Dossier de Presse Forum
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Dossier de Presse Forum
DOSSIER DE PRESSE PAROLES DE RUE ème 2 Forum International des Travailleurs Sociaux de Rue travail de rue – droits de l’enfant – pauvreté – exclusion sociale Forum organisé par : DYNAMO INTERNATIONAL DYNAMO AMO Rue de l’Etoile, 22 B – 1180 Bruxelles Tel : +32 (0)2 378 44 22 Fax : +32 (0)2 378 44 21 [email protected] www.dynamoweb.be Avenue Victor Rousseau, 300 B – 1190 Bruxelles Tel : +32 (0)2 332 23 56 Fax : +32 (0)2 332 30 25 [email protected] www.dynamoweb.be RESEAU INTERNATIONAL DES TRAVAILLEURS SOCIAUX DE RUE Réseau coordonné par Dynamo International www.travail-de-rue.net www.street-work.net www.trabajo-de-calle.net www.trabalho-de-rua.net TRACES DE RUE VLASTROV Place Xavier Neujean, 36 B – 4000 Liège Tel : +32 (0)4 223 18 26 Fax : +32 (0)4 223 31 17 [email protected] www.icar-wallonie.be Diksmuidelaan, 36a B – 2600 Berchem Tel : +32 (0)3 340 49 25 Fax : +32 (0)3 385 57 05 [email protected] www.straathoekwerk.be Contact presse : Sébastien Debecker chargé de communication - Dynamo International Mobile : +32 (0)495 10 28 10 [email protected] Edwin de Boevé directeur de Dynamo International Mobile : + 32 (0)477 54 71 39 [email protected] 1 SOMMAIRE Editorial 3 Les Organisateurs du Forum 5 Dynamo International Dynamo AMO Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue Traces de Rue Vlastrov 5 5 5 6 6 > Forum International des Acteurs-Clés de l’Enfance et du Travail de Rue 6 2010 : une année spéciale à plus d’un titre… Présidence belge de l’Union Européenne Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale La Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant a 20 ans Les Objectifs du Millénaire pour le Développement 7 7 7 7 7 Partenariat avec le Festival des Libertés 8 Présentation du Forum 9 Objectifs Public Jeunes Paroles de Rue Déroulement Adresse des lieux investis Autour du Forum... 9 10 10 11 11 12 Programme de l’événement 13 Les membres du Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue 17 Afrique Amérique et Caraïbes Asie Europe 17 19 20 21 Paroles et témoignages de membres du réseau et de leurs bénéficiaires 24 Un réseau au cœur du travail de rue… 33 Vision Principes Mission et objectifs Public cible Pour un statut européen des travailleurs sociaux de rue ! Des critères et des valeurs partagées Travailler dans la rue et être compétitif Nos propositions 33 33 34 34 35 35 36 37 2 Editorial 2010 : Année européenne de lutte contre la pauvreté. La présidence belge de l’Union Européenne souhaite à cette occasion accentuer la lutte contre la pauvreté infantile. Ce n’est donc pas par hasard que s’organise cette année le 2ème Forum du Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue. Ce réseau, composé de 42 pays et coordonné par Dynamo International, réunit à Bruxelles des acteurs de terrain et représentants de la société civile du Nord et du Sud afin de proposer des pistes de réponses durables et structurelles aux problématiques de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Avec plus de 80 ateliers et conférences, plus d’une centaine d’intervenants, plus de 500 participants, ce forum constitue une occasion unique de découvrir les nombreux témoignages de ce qui se passe aujourd’hui dans les rues du monde entier. Plus d’un milliard d’enfants dans le monde endurent des privations extrêmes liées à la pauvreté. L’Europe n’échappe pas à ce phénomène : sur 78 millions de personnes exposées au risque de pauvreté, 19 millions sont des enfants. En Belgique, la pauvreté infantile atteint le taux alarmant de 17%. Au cœur de cette réalité, le travailleur social de rue, par son histoire et son actualité, constitue un excellent révélateur et analyseur de l’espace social, de sa structure et des rapports de force qui traversent nos sociétés. Par sa proximité et son intégration dans les milieux les plus exclus, il est le dernier maillon de la chaîne éducationnelle et de l’aide sociale. Parmi d’autres exemples de mobilisation nationale et internationale, en RDC, en 2009, les travailleurs de rue ont contribué à faire promulguer une loi de protection de l’enfant ; à Haïti, les travailleurs de rue se mobilisent pour la prise en charge des populations traumatisées par le séisme. Au Mexique, nos collègues sont menacés de mort pour avoir dénoncé l’exploitation sexuelle d’enfants par certains membres des forces de l’ordre ; en Belgique, les « mineurs étrangers non accompagnés » (MENA) se retrouvent dans les rues car les institutions n’en veulent plus… Les exemples sont nombreux et les occasions d’en discuter tout autant. 3 Ce forum est aussi l’occasion d’annoncer la sortie du livre « Guide international sur la méthodologie du travail de rue », aux Editions l’Harmattan. (ISBN : 978-2-296-13102-6 / Octobre 2010 / http://www.editionsharmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=32389). Ce guide constitue un outil permettant une meilleure reconnaissance du métier et une meilleure compréhension des situations vécues sur le terrain. Parler de la pratique des travailleurs sociaux de rue dans le monde, c’est interroger les orientations majeures de développement de nos sociétés. Durant ces 5 journées d’échanges, et à travers un large partenariat, le forum s’est donné l’objectif de rédiger un cahier de recommandations qui sera remis aux autorités politiques, notamment lors de la session au Parlement européen, le vendredi 29 octobre en matinée. Ce cahier constituera notre feuille de route pour les années à venir. Quelle place notre société est-elle encore prête à donner à ceux et celles qu’elle considère comme le maillon faible de sa structure ? Quels sont les moyens qu’elle voudra bien mettre en œuvre pour aider, pousser, relever les populations les plus exclues, celles qu’elle souhaite trop souvent reléguer au fond de sa mémoire ? Peut-on construire cette société où tout un chacun se sent responsable du bien être d’autrui ? Que cette solidarité se joue bien au-delà des frontières ? Autant de questions qui méritent toute notre attention. Edwin de Boevé, Directeur de Dynamo International Coordinateur du Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue 4 Les Organisateurs du Forum : DYNAMO INTERNATIONAL Organisation dont l’objet social est de contribuer à améliorer l’accompagnement d’enfants, de jeunes, de populations en situation de rue et de vulnérabilité ainsi que de contribuer à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale tant au Nord comme au Sud. Pour ce faire, elle agence principalement un projet de mobilité internationale pour des jeunes en difficulté et coordonne le Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue. www.dynamoweb.be RESEAU INTERNATIONAL DES TRAVAILLEURS SOCIAUX DE RUE Plateforme de mobilisation de travailleurs sociaux issus des différentes régions du monde. Constituée d'acteurs de terrain issus actuellement de 42 pays1 tant du Sud que du Nord, le réseau s'est donné deux axes de travail prioritaires : 1) Des activités qui visent à accroître l'efficience et la qualité des pratiques de terrain par le biais de la formation, l'échange de pratique et la réalisation d'outils pédagogiques. 2) Une mobilisation internationale qui vise à construire des réponses durables et structurelles face aux problématiques vécues par les publics rencontrés dans les rues de par le monde. Véritable réseau de solidarité, ce projet permet la prise de parole des acteurs de terrain, l’interpellation des pouvoirs politiques et autres instances dans la lutte contre les exclusions et les inégalités. www.travail-de-rue.net / www.street-work.net www.trabajo-de-calle.net / www.trabalho-de-rua.net DYNAMO AMO ASBL, service d’aide aux jeunes en milieu ouvert, spécialisée depuis plus de 25 ans dans le travail social de rue au profit des enfants et jeunes en difficultés à Bruxelles. www.dynamoweb.be 1 Philippines, Népal, Vietnam, Burundi, Burkina Faso, Egypte, R.D.C., Sénégal, Tchad, Togo, Gambie, Bénin, Brésil, Pérou, Haïti, Martinique, Guadeloupe, Mexique, Nicaragua, Pérou, Québec, Albanie, Allemagne, Angleterre, Belgique, Espagne, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Suède, Suisse, Mali, Autriche, Bolivie, Congo Brazzaville, Maroc, Slovénie. 5 TRACES DE RUE Plateforme francophone des travailleurs de rue qui a pour objectif l’échange d’expériences, de pratiques, de méthodologie de travail entre collègues, l’interpellation des pouvoirs publics sur la nécessité de reconnaître le travail de rue en tant qu’approche préventive, socioéducative et émancipatrice. www.icar-wallonie.be VLASTROV Fédération flamande des travailleurs de rue qui offre à ses membres, professionnels du travail au bien-être et au mieux vivre ensemble, divers services comme des formations en travail de rue, des supervisions d’équipes et autres demandes spécifiques. www.straathoekwerk.be 1er Forum International des Travailleurs Sociaux de Rue Paroles de Rue Bruxelles, 25>28/11/2002 Un premier Forum International s’est déroulé à Bruxelles (Flagey) du 25 au 28 novembre 2002. Véritable succès ayant réuni pas moins de 750 participants venus de presque 50 pays différents, il a surtout été l’occasion de permettre aux nombreux travailleurs de rue de par le monde de se rencontrer, d’échanger,… mais également de concrétiser ce besoin ressentit de se fédérer pour une reconnaissance légitime de leur travail qui permet de relayer la voix des enfants les plus défavorisés, des populations paupérisées, des personnes en situation d’exclusion sociale. Lors de cette première rencontre, vingt-trois recommandations furent produites. Celles-ci visaient essentiellement une meilleure reconnaissance du travail de rue, l’arrêt de programme stigmatisant ou sécuritaire à destination des jeunes, la lutte contre le fossé grandissant entre le monde adulte et celui des jeunes et la mise en réseau international des travailleurs sociaux de rue. Le lien suivant permet d’accéder au compte-rendu interactif (mini website) de ce premier Forum et d’en télécharger les Actes : http://www.travail-de-rue.net/rencontres/actes/colloque-international-paroles-de-rueorganise-par-dynamo-international-les-25-26-27-28-novembre-200/ 6 2010, une année spéciale à plus d’un titre… Présidence belge de l’Union Européenne Du 1er juillet au 31 décembre 2010, la Belgique assurera la présidence de l’Union Européenne. En sa qualité d'État membre président, le pays assumera la responsabilité de l’organisation pratique de nombreux événements. Ces 6 mois de présidence seront d’une importance majeure pour poser les bases d'un modèle de croissance réellement viable pour tous à long terme et répondant efficacement aux défis actuels et futurs. Cette mission consiste à édifier une Europe plus unie et mieux intégrée, capable de répondre pour et avec tous aux grands problèmes mondiaux. Plus d’infos : www.eutrio.be Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale Depuis 1983, l’Europe initie chaque année une campagne de sensibilisation appelée « Année européenne » visant à informer et à nouer le dialogue avec les citoyens européens afin de faire évoluer les mentalités et les comportements. Ces années sont également des occasions pour attirer l’attention des gouvernements nationaux sur des thématiques de nature « sociétale ». En 2008, l’Union a célébré l’année européenne du dialogue multiculturel, en 2007 l’égalité des chances, en 2006 la mobilité des travailleurs. 