Les dossiers de La Lettre du Solaire Novembre 2012 / Vol 2 N°11

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Les dossiers de La Lettre du Solaire Novembre 2012 / Vol 2 N°11
Les dossiers de
La Lettre du Solaire
Novembre 2012 / Vol 2 N°11
Publiés par CYTHELIA sarl,
La Maison ZEN, 350 route de la Traverse, F-73 000 Montagnole
Tel+ 33(0)4 79 25 31 75 Fax+ 33(0)4 79 25 33 09
Editeur: Alain Ricaud, [email protected], Rédaction : Mamadou Kane
________________________________________________________________________________________________________
Sommaire
Amérique du Nord....................................... 2
Tendances Mondiales ........................... 2
Canada .........................................................15
Réduction du FiT solaire et éolien .....................15
Technologies ....................................... 15
Installations constatées 2007-11 et prévisions
2012-14 ............................................................. 2
Raisons d’être pessimiste pour le PV.................. 2
Production en Amérique du Nord ....................... 2
CSP et ammoniac ........................................15
La guerre du solaire sino-américaine ........... 2
Rendement amélioré de 45% .............................17
PV…sous-marin ! .............................................17
Conflit Chine-USA en question .......................... 2
La guerre sino-américaine continue .................... 5
Condamnation officielle des taxes US ................ 6
…Union sacrée des majors… ............................. 6
…Faible impact des taxes sur le coût.................. 6
Tensions persistantes Chine – USA .................... 7
Programmes nationaux ........................ 7
Etats-Unis ...................................................... 7
Zones d’énergie solaire dans le Sud-ouest .......... 7
Quelle politique énergétique pour Obama ? ........ 8
109% de croissance pour le solaire en 2011 ........ 9
Programme « SolarAnywhere » ......................... 9
Financement pour le PV clé en main .................10
1 GW d’énergie solaire pour PJM .....................10
Redressement confirmé.....................................11
FiT or not FiT ? ................................................12
Marché en croissance ........................................12
Loi « No more Solyndra » adoptée ....................13
Impact du régime fiscal sur les prix du PV ........13
100% de capacité EnR en septembre .................14
Perspectives du CPV aux USA ....................16
Compagnies ........................................ 18
TransCanada.....................................................18
Soitec ...............................................................18
Nouveau record pour First Solar........................19
First Solar & 5N Plus........................................19
First Solar et Tucson Electric Power..................19
First Solar et NRG à Tucson .............................20
First Solar & MidAmerican Solar ......................20
First Solar & AGL ............................................20
GE abandonne son projet d'usine de production .21
Les dossiers de
La Lettre du Solaire
Novembre 2012 / Vol 2 N°11
Publiés par CYTHELIA sarl,
La Maison ZEN, 350 route de la Traverse, F-73 000 Montagnole
Tel+ 33(0)4 79 25 31 75 Fax+ 33(0)4 79 25 33 09
Editeur: Alain Ricaud, [email protected], Rédaction : Mamadou Kane
________________________________________________________________________________________________________
Amérique du Nord
Tendances Mondiales
Installations constatées 2007-11 et
prévisions 2012-14
Le marché des Etats-Unis reste indécis. Les ÉtatsUnis pourrait ajouter 2.5 GW à ce bilan, soit une
croissance de 35%. Cependant l’analyste pense que les
facteurs de risque sont plus importants que les aspects
favorables pour trois raisons : la transformation des
subventions directes en crédit d’impôt, le différend
commercial avec la Chine qui devrait se terminer par
une taxe et des prix d’achat bas une fois que les
distributeurs ont repli les exigences de seuil.
Source James Montgomery, ElectroQ, 17/01/2012
Raisons d’être pessimiste pour le PV
Aux Etats-Unis, la fin du programme de subventions
va avoir des effets directs sur le marché. Le Congrès a
décidé de ne pas prolonger le Programme Trésor 1603
qui avait été créé en 2009 dans le cadre du American
Recovery and Reinvestment Act. Selon le département
d’état du Trésor (DoT), entre septembre 2009 et la fin
2011, un financement 1 428 millions US$ a afflué pour
les projets d’électricité solaire. La fin du programme a
eu deux effets négatifs. D’une part, elle réduit très
fortement l’attrait pour les investissements solaires.
Comme les systèmes de plus de 50 kW ont été les
principaux bénéficiaires du programme, le nombre de
grandes centrales va notablement diminuer. D’autre
part, en raison du développement du marché mondial
de l’offre et de la demande d’équipements solaires, la
compétition entre fabricants se resserre en 2012. Le
ralentissement attendu en 2012en Allemagne et Italie,
d’importants marchés pour les fabricants américains,
aura une incidence sur la demande de produits solaires
PV en provenance des Etats-Unis.
Source EuPD Research et RE Focus, le 06/02/2012
Production en Amérique du Nord
En 2011 encore, First Solar Amérique n’arrive qu’en
deuxième place (240 MWc, stable) derrière la filiale
américaine de Solarworld (275 MWc de mc-Si, +6%).
Le nouveau venu, Suniva (170 MWc de sc-Si, stable)
s’est également bien placé cette année en occupant la
troisième place du podium. Avec la disparition
d’Evergreen (ruban), de United Solar Ovonic (a-Si:H),
et de Solyndra (CIGS sur cylindre), l’Amérique aura
payé un très lourd tribu à la crise mondiale. La
tendance annoncée en 2011 se confirme : avec une
croissance négative, l’Amérique du Nord ne détient
plus que 3% de part du marché ; elle a perdu ses
capacités de manufacturing et fuit le territoire.
Malgré cela, des start-ups comme Abound Solar,
Ascent Solar, Solopower, Miasole, Heliovolt font leur
entrée commerciale sur le marché. Mais l’entrée est
souvent reportée pour des raisons de levées de fonds :
c’est le cas de Stion qui prévoyait une production de
110 MW pour 2011. Quant à Nanosolar, après neuf ans
de tapage médiatique, son décollage n’est pas à la
hauteur des annonces.
Manufacturer
America
Solarworld
First Solar
Suniva
Spectrolab
Miasole
International Solar Electric Technology
United Solar Ovonic
CaliSolar
Solyndra
Abound Solar
Global Solar
Emcore PV
Héliovolt
Solar Power Industries
Nanosolar
Ascent Solar
Xunlight
GE Energy
Solopower
Stion
Solar Junction
Twin Creeks Technologies
AQT Solar
Evergreen
Solexant
Total USA
Cell World
Prod (MW)
2010 2011
260
275
241
240
170
170
40
90
20
60
0,0
60
150
50
40
45
68
40
30
40
30
30
5,0
20
20
10
5,0
10
2,5
10
1,0
10
1,0
5,0
NI
5,0
2,0
4,0
0,0
1,0
NI
1,0
NI
1,0
0,5
0,5
157
0,0
0
0,0
1 243 1 178
27 929 37 185
Croiss
(%)
6%
0%
0%
125%
200%
-67%
13%
-41%
33%
0%
300%
-50%
100%
300%
900%
400%
100%
0%
-100%
-5%
33%
Part Est. prod
(%)
2012
0,7%
300
0,6%
224
0,5%
170
0,2%
130
0,2%
100
0,2%
NI
0,1%
NA
0,1%
NI
0,1%
NI
0,1%
30
0,1%
60
0,1%
20
0,0%
30
0,0%
75
0,0%
20
0,0%
10
0,0%
5
0,0%
45
0,0%
6
0,0%
75
0,0%
20
0,0%
20
0,0%
2
0,0%
NA
0,0%
0
3%
1 342
100%
57 276
Tableau 1 : Production en Amérique du Nord en 2010-11 et
prévisions pour 2012(MWc)
La guerre du solaire sino-américaine
Conflit Chine-USA en question
Pourquoi les taxes étaient si basses, pourquoi serontelles plus élevées, quelle réponse est apportée par les
parties ? Ce sont les questions au centre du débat actuel
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en la Chine et les Etats-Unis (en fait le reste du
monde…occidental en particulier). Comme attendu, le
département fédéral du Commerce (DOC) a tranché en
faveur des fabricants américains, qui accusent la Chine
de donner des subventions illégales à ses sociétés. De
façon inattendue, cependant, les droits de
compensations (CVD pour countervailing duties) sont
modestes – seulement 3 à 5%. Le magazine en ligne
REW.com a interrogé des experts à propos de leur
lecture de la décision et des questions soulevées. Voici
un résumé de leurs réponses.
Figure 1 : Programmes de subventions pour Trina and
Suntech (Source: Maxim Group, Department of Commerce)
Pourquoi des taxes si basses ? Le DOC a fait un
calcul simple. Dans sa décision de 62 pages, il énonce
en détail comment il a déterminé le montant des
subventions « indues » reçues par les entreprises
chinoises, et quel ajustement est nécessaire pour
équilibrer les importations US. Cette évaluation s’est
faite avec difficulté de l’aveu même du DOC, étant
donné le peu d’empressement mis par le gouvernement
chinois à fournir les informations requises. Ça paraît
simple dit comme ça. De même, l’identification de
trois niveaux de taxes est basée sur les mêmes
informations sur les subventions reçues de la partie
chinoise. Aaron Chew, analyste chez Maxim Group a
présenté sur un graphique les subventions chinoises
identifiées par le DOC et leur impact sur les tarifs
proposés par Suntech et Trina Solar, qui ont été
sélectionnés comme « répondants obligatoires » parce
qu’étant les deux plus gros exportateurs vers les EtatsUnis. On peut y voir qu’il y a des subventions à travers
les programmes officiels (« Golden Sun », « Two Free,
Three Half »), des avantages en matière de politique
des prêts, de tarifs ou de taxes sur la valeur ajoutée,
d’utilisation des terres, etc. (« LTAR » est un
acronyme pour « rémunération inadéquate »). A noter
que dans ce graphique, la barre pour le « polysilicium »
est la seconde subvention pour Trina, avec 0.72%.
Chew précise que c’est en référence au fournisseur
chinois de polysilicium, GCL Poly, qu’il qualifie
« d’Intel de l’énergie solaire » en raison de sa grande
influence dans le secteur et qui, dit-il, a été interrogé
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
sur ses liens avec le gouvernement. La baisse des taxes
annonce-t-elle une décision contre le dumping ? Les
sceptiques et les théoriciens de la conspiration
continuent de penser qu’il s’agit de politique en
coulisse, que tout est négociable, qu’il ne faut faire
confiance à personne… Mais supposons que le DOC
est au-dessus de cette mêlée, ne s’occupe que de
chiffres objectivement vérifiables et ne voit pas cette
baisse comme uniquement annonciatrice de mesures
antidumping à venir. Ce sont bien sûr deux affaires
liées mais à travers deux enquêtes officielles
différentes avec des règles et des principes différents.
Cela dit, les pénalités antidumping appliquées pour les
autres industries ont tendance à être plus élevées ; de
ce fait, les 20 à 30% auxquels beaucoup d’observateurs
s’attendaient pourraient devenir une réalité, pour les
deux cas en cités en particulier.
Quelle victoire pour les fabricants US ? Il est clair,
selon les chiffres du DOC, que les sociétés chinoises
ne sont pas aussi subventionnées qu’on veut bien le
dire et que cela n’a donc pas autant d’impact. C’est un
« résultat relativement positif » pour CASE et ses alliés
qui soutiennent que ce conflit affecte tout le secteur
solaire. D’autre part, la position officielle est que les
sociétés chinoises sont indûment soutenues par leur
gouvernement et que cela porte préjudice aux
entreprises américaines de façon quantifiable et qu’une
intervention de l’état est nécessaire ; ce double langage
était peut-être une des intentions de l’attaque initiale.
« Cela montre essentiellement qu’ils essaient de
satisfaire tout le monde », suggère Fatima Toor de
Lux Research. « Tout le monde reconnaît que ce n’est
pas une bonne idée pour le DOC d’imposer des droits
de douane énormes sur les modules ». Un autre aspect
doit être pris en compte : le précédent ainsi créé. Une
décision favorable des Etats-Unis à sa plainte pourrait
pousser SolarWorld à ouvrir le même front en Europe.
« Le plus grand risque est que SolarWorld étende
l’action en Europe et / ou au polysilicium et qu’elle
attaque les entreprises américaines ou coréenne de
polysilicium qui reçoivent des subventions publiques »,
souligne Jesse Pichel, analyste chez Jefferies. Ce qui
est également clair c’est que la tarification ne peut pas
masquer la grande inquiétude du marché solaire
global : une situation difficile avec des entreprises qui
perdent de l’argent. Les actions solaires chinoises ont
bondi après l’annonce du DOC pour retomber très bas
le jour suivant quand les acteurs majeurs se sont rendu
compte que la situation restait globalement inchangée.
« Il est prématuré de considérer cette décision comme
une victoire », ajoute l’analyste. En fin de compte,
l’effet d’une obligation est le même, grand ou petit : les
entreprises chinoises vont voir leurs coûts augmenter
(et donc la tarification tout en bas de la chaîne), soit
par l’expédition des produits chinois directement aux
États-Unis avec un impact sur la taxation, soit
l’externalisation de certaines productions vers d’autres
nations pour contourner les taxes.
Rédaction : Mamadou Kane
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Que vont faire les fournisseurs chinois ? Les sociétés
chinoises ont également vu venir cette décision.
