les charges qu’impliquent un itinéraire
technique type.
La récolte et le gardiennage sont les plus coûteux en main d’œuvre et représentent 56 % des charges
pour cette culture.
65
Gardiennage
0
25
120
Sarclage
Récolte
37 500
180 000
Total charge main d'œuvre
Le décorticage : augmenter la valeur du riz
Semences
Le riz se conserve mieux lorsqu'il n’est pas décortiqué. Le riz réservé à l’autoconsommation du
ménage est donc pilé au fur et à mesure.
Lorsqu’il est destiné à la vente, le décorticage permet d’augmenter la valeur du riz. Le
décorticage est pourtant rarement de bonne qualité : il laisse des grains mal décortiqués et des
brisures, ce qui limite l’augmentation du prix de vente.
Habituellement, cette transformation est effectuée manuellement, mais pour de grandes
quantités (5 à 10 sacs bandes vertes) elle pourra être faite par une décortiqueuse moyennant
9000 FC par sac.
Les décortiqueuses datent de la période où la compagnie italo-zaïroise faisait payer ce service.
Aujourd’hui, on n’en compte plus qu’une à Luozi et environ quatre à Nkundi.
315 000
0
Total des charges en intrants
Quantité produite (bonne récolte)
PRODUITS
Valeur ajoutée
Marge brute
0
30 sacs
1 650 000
1 650 000
1 335 000
Quantité produite (mauvaise récolte)
PRODUITS
Valeur ajoutée
Marge brute
10 sacs
546 000
546 000
231 000
Analyse de la marge brute et de la valeur ajoutée
Champ de riz, Agrisud, 2011
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Champ de riz, Agrisud, 2011
Le système de commercialisation
Ce compte d’exploitation met en évidence les répercussions économiques des mauvaises années de récolte
provoquées par un manque et un retard des pluies. Les mauvaises années, le produit est divisé par trois, comme la
récolte.
La valeur ajoutée est égale au produit car aucune consommation intermédiaire n’est nécessaire. La marge brute ne
valorise pas la main d’œuvre familiale qui correspond au gardiennage et équivaut à 100 000 FC.
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 43
LE RIZ
Périodicité des prix de détail
Le prix du riz évolue selon qu’il soit décortiqué ou non, selon les périodes d’abondance et de rareté
et selon le lieu de vente. Le riz local se vend au verre.
Abondance : mai/juin/juillet/août
Rareté : septembre/octobre/novembre
Riz décortiqué
(1 verre)
Riz non
décortiqué
Rareté
Village
200
Luozi
225
Abondance
150
175
Rareté
400f/3 verres
Abondance
300 f/3 verres
Commercialisation
Principaux bassins de production et flux de commercialisation du Riz
(à la plus forte période de production – carte schématique)
République
du Congo
République
du Congo
SUNDI MAMBA
MBIONGO
NKUNDI
N
Concurrence avec le riz importé
Le riz local et importé ne semble pas être en concurrence, puisque le riz local est moins cher que le riz
importé vendu à 300 FC le verre à Luozi. D’autre part, le riz local est apprécié par la population pour ses
qualités gustatives et nutritives. En revanche sur le plan culinaire, le riz importé est préféré, car la meilleure
qualité du décorticage permet d’avoir un riz plus blanc et une cuisson plus homogène. De plus la production
sur le territoire est trop faible pour répondre à la demande. Cela n’empêche pas le riz importé d’inonder le
marché, trois mois après la récolte du riz, les stocks sont épuisés et l'on n’en trouve plus sur les marchés.
KINGILA
MBANZA BULU
LUFUKU
20 km
KIBUSI
NKENGE
BETELEMI
DIVAGAMENE
NSUNDI NSANGU
KIMBEMBA
LUKOKO
MAFUILU
NSONA
LUOZI
KIMGUAMBA
LUNANA
KINTETE
MBANZA
NGOYO
MBANZA TADI
BANDAKANI
CHANTIER
MALELE
BIDI
KIDADA
LOMBOFUESE
KITOBOLA
KIASUNGUA
KILUEKA
LUMUENO
KIBUNZI
KUMBI
Construction du prix de gros du Riz
VALLA
(Pour un sac UPAK en période d'abondance)
KINSHASA
NKONDO
NKUMBA
NKALANGA
KIMPESE
Légende
Bassins de production
KIYALA
KIANDU
Faible
Francs Congolais
Faible
25 000
Taxes liées à la vente
15 000
Coûts de Transport
10 000
SANZIKWA
NGOMBE
Fort
NSUMBA
Le riz troqué
Prix bord champ
Le riz est une monnaie d’échange utilisée dans le troc. Soit il est échangé contre des produits manufacturés
soit contre des produits agricoles.