2010 est l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, thème qui constitue l’un des engagements forts de l’Union Européenne et de ses états membres. Cette année est également l’occasion de réaffirmer et renforcer l’engagement initial pris par l’UE lors du lancement de la stratégie de Lisbonne, dans le but de donner « un élan décisif à l’élimination de la pauvreté ». Plus d’infos : www.2010againstpoverty.eu La Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant a 20 ans Ratifiée aujourd’hui par 193 pays, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant adoptée le 20 novembre 1989 par les Nations Unies est devenue la convention des droits de l’homme la plus ratifiée de l’histoire. Cette convention contient tous les droits devant être garantis aux enfants. Pourtant le constat est cruel : des millions d’enfants continuent à être victimes de la faim, de la sousalimentation, des abus, de la prostitution, de sévices physiques et moraux… Les Objectifs du Millénaire pour le Développement Les « Objectifs du millénaire pour le développement » (OMD) adoptés par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2000 et à atteindre d’ici à 2015, représentent le cadre mondial de référence des stratégies officielles de lutte contre la pauvreté. Les États membres des Nations Unies se sont engagés à atteindre les OMD et se sont ralliés à un ensemble d’initiatives clés permettant d’accélérer les progrès réalisés à cet effet. 7 Partenariat avec le Festival des Libertés Politique et artistique, métissé et créatif, festif et subversif, le Festival des Libertés mobilise, chaque automne, toutes les formes d'expression pour se faire le témoin de la situation des droits et libertés dans le monde, alerter des dangers qui guettent, rassembler dans la détente, inciter à la résistance et promouvoir la solidarité. Résister à l'uniformisation : Alors que notre monde n'a jamais connu autant de possibilités de choix, de communication et de rencontre, le Festival des Libertés 2010 s'inquiétera d'une tendance paradoxale à l'uniformisation des comportements, des consommations, de l'information, de la production culturelle, du politiquement correct et de la pensée dite unique... Les choix qu'on nous propose ne seraient-ils qu'illusoires ou téléguidés ? Le Festival des Libertés invite les citoyennes et citoyens à réfléchir ensemble à ces processus de normalisation idéologique et de conditionnement des attitudes attendues. Un rendez-vous pour promouvoir la liberté créative, célébrer la richesse de la diversité et expérimenter la fertilité de l'altérité. Une invitation qui se déclinera par l'image, la parole, la musique et le spectacle. L’invitation à refuser cette tendance à l’uniformisation et normalisation ne pouvait qu’inciter Dynamo international et le Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue à s’unir à la diversité «…de voix dissidentes…» dont le Festival des Libertés «…tentera de se faire la caisse de résonnance ». Les activités du Forum seront organisées en partenariat avec le Festival des Libertés. Elles auront lieux à la même période que le festival et seront intégrées au programme de celui-ci par le biais de documentaires et autres débats en lien avec le travail social de rue. Ce travail en partenariat sera par ailleurs favorable aux moments informels, le festival étant un lieu propice aux échanges et rencontres, il sera le point de ralliement des participants au Forum en dehors des séances de travail. La soirée de clôture du Forum sera également organisée dans le cadre du Festival des Libertés, permettant ainsi de marquer la fin de l’événement dans un cadre festif, convivial, et ouvert à tous. Plus d’infos : www.festivaldeslibertes.be 8 Présentation du Forum Ce deuxième Forum international est l’événement incontournable du calendrier du Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue. Plus que jamais mobilisé, il désire réitérer son adhésion aux valeurs de solidarité et de justice sociale en contribuant activement à la construction de réponses structurelles et durables pour les populations les plus exclues faisant face à la pauvreté, l’exclusion et le non respect de leurs droits fondamentaux. C’est dans ce but et afin de donner la parole aux populations concernées et aux acteurs sociaux qui les accompagnent que ce Forum International sur le travail social de rue en Europe et dans le monde s’organisera à Bruxelles les 26, 27, 28, 29 et 30 octobre 2010. Il sera l’occasion de la construction d’un dialogue entre une pluralité d’acteurs de terrain et de représentants de la société civile du Nord et du Sud afin de proposer des pistes de réponses durables et structurelles aux problématiques de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Ce deuxième Forum se veut être le moment privilégié pour la diffusion du « Guide international sur la méthodologie du travail de rue2 ». Un cahier de recommandations sera soumis aux Autorités Politiques Européennes, Internationales et Belges autour du thème de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale au Parlement Européen le 29 octobre 2010. Objectifs 1. Sensibiliser à la réalité des situations de précarité et au travail de rue dans le monde. 2. Contribuer à ce que la parole et le vécu des personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale soient pris en compte dans les décisions les concernant. 3. Impulser la reconnaissance du travail de rue dans son rôle social, éducatif et d’émancipation des populations les plus fragilisées. 4. Permettre aux acteurs de terrain et aux preneurs de décisions politiques à un niveau local, européen et international de se rencontrer et d’exprimer leur point de vue, dans l’optique d’une meilleure compréhension réciproque et d’une coopération plus étroite. 5. Diffuser le « Guide International sur la méthodologie du travail de rue ». 6. Synthétiser le travail collectif réalisé par le Réseau International des Travailleurs de Rue au travers d’ateliers d’échanges et de réflexions. 7. Produire un cahier de recommandations autour du thème de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, appelé à devenir un outil d’interpellation auprès des Autorités Politiques Belges, Européennes et Internationales. 8. Promouvoir la construction de solidarités locales et internationales entre des associations et des travailleurs de rue qui contribuent à lutter activement contre la pauvreté et l’exclusion sociale. 9. Favoriser l’innovation et l’expérimentation sociale. 2 La réalisation de ce guide s'inscrit dans le cadre des activités du Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue, constitué d'acteurs de terrain issus d'une quarantaine de pays tant du Sud que du Nord. Ce guide est dès à présent disponible à la vente sur le site de l’Harmattan : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=32389 Pour consulter ce guide et/ou le télécharger : http://www.travail-de-rue.net/files/files/Guide2008FR.pdf 9 Public 500 à 750 personnes sont attendues pour le forum. Un public essentiellement constitué de : - Travailleurs de rue Euro parlementaires, élus locaux et nationaux et autres niveaux de pouvoir Responsables administratifs Acteurs des secteurs de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse Acteurs du secteur de la Coopération au Développement Acteurs des secteurs scientifique et éducationnel Journalistes Jeunes participant à l’événement et aidant à l’organisation Associations, ONG’s, organisations internationales, fédérations, réseaux, etc. Grâce à « l’effet réseau international », un relais d’information sera enclenché à travers le monde via les compte rendus et retransmissions par les participants dans leurs pays respectifs. Un effet multiplicateur attendu qui a d’ailleurs déjà été vérifié lors des rencontres et formations précédentes. Par cette rencontre internationale, ce sont donc au final bien plus que les quelques centaines de personnes attendues qui seront touchées. En effet, les publics suivants bénéficieront également des apports du Forum : - Des enfants et des jeunes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale au Nord et au Sud Des personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale au Nord et au Sud Des travailleurs sociaux de rue à l’échelle mondiale Le grand public via les médias Mais notre volonté est de convier également d’autres acteurs afin de permettre l’échange entre des publics qui ont généralement peu l’habitude de se rencontrer, tels les responsables politiques (notamment locaux et européens), les acteurs de lutte contre la pauvreté, les fonctionnaires, et le grand public. Jeunes Paroles de Rue Dynamo International et les membres européens du Réseau International des Travailleurs Sociaux de rue désirent mettre à l’honneur la parole des jeunes et leur permettre de contribuer activement à la construction des pistes de réponses qui seront élaborées durant ce Forum. Un programme Jeunes Paroles de Rue sera proposé afin de mettre en exergue le programme européen Jeunesse en Action et la politique Jeunesse de l’Union Européenne. Au-delà de la pluralité d’acteurs présents lors de cet événement, ce sont donc 45 jeunes filles et garçons issus de 8 pays européens (Belgique, Espagne, France, Grèce, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie) qui sont particulièrement visés par ce projet. Il s’agit de jeunes impliqués dans leurs pays respectifs au sein des ateliers des plateformes nationales du réseau des travailleurs de rue. Ces jeunes travailleurs ou bénéficiaires auront l’occasion de se rencontrer et de débattre avec les experts et les décideurs politiques présents lors du Forum autour de 4 axes privilégiés : 1. Les orientations des