Dossier de Presse Forum

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Dossier de Presse Forum
DOSSIER DE PRESSE
PAROLES DE RUE
ème
2
Forum International des Travailleurs Sociaux de Rue
travail de rue – droits de l’enfant – pauvreté – exclusion sociale
Forum organisé par :
DYNAMO INTERNATIONAL
DYNAMO AMO
Rue de l’Etoile, 22
B – 1180 Bruxelles
Tel : +32 (0)2 378 44 22
Fax : +32 (0)2 378 44 21
[email protected]
www.dynamoweb.be
Avenue Victor Rousseau, 300
B – 1190 Bruxelles
Tel : +32 (0)2 332 23 56
Fax : +32 (0)2 332 30 25
[email protected]
www.dynamoweb.be
RESEAU INTERNATIONAL DES TRAVAILLEURS SOCIAUX DE RUE
Réseau coordonné par Dynamo International
www.travail-de-rue.net
www.street-work.net
www.trabajo-de-calle.net
www.trabalho-de-rua.net
TRACES DE RUE
VLASTROV
Place Xavier Neujean, 36
B – 4000 Liège
Tel : +32 (0)4 223 18 26
Fax : +32 (0)4 223 31 17
[email protected]
www.icar-wallonie.be
Diksmuidelaan, 36a
B – 2600 Berchem
Tel : +32 (0)3 340 49 25
Fax : +32 (0)3 385 57 05
[email protected]
www.straathoekwerk.be
Contact presse :
Sébastien Debecker
chargé de communication - Dynamo International
Mobile : +32 (0)495 10 28 10
[email protected]
Edwin de Boevé
directeur de Dynamo International
Mobile : + 32 (0)477 54 71 39
[email protected]
1
SOMMAIRE
Editorial
3
Les Organisateurs du Forum
5
Dynamo International
Dynamo AMO
Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue
Traces de Rue
Vlastrov
5
5
5
6
6
> Forum International des Acteurs-Clés de l’Enfance et du Travail de Rue
6
2010 : une année spéciale à plus d’un titre…
Présidence belge de l’Union Européenne
Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale
La Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant a 20 ans
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement
7
7
7
7
7
Partenariat avec le Festival des Libertés
8
Présentation du Forum
9
Objectifs
Public
Jeunes Paroles de Rue
Déroulement
Adresse des lieux investis
Autour du Forum...
9
10
10
11
11
12
Programme de l’événement
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Les membres du Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue
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Afrique
Amérique et Caraïbes
Asie
Europe
17
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20
21
Paroles et témoignages de membres du réseau et de leurs bénéficiaires
24
Un réseau au cœur du travail de rue…
33
Vision
Principes
Mission et objectifs
Public cible
Pour un statut européen des travailleurs sociaux de rue !
Des critères et des valeurs partagées
Travailler dans la rue et être compétitif
Nos propositions
33
33
34
34
35
35
36
37
2
Editorial
2010 : Année européenne de lutte contre la pauvreté. La présidence belge
de l’Union Européenne souhaite à cette occasion accentuer la lutte contre la
pauvreté infantile. Ce n’est donc pas par hasard que s’organise cette année
le 2ème Forum du Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue.
Ce réseau, composé de 42 pays et coordonné par Dynamo International,
réunit à Bruxelles des acteurs de terrain et représentants de la société civile
du Nord et du Sud afin de proposer des pistes de réponses durables et
structurelles aux problématiques de la pauvreté et de l’exclusion sociale.
Avec plus de 80 ateliers et conférences, plus d’une centaine d’intervenants,
plus de 500 participants, ce forum constitue une occasion unique de
découvrir les nombreux témoignages de ce qui se passe aujourd’hui
dans les rues du monde entier.
Plus d’un milliard d’enfants dans le monde endurent des privations extrêmes
liées à la pauvreté. L’Europe n’échappe pas à ce phénomène : sur 78 millions
de personnes exposées au risque de pauvreté, 19 millions sont des enfants.
En Belgique, la pauvreté infantile atteint le taux alarmant de 17%.
Au cœur de cette réalité, le travailleur social de rue, par son histoire et son
actualité, constitue un excellent révélateur et analyseur de l’espace social, de
sa structure et des rapports de force qui traversent nos sociétés. Par sa
proximité et son intégration dans les milieux les plus exclus, il est le dernier
maillon de la chaîne éducationnelle et de l’aide sociale.
Parmi d’autres exemples de mobilisation nationale et internationale, en RDC,
en 2009, les travailleurs de rue ont contribué à faire promulguer une loi de
protection de l’enfant ; à Haïti, les travailleurs de rue se mobilisent pour la
prise en charge des populations traumatisées par le séisme. Au Mexique, nos
collègues sont menacés de mort pour avoir dénoncé l’exploitation sexuelle
d’enfants par certains membres des forces de l’ordre ; en Belgique, les
« mineurs étrangers non accompagnés » (MENA) se retrouvent dans les rues
car les institutions n’en veulent plus… Les exemples sont nombreux et les
occasions d’en discuter tout autant.
3
Ce forum est aussi l’occasion d’annoncer la sortie du livre « Guide
international sur la méthodologie du travail de rue », aux Editions
l’Harmattan. (ISBN : 978-2-296-13102-6 / Octobre 2010 / http://www.editionsharmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=32389).
Ce guide constitue un outil permettant une meilleure reconnaissance du
métier et une meilleure compréhension des situations vécues sur le terrain.
Parler de la pratique des travailleurs sociaux de rue dans le monde, c’est
interroger les orientations majeures de développement de nos sociétés.
Durant ces 5 journées d’échanges, et à travers un large partenariat, le forum
s’est donné l’objectif de rédiger un cahier de recommandations qui sera
remis aux autorités politiques, notamment lors de la session au Parlement
européen, le vendredi 29 octobre en matinée. Ce cahier constituera notre
feuille de route pour les années à venir.
Quelle place notre société est-elle encore prête à donner à ceux et celles
qu’elle considère comme le maillon faible de sa structure ? Quels sont les
moyens qu’elle voudra bien mettre en œuvre pour aider, pousser, relever les
populations les plus exclues, celles qu’elle souhaite trop souvent reléguer au
fond de sa mémoire ?
Peut-on construire cette société où tout un chacun se sent responsable du
bien être d’autrui ? Que cette solidarité se joue bien au-delà des frontières ?
Autant de questions qui méritent toute notre attention.
Edwin de Boevé,
Directeur de Dynamo International
Coordinateur du Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue
4
Les Organisateurs du Forum :
DYNAMO INTERNATIONAL
Organisation dont l’objet social est de contribuer à
améliorer l’accompagnement d’enfants, de jeunes, de
populations en situation de rue et de vulnérabilité ainsi
que de contribuer à la lutte contre la pauvreté et
l’exclusion sociale tant au Nord comme au Sud. Pour ce
faire, elle agence principalement un projet de mobilité
internationale pour des jeunes en difficulté et
coordonne le Réseau International des Travailleurs
Sociaux de Rue.
www.dynamoweb.be
RESEAU INTERNATIONAL DES TRAVAILLEURS
SOCIAUX DE RUE
Plateforme de mobilisation de travailleurs sociaux issus
des différentes régions du monde. Constituée d'acteurs
de terrain issus actuellement de 42 pays1 tant du Sud
que du Nord, le réseau s'est donné deux axes de travail
prioritaires :
1) Des activités qui visent à accroître l'efficience et la
qualité des pratiques de terrain par le biais de la
formation, l'échange de pratique et la réalisation d'outils
pédagogiques.
2) Une mobilisation internationale qui vise à construire
des réponses durables et structurelles face aux
problématiques vécues par les publics rencontrés dans
les rues de par le monde.
Véritable réseau de solidarité, ce projet permet la prise
de parole des acteurs de terrain, l’interpellation des
pouvoirs politiques et autres instances dans la lutte
contre les exclusions et les inégalités.
www.travail-de-rue.net
/
www.street-work.net
www.trabajo-de-calle.net / www.trabalho-de-rua.net
DYNAMO AMO
ASBL, service d’aide aux jeunes en milieu ouvert,
spécialisée depuis plus de 25 ans dans le travail social
de rue au profit des enfants et jeunes en difficultés à
Bruxelles.
www.dynamoweb.be
1
Philippines, Népal, Vietnam, Burundi, Burkina Faso, Egypte, R.D.C., Sénégal, Tchad, Togo, Gambie,
Bénin, Brésil, Pérou, Haïti, Martinique, Guadeloupe, Mexique, Nicaragua, Pérou, Québec, Albanie,
Allemagne, Angleterre, Belgique, Espagne, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal,
République Tchèque, Roumanie, Suède, Suisse, Mali, Autriche, Bolivie, Congo Brazzaville, Maroc,
Slovénie.
5
TRACES DE RUE
Plateforme francophone des travailleurs de rue qui a
pour objectif l’échange d’expériences, de pratiques, de
méthodologie de travail entre collègues, l’interpellation
des pouvoirs publics sur la nécessité de reconnaître le
travail de rue en tant qu’approche préventive, socioéducative et émancipatrice.
www.icar-wallonie.be
VLASTROV
Fédération flamande des travailleurs de rue qui offre
à ses membres, professionnels du travail au bien-être et
au mieux vivre ensemble, divers services comme des
formations en travail de rue, des supervisions d’équipes
et autres demandes spécifiques.
www.straathoekwerk.be
1er Forum International des Travailleurs Sociaux de Rue
Paroles de Rue
Bruxelles, 25>28/11/2002
Un premier Forum International s’est déroulé à Bruxelles (Flagey) du 25 au 28 novembre
2002. Véritable succès ayant réuni pas moins de 750 participants venus de presque 50
pays différents, il a surtout été l’occasion de permettre aux nombreux travailleurs de rue de
par le monde de se rencontrer, d’échanger,… mais également de concrétiser ce besoin
ressentit de se fédérer pour une reconnaissance légitime de leur travail qui permet de
relayer la voix des enfants les plus défavorisés, des populations paupérisées, des
personnes en situation d’exclusion sociale.
Lors de cette première rencontre, vingt-trois recommandations furent produites. Celles-ci
visaient essentiellement une meilleure reconnaissance du travail de rue, l’arrêt de
programme stigmatisant ou sécuritaire à destination des jeunes, la lutte contre le fossé
grandissant entre le monde adulte et celui des jeunes et la mise en réseau international des
travailleurs sociaux de rue.