5 000
0
Village - Territoire de
Luozi
200 verres = 1 pièce de vêtement
40 verres = 1 litre de pétrole
3 verres = 2 verres de haricots
Luozi
Le prix le plus élevé est celui de la cité de Luozi. Cependant, la hausse du prix est expliquée par les
coûts de transports et non par les marges commerciales. Cela signifie que le riz n’est pas sujet à une
forte spéculation de la part des commerçants comme l’est le haricot par exemple.
Méthodologie
Moyen
DIBU
MATADI
Le riz n’est produit que sur le territoire de Luozi dans les zones montagneuses vers Kintete et Sundi Mamba
et dans la vallée de Luala au niveau de Nkundi. Où on peut trouver quatre décortiqueuses.
La production de riz est majoritairement consommée sur ce même territoire, mais de petites quantités sont
envoyées vers le Congo Brazzaville et la ville de Matadi.
Marges commerciales
20 000
Fort
Flux de commercialisation
8%
30 000
Moyen
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Il existe également du troc que l’on pourrait nommer « troc spéculatif ».
Certains producteurs, commerçants ou autres échangent du riz local ayant une faible valeur sur le marché
(225 FC) et le troquent contre des haricots à d’autres producteurs de la vallée de Nkundi. Les haricots
troqués, 2 verres contre 3 de riz, sont revendus sur les marchés secondaires (Kimpese) ou tertiaires
(Kinshasa) au moment où les prix sont au plus hauts : 350 – 400 FC le verre.
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 44
• Pour ce schéma on considère que quelque soit l’acteur les prix de transport, les coûts de commercialisation, les prix d’achat et les prix de vente en un lieu
donné sont identiques.
• Seul le coût du déplacement aller est pris en compte dans les graphiques. Les aspects d’hébergement, de dépenses sur place, le trajet retour ne sont pas
pris en compte.
• La marge producteur correspond à prix de vente - coût de transport - coût de commercialisation.
• Le prix de vente est en gras.
• Chacune des barres concerne l’acteur au-dessus duquel elle est placée, la hauteur de chaque barre et de ses composants et proportionnelle aux prix
indiqué,
VILLAGE
LE RIZ
Commercialisation
La production de riz local n’est pas bien
valorisée par le prix du marché, c’est
pourquoi le riz local ne se commercialise
pas au-delà du fleuve.
MARCHERURAL
Luozi
Cas 1. Dans le premier cas, le
commerçant se déplace au village pour
acheter le riz qui est vendu la plupart du
temps sous forme paddy.
30 000
2 400
100
5 000
22 500
Consommateur
Prix de vente conso:
30 000Fr
Commerçant
Cas 2. Dans le deuxième cas, le
producteur décide de se rendre luimême à pied jusqu’à Luozi, avec une
petite quantité de riz décortiqué
manuellement. Il n’a donc pas de coût de
transport.
30 000
26 250
2 400
100
22 500
26 250
22 500
26 250
CAS 1
CAS 2
Commerçant
Producteur de la
zone de Luozi
Vendeuse de riz à Luozi, Adonis, Juil. 11
Analyse des marges :
Prix de vente
Il est plus intéressant, au vu des marges,
que le producteur décortique le riz pour
augmenter sa valeur sur le marché et qu’il
l’écoule sur le marché de la cité Luozi,
centre de consommation où le riz local
est apprécié et vendu plus cher qu’au
village.
Légende
10000
Marge
10000
Coûts de commercialisation
(Taxes, Stockage, Manutentionnaires)
10000
Coûts de transport
du sac
10000
Prix d’achat
1cm  10 000Fr
PRINCIPAUX CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DU RIZ DECORTIQUE (pour un sac UPAK en période d’abondance)
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 45
LE POIS D’ANGOLE
Le Pois d’Angole (Cajanus cajan)
Système de culture
Cette légumineuse bisannuelle est présente sur les deux territoires. Elle est principalement cultivée à des fins
d’autoconsommation et les quantités mises sur le marché sont faibles.
Cependant le pois d’angole a une forte importance pour les exploitants, qui le considère comme une culture de
soudure. Sa culture a également pour fonction d’occuper des terres afin de maintenir un droit sur celles-ci. Enfin
cette plante est peu exigeante, ce qui permet de valoriser les terrains les plus impropres aux cultures.
En fonction de la période de l’année, elle est commercialisée sous forme de gousses à écosser ou de grains secs.
Variétés
La couleur des fleurs (jaunes et rouges) et le nombre de grains par gousse (généralement plus de 3) sont
caractéristiques des variétés bicolores.
Besoins théoriques de la culture :
Eau : 1000 à 2000 mm. Il craint l’excès d’eau et l’eau stagnante.