politiques publiques qui les intéressent 2. La participation à la citoyenneté européenne 3. La rencontre de la diversité culturelle 4. La sensibilisation aux défis mondiaux 10 L’objectif du projet est de les faire participer au débat, de les sensibiliser aux valeurs communes de l’Union Européenne de solidarité et de justice sociale, de les amener à être des acteurs-sujets, à participer de manière proactive à l’événement et de leur permettre la rencontre des diversités européennes. Déroulement Le mardi 26 octobre 2010 aura lieu l’ouverture du Forum au Théâtre National. Plusieurs conférences avec débats y seront proposées tout au long de la journée. Le mercredi 27 et jeudi 28 octobre 2010, des salles de la Communauté française, de Wallonie Bruxelles International, du Koninklijke Vlaamse Schouwburg et du Parlement flamand seront « squattées » par une pluralité d’acteurs concernés par les thèmes abordés au sein d’ateliers, tables rondes et conférences. Le jeudi 28 octobre, en fin d’après-midi, une lecture des recommandations et une conférence sur « le pouvoir de la société civile » auront lieu au Théâtre National. Le vendredi 29 octobre 2010, les recommandations du Forum seront présentées aux autorités politiques belges, européennes et internationales au Parlement Européen. Adresse des lieux investis : Théâtre National Bvd. Emile Jacqmain, 111-115 B – 1000 Bruxelles www.theatrenational.be Communauté française Bvd. Léopold II, 44 B – 1080 Bruxelles www.cfwb.be Wallonie Bruxelles International Place Sainctelette, 2 B – 1080 Bruxelles www.wbi.be Koninklijke Vlaamse Schouwburg Rue de Laeken, 146 B – 1000 Bruxelles www.kvs.be Parlement flamand Rue Ducale, 6 B – 1000 Bruxelles www.vlaamsparlement.be Parlement Européen Rue Wiertz, 43 B – 1040 Bruxelles www.europarl.europa.eu 11 Autour du Forum… Des spectacles, des animations présentées par des jeunes, un parcours de ville ludique et des visites de terrain dans des associations membres des plateformes francophone et flamande des travailleurs sociaux de rue seront organisés pour les participants au Forum et tout public intéressé. Festival des Libertés Une collaboration singulière, engagée, histoire de résister à l’uniformisation. Une programmation étonnante et détonante au service de vos humeurs tout au long du Forum. (Prix préférentiels pour les participants au Forum – voir programme). Fanfare Forum Rythmes d’un savoureux mixage de musique et de rencontres entre jeunes venus d’ici et d’ailleurs… Les Objectifs du Millénaire pour le Développement L’outil interactif de la campagne 11.11.11. du Centre National de Coopération au Développement sur les OMD « Si on ne veut pas perdre le Nord, il faut coopérer avec le Sud ». Réalisation d’une œuvre permanente mobile Venez participer à l’élaboration d’une œuvre représentant le travail de rue… une porte… un symbole… des mosaïques… et beaucoup de créativité ! Fusion Jeunes Présentation d’activités artistiques réalisées par des jeunes d’horizons divers… Videos space international Présentation de documentaires, de reportages, de vidéos, de films d’ici et d’ailleurs… des images pour témoigner ! Parcours de ville Pour découvrir Bruxelles à partir d’énigmes à résoudre et d’une liste de restaurants et bars qui valent le détour ! Visites de terrain Partez à la rencontre d’associations belges et de leurs travailleurs de rue à Bruxelles, Liège, Gand et Anvers. Théâtre Une place, un chapiteau et… La Compagnie des Nouveaux Disparus Walking Dinner A l’Hôtel de Ville sur la Grand-Place de Bruxelles. Mais encore… stands… caricaturistes… émission radio… surprises… Pour plus d’information sur le Forum, rendez-vous sur : www.travail-de-rue.net Ou utilisez directement le lien suivant : http://www.travail-de-rue.net/news/2eme-forum-international-des-travailleurs-sociaux-de-ruebruxelles-du-26-au-30-octobre-2010.html 12 13 14 15 16 Les membres du Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue AFRIQUE Bénin Concertation des structures d’accueil et d’hébergement pour enfants en situation difficile AFVP/UNICEF 01 BP 344 RP Cotonou Burkina Faso C.I.J.E.R. (Coalition des Intervenants auprès des Jeunes et Enfants vivant dans la Rue) 06BP 9268 Ouagadougou 06 Tel : +226 50 37 23 71 Mobile : +226 70 39 89 00 Fax : +229 50 37 23 71 Coordinateur(s) : Koda Zinsoudo [email protected] [email protected] Burundi O.P.D.E. (Œuvre pour la Protection et le Développement de l'Enfance en difficulté) Bvd. du 28 novembre Kigobe n°15, B.P 6252 Bujumbura Tel : +257 22 23 01 12 Tel : +257 22 24 10 99 Tel : +257 22 22 78 93 Fax : +257 22 21 33 54 Coordinateur(s) : Laetitia Akplogan, Roger Ouensavi [email protected] [email protected] [email protected] Coordinateur(s) : Athanase Rwamo [email protected] [email protected] www.opdeburundi.org Egypte Caritas Egypt Saad Zaghioul Street building N°24 - Rami Station Alexandria Tel : +203 480 6307 Tel : +203 480 6306 Mobile : +201 24 78 54 01 Fax : +203 487 7332 Coordinateur(s) : Hany Maurice [email protected] [email protected] www.caritasegypt.org Tchad >>> Plateforme en restructuration >>> RDCongo CATSR (Comité d'Appui au Travail Social de Rue) Rue Bonga n°2 - Q/Matonge C/Kalamu, Kinshasa B.P.: 13 348 KIN I. Tel : +243 999 970 588 Tel : +243 813 202 880 Tel : +243 854 429 641 Coordinateur(s) : Edho Mukendi [email protected] [email protected] http://parcequelarueexiste.skynetblogs.be 17 Sénégal Avenir de l'Enfant ADE / Sénégal - B.P. 261 Rufisque – Sénégal Tel : +221 836 13 08 Mobile : +221 633 23 96 Togo Action développement – Togo B.P. 30 645 LOME Tel : +228 222 15 18 Tel : +228 904 81 27 Fax : +228 222 15 18 Coordinateur(s) : Sheikh E.T. Lewis [email protected] [email protected] [email protected] Coordinateur(s) : Joseph Bikie Likibi [email protected] Mali Dounia - Secours à l'enfance BP E 3721 Bamako Tel : +223 76 04 89 70 [email protected] Congo Brazzaville REIPER (Réseau des Intervenants sur le Phénomène des Enfants de la Rue) 101, rue Chaptal Bacongo Tel :+242 556 51 23 Coordinateur(s) : Adomayakpor T.Tsèvi Gambie Centre for street children and child trafficking studies P.M.B. 457 Serekunda Tel : +220 999 59 59 Tel : +220 787 59 59 Tel : +220 680 59 59 Coordinateur(s) : Moussa SOW [email protected] [email protected] [email protected] Coordinateur(s) : Issiaka Haidara [email protected] Maroc Entraide nationale 44, avenue Omar Ibn Khatab BP 750 100 90 Tel : +212 537 68 22 84 Fax : + 212 537 68 22 85 Coordinateur(s) : Abdeljalil Cherkaoui [email protected] www.entraide.ma 18 AMERIQUE ET CARAÏBES Brésil Centro Social e Cultural resgate e socializaçao Rua Caxambu, n° 64 Bairro Nossa de Fatima Cep : 34.600-300 - Sabara Minas Gerais Tel : + 55 31 87 34 68 12 http://cismag.e-monsite.com Coordinateur(s) : Jean-Robert Chéry [email protected] [email protected] [email protected] Coordinateur(s) : Marie-Claire Lavater [email protected] www.afprts-ifmes.com Mexique El Caracol - taller mexicano de educadoras y educadores calleseros Rafael Hellodoro Valle, 337 Col.Lorenzo Boturini CP IS 820, Mexico Tel : +52(55)57642121 Fax : +52(55)57681204 [email protected] Martinique I.F.M.E.S. (Institut de Formation aux Métiers Educatifs Sanitaires et Sociaux) Rivière l'Or 97212 Saint Joseph Tel : 596 596 42 56 56 Fax : 596 596 50 31 39 Coordinateur(s) : Alza Bordin Haïti CEP (Centre d'Education Populaire) Rue St Gérard, 10 Port-au-Prince Tel : + 509 510 5337 Fax : +509 222 3763 [email protected] Guadeloupe CISMAG (Centre d'Insertion Spécialisée de Marie Galante) Avenue des Caraïbes Immeuble Lacavé 97134 Saint-Louis Tel : +590 590 97 07 41 Fax : +590 590 97 07 51 Coordinateur(s) : Geraldo Magela de Andrade Coordinateur(s) : Juan Martin Perez Garcia, Luis Enrique Hernandez Aguilar [email protected] [email protected] [email protected] www.elcaracol.org Nicaragua CODENI / ANIESCA IBM Montoya 1 c. arriba Plaza Sacuanjoche Calle 27 de Mayo Managua Tel : +505 2 683923 Fax : +505 2 683915 Coordinateur(s) : Daysi Sanchez de Illescas [email protected] [email protected] www.codeni.org.ni 19 Pérou REDENAC (Red de Educadores de Niños y Adolescentes de la Calle) Pascual de Andagoya 117 Marança San Miguel Lima 32 Tel : +51 97 15 81 03 [email protected] www.redenac.org Québec ATTRueQ (Association des Travailleurs et Travailleuses de Rue du Québec) 7260, boulevard Cloutier Charlesbourg G1H 3E8 Tel : +1 418 641 01 68 Tel : +1 418 621 52 79 Tel : +1 514 835 92 37 Fax : +1 418 641 00 45 Coordinateur(s) : Pilar Urbina Coordinateur(s) : Serge Morin [email protected] [email protected] www.attrueq.org Bolivie Plataforma Unidos C/Frey del Pilar 280 Santa Cruz de la Sierra Tel : +59 13 35 81 26 Fax : +59 13 35 81 26 Coordinateur(s) : Ximena Rojas Landivar [email protected] ASIE Philippines Virlanie Fondation Inc 4055 Yague St. Brgy Singkamas Makati City Tel : +63 28 96 22 89 Tel : +63 28 95 52 60 Fax : +63 28 95 52 32 [email protected] [email protected] www.virlanie.org Népal CPCS NGO (Child Protection Centers and Services) Dili Bazar Katmandou Tel : +977 144 110 00 Tel : +977 144 143 94 Coordinateur(s) : Dominique Lemay, Arlyne Fernandez Coordinateur(s) : Jean-Christophe Ryckmans [email protected] [email protected] www.cpcs-nepal.org Vietnam HCWC (Ho Chi Minh City Child Welfare Foundation) 85/65 Pham Viet Chanh Ward 19 - Binh Thanh District HoChiMinh City Tel : +848 840 14 06 Fax : +848 840 14 07 Coordinateur(s) : Do Thi Bac h Phat [email protected] [email protected] www.streetwork.org.vn 20 EUROPE Allemagne BAGEJSA (BundesArbeitsGemeinschaft Evangelische JugendSozialArbeit) Wagenburgstraße 26–28 70184 Stuttgart Tel : + 49 711 164 89 22 Fax : +49 711 164 89 21 www.bagejsa.de Coordinateur(s) : Michèle Villain [email protected] [email protected] www.icar-wallonie.be Espagne Hezi-Zerb Elkartea Paseo de Zubiaurre 30 bajo 20013 Donostia San Sebastián (Gipuzkoa) Tel : + 34 943 32 67 84 Fax : + 34 943 32 67 85 [email protected] Belgique ICAR Wallonie Place Xavier Neujean, 36 4000 Liège Tel : +32 4 223 18 26 Mobile : +32 494 60 07 72 Fax : +32 4 222 31 17 Coordinateur(s) : Hans Steimle Coordinateur(s) : Jon Etxeberria Esquina [email protected] www.hezizerb.net France CNLAPS (Comité National de Liaison des Associations de Prévention Spécialisée) Coordinateur(s) : Bernard Heckel, Philippe Roux 21, rue Lagille 75018 – Paris Tel : + 33 1 42 29 79 81 Fax : + 33 1 58 60 15 57 [email protected] [email protected] [email protected] www.cnlaps.fr Grèce ARSIS - Association for the Social Support of Youth 35, Ptolemeon str. 54630 Thessaloniki Tel : + 30 231 052 61 50 Tel : + 30 231 022 73 11 Fax : + 30 231 022 73 11 Coordinateur(s) : Valbona