Certaines d’entre elles ont même augmenté leurs
exportations vers les Etats-Unis jusqu’à la fin 2011
(d’où la demande en instance, avec distinction possible
entre les pénalités). Ils ont également préparé les
moyens de contourner le tarif en expédiant une partie
de la production vers d’autres pays avant de la
réexpédier vers les Etats-Unis, une pratique appelée
« péage (tolling) ». Il y a, enterré dans la décision du
DOC, une clarification qui permet exactement de faire
cela. La décision inclut les importations de cellules
solaires fabriquées en Chine, de modules ou panneaux
fabriqués en Chine ou ailleurs à partir de cellules
fabriquées en Chine – mais exclut spécifiquement les
produits en provenance de Chine qui ont fabriqués à
partir de cellules produites ailleurs. Ainsi, les
entreprises chinoises pourraient externaliser la
production des cellules elles-mêmes, disons à Taiwan
juste à côté ou dans d’autres pays voisins comme la
Malaisie ou les Philippines – expédier les matériaux,
fabriquer les cellules, et ensuite, soit les réexpédier en
Chine pour être transformées en modules, ou les
transformer en modules à l’extérieur et les exporter à
partir de là-bas. L’économie de péage – nécessitant
l’envoi
supplémentaire,
la
fabrication,
la
requalification des produits, et l’expédition vers la
Chine – n’est pas très attrayante si le tarif n’est que de
3 à 5%. Chew Maxim calcule que le péage ajoute
environ 6.5% aux coûts de production des modules
(environ 0.05 $/W). Mais si les entreprises chinoises
pensent que le DOC reviendra en mai avec un
ensemble plus rigide de sanctions antidumping – il est
aujourd’hui fait mention de 10% à 100 pour cent –
alors la mise en place de péage aurait beaucoup plus de
sens.
Quelle sera la réponse de la Chine ? Le triumvirat
solaire chinois (Trina Solar, Suntech et Yingli Green
Energy) a vite reconnu et applaudi la décision et
critiqué « les barrières commerciales unilatérales,
grandes ou petites, [qui] retarderont davantage notre
transition des combustibles fossiles à un moment où la
majorité des Américains demandent une énergie plus
propre et sûre comme l’énergie solaire ». Ils ont
également souligné que ce n’est qu’une première
décision, une autre décision antidumping étant prévue
pour la mi-mai. Le gouvernement chinois a également
réprimandé les Etats-Unis pour cette procédure et
averti qu’il ouvrirait sa propre instruction sur les
importations américaines. Le silicium importé pourrait
être la première cible, élargie ensuite aux équipements
de production solaire. Cela pourrait mettre à mal un
marché solaire américain exportateur net en 2010.
(CASM annonce un déficit commercial pour les
produits solaires en 2011). Chew pense qu’une affaire
de silicium initiée par GCL pourrait très bien être
instruite en Chine mais que sa portée serait limitée
(Hemlock serait la principale cible) et qu’elle ne serait
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
probablement pas élargie aux équipements de
production PV. Cela dit, il convient d’avoir à l’esprit
que le gouvernement américain – en particulier le
Président Obama – a fortement souhaité régler de
façon globale les questions commerciales avec la
Chine ces dernières semaines. Continuer de tirer sur la
corde – la Chine enquête sur les importations de
polysilicium solaire, les États-Unis envisagent
l’extension de leur action à d’autres secteurs que
l’énergie solaire – pourrait mener à un différend
commercial beaucoup plus important. Puis mener à
nouveau les deux parties à la table dans un souci de
détente.
Quel impact sur le marché solaire américain ? Au
final, la demande solaire américaine pourrait être
supérieure à celle en cause. Les installations ont plus
que doublé en 2011, à 1.8 GW, selon les chiffres
récents de l’association des industries solaire, SEIA et
le cabinet GTM Research. Même avec les taxes mises
en place, son potentiel reconnu rend le marché
américain intéressant pour les fournisseurs en Chine ou
ailleurs. « Trina Solar est engagé dans la fourniture de
modules et services de haute qualité sur le marché des
Etats-Unis à long terme, où nous valorisons notre
clientèle et nos partenaires sur toute la chaîne
logistique », a déclaré le PDG de Trina Solar, Jifan
Gao. « Indépendamment de l’issue de cette procédure,
nous demeurons déterminés à rester sur ce marché », a
ajouté Robert Petrina, DG pour l’Amérique de Yingli
Green Energy. L’impact de la décision sur les
fabricants américains est plus flou. « Si nous
corrigeons les pratiques commerciales déloyales sur le
marché solaire américain, nous pouvons nous
concentrer sur l’expansion de notre production
américaine et créer des emplois dans le secteur des
énergies renouvelables ; nous sommes impatients de
revenir à la compétition juste et légale, plus utile pour
tout le monde », a déclaré Carlo Santoro, directeur du
développement commercial chez MX Solar, l’un des
trois membres publics sur les sept membres du CASM.
Mais une autre réalité doit être connue : les Etats-Unis
ne représentent que 3% du marché mondial de
production de cellules et modules, rappelle Paula
Mints de Navigant Consulting. En comparaison, la
Chine et Taïwan ont capté 74% de la production de
cellules solaires en 2011, contre 63% en 2010, selon
des chiffres récents de Solarbuzz. Nul ne sait encore si
ces taxes – aussi bien l’actuelle CVD que la future taxe
antidumping – vont significativement changer ce
paradigme. En prenant un prix de vente moyen de
panneau de 1.2 US$/W, cela signifie que les modules
fabriqués en Chine pourraient très facilement soutenir
la concurrence sur le marché US avec quelques
centimes en plus. Dans une certaine mesure, une
différence de 3 à 5% pourrait facilement être effacée
uniquement par des changements du cours des devises.
Il faut également noter que 3 à 5% de CVD ne font que
ramener les prix à leur niveau de début janvier – qui ne
Rédaction : Mamadou Kane
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va pas changer le paysage concurrentiel pour
SolarWorld et les plaignants.
Quelle est la prochaine étape légale ? Ce différend
commercial solaire est loin d’être fini. Il s’agit d’une
décision préliminaire du DOC, qui doit encore décliner
ses spécificités, résultats et niveaux de taxes définitifs,
etc. On va, cependant, commencer à collecter des taxes
à partir de cette date préliminaire, qui seront placées en
dépôt fiduciaire en attendant la décision finale, qui est
prévue pour le 4 juin. Si la commission internationale
du Commerce américaine (ITC) décide également
(décision attendue pour le 19 juillet) de taper sur les
entreprises chinoises solaires, le DOC publiera le CVD
le 26 juillet. L’autre étape légale sera la décision du
DOC attendue le 17 mai, qui dira si les fournisseurs
chinois ont inondé le marché américain de produits
solaires de dumping pour bénéficier d’un avantage
indu. L’ITC a donné une réponse préliminaire
affirmative sur la taxe antidumping en décembre. Il y a
deux aspects importants dans cette décision : ont-ils
fait du dumping et y a-t-il un impact suffisamment
négatif sur les sociétés américaines pour justifier une
décision rétroactive. Certains pensent que le DOC va
probablement se prononcer en faveur de mesures
antidumping, et probablement avec une peine plus
sévère que la décision CVD (comme cela s’est produit
dans de tels cas pour d’autres industries). Mais la
rétroactivité ne sera probablement pas appliquée,
toutefois, étant donné une plus grande charge de la
preuve, et le fait que l’augmentation subite des
importations solaires confirmée pourrait être
raisonnablement expliquée comme une réaction
anticipée à l’expiration des mesures d’incitation à la fin
2011. Les efforts se poursuivent, entretemps, entre les
promoteurs des énergies renouvelables aux États-Unis
pour relancer à la fois le programme 1603 Treasury de
subvention et le crédit d’impôt sur les investissements
solaires.
Source RenewableEnergyWorld.com, le 22/03/2012
La guerre sino-américaine continue
La guerre commerciale du solaire entre la Chine et les
Etats-Unis est repartie de plus belle, celle-ci ayant
officiellement protesté et accusé son concurrent de
mettre en péril les accords commerciaux dans leur
ensemble. Depuis plusieurs années maintenant, les
sociétés américaines se plaignent de ne pouvoir
compétir équitablement avec les flux de produits
solaires bon marché mis dans les circuits mondial et
américain par les fabricants chinois. Les entreprises
confrontées à des difficultés financières voire en
faillite, comme pour un Solyndra, ont trouvé un bouc
émissaire, dans les sociétés chinoises, pour expliquer
leur déconfiture. En réponse, le département fédéral du
Commerce (DOC), après avoir lancé une enquête
« anti-dumping » contre la Chine, a décidé d’appliquer
des taxes douanières sur les produits solaires chinois.
Pour rappel, l’an passé, la Chine a vendu pour plus de
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
3.1 milliards US$ de cellules et panneaux aux EtatsUnis ; il est donc aisé de voir pourquoi elle est accusé
de « dumping ». Alors que rien n’est encore définitif,
les entreprises chinoises sont folles de rage, certaines
entreprises américaines concernées au premier chef
gardent un silence assourdissant et les multinationales
plutôt soucieuses de leurs intérêts globaux appellent à
un accord. Ce n’est pas la première fois que le DOC
menace d’imposer ces taxes, voire qu’elle les applique.
Il y a eu le précédent des couvertures électriques
chinoises, il n’y a pas si longtemps. Le problème est
que le protectionnisme est toujours controversé, et dans
l’économie globalisée d’aujourd’hui, il n’est pas facile
de savoir si les taxes appliquées par un pays ne nuiront
pas aux intérêts de ses propres entreprises. Certaines
sociétés solaires américaines qui se fournissent en
produits fabriqués en Chine pourraient perdre gros si
elles sont obligées de les acheter plus chères, par
exemple. Si les taxes augmentent, les entreprises
chinoises vont les répercuter, soit en augmenter leurs
prix dans l’espoir de maintenir les profits, ou encore
délocaliser leurs productions hors de Chine pour
contourner les taxes. Certaines entreprises qui
pourraient être soumises à ces taxes seraient déjà prêtes
à le faire. Suntech Power Holdings, par exemple, qui
pourrait faire face à des taxes de 31.2%, a des sièges
régionaux en Suisse, aux États-Unis ainsi qu’en Chine,
et pourrait éventuellement déplacer des opérations vers
ces autres pays. Le Mexique et Taiwan pourraient être
un point de repli pour Suntech et pour d’autres sociétés
similaires. Suntech, de façon prévisible, s’oppose à
toute barrière au commerce, sur toute la chaîne
d’approvisionnement de l’énergie solaire. Mais qu’en
disent les entreprises américaines ? A ce jour, elles
semblent sereines, voire satisfaites. Mais ces signes
sont peut-être trompeurs. En fait la réaction des
sociétés solaires américaines dépend grandement de
leur position dans la chaîne d’approvisionnement.
Celles qui sont dans l’acier et le silicium pour les
panneaux sont peut-être heureuses, à l’inverse de celles
qui installent les panneaux sur les toits, par exemple.
Nous ne devons pas oublier qu’il y a d’autres
entreprises dans d’autres pays qui voudraient faire des
affaires en construisant des fermes solaires aux EtatsUnis. Les sociétés basées en Allemagne, en Espagne et
ailleurs ont subi l’impact du resserrement de
l’entreprise de la Chine le marché américain ces
dernières années. Elles pourraient peut-être également
bénéficier de taxes ; en supposant qu’elles ciblent
exclusivement des entreprises chinoises. Les EtatsUnis, pour leur part, prétendent juste vouloir « niveler
le terrain ». Mais peut-il vraiment avoir nivellement à
ce point ? Maintenant tout le monde comprend les
problèmes que la Chine, également connue comme
« l’usine du monde », peut causer au reste du monde
avec sa main-d’œuvre massive et ses faibles coûts du
travail. Elle a le pouvoir et la volonté de produire des
produits et de les expédier sur le marché à des coûts
Rédaction : Mamadou Kane
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que peu d’autres pays peuvent se permettre.
Cependant, il y a la petite affaire de lois commerciales
internationales. On peut supposer que le DOC s’appuie
pour ses décisions sur une solide expertise. Donc, il
convient de surveiller ce sortira de leurs bureaux dans
les prochaines semaines, ce que feront sûrement les
Chinois. Cela devrait être intéressant.
Source Jeff Postelwailt, le 22/05/2012
Condamnation officielle des taxes US
antidumping. Depuis que les États-Unis considère que
la Chine n’est pas une véritable économie de marché,
le département a décidé d’utiliser les coûts de
fabrication en Thaïlande comme référence. La décision
finale sera annoncée cet automne. Pendant ce temps, la
Chine se prépare à une potentielle plainte commerciale
venue d’Europe. Selon Reuters, le vice-président de la
société SolarWorld, Milan Nitzsche, a déclaré que
« les entreprises européennes se préparent à une affaire
commerciale, anti-subvention et anti-dumping, contre
la Chine et les entreprises chinoises ». « Cela aurait un
impact létal pour l’industrie solaire chinoise », selon le
PDG de Suntech, Zhengrong Shi.
Source Renewable Energy World, le 29/05/2012
…Faible impact des taxes sur le coût
Le gouvernement chinois proteste contre les taxes dites
anti-dumping sur les panneaux solaires, considérés
injustes et préjudiciables pour les producteurs et les
consommateurs. Une déclaration du ministère chinois
du Commerce a pointé que la décision de Washington
a envoyé un « signal négatif » de protectionnisme
commercial au monde de la part des Etats-Unis. Dans
une décision préliminaire, Washington a pris le parti de
sociétés américaines d’énergie solaire qui soutiennent
qu’un flot de produits solaires à bas coûts expédiés de
la Chine sont sous-cotés et poussent les entreprises
américaines à la faillite. Les compagnies chinoises qui
vendent des équipements solaires aux Etats-Unis ont
également exprimé leur agacement contre ces taxes.