Sol : meuble, tolère alcalinité et la salinité
Adaptabilité : à une très large gamme de sols, supporte les vertisols
Durée du cycle : 10 mois
Propriété de la culture : Sa capacité de fixation de l’azote ainsi que son système de développement racinaire
permettent de valoriser les terrains les moins propices à la culture.
Types de terrain et associations culturales :
Dans la zone étudiée, le pois d’angole est toujours cultivé en association culturale et n’est jamais la culture principale. La zone sur laquelle il est cultivé dépend de
la culture avec laquelle il est associé.
Pois d’Angole au champ, Adonis, Juil. 11
Sur les deux territoires, il est fréquemment mis en association avec le manioc et est donc présent sur le même type de zone topographique. Il est semé
simultanément au manioc, soit au mois d’octobre (saison A).
Sur le territoire de Luozi, le pois est également mis en association essentiellement avec le haricot, mais aussi avec le maïs. Ces associations sont principalement
effectuées sur les coteaux à forte pente.
Il existe différents espacements selon sa fonction. Il est fréquent que le pois ne serve qu’à délimiter la parcelle, la densité de pois est dans ce cas très faible.
Dans d’autres systèmes, le pois est semé en poquet en association avec le manioc. Les poquets de pois sont alors espacés de deux mètres sur un.
Cycle de culture
Mois
Janv
Saison culturale
Févr
Mars
Avril
Saison B
Mai
Juin
Juil.
Août
Saison C
Sept
Oct
S
Pois d'Angol
Nov
Déc
Saison A
Sa
R
Légende: S : semis ; Sa : sarclage ; R : récolte
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Pois d’Angole en fleur, Adonis, Juil. 11
Axes d’interventions
Annexes
Page 46
LE POIS D’ANGOLE
Il existe différents systèmes de culture du pois d’Angole. Ci-après est présenté celui
dans lequel le pois présente la plus forte densité de peuplement. Lorsqu'il est mis
avec le manioc, l’itinéraire technique est semblable mais la densité de peuplement est
beaucoup plus faible.
Système de culture
Principaux bassins de production du Pois Cajan
Itinéraire traditionnel Pois d’Angole-Haricot
(à la plus forte période de production)
République
du Congo
Défriche
« Écobuage » : Amoncellement d’herbe pour former des billons (longueur 1-2m)
Formation d’une cape de terre au sommet des billons
Mise à feu des billons
Mélange de la terre et des cendres
République
du Congo
SUNDI MAMBA
MBIONGO
NKUNDI
N
Semis simultané du pois d’Angole et du haricot :
En poquet, de 3 à 4 graines, espacées de 70 cm à 1 m pour le pois d’Angole
Graine par graine, avec des espacements de 20 cm pour le haricot
KINGILA
MBANZA BULU BETELEMI
LUFUKU
20 km
Sarclage : (Semis + 1 mois) Effectué manuellement
NSUNDI NSANGU
KIMBEMBA
LUKOKO
MAFUILU
DIVAGAMENE
NSONA
KIBUSI
NKENGE
LUOZI
KIMGUAMBA
LUNANA
KINTETE
MBANZA
NGOYO
MBANZA TADI
BANDAKANI
CHANTIER
MALELE
BIDI
KIDADA
LOMBOFUESE
KITOBOLA
Récolte du haricot (Semis + 3 mois)
KIASUNGUA
KIBUNZI
Récolte du pois d’Angole : (Semis + 10 mois)
Coupe de l’arbuste, récolte des gousses sèches
Une partie de la production est également récoltée lorsque les gousses sont
fraiches.
Bassins de production
Conditionnement : les pois sont éventuellement écossés
Faible
Moyen
Faible
Flux de commercialisation
KILUEKA
KINSHASA
LUMUENO
NKONDO
KUMBI
NKUMBA
VALLA
NKALANGA
KIMPESE
Légende
KIYALA
KIANDU
Faible
Moyen
Fort
DIBU
MATADI
SANZIKWA
NGOMBE
Fort
NSUMBA
Le pois est présent sur tout le bassin de production des Cataractes, mais n’est que très peu commercialisé.
Rendement
Évolution du prix du pois
Lorsqu’il est associé avec le haricot, les
rendements de pois d’Angole sont de
l’ordre de 400 à 600 kg à l’hectare.
Lorsqu’il est associé au manioc, les
rendements sont d’environ 220 kg/ha.
Il semble qu’il n’y ait pas de facteurs
limitants cette culture.
Le pois est présent sur le marché entre juillet et décembre. Durant la période de récolte en août, le pois est vendu « frais » en
gousse et l’unité de vente est le tas (un tas correspond à une grosse poignée).
Lorsque la quantité de pois présente sur le marché est faible, ce qui correspond au début de la période de récolte (fin juillet),
le prix du tas est de 200 FC. Alors qu’en pleine période d’abondance (août) un tas vaut 100 FC.