Hystuna [email protected] www.arsis.gr Italie Centro Accoglienza « la Rupe » Via Rupe 9 40037 Sasso Marconi Bologna Tel : +39 051 84 12 06 Fax : +39 051 67 50 400 Coordinateur(s) : Danila Mongardi [email protected] [email protected] www.centriaccoglienza.it 21 Pologne OSOS - Network of Polish Streetworking Organizations Szaserow 115/38, 04-349 Warsaw Tel : + 48 880 86 02 20 Fax : + 48 224 08 32 98 www.streetwork.cz Coordinateur(s) : Helder Luis Santos [email protected] [email protected] www.conversasderua.org Coordinateur(s) : Ionut Jugureanu [email protected] [email protected] www.paradaromania.ro Suède RIF Nykvarns Kommun 155 80 Nykvarn Tel : +46 855 50 10 66 Coordinateur(s) : Jindrich Racek, Martina Zikmundova [email protected] [email protected] [email protected] Roumanie Fondation PARADA Rue Bucur, 23 Sector 4 Bucarest - CP 040292 Tel : +40 021 330 76 85 Fax : +40 021 330 76 85 www.osos.org.pl Portugal Conversas de Rua - Associaçäo Palacio dos Coruchéus Casa das muflas Rua Alberto Oliveira - 1700 019 Lisboa Tel : +35 121 795 99 65 Mobile : +351 914 845 338 [email protected] République Tchèque Ceská asociace Streetwork > Rakovského 3138, 143 00 Praha 12 > Senovazné nam 24 110 00 Praha 1 Tel : + 42 774 912 777 Tel : + 42 777 580 587 Tel : + 42 774 913 777 Coordinateur(s) : Andrzej Orlowski Coordinateur(s) : Johanna Löfvenius [email protected] www.faltarbete.se Norvège LUK (Landsforeningen for utekontakter) PO BOX 9331 Gronland 0135 Oslo Tel : + 47 220 577 07 Mobile : + 47 976 442 44 Fax : + 47 220 577 01 Coordinateur(s) : Bjørn Lindstad [email protected] [email protected] www.utekontaktene.no 22 Grande-Bretagne Federation for detached youth work Coordinateur(s) : Graeme Tiffany C/o Nya, 19-23 Humberstone road LE5 3GJ Leicester Tel : +44 116 242 74 90 Tel : +44 113 322 92 20 www.detachedyouthwork.info Albanie ARSIS - Association for the Social Support of Youth Rr Sulejman delvina Palletet Moskat 3 Shkalla 5, Ap.28 Tirana Tel : + 355 422 498 79 Fax : + 355 422 498 79 [email protected] [email protected] Coordinateur(s) : Klara Dajci [email protected] [email protected] www.arsis.gr Pays-Bas NAPYN (National Association of Professional Youthworkers in the Netherlands) Coordinateur(s) : Henk Geelen Achter de Molens 23, 6211 JC Maastricht Tel : + 31 654 28 37 74 Coordinateur(s) : Vincent Artison [email protected] Slovénie Skala - youth street education Rakovniska 6, 1000 Ljubljana Tel : +386 14 27 14 19 Fax : +386 14 27 30 40 www.jongerenwerker.nl Suisse Plateforme romande des travailleurs sociaux hors-murs Les Uttins, 5 CH -1400 Yverdon-les-bains Tel : +41 793 47 34 61 Tel : +41 244 45 35 14 [email protected] Coordinateur(s) : Dominik Polona [email protected] Autriche Caritas Steiermark Jugendstreetwork & anlaufstelle Schönaugasse 12 / im Hof 8010 GRAZ Tel : +43 316 81 05 91 11 Tel : +43 676 88 01 54 72 Fax : +43 316 81 05 9114 Coordinateur(s) : Helmut Steinkellner [email protected] [email protected] [email protected] www.bast.at 23 Paroles et témoignages de membres du réseau et de leurs bénéficiaires « Burundais, né le 3 juin 1950, je suis un ancien Haut Fonctionnaire du Ministère de l’Intérieur de mon pays qui fut sensibilisé au monde des enfants de la rue par des agissements et tracasseries policières de ses collègues envers ces derniers. C’est en septembre 1990 que j’ai créé l’OPDE pour essayer d’apporter une réponse à chaque problème posé par un enfant de la rue. J’ai démissionné en 1993 pour me consacrer totalement à cette noble cause. Dès lors, plusieurs programmes furent mis en place : un centre d’écoute, des foyers d’accueil, un programme de scolarisation, un centre de formation professionnelle avec huit sections, un programme de réunification familiale et de réinsertion socio-économique, l’assistance juridique aux enfants non enregistrés à l’état civil et l’assistance judiciaire aux enfants abusés ou exploités, un programme de formation professionnelle des ex-enfants soldats. Actuellement, l’OPDE a déjà scolarisé 1212 enfants de la rue au primaire et au secondaire, 22 sont à l’université, 1391 ont terminé la formation professionnelle et sont dans la vie active, 92 ont été réunifiés avec leurs familles, 19 sont mariés et parents d’enfants. » Athanase Rwamo, OPDE, BURUNDI « Nous entendons par enfants des rues les enfants vivant jour et nuit dans la rue. Ils sont probablement des milliers à Bamako, mais il serait trop hasardeux d’avancer un chiffre plus précis. Sur ceux que nous avons rencontrés, il est possible d’en distinguer 4 catégories : - A) Les enfants abandonnés, mis à la porte par leur famille suite à des conflits ou un découragement de la famille face aux attitudes et réactions de l’enfant. - B) Les enfants fugueurs, fuyant la famille ou la belle famille suite à des conflits, de l’incompréhension, la violence… L’enfant ou le jeune qui décide de fuir définitivement. - C) Les enfants en dilettante avec leur famille que nous rencontrons le plus fréquemment dans les quartiers : des jeunes ayant leur famille dans le quartier ou dans la ville qui, sans être fugueur ou à proprement parler en rupture familiale, vivent une partie du temps dans la rue. - D) Des enfants victimes de la traite. Ils sont généralement confiés à un maître coranique. Ils sont nombreux à Bamako, exposés aux maladies et leur avenir est incertain. Nous pourrions encore rajouter une catégorie car il faut signaler que, bien que très peu de petites filles vivent directement dans la rue, il en existe pourtant un nombre important qui fuguent, sont abandonnées ou en dilettante avec leur famille. Une majorité de ces petites se prostituent en vivant chez leurs clients, sont prises en charge par une famille, trouvent un emploi d’aide ménagère… Généralement l’arrivée de l’enfant dans la rue se fait de façon brutale. Très vite, pour survivre, le petit doit s’organiser, se protéger… Les processus qui engendrent la désocialisation, la marginalisation, s’installent souvent rapidement. La rue est un lieu d’agression constante des plus grands ou des adultes, de violence, de vols, l’insécurité très importante en pousse donc certains à se regrouper. Il faut manger : mendicité, vol, prostitution, la difficulté à survivre dans de telles conditions, l’isolement affectif, l’émulation et l’effet de groupe… en poussent aussi certains à fuir au travers de la drogue (d’où un besoin d’argent). » Issiaka Haidara, DOUNIA – Secours à l’Enfance, MALI 24 « J’ai connu Dounia quand j’étais toute petite, lors d’une animation théâtrale à la maison des jeunes et nos liens d’amitié ont été consolidés. En ce jour là j’étais malade dû à la faim, et c’est Issiaka qui m’a apporté le repas. C’est ainsi que j’ai formulé la demande d’être orientée chez les sœurs immaculées. Après un bon séjour le climat n’était plus favorable pour moi. Chaque fois on appelait Issiaka pour intervenir et parler avec moi pour les conseils. Au bout du compte, je suis retournée dans la rue, et en faisant de la prostitution j’ai contracté une grossesse. Toujours en contact avec Dounia, j’ai été orientée à Kanuya pour mon accouchement, qui a été effectué sans le minimum de problème. L’enfant a été une fille baptisée Marie Bernadette. Mon bébé n’a pas eu une longue vie dans le désespoir. J’ai été orientée vers une dame Fanta paix à son âme, où j’ai travaillé comme servante dans une gargote. C’est là que j’ai fait la connaissance de mon mari. Quand ce dernier m’a proposé d’avancer la cola, j’ai dit à ce dernier de donner la cola à Issiaka qui est mon père parce que je ne connais pas mon père. Ce dernier a pris la cola et m’a demandé mon opinion. J’ai dit que j’étais partante, et pour finir nous avons célébré le mariage et Issiaka a été témoin. Tout ce que je peux dire c’est que Dounia a donné espoir à tous les enfants ayant perdu leurs repères dont moi je faisait partie à titre de rappel. Je ne connais pas mes parents, en cas de problème je viens voir Issiaka, ou sa femme… c’est eux ma famille. Mes autres camarades de la rue, la plupart sont décédés dans des conditions très difficiles et je prie le Tout-Puissant pour qu’il puisse donner la volonté aux autres de s’en sortir et de venir à Dounia pour leur avenir. Dieu merci il y a quelques années que je suis maintenant mariée et j’ai fait deux maternités, tous garçons. J’ai eu la chance et la volonté de sortir de cette vie désastreuse grâce au savoir-faire des éducateurs de Dounia. » jeune femme ayant connu la rue, MALI « Chaque année, durant les fêtes de Noël et tous les jours peu importe le moment, vous vous dévouez tellement pour chacun et chacune de nous, alors j’ai pensé vous écrire ces quelques lignes. À toute l’équipe, merci pour l’énergie, le support et l’importance que vous m’apportez. À chaque moment que j’ai le cafard, il y a toujours quelqu’un pour m’écouter et juste de savoir qu’il y a une oreille pour moi me soulage et je me rends compte à quel point vous êtes chers à mes yeux. Vous êtes la Famille que je n’ai pas. Mon goût de continuer je le prends ici car c’est parfois difficile de poursuivre. Grâce à vous, je me motive à persévérer. Ça ne fait pas longtemps que je fréquente votre organisation mais j’ai grandi et changé depuis, et j’admire la personne que vous m’avez fait devenir… Un merci est simple mais en ajoutant la reconnaissance, ça résume mieux. L’équipe, vous êtes formidable. Vous êtes mes rayons de soleil et chaque mercredi ici (jour de dépannage alimentaire) me permet de passer la semaine avec un petit sourire rempli de positif. Nous avons tous des petits pépins et d’autres plus gros mais je vous admire à votre façon, car il y a du bien en chacun de vous… ne l’oubliez jamais. Ce qui est le fun, c’est d’être accueilli sans jugement et avec autant d’écoute et d’amour. Je m’en suis « sortie »… merci à mon amie qui m’a fait connaître votre organisme, merci pour ta patience et ton grand cœur à mon égard… Bon, allez ! Avant de pleurer, Joyeuses Fêtes, Amour et Santé pour tous !!! » Lettre d’une jeune femme à l’équipe du Projet Prostitution Québèc, QUEBEC 25 « In my daily work as a Secretary General in The Norwegian Association for Outreach Work With Youth I have a lot of contact with street workers among our members who work directly with the children and youths in situation of poverty and social exclusion. The Norwegian Association for Outreach Work With Youth is a non-profit lobby organization for outreach workers/field workers in Norway. It represents most of the country’s 60 outreach agencies, counting some 300 street educators/workers. I am proud of what our members are