stratégie de traitement des mammites en lactation

Transcription

stratégie de traitement des mammites en lactation
03/04/2015
Stratégie de traitement des mammites en
lactation
AVANT TOUT TRAITEMENT ….CHERCHER A
POSER LE BON DIAGNOSTIC
1
Quelle est la problématique dans l’élevage?
Intérêts et limites de l’examen clinique
Diagnostic de suspicion épidémiologique
Données étiologiques actualisées selon le type de
mammites
Diagnostic bactériologique
1
03/04/2015
1
AVANT TOUT TRAITEMENT…
QUELLE EST LA PROBLEMATIQUE
DANS L’ELEVAGE?
Mammites cliniques ou/et subcliniques ?
Si mammites cliniques : de quel type? Avec ou sans
signes généraux?
Comment est faite la détection?
Quels sont les germes impliqués?
Enfin, il faudra replacer le traitement dans un
contexte global, avec des mesures associées de
prévention
1
TYPES DE MAMMITES
Mammites cliniques
Mammites subcliniques
o Modification de l’aspect du lai
et / ou
o Signes au niveau de la mamelle
o Pas de modification de l’aspect du
lait ni du quartier
o +/- Signes généraux
o CMT +, augmentation NCI
2
03/04/2015
INTÉRÊTS ET LIMITES DE L’EXAMEN CLINIQUE
GENERAL
1
LOCAL
• Suivi température
• Tachycardie?
•Anorexie?
• Signes digestifs associés?
• Examen visuel de la mamelle
• Palpation de la mamelle
• Examen visuel des sécrétions mammaires
INTERETS
LIMITES
• Pronostic / Gravité/ Notion de grade
•Si précoce: amélioration des chances de
guérison
• Palpation: orientation choix thérapeutique
local
• Pas de certitude sur l’étiologie
• Inadapté pour la détection des
mammites subcliniques (lecture CCI / CMT,
conductivité..)
GRADE 1
GRADE 2
En + / grade 1: modification
du ou des quartiers:
-Induration
-Douleur
Modification uniquement du
lait:
-Grumeaux
-Couleur.
GRADE 3
En +/ grade 2, atteinte de
l’état général
DIAGNOSTIC SUSPICION EPIDEMIOLOGIQUE
QUELLE(S) BACTERIE(S) SUSPECTER EN L’ABSENCE
DE RESULTATS BACTERIOLOGIQUES? 1/3
Staphylocococcus aureus
PROFIL EXPLOITATION TYPE
Beaucoup de cellules dans le tank (CCT > 300 000 c/mL)
• Mammites cliniques peu nombreuses et peu graves
• Tendance à la chronicité
• CCI des animaux élevés avant épisode clinique et tendance
1
à
rester élevés même après guérison clinique
• Rechutes
• Faible indice de guérison des infections au tarissement (<60%)
• Réformes insuffisantes
LOCALISATION
Tissu
glandulaire
Leucocytes
SEVERITE
DUREE
RESERVOIR
N
3
03/04/2015
DIAGNOSTIC SUSPICION EPIDEMIOLOGIQUE 1
QUELLE(S) BACTERIE(S) SUSPECTER EN L’ABSENCE
DE RESULTATS BACTERIOLOGIQUES? 2/3
Streptococcus uberis PROFIL EXPLOITATION TYPE
Le plus souvent, CCT élevé (> 300 000 c/mL)
Taux de guérison au tarissement > 80 – 90%
Mammites cliniques:
• Gravité variable et plus ou moins nombreuses
CCI après épisode clinique > 300 000 c/mL
Conditions de logement défavorables (humidité aire paillée…)
Saisonnalité
Pertes de lait
LOCALISATION
SEVERITE
DUREE
RESERVOIR
Parois des
canaux
galactophores
DIAGNOSTICSUSPICION EPIDEMIOLOGIQUE
1
QUELLE(S) BACTERIE(S) SUSPECTER EN L’ABSENCE
DE RESULTATS BACTERIOLOGIQUES? 3/3
E.Coli
PROFIL EXPLOITATION TYPE
Pas trop de cellules dans le tank (CCT < 300 000 c/mL)
Peu d’infections subcliniques
Mammites cliniques nombreuses à certaines périodes
(début lactation, saison), parfois très graves, mais aussi
pour certaines vaches avec une tendance à la guérison,
même sans traitement
LOCALISATION
Sécrétion lactée
SEVERITE
DUREE
RESERVOIR
0à
4
03/04/2015
DIAGNOSTIC SUSPICION EPIDEMIOLOGIQUE
QUEL TYPE DE MODELE EST DOMINANT
DANS L’EXPLOITATION ?