Trina Solar, Yingli Green Energy Americas et Suntech
Power Holdings font partie de ces protestataires qui
promettent une action plus vigoureuse.
Source Electric Light & Power, 18/06/2012
…Union sacrée des majors…
Une nouvelle alliance a germé en réponse aux
différends commerciaux américano-chinois en cours.
La première fut celle qui a initié la plainte, CASM pour
Coalition for American Solar Manufacturing. Ensuite
est arrivée CASE pour Coalition for Affordable Solar
Energy, qui comprend des fabricants, installateurs et
autres qui voyaient dans cette première action une
menace contre leur modèle d’affaires et leur objectif de
prix bas. Il y a maintenant SEPA pour Solar Energy
Promotion Alliance, qui regroupe les chinois Suntech,
Trina, Yingli et Canadian Solar ; à ne surtout pas
confondre avec SEPA pour Solar Electric Power
Association, qui aide les utilités américaines à intégrer
l’énergie solaire dans leur portefeuille (un hasard ?).
L’objectif déclaré de cette nouvelle alliance est de
travailler ensemble pour faire appel des récentes
décisions tarifaires prises par le département américain
du Commerce. Ils vont le faire en s’opposant à la façon
dont ce dernier a fait le calcul à la base de la décision
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
Une palette batterie de droits de douane sur les cellules
solaires chinoises au silicium pourrait hausser les prix
de gros des panneaux solaires livrés aux États-Unis de
10 à 12%, mais cette taxe ne fera qu’augmenter très
légèrement le prix qu’un développeur va payer pour la
réalisation d’un projet d’énergie solaire, selon le
cabinet IHS. La croissance de 10-12% proviendra de
l’utilisation de cellules taiwanaises, qui semblent
devoir devenir une marchandise convoitée depuis que
le département américain du Commerce a annoncé le
17 mai dernier un ensemble de droits de douane
préliminaires sur les cellules solaires en silicium
fabriqués en Chine. Malgré ce bond de 10% des prix
du panneau solaire, le coût de l’installation d’un
système au sol pour un développeur ne va cependant
pas augmenter d’autant, parce qu’il comprend d’autres
facteurs, tels que travail, les permis, le marketing et la
vente, etc. Certains détracteurs des droits de douane
ont mis en garde contre un bond des coûts de projet
pour les développeurs, installateurs et consommateurs.
Un développeur pourrait finir par vendre un système
monté au sol à des prix plus élevés pour les
investisseurs, de 2.56 à 2.65 $/W, soit environ +3.5%,
si le prix du panneau solaire augmente de 10%, a
estimé Mike Sheppard, analyste chez IHS. Cela
signifie que le retour sur investissement pourrait
baisser de 1.5 à 2.5%, a-t-il ajouté. Au mois de mai
dernier, les entreprises solaires chinoises et taïwanaises
ont affirmé ne pas attendre des taxes une augmentation
de coût importante pour les projets solaires ou une
hausse des prix de l’électricité solaire. « Cette
réduction du TRI signifie que certains investisseurs
vont y réfléchir à deux fois avant d’investir », selon
Sheppard, même s’il pense que la plupart des
investisseurs ne seront pas dissuadés. Le département
du Commerce impose des taxes d’environ 31% sur les
cellules de 61 fabricants, dont certains dans le top 10
mondial : Suntech Power, Trina Solar, Yingli Green
Energy, Canadian Solar, JinkoSolar et Hanwha
SolarOne. Les autres sociétés chinoises sont également
soumises à des taxes élevées. Certaines compagnies
comme Canadian Solar déplorent ces taxes qui leur
Rédaction : Mamadou Kane
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_______Les dossiers de La Lettre du Solaire___________________________ Novembre 2012 / Vol 2 N° 11 _________
sont appliquées parce que le cœur de sa production se
trouvant en Chine, elle est considérée comme
compagnie chinoise. Mais les sociétés qui ont conduit
la bataille des taxes veulent voir dans ces dernières la
preuve qu’elles ont eu raison : les compagnies
chinoises vendent en-dessous du prix du marché pour
pousser à la faillite leurs concurrentes. Les taxes
s’appliquant uniquement sur les cellules, les fabricants
chinois peuvent toujours utiliser leurs unités
d’assemblage, qui restent une option plus rentable que
partout ailleurs pour fournir le marché américain.
Canadian Solar a acheté des cellules taiwanaises et
espère que ces relations établies avec les fournisseurs
lui permettront de contourner les droits de douanes
rapidement. La société ne prévoit pas d’augmentation
des prix de panneaux solaires, même si les cellules des
sous-traitants ont tendance à hausser le coût de
production de l’entreprise, parce que la compagnie a
suffisamment utilisé de cellules taïwanaises par le
passé pour pouvoir absorber ces augmentations dans
ses modèles financiers. La société ne tient toutefois pas
à révéler combien lui coûtent les alternatives à cette
option. Des responsables de Trina Solar, pour leur part,
estiment l’augmentation de leur coût de production,
induite par le recours à des cellules taiwanaises entre
0.03 et 0.05 $/W, selon une note de recherche par la
Deutsche Bank. Pour certaines entreprises, cette
augmentation se situerait entre 0.05 à 0.07 $/W. Le
prix de vente moyen des panneaux solaires expédiés
vers les Etats-Unis était d’environ 1 $/W en mars de
cette année, alors que celui pour l’Europe était
moindre, entre 0.75 et 0.85 $/W. Les grands fabricants
chinois ont enregistré des pertes l’an passé en raison de
la surabondance de panneaux solaires sur le marché
mondial – et des changements de politique d’incitation
dans les marchés clés tels que l’Allemagne – et ont fait
chuter les prix des panneaux solaires. Ainsi, comme ils
ne s’attendent pas à voir une franche remontée des
coûts de production, cela peut prendre longtemps avant
de faire des profits à nouveau. Les plus grands
fabricants taiwanais sont Motech, Gintech et Neo
Solar. Le premier, bien qu’étant un des leaders
mondiaux de fabrication de cellules avec 1.5 GW de
production annuelle, dispose aussi de 200 MW de
capacité d’assemblage de panneaux solaires répartis
dans des usines en Chine, au Japon et aux États-Unis.
Elle a acheté une unité d’assemblage de 40 MW dans
le Delaware à General Electric et a commencé sa
propre production en 2010, a déclaré Derick Botha,
vice-président des ventes et du marketing pour les
Etats-Unis. Il note que le prix des panneaux solaires
représente désormais environ un tiers de ce que paie un
développeur pour installer un projet à l’échelle du
mégawatt – et moins que si le développeur incluait les
coûts de permis et de commercialisation. Donc,
l’impact final des taxes sur l’électricité solaire sera
probablement minime. « Honnêtement, je ne crois pas
que les nouveaux droits de douane auront un impact
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
significatif sur le consommateurs » ajoute Botha.
Source Ucilia Wang, le 29/05/2012
Tensions persistantes Chine – USA
La Chine reste mobilisée contre la décision du
département fédéral américain du Commerce (DOC)
d’appliquer des taxes supplémentaires sur les panneaux
chinois. Elle dénonce un protectionnisme hors d’âge
qui aura comme conséquence d’exclure les produits
chinois du marché américain. « Les Etats-Unis
cherchent l’affrontement dans le secteur des énergies
nouvelles et envoient un signal négatif au mode entier
sur le protectionnisme et l’obstruction au
développement des ces énergies », a déclaré le porteparole du ministre chinois du Commerce dans un
communiqué. Après cela, on peut s’attendre à une
riposte. « Nous espérons que la partie américaine va
corriger cette action erronée en mettant fin à ces
mesures de rétorsion », a-t-il ajouté. Le DOC a décidé
d’appliquer des taxes allant de 18 à 250 % aux
producteurs chinois de panneaux solaires, pour contrer
ce qu’il considère être des subventions industrielles
injustes de Beijing. Les autorités chinoises soutiennent
que les subventions pour la recherche et les
exonérations de taxes offertes aux producteurs solaires
sont similaires aux engagements et pratiques des autres
gouvernements
Source Diarmaid Williams, REW.com, le 12/10/2012
Programmes nationaux
Etats-Unis
Zones d’énergie solaire dans le Sud-ouest
Le département fédéral de l’Intérieur (DoI) a actualisé
son plan visant à faciliter le développement du solaire à
l’échelle des utilités dans six états de l’Ouest (Arizona,
Californie, Colorado, Nevada, Nouveau-Mexique,
Utah), regroupant 17 « zones d’énergie solaire » sur
Rédaction : Mamadou Kane
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285 000 acres qu’il juge « les plus adaptées pour de la
production solaire à l’échelle d’utilité » dans un effort
pour rationaliser le processus d’autorisation de projets
solaires de grande envergure sur les terrains publics. Le
bureau de gestion des terres (BLM pour Bureau of
Land Management) et le département fédéral d’énergie
(DoE) avaient publié le rapport initial du Solar
Programmatic Environmental Impact Statement (PEIS)
en décembre 2010. Après l’analyse de plus de 80 000
commentaires, la collecte supplémentaire de données et
la consultation d’autres agences et managers, le
nombre de zones d’énergie solaire (ZES) a été réduit
de 24 à 17 (7 zones ont été retirées d’Arizona, de
Californie, de Nevada et du Nouveau-Mexique) ; 8
zones en Californie, au Colorado, au Nevada et au
Nouveau-Mexique ont été réduites de 677 000 acres à
285 000 acres, en raison de « contraintes de
développement ou de sérieux conflits au sujet des
ressources ». Le nouveau plan vise à mieux décrire le
processus d’identification des zones, prenant en
compte la disponibilité du réseau de transmission et les
potentiels conflits de ressources et les mesures
incitatives pour les développeurs de projets dans les
zones d’énergie solaire (notamment en termes de
garantie et délais d’obtention des permis) ; il définit
également des procédures de planifications régionales
pour identifier des zones solaires supplémentaires. Le
PEIS comprend également un processus de variance,
afin de permettre le développement de « projets bien
situés » en dehors de ces zones sur des terrains publics
de 20 millions d’acres. Le DOI a réaffirmé son
engagement à intégrer les efforts de planification des
états pour créer des zones supplémentaires,
mentionnant « un besoin immédiat pour des ZES
supplémentaires dans certains états », comme le
« Restoration Energy Design Program » en Arizona, le
« West Chocolate Mountains Renewable Energy
Evaluation » et le « Desert Renewable Energy
Conservation Plan » en Californie. Le DoI rappelle
avoir approuvé 22 grands projets ENR, dont 13
solaires, d’une capacité globale de 5 GWc. « Ce PEIS
solaire établit pour la première fois un modèle pour la
planification au niveau des territoires qui va aider à
faciliter l’implantation intelligente de projets d’énergie
solaire et établit une fondation solide et durable pour
un avenir énergétique solaire pour notre nation », a
déclaré le Secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Ken Salazar.
« Exploiter le vaste potentiel de ressources solaires
dans les états de l’Ouest va permettre de diversifier le
portefeuille énergétique du pays et de rétablir notre
position de leader de l’énergie propre dans un marché
mondial qui vaut des milliards de dollars à terme », a
ajouté le Secrétaire d’Etat à l’Energie, Steven Chu.
Une période de 90 jours ouverte aux commentaires du
public sera suivie par une période de collecte
additionnelle de données au printemps 2012, et étude
d’impact environnemental (EIE) en juillet pour une
décision finale du BLM en septembre 2012.
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
Source www.pvworld.com, le 31/10/2011
Quelle politique énergétique pour Obama ?
S’il a autorisé de nouvelles exploitations pétrolières en
mer et soutient l’industrie du gaz naturel, le président
Barack Obama maintient son engagement en faveur
des énergies propres en poussant les initiatives qui
n’ont pas besoin d’un vote au Congrès. A quelques
mois des élections présidentielles, quelle est la
politique énergétique du candidat Barack Obama ?
Certes, le président démocrate soutient le pétrole et le
gaz naturel. Dans son discours de l’Union devant les
élus du Congrès et lors de ses déplacements les jours
suivants, il a lâché du lest en direction de ces puissants
lobbys. Les compagnies pétrolières vont pouvoir
explorer de nouvelles zones en mer : 154 000 km 2 au
large du golfe de Mexico. Et le président pousse à
l’exploitation du gaz naturel, une énergie très
abondante aux États Unis. « Nous sommes l’Arabie
saoudite du gaz naturel », a-t-il dit, en demandant au
Congrès de voter un plan offrant des crédits d’impôts
aux camionneurs pour adapter leurs engins, pour créer
aussi de longs corridors où les véhicules pourront se
réapprovisionner, augmenter les budgets de recherche
développement, et finalement convertir les flottes de
bus des collectivités locales à cette énergie « plus
propre ». Parallèlement, le président américain
maintient son engagement en faveur des énergies
vertes. La direction d’Environnement America, ONG
d’un million de membres, salue ainsi ses efforts en la
matière. Et Phyllis Cuttino, directrice du programme
énergie propre du Pew Environment Group, rappelle
que le président Obama a été un « vrai leader
écologiste lorsqu’il a consacre 85 milliards US$ en 4
ans aux énergies propres ». Aujourd’hui cependant, le
président est beaucoup moins actif. La Chambre des
représentants étant à majorité Républicaine, de
nombreuses initiatives de la Maison Blanche sont
retoquées. Et certains dossiers âprement discutés se
sont enlisés. C’est le cas du projet de pipeline
Keystone XL, censé amener le pétrole canadien au
Texas. Les élus Républicains réclamaient une décision
rapide du président sur ce pipeline de 2 700 kms,
amenant 500 000 barils de pétrole brut par jour aux
États Unis. Leur argument clef est la création de
plusieurs milliers d’emplois. Le président s’y est
refusé, faute d’études exhaustives sur l’impact
environnemental du projet. Le dossier sera réglé en
2013 après l’élection présidentielle. Ce qui redonne
espoir aux écologistes. « Nous ne voulons pas
approfondir notre dépendance au pétrole très polluant
puisé dans les sables bitumineux » martèle-t-on à
Environement America. Les adversaires de Keystone
XL soulignent aussi les risques liés à d’éventuelles
fuites du pipeline, qui pourraient polluer les réserves
d’eau des Grandes Plaines. Tandis que les candidats
Républicains à l’élection présidentielle, favorables à
Keystone XL, font miroiter 20 000 créations
Rédaction : Mamadou Kane
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d’emplois.