doing because I know that the method of Outreach Work is very efficient. Through this method they are able to do an early intervention for helping people in the right time and in the right place. My job is to prepare for our members. Here are a few goal and purpose of the organization : - Contribute to professional development and increased competence within the field of outreach work. - Make outreach work, and the various professional challenges experienced within the youth community, visible and on the agenda. - Contribute to a good flow of communication between outreach workers and relevant professional institutions and the society at large. - Contribute to establishment of contact between outreach workers on a local, regional and national level. - Provide practical help and support to outreach workers at risk of financial cutbacks, and/or organizational restructuring. - Provide info and help to countries wanting to establish an Outreach Service locally. - Contribute to international cooperation with similar organizations worldwide. The streetwork in Norway started in 1958. We have today developed a good communication to the central authorities, literature and an education for the method at a university level. Outreach Workers work mainly with secondary prevention amongst children and youth. The main principal of the work method in use is to actively reach out to youth in need of support or help. These individuals are often not, or at an insufficient level, being reached by other parts of the public support system. The intention is to establish contact with the youth at the earliest stage possible, and motivate them to alternative activities, help or counseling. Outreach Workers work amongst and within youth communities in the city streets, in shopping malls, train and subway stations, gas stations, street food vendors and wherever else youth spend time. Outreach Workers work in close cooperation with youth clubs, schools, child protection services, school nurses, preventative police units, and the families of the youth involved. Outreach Workers follow up youth on an individual basis, and coordinate various group activities (examples : conversation groups, sports, art etc.). Outreach Workers advice youth, and directs them further to the appropriate service provider when it is needed. But how Outreach Workers work on a local level varies depending on the size of the unit, resources and other local factors.Typical topics that young people brings up when they meet Outreach Workers are drugs and alcohol, crime, violence and assaults, family and friends, sexuality, school, education and work, housing, racism and discrimination, psychological problems and conditions (eating disorders, anxiety, suicidal thoughts). By applying the principals, the Outreach Workers establishes contact with youth at risk at an early stage. My opinion is that Outreach Workers are easily accessible to youth with strong focus on being nonbureaucratic and flexible in the way they are perceived.» Bjørn Lindstad, Landsforeningen for utekontakter, NORVEGE 26 « Being in this kind of vocation (I said vocation because for me this is not just work – since you have to put so much of your heart) needs a lot of encouragement and inspiration and the belief that people how difficult they are in their situation has the capacity to change their life for the better – it’s a decision and the will power and maximizing the right resources around them. Though the situation of poverty in the Philippines is getting any better, the hope is getting stronger with the new leadership in government. It will be too early to judge the new President Noynoy Aquino and we need to give him time. In our country, and I think it’s the same thing all over the world, the good people in government need a lot of courage to fight corruption and to perform their duty diligently. At present, a lot of effort is now being mobilized to gather all NGO’s and civil society to work together with government to provide help to the majority of our countrymen – the poorest of the poor –particularly the children. But there is still lots of things to be done and I believe we may not be able to reach out to all but the few we can really truly make a difference. » Arlyne A. Fernandez, Program Manager/DED, Virlanie Foundation Inc., PHILIPPINES « Virlanie Foundation established its Open Day Center in the busy area of Manila in August 2007 for street children but as well as to the other member of the “street families”. The idea is to provide a place for the family to bond together, to have a safe place to leave their small children at daytime, where they can have clean water (shower, laundry, cook, etc.) and avail of the services of the center for education, health and parenting training and counseling. The services provided by the team of social workers, teachers, caregiver and a nurse in the ODC is a first step to let the family realize the importance of having a safe shelter especially for the children. After the family recognized this, the social worker work closely with the head of the family particularly the parents to look for possible place to rent, assist them with their existing livelihood or source of income in the streets and convince them to love and care for their children, send them to school and provide for their needs. Raz family originally came from the rural province and due to severe poverty, Mr. Nicanor decided to try his luck in Manilla in March, 1999 with his wife and children. He was optimistic that their life would be better in Manila- but it was much difficult instead. With no skills and education, Mr. Nicanor has been to odds jobs of street vending while his entire family stayed then with relatives. After five years, he decided to go back to the province but did not stay long : they find themselves again in Manila. This time he had already seven children. the relatives after sometime force them to get out of his house and Mr. Nicanor have no choice but to let his family stayed in the streets while continuing his odd jobs. His eldest child then was separated with them and live with relatives in the province. April 14 2009, when the family knew of the Virlanie – Open Day Center and from then on avail of its services while they go back to the street on nighttime for almost a year. Mr. Nicanor was very much motivated to uplift the situation of his family with the support of his wife. He was first provided by ODC livelihood assistance to increase family income through popcorn selling in the street while the mother was trained in the center on sewing and the children avail of tutorial, feeding program, lecture on health and hygiene as well. On May 14 2010, the family with the assistance of the social worker found a home to rent in Bulacan (a nearby province outside Manila), they were assisted with their livelihood and the mother was provided with a sewing machine for her “rug making”. As of now the children no longer loiters in the street and in fact goes to school and help their parents in the household chores. Mr. Nicanor was expressing to the social worker how grateful he and his family were for not giving up on them. His recent visit to the center, he was sharing that his popcorn business is doing well and the selling of rugs in the area has very good market potential. The family can now pay for their house rental and provide for the needs of the children. » Histoire d’un père de sept enfants ayant vécu dans les rues de Manille, PHILIPPINES 27 « Soy educadora social desde 1997, trabaje con los niños, niñas y adolescentes del centro de Lima y sus periferias. He trabajado con ellos desde un nivel primario hasta llegar con ellos al nivel terciario que es la reinserción. El trabajo fue duro entre los años 1997 y 2002 porque esta población ya tenían entre 1 año y 13 años en la calle. Muchos de estos jóvenes provenían de las provincias del Perú escapando de una guerra interna que tuvo una duración de más de 20 años y que termino con el gobierno del Presidente Alberto Fujimori. La población en situación de calle de esa época ya traía ciertos traumas y conflictos personales que se sumaban el encontrar una ciudad muy diferente para ellos (LIMA), llena de modernidad y con gente diferente en todos los sentidos (culturales, educacionales…). El niño de los años 80s y 90s vivía en las calles, no tenía vínculos familiares ni sociales, estaba al acecho de cualquier peligro. El consumo de drogas era un escape para ellos como lo es hasta ahora. Nuestro reto en esa apoca era trabajar en la misma calle atreves de juegos que nos ayudaban a disminuir el tiempo de consumo y poder conocer más al niño, niña y adolescente en situación de calle. Las actividades artísticas plasmaban mucho de lo que ellos sentían y de sus vivencias en la calle, sus sueños y lo que esperan de la vida. El contacto con la familia del menor nos permitía entender también porque el niños estaba en calle (padres violentos, abusadores, sin empleo…). Muchas veces curábamos sus heridas en la calle porque el personal de salud no les recibía en los hospitales, éramos una especie de enfermeros en la calle. El promedio de niñas era en esa época de 1 niña por cada 5 niños en la actualidad es de 2 a 3. Tampoco había la presencia de tantos bebes como la que percibimos ahora un promedio de 10 padres adolescentes viven con sus bebes en la calle. La reinserción familiar era más frecuente entre los 80s y 90s en la actualidad prima la reinserción social (trabajo, independencia…). Hemos trabajado prevención en zonas de riesgo que detectamos con la información que teníamos de los chicos para prevenir el ingreso de más menores en la calle. La prevención y tratamiento de Infecciones de transmisión sexual se incrementaron lo que permitió que los jóvenes tomen más conciencia de los riesgos que demanda tener una vida sexual activa. El área educativa se dejo de lado pasando a formar un eje principal para el cambio desde el 2009 con un proyecto que venimos trabajando que se llama “Proyecto educativo Flecha”. MI apreciación sobre mi trabajo de calle la divido en 2 etapas una de trabajo de casi 8 años donde se trabajo mucho los temas de sexualidad, autoestima, auto-cuidado, Proyecto de vida entre otros, después de esa etapa evaluamos que pasaba y preguntamos a los jóvenes que les falta, todos manifestaron su deseo de retornar a la escuela pero por muchos motivos no lo hacían. Entonces nos inmiscuimos en el desarrollo de un programa. Los cambios se han dado con el paso del tiempo, el adolescente