Le lien suivant permet d’accéder au compte-rendu interactif (mini website) de ce premier
Forum et d’en télécharger les Actes :
http://www.travail-de-rue.net/rencontres/actes/colloque-international-paroles-de-rueorganise-par-dynamo-international-les-25-26-27-28-novembre-200/
6
2010, une année spéciale à plus d’un titre…
Présidence belge de l’Union Européenne
Du 1er juillet au 31 décembre 2010, la Belgique assurera la présidence de l’Union
Européenne. En sa qualité d'État membre président, le pays assumera la
responsabilité de l’organisation pratique de nombreux événements. Ces 6 mois de
présidence seront d’une importance majeure pour poser les bases d'un modèle de
croissance réellement viable pour tous à long terme et répondant efficacement aux
défis actuels et futurs. Cette mission consiste à édifier une Europe plus unie et
mieux intégrée, capable de répondre pour et avec tous aux grands problèmes
mondiaux. Plus d’infos : www.eutrio.be
Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale
Depuis 1983, l’Europe initie chaque année une campagne de sensibilisation
appelée « Année européenne » visant à informer et à nouer le dialogue avec les
citoyens européens afin de faire évoluer les mentalités et les comportements. Ces
années sont également des occasions pour attirer l’attention des gouvernements
nationaux sur des thématiques de nature « sociétale ». En 2008, l’Union a célébré
l’année européenne du dialogue multiculturel, en 2007 l’égalité des chances, en
2006 la mobilité des travailleurs. 2010 est l’année européenne de lutte contre
la pauvreté et l’exclusion sociale, thème qui constitue l’un des engagements
forts de l’Union Européenne et de ses états membres. Cette année est également
l’occasion de réaffirmer et renforcer l’engagement initial pris par l’UE lors du
lancement de la stratégie de Lisbonne, dans le but de donner « un élan décisif à
l’élimination de la pauvreté ». Plus d’infos : www.2010againstpoverty.eu
La Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant a 20 ans
Ratifiée aujourd’hui par 193 pays, la Convention Internationale des Droits de
l’Enfant adoptée le 20 novembre 1989 par les Nations Unies est devenue la
convention des droits de l’homme la plus ratifiée de l’histoire. Cette convention
contient tous les droits devant être garantis aux enfants. Pourtant le constat est
cruel : des millions d’enfants continuent à être victimes de la faim, de la sousalimentation, des abus, de la prostitution, de sévices physiques et moraux…
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement
Les « Objectifs du millénaire pour le développement » (OMD) adoptés par
l’Assemblée générale des Nations Unies en 2000 et à atteindre d’ici à 2015,
représentent le cadre mondial de référence des stratégies officielles de lutte
contre la pauvreté. Les États membres des Nations Unies se sont engagés à
atteindre les OMD et se sont ralliés à un ensemble d’initiatives clés permettant
d’accélérer les progrès réalisés à cet effet.
7
Partenariat avec le Festival des Libertés
Politique et artistique, métissé et créatif, festif et subversif, le Festival des Libertés mobilise,
chaque automne, toutes les formes d'expression pour se faire le témoin de la situation des
droits et libertés dans le monde, alerter des dangers qui guettent, rassembler dans la
détente, inciter à la résistance et promouvoir la solidarité.
Résister à l'uniformisation : Alors que notre monde n'a jamais connu autant de possibilités
de choix, de communication et de rencontre, le Festival des Libertés 2010 s'inquiétera d'une
tendance paradoxale à l'uniformisation des comportements, des consommations, de
l'information, de la production culturelle, du politiquement correct et de la pensée dite
unique... Les choix qu'on nous propose ne seraient-ils qu'illusoires ou téléguidés ?
Le Festival des Libertés invite les citoyennes et citoyens à réfléchir ensemble à ces
processus de normalisation idéologique et de conditionnement des attitudes attendues. Un
rendez-vous pour promouvoir la liberté créative, célébrer la richesse de la diversité et
expérimenter la fertilité de l'altérité.
Une invitation qui se déclinera par l'image, la parole, la musique et le spectacle.
L’invitation à refuser cette tendance à l’uniformisation et normalisation ne pouvait qu’inciter
Dynamo international et le Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue à s’unir à la
diversité «…de voix dissidentes…» dont le Festival des Libertés «…tentera de se faire la
caisse de résonnance ».
Les activités du Forum seront organisées en partenariat avec le Festival des Libertés. Elles
auront lieux à la même période que le festival et seront intégrées au programme de celui-ci
par le biais de documentaires et autres débats en lien avec le travail social de rue.
Ce travail en partenariat sera par ailleurs favorable aux moments informels, le festival étant
un lieu propice aux échanges et rencontres, il sera le point de ralliement des participants au
Forum en dehors des séances de travail.
La soirée de clôture du Forum sera également organisée dans le cadre du Festival des
Libertés, permettant ainsi de marquer la fin de l’événement dans un cadre festif, convivial, et
ouvert à tous.
Plus d’infos : www.festivaldeslibertes.be
8
Présentation du Forum
Ce deuxième Forum international est l’événement incontournable du calendrier du Réseau
International des Travailleurs Sociaux de Rue. Plus que jamais mobilisé, il désire réitérer son
adhésion aux valeurs de solidarité et de justice sociale en contribuant activement à la
construction de réponses structurelles et durables pour les populations les plus exclues
faisant face à la pauvreté, l’exclusion et le non respect de leurs droits fondamentaux.
C’est dans ce but et afin de donner la parole aux populations concernées et aux acteurs
sociaux qui les accompagnent que ce Forum International sur le travail social de rue en
Europe et dans le monde s’organisera à Bruxelles les 26, 27, 28, 29 et 30 octobre 2010.
Il sera l’occasion de la construction d’un dialogue entre une pluralité d’acteurs de terrain et de
représentants de la société civile du Nord et du Sud afin de proposer des pistes de réponses
durables et structurelles aux problématiques de la pauvreté et de l’exclusion sociale.
Ce deuxième Forum se veut être le moment privilégié pour la diffusion du « Guide
international sur la méthodologie du travail de rue2 ».
Un cahier de recommandations sera soumis aux Autorités Politiques Européennes,
Internationales et Belges autour du thème de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion
sociale au Parlement Européen le 29 octobre 2010.
Objectifs
1. Sensibiliser à la réalité des situations de précarité et au travail de rue dans le monde.
2. Contribuer à ce que la parole et le vécu des personnes en situation de pauvreté et
d’exclusion sociale soient pris en compte dans les décisions les concernant.
3. Impulser la reconnaissance du travail de rue dans son rôle social, éducatif et
d’émancipation des populations les plus fragilisées.
4. Permettre aux acteurs de terrain et aux preneurs de décisions politiques à un niveau
local, européen et international de se rencontrer et d’exprimer leur point de vue, dans
l’optique d’une meilleure compréhension réciproque et d’une coopération plus étroite.
5. Diffuser le « Guide International sur la méthodologie du travail de rue ».
6. Synthétiser le travail collectif réalisé par le Réseau International des Travailleurs de
Rue au travers d’ateliers d’échanges et de réflexions.
7. Produire un cahier de recommandations autour du thème de la lutte contre la
pauvreté et l’exclusion sociale, appelé à devenir un outil d’interpellation auprès des
Autorités Politiques Belges, Européennes et Internationales.
8. Promouvoir la construction de solidarités locales et internationales entre des
associations et des travailleurs de rue qui contribuent à lutter activement contre la
pauvreté et l’exclusion sociale.
9. Favoriser l’innovation et l’expérimentation sociale.
2
La réalisation de ce guide s'inscrit dans le cadre des activités du Réseau International des
Travailleurs Sociaux de Rue, constitué d'acteurs de terrain issus d'une quarantaine de pays tant du
Sud que du Nord. Ce guide est dès à présent disponible à la vente sur le site de l’Harmattan :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=32389
Pour consulter ce guide et/ou le télécharger :
http://www.travail-de-rue.net/files/files/Guide2008FR.pdf
9
Public
500 à 750 personnes sont attendues pour le forum. Un public essentiellement constitué de :
-
Travailleurs de rue
Euro parlementaires, élus locaux et nationaux et autres niveaux de pouvoir
Responsables administratifs
Acteurs des secteurs de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse
Acteurs du secteur de la Coopération au Développement
Acteurs des secteurs scientifique et éducationnel
Journalistes
Jeunes participant à l’événement et aidant à l’organisation
Associations, ONG’s, organisations internationales, fédérations, réseaux, etc.
Grâce à « l’effet réseau international », un relais d’information sera enclenché à travers le
monde via les compte rendus et retransmissions par les participants dans leurs pays
respectifs. Un effet multiplicateur attendu qui a d’ailleurs déjà été vérifié lors des rencontres
et formations précédentes. Par cette rencontre internationale, ce sont donc au final bien plus
que les quelques centaines de personnes attendues qui seront touchées. En effet, les
publics suivants bénéficieront également des apports du Forum :
-
Des enfants et des jeunes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale au Nord
et au Sud
Des personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale au Nord et au Sud
Des travailleurs sociaux de rue à l’échelle mondiale
Le grand public via les médias
Mais notre volonté est de convier également d’autres acteurs afin de permettre l’échange
entre des publics qui ont généralement peu l’habitude de se rencontrer, tels les responsables
politiques (notamment locaux et européens), les acteurs de lutte contre la pauvreté, les
fonctionnaires, et le grand public.
Jeunes Paroles de Rue
Dynamo International et les membres européens du Réseau International des Travailleurs
Sociaux de rue désirent mettre à l’honneur la parole des jeunes et leur permettre de
contribuer activement à la construction des pistes de réponses qui seront élaborées durant
ce Forum.
Un programme Jeunes Paroles de Rue sera proposé afin de mettre en exergue le
programme européen Jeunesse en Action et la politique Jeunesse de l’Union Européenne.
Au-delà de la pluralité d’acteurs présents lors de cet événement, ce sont donc 45 jeunes
filles et garçons issus de 8 pays européens (Belgique, Espagne, France, Grèce, Pologne,
Portugal, République Tchèque, Roumanie) qui sont particulièrement visés par ce projet.