Dés le mois de septembre, le pois est vendu sous forme de grains secs. L’unité de vente est alors le verre (200g). Le prix
moyen est de 150 FC le verre, soit 750 FC le kg.
Pois d’Angole en association avec du
manioc, Adonis, Juil. 11
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Pois d’Angole, Adonis, Juil. 11
Typologie des producteurs
Gousses de pois d’Angole, Adonis, Juil. 11
Etudes des filières par spéculation
Pois d’Angole écossé, Adonis, Juil. 11
Axes d’interventions
Annexes
Page 47
L‘HUILE DE PALME
Système de culture
Le palmier à huile (Elaeis guineensis)
Le palmier à huile est présent naturellement dans les forêts-galeries des zones
de montagne. Il est exploité de manière clanique tant pour la coupe des régimes
que pour l’extraction de l’huile.
Cycle de production
Un palmier de variété locale commence à produire ses premiers régimes à partir de
la quatrième année, et ce, jusqu’à une trentaine d’années. Chaque année, le palmier
produit en moyenne 1,25 régime par cycle, à raison de 3 cycles par an soient 3,75
régimes par an. Le premier cycle, le plus productif, commence en novembre pour se
terminer en mars. Le deuxième cycle commence en avril pour se terminer en
octobre. La maturation des régimes est échelonnée sur la durée du cycle. Les cycles
de production sont liés à la pluie, ainsi il y a plus de régimes en saison des pluies
qu’en saison sèche.
Variétés
Noix de palme, Agrisud, 2011
Les palmiers présents dans les forêts sont des variétés
traditionnelles (Dura). Il est possible de trouver quelques
pieds améliorés (Tenera) issus de projets de reboisement
qui ont été menés dans la zone rurale de Luozi, impulsés
notamment par le PRODAF (Projet Agricole et Forestier).
La gestion des
transformation :
Température : 18 °C à 34 °C
Eau : 1 800 mm d’eau par an, bien répartie sur
toute l’année
Sol : Un sol meuble, profond ; à exclure les sols
gravillonaires ou trop argileux et les sables purs. Le
palmier est très sensible à la composition chimique
du sol.
Galerie forestière, Agrisud, 2011
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
et
des
sites
de
Les palmiers ne font pas l’objet de plantation. Les arbres poussent
naturellement dans les forêts de bas fonds. Les exploitants favorisent la
croissance des palmiers. En effet, lors de la défriche des forêts pour la mise
en culture, ils prennent le soin de les laisser. On observe ainsi des forêts
améliorées ou « forêts à palmiers » où la densité de palmiers présents est
importante.
Chaque clan du village possède ses parcelles forestières et son site de
transformation. Cependant, l’accès aux palmiers n’est vraisemblablement pas
réglementé et les exploitants peuvent couper autant de régimes que leur
permet leur force de travail.
La transformation repose sur un travail d’entraide : des hommes se
réunissent et travaillent mutuellement les uns pour les autres. Les hommes
qui travaillent autour d’un même site ne doivent pas nécessairement
appartenir au clan qui a aménagé le site pour pouvoir l’utiliser. Si le site subit
des dommages, alors le chef du clan est tenu de les réparer avec la
participation des utilisateurs. Les personnes appartenant au clan ne payent
pas pour transformer, mais ils cotisent pour le renouvellement du matériel.
Les personnes n’appartenant pas au clan payent 2l d’huile par jour pour la
transformation, mais ne payent pas pour le renouvellement du matériel.
Besoins théoriques de la culture
Méthodologie
forêts
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 48
L‘HUILE DE PALME
Itinéraire traditionnel
Système de culture et économie de la production
Débroussaillage : coupe des herbes autour du pied de l’arbre pour faciliter
l’accès aux arbres et la récolte des noix
Récolte : un grimpeur monte sur l’arbre à l’aide d’un cerceau et coupe les régimes
mûrs. Un bon grimpeur peut monter jusqu’à 20 arbres par jour.
Répartition des charges
Ramassage : cette tâche, longue et difficile, est effectuée par un groupe de
femmes payé par le coupeur. Les noix sont séparées des régimes au pied de l’arbre
puis sont amenées au site de transformation.
En général, une ou deux femmes sont utilisées et payées 5 l d’huile pour le
transport d’un fût de noix.
Pressage des fruits :
Cuisson des noix
Premier pressage dans un fût métallique relié à un rotor
Collecte de la première huile
Deuxième pressage avec de l’eau bouillante pour faciliter l’extraction, cette 2e
huile est déversée dans un bassin de décantation
Après décantation cette deuxième huile est récupérée, bouillie pour retirer les
impuretés et finalement collectée
Note : La transformation nécessite de grandes quantités d’eau. C'est pourquoi elle
est toujours effectuée aux abords d’une source d’eau.