se da cuenta que la calle no es buena para él y busca otras alternativas, quizás el medio social, las leyes y la situación económica de mi país no son de ayuda para el menor. Tenemos muchas limitaciones en el área de salud y de identidad, en el Perú son 1 millón de personas indocumentadas y nuestra población se encuentra dentro de esta. El trabajo en el centro de Lima es de riesgo para el educador porque hay mafias que prostituyen a los menores y la venta de droga está presente también. La satisfacción que da este trabajo es tremenda porque cada niño reinsertado es una esperanza para un mundo mejor. » Pilar Urbina, REDENAC, PEROU 28 « Hola soy Patty, conozco las calles desde los 7 años de edad. Mis padres trabajaban 10 horas y yo estaba en cualquier lugar menos con mi papá y mi mamá ni en casa. Los problemas de mis papas eran económicos, discutían, se peleaban y yoyo siempre la veía estaba siempre en el medio. Mi papá le pegaba a mi madre, yo siempre la veía golpeada, luego ellos me golpeaban a mí, me insultaban. Uno de mis tíos abuso sexualmente de mi muchas veces, no podía decir nada porque solo tenía 8 años, nadie se dio cuenta de nada tampoco. Me escape varias veces de la casa y varias personas trataron de abusar de mi. Mi madre me hizo ingresar a un internado porque yo no quería regresar a casa con mi madre porque no quería verla. Cuando estuve en ese internado sufrí mucho porque me maltrataban, las chicas mas grandes me agredían y eran malas conmigo. Cuando tuve 12 años conocí una psicóloga de ese hogar que me ayudo salir de allí, pero cuando regrese a mi casa y mi madre seguía maltratándome, nada había cambiado entonces regrese a la calle y empecé a consumir pegamento todo el día, pensaba en mi vida, no dormía y cuando dormía era en la calle encima de cartones o plástico. Muchas veces me robaron mis zapatos y no tenia con que vestirme. La policía me despertaba como a las 2 de la mañana y me decía que me vaya a otro lugar a dormir. Lo vi a muchas violaciones entre los mismos chicos de la calle. Robe muchas veces. Pasó tiempo hasta que conocí a los educadores de la calle que me apoyaron psicológicamente, económicamente también, ellos me enseñaron a mirar de otra manera las cosas. Salí embarazada y decidí dejar la calle porque estaba cansada del maltrato por parte de otros y no quería eso para mis hijos. El padre de mi hijo era también de la calle y el murió después que mi hijo nació de una enfermedad penosa e incurable. Después de todo los educadores vieron mi cambio me propusieron formar parte del proyecto “Calles sin Fronteras Perú”, en el cual trabajo medio tiempo, no volví a tomar drogas no robar. » Jeune femme ayant connu la rue, PEROU « Le 06 septembre 2010, la rentrée scolaire 2010-2011 a été effective sur l’ensemble du territoire congolais conformément au calendrier fixé par le gouvernement de la RDC. Cependant, comme à chaque exercice annuel de la reprise du chemin de l’école dans ce pays où le budget de l’Etat est financé à 50% par des ressources extérieures générées par la coopération bilatérale et multilatérale internationale, la majorité des enfants et écoliers dans la ville de Kinshasa n’ont pas renoué avec les cours. Et pour cause ? Plusieurs parents ont éprouvés toutes les difficultés du monde pour faire face aux dépenses requises en matière de frais d’inscription ou de réinscription fixés par certains établissements scolaires de la capitale congolaise. Et presque tous dans cette ville où les travailleurs dont les salaires émergent du budget public, à savoir les enseignants, les fonctionnaires de l’Etat, les professeurs d’université, les médecins, les infirmiers, le personnel prestant dans les formations médicales publiques ainsi que les cadres et agents des entreprises publiques, etc. accusent un retard de paiement de leurs salaires pour plusieurs mois voire des années. Les militaires et les policiers ne sont pas en reste dans la rémunération de leurs soldes mensuels. Même les membres des cabinets ministériels, les députés nationaux et provinciaux sans oublier les sénateurs connaissent des arriérés des émoluments et primes non apurés. Ce qui, d’une manière tout à fait logique, a rendu incapables bon nombre des parents d’assurer de façon responsable la rentrée scolaire de leurs rejetons. Compatissant à cette peine des parents rencontrés au hasard de proximité avec son milieu d’implantation, le Comité d’Appui au Travail Social de rue que nous avons l’honneur de diriger en RD Congo depuis 4 ans n’a pas croisé les bras. Avec l’appui des partenaires 29 traditionnels, notamment Dynamo International, la Délégation Wallonie Bruxelles à Kinshasa, nos stagiaires français et belges en séjours à Kinshasa, et à la suite des appels d’offres auprès de certains congolais nantis, nous avons réussis à réunir un certain nombre d’objets classiques, matériels de jeu didactiques et sportifs, que nous avons distribués dans la mesure du possible aux enfants en situation de pauvreté aigue recensés par l’équipe mobile de notre réseau; que nous avons l’habitude d’encadrer dans les quartiers de Matonge, Kitambo, Gombe. Voilà comment le non-paiement et le sous-paiement des employés du secteur public, y compris la médiocrité des salaires mensuels versés aux travailleurs des entreprises et magasins tenus par les milieux d’affaires Libanais, Pakistanais ,Indiens et Chinois fabriquent des enfants en rupture avec leurs milieux familiaux à cause de l’incapacité de leurs géniteurs de subvenir aux exigences d’éducation, de logement, d’alimentation et de soins médicaux des enfants. » Edho Mukendi Kafunda, CATSR, RDC « On m’appelle Gaby, j’ai 19 ans d’âge dont plus de la moitié passé hors du toit paternel. Mon nom du village « nkombo ya mboka » est MULAMBA. Mes parents sont originaires de Bena Mukangala, une périphérie de la ville de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï occidental. Je suis né à Kinshasa où mon père, grâce à son cousin devenu haut cadre de la société nationale d’assurance – SONAS – avait trouvé le boulot d’agent recouvreur d’assurance. Affolé par les billets de banque qu’il gagnait, comme tous les travailleurs congolais en lien avec « la Coop » des employeurs libanais, mon père s’était mis à boire comme un trou. Il se mit à héberger des filles des joie, à prolonger des absences de la maison jusqu’au jour où notre mère est devenue incapable de nourrir ses quatres gosses, tous des mâles, dont je suis le second après mon frère ainé. En vue de faire face à nos besoins, ma mère a commencé à fréquenter les « mabongo », c’est à dire port en lingala, qui longent le fleuve Congo à partir de Maluku, Kinkole et Baramoto. Là elle prêtait main forte aux femmes qui amènent des vivres par le fleuve. Et à force de la suivre dans ses pérégrinations, j’ai pris goût à la vie des enfants qui vivent à ces endroits par débrouillardise, par expropriation forcées, par manque d’argent et de vivres. Depuis, j’avais perdu les traces de ma mère. Et mon père, n’en parlons pas, jusqu’au jour où j’ai appris qu’il avait été renvoyé de la Sonas pour détournement des recettes de la société. Trois ans, quatre ans, jusqu’à huit ans de vie de vagabondage et divagation au bord du fleuve où en compagnie des autres enfants seuls, j’ai connu deux fois la prison à la suite des bagarres rangées où j’avais causé des blessures à deux vendeuses de maïs au bord du Beach Bara moto. Etant en prison à Makala, j’ai reçu la visite des activistes du CATSR venus s’enquérir de la situation des enfants à la prison centrale où nous étions mêlés avec les autres jeunes. L’un des visiteurs, papa Edho MUKENDI lui-même, originaire du coin de mon père, m’a abordé. Je lui expliqué mon calvaire et mon ardent désir de retrouver ma famille. Il a pris mes coordonnées. Et trois mois après, j’étais relaxé sur intervention du CATSR et les membres du CATSR ont entrepris les démarches pour retrouver ma mère. Bien que remariée avec quelqu’un avec qui elle a eu d’autres demi-frères, cette dernière m’a accueilli avec amour maternel. Depuis, je suis redevenu sédentaire et j’exerce des petits boulots au grand marché de Kinshasa où je cire les chaussures et transporte des colis. Ce qui me permet de contribuer aux besoins alimentaires et vestimentaires de ma mère et de mes autres frères. De temps en temps, je participe aux manifestations organisées par le CATSR avec les autres, notamment les compétitions sportives. » Jeune de la rue du quartier Badara, RDC 30 « I have been working for 7 years (since September 2003) in the streets of Thessalonica approaching children that beg or "work" in the streets. The majority of them are Roma from Albania, Bulgaria, Romania, Greece, etc. And the majority of them are Albanian. So, I was chosen because I am from Albania and this would help the work of the organization with the street children. Indeed it helped me so much ! I think that since the beginning I felt very familiar with the children and the members of the Roma community. This came about as a result of growing up with them and therefore, experiencing first hand the pains and pleasures of their lives. The marginalization and helplessness of these people were the main feelings that stayed with me from that period. Having the same origin, the same language (Albanian), the same origin country’s experiences, the same destination country’s experiences (as immigrants) makes me to be very close to them. For me, working on the streets all these years is a professional choice, my favorite activity and career path. I 'm not sure if I can move on to another field in the future. » Valbona Hystuna, ARSIS, GRECE « I wake up in the morning…I helpe my mother with the housework… I clean the dishes. After, at 9 or 10 o'clock I come here to “work”. My mother doesn't allow me to go at school, because my mother send me out to work or I have to take care of my little brother and to do the house works. All of these are easy for me, because I do them often. I arrive here alone and by foot, because I’m not afraid now because it is not dark, but in the evening.... my mother will come here to take me home. My breakfast is a croissant that a man from that shop gave me... Yesterday, mmm…I came here in the morning and I worked till night. I slept at 1 o’clock...I think. I earned 30 euro only and it is not enough, so today I have to earn more…some days I collect 70 euro and I feel happy, because I earn a lot of money and my mother feels good, because she needs them to pay the house rent, to buy things from the supermarket… Sometimes she buys