Les élus de tous bords s’affrontent, le Congrès ferraille
avec la Maison Blanche et Barack Obama semble
impuissant. Il n’empêche. Le président garde certaines
prérogatives, Il peut, comme il l’a annoncé dans son
discours de l’Union, donner son feu vert en faveur du
développement d’énergies propres sur des terrains
appartenant à l’État... Ce qui permettra d’alimenter en
électricité 3 millions de résidences. Et il a les moyens,
souligne Phyllis Cuttino, de multiplier par deux les
normes d’efficacité énergétique des voitures. La
mesure a été présentée cet automne par l’agence EPA
(Environement Protection Agency) et une décision est
attendue cette année. Là encore, il n’y a pas besoin
d’un vote au Congrès. « Ce sont les ministères de
l’énergie et des transports et l’agence EPA qui
décident ensemble », précise Phyllis Cuttino. Les
experts d’Environment America ont calculé que les
nouvelles normes auto réduiraient la pollution annuelle
des gaz à effet de serre de 280 millions de tonnes en
2030, ce qui revient à fermer pendant un an 70
centrales électriques au charbon. Et Phyllis Cuttino de
poursuivre, « le ministère de la défense s’est lui aussi
révélé un leader dans l’effort pour réduire notre
dépendance au pétrole ». Barack Obama a pu ainsi
saluer les initiatives de la Marine qui se fournit de plus
en plus en énergie renouvelable. De quoi « éclairer
250000 maisons par an », a-t-il souligné.
De fait, tout le ministère de la Défense s’active pour
réduire son énorme budget pétrole : 375 000 barils par
jour, soit l’équivalent de la consommation des 140
millions d’habitants du Nigéria, observe Phyllis
Cuttino. L’objectif est de convertir 25% de ses besoins
en énergie renouvelable d’ici 2025. C’est ainsi que
ministère de l’énergie a accorde cet automne un prêt de
334 millions de dollars pour équiper en panneaux
solaires les toits de 124 bases militaires.
Source Caroline Crosdale, Novethic, mars 2012
109% de croissance pour le solaire en 2011
Il a été installé aux Etats-Unis 1 855 MW de capacité
solaire PV en 2011, soit 109% de croissance par
rapport à 2010, selon les derniers chiffres de GTM
Research et l’association des industries solaires , SEIA,
publié dans le rapport US Solar Market Insight. Selon
le SEIA, 2011 est la première année où le solaire PV a
dépassé 1 GW de capacité installée ; le marché solaire
PV a été évalué à 8.4 milliards US$. La capacité
cumulée installée a atteint près de 4 GW à la fin 2011.
La croissance a été stimulée en partie par la baisse de
plus de 20% des prix des systèmes, due à la baisse du
coût des composants, à l’amélioration de l’efficacité
d’installation, l’extension des options de financement
et au passage à une taille supérieure pour les systèmes
installés dans tout le pays. De plus, l’anticipation de la
fin du 1603 Treasury Programme clôturé le 31
décembre 2011 a créé un appel d’air des développeurs.
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
Alors qu’aucun projet CSP n’a été mis en ligne en
2011, 10 projets solaires PV à concentration (CPV) ont
été réalisés. Toutefois, plus de 1 GW de projets CSP
sont en développement pour une capacité installée qui
a atteint 500 MW. « En 2011, le marché a démontré
pourquoi les Etats-Unis étaient au centre de l’attention
pour l’énergie solaire », déclare Shayle Kann, DG de
GTM Research. « C’est la première année avec autant
de projets de grande échelle ; il y a eu 28 projets PV
de plus de 10 MW en 2011, contre seulement 2 en
2009. De plus, le marché a continué de diversifier au
niveau national ; 8 états ont installé plus de 50 MW
chacun l’an passé, contre juste 5 en 2010. Tous les
indicateurs pour un marché dynamique sont au vert ».
Le rapport évalue à 800 MW les installations dans le
secteur commercial, avec la Californie et le New Jersey
comme leaders, à 758 MW les installations à l’échelle
d’utilités et 297 MW les installations résidentielles.
Les projets d’envergure utilitaire, en premier lieu dans
les états du sud-ouest, ont pratiquement triplé. Dans le
secteur résidentiel, la Californie a installé 114 MW
avec des contributions significatives du New Jersey, de
l’Arizona, d’Hawaï, de la Pennsylvanie et du Colorado.
Selon le rapport, 2012 sera également une année faste
pour le secteur, avec plus de 2.8 GW projetés. Un taux
de croissance annuel de 30% est prévu jusqu’en 2016.
« L’industrie solaire est celle qui a connu la plus
grande croissance aux Etats-Unis pour la deuxième
année de suite. Les politiques mises en œuvre ouvrent
de nouveaux marchés et éliminent les barrières »,
selon Rhones Resch, PDG de SEIA. « L’industrie est
maintenant prête pour des années de croissance multigigawatts et la création de dizaines de milliers de
nouveaux emplois. Mais nous sommes confrontés un
certain nombre de défis qui peuvent ralentir cette
croissance. C’est pourquoi SEIA coordonne désormais
les initiatives industrielles et politiques des
gouvernements fédéral et provinciaux, afin de
présenter une voix unie et cohérente pour l’industrie
solaire ».
Source RE Focus, le 15 mars 2012
Programme « SolarAnywhere »
La société CPR vient de bénéficier d’un financement
de 850 000 US$ de la commission des utilités
publiques californienne (CPUC) pour l’implantation
d’outils de simulation destinées à prédire la variabilité
de la production solaire PV en temps couvert. « Une
prévision solaire précise est essentielle pour
l’intégration au réseau de capacités solaires de plus en
plus grandes, mais il demeure difficile et coûteux
d’avoir une telle information », déclare Tom Hoff,
président du département recherche et consulting de
CPR. « Ce financement, qui fait suite aux résultats de
la première phase de notre projet de recherche de mise
au point de modèles de simulation PV, va nous
permettre de les intégrer dans des logiciels faciles
d’usage. Nous sommes honorés que le CPUC ait
Rédaction : Mamadou Kane
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sélectionné CPR pour finaliser cette recherche ». La
simulation consiste à offrir aux développeurs et aux
usagers la possibilité d’une estimation précise de la
variation de la puissance fournie par un système PV,
sans le coût et la complexité associés à la surveillance
directe. CPR va également fournir des données
« SolarAnywhere », par km et par minute, typiquement
l’intervalle nécessaire pour la mise au point d’un
système de dispatching efficace. Les capacités de
simulation seront mises à disposition via un logiciel
pour la conduite de projets de planification, de
distribution, d’exploitation de réseaux intelligents, de
planification des niveaux de charge des utilités et des
bilans d’exploitation. Le financement est un volet de la
3ème phase du programme baptisé California Solar
Intitiative Research, Development, Deployment and
Demonstration (CSI RD&D). Lancé en 2008,
SolarAnywhere est un historique téléchargeable en
temps réel, des prévisions obtenues par satellite des
données d’irradiance solaire pour les États-Unis et
Hawaï. Les participants à ce projet de simulation des
passages nuageux sont : California Independent System
Operator Corporation (California ISO), Pacific Gas
and Electric Company (PG&E), Sacramento
Municipal Utility District (SMUD), University at
Albany, SUNY, Electric Power Research Institute Inc.
(EPRI), Solar Electric Power Association (SEPA), and
University of California, San Diego.
Source Kari Williamson, RE Focus, le 14/03/2012
Financement pour le PV clé en main
Un des volets de l’initiative « SunShot » du DOE, le
département fédéral de l’énergie, est le projet de
déploiement rapide de systèmes solaires PV prêts à
l’installation en un jour, commande, installation et
opération comprises. Le Secrétaire d’Etat à l’énergie
vient d’annoncer un budget de 5 millions US$, pour
soutenir ce projet. Cet effort s’inscrit dans une vaste
stratégie du DOE pour stimuler le déploiement de
l’énergie solaire en réduisant les coûts hors équipement
(soft), installation, permis, interconnexion, qui
composent aujourd’hui plus de la moitié du coût global
des systèmes résidentiels. Le financement aidera les
innovations à changer fondamentalement la conception
et l’installation de systèmes PV résidentiels, en
réduisant les coûts pour les propriétaires et en
simplifiant les installations et la connexion au réseau.
« Fournir aux ménages et commerces de nouveaux
choix pour utiliser les ressources énergétiques
américaines qui peuvent faire faire des économies est
un engagement important du Président Obama », a
déclaré le Secrétaire d’Etat, Steven Chu à l’occasion
de la présentation du projet. « L’annonce faite
aujourd’hui de soutenir les technologies solaires clé en
main va aider à faciliter et à réduire le coût du recours
à l’énergie solaire pour les consommateurs, tout en
soutenant le leadership américain dans la fabrication
de technologies de nouvelle génération et dans la
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
diversification du portefeuille énergétique ». Comme le
coût des modules solaires continue de baisser, les coûts
du « soft » et autres composants dits indirects sont
maintenant la plus grande part du coût total des
systèmes. Cela offre des opportunités significatives
pour baisser les coûts à travers des procédés plus
efficaces d’installation, d’obtention des permis ou de
connexion au réseau. Les systèmes solaires dits « plugand-play » vont rendre plus faciles, plus rapides et
moins coûteuses les procédures d’achat, installation et
connexion au réseau de systèmes PV. Ils peuvent être
installés sans formation ou outils spécifiques, en étant
simplement branchés sur un circuit déjà prêt, à travers
lequel un système de détection automatique permet la
communication avec le distributeur. Les systèmes
« plug-and-play » sont déjà très usuels dans les
industries automobile et informatique. Le DOE pense
que des innovations similaires peuvent être faites dans
l’industrie solaire avec les mêmes résultats en termes
de coût et de facilité d’installation. Comme part du
programme destiné à implanter cette stratégie, 5
millions US$ ont été attribués à deux projets destinés à
développer des prototypes à travers un partenariat entre
universités, industrie, distributeurs et autres acteurs. Le
DOE compte demander au Congrès 20 millions US$
supplémentaires pour les quatre prochaines années.
L’initiative SunShot est un programme national de
coopération pour rendre l’énergie solaire compétitive
avec les autres sources d’ici la fin de la décennie.
Inspirée du projet « Moon Shot » du Président
Kennedy qui a permis d’envoyer un homme sur la
lune, elle a créé une nouvelle et importante opportunité
pour l’industrie solaire, en soulignant le besoin de
compétitivité des Etats-Unis dans la course aux
énergies propres.
Source DOE et PennEnergy, 25/04/2012
1 GW d’énergie solaire pour PJM
La société PJM Interconnexion, organisation régionale
de transmission qui contrôle les mouvements de ventes
en gros d’électricité en totalité ou partiellement dans
13 états et le District de Colombia, a dépassé ce moisci le cap symbolique de 1 GW d’énergie solaire dans
son portefeuille. Cette capacité couvre les besoins de
800 mille à 1 million de foyers. La capacité d’énergie
solaire annuelle installée a plus que doublé ces deux
dernières années et continue de croître. Les commerces
et les résidences à même de générer au moins 1 MWh
d’électricité solaire peuvent être qualifiés à recevoir un
« crédit d’énergie renouvelable (REC) » sur cette
production. Le REC solaire peut être commercialisé ou
vendu à une autre entité pour permettre à cette dernière
d’atteindre les objectifs de l’état. PJM Environmental
Information Services (PJM EIS), une unité de PJM,
gère le registre qui recense les REC. Une partie de la
capacité en question est considérée comme une
production « après-compteur » parce qu’elle n’est pas
offerte dans le cadre du marché de gros de PJM.
Rédaction : Mamadou Kane
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Cependant même cette production est suivie à travers
le registre de PJM EIS. Le tableau de bord de PJM sur
les énergies renouvelables donne un aperçu de la
quantité d’énergie renouvelable en développement
dans la région. La société, fondée en 1927, garantit la
fiabilité des systèmes électriques de haute tension qui
alimentent 60 millions de personnes dans tout ou partie
du Delaware, de l’Illinois, de l’Indiana, du Kentucky,
du Maryland, du Michigan, du New Jersey, de la
Caroline du Nord, de l’Ohio, de la Pennsylvanie, du
Tennessee, de la Virginie, de la Virginie de l’Ouest et
du District de Colombia. PJM coordonne et dirige les
opérations du réseau de transmission régional qui se
compose de 62 000 miles de lignes de transport. Elle
gère également le marché de gros de l’électricité et
planifie les améliorations et extensions de réseau en
vue de maintenir sa disponibilité et mitiger les
congestions.