Les sous produits (la coquille et l’amande de la noix) sont peu utilisés, ils sont
donnés aux animaux, notamment aux porcs.
Conditionnement : L’huile est conditionnée dans des bidons de 25 l.
Extraction
de l’huile
6%
Ramassage
62%
Site de transformation, Adonis, Juil. 11
Charges
Nbre H/jour
20
Main d'œuvre
40
4
L’huile de palme non raffinée (orange) est tirée de la pulpe du fruit. Les amandes sont jetées
et non utilisées pour la fabrication d’huile de palmiste, le matériel et les techniques n’étant
pas présents.
Rendements
Par an, un palmier de variété locale produit entre 2 et 5 régimes. Un régime de 15 kg donne de
1500 à 4000 noix.
Pour remplir un fût de 200 kg, 15 à 20 régimes sont nécessaires. Un fût de noix donne un
bidon de 25l d’huile. (Taux d’extraction : 11 % du poids du régime frais)
En période de forte production : un coupeur moyen peut extraire 200 l d’huile, pour 1 semaine
de coupe, 1 semaine de ramassage et 1 semaine de transformation (entraide : il ne transforme
pas que son huile) Soit en moyenne 600 l/an = 24 bidons/an
En période de faible production : un coupeur peut faire 50l en 3 semaines.
Facteurs limitants
La production de certains exploitants est limitée par leur capacité de stockage, restreinte par
la disponibilité de bidons.
Certains feux de brousse peuvent endommager des palmiers en production réduisant ainsi la
récolte.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Coupe
31 %
Opérations
Coupe
Ramassage
Valeur en Franc
Congolais
40 000
80 000
Extraction de l'huile
8 000
Total charge main d'œuvre
128 000
Quantité produite
50 bidons de 25l
PRODUITS (prix période d'abondance; bidon=11 000)
Valeur ajoutée
Marge brute
550 000
550 000
550 000
PRODUITS (prix période de rareté; bidon=18 000)
Valeur ajoutée
Marge brute
900 000
900 000
900 000
Pour l’analyse de la répartition des
charges, on valorise toutes les charges
qu’impliquent un itinéraire technique
type. La charge la plus importante est
le ramassage puisque c’est celle où le
plus de main-d'œuvre est utilisée.
L’extraction de l’huile prend peu de
temps et est réalisée grâce à de
l’entraide.
La conservation :
L’huile de palme se conserve
assez bien en bidon pendant
environ 4 mois, après cette
durée il y a une perte de qualité
de l’huile. Les producteurs
doivent donc jouer entre la
durée de conservation et la
qualité de l’huile
Analyse de la marge brute et de la valeur ajoutée :
Le compte de résultat est basé sur un coupeur travaillant une année entière, soit 50 fûts de noix produits et 800
arbres montés.
La valeur ajoutée et la marge brute sont identiques au produit car il n’y a aucune consommation intermédiaire et
la main d’œuvre valorisée ici est essentiellement familiale.
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 49
L‘HUILE DE PALME
Construction du prix de gros de l'Huile de Palme
Commercialisation
(Pour un bidon de 25L en période d'abondance)
Francs Congolais
20 000
26%
18 000
16 000
35%
Marges commerciales
14 000
Taxes liées à la vente
12 000
4%
10 000
Coûts du Dépôt
8 000
Coûts de Transport
6 000
Prix bord champ
4 000
Palmiers à Huile, Adonis, Juil. 11
Site de transformation, Agrisud, 2011
Palmiers à huile, Agrisud, 2011
Principaux bassins de production et flux de commercialisation de l’Huile de Palme
2 000
(à la plus forte période de production)
0
Village Luozi
Luozi
Kimpese
Kinshasa
République
du Congo
L’huile de palme connait une forte augmentation de ses prix de gros entre le marché de Luozi et
celui de Kimpese. Ceci est principalement dû à la marge commerciale qui est de 35 % du prix de
gros à Kimpese est de 26 % à Kinshasa. La marge prise par les acteurs de la commercialisation est
en proportion plus importante à Kimpese qu’à Kinshasa. La différence s’explique au niveau de
l’approvisionnement : le marché de Kimpese s’approvisionne essentiellement en huile de Luozi alors
que le marché de Kinshasa a plusieurs sources d’approvisionnement en huile. Les commerçants de
Kimpese seraient donc en position de force pour augmenter leur marge.