1
ETAPE 1: CCT & FREQUENCE DE MAMMITES
Fréquence
Mammites
cliniques
CCT
Orientation
CCT < 200 000
et
> 30%
Modèle environnemental
CCT > 300 000
et
< 15%
Modèle contagieux
et
> 15%
Pas d’orientation
CCT > 300 000
CCT entre 200 et 300 000
DIAGNOSTIC SUSPICION EPIDEMIOLOGIQUE
QUEL TYPE DE MODELE EST DOMINANT
DANS L’EXPLOITATION ?
1
ETAPE 2: CCI & FREQUENCE DE MAMMITES
CCI
Fréquence
Mammites
cliniques
Orientation
CCI > 85%
et
> 30%
Modèle environnemental
CCI < 75%
et
< 15%
Modèle contagieux
et
> 15%
Pas d’orientation
CCT < 75%
CCI entre 75 et 85%
5
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DIAGNOSTIC SUSPICION EPIDEMIOLOGIQUE
QUEL TYPE DE MODELE EST DOMINANT
DANS L’EXPLOITATION ?
1
ETAPE 3: MAMMITES & CELLULES
Dernière CCI
avant
la mammite clinique
Mammite
clinique
Orientation
CCI < 300 000
Modèle environnementall
CCI > 300 000
Modèle contagieux
Absence de dominance
Pas d’orientation
DIAGNOSTIC SUSPICION EPIDEMIOLOGIQUE
QUEL TYPE DE MODELE EST DOMINANT
DANS L’EXPLOITATION ?
ETAPE 4:
< 60%
> 70%
INDICE DE GUERISON
& NOUVELLES INFECTIONS
Indice de
nouvelles infections
Indice de guérison
et
et
1
Orientation
< 20%
Modèle contagieux
> 20%
Modèle environnemental
ou mixte
6
03/04/2015
DIAGNOSTIC SUSPICION EPIDEMIOLOGIQUE 1
QUEL TYPE DE MODELE EST DOMINANT
DANS L’EXPLOITATION ?
EN SYNTHESE
MODELE CONTAGIEUX
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
Mammites cliniques +/Haut taux de récidives
Taux de guérison faible
Souvent plusieurs quartiers
atteints
Nb CCI < 300 000c/mL faible
Nb CCI > 800 000c/mL élevé
Cellules « avant » mammites
Pas de saisonnalité
MODELE ENVIRONNEMENTAL
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
Mammites cliniques +++
Faible taux de récidives
Taux de guérison élevé
Souvent un seul quartier atteint
Nb CCI < 300 000c/mL +/- normal
Nb CCI > 800 000c/mL +/- normal
Mammites puis cellules
Saisonnalité
DONNEES ETIOLOGIQUES ACTUALISEES
ETUDE 1 / BRADLEY 2007
1
Matériel et méthodes
97 fermes anglaises représentatives de Grande-Bretagne,
choisies aléatoirement
Prélèvement de lait sur les 5 premiers cas de mammites
cliniques, avant traitement
Prélèvement de lait sur 5 vaches dépassant 200.000
cell/mL au cours du dernier contrôle (tirage aléatoire des
vaches), après CMT pour déterminer le quartier infecté
Congélation de tous les prélèvements en présence de
glycérol (comme le Cryokit d’Intervet)
En tout 944 échantillons de lait analysés
Bradley, Vet Record, 2007
7
03/04/2015
DONNEES ETIOLOGIQUES ACTUALISEES
ETUDE 1 / BRADLEY 2007
1
Résultats
Mammites cliniques
n=480
– Majorité de germes
d’environnement
– Surtout Streptocoque uberis
et colibacille
– Evolution des germes Gram +
vers plus de germes Gram –
Bradley, Vet Record, 2007
DONNEES ETIOLOGIQUES ACTUALISEES
ETUDE 1 / BRADLEY 2007
1
Résultats
Mammites subcliniques
n=464
– Présence significative de
pathogènes mineurs
– Présence significative de
Streptocoque uberis
– Et même 8.5% de Gram –
Bradley, Vet Record, 2007
8
03/04/2015
1
DONNEES ETIOLOGIQUES ACTUALISEES
ETUDE 2 / France – JBN 2007
90 vétérinaires (38 depts)
analyse bactériologique complète sur lait de mammite (½
clinique, ½ subclinique)
novembre 2005-juillet 2007
la plupart du temps prélèvement par les éleveurs
plus de 90% des analyses réalisées au LDA 35