Il s’agit de jeunes impliqués dans leurs pays respectifs au sein des ateliers des plateformes
nationales du réseau des travailleurs de rue. Ces jeunes travailleurs ou bénéficiaires auront
l’occasion de se rencontrer et de débattre avec les experts et les décideurs politiques
présents lors du Forum autour de 4 axes privilégiés :
1. Les orientations des politiques publiques qui les intéressent
2. La participation à la citoyenneté européenne
3. La rencontre de la diversité culturelle
4. La sensibilisation aux défis mondiaux
10
L’objectif du projet est de les faire participer au débat, de les sensibiliser aux valeurs
communes de l’Union Européenne de solidarité et de justice sociale, de les amener à être
des acteurs-sujets, à participer de manière proactive à l’événement et de leur permettre la
rencontre des diversités européennes.
Déroulement
Le mardi 26 octobre 2010 aura lieu l’ouverture du Forum au Théâtre National. Plusieurs
conférences avec débats y seront proposées tout au long de la journée.
Le mercredi 27 et jeudi 28 octobre 2010, des salles de la Communauté française, de
Wallonie Bruxelles International, du Koninklijke Vlaamse Schouwburg et du Parlement
flamand seront « squattées » par une pluralité d’acteurs concernés par les thèmes abordés
au sein d’ateliers, tables rondes et conférences.
Le jeudi 28 octobre, en fin d’après-midi, une lecture des recommandations et une conférence
sur « le pouvoir de la société civile » auront lieu au Théâtre National.
Le vendredi 29 octobre 2010, les recommandations du Forum seront présentées aux
autorités politiques belges, européennes et internationales au Parlement Européen.
Adresse des lieux investis :
Théâtre National
Bvd. Emile Jacqmain, 111-115
B – 1000 Bruxelles
www.theatrenational.be
Communauté française
Bvd. Léopold II, 44
B – 1080 Bruxelles
www.cfwb.be
Wallonie Bruxelles International
Place Sainctelette, 2
B – 1080 Bruxelles
www.wbi.be
Koninklijke Vlaamse Schouwburg
Rue de Laeken, 146
B – 1000 Bruxelles
www.kvs.be
Parlement flamand
Rue Ducale, 6
B – 1000 Bruxelles
www.vlaamsparlement.be
Parlement Européen
Rue Wiertz, 43
B – 1040 Bruxelles
www.europarl.europa.eu
11
Autour du Forum…
Des spectacles, des animations présentées par des jeunes, un parcours de ville ludique et
des visites de terrain dans des associations membres des plateformes francophone et
flamande des travailleurs sociaux de rue seront organisés pour les participants au Forum et
tout public intéressé.
Festival des Libertés
Une collaboration singulière, engagée, histoire de résister à l’uniformisation. Une
programmation étonnante et détonante au service de vos humeurs tout au long du
Forum. (Prix préférentiels pour les participants au Forum – voir programme).
Fanfare Forum
Rythmes d’un savoureux mixage de musique et de rencontres entre jeunes venus
d’ici et d’ailleurs…
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement
L’outil interactif de la campagne 11.11.11. du Centre National de Coopération au
Développement sur les OMD « Si on ne veut pas perdre le Nord, il faut coopérer avec
le Sud ».
Réalisation d’une œuvre permanente mobile
Venez participer à l’élaboration d’une œuvre représentant le travail de rue… une
porte… un symbole… des mosaïques… et beaucoup de créativité !
Fusion Jeunes
Présentation d’activités artistiques réalisées par des jeunes d’horizons divers…
Videos space international
Présentation de documentaires, de reportages, de vidéos, de films d’ici et d’ailleurs…
des images pour témoigner !
Parcours de ville
Pour découvrir Bruxelles à partir d’énigmes à résoudre et d’une liste de restaurants et
bars qui valent le détour !
Visites de terrain
Partez à la rencontre d’associations belges et de leurs travailleurs de rue à Bruxelles,
Liège, Gand et Anvers.
Théâtre
Une place, un chapiteau et… La Compagnie des Nouveaux Disparus
Walking Dinner
A l’Hôtel de Ville sur la Grand-Place de Bruxelles.
Mais encore…
stands… caricaturistes… émission radio… surprises…
Pour plus d’information sur le Forum, rendez-vous sur : www.travail-de-rue.net
Ou utilisez directement le lien suivant :
http://www.travail-de-rue.net/news/2eme-forum-international-des-travailleurs-sociaux-de-ruebruxelles-du-26-au-30-octobre-2010.html
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15
16
Les membres du Réseau International des Travailleurs Sociaux de Rue
AFRIQUE
Bénin
Concertation des structures d’accueil et d’hébergement pour enfants en situation difficile
AFVP/UNICEF
01 BP 344 RP
Cotonou
Burkina Faso
C.I.J.E.R. (Coalition des Intervenants auprès des Jeunes et Enfants vivant dans la Rue)
06BP 9268
Ouagadougou 06
Tel : +226 50 37 23 71
Mobile : +226 70 39 89 00
Fax : +229 50 37 23 71
Coordinateur(s) : Koda Zinsoudo
[email protected]
[email protected]
Burundi
O.P.D.E. (Œuvre pour la Protection et le Développement de l'Enfance en difficulté)
Bvd. du 28 novembre
Kigobe n°15, B.P 6252
Bujumbura
Tel : +257 22 23 01 12
Tel : +257 22 24 10 99
Tel : +257 22 22 78 93
Fax : +257 22 21 33 54
Coordinateur(s) : Laetitia Akplogan, Roger Ouensavi
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Coordinateur(s) : Athanase Rwamo
[email protected]
[email protected]
www.opdeburundi.org
Egypte
Caritas Egypt
Saad Zaghioul Street
building N°24 - Rami Station
Alexandria
Tel : +203 480 6307
Tel : +203 480 6306
Mobile : +201 24 78 54 01
Fax : +203 487 7332
Coordinateur(s) : Hany Maurice
[email protected]
[email protected]
www.caritasegypt.org
Tchad >>> Plateforme en restructuration >>>
RDCongo
CATSR (Comité d'Appui au Travail Social de Rue)
Rue Bonga n°2 - Q/Matonge
C/Kalamu, Kinshasa
B.P.: 13 348 KIN I.
Tel : +243 999 970 588
Tel : +243 813 202 880
Tel : +243 854 429 641
Coordinateur(s) : Edho Mukendi
[email protected]
[email protected]
http://parcequelarueexiste.skynetblogs.be
17
Sénégal
Avenir de l'Enfant
ADE / Sénégal - B.P. 261
Rufisque – Sénégal
Tel : +221 836 13 08
Mobile : +221 633 23 96
Togo
Action développement – Togo
B.P. 30 645
LOME
Tel : +228 222 15 18
Tel : +228 904 81 27
Fax : +228 222 15 18
Coordinateur(s) : Sheikh E.T. Lewis
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Coordinateur(s) : Joseph Bikie Likibi
[email protected]
Mali
Dounia - Secours à l'enfance
BP E 3721
Bamako
Tel : +223 76 04 89 70
[email protected]
Congo Brazzaville
REIPER (Réseau des Intervenants sur le Phénomène des Enfants de la Rue)
101, rue Chaptal
Bacongo
Tel :+242 556 51 23
Coordinateur(s) : Adomayakpor T.Tsèvi
Gambie
Centre for street children and child trafficking studies
P.M.B. 457
Serekunda
Tel : +220 999 59 59
Tel : +220 787 59 59
Tel : +220 680 59 59
Coordinateur(s) : Moussa SOW
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Coordinateur(s) : Issiaka Haidara
[email protected]
Maroc
Entraide nationale
44, avenue Omar Ibn Khatab BP 750
100 90
Tel : +212 537 68 22 84
Fax : + 212 537 68 22 85
Coordinateur(s) : Abdeljalil Cherkaoui
[email protected]
www.entraide.ma
18
AMERIQUE ET CARAÏBES
Brésil
Centro Social e Cultural resgate e socializaçao
Rua Caxambu, n° 64
Bairro Nossa de Fatima
Cep : 34.600-300 - Sabara
Minas Gerais
Tel : + 55 31 87 34 68 12
http://cismag.e-monsite.com
Coordinateur(s) : Jean-Robert Chéry
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Coordinateur(s) : Marie-Claire Lavater
[email protected]
www.afprts-ifmes.com
Mexique
El Caracol - taller mexicano de educadoras y educadores calleseros
Rafael Hellodoro Valle, 337
Col.Lorenzo Boturini
CP IS 820, Mexico
Tel : +52(55)57642121
Fax : +52(55)57681204
[email protected]
Martinique
I.F.M.E.S. (Institut de Formation aux Métiers Educatifs Sanitaires et Sociaux)
Rivière l'Or
97212 Saint Joseph
Tel : 596 596 42 56 56
Fax : 596 596 50 31 39
Coordinateur(s) : Alza Bordin
Haïti
CEP (Centre d'Education Populaire)
Rue St Gérard, 10
Port-au-Prince
Tel : + 509 510 5337
Fax : +509 222 3763
[email protected]
Guadeloupe
CISMAG (Centre d'Insertion Spécialisée de Marie Galante)
Avenue des Caraïbes
Immeuble Lacavé
97134 Saint-Louis
Tel : +590 590 97 07 41
Fax : +590 590 97 07 51
Coordinateur(s) : Geraldo Magela de Andrade
Coordinateur(s) : Juan Martin Perez Garcia, Luis Enrique
Hernandez Aguilar
[email protected]
[email protected]
[email protected]
www.elcaracol.org
Nicaragua
CODENI / ANIESCA
IBM Montoya 1 c. arriba
Plaza Sacuanjoche
Calle 27 de Mayo
Managua
Tel : +505 2 683923
Fax : +505 2 683915
Coordinateur(s) : Daysi Sanchez de Illescas
[email protected]
[email protected]
www.codeni.org.ni
19
Pérou
REDENAC (Red de Educadores de Niños y Adolescentes de la Calle)
Pascual de Andagoya 117
Marança San Miguel
Lima 32
Tel : +51 97 15 81 03
[email protected]
www.redenac.org
Québec
ATTRueQ (Association des Travailleurs et Travailleuses de Rue du Québec)
7260, boulevard Cloutier
Charlesbourg
G1H 3E8
Tel : +1 418 641 01 68
Tel : +1 418 621 52 79
Tel : +1 514 835 92 37
Fax : +1 418 641 00 45
Coordinateur(s) : Pilar Urbina
Coordinateur(s) : Serge Morin
[email protected]
[email protected]
www.attrueq.org
Bolivie
Plataforma Unidos
C/Frey del Pilar 280
Santa Cruz de la Sierra
Tel : +59 13 35 81 26
Fax : +59 13 35 81 26
Coordinateur(s) : Ximena Rojas Landivar
[email protected]
ASIE
Philippines
Virlanie Fondation Inc
4055 Yague St. Brgy
Singkamas
Makati City
Tel : +63 28 96 22 89
Tel : +63 28 95 52 60
Fax : +63 28 95 52 32
[email protected]
[email protected]
www.virlanie.org
Népal
CPCS NGO (Child Protection Centers and Services)
Dili Bazar
Katmandou
Tel : +977 144 110 00
Tel : +977 144 143 94
Coordinateur(s) : Dominique Lemay, Arlyne Fernandez
Coordinateur(s) : Jean-Christophe Ryckmans
[email protected]
[email protected]
www.cpcs-nepal.org
Vietnam
HCWC (Ho Chi Minh City Child Welfare Foundation)
85/65 Pham Viet Chanh
Ward 19 - Binh Thanh District
HoChiMinh City
Tel : +848 840 14 06
Fax : +848 840 14 07
Coordinateur(s) : Do Thi Bac h Phat
[email protected]
[email protected]
www.streetwork.org.vn
20
EUROPE
Allemagne
BAGEJSA (BundesArbeitsGemeinschaft Evangelische JugendSozialArbeit)
Wagenburgstraße 26–28
70184 Stuttgart
Tel : + 49 711 164 89 22
Fax : +49 711 164 89 21
www.bagejsa.de
Coordinateur(s) : Michèle Villain
[email protected]
[email protected]
www.icar-wallonie.be
Espagne
Hezi-Zerb Elkartea
Paseo de Zubiaurre 30 bajo
20013 Donostia
San Sebastián (Gipuzkoa)
Tel : + 34 943 32 67 84
Fax : + 34 943 32 67 85
[email protected]
Belgique
ICAR Wallonie
Place Xavier Neujean, 36
4000 Liège
Tel : +32 4 223 18 26
Mobile : +32 494 60 07 72
Fax : +32 4 222 31 17
Coordinateur(s) : Hans Steimle
Coordinateur(s) : Jon Etxeberria Esquina
[email protected]
www.hezizerb.net
France
CNLAPS (Comité National de Liaison des Associations de Prévention Spécialisée)
Coordinateur(s) : Bernard Heckel, Philippe Roux
21, rue Lagille
75018 – Paris
Tel : + 33 1 42 29 79 81
Fax : + 33 1 58 60 15 57
[email protected]
[email protected]
[email protected]
www.cnlaps.fr
Grèce
ARSIS - Association for the Social Support of Youth
35, Ptolemeon str.