Source Electric Light & Power, 17/05/2012
Redressement confirmé
Après un dernier trimestre 2011 record, les Etats-Unis
viennent de confirmer le redressement du secteur de
l’électricité solaire avec le deuxième meilleur trimestre
de leur histoire. Selon les nouveaux chiffres publiés par
GTM Research et l’association des industries solaires,
SEIA, 506 MW de nouvelles capacités ont été installés
durant le premier trimestre 2012. Cette bonne
performance arrive après celle enregistrée entre
octobre et fin décembre 2011, qui a vu les nouvelles
capacités atteindre 780 MW ; à ce rythme, le record de
2011 sera battu cette année. Les chiffres sont de plus
en plus significatifs pour une industrie qui cherche à
évaluer les retombées d’une chaîne de perturbations
potentielles du marché. La subvention dite de la section
1603 a expiré à la fin de 2011 et les panneaux chinois à
faible coût qui tiraient une grande partie de l’industrie
américaine ont récemment été frappés par une série de
taxes, la plus lourde datant de Février de cette année.
Mais jusqu’ici, tout va bien dans une perspective
d’installation car une croissance de 85% au cours du
premier trimestre de 2011 a renforcé la confiance que
l’industrie maintiendra son élan en 2012. Un premier
trimestre meilleur que prévu a conduit GTM Research
à revoir ses prévisions de 2012 à la hausse d’environ
15% à 3.3 GW, ce qui représenterait un grand bond par
rapport aux 1.8 GW de 2011. Ensuite, la croissance
prévue est relativement plate en 2013, en raison de
l’expiration du « 1603 » et du rattrapage de l’industrie
par les nouveaux tarifs. Mais une forte croissance est
toujours prévue pour 2014 (environ 5.3 GW), 2015
(environ 6.6 GW) et 2016 (environ 8.4 GW) avec les
Etats-Unis devenus un leader du marché mondial.
Les perspectives 2012 réajustés, couplés avec la baisse
attendue sur le marché européen, devrait tirer la part de
marché des États-Unis vers les deux chiffres à près de
11%, contre 7% en 2011 et 5% en 2010, ce qui ferait
des Etats-Unis le quatrième marché PV mondial. La
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
trajectoire ascendante en ferait également l’un des
quatre marchés internationaux du PV de grande échelle
avec une croissance à long terme, aux côtés de la
Chine, l’Inde et le Japon. Deux facteurs principaux ont
contribué à alimenter les installations aux États-Unis
au premier trimestre, selon le rapport. Au moins 1 GW
de modules étaient « sécurisés » à la fin de l’année
2011, une stratégie commune utilisée pour qualifier les
modules et les onduleurs ayant bénéficié de la
subvention 1603 avant son expiration. Bon nombre de
ces modules ont été déployés au cours du premier
trimestre de 2012. Alors que le plus petit droit de
compensation a été annoncé au cours du premier
trimestre, la taxe antidumping, beaucoup plus élevé,
n’a été annoncée qu’au mois de mai. Le premier
trimestre a été marqué par l’incertitude et de nouvelles
stratégies pour contourner les sanctions. Le rapport
note, de manière anecdotique, que certains fournisseurs
chinois sont devenus importateurs, de sorte à pouvoir
contourner la taxe et vendre des modules « hors
taxes ». Pourtant, de nombreux développeurs ont
transférés leurs marchés à des à des producteurs non
chinois. Le rôle des fabricants de panneaux américains
a pris une place centrale dans la guerre politique que
connaît l’industrie solaire. De ce point de vue, le
premier trimestre s’est avéré décevant avec une
production américaine de panneaux solaires qui s’est
élevé à 160 MW, soit moins de la moitié de la quantité
produite au cours du premier trimestre de 2011. Les
autres éléments clé du rapport sont :
le New Jersey est le plus grand marché au premier
trimestre avec 174 MW installés ;
les prix des modules mixtes pour le premier
trimestre 2012 ont baissé à 0.94 $/W, 47% de
moins que le 1er trimestre 2011 à 1.78 $ / W ;
les prix d’installation ont baissé pour tous les
segments de marché d’une année sur l’autre. Les
prix des systèmes résidentiels ont baissé de 7.3%,
celui des systèmes commerciaux de 11.5% et les
prix de distribution à grande échelle de 24.7%. Le
prix d’installation moyen global a baissé de 17.2% ;
les installations à l’échelle utilitaire, qui ont
représenté plus de la moitié des systèmes au 4ème
trimestre 2011, représentent un pourcentage
beaucoup plus faible au 1er trimestre 2012, avec
124 MW. La plupart de ces installations sont
attendues au cours de la seconde moitié de l’année,
et GTM Research table sur 1.8 GW d’ici la fin de
l’année ;
la capacité cumulée a atteint 4.4 GW ;
1.1 GW de solaire thermodynamique (CSP) est en
cours de construction. La centrale solaire Solana
Generating d’Abengoa a reçu 125 M$
d’investissement de Capital Riesgo Global, une
filiale de banco Santander, pour une participation
au projet ;
Rédaction : Mamadou Kane
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la construction d’une tour solaire dans le cadre du
projet Crescent Dunes Solar Energy a été achevée
en février.
Source Steve Leone, REWorld.com, le 13/06/2012
FiT or not FiT ?
entoure le FiT aux Etats-Unis, LIPA semble hésiter sur
la formulation de sa propre politique. Si le titre de son
communiqué parle bien de FiT, dans le corps du
message, le programme devient une « initiative solaire
propre (CSI) ». Le site web parle, lui, d’« Initiative
solaire propre FiT ». Le programme pilote présenté
court jusqu’au 30 juin 2014 et sera alors audité pour
décider de la suite à lui donner, à l’instar du
programme du LADWP. Il plafonne à 50 MW
maximum sur deux ans avec la répartition suivante : 5
MW de systèmes de 50 à 150 kWc ; 10 MW de
systèmes de 150 à 500 kWc ; 35 MW non réservés. La
taille minimale d’un projet doit être de 50 kWc de
solaire PV. La tension de connexion doit être inférieure
à 13.2 kV. Un contrat de 20 ans est offert avec un tarif
universel de 0.22 $/kWh, sans révision d’inflation. Les
candidatures sont ouvertes depuis le 16 juillet 2012.
Source Paul Gipe, REWorld.com, le 18/07/2012
Nouveau saut qualitatif dans la politique des énergies
renouvelables aux Etats-Unis ? C’est en tout cas
comme cela que certains promoteurs présentent
l’application (surmédiatisée) par Long Island Power
Authority (LIPA) d’un feed-in tarif (FiT) fut-il limité
dans le temps et l’espace pour la ville de Long Island, à
côté de New-York. Cette utilité municipale dessert
environ 1.1 millions de clients. « Avec ce nouveau pas
dans le cadre de nos initiatives en faveur de l’énergie
solaire, le saut qualitatif est une réalité » a déclaré à
cette occasion, Gordian Raacke, directeur exécutif
chargé des énergies renouvelables de LIPA, dont les
dirigeants n’hésitent plus à se présenter en « leader
national pour les énergies renouvelables ». Ironie du
sort, l’intérêt médiatique et l’intensité des déclarations
officielles relatives d’un FiT est souvent en proportion
inverse de son importance – même dans le contexte
américain. Ce « saut qualitatif » modeste ne devrait
pas faire à lui seul du LIPA un « leader national », de
l’avis des observateurs locaux. Le programme pilote de
l’utilité, même s’il dépasse les 10 MW annoncé en
début d’année par le LADWP de Los Angeles, reste
très modeste avec un objectif de 50 MW en deux ans.
En comparaison, Gainesville, en Floride a lancé un
programme de 32 MW il y a deux ans et déjà installé
11 MW pour 100 à 200 mille personnes, soit dix fois
moins que Long Island ! Pour rester dans ces
proportions, c’est un programme de 300 MW que LIPA
aurait dû annoncer. Et pour que ce soit un saut
qualitatif, probablement 3 000 MW. Comme se
plaisent à le rappeler les médias spécialisés, le
« leadership » ne concernant de fait que le solaire PV
ne peut pas être estampillé « énergies renouvelables ».
De plus, les propriétaires – qui seront probablement les
financeurs principaux du programme – ne peuvent y
prétendre que pour une capacité à partir de 50 kWc au
sol. C’est dire que des efforts sont encore à faire pour
ancrer solidement le FiT aux Etats-Unis. Reflétant
d’ailleurs une confusion quasi schizophrénique qui
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
Marché en croissance
Selon GTM Research et SEIA, l’association des
industriels, le marché solaire PV américain a enregistré
son deuxième meilleur trimestre de tous les temps, au
second trimestre de cette année, avec 742 MW. C’est
également le deuxième meilleur trimestre à l’échelle
des utilités, avec 477 MW et huit états au-dessus de 10
MW : Californie, Arizona, Nevada, Texas, Illinois,
North Carolina, New Mexico et New Jersey. Au total,
il y a aujourd’hui 5.7 GW cumulés, soit l’équivalent de
la consommation de plus de 940 mille foyers. Selon les
résultats d’une récente enquête, « Solar Market
Insight : 2nd Quarter 2012 », les 2 derniers trimestres de
l’année vont confirmer cette tendance. Avec 3.4 GW
de projets en construction dans ce segment des utilités
combiné à une baisse du prix des systèmes de 10% par
rapport au trimestre précédent, GTM Research prévoit
1.1 GW supplémentaire en service avant la fin de
l’année. Le rapport prévoit qu’une capacité totale de
3.2 GW de PV sera installée aux États-Unis en 2012,
en hausse de 71% par rapport à 2011. « L’industrie
solaire américaine est en pleine croissance et crée des
emplois partout aux Etats-Unis, malgré la lenteur de la
reprise économique », a déclaré Rhone Resch, PDG
de SEIA. « Plus de solaire PV a été installé aux EtatsUnis ce trimestre que pour l’ensemble de 2009, avec
pour la première le segment des utilités en tête. Avec
des coûts en baisse continue, l’énergie solaire est
aujourd’hui accessible pour plus de maisons,
entreprises, services publics, et pour l’armée. Une
politique intelligente, cohérente et à long terme tire
vers le haut l’innovation et l’investissement qui
ouvriront au solaire une plus grande part de notre
bilan énergétique global ». Pour le quatrième trimestre
consécutif, le marché PV résidentiel est en croissance,
avec 98.2 MW installés. La Californie, l’Arizona et le
New Jersey sont en tête de peloton en compagnie de
marchés plus petits, Hawaï, le Massachusetts et le
Maryland qui ont une croissance soutenue. En outre, le
Rédaction : Mamadou Kane
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segment résidentiel continue d’être stimulé par
l’acceptation des consommateurs des modèles de
propriété à tierce partie. Les marchés principaux des
états de Californie, Arizona et Colorado ont tous vu
cette proportion de propriété à tierce partie dépasser
70% du total des installations au deuxième trimestre
2012. Le rapport constate que pour ce trimestre en
question, en Californie, pour la première fois au niveau
national, le prix moyen installé pour un système en
tierce propriété était inférieur à celui d’un système
acheté : 5.64 $/Wc contre 5.84 $/Wc. « Nous
commençons à voir des modèles d’affaires innovants
prendre en main le marché résidentiel PV américain »,
a déclaré Shayle Kann, vice-président chez GTM
Research. « Le succès des fournisseurs de systèmes
résidentiels de tierce propriété a attiré plus de 600
millions US$ de nouveaux investissements ces derniers
mois. Cet afflux de liquidités dans le secteur résidentiel
montre l’acceptation croissante de contrats de location
et de PPA comme investissement sûr pour les porteurs
de projet. Nous nous attendons à ce que la part de
marché du résidentiel à propriété tierce augmente dans
les prochains trimestres ». Contrairement aux marchés
des utilités publiques ou résidentiels, le secteur non
résidentiel (commercial, public, ONG), est passé de
291 MW au 1er trimestre 2012 à 196 MW. Même si la
Californie (en baisse de 45%) et le New Jersey (en
baisse de 35%) ont contribué pour une grande part à
cette baisse, ces états ne sont pas les seuls. Ce segment
enregistre une croissance pour seulement 10 des 24
états examinés pour le deuxième trimestre. Cette
tendance est due à une conjonction de facteurs. Dans
certains marchés individuels comme le New Jersey,
c’est le résultat de facteurs spécifiques comme une
offre excédentaire. Dans d’autres états, le 1er trimestre
a été soutenu le programme fédéral Treasury 1603. En
plus de l’étude des marchés de la demande aux ÉtatsUnis, le rapport donne un aperçu de l’état de la
fabrication de composants PV aux Etats-Unis. La
surproduction mondiale continue d’être le principal
défi pour les fournisseurs américains de solaire PV ; la
production de wafers, cellules et modules aux ÉtatsUnis a ainsi chuté respectivement de 33%, 25% et 28%
au 2ème trimestre 2012. Aujourd’hui, l’industrie solaire
emploie plus de 100 mille personnes, dans plus de
5600 petites sociétés principalement, à travers 50 états.