1
DONNEES ETIOLOGIQUES ACTUALISEES
ETUDE 2 / France – JBN 2007
Différences étiologie mammites subcliniques / cliniques
Strepto. uberis
37
31%
Strepto. uberis
25
24%
Staph. aureus
19
16%
E. coli
25
24%
E. coli
18
15%
Entérocoques
8
8%
SCN
11
9%
Strepto. dysga
7
7%
Klebsielles
7
6%
Staph. aureus
7
7%
Coryne
7
6%
SCN
6
6%
Pseudomonas
4
3%
Klebsielles
6
6%
Entérocoques
2
2%
Coryne
5
5%
Strepto. dysga
1
1%
Pseudomonas
3
3%
Autres
13
11%
Autres
13
12%
Subcliniques (n=119) :
Cliniques (n=105) :
9
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INTERET DU DIAGNOSTIC BACTERIOLOGIQUE
1
POUR LE TRAITEMENT DES MAMMITES CLINIQUES
Valeur prédictive pour les nouveaux cas ?
Echecs des traitements
«Flambée » de mammites cliniques
Cas impliquant des « agents infectieux exotiques »
1
INTERET DU DIAGNOSTIC BACTERIOLOGIQUE
POUR LE CONTROLE DES MAMMITES SUBCLINIQUES
Identification d’animaux excréteurs de pathogènes
Choix du traitement, réformes, sélection
du lait à la traite
Identification des bactéries associées à un
CCS élevé du tank
Idem
10
03/04/2015
Prise d’échantillon de lait
1
3
2
1
Mettre une paire de gants jetables
Appliquer une solution de pré-trempage, Nettoyer soigneusement et désinfecter
Laver les trayons avec de l’eau propre et laisser agir 30 secondes et essuyer avec
avec une serviette desinfectante à
essuyer avec une serviette en papier
l’alcool, laisser sécher
une serviette en papier propre
propre
4
Ecarter les premiers jets (10-15 mL)
7
Bien mélanger le contenu et
Identifier le tube:
• animal
• quartier
• date
• mammite + à +++
6
5
Nettoyer soigneusement et désinfecter
avec une serviette desinfectante à
l’alcool, laisser sécher
Prélever du lait pour remplir le tube
en inclinant le tube à 45°,
sans poser le bouchon
8
Mettre le tube dans la boite Cryokit
Mettre le tube dans la boite Cryokit
9
Replacer la boite au congélateur
jusqu’à l’envoi au laboratoire
OBJECTIFS DU TRAITEMENT DES MAMMITES
EN LACTATION
2
Réduire les pertes de production laitière
Guérison clinique
• éviter les complications (septicémie)
• bien-être ; réduire la douleur
Guérison bactériologique
MOYENS
Traite fréquente des quartiers affectés
Traitement antibiotique
Traitement anti-inflammatoire
Traitement de soutien
11
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BASES DU TRAITEMENT INTRAMAMMAIRE
2
« VITE, FORT ET LONGTEMPS »
Il faut un traitement long (TCU) et en profondeur
des mammites cliniques :
•
•
•
•
plus de guérisons bactériologiques et cliniques
moins de rechutes
meilleur retour en production
optimisation de la production de lait sur la lactation
BASES DU TRAITEMENT INTRAMAMMAIRE
3
⇒Adapter avec le spectre le plus adapté aux
résultats des analyses bactériologiques si elles
existent, en nombre suffisant
⇒ Dans les autres situations, traiter avec un
antibiotique spectre large (absence de données
spécifiques), présentant une bonne diffusion et
avec une durée d’activité importante (TCU)
12
03/04/2015
2
EVALUATION DE L’EFFICACITE DU TRAITEMENT DE
PREMIERE INTENTION
Inflammation et infection
Diminution progressive de l’inflammation et de l’infection: 4 à 5 jours
Cellules
10 0
90
80
70
Inflammation clinique
60
50
Infection
40
30
20
10
0
T1
T2
T3
T4
T5
T6
T7
2 JOURS
JE TRAITE Amélioration clinique?