something for me. My mother tells me that she can't find a job, but I would like she to find a one. My father works as a builder, but he tells me that it is necessary for me to work, because the money that he earns are not enough. But the people don’t buy so much... some people give me money without buying something… and some other buy handkerchiefs…I like much more those that give me money without buying. I want to approach all the tables were the people are sitting, but there are a lot of children in the streets and I have to share our tables. I don't like the new children in the street because we don’t earn so much money as we used to. I can recognize some people from their eyes if they will give me money or not. Also, people who are well dressed give me money, especially the old women. Often I have a headache, because I don't like anything in the street. » Enfant albanais de 10 ans travaillant dans les rues de Thessalonique, GRECE « The detached and street-based youth workers of the UK have long-since expressed concern and anger about the impact of poverty on our nation’s children and young people. Please note, we have always found it necessary to speak of young people as well as children. To fail to do this is to leave a significant group in our communities caught in the ‘noman’s land’ between children’s and adults’ services. We say there needs to be services that respect their status as actors during this process of transition to adulthood. This is a principle for detached youth workers. What are our wider concerns? They are many, but the one phenomenon that seems to affect everything in our country is social inequality. We have very few young people living on our 31 streets for example. And this is good. But let us not dismiss this as another argument about the difference between relative rather than abject poverty. The reality is that many children and young people live in households with no wage or income levels so poor that the state has to top this up with benefits. They may have food in their bellies and a roof over their heads, but life is no good like this. Which is why we welcome the narrative on well-being; it takes a more all-encompassing view of what constitutes a good life. But this is where the situation here both shames and enrages us: the UNICEF index of child well-being rates the UK as 24th out of 29 European countries. How can this be? We have said all along that this social inequality is the greatest crime. It is horrendous that the gap between the rich and the poor continues to widen. There is now profound evidence that this gap, beyond all other social phenomena, is really what matters for one and all. And, extraordinarily, we know now that it is bad also for the richer members of our society. Our fear is that this gap will grow further with the cuts planned in a new era of austerity. We defend services for the most needy but concern ourselves also that the planned removal of child welfare payments to richer members of society, whilst making sense on paper, will lead to a situation where they conclude they have no stake in a welfare state. It is likely they will both psychologically and practically detach themselves from it. Ultimately, the specter beckons of a privatized world for the rich and hope, faith and charity for the poor. As detached youth workers our preference always is to ‘target through universalism’ - working with partners so that all children and young people have access to good support and informal education. They need it. This way, we avoid stigmatization and build social solidarity. We fear the cuts will mean there are fewer and fewer of us, and that we will be impelled to work only with those ‘at greatest risk’. We have always concerned ourselves with this group above all others but never sought to exclude their peers; they are allies, supporters and mutual learners in their own right. It is a principle that we never ‘drive a wedge’ between one group and another, as some of our policy prescriptions would have it. We know none of this is good. But detached and street-based workers try to respect the responsibilities they have as ‘privileged witnesses of social reality’. This means speaking up about the things we see. And doing not only small, practical things on a daily basis to benefit young people but also working for ‘transformation’. This is a word we have chosen carefully. When faced with the realities we observe every day we know that to use this word is necessary. It is to speak about the appalling circumstances in which a good deal of effort goes in to simply helping children and young people cope with what is happening; when what is really needed is real and meaningful, radical, change – transformation – at levels beyond the individual. We try to draw attention to the factors that cause pain and distress that originate well away from young people’s personal situations; things that happen in their wider communities, and things that happen at the political and economic level. Which is why we are speaking up about what we know will happen when the cuts really hit home. The realities of all this are appalling. The life expectancy of children and young people growing up in some of our poorest neighbourhoods is now ten, sometimes twenty years less than that of their peers from more affluent areas. Young black males are more likely to be in prison that in our universities – which is to say that racism is bound up in this complexity of inequality also. And in some places young people tell us their only real choice is to sell drugs or join the army. These, we know, are moral questions, but we want young people to have real choices; choices that emerge out of solid foundations. So detached and street-based youth workers say we need to focus on equality of conditions not equality of opportunity. In sum we, in UK, conclude child poverty is bound up in a complex world of related problems. But fundamentally it is an issue of social justice; and an issue that all in society need to bear witness to, not just those who experience it and witness it through their lives and work. » Graeme Tiffany, Vice-Chair, UK Federation for Detached Youth Work, ROYAUME-UNI 32 Un réseau au cœur du travail de rue… Vision La priorité du réseau concerne la défense des droits des populations les plus exclues. Pour tendre à cette priorité, celui-ci se donne comme objectif le renforcement des capacités des associations, des acteurs politiques et administratifs et des travailleurs de rue à assurer un accompagnement social et éducatif, une aide et une protection à toute personne en situation de grande exclusion dans les rues de par le monde. Face à la méconnaissance et à une approche individualisée, il est fréquent que les personnes en situation de rue se trouvent, aux yeux des gouvernements et des institutions, dans "l'anormalité et la déviance sociale". Trop souvent les initiatives des gouvernements et des institutions privées réduisent la situation des populations en rue au concept d’ « individus inadaptés ». Trop souvent, ces mêmes actions publiques manquant d’une vision globale du phénomène de rue, donnent priorité aux interventions d’assistance et se tiennent éloignées des processus de participation citoyenne. Les paradigmes “populations des rues”, “culture de rue” et “droits de l'homme” favorisent la création d'un courant de pensée innovant et une nouvelle pratique sociale pour les gouvernements, les institutions et les éducateurs de rue. Ce courant de pensée soutenu par un échange horizontal de réflexions, de méthodologies et de programmes d'intervention, tel que développé au sein du réseau international des travailleurs sociaux de rue, vise l'apparition de nouvelles connaissances qui aideront à effectuer des ajustements dans la pratique sociale des gouvernements, des institutions et des éducateurs et éducatrices de rue. Principes Il s’agit des acteurs sociaux qui ont, à un moment donné, privilégié une approche extra muros dotée d’une éthique forte faite de respect et de tolérance au profit des populations les plus exclues. Pour ces acteurs, il s’agit d’être le plus facilement et le plus simplement accessible pour un public d’enfants, de jeunes ou d’adultes vivant dans des conditions précaires et subissant des formes multiples d'exclusion. Par sa proximité ou son intégration dans les milieux les plus exclus, le travailleur de rue constitue le premier et le dernier maillon de la chaîne éducationnelle et de l’aide sociale, lorsque toutes les autres instances ont failli. L’idée qui sous-tend le travail de rue n’est pas de sortir la personne de la rue ou de son milieu de vie « à tout prix », surtout s’il s’agit de la cloisonner dans un nouvel espace social où celle-ci ne se sentira pas à son aise, comme telle est la logique dans la plupart des institutions. Quel que soit le contexte, qu’il s’agisse d’un enfant, d’un jeune ou d’un adulte, le travail d’accompagnement consiste à favoriser l’estime de soi, à développer les compétences personnelles indépendamment du degré d’exclusion et à susciter une participation à la vie sociale. Priorité est donnée à la prévention générale, à l’éducation non formelle et informelle, à la réduction des risques et à la remédiation dans un souci de bien-être social. 