République
du Congo
SUNDI MAMBA
MBIONGO
NKUNDI
N
KINGILA
MBANZA BULU
LUFUKU
20 km
KIBUSI
NKENGE
BETELEMI
DIVAGAMENE
NSUNDI NSANGU
KIMBEMBA
LUKOKO
MAFUILU
NSONA
LUOZI
KIMGUAMBA
LUNANA
KINTETE
MBANZA
NGOYO
MBANZA TADI
BANDAKANI
CHANTIER
MALELE
BIDI
KIDADA
LOMBOFUESE
KITOBOLA
KIASUNGUA
KILUEKA
KINSHASA
LUMUENO
KIBUNZI
KUMBI
VALLA
NKONDO
NKUMBA
NKALANGA
KIMPESE
Légende
Bassins de production
KIYALA
KIANDU
Faible
Moyen
Fort
Faible
Régime, Adonis, Juil. 11
Méthodologie
Site de transformation, Agrisud, 2011
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Moyen
DIBU
MATADI
Flux de commercialisation
SANZIKWA
NGOMBE
Fort
NSUMBA
ANGOLA
L’huile de palme est une caractéristique de la zone de montagne du territoire de Luozi (Sundi Mamba -Kintete). Elle
est principalement vendue à Kimpese puis à Luozi et Kinshasa. Une petite partie est vendue en République Populaire
du Congo du fait de la proximité du pays avec les zones de productions.
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 50
• Pour ce schéma on considère que quelque soit l’acteur les prix de transport, les coûts de commercialisation, les prix d’achat et les prix de vente en un lieu
donné sont identiques.
• Seul le coût du déplacement aller est pris en compte dans les graphiques. Les aspects d’hébergement, de dépenses sur place, le trajet retour ne sont pas
pris en compte.
• La marge producteur correspond à prix de vente - coût de transport - coût de commercialisation.
• Le prix de vente est en gras.
• Chacune des barres concerne l’acteur au-dessus duquel elle est placée, la hauteur de chaque barre et de ses composants et proportionnelle aux prix
indiqué,
VILLAGE
MARCHE RURAL
L‘HUILE DE PALME
Circuits de commercialisation
MARCHE SECONDAIRE
MARCHE TERTIAIRE
Kimpese
Kinshasa
Trois cas sont détaillés dans ce schéma.
Cas 1 : le producteur vend son huile
directement à Luozi. Pour cela, il se
déplace la plupart du temps à pied ou à
vélo ce qui limite le nombre de bidons
transportés.
17 500
7 400
100
10 000
19 000
450 550
Détaillant
Cas 2 : le producteur vend son huile à
Kimpese. Pour cela il doit prendre un
moyen de transport pour y aller
(minibus, camion…) les quantités
transportées sont donc plus importantes.
Souvent le producteur en profite pour
vendre d’autres produits et revenir avec
des produits manufacturés de la ville.
18 000
18 000
10 000 13 900
Consommateur
8 000
10 000
CAS 1
CAS 2
Prix de vente conso: 17 500Fr
8 000
1 100
3 000
Maman
Manœuvre
26 250
6 650
400
CAS 3
Producteur de la
Détaillant
zone de Luozi
Cas 3 : Le producteur vend son huile au
village à un grossiste qui se charge de la
vendre à Kinshasa. Le dernier cas se
produit quand le producteur a besoin de
liquidité. Cela se comprend, car c’est le
cas où il gagne le moins d’argent (8 000
FC par bidon de 25L).
19 000
22 300
500
1 800
20 000
Consommateur
20 000
37 500
4 900
Prix de vente conso:26 250Fr
2 100
5 000
Grossiste
Maman
17 000
Analyse des marges :
Manœuvre
8 000
500
Aller vendre directement à Kimpese
est le plus rentable pour un
producteur puisqu’il gagne 13900
FC. Mais aller à Kimpese représente
un coût en temps et un coût de
déplacement qu’il faut mettre en
rapport avec la productivité de sa
journée de travail s’il reste au
village.
22 300
Prix de vente
Légende
10000
Marge
10000
Coûts de commercialisation
Détaillant
(Taxes, Stockage, Manutentionnaires)
10000
10000
Coûts de transport
Consommateur
du sac
Prix d’achat
Prix de vente conso: 37 500Fr
1cm 10 000Fr
PRINCIPAUX CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DE L’HUILE DE PALME (pour un bidon de 25L en période d’abondance)
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 51
AXES D’INTERVENTION PROPOSÉS POUR LE PROJET PADDALU
Les observations et analyses faites au cours du diagnostic permettent de proposer des axes d’interventions pour le projet PADDALU, débuté en novembre 2010.
De manière générale, les conditions agronomiques et climatiques de la zone d’étude sont favorables à la diffusion des pratiques agro-écologiques, qui permettraient un développement économique des exploitations
familiales durable et respectueux de l’environnement. Celles-ci sont applicables aux cultures maraîchères, vivrières et fruitières.
L’appui à la création d’organisations de producteurs s’avère aussi être un levier important pour le développement agricole de la région en terme de stratégies de commercialisation de leurs produits et d’influence
politique et économique au sein des filières agricoles.