T8
T9
T10
T11
T12
T13
T14
T15
5 JOURS
Guérison clinique?
2
% DE GUERISON APPARENTE APRES CLINICITE
Retour des CCI < 300 000 c/mL dans les 30 – 60 jours
70 – 90%
dans un modèle
environnemental
50%
dans un modèle
contagieux
13
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NIVEAU DE GUERISON BACTERIOLOGIQUE SELON
TYPE DE GERMES
Taux de guérison bactériologique / base revue bibliographique
Pathogène
mammaire
Strep.
uberis/dysg.
S. aureus
E. coli
Traitement
Absence de
traitement
58.6%1,2
0%
5-90%2
0-30%
87%3
72%
Référence
St. Rose et al., 2003
Deluyker et al., 2005
Morin et al., 1998
1 p<0.05, 2 choisir
la “bonne “ vache, temps de contact utile sufisamment long, 3
supérieur mais non différent significativement
EFFETS INDIRECTS DE LA GUÉRISON
2
Pas de transmission aux congénères
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2
CHOISIR LA “BONNE” VACHE
150 jours après vêlage
Quartier arrière S. aureus,
CCS de la vache 2.000.000/ml
La probabilité de guérison est:
1/1{1 + exp[−1 × (0.40 −1.25 − 1.05 − 1.53 − 0.95)]}
= 1%
Sol et al., 1997
Stabilité des antibiotiques
&
Bonnes pratiques de conservation
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03/04/2015
Conclusion :
Quel que soit l’antibiotique, ne pas soumettre le produit au
gel
Attention aux frigos trop froids, aux locaux de stockage mal
isolés ou avec des variations de température importantes !
Globalement les β-lactamines (surtout pénicillines) sont
encore plus sensibles
Réf. : Okerman et coll., Analytica Chimica Acta, 2006
Conclusion :
La plupart des antibiotiques sont sensibles au chaud
La chaleur peut modifier la cinétique et l’aspect des
antibiotiques, et probablement aussi l’efficacité
Selon les produits, ne pas conserver à plus de 20°C (parfois
25, parfois 30 °C)
Attention aux conditions de stockage : locaux surchauffés,
action directe des rayons du soleil…
Réf. : Knappstein et coll., IDF Mastitis Newsletter 26
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03/04/2015
Les antibiotiques, des matières actives !
antibiotiques = molécules actives fragiles
nécessitent une grande attention dans l’utilisation
mais aussi dans la conservation !
sensibles au gel, à la chaleur, parfois à l’humidité, et
généralement également sensibles à la lumière
Conséquences pratiques
Stockage des antibiotiques adéquat
(stockage propre au frais, pas de gel, pas de variations de température, pas trop
d’humidité ni de lumière)
=
Bonne pratique !
Les bonnes pratiques de stockage font partie des
bonnes pratiques de traitement
Elles peuvent éviter des échecs thérapeutiques liés à
une mauvaise conservation du produit !
17

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