54630 Thessaloniki
Tel : + 30 231 052 61 50
Tel : + 30 231 022 73 11
Fax : + 30 231 022 73 11
Coordinateur(s) : Valbona Hystuna
[email protected]
www.arsis.gr
Italie
Centro Accoglienza « la Rupe »
Via Rupe 9
40037 Sasso Marconi
Bologna
Tel : +39 051 84 12 06
Fax : +39 051 67 50 400
Coordinateur(s) : Danila Mongardi
[email protected]
[email protected]
www.centriaccoglienza.it
21
Pologne
OSOS - Network of Polish Streetworking Organizations
Szaserow 115/38,
04-349 Warsaw
Tel : + 48 880 86 02 20
Fax : + 48 224 08 32 98
www.streetwork.cz
Coordinateur(s) : Helder Luis Santos
[email protected]
[email protected]
www.conversasderua.org
Coordinateur(s) : Ionut Jugureanu
[email protected]
[email protected]
www.paradaromania.ro
Suède
RIF
Nykvarns Kommun
155 80 Nykvarn
Tel : +46 855 50 10 66
Coordinateur(s) : Jindrich Racek, Martina Zikmundova
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Roumanie
Fondation PARADA
Rue Bucur, 23
Sector 4
Bucarest - CP 040292
Tel : +40 021 330 76 85
Fax : +40 021 330 76 85
www.osos.org.pl
Portugal
Conversas de Rua - Associaçäo
Palacio dos Coruchéus
Casa das muflas
Rua Alberto Oliveira - 1700
019 Lisboa
Tel : +35 121 795 99 65
Mobile : +351 914 845 338
[email protected]
République Tchèque
Ceská asociace Streetwork
> Rakovského 3138,
143 00 Praha 12
> Senovazné nam 24
110 00 Praha 1
Tel : + 42 774 912 777
Tel : + 42 777 580 587
Tel : + 42 774 913 777
Coordinateur(s) : Andrzej Orlowski
Coordinateur(s) : Johanna Löfvenius
[email protected]
www.faltarbete.se
Norvège
LUK (Landsforeningen for utekontakter)
PO BOX 9331 Gronland
0135 Oslo
Tel : + 47 220 577 07
Mobile : + 47 976 442 44
Fax : + 47 220 577 01
Coordinateur(s) : Bjørn Lindstad
[email protected]
[email protected]
www.utekontaktene.no
22
Grande-Bretagne
Federation for detached youth work
Coordinateur(s) : Graeme Tiffany
C/o Nya, 19-23 Humberstone
road
LE5 3GJ Leicester
Tel : +44 116 242 74 90
Tel : +44 113 322 92 20
www.detachedyouthwork.info
Albanie
ARSIS - Association for the Social Support of Youth
Rr Sulejman delvina
Palletet Moskat 3
Shkalla 5, Ap.28
Tirana
Tel : + 355 422 498 79
Fax : + 355 422 498 79
[email protected]
[email protected]
Coordinateur(s) : Klara Dajci
[email protected]
[email protected]
www.arsis.gr
Pays-Bas
NAPYN (National Association of Professional Youthworkers in the Netherlands)
Coordinateur(s) : Henk Geelen
Achter de Molens 23,
6211 JC Maastricht
Tel : + 31 654 28 37 74
Coordinateur(s) : Vincent Artison
[email protected]
Slovénie
Skala - youth street education
Rakovniska 6,
1000 Ljubljana
Tel : +386 14 27 14 19
Fax : +386 14 27 30 40
www.jongerenwerker.nl
Suisse
Plateforme romande des travailleurs sociaux hors-murs
Les Uttins, 5
CH -1400
Yverdon-les-bains
Tel : +41 793 47 34 61
Tel : +41 244 45 35 14
[email protected]
Coordinateur(s) : Dominik Polona
[email protected]
Autriche
Caritas Steiermark Jugendstreetwork & anlaufstelle
Schönaugasse 12 / im
Hof
8010 GRAZ
Tel : +43 316 81 05 91 11
Tel : +43 676 88 01 54 72
Fax : +43 316 81 05 9114
Coordinateur(s) : Helmut Steinkellner
[email protected]
[email protected]
[email protected]
www.bast.at
23
Paroles et témoignages de membres du réseau et de leurs bénéficiaires
« Burundais, né le 3 juin 1950, je suis un ancien Haut Fonctionnaire du Ministère de
l’Intérieur de mon pays qui fut sensibilisé au monde des enfants de la rue par des
agissements et tracasseries policières de ses collègues envers ces derniers. C’est en
septembre 1990 que j’ai créé l’OPDE pour essayer d’apporter une réponse à chaque
problème posé par un enfant de la rue. J’ai démissionné en 1993 pour me consacrer
totalement à cette noble cause. Dès lors, plusieurs programmes furent mis en place : un
centre d’écoute, des foyers d’accueil, un programme de scolarisation, un centre de formation
professionnelle avec huit sections, un programme de réunification familiale et de réinsertion
socio-économique, l’assistance juridique aux enfants non enregistrés à l’état civil et
l’assistance judiciaire aux enfants abusés ou exploités, un programme de formation
professionnelle des ex-enfants soldats.
Actuellement, l’OPDE a déjà scolarisé 1212 enfants de la rue au primaire et au secondaire,
22 sont à l’université, 1391 ont terminé la formation professionnelle et sont dans la vie active,
92 ont été réunifiés avec leurs familles, 19 sont mariés et parents d’enfants. »
Athanase Rwamo, OPDE, BURUNDI
« Nous entendons par enfants des rues les enfants vivant jour et nuit dans la rue. Ils sont
probablement des milliers à Bamako, mais il serait trop hasardeux d’avancer un chiffre plus
précis. Sur ceux que nous avons rencontrés, il est possible d’en distinguer 4 catégories :
- A) Les enfants abandonnés, mis à la porte par leur famille suite à des conflits ou un
découragement de la famille face aux attitudes et réactions de l’enfant.
- B) Les enfants fugueurs, fuyant la famille ou la belle famille suite à des conflits, de
l’incompréhension, la violence… L’enfant ou le jeune qui décide de fuir définitivement.
- C) Les enfants en dilettante avec leur famille que nous rencontrons le plus fréquemment
dans les quartiers : des jeunes ayant leur famille dans le quartier ou dans la ville qui, sans
être fugueur ou à proprement parler en rupture familiale, vivent une partie du temps dans la
rue.
- D) Des enfants victimes de la traite. Ils sont généralement confiés à un maître coranique.
Ils sont nombreux à Bamako, exposés aux maladies et leur avenir est incertain.
Nous pourrions encore rajouter une catégorie car il faut signaler que, bien que très peu de
petites filles vivent directement dans la rue, il en existe pourtant un nombre important qui
fuguent, sont abandonnées ou en dilettante avec leur famille. Une majorité de ces petites se
prostituent en vivant chez leurs clients, sont prises en charge par une famille, trouvent un
emploi d’aide ménagère…
Généralement l’arrivée de l’enfant dans la rue se fait de façon brutale. Très vite, pour
survivre, le petit doit s’organiser, se protéger… Les processus qui engendrent la
désocialisation, la marginalisation, s’installent souvent rapidement. La rue est un lieu
d’agression constante des plus grands ou des adultes, de violence, de vols, l’insécurité très
importante en pousse donc certains à se regrouper.
Il faut manger : mendicité, vol, prostitution, la difficulté à survivre dans de telles conditions,
l’isolement affectif, l’émulation et l’effet de groupe… en poussent aussi certains à fuir au
travers de la drogue (d’où un besoin d’argent). »
Issiaka Haidara, DOUNIA – Secours à l’Enfance, MALI
24
« J’ai connu Dounia quand j’étais toute petite, lors d’une animation théâtrale à la maison des
jeunes et nos liens d’amitié ont été consolidés. En ce jour là j’étais malade dû à la faim, et
c’est Issiaka qui m’a apporté le repas. C’est ainsi que j’ai formulé la demande d’être orientée
chez les sœurs immaculées. Après un bon séjour le climat n’était plus favorable pour moi.