Ci-dessous, dans les cadres thématiques, nous proposons des axes d’intervention plus techniques.
Développer l’élevage
Promouvoir la traction animale
Les filières prioritaires
Manioc – Arachide
 Diffuser des variétés améliorées de manioc
Haricot
 Favoriser l’utilisation de bio-pesticides pour lutter contre les insectes
ravageurs (ex: solution à base de piment)
 Former à l’entretien et au dressage des
animaux de trait.
 Étudier les potentialités de mise en place d’une filière de produits carnés
 Créer des organisations de producteurs
de type CUMA pour la mutualisation du
matériel et des animaux de traction pour
amortir plus facilement les coûts engendrés.
Diffuser la pratique de la claustration pour permettre de lever certaines
contraintes et de développer l’interaction entre l’élevage et les pratiques
culturales: réutilisation des sous produits d’élevage, affouragement avec les résidus
culturaux (ex: pailles de riz), contrôles des maladies et des reproductions, etc.
Oignon
 Développer cette culture sur le territoire de Luozi
 Former aux techniques d’élevage des animaux
Améliorer la fertilité des sols
 Développer des filières vers le Congo Brazzaville pour contourner la
concurrence des oignons de Kimpese à Kinshasa
 Aider à la régénération du couvert forestier pour maintenir une fertilité à long
terme à l’échelle d’un territoire
 Mettre en place des techniques de conservation de l’oignon pour pouvoir
stocker la production et la vendre à des prix plus élevés en période de
rareté.
 Diffusion de techniques d’amélioration de la fertilité à court et longs termes à
l’échelle de la parcelle
 Appuis techniques pour une gestion raisonnée des intrants et diffusion
des biopesticides
Améliorer la commercialisation des denrées agricoles
 Réhabiliter les pistes vers Kimpese et vers la République du Congo
Huile de palme
 Introduire des variétés améliorées (Tenera) pour augmenter les
rendements
Mise en place d’un embarcadère flottant pour faciliter l’amarrage du bac en
période d’étiage (action déjà entreprise par Agrisud)
Mettre en place un Comité de gestion du Bac composé d’interprofessions pour
responsabiliser les acteurs usagers du Bac à participer à son bon fonctionnement
 Moderniser et rénover les sites de transformation par notamment le
remplacement des pièces métalliques : les fûts et les axes
 Mettre en place des techniques permettant d’extraire l’huile palmiste
Riz pluvial
Combinaison variétale: mélange entre variétés résistantes à la sécheresse
et variétés plus productives pour réduire la vulnérabilité des exploitations
face aux aléas climatiques et stabiliser les rendements.
 Mettre en place des décortiqueuses dans les zones rurales du territoire
de Luozi pour faciliter l’accès à ces outils et augmenter la capacité et la
qualité du décorticage. Ceci permettrait de mieux valoriser le riz et ainsi
d’inciter les exploitants à la production.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
 Renforcer
la
création
des
organisations
professionnelles
interprofessionnelles pour faciliter l’évacuation des produits agricoles
Coucher de soleil, Adonis, Juin 11
Foresteries et arboricultures
fruitières
 Former aux pratiques de l’agroforesterie
 Proposer d’autres essences fruitières
pour enrichir les forêts, favoriser la
reforestation et diversifier les productions
(ex: espèce tropical de noyer: le badamier)
 Etudier les potentialités de mise en place
d’une filière bois pour la construction et la
production d’énergie
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
et
 Favoriser la diffusion de l’information des prix sur les marchés notamment ceux
de Brazzaville, aux producteurs.
 Développer les flux de commercialisation vers Brazzaville pour lever la
dépendance au marché de Kinshasa :
- Informer les producteurs du fonctionnement des marchés en République du
Congo pour leur permettre de se rendre plus facilement, sans appréhension, sur
ces marchés
- Favoriser la communication entre les producteurs et les acteurs des filières de
commercialisation vers Brazzaville.
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 52
Cette étude a été réalisée de juin à juillet 2011 par le groupe Adonis, composé de huit étudiants
de l’ISTOM (École d’ingénieurs en Agro-développement International) :
• Agnès Delefortrie
• Julien Gries
• Alicia Lengronne
• Johanne Lhomme
• Agnalys Michaud
• Camille Moulard
• Quentin Satgé
• Laura Smee
Elle a vu le jour grâce au soutien de M. Marc Oswald, tuteur du groupe Adonis et professeur à l’ISTOM et avec l’appui de toute l’équipe
d’Agrisud International au Bas-Congo. Nous tenons particulièrement à remercier M. Cédric Armien, Melle Sophie Christophe et tous les
collaborateurs de Luozi et de Kimpese.