33 Mission et objectifs Dans les faits, il s’agit bien de proposer à des publics en rupture et exclus ou potentiellement en rupture et pour lesquels les dispositifs organisés en fonction des problèmes sociaux et des symptômes ne représentent pas une offre adéquate, un accompagnement qui leur permette une évolution personnelle, une insertion et une participation à la vie sociale. Il s’agit, en d’autres termes, d’assurer une présence sociale et éducative à travers le travailleur social de rue là où cette présence fait défaut. Notre mission vise 4 objectifs spécifiques : - - - - Accroître l’efficience et la qualité des pratiques de terrain des travailleurs sociaux de rue par le biais de la formation, l’échange de pratiques et la réalisation d’outils pédagogiques à travers une politique de formation propre au réseau ; Permettre une mobilisation internationale afin de construire des réponses structurelles et durables face aux problématiques vécues par les publics rencontrés dans les rues ; Relayer les constats et analyses des acteurs de terrain auprès des instances nationales, européennes et internationales afin d’aborder les problématiques rencontrées sur le terrain ; Assurer un plaidoyer auprès des instances politiques et administratives en faveur de l’insertion sociale des populations les plus exclues ; Public cible Tout travailleur social faisant du travail social de rue et/ou menant une activité centrée sur le milieu de vie des populations les plus exclues et/ou en difficulté est concerné par notre mission. Les actions du réseau touchent donc de manière indirecte les enfants, les jeunes et les adultes de la rue, leurs familles, les acteurs de la société civile, les agents de l’administration publique, les enseignants et professeurs, les chercheurs scientifiques, universitaires, formateurs, les autorités politiques concernées par le travail social de rue, le thème de l’exclusion sociale et les droits de l’enfant. Filles et garçons, hommes et femmes vivent le même type d’exclusion, mais les uns et les autres n’ont pas pour autant les mêmes outils pour résister et survivre dans la rue et face à l’exclusion. Une attention particulière sera portée à la question du genre mais également à la question des cohabitations intergénérationnelles dans la rue. Personne n’échappe au risque de la paupérisation et de la désaffiliation. Il est donc logique de retrouver dans la rue toutes les tranches d’âges et une grande diversité de situations (enfants des rues, enfants travailleurs, personnes exploitées, prostituées, personnes sans domicile fixe, marginalisées, usagères de drogues, migrants, populations Roms et gens du voyages, mineurs non accompagnés…). Il est un fait que de nombreux adultes sont concernés et accompagnés par les travailleurs de rue. De plus en plus souvent, ce sont même des familles entières qui se retrouvent dans la rue. Cette diversité de publics implique des adaptations méthodologiques. 34 Pour un statut européen des travailleurs sociaux de rue ! On l’appelle « pédagogue de rue » en Pologne, « professeur de rue » en Italie, « streetbased worker » au Royaume-Uni ou encore « éducateur de rue » en Espagne, France, Belgique ou Suisse. Toutes ces dénominations recouvrent des réalités complexes et différentes. Un dénominateur commun tout de même : toutes ces personnes travaillent en rue. La plupart du temps, l’objectif de ces travailleurs consiste à rentrer en contact avec les jeunes précarisés et en décrochage qui sont dans la rue. Le « travailleur de rue » est donc un travailleur social un peu spécial, parfois marginalisé au cœur même de sa profession. C’est pourtant un métier dont l’action concrète et complexe doit être valorisée et protégée. Dans cette optique, les associations européennes de travailleurs de rue se mobilisent et revendiquent qu’un statut européen qui respecte les critères et les valeurs de leur travail soit mis en place. Parallèlement, la Présidence belge de l’Union Européenne met le focus sur le travail de jeunesse. C’est la première fois que cet aspect est évoqué au niveau européen. Face à cela, les travailleurs sociaux en contact avec les jeunes (dont les travailleurs de rue) en profitent pour répéter leurs propositions. Dans la perspective de mettre sur pied des actions coordonnées et efficaces, il est indispensable que les professionnels du métier échangent sur leurs pratiques et leurs expériences. Trop souvent, les responsables politiques prennent des décisions sans se concerter avec les travailleurs de terrain. Actuellement, le Conseil de l’Union Européenne prépare une résolution en vue de favoriser le dialogue et la concertation dans ce secteur. C’est un premier pas dans la bonne direction. Néanmoins, la résolution n’est pas un document contraignant et des forces politiques freinent le projet (on pense à des pays comme le Royaume-Uni et les pays scandinaves qui limitent la portée engagée du document). Bien que le texte reconnaisse l’importance du travail de jeunesse dans divers domaines d’action, qu’il prenne en compte la dimension primordiale de l’apprentissage non-formel, il ne soulève pas la possibilité d’accorder un statut particulier aux travailleurs de jeunesse et encore moins aux travailleurs de rue. Des critères et des valeurs partagés Les travailleurs de rue des quatre coins de la planète sont formels : pour eux, ce ne sont pas les « symptômes » de la précarité qui comptent mais bien le jeune, en tant que sujet de droits et de son existence. Trop souvent, et fidèles à une logique « macro », les politiques publiques s’attaquent à la résolution des ces symptômes (décrochage scolaire et social, maltraitance, délinquance,…) via le contrôle ou la répression. Actuellement, les Etats sont davantage impliqués dans ces actions de contrôle et de sécurité que dans la prévention. Dès lors, lorsque les municipalités embauchent du personnel pour veiller à la sécurité d’un quartier, bien que leur mission soit dite « de proximité » et puisse évoluer dans un sens préventif, il ne s’agit pas d’un travail de rue social au sens que les « éducateurs de rue » le pratiquent. Le « travail de rue » est donc particulier. Il a ses critères et ses valeurs. Et il veut démontrer que la prévention n’est pas un luxe que les sociétés contemporaines se paient. Au contraire, si le travail de rue n’est pas évalué à court-terme, qu’on respecte sa temporalité, il est plus « rentable » que la répression, avec ses institutions et programmes spécialisés qui font exploser les budgets publics. 35 Pourtant, pour que le travailleur de rue puisse bénéficier d’une protection sociale suffisante et que les particularités de son emploi puissent être prises en compte, il doit être reconnu. Et posséder son propre statut. Ce qui n’est pas toujours le cas. En effet, dans beaucoup de pays, le travail de rue (ainsi que, souvent et plus globalement, le travail social) est soumis à des systèmes pervers. Aujourd’hui, pour mener à bien sa mission de prévention, l’Union européenne doit reconnaitre la plus-value du travail et ses particularités. Cela permettrait aux associations de travailler dans le respect de leurs valeurs et dans un souci d’évolution, sans prolonger le « bras-de-fer » engagé depuis trop longtemps entre les « pratiques instituées » et leur propre pratique. Travailler dans la rue et être compétitif Prenons l’exemple de l’Espagne. Dans certaines régions, les « youth workers » sont employés au sein d’associations qui répondent à des appels d’offres lancés par les municipalités. Le système présente des avantages : pour gagner des appels d’offres, l’association doit d’être novatrice et ne peut pas se reposer sur ses acquis. Et dans les cas où elle gagne les appels d’offre, l’Etat la reconnait objectivement dans le service qu’elle assure à la collectivité. Pourtant, le système peut être dangereux, et la mission sociale peut être compromise dans un monde libéralisé tel que le veut la Commission européenne. Car, dans le cas de ces appels d’offre, la logique de la concurrence et de la compétitivité prime sur le reste. Et ce sont souvent les grandes entreprises qui raflent la mise : en effet, on observe que des grandes entreprises spécialisées dans le nettoyage de piscine ou de jardins publics ou dans la sécurité privée décident de répondre aux appels d’offre que l’on destinerait a priori aux professionnels que sont les travailleurs sociaux. La tension est donc double : tout d’abord, les travailleur sociaux (et, particulièrement, les travailleurs de rue) doivent assurer les missions que lui incombent son travail, dans la proximité et la complexité du lien avec les jeunes fragilisés, et, en plus, il doit se positionner comme un acteur compétitif sur le marché. C’est donc la « course au moins cher » qui prévaut dans cette logique où le secteur public cherche, pour faire des économies, à s’adresser directement à une main d’œuvre pas chère, sans intermédiaire. Dans ces cas de figure, il y a peu de chances que les critères partagés par les éducateurs (de rue) européens continuent d’être respectés. La libéralisation des services, qui découle directement de la Directive Services (dite « Bolkenstein ») de la Commission européenne, doit davantage protéger le travailleur, en prenant en compte les critères et la longue temporalité de leur travail. Dans d’autres systèmes, où seules les subventions étatiques font vivre les associations, l’arbitraire a trop de place. Les décisions politiques, renouvelées à chaque mandat, placent les associations dans des situations compliquées car temporaires. Cela n’aide pas à l’affirmation d’une identité ancrée et forte des travailleurs sociaux (dont le travail particulier des éducateurs de rue). L’Union européenne doit reconnaitre les spécificités du travailleur social, sans le soumettre aux dures lois de la concurrence et l’enfermer dans une logique de court-terme. Pour être efficace, c’est le respect des critères de ce travail complexe et humain qui doivent primer sur la logique néolibérale. 36 Nous proposons que… Le travail avec les jeunes dans l’éducation informelle soit effectivement reconnu, comme s’apprête à le faire le Conseil de l’Union européenne dans sa résolution sur le « Youth work ». Sa reconnaissance doit impliquer une plus grande collaboration avec les associations de terrain. Ces associations militent pour qu’un dialogue structuré, qui sousentend une démarche « bottom-up » autant que « top-down », soit mis en place. Pour cela, l’Union européenne doit accepter d’évoluer : elle doit concrétiser elle-même ce dialogue en agréant, au même titre que d’autres, des associations de terrain au sein du programme PROGRESS. Elle peut également organiser un dialogue international entre les associations afin de favoriser l’échange d’expériences. L’ensemble des travailleurs sociaux qui partagent des critères de travail clairs doit bénéficier d’une formation subsidiée par les Etats nationaux. Une approche multiculturelle dans la formation, soutenue par l’Union européenne, doit également être mise en place. Par les compétences acquises durant la formation et les valeurs de leur pratique, le travail social avec les jeunes – et particulièrement le travail dans la rue qui reste marginalisé par rapport au travail social dans son intégralité – doit bénéficier d’un statut inscrit au sein des politiques publiques. Objectif ? Offrir une sécurité politique et sociale aux travailleurs de rue, afin de reconnaitre la plus-value et les valeurs de leur travail. Dans cette même perspective, les Etats doivent accepter de travailler davantage dans la prévention que la répression. L’Union européenne, en tant que gestionnaire du libre-marché européen, doit reconnaitre la mission d’intérêt général de ces travailleurs sociaux et leur accorder un statut particulier, protégé et non-soumis à la concurrence. 37 38