Chaque fois on appelait Issiaka pour intervenir et parler avec moi pour les conseils. Au bout
du compte, je suis retournée dans la rue, et en faisant de la prostitution j’ai contracté une
grossesse. Toujours en contact avec Dounia, j’ai été orientée à Kanuya pour mon
accouchement, qui a été effectué sans le minimum de problème. L’enfant a été une fille
baptisée Marie Bernadette. Mon bébé n’a pas eu une longue vie dans le désespoir. J’ai été
orientée vers une dame Fanta paix à son âme, où j’ai travaillé comme servante dans une
gargote. C’est là que j’ai fait la connaissance de mon mari.
Quand ce dernier m’a proposé d’avancer la cola, j’ai dit à ce dernier de donner la cola à
Issiaka qui est mon père parce que je ne connais pas mon père. Ce dernier a pris la cola et
m’a demandé mon opinion. J’ai dit que j’étais partante, et pour finir nous avons célébré le
mariage et Issiaka a été témoin.
Tout ce que je peux dire c’est que Dounia a donné espoir à tous les enfants ayant perdu
leurs repères dont moi je faisait partie à titre de rappel. Je ne connais pas mes parents, en
cas de problème je viens voir Issiaka, ou sa femme… c’est eux ma famille. Mes autres
camarades de la rue, la plupart sont décédés dans des conditions très difficiles et je prie le
Tout-Puissant pour qu’il puisse donner la volonté aux autres de s’en sortir et de venir à
Dounia pour leur avenir.
Dieu merci il y a quelques années que je suis maintenant mariée et j’ai fait deux maternités,
tous garçons. J’ai eu la chance et la volonté de sortir de cette vie désastreuse grâce au
savoir-faire des éducateurs de Dounia. »
jeune femme ayant connu la rue, MALI
« Chaque année, durant les fêtes de Noël et tous les jours peu importe le moment, vous
vous dévouez tellement pour chacun et chacune de nous, alors j’ai pensé vous écrire ces
quelques lignes.
À toute l’équipe, merci pour l’énergie, le support et l’importance que vous m’apportez. À
chaque moment que j’ai le cafard, il y a toujours quelqu’un pour m’écouter et juste de savoir
qu’il y a une oreille pour moi me soulage et je me rends compte à quel point vous êtes chers
à mes yeux. Vous êtes la Famille que je n’ai pas.
Mon goût de continuer je le prends ici car c’est parfois difficile de poursuivre. Grâce à vous,
je me motive à persévérer. Ça ne fait pas longtemps que je fréquente votre organisation
mais j’ai grandi et changé depuis, et j’admire la personne que vous m’avez fait devenir… Un
merci est simple mais en ajoutant la reconnaissance, ça résume mieux. L’équipe, vous êtes
formidable. Vous êtes mes rayons de soleil et chaque mercredi ici (jour de dépannage
alimentaire) me permet de passer la semaine avec un petit sourire rempli de positif. Nous
avons tous des petits pépins et d’autres plus gros mais je vous admire à votre façon, car il y
a du bien en chacun de vous… ne l’oubliez jamais.
Ce qui est le fun, c’est d’être accueilli sans jugement et avec autant d’écoute et d’amour. Je
m’en suis « sortie »… merci à mon amie qui m’a fait connaître votre organisme, merci pour
ta patience et ton grand cœur à mon égard… Bon, allez ! Avant de pleurer, Joyeuses Fêtes,
Amour et Santé pour tous !!! »
Lettre d’une jeune femme à l’équipe du Projet Prostitution Québèc, QUEBEC
25
« In my daily work as a Secretary General in The Norwegian Association for Outreach Work
With Youth I have a lot of contact with street workers among our members who work directly
with the children and youths in situation of poverty and social exclusion. The Norwegian
Association for Outreach Work With Youth is a non-profit lobby organization for outreach
workers/field workers in Norway. It represents most of the country’s 60 outreach agencies,
counting some 300 street educators/workers. I am proud of what our members are doing
because I know that the method of Outreach Work is very efficient. Through this method they
are able to do an early intervention for helping people in the right time and in the right place.
My job is to prepare for our members. Here are a few goal and purpose of the organization :
- Contribute to professional development and increased competence within the field of
outreach work.
- Make outreach work, and the various professional challenges experienced within the
youth community, visible and on the agenda.
- Contribute to a good flow of communication between outreach workers and relevant
professional institutions and the society at large.
- Contribute to establishment of contact between outreach workers on a local, regional
and national level.
- Provide practical help and support to outreach workers at risk of financial cutbacks,
and/or organizational restructuring.
- Provide info and help to countries wanting to establish an Outreach Service locally.
- Contribute to international cooperation with similar organizations worldwide.
The streetwork in Norway started in 1958. We have today developed a good communication
to the central authorities, literature and an education for the method at a university level.
Outreach Workers work mainly with secondary prevention amongst children and youth. The
main principal of the work method in use is to actively reach out to youth in need of support
or help. These individuals are often not, or at an insufficient level, being reached by other
parts of the public support system. The intention is to establish contact with the youth at the
earliest stage possible, and motivate them to alternative activities, help or counseling.
Outreach Workers work amongst and within youth communities in the city
streets, in shopping malls, train and subway stations, gas stations, street food
vendors and wherever else youth spend time.
Outreach Workers work in close cooperation with youth clubs, schools, child
protection services, school nurses, preventative police units, and the families
of the youth involved.
Outreach Workers follow up youth on an individual basis, and coordinate
various group activities (examples : conversation groups, sports, art etc.).
Outreach Workers advice youth, and directs them further to the appropriate
service provider when it is needed.
But how Outreach Workers work on a local level varies depending on the size of the unit,
resources and other local factors.Typical topics that young people brings up when they meet
Outreach Workers are drugs and alcohol, crime, violence and assaults, family and friends,
sexuality, school, education and work, housing, racism and discrimination, psychological
problems and conditions (eating disorders, anxiety, suicidal thoughts).
By applying the principals, the Outreach Workers establishes contact with youth at risk at an
early stage. My opinion is that Outreach Workers are easily accessible to youth with strong
focus on being nonbureaucratic and flexible in the way they are perceived.»
Bjørn Lindstad, Landsforeningen for utekontakter, NORVEGE
26
« Being in this kind of vocation (I said vocation because for me this is not just work – since
you have to put so much of your heart) needs a lot of encouragement and inspiration and the
belief that people how difficult they are in their situation has the capacity to change their life
for the better – it’s a decision and the will power and maximizing the right resources around
them. Though the situation of poverty in the Philippines is getting any better, the hope is
getting stronger with the new leadership in government. It will be too early to judge the new
President Noynoy Aquino and we need to give him time. In our country, and I think it’s the
same thing all over the world, the good people in government need a lot of courage to fight
corruption and to perform their duty diligently. At present, a lot of effort is now being
mobilized to gather all NGO’s and civil society to work together with government to provide
help to the majority of our countrymen – the poorest of the poor –particularly the children. But
there is still lots of things to be done and I believe we may not be able to reach out to all but
the few we can really truly make a difference. »
Arlyne A. Fernandez, Program Manager/DED, Virlanie Foundation Inc., PHILIPPINES
« Virlanie Foundation established its Open Day Center in the busy area of Manila in August
2007 for street children but as well as to the other member of the “street families”. The idea
is to provide a place for the family to bond together, to have a safe place to leave their small
children at daytime, where they can have clean water (shower, laundry, cook, etc.) and avail
of the services of the center for education, health and parenting training and counseling. The
services provided by the team of social workers, teachers, caregiver and a nurse in the ODC
is a first step to let the family realize the importance of having a safe shelter especially for the
children. After the family recognized this, the social worker work closely with the head of the
family particularly the parents to look for possible place to rent, assist them with their existing
livelihood or source of income in the streets and convince them to love and care for their
children, send them to school and provide for their needs.
Raz family originally came from the rural province and due to severe poverty, Mr. Nicanor
decided to try his luck in Manilla in March, 1999 with his wife and children. He was optimistic
that their life would be better in Manila- but it was much difficult instead. With no skills and
education, Mr. Nicanor has been to odds jobs of street vending while his entire family stayed
then with relatives. After five years, he decided to go back to the province but did not stay
long : they find themselves again in Manila. This time he had already seven children. the
relatives after sometime force them to get out of his house and Mr. Nicanor have no choice
but to let his family stayed in the streets while continuing his odd jobs. His eldest child then
was separated with them and live with relatives in the province.
April 14 2009, when the family knew of the Virlanie – Open Day Center and from then on
avail of its services while they go back to the street on nighttime for almost a year. Mr.
Nicanor was very much motivated to uplift the situation of his family with the support of his
wife. He was first provided by ODC livelihood assistance to increase family income through
popcorn selling in the street while the mother was trained in the center on sewing and the
children avail of tutorial, feeding program, lecture on health and hygiene as well.
On May 14 2010, the family with the assistance of the social worker found a home to rent in
Bulacan (a nearby province outside Manila), they were assisted with their livelihood and the
mother was provided with a sewing machine for her “rug making”. As of now the children no
longer loiters in the street and in fact goes to school and help their parents in the household
chores. Mr. Nicanor was expressing to the social worker how grateful he and his family were
for not giving up on them. His recent visit to the center, he was sharing that his popcorn
business is doing well and the selling of rugs in the area has very good market potential. The
family can now pay for their house rental and provide for the needs of the children. »
Histoire d’un père de sept enfants ayant vécu dans les rues de Manille, PHILIPPINES
27
« Soy educadora social desde 1997, trabaje con los niños, niñas y adolescentes del centro
de Lima y sus periferias. He trabajado con ellos desde un nivel primario hasta llegar con
ellos al nivel terciario que es la reinserción. El trabajo fue duro entre los años 1997 y 2002
porque esta población ya tenían entre 1 año y 13 años en la calle. Muchos de estos jóvenes
provenían de las provincias del Perú escapando de una guerra interna que tuvo una
duración de más de 20 años y que termino con el gobierno del Presidente Alberto Fujimori.