Nous voulons également remercier Syngenta et Quenthial. pour leur soutien financier,
ANNEXE
LES INDICATEURS DE LA TYPOLOGIE

Le temps dédié à l’activité agricole : certains actifs considèrent l’agriculture comme un complément de revenu. Nous avons donc discerné les exploitants en fonction du temps
dédié aux activités agricoles par rapport aux autres activités.

Le revenu agricole par rapport au revenu du ménage : il révèle l’importance de l’activité agricole pour le ménage.

La capacité de mise en culture : elle reflète le capital et les moyens dont dispose un exploitant. Elle est révélée à travers la surface mise en culture.

La surface de manioc en saison A : La culture de manioc est réalisée par l’ensemble des producteurs et peut être considérée comme une culture vivrière tout comme une
culture de rente. En outre, les contraintes climatiques, la surface de manioc mise en culture est toujours plus importante en saison A. C’est pourquoi cet indicateur est révélateur des
moyens et de la stratégie de chaque catégorie d’exploitant. Cet indicateur permet également de révéler la capacité de mise en culture.

La proportion de manioc vendue par rapport à la proportion autoconsommée : elle reflète également les moyens et les stratégies de chaque catégorie d’exploitant.

Le capital disponible sur l’exploitation : il permet de révéler la logique d’investissement et de capitalisation des exploitants. Il faut distinguer deux types de capital. Le petit
capital composé de petits ruminants qui constitue un capital sur pieds auquel l’exploitant peut avoir recours en cas de besoins. Le gros capital, principalement les bœufs de traction,
qui constituent un investissement puisque leur location génère un revenu.

Le type de main d’œuvre utilisée : il permet de révéler les ressources économiques des exploitants, et ainsi de voir s’ils possèdent une logique de captation du travail ou de
maximisation de la ressource familiale.

La location de leur force de travail : cet indicateur révèle également les ressources économiques que possède l’exploitant et la stratégie qu’il lui est préférable d’adopter. On
peut penser qu’il aura intérêt à louer sa force de travail si, de par sa faible capacité de mise en culture, la rémunération de sa journée de travail sur son exploitation est plus faible que
celle d’une journée de travail à l’extérieur.
Sur le territoire de Luozi, l’appartenance à un groupe de membres révèle également une logique de capitalisation (cf. page 16).


La stratégie de commercialisation : elle permet de révéler les ressources financières dont dispose l’exploitant. Elle comporte deux indicateurs :
• la fréquence de déplacement sur les marchés les plus rémunérateurs. Elle est en lien direct avec la quantité de produits à vendre, puisqu’en dessous de dix sacs le coût de
transport est plus cher.
• la fréquence avec laquelle il réalise des stockages spéculatifs.
Méthodologie
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Annexes
Page 54
ANNEXE
TABLEAU DE SYNTHÈSE DE LA TYPOLOGIE
Double actif
investissant son
capital dans
l'agriculture
INDICATEURS
Temps passé pour l'activité agricole
Exploitant
Exploitant misant sur
pratiquant une
les cultures de rente
agriculture vivrière
Exploitant de
subsistance
Double actif dont
l'agriculture est un
complément de
revenu
Non agri. > agri.
Non agri. < agri.
Non agri. < agri.
100 % agri.
Non agri. > agri.
50 % < revenus agri<
80 %
80 %< revenus agri< 100 %
100 %
100 %
revenus agri < 50 %
Capacité de mise en culture
forte
forte
faible
limitée par le nombre
d'actifs familiaux
moyenne
Superficie de manioc en saison A
> 2ha
> 2ha
50 ares à 1ha
25 à 50 ares
environ 1ha
Petit capital (Porcs et chèvres)
possible
+++
++
+
++
Gros capital (bœufs de traction, utilisation de
tracteur)
+++
++
+
—
+
V>A
V>A
V >= A
V<A
V >= A
Jamais
Pour les gros travaux
Pour tous les travaux
Pour tous les travaux
Revenus agricoles/revenus du ménage
Capital
animal
Proportion de manioc vendu/autoconsommé
Main d'œuvre
utilisée
Pour l'ensemble des
travaux
MO familiale et entraide
Très rarement
Pour tous les travaux
Pour tous les travaux
Jamais
Jamais
Régulièrement
+++
+++
+
Dépends de sa force de
travail
—
+++
+++
++
—
Location de sa force de travail (membre
ou travailleur indépendant)
Stockage spéculatif
Stratégie de
Possibilité
de
se déplacer sur les marchés
commercialisation
les plus rémunérateurs
Méthodologie
Pour les gros travaux, voir
pour l'ensemble des
Pour les gros travaux
travaux
MO salariée
Présentation de la zone d’étude
Le système de commercialisation
Typologie des producteurs
Etudes des filières par spéculation
Axes d’interventions
Jamais
+
+
Annexes
Page 55

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