Source Electric Light & Power, le 10/09/2012
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
Loi « No more Solyndra » adoptée
La Chambre des Représentants a adopté à 245 voix
contre 161 le projet de la loi dite « No more Solyndras
(Plus jamais de Solyndras) ». Ce projet de loi vise à
mettre fin au programme de garanties de prêt par le
département de l’Energie (DOE) en l’empêchant
d’émettre des garanties d’emprunt sur les demandes
reçues après la fin de l’année 2011, et fixe de nouvelles
restrictions sur les candidatures existantes et les prêts.
Le projet de loi fait suite à la faillite de Solyndra, un
fabricant solaire qui a déposé son bilan en Septembre
2012 après avoir reçu une garantie de prêt de 535
millions US$ du DOE. Le président du comité de
l’énergie et du commerce de la Chambre, Fred Upton
co-auteur du projet original avec le président du souscomité de surveillance et des enquêtes Cliff Stearns.
Le sous-comité a voté à 29 contre 19 pour passer le
projet de loi en août. « Trois sociétés en faillite, c’est
une raison plus que suffisante pour déclarer que le
programme de garantie du DOE a échoué et
l’arrêter » a déclaré le président du sous-comité
Energie de la Chambre, Ed Whitfield. « Au lieu de
distribuer des milliards de dollars en garanties de
prêts aux entreprises sélectionnées, nous avons besoin
de politiques énergétiques rationnelles qui permettent
au secteur public de prospérer et créer des emplois. La
Loi No More Solyndras est une solution de bon sens
qui permettra de protéger les contribuables et
d’encourager un avenir énergétique plus durable ». Le
projet a été transmis au sénat.
Source REW.com, le 18/09/2012
Impact du régime fiscal sur les prix du PV
Une préoccupation récurrente : quel est l’impact des
avantages fiscaux accordés (fédéraux, des états, des
utilities) aux les projets d’énergies renouvelables ? Et
existe-t-il une façon plus efficace pour soutenir ces
technologies naissantes. Aussi comment se positionne
le soutien public américain par rapport aux autres pays,
comme l’Allemagne et son feed-in tarif (FiT) ? Bien
sûr ce n’est pas un exercice aisé – les programmes de
soutien et les subventions des états et des utilités sont
très variables à travers la fédération. L’analyse a donc
été limitée aux programmes fédéraux de soutien au
solaire PV. Actuellement, ces aides comprennent : (i)
les crédits d’impôt (en particulier la loi 1603 du Trésor
Rédaction : Mamadou Kane
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américain) couvrant 30% des coûts d’installation, (ii)
les bénéfices de la dépréciation accélérée qui couvrent
25% des coûts d’installation de plus. Les coûts
d’installation actuels se situent, en moyenne, entre 5
$/W pour les systèmes résidentiels (fixes) et 3 $/W
pour un système mobile à un axe à l’échelle d’utilité.
L’analyse postule également un facteur de capacité de
17% pour un système fixe (résidentiel et commercial)
et de 23% pour un système mobile à un axe à l’échelle
d’utilité.
Type
Coût
$/W
Taxes
-55%
Facteur
capacité
Production
kWh/W
Résidence
Commerce
Utilité
5$
4$
3$
2.75 $
2.20 $
1.65 $
17%
17%
23%
1.49
1.49
2.01
Dégradation
kWh/W sur
20 ans
21.24
21.24
28.73
Gain
fiscal
$/kWh
0.129
0.104
0.057
Tableau 2 : Bénéfices fiscaux en fonction de l’énergie produite
Sous ces hypothèses, les avantages fiscaux fédéraux
conduisent à des taxes d’environ 6 c$/kWh pour les
grands systèmes et 13 c$/kWh pour les systèmes
résidentiels. Le calcul de l’énergie totale produite
postule un taux de dégradation de 0.5%, une perte de
3% sur la valeur du kWh et une durée de vie de 20 ans.
Même si ces valeurs sont pertinentes, elles ne peuvent
être comparées à celles issues du FiT allemand par
exemple ou d’autres pays. Parce que le FiT paye
également la puissance. Il représente en effet une
combinaison en un seul mécanisme, d’une structure de
soutien et d’un achat d’énergie. Pour comparer des
choses comparables, il convient de combiner la
structure de soutien avec la valeur de la puissance mise
à disposition du consommateur final. Pour les
consommateurs résidentiels et commerciaux US, les
coûts pertinents sont les coûts au détail de l’électricité
pour lesdits secteurs. Pour les grands systèmes
(utilités), le coût est le prix en gros de l’électricité
auquel l’utilité peut le vendre (au moins pour les
utilités dans les zones dérégulées).
Type
Taxe ($/kWh)
0.129
0.104
0.057
Résidentiel
Commercial
Utilité
Prix moyen
électricité
0.117 $
0.099 $
0.050 $
Compensation
combinée
0.246 $
0.203
0.107
Tableau 3 : taxes et prix de l’électricité combinés
Dans le tableau 2, les prix moyens de l’électricité –
compris entre 0.05 $/kWh pour la vente en gros et 0.12
$/kWh pour les tarifs résidentiels – sont ajoutées aux
taxes pour avoir le prix payé par kWh. Avec ces deux
composantes, la compensation pour les systèmes
solaires se situe entre 0.13 $/kWh pour les grands
systèmes et 0.27 $/kWh pour les systèmes résidentiels.
Les réductions supplémentaires issues des utilités ellesmêmes, des municipalités et/ou des projets spécifiques
augmentent ce montant en fonction des politiques et
des pratiques dans chaque état.
Type
Compensation
combinée US
FiT
allemand
Résidentiel
Commercial
Utilité
0.246 $
0.203 $
0.107 $
0.231 $
0.195 $
0.160 $
FiT
allemand
révisé
0.139 $
0.117 $
0.096 $
Ratio
FiT/Compensation
US
56%
58%
89%
Tableau 4 : Comparaison mécanismes US et FiT allemand
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
Le FiT allemand – récemment révisé et si les chiffres
sont confirmés – se situe entre 0.16 $/kWh pour les
utilités et 0.23 $/kWh pour les résidences. Il convient
de souligner que le FiT est calculé en fonction de la
ressource solaire disponible en Allemagne ; ce
potentiel est nettement meilleur aux Etats-Unis. Si la
compensation est ajustée en fonction de la ressource –
disons pour Richmond, Virginie – le FiT allemand
devient très faible, représentant environ 56 à 89% de la
compensation US. Et pourtant l’Allemagne a un taux
de pénétration du solaire PV cinq fois supérieur à celui
des Etats-Unis ! Un facteur qui freine le déploiement
du solaire au Etats-Unis – l’utilisation de politique
fiscale pour soutenir le secteur des EnR – peut
conduire à des structures financières encombrantes qui
exposent à des coûts de transaction importants.
L’efficacité de ces mesures va grandir avec la
diminution du crédit d’impôt sur l’investissement de
30% à 10% en 2017. Et même si les appels vont se
multiplier pour maintenir cette subvention à 30%, en
raison du taux d’endettement national actuel, les
industriels US seraient sages de se préparer à une
baisse du soutien public. Peut-être que des mécanismes
alternatifs peuvent doper les subventions par dollar
investi par le contribuable.
Source Michael Mendelsohn, NREL RE Finance, le 25/10/2012
100% de capacité EnR en septembre
Selon le dernier rapport « Energy Infrastruture
Update » publié par le Bureau des projets énergétiques
de la Commission fédérale de régulation de l’énergie
(FERC), 433 MW de nouvelles capacités électriques
ont été ajoutées en septembre – toutes des sources
solaires (18 projets totalisant 133 MW) et éoliennes (5
projets totalisant 300 MW). Pour les trois premiers
trimestres de 2012, 77 projets éoliens (4.055 GW), 154
projets solaires (936 MW), 76 projets de biomasse (340
MW), 7 projets en géothermie (123 MW), 10 projets
hydrauliques (9 MW) et un projet de cogénération de
déchets (3 MW) ont été mis en service. En tout, cela
représente 43.8% des nouvelles capacités installées
depuis le début de l’année. En comparaison, les
capacités nouvelles en gaz totalisent 61 projets pour
4.587 GW, soit 36.8% et les capacités au charbon 3
nouveaux projets pour 2.276 GW, soit 18.3% du total
installé. Le nucléaire et le pétrole ont compté pour 1%
et 0.1% du total, respectivement. La croissance de
sources renouvelables s’est montée à 29% par rapport à
2011 ; ces sources représentent maintenant 14.9% de la
capacité totale installée au Etats-Unis. Le rapport du
FERC vient après la revue mensuelle « Electric Power
Monthly » de l’Administration de l’information
énergétique (EIA), qui a estimé la capacité installée en
sources renouvelables hors hydroélectricité à 5.4% de
la génération nette d’électricité pour les 7 premiers
mois de l’année – soit près du double de la capacité
enregistrée en 2008. Compte tenu de l’hydroélectricité
traditionnelle, les sources renouvelables ont représenté
Rédaction : Mamadou Kane
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13% de la capacité de production totale aux Etats-Unis
entre janvier et juillet 2012. « Ces additions minimisent
les gains actuels du solaire. Contrairement aux autres
sources d’énergie, des capacités solaires significatives
existent via des applications plus petites à une échelle
hors utilités – par exemple les toitures PV », souligne
le rapport de l’EIA. La remarquable expansion de la
part des énergies renouvelables dans la production
globale reflète la baisse continue des coûts, l’impact
des standards au niveau des états et la combinaison du
mécanisme de taxations et des autres incitations
fédérales. En particulier, à la lumière de perte
d’influence du charbon et de la récente décision de
fermer la centrale nucléaire de Kewaunee dans le
Wisconsin, les propositions de diminuer les
investissements dans les énergies renouvelables
apparaît comme de courte vue et déplacée.
Source Kenneth Bossong, Sun Day Campaign, le 24/10/2012
Canada
Réduction du FiT solaire et éolien
Le mécanisme feed-in tarif (FiT) de l’Ontario, sous une
pression constante des conservateurs, a été
considérablement réduit lors de la première revue qui a
eu lieu la semaine dernière. Il est communément
attribué aux tarifs très généreux adoptés en 2009, la
croissance exponentielle dans la province de l’Ontario,
et l’industrie éolienne en a été la principale
bénéficiaire. L’Ontario compte plus de 1 750 MW de
puissance éolienne installée et prévoit d’atteindre 7 500
MW d’ici 2018. En 2011, la province comptait plus de
200 MW de solaire connecté au réseau et a beaucoup
fait pour attirer l’intérêt des acteurs internationaux
désireux de pénétrer ce marché fertile. Selon le
gouvernement de la province, le programme Green
Energy Act a permis de lever plus de 27 milliards US$
de nouveaux investissements et opportunités
économiques. Il a également créé 20 000 emplois verts.
Mais l’angoisse grandissante sur le prix de l’électricité
et la forte baisse des prix des équipements de l’énergie
solaire et éolienne ont incité de fortes baisses, ce qui
réduit les prix de l’énergie solaire de plus de 20% et de
l’énergie éolienne de près de 15%. Les prix de
l’hydroélectricité, du biogaz, de la biomasse et des gaz
d’enfouissement sont inchangés. Les nouveaux tarifs
seront ajustés annuellement pour tenir compte des prix
courants. Mais la décision offre des opportunités de
réduire le processus d’approbation d’au moins 25%,
afin d’augmenter le montant prévu pour les
communautés locales et autochtones ; elle appelle
également à de nouvelles stratégies pour les autres
secteurs de l’économie de l’énergie propre, telles que
les technologies de réseaux intelligents.
Source RE World, le 22/03/2012
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
Technologies
CSP et ammoniac
Un petit groupe de chercheurs pense que le solaire
thermodynamique à concentration (CSP) pourrait jouer
un rôle important dans le développement d’une
nouvelle économie énergétique basée sur l’ammoniac.
On pourrait se demander ce qu’un nettoyant de four a à
voir avec le CSP. La réponse, selon un groupe restreint
mais dévoué de chercheurs, tient à ce que l’énergie
solaire thermique pourrait être utilisée pour produire de
l’ammoniac. Et pas seulement comme nettoyant, mais
également en substitution aux combustibles fossiles
dans le monde. Déjà en 2008, un rapport élaboré par
Jeffrey Bartels et Michael Pate de l’université de
l’Iowa (ISU) étudiait la question. Il y est mentionné
que « …l’ammoniac (NH3) et l’hydrogène sont les
seuls carburants alternatifs qui combinent les
avantages d’être neutres en carbone et pouvant être
produites par n’importe quelle source d’énergie. Des
études limitées montrent qu’une économie de
l’ammoniac peut fournir les mêmes avantages qu’une
économie de l’hydrogène en utilisant des
infrastructures existantes ». L’idée d’utiliser de
l’ammoniac comme carburant n’est pas nouvelle : en
fait, elle a alimenté beaucoup d’usages importants lors
de la seconde guerre mondiale, des bus belges au
meilleur lanceur de fusées équipage de tous les temps,
le X-15. Avec une valeur calorifique moitié de celle du
diesel, il peut être utilisé pour les moteurs actuels ou
les centrales à gaz ou thermiques moyennant des
modifications mineures. Et à la différence de
l’hydrogène, il peut être distribué à travers les oléoducs
et gazoducs existants. Mieux, il peut être produit à
partir de l’énergie solaire, note le Dr Barie Pittock,
membre honoraire de l’Australian Commonwealth
Scientific and Industrial Research Organisation
(CSIRO), promoteur infatigable de l’implantation de
sources renouvelables à grande échelle dans les zones
isolées en Australie. « Ma compréhension est que le
CSP est particulièrement adapté pour la production
d’hydrogène à travers l’électrolyse de l’eau et sa
conversion en ammoniac par réaction avec l’azote
dans l’air », ajoute-t-il.
Rédaction : Mamadou Kane
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« L’ammoniac peut être utilisé comme carburant pour
des moteurs à combustion interne, pour les piles à
combustible, pour la production de fertilisant ou
encore être facilement transporté par citerne ou tuyau
sur son site d’utilisation ». L’ammoniac a une plus
grande densité énergétique que l’hydrogène, d’où la
justification de la conversion de celui-ci en ammoniac.
Il semble avoir des avantages comparatifs par rapport
aux bio-carburants comme l’éthanol, qui est en
compétition avec la production alimentaire et est moins
intéressant en termes d’émissions de gaz à effet de
serre. « Le coût d’investissement des infrastructures de
stockage et de transport d’ammoniac sont de 10 à 100
fois inférieurs, en fonction des capacités considérées,
que ceux de l’hydrogène », selon Norman Olson, chef
de projet du centre énergétique de l’ISU. La densité
d’énergie à volume égal de l’ammoniac est 2 à 4
supérieure à celle de l’hydrogène comprimé.
L’ammoniac est plus sûr que l’hydrogène à haute
pression et son efficacité énergétique « du puits à la
roue » supérieure. Selon le programme US de
surveillance des ressources géologiques, 130 millions
de tonnes d’ammoniac ont été produites dans le monde
en 2009, la part majeure comme fertilisants à partir de
gaz naturel ou de GPL. Utiliser le CSP pour la
production d’ammoniac comme carburant est
« techniquement très faisable » selon Olson. Pour lui,
le principal avantage du CSP dans le process est sa
capacité en charge de base, permettant un facteur de
capacité élevé pour une centrale de production
d’ammoniac. Un autre avantage serait sa faible
empreinte carbone. Avec tout cela, les promoteurs
devraient se bousculer pour l’utilisation du CSP
comme source d’énergie pour la synthèse de
l’ammoniac, ou d’autres carburants alternatifs comme
l’hydrogène ou les bio-carburants. Mais comme le
souligne Pittock, « …la génération d’ammoniac en
tant que carburant, via l’électricité renouvelable,
semble avoir échappé à l’attention des stratèges des
entreprises ». La raison, compte tenu des ressources
que nécessite le secteur de l’énergie, est probablement
d’ordre économique. « Les acteurs majeurs du CSP
financent toujours une certaine quantité de R&D, mais
le plus souvent, elle cible des activités », précise Brett
Avant, analyste senior chez GTM Research. Avec le
CSP comme source d’énergie pour des procédés
industriels tels que la production de carburant, « il n’y
a pas de subventions, l’alternative est le gaz naturel,
moins cher. Si le but ultime est la production de
biocarburants, la meilleure option est le gaz
naturel…si vous n’avez pas de campagne de relations
publiques », ajoute cet expert. Même Olson admet que
pour la production d’ammoniac via le CSP, « la
faisabilité économique peut s’avérer ardue en
comparaison à la production via le gaz naturel ou le
charbon ». Avec une hypothèse de 7 400 kWh pour
produire une tonne d’ammoniac, qui coûte environ 600
US$, il calcule que « cela revient à vendre l’électricité
CYTHELIA sarl
Editeur : Alain Ricaud
à environ 8.1 c$/kWh ». Selon les projections de GTM
Research, cela représente presque un centime par kWh
de moins que l’électricité produite par la technologie la
moins chère de CSP en 2020, celle des tours sèches. Si
tel est le cas, alors il faudrait sûrement beaucoup de
temps avant que les développeurs de CSP trouvent
rentable de construire des usines d’ammoniac,
d’hydrogène ou de tout autre type de carburant de
synthèse, hors avantages environnementaux et sociaux.
Source Jason Deign, www.csptoday.com, le 16/12/2011
Perspectives du CPV aux USA
Comme le combattant petit mais teigneux sur le ring,
l’industrie CPV nord-américaine a un long chemin à
parcourir pour rivaliser avec les grands. Malgré cela,
les dirigeants de ces entreprises sont optimistes quant à
l’avenir de la filière. En effet, le troisième trimestre a
atteint le meilleur qu’ait connu la filière CPV selon les
analystes. Trois projets CPV, totalisant 4 MW, ont été
réalisés principalement dans le sud-ouest des EtatsUnis. On en attend d’autres d’ici début 2012, dont les
30 MW du projet Alamosa Solar Generating de
Cogentrix, qui a bénéficié d’un prêt de 90 millions
US$ en septembre. Tous les acteurs sont conscients
que les coûts CPV doivent encore baisser pour que la
technologie puisse rivaliser avec le PV. Soitec par
exemple, travaille à réduire le coût de sa technologie à
travers des composants plus légers et plus faciles à
installer. En Octobre 2011, la société a dévoilé une
nouvelle configuration de son système Concentrix,
qu’il présente comme plus facile et moins coûteux à
installer. En outre, la société travaille beaucoup sur la
standardisation des composants. « La normalisation est
une énorme contribution à la réduction des coûts », a
déclaré Hansjoerg Lerchenmueller, fondateur et viceprésident senior de l’entreprise. Elle présente un
portefeuille de projets de 305 MW en Californie où elle
prévoit de construire une usine de 200 MW de capacité
à court terme, selon Lerchenmueller. Il espère qu’elle
sera terminée en 2012 pour une pleine production
début 2013. Ce sont également les gros volumes qui
vont baisser les prix. Selon le vice-président de Skyline
Solar, Tim Keating, « l’avenir du CPV est radieux ».
Selon lui, sa société est différente parce qu’elle utilise
des composants standards développés pour les
industries PV et CSP, « réduisant ainsi les coûts
moyens actualisés de l’électricité (LCOE) ». Il pense
que Skyline est dans la bonne vague du marché du
CPV, en raison de la baisse des coûts combinée à la
maturité de la technologie. « Si le CPV arrive à passer
l’étape de la baisse des prix, nous pouvons rivaliser
avec le panneau plan voire aller en-dessous, parce que
nous avons déjà un avantage de 20% sur lui, même à
ce prix du kW » a-t-il dit. De plus en plus de
promoteurs passent du CSP au PV – une tendance qui
devrait continuer en 2012 – et Keating pense que c’est
une occasion majeure à ne pas rater pour le CPV. Avec
une si petite quantité de produits sur le terrain
Rédaction : Mamadou Kane
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actuellement, la tendance ne peut être qu’à la hausse,
selon lui. Il souligne le fait que SunPower est un autre
exemple d’implantation d’une nouvelle technologie à
court terme. En octobre, cette société a annoncé que
son nouveau système de suivi C7, concentrant 7 fois le
rayonnement, était disponible dans le commerce. Selon
Keating, c’est exactement la situation de sa société il y
a deux ans, et il se réjouit de cette compétition. « C’est
toujours gratifiant de voir une compagnie de plusieurs
milliards US$ suivre votre stratégie » a-t-il dit.
Source Jennifer Runyon, REW, le 16/12/2011
Des signes de faiblesse sur le marché
américain
A l’examen des principales tendances de ces derniers
mois, il apparaît qu’un changement fondamental est
intervenu avec la fin du programme de prêt garanti,
alors que le secteur n’a pas été capable de baisser les
coûts aussi rapidement que le PV. Le programme a en
effet eu un impact très positif sur le marché du CSP
avec au total cinq projets pour une capacité globale de
1312 MW. La première victime fut Solar Millennium.
La société avait été subventionnée à travers un prêt de
2.1 milliards US$, garanti par le DOE, à la condition
expresse de réaliser le projet de 500 MW de Blythe, en
Californie. Le groupe devait, en contrepartie, mobiliser
les financements commerciaux pour la réalisation du
projet quelques mois plus tard. Finalement, Solar
Millennium a déclaré que le délai imparti à partir du
mois d’août ne lui a pas permis de boucler le
financement commercial avant la fin de l’année. Le
prêt garanti a été perdu quand l’entreprise a finalement
choisi de passer son projet au PV.
Résumé au www.csptoday.com/csp-markets-report/preview.shtml
Source Bea Gonzales, CSP Today, le 19/01/2012
Rendement amélioré de 45%
L’Université de Buffalo (NY) annonce avoir amélioré
le rendement d’une cellule de 45% en lui ajoutant des
quantums. Les travaux de recherche, publiés en mai
dernier dans la revue Nano Letters, montrent que
l’intégration de points quantiques permet aux cellules
de collecter la lumière infrarouge et d’augmenter la
durée de vie de photoélectrons. Cette méthode n’est
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pas nouvelle ; elle a été testée au moins depuis une
décennie. Pour l’équipe de chercheurs, la clé semble
être que non seulement ils peuvent intégrer les points
quantiques, mais que ces derniers peuvent être
sélectivement dopés pour contenir « une charge interne
significative » (baptisé « Q-BIC »), ce qui oblige les
électrons à rebondir autour et donc minimise les pertes
par recombinaison. Ils affirment également que la
technologie peut être appliquée à de nombreuses
structures solaires photovoltaïques différentes – leur
recherche s’est appuyée sur un dispositif de test InAs /
GaAs. L’ajout de deux points quantiques permets
d’augmenter le rendement de conversion de 4.5% ; en
ajouter quatre ou six l’améliore de 30% et 50%
respectivement – dans le second cas, le dispositif est
passé de 9.3% à 14% d’efficacité. Une entreprise
dédiée, Optoélectroniques Nanodevices LLC, a été
formée pour commercialiser la technologie et est en ce
moment à la recherche de financements auprès
d’investisseurs privés et de programmes fédéraux (d’où
le décalage de la conférence de presse PR par rapport
au papier publié). La recherche a été menée en
collaboration avec les chercheurs de US Air Force et
de US Army.
Source Vladimir Mitin, U. Buffalo, PV World, le 24/01/2012
PV…sous-marin !
Les scientifiques de la division Electronique et
technologie du laboratoire naval US (NRL), ont testé,
en situation de plongée sous-marine, des cellules
solaires à large bande interdite capables de produire
suffisamment d’énergie pour faire fonctionner des
capteurs électroniques à 9 mètres de profondeur. Les
systèmes sous-marins autonomes et les capteurs des
plateformes sont sérieusement handicapés par le
manque d’autonomes des sources d’énergie. A ce jour,
ces systèmes doivent compter sur des sources on-shore,
batteries ou énergie solaire, sur plateforme en surface.
Les tentatives d’utiliser l’électricité solaire n’ont connu
qu’un succès limité, principalement à cause de la faible
pénétration du rayonnement solaire et de l’optimisation
des cellules pour un spectre solaire terrestre non
entravé. « Le recours à des systèmes sous-marins
autonomes a notablement augmenté », souligne Phillip
Jenkins, chef de la section Imagerie & Détecteurs du
laboratoire. « Bien que l’eau absorbe la lumière du
soleil, le défi technique est de développer une cellule
solaire qui peut convertir efficacement ces photons
sous-marins en électricité ». Même si dans l’absolu,
l’intensité du rayonnement solaire est plus faible sous
l’eau, la bande spectrale étroite permet un rendement
de conversion élevé si la cellule solaire est bien
adaptée à la gamme de longueur d’onde. Les tentatives
précédentes pour faire fonctionner des cellules solaires
sous-marine ont porté sur des cellules c-Si et plus
récemment, sur des cellules en a-Si. Les cellules en
GaInP sont bien adaptées pour des applications sousmarines. Elles ont un bon rendement quantique entre
Rédaction : Mamadou Kane
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400 et 700 nm (spectre visible) et un courant
d’obscurité faible intrinsèquement, caractéristique
essentielle pour une haute efficacité en condition de
faible luminosité. Le spectre solaire filtré par l’eau est
dévié vers sa partie bleue/verte pour laquelle la cellule
à large bande interdite comme le GaInP fonctionne
beaucoup mieux qu’une cellule classique, remarque
Jenkins. Les résultats préliminaires à une profondeur
maximale de 9.1 mètres montrent une puissance de
sortie 7 W/m2, assez pour démontrer qu’il y a une
énergie solaire utile à des profondeurs qu’on rencontre
couramment dans les zones littorales. Ce laboratoire de
la marine américaine conduit un large programme de
recherche scientifique et technologique et de pointe
multidisciplinaire. Il dispose d’un effectif total de près
de 2500 personnes, est situé au sud-ouest de
Washington avec toutefois d’autres sites majeurs au
Centre spatial Stennis, dans le Mississippi, et à
Monterey, en Californie.
Source US Naval Research Laboratory, le 07/06/2012
Compagnies
TransCanada
TransCanada a accepté d’acquérir 9 projets de
Canadian Solar Solutions Inc., en Ontario, pour une
capacité globale de 86 MW et un montant de 470
millions US$. Tous les 9 projets bénéficient d’un
contrat d’achat (PPA) de 20 ans avec l’Ontario Power
Authority. « L’addition de ces projets solaires nous
permet d’étendre notre portefeuille déjà diversifié dont
le tiers provient de sources alternatives ou
renouvelables », a déclaré Russ Girling, président de
TransCanada. « Dès la clôture de cette acquisition, cet
investissement à faible risque sera immédiatement
rentable en termes de revenus et de cash flow ». Selon
les termes de l’accord, chacun des 9 projets sera
développé et construit par Canadian Solar Solutions
avec ses propres panneaux PV. TransCanada va
acquérir chaque projet une fois que celui-ci sera
opérationnel et que certaines étapes de validation
auront été franchies. En raison des délais imposés par
le cadre réglementaire, les projets entreront en fonction
entre fin 2012 et mi-2013. Ces projets vont compléter
les opérations en cours de la société en Ontario, où elle
est le premier producteur indépendant. TransCanada
exploite actuellement la plus grande centrale éolienne
de Nouvelle Angleterre. Ses ouvrages hydroélectriques
couvrent trois états, New Hampshire, Massachusetts et
Vermont. La compagnie est également partenaire dans
la plus grande centrale nucléaire privée du Canada, qui
fournit 4 700 MW de puissance à l’Ontario.
Source TransCanada, le 20/12/2011
Soitec
Soitec vient d’acheter une usine à Rancho Bernardo,
près de San Diego, en vue d’y centraliser sa production
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locale de solaire CPV. La société est spécialisée dans
la conception et la fabrication de matériaux semiconducteurs pour les industries de l’électronique et de
l’énergie. Le site, acheté à Sony Electronics, aura une
capacité de production de 200 MW par an de modules
Concentrix de 5ème génération ; la capacité sera portée
à 400 MW par an dans un proche avenir. Ce projet
majeur de plus de 150 millions US$ va créer 450
emplois permanents sur site et plus de 1 000 emplois
indirects à travers la joint-venture à sa pleine capacité
(200 MW). L’investissement de Soitec comprend
l’acquisition d’une unité de production de 16 350 m 2
sur un terrain de plus de 56 000 m2 sur le campus de
Sony Electronics. Il est prévu d’inaugurer la première
ligne de production opérationnelle (100 MW) courant
4ème trimestre 2012. M+W US Inc., filiale de M+W
Group a été choisie comme contractant principal pour
la construction de l’usine. A l’intérieur de l’usine, sera
installée la joint-venture Reflexive Soitec Optical
Technology LLC, dont la création a été annoncée le
mois dernier. Cette nouvelle compagnie va exploiter sa
propre sa propre unité de production de 100 personnes
pour développer et fabriquer des lentilles de Fresnel en
silicium sur verre (SOG) utilisées dans les modules de
Soitec. « Apporter ici l’activité de production de
produits solaires de Soitec a été un exemple de
collaboration réussie entre la ville, l’association
CleanTech San Diego, la Société de développement
économique régional de San Diego, San Diego Gas &
Electricity (SDG&E) et l’Université de Californie à
San Diego », a déclaré à le maire Jerry Sanders. « La
nouvelle installation de Soitec va créer des centaines
d’emplois bien rémunérés et renforcer la réputation
grandissante de San Diego comme l’un des pôles
mondiaux de production de technologies propres ».
« La présence locale de Soitec est en effet un coup de
pouce bienvenu pour notre économie régionale et
appuiera l’engagement de notre entreprise pour aider
à assurer un avenir durable à nos clients solaires », a
déclaré Jessie J. Knight Jr., PDG de SDG&E. « Cette
année, nous avons signé une demi-douzaine de
contrats d’énergie renouvelable avec les développeurs
solaire qui vont utiliser la technologie hautement
efficace de Soitec. Nous allons continuer à faire de
grands progrès pour l’obtention de contrats pour des
projets ENR à l’échelle des utilities pour exploiter les
ressources solaire, géothermique et éolienne dans les
comtés de San Diego et d’Imperial et dans la région de
Basse Californie ». « Ayant déjà annoncé nos projets
solaires contractés avec San Diego Gas & Electric, il
est parfaitement logique pour nous de lancer nos
activités de fabrication américaine ici », a déclaré
André Jacques Auberton-Hervé, PDG de Soitec.
« Avec un solide appui du maire et de la ville de San
Diego, nous nous réjouissons de prendre part à
l’économie locale dans le large panel régional des
diplômés et employés high-tech, de la très dynamique
communauté d’affaires et d’entreprises du plus grand
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pôle d’énergie renouvelable. Nous voulons aider la
Californie à remplir les objectifs de son portefeuille
standard d’ENR, qui cible la génération d’un tiers de
la production d’énergie de l’État à l’échelle des utilités
par des sources d’énergies renouvelables d’ici 2020 ».
Les systèmes CPV hautement efficaces et durables de
Soitec ont permis à la compagnie de planifier plus de
300 MW de projets de centrales solaires dans le sud-est
américain, dont 155 MW de contrats d’achat (PPA)
avec SDG&E approuvés par la Commission
californienne des utilités publiques (CPUC) le mois
dernier. Un autre PPA de 150 MW utilisant la
technologie Soitec avec Imperial Solar Energy Center
West a également été approuvé le 15 décembre dans le
cadre d’un projet développé par Tenaska Solar
Ventures, LLC, filiale du producteur indépendant
Tenaska. Les modules CPV de Soitec fabriqués en
Californie ont des caractéristiques spécifiquement
choisies pour leur haute efficacité et faible coût.
Source Soitec, le 16/12/2011
Nouveau record pour First Solar
First Solar a annoncé, à l’occasion du Sommet
mondial sur l’énergie du futur (World Future Energy
Summit), avoir battu un nouveau record pour le
rendement de la cellule CdTe, avec 14.4%. Le NREL a
confirmé ce record, qui efface le précédent 13.4% de la
même société. « Ce résultat exceptionnel consolide
notre feuille de route et démontre notre capacité à
convertir les performances de nos cellules en modules
efficaces », selon Dave Eaglesham, responsable
technologique de First Solar. « Ces records soulignent
également l’énorme potentiel en cours du CdTe par
rapport aux technologies au silicium ». La société a
mis à jour sa feuille de route sur le rendement de ses
modules en décembre 2011 avec un objectif de 14.5 à
15% de rendement moyen à la fin de l’année 2015.
L’intégration de ces résultats dans les procédés de
production des cellules et modules est un élément de la
feuille de route. Le rendement moyen des modules de
First Solar est passé de 11.4% en 2010 à 11.7% en
2011, avec l’espoir d’atteindre 12.7% au 4ème trimestre
2012. « Notre investissement continu dans la R&D a
permis des progrès constants de notre technologie,
ponctués par des réalisations marquantes comme celleci », a déclaré Mike Ahearn, PDG intérimaire de First
Solar. « Notre progression constante nous donne
confiance dans notre capacité à atteindre les objectifs
de notre feuille de route, réduire les coûts et
développer des marchés durables ».
Source AEA.com et First Solar, le 18/01/2012
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Editeur : Alain Ricaud
First Solar & 5N Plus
La société montréalaise 5N Plus risque de souffrir des
mauvais résultats de First Solar, un de ses principaux
clients. L’entreprise américaine a dévoilé une lourde
perte à son quatrième trimestre et annoncé une
nouvelle réduction de sa production. 5N Plus fournit du
tellurure de cadmium à First Solar, un chef de file
mondial de la technologie photovoltaïque solaire. Ce
frabricant de panneaux solaires de l’Arizona a encaissé
une perte de 413.1 millions US$, soit 4.78 $ par action
à son quatrième trimestre, en raison de frais de
restructuration. À pareille date en 2010, First Solar
avait engrangé un bénéfice net de 155.9 millions US$.
First Solar indique qu’il diminuait sa production à un
niveau de 60-70%, soit une diminution de 10 à 20
points de pourcentage de plus que la réduction
annoncée en décembre dernier. Dans la foulée, il a
réduit ses prévisions de ventes de 200 millions US$
pour l’exercice 2012. First Solar représente
aujourd’hui environ 10% des revenus de 5N Plus, mais
représente 30% de son bénéfice net, selon Massimo
Fiore, analyste chez Partenaires Versant. En raison de
l’importante acquisition réalisée l’an dernier par 5N
Plus, la société belge MCP, l’industrie solaire
représente une part beaucoup moins importante des
revenus de l’entreprise montréalaise. Les investisseurs
associent encore toutefois 5N Plus à un titre relié au
secteur solaire. « Bien que l’impact sur la rentabilité
de 5N Plus n’est pas significatif, la diminution de la
production chez First Solar envoie un autre signal
négatif pour 5N Plus », signale M. Fiore dans une note
publiée mercredi. L’analyste conserve sa cible pour le
titre de 5N Plus à 5.5 US$ ; ce titre a fléchi de 45% au
cours de la dernière année.
Source www.lesaffaires.com, le 29/02/2012
First Solar et Tucson Electric Power
Le géant américain va réaliser le projet Avra Valley en
film mince PV près de Tucson, en Arizona pour NRG.
Le projet va consister au montage de modules First
Solar en film mince sur axe de suivi linéaire.
L’électricité générée sera vendue au Tucson Electric
Power à travers un contrat d’achat (PPA, pour power
purchase agreement) de 20 ans. La construction de la
centrale en film mince devait commencer ce mois-ci et
Rédaction : Mamadou Kane
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pourrait créer 200 emplois. First Solar espère terminer
le projet à la fin de cette année. « NRG et First Solar
ont construit une très forte relation de travail, qui a
commencé avec notre premier projet de 21 MW à
Blythe, Californie et notre plus récent projet,
Roadrunner, une centrale de 20 MW au Nouveau
Mexique », a dit James Kelly, directeur de
développement chez NRG Solar.
Source RE Focus, le 16/03/2012
First Solar et NRG à Tucson
Le géant américain va construire la centrale solaire PV
d’Avra Valley d’une puissance de 26 MW, à côté de
Tucson, Arizona, pour le compte de NRG. Les modules
en film mince de First Solar seront montés sur un
système de suivi à un seul axe. L’énergie générée sera
vendue à la société Tucson Electric Power à travers un
contrat d’achat (PPA) de 20 ans. Le début de la
construction de la centrale était prévu ce mois-ci avec
200 emplois directs. First Solar prévoit une mise en
service à la fin de cette année. « NRG et First Solar ont
construit une relation d’affaire très solide, qui a
commencé avec notre premier projet de 21 MW à
Blythe, Californie et s’est poursuivie jusqu’à notre plus
récent projet de 20 MW au Nouveau Mexique. Nous
souhaitons continuer de travailler avec First Solar sur
ce projet qui va permettre à l’Arizona d’atteindre ses
objectifs d’énergies renouvelables », a dit James
Kelly, directeur de développement chez NRG.
Source RE Focus.com, le 16/03/2012
First Solar & MidAmerican Solar
Les deux compagnies viennent de lancer un projet de
centrale solaire à Topaz Solar Farms, situé dans la
localité de San Luis Obispo en Californie ; il s’agit de
9 millions de panneaux PV générant 550 MW une fois
la centrale complète. Le premier panneau solaire a été
installé par Greg Abel, PDG de MidAmerican Energy
Holdings, et par Walter Scott Jr, membre du CA de
Berkshire Hathaway et MidAmerican. Le 3 mai
dernier, les deux sociétés ont organisé une cérémonie
sur le site du projet où ont été présenté le
chronogramme de construction,
les aspects
environnementaux et les impacts sur la communauté,
en présence des propriétaires de la terre et des
personnalités politiques de l’état. Le projet permettra
de créer environ 400 emplois au cours de sa période de
construction de trois ans. Il va générer près de 417
millions US$ en retombées économiques locales, dont
la majorité seront générés pendant la construction, et
contribuera au portefeuille d’EnR de la Californie. Le
projet Topaz fournira ainsi assez d’énergie pour
alimenter environ 160 000 foyers californiens moyens.
Le projet Topaz est détenu par MidAmerican Solar et
sera construit, exploité et entretenu par First Solar. La
construction a commencé fin 2011 et devrait être
terminée d’ici début 2015. PG&E achètera l’électricité
produite à partir du projet Topaz à travers un contrat
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Editeur : Alain Ricaud
d’achat de 25 ans, permettant à la Californie de remplir
son mandat en générant 33% de son électricité via des
sources renouvelables d’ici 2020. Les modules de
haute technologie de First Solar en couches minces
produisent de l’électricité sans émissions, déchets ou
eau et ses systèmes ont l’empreinte carbone la plus
faible de toutes les technologies photovoltaïques.
Chaque module est mesure environ 4 X 2 pieds et pèse
27.5 kilos. L’électricité produite par le projet Topaz va
permettre d’économiser environ 377 000 tonnes de
CO2 par an, soit l’équivalent d’environ 73 000
voitures. First Solar a préfinancé un programme de
collecte et le recyclage, fournissant une fin de vie
responsable aux panneaux photovoltaïques. Plus de
90% de la matière est réutilisée.
Source RE Focus, le 21/05/2012
First Solar & AGL
Les deux sociétés vont collaborer pour construire une
capacité de 159 MW en Australie, volet du programme
gouvernemental, « Solar Flagships ».
Dans le cadre du programme, la société d’électricité
australienne AGL va développer deux projets en
Nouvelle-Galles du Sud, un projet de 106 MW à
Nyngan et un projet de 53 MW à Broken Hill. Basé en
Arizona, First Solar va concevoir et construire les
centrales PV intégrées, utilisant ses modules avancés
en couches minces pour les deux projets. First Solar
contribuera également assurer la maintenance des deux
projets pour les cinq premières années d'exploitation
commerciale, AGL étant le propriétaire majoritaire. La
phase de construction des deux projets devrait débuter
en 2014, avec une exploitation commerciale prévue
pour 2015. AGL, qui a été choisi comme
soumissionnaire retenu dans la catégorie solaire PV du
programme du gouvernement, recevra un financement
fédéral et