La población en situación de calle de esa época ya traía ciertos traumas y conflictos
personales que se sumaban el encontrar una ciudad muy diferente para ellos (LIMA), llena
de modernidad y con gente diferente en todos los sentidos (culturales, educacionales…). El
niño de los años 80s y 90s vivía en las calles, no tenía vínculos familiares ni sociales, estaba
al acecho de cualquier peligro. El consumo de drogas era un escape para ellos como lo es
hasta ahora. Nuestro reto en esa apoca era trabajar en la misma calle atreves de juegos que
nos ayudaban a disminuir el tiempo de consumo y poder conocer más al niño, niña y
adolescente en situación de calle. Las actividades artísticas plasmaban mucho de lo que
ellos sentían y de sus vivencias en la calle, sus sueños y lo que esperan de la vida. El
contacto con la familia del menor nos permitía entender también porque el niños estaba en
calle (padres violentos, abusadores, sin empleo…).
Muchas veces curábamos sus heridas en la calle porque el personal de salud no les recibía
en los hospitales, éramos una especie de enfermeros en la calle. El promedio de niñas era
en esa época de 1 niña por cada 5 niños en la actualidad es de 2 a 3. Tampoco había la
presencia de tantos bebes como la que percibimos ahora un promedio de 10 padres
adolescentes viven con sus bebes en la calle. La reinserción familiar era más frecuente
entre los 80s y 90s en la actualidad prima la reinserción social (trabajo, independencia…).
Hemos trabajado prevención en zonas de riesgo que detectamos con la información que
teníamos de los chicos para prevenir el ingreso de más menores en la calle. La prevención y
tratamiento de Infecciones de transmisión sexual se incrementaron lo que permitió que los
jóvenes tomen más conciencia de los riesgos que demanda tener una vida sexual activa. El
área educativa se dejo de lado pasando a formar un eje principal para el cambio desde el
2009 con un proyecto que venimos trabajando que se llama “Proyecto educativo Flecha”.
MI apreciación sobre mi trabajo de calle la divido en 2 etapas una de trabajo de casi 8 años
donde se trabajo mucho los temas de sexualidad, autoestima, auto-cuidado, Proyecto de
vida entre otros, después de esa etapa evaluamos que pasaba y preguntamos a los jóvenes
que les falta, todos manifestaron su deseo de retornar a la escuela pero por muchos motivos
no lo hacían. Entonces nos inmiscuimos en el desarrollo de un programa.
Los cambios se han dado con el paso del tiempo, el adolescente se da cuenta que la calle
no es buena para él y busca otras alternativas, quizás el medio social, las leyes y la
situación económica de mi país no son de ayuda para el menor. Tenemos muchas
limitaciones en el área de salud y de identidad, en el Perú son 1 millón de personas
indocumentadas y nuestra población se encuentra dentro de esta. El trabajo en el centro de
Lima es de riesgo para el educador porque hay mafias que prostituyen a los menores y la
venta de droga está presente también. La satisfacción que da este trabajo es tremenda
porque cada niño reinsertado es una esperanza para un mundo mejor. »
Pilar Urbina, REDENAC, PEROU
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« Hola soy Patty, conozco las calles desde los 7 años de edad. Mis padres trabajaban 10
horas y yo estaba en cualquier lugar menos con mi papá y mi mamá ni en casa. Los
problemas de mis papas eran económicos, discutían, se peleaban y yoyo siempre la veía
estaba siempre en el medio. Mi papá le pegaba a mi madre, yo siempre la veía golpeada,
luego ellos me golpeaban a mí, me insultaban.
Uno de mis tíos abuso sexualmente de mi muchas veces, no podía decir nada porque solo
tenía 8 años, nadie se dio cuenta de nada tampoco. Me escape varias veces de la casa y
varias personas trataron de abusar de mi. Mi madre me hizo ingresar a un internado porque
yo no quería regresar a casa con mi madre porque no quería verla. Cuando estuve en ese
internado sufrí mucho porque me maltrataban, las chicas mas grandes me agredían y eran
malas conmigo.
Cuando tuve 12 años conocí una psicóloga de ese hogar que me ayudo salir de allí, pero
cuando regrese a mi casa y mi madre seguía maltratándome, nada había cambiado
entonces regrese a la calle y empecé a consumir pegamento todo el día, pensaba en mi
vida, no dormía y cuando dormía era en la calle encima de cartones o plástico.
Muchas veces me robaron mis zapatos y no tenia con que vestirme. La policía me
despertaba como a las 2 de la mañana y me decía que me vaya a otro lugar a dormir. Lo vi
a muchas violaciones entre los mismos chicos de la calle. Robe muchas veces. Pasó tiempo
hasta que conocí a los educadores de la calle que me apoyaron psicológicamente,
económicamente también, ellos me enseñaron a mirar de otra manera las cosas.
Salí embarazada y decidí dejar la calle porque estaba cansada del maltrato por parte de
otros y no quería eso para mis hijos. El padre de mi hijo era también de la calle y el murió
después que mi hijo nació de una enfermedad penosa e incurable. Después de todo los
educadores vieron mi cambio me propusieron formar parte del proyecto “Calles sin
Fronteras Perú”, en el cual trabajo medio tiempo, no volví a tomar drogas no robar. »
Jeune femme ayant connu la rue, PEROU
« Le 06 septembre 2010, la rentrée scolaire 2010-2011 a été effective sur l’ensemble du
territoire congolais conformément au calendrier fixé par le gouvernement de la RDC.
Cependant, comme à chaque exercice annuel de la reprise du chemin de l’école dans ce
pays où le budget de l’Etat est financé à 50% par des ressources extérieures générées par
la coopération bilatérale et multilatérale internationale, la majorité des enfants et écoliers
dans la ville de Kinshasa n’ont pas renoué avec les cours. Et pour cause ? Plusieurs parents
ont éprouvés toutes les difficultés du monde pour faire face aux dépenses requises en
matière de frais d’inscription ou de réinscription fixés par certains établissements scolaires
de la capitale congolaise. Et presque tous dans cette ville où les travailleurs dont les salaires
émergent du budget public, à savoir les enseignants, les fonctionnaires de l’Etat, les
professeurs d’université, les médecins, les infirmiers, le personnel prestant dans les
formations médicales publiques ainsi que les cadres et agents des entreprises publiques,
etc. accusent un retard de paiement de leurs salaires pour plusieurs mois voire des années.
Les militaires et les policiers ne sont pas en reste dans la rémunération de leurs soldes
mensuels. Même les membres des cabinets ministériels, les députés nationaux et
provinciaux sans oublier les sénateurs connaissent des arriérés des émoluments et primes
non apurés. Ce qui, d’une manière tout à fait logique, a rendu incapables bon nombre des
parents d’assurer de façon responsable la rentrée scolaire de leurs rejetons.
Compatissant à cette peine des parents rencontrés au hasard de proximité avec son milieu
d’implantation, le Comité d’Appui au Travail Social de rue que nous avons l’honneur de
diriger en RD Congo depuis 4 ans n’a pas croisé les bras. Avec l’appui des partenaires
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traditionnels, notamment Dynamo International, la Délégation Wallonie Bruxelles à Kinshasa,
nos stagiaires français et belges en séjours à Kinshasa, et à la suite des appels d’offres
auprès de certains congolais nantis, nous avons réussis à réunir un certain nombre d’objets
classiques, matériels de jeu didactiques et sportifs, que nous avons distribués dans la
mesure du possible aux enfants en situation de pauvreté aigue recensés par l’équipe mobile
de notre réseau; que nous avons l’habitude d’encadrer dans les quartiers de Matonge,
Kitambo, Gombe.
Voilà comment le non-paiement et le sous-paiement des employés du secteur public, y
compris la médiocrité des salaires mensuels versés aux travailleurs des entreprises et
magasins tenus par les milieux d’affaires Libanais, Pakistanais ,Indiens et Chinois fabriquent
des enfants en rupture avec leurs milieux familiaux à cause de l’incapacité de leurs géniteurs
de subvenir aux exigences d’éducation, de logement, d’alimentation et de soins médicaux
des enfants. »
Edho Mukendi Kafunda, CATSR, RDC
« On m’appelle Gaby, j’ai 19 ans d’âge dont plus de la moitié passé hors du toit paternel.
Mon nom du village « nkombo ya mboka » est MULAMBA. Mes parents sont originaires de
Bena Mukangala, une périphérie de la ville de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï
occidental. Je suis né à Kinshasa où mon père, grâce à son cousin devenu haut cadre de la
société nationale d’assurance – SONAS – avait trouvé le boulot d’agent recouvreur
d’assurance. Affolé par les billets de banque qu’il gagnait, comme tous les travailleurs
congolais en lien avec « la Coop » des employeurs libanais, mon père s’était mis à boire
comme un trou. Il se mit à héberger des filles des joie, à prolonger des absences de la
maison jusqu’au jour où notre mère est devenue incapable de nourrir ses quatres gosses,
tous des mâles, dont je suis le second après mon frère ainé.
En vue de faire face à nos besoins, ma mère a commencé à fréquenter les « mabongo »,
c’est à dire port en lingala, qui longent le fleuve Congo à partir de Maluku, Kinkole et
Baramoto. Là elle prêtait main forte aux femmes qui amènent des vivres par le fleuve. Et à
force de la suivre dans ses pérégrinations, j’ai pris goût à la vie des enfants qui vivent à ces
endroits par débrouillardise, par expropriation forcées, par manque d’argent et de vivres.
Depuis, j’avais perdu les traces de ma mère. Et mon père, n’en parlons pas, jusqu’au jour où
j’ai appris qu’il avait été renvoyé de la Sonas pour détournement des recettes de la société.
Trois ans, quatre ans, jusqu’à huit ans de vie de vagabondage et divagation au bord du
fleuve où en compagnie des autres enfants seuls, j’ai connu deux fois la prison à la suite des
bagarres rangées où j’avais causé des blessures à deux vendeuses de maïs au bord du
Beach Bara moto. Etant en prison à Makala, j’ai reçu la visite des activistes du CATSR
venus s’enquérir de la situation des enfants à la prison centrale où nous étions mêlés avec
les autres jeunes. L’un des visiteurs, papa Edho MUKENDI lui-même, originaire du coin de
mon père, m’a abordé. Je lui expliqué mon calvaire et mon ardent désir de retrouver ma
famille. Il a pris mes coordonnées. Et trois mois après, j’étais relaxé sur intervention du
CATSR et les membres du CATSR ont entrepris les démarches pour retrouver ma mère.
Bien que remariée avec quelqu’un avec qui elle a eu d’autres demi-frères, cette dernière m’a
accueilli avec amour maternel. Depuis, je suis redevenu sédentaire et j’exerce des petits
boulots au grand marché de Kinshasa où je cire les chaussures et transporte des colis. Ce
qui me permet de contribuer aux besoins alimentaires et vestimentaires de ma mère et de
mes autres frères. De temps en temps, je participe aux manifestations organisées par le
CATSR avec les autres, notamment les compétitions sportives. »
Jeune de la rue du quartier Badara, RDC
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« I have been working for 7 years (since September 2003) in the streets of Thessalonica
approaching children that beg or "work" in the streets. The majority of them are Roma from
Albania, Bulgaria, Romania, Greece, etc. And the majority of them are Albanian. So, I was
chosen because I am from Albania and this would help the work of the organization with the
street children. Indeed it helped me so much ! I think that since the beginning I felt very
familiar with the children and the members of the Roma community. This came about as a
result of growing up with them and therefore, experiencing first hand the pains and pleasures
of their lives. The marginalization and helplessness of these people were the main feelings
that stayed with me from that period. Having the same origin, the same language (Albanian),
the same origin country’s experiences, the same destination country’s experiences (as
immigrants) makes me to be very close to them. For me, working on the streets all these
years is a professional choice, my favorite activity and career path. I 'm not sure if I can move
on to another field in the future. »
Valbona Hystuna, ARSIS, GRECE
« I wake up in the morning…I helpe my mother with the housework… I clean the
dishes. After, at 9 or 10 o'clock I come here to “work”. My mother doesn't allow me to go at
school, because my mother send me out to work or I have to take care of my little brother
and to do the house works. All of these are easy for me, because I do them often. I arrive
here alone and by foot, because I’m not afraid now because it is not dark, but in the
evening.... my mother will come here to take me home.
My breakfast is a croissant that a man from that shop gave me... Yesterday, mmm…I came
here in the morning and I worked till night. I slept at 1 o’clock...I think. I earned 30 euro only
and it is not enough, so today I have to earn more…some days I collect 70 euro and I feel
happy, because I earn a lot of money and my mother feels good, because she needs them to
pay the house rent, to buy things from the supermarket… Sometimes she buys something
for me.
My mother tells me that she can't find a job, but I would like she to find a one. My
father works as a builder, but he tells me that it is necessary for me to work, because the
money that he earns are not enough. But the people don’t buy so much... some people give
me money without buying something… and some other buy handkerchiefs…I like much more
those that give me money without buying. I want to approach all the tables were the people
are sitting, but there are a lot of children in the streets and I have to share our tables. I don't
like the new children in the street because we don’t earn so much money as we used to.
I can recognize some people from their eyes if they will give me money or not. Also, people
who are well dressed give me money, especially the old women. Often I have a headache,
because I don't like anything in the street. »
Enfant albanais de 10 ans travaillant dans les rues de Thessalonique, GRECE
« The detached and street-based youth workers of the UK have long-since expressed
concern and anger about the impact of poverty on our nation’s children and young people.
Please note, we have always found it necessary to speak of young people as well as
children. To fail to do this is to leave a significant group in our communities caught in the ‘noman’s land’ between children’s and adults’ services. We say there needs to be services that
respect their status as actors during this process of transition to adulthood. This is a principle
for detached youth workers.
What are our wider concerns? They are many, but the one phenomenon that seems to affect
everything in our country is social inequality. We have very few young people living on our
31
streets for example. And this is good. But let us not dismiss this as another argument about
the difference between relative rather than abject poverty. The reality is that many children
and young people live in households with no wage or income levels so poor that the state
has to top this up with benefits. They may have food in their bellies and a roof over their
heads, but life is no good like this. Which is why we welcome the narrative on well-being; it
takes a more all-encompassing view of what constitutes a good life. But this is where the
situation here both shames and enrages us: the UNICEF index of child well-being rates the
UK as 24th out of 29 European countries. How can this be?
We have said all along that this social inequality is the greatest crime. It is horrendous that
the gap between the rich and the poor continues to widen. There is now profound evidence
that this gap, beyond all other social phenomena, is really what matters for one and all. And,
extraordinarily, we know now that it is bad also for the richer members of our society. Our
fear is that this gap will grow further with the cuts planned in a new era of austerity. We
defend services for the most needy but concern ourselves also that the planned removal of
child welfare payments to richer members of society, whilst making sense on paper, will lead
to a situation where they conclude they have no stake in a welfare state. It is likely they will
both psychologically and practically detach themselves from it. Ultimately, the specter
beckons of a privatized world for the rich and hope, faith and charity for the poor. As
detached youth workers our preference always is to ‘target through universalism’ - working
with partners so that all children and young people have access to good support and informal
education. They need it. This way, we avoid stigmatization and build social solidarity. We
fear the cuts will mean there are fewer and fewer of us, and that we will be impelled to work
only with those ‘at greatest risk’. We have always concerned ourselves with this group above
all others but never sought to exclude their peers; they are allies, supporters and mutual
learners in their own right. It is a principle that we never ‘drive a wedge’ between one group
and another, as some of our policy prescriptions would have it.
We know none of this is good. But detached and street-based workers try to respect the
responsibilities they have as ‘privileged witnesses of social reality’. This means speaking up
about the things we see. And doing not only small, practical things on a daily basis to benefit
young people but also working for ‘transformation’. This is a word we have chosen carefully.
When faced with the realities we observe every day we know that to use this word is
necessary. It is to speak about the appalling circumstances in which a good deal of effort
goes in to simply helping children and young people cope with what is happening; when what
is really needed is real and meaningful, radical, change – transformation – at levels beyond
the individual. We try to draw attention to the factors that cause pain and distress that
originate well away from young people’s personal situations; things that happen in their wider
communities, and things that happen at the political and economic level. Which is why we
are speaking up about what we know will happen when the cuts really hit home.
The realities of all this are appalling. The life expectancy of children and young people
growing up in some of our poorest neighbourhoods is now ten, sometimes twenty years less
than that of their peers from more affluent areas. Young black males are more likely to be in
prison that in our universities – which is to say that racism is bound up in this complexity of
inequality also. And in some places young people tell us their only real choice is to sell drugs
or join the army. These, we know, are moral questions, but we want young people to have
real choices; choices that emerge out of solid foundations. So detached and street-based
youth workers say we need to focus on equality of conditions not equality of opportunity.
In sum we, in UK, conclude child poverty is bound up in a complex world of related problems.
But fundamentally it is an issue of social justice; and an issue that all in society need to bear
witness to, not just those who experience it and witness it through their lives and work. »
Graeme Tiffany, Vice-Chair, UK Federation for Detached Youth Work, ROYAUME-UNI
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Un réseau au cœur du travail de rue…
Vision
La priorité du réseau concerne la défense des droits des populations les plus exclues.
Pour tendre à cette priorité, celui-ci se donne comme objectif le renforcement des capacités
des associations, des acteurs politiques et administratifs et des travailleurs de rue à assurer
un accompagnement social et éducatif, une aide et une protection à toute personne en
situation de grande exclusion dans les rues de par le monde.
Face à la méconnaissance et à une approche individualisée, il est fréquent que les
personnes en situation de rue se trouvent, aux yeux des gouvernements et des institutions,
dans "l'anormalité et la déviance sociale".
Trop souvent les initiatives des gouvernements et des institutions privées réduisent la
situation des populations en rue au concept d’ « individus inadaptés ». Trop souvent, ces
mêmes actions publiques manquant d’une vision globale du phénomène de rue, donnent
priorité aux interventions d’assistance et se tiennent éloignées des processus de
participation citoyenne.
Les paradigmes “populations des rues”, “culture de rue” et “droits de l'homme” favorisent la
création d'un courant de pensée innovant et une nouvelle pratique sociale pour les
gouvernements, les institutions et les éducateurs de rue. Ce courant de pensée soutenu par
un échange horizontal de réflexions, de méthodologies et de programmes d'intervention, tel
que développé au sein du réseau international des travailleurs sociaux de rue, vise
l'apparition de nouvelles connaissances qui aideront à effectuer des ajustements dans la
pratique sociale des gouvernements, des institutions et des éducateurs et éducatrices de
rue.
Principes
Il s’agit des acteurs sociaux qui ont, à un moment donné, privilégié une approche extra
muros dotée d’une éthique forte faite de respect et de tolérance au profit des
populations les plus exclues.
Pour ces acteurs, il s’agit d’être le plus facilement et le plus simplement accessible pour
un public d’enfants, de jeunes ou d’adultes vivant dans des conditions précaires et subissant
des formes multiples d'exclusion. Par sa proximité ou son intégration dans les milieux les
plus exclus, le travailleur de rue constitue le premier et le dernier maillon de la chaîne
éducationnelle et de l’aide sociale, lorsque toutes les autres instances ont failli.
L’idée qui sous-tend le travail de rue n’est pas de sortir la personne de la rue ou de son
milieu de vie « à tout prix », surtout s’il s’agit de la cloisonner dans un nouvel espace social
où celle-ci ne se sentira pas à son aise, comme telle est la logique dans la plupart des
institutions. Quel que soit le contexte, qu’il s’agisse d’un enfant, d’un jeune ou d’un adulte, le
travail d’accompagnement consiste à favoriser l’estime de soi, à développer les
compétences personnelles indépendamment du degré d’exclusion et à susciter une
participation à la vie sociale.
Priorité est donnée à la prévention générale, à l’éducation non formelle et informelle, à
la réduction des risques et à la remédiation dans un souci de bien-être social.
33
Mission et objectifs
Dans les faits, il s’agit bien de proposer à des publics en rupture et exclus ou potentiellement
en rupture et pour lesquels les dispositifs organisés en fonction des problèmes sociaux et
des symptômes ne représentent pas une offre adéquate, un accompagnement qui leur
permette une évolution personnelle, une insertion et une participation à la vie sociale.
Il s’agit, en d’autres termes, d’assurer une présence sociale et éducative à travers le
travailleur social de rue là où cette présence fait défaut.
Notre mission vise 4 objectifs spécifiques :
-
-
-
-
Accroître l’efficience et la qualité des pratiques de terrain des travailleurs sociaux de
rue par le biais de la formation, l’échange de pratiques et la réalisation d’outils
pédagogiques à travers une politique de formation propre au réseau ;
Permettre une mobilisation internationale afin de construire des réponses
structurelles et durables face aux problématiques vécues par les publics rencontrés
dans les rues ;
Relayer les constats et analyses des acteurs de terrain auprès des instances
nationales, européennes et internationales afin d’aborder les problématiques
rencontrées sur le terrain ;
Assurer un plaidoyer auprès des instances politiques et administratives en faveur de
l’insertion sociale des populations les plus exclues ;
Public cible
Tout travailleur social faisant du travail social de rue et/ou menant une activité centrée sur le
milieu de vie des populations les plus exclues et/ou en difficulté est concerné par notre
mission.
Les actions du réseau touchent donc de manière indirecte les enfants, les jeunes et les
adultes de la rue, leurs familles, les acteurs de la société civile, les agents de l’administration
publique, les enseignants et professeurs, les chercheurs scientifiques, universitaires,
formateurs, les autorités politiques concernées par le travail social de rue, le thème de
l’exclusion sociale et les droits de l’enfant.
Filles et garçons, hommes et femmes vivent le même type d’exclusion, mais les uns et les
autres n’ont pas pour autant les mêmes outils pour résister et survivre dans la rue et face à
l’exclusion. Une attention particulière sera portée à la question du genre mais également à la
question des cohabitations intergénérationnelles dans la rue.
Personne n’échappe au risque de la paupérisation et de la désaffiliation. Il est donc logique
de retrouver dans la rue toutes les tranches d’âges et une grande diversité de situations
(enfants des rues, enfants travailleurs, personnes exploitées, prostituées, personnes sans
domicile fixe, marginalisées, usagères de drogues, migrants, populations Roms et gens du
voyages, mineurs non accompagnés…). Il est un fait que de nombreux adultes sont
concernés et accompagnés par les travailleurs de rue. De plus en plus souvent, ce sont
même des familles entières qui se retrouvent dans la rue. Cette diversité de publics implique
des adaptations méthodologiques.
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Pour un statut européen des travailleurs sociaux de rue !
On l’appelle « pédagogue de rue » en Pologne, « professeur de rue » en Italie, « streetbased worker » au Royaume-Uni ou encore « éducateur de rue » en Espagne, France,
Belgique ou Suisse. Toutes ces dénominations recouvrent des réalités complexes et
différentes. Un dénominateur commun tout de même : toutes ces personnes travaillent en
rue. La plupart du temps, l’objectif de ces travailleurs consiste à rentrer en contact avec les
jeunes précarisés et en décrochage qui sont dans la rue. Le « travailleur de rue » est donc
un travailleur social un peu spécial, parfois marginalisé au cœur même de sa profession.
C’est pourtant un métier dont l’action concrète et complexe doit être valorisée et protégée.
Dans cette optique, les associations européennes de travailleurs de rue se mobilisent
et revendiquent qu’un statut européen qui respecte les critères et les valeurs de leur
travail soit mis en place. Parallèlement, la Présidence belge de l’Union Européenne met le
focus sur le travail de jeunesse. C’est la première fois que cet aspect est évoqué au niveau
européen. Face à cela, les travailleurs sociaux en contact avec les jeunes (dont les
travailleurs de rue) en profitent pour répéter leurs propositions.
Dans la perspective de mettre sur pied des actions coordonnées et efficaces, il est
indispensable que les professionnels du métier échangent sur leurs pratiques et leurs
expériences. Trop souvent, les responsables politiques prennent des décisions sans se
concerter avec les travailleurs de terrain.
Actuellement, le Conseil de l’Union Européenne prépare une résolution en vue de favoriser
le dialogue et la concertation dans ce secteur. C’est un premier pas dans la bonne direction.
Néanmoins, la résolution n’est pas un document contraignant et des forces politiques
freinent le projet (on pense à des pays comme le Royaume-Uni et les pays scandinaves qui
limitent la portée engagée du document). Bien que le texte reconnaisse l’importance du
travail de jeunesse dans divers domaines d’action, qu’il prenne en compte la dimension
primordiale de l’apprentissage non-formel, il ne soulève pas la possibilité d’accorder un statut
particulier aux travailleurs de jeunesse et encore moins aux travailleurs de rue.
Des critères et des valeurs partagés
Les travailleurs de rue des quatre coins de la planète sont formels : pour eux, ce ne sont pas
les « symptômes » de la précarité qui comptent mais bien le jeune, en tant que sujet de
droits et de son existence. Trop souvent, et fidèles à une logique « macro », les politiques
publiques s’attaquent à la résolution des ces symptômes (décrochage scolaire et social,
maltraitance, délinquance,…) via le contrôle ou la répression. Actuellement, les Etats sont
davantage impliqués dans ces actions de contrôle et de sécurité que dans la prévention. Dès
lors, lorsque les municipalités embauchent du personnel pour veiller à la sécurité d’un
quartier, bien que leur mission soit dite « de proximité » et puisse évoluer dans un sens
préventif, il ne s’agit pas d’un travail de rue social au sens que les « éducateurs de rue » le
pratiquent.
Le « travail de rue » est donc particulier. Il a ses critères et ses valeurs. Et il veut démontrer
que la prévention n’est pas un luxe que les sociétés contemporaines se paient. Au contraire,
si le travail de rue n’est pas évalué à court-terme, qu’on respecte sa temporalité, il est plus
« rentable » que la répression, avec ses institutions et programmes spécialisés qui font
exploser les budgets publics.
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Pourtant, pour que le travailleur de rue puisse bénéficier d’une protection sociale suffisante
et que les particularités de son emploi puissent être prises en compte, il doit être reconnu. Et
posséder son propre statut. Ce qui n’est pas toujours le cas. En effet, dans beaucoup de
pays, le travail de rue (ainsi que, souvent et plus globalement, le travail social) est soumis à
des systèmes pervers. Aujourd’hui, pour mener à bien sa mission de prévention, l’Union
européenne doit reconnaitre la plus-value du travail et ses particularités. Cela permettrait aux
associations de travailler dans le respect de leurs valeurs et dans un souci d’évolution, sans
prolonger le « bras-de-fer » engagé depuis trop longtemps entre les « pratiques instituées »
et leur propre pratique.
Travailler dans la rue et être compétitif
Prenons l’exemple de l’Espagne. Dans certaines régions, les « youth workers » sont
employés au sein d’associations qui répondent à des appels d’offres lancés par les
municipalités. Le système présente des avantages : pour gagner des appels d’offres,
l’association doit d’être novatrice et ne peut pas se reposer sur ses acquis. Et dans les cas
où elle gagne les appels d’offre, l’Etat la reconnait objectivement dans le service qu’elle
assure à la collectivité.
Pourtant, le système peut être dangereux, et la mission sociale peut être compromise dans
un monde libéralisé tel que le veut la Commission européenne. Car, dans le cas de ces
appels d’offre, la logique de la concurrence et de la compétitivité prime sur le reste. Et ce
sont souvent les grandes entreprises qui raflent la mise : en effet, on observe que des
grandes entreprises spécialisées dans le nettoyage de piscine ou de jardins publics ou dans
la sécurité privée décident de répondre aux appels d’offre que l’on destinerait a priori aux
professionnels que sont les travailleurs sociaux. La tension est donc double : tout d’abord,
les travailleur sociaux (et, particulièrement, les travailleurs de rue) doivent assurer les
missions que lui incombent son travail, dans la proximité et la complexité du lien avec les
jeunes fragilisés, et, en plus, il doit se positionner comme un acteur compétitif sur le marché.
C’est donc la « course au moins cher » qui prévaut dans cette logique où le secteur public
cherche, pour faire des économies, à s’adresser directement à une main d’œuvre pas chère,
sans intermédiaire. Dans ces cas de figure, il y a peu de chances que les critères partagés
par les éducateurs (de rue) européens continuent d’être respectés.
La libéralisation des services, qui découle directement de la Directive Services (dite
« Bolkenstein ») de la Commission européenne, doit davantage protéger le travailleur, en
prenant en compte les critères et la longue temporalité de leur travail.
Dans d’autres systèmes, où seules les subventions étatiques font vivre les associations,
l’arbitraire a trop de place. Les décisions politiques, renouvelées à chaque mandat, placent
les associations dans des situations compliquées car temporaires. Cela n’aide pas à
l’affirmation d’une identité ancrée et forte des travailleurs sociaux (dont le travail particulier
des éducateurs de rue).
L’Union européenne doit reconnaitre les spécificités du travailleur social, sans le soumettre
aux dures lois de la concurrence et l’enfermer dans une logique de court-terme. Pour être
efficace, c’est le respect des critères de ce travail complexe et humain qui doivent primer sur
la logique néolibérale.
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Nous proposons que…
Le travail avec les jeunes dans l’éducation informelle soit effectivement reconnu, comme
s’apprête à le faire le Conseil de l’Union européenne dans sa résolution sur le « Youth
work ». Sa reconnaissance doit impliquer une plus grande collaboration avec les
associations de terrain. Ces associations militent pour qu’un dialogue structuré, qui sousentend une démarche « bottom-up » autant que « top-down », soit mis en place. Pour cela,
l’Union européenne doit accepter d’évoluer : elle doit concrétiser elle-même ce dialogue en
agréant, au même titre que d’autres, des associations de terrain au sein du programme
PROGRESS. Elle peut également organiser un dialogue international entre les associations
afin de favoriser l’échange d’expériences.
L’ensemble des travailleurs sociaux qui partagent des critères de travail clairs doit bénéficier
d’une formation subsidiée par les Etats nationaux. Une approche multiculturelle dans la
formation, soutenue par l’Union européenne, doit également être mise en place.
Par les compétences acquises durant la formation et les valeurs de leur pratique, le travail
social avec les jeunes – et particulièrement le travail dans la rue qui reste marginalisé par
rapport au travail social dans son intégralité – doit bénéficier d’un statut inscrit au sein des
politiques publiques. Objectif ? Offrir une sécurité politique et sociale aux travailleurs de rue,
afin de reconnaitre la plus-value et les valeurs de leur travail.
Dans cette même perspective, les Etats doivent accepter de travailler davantage dans la
prévention que la répression. L’Union européenne, en tant que gestionnaire du libre-marché
européen, doit reconnaitre la mission d’intérêt général de ces travailleurs sociaux et leur
accorder un statut particulier, protégé et non-soumis à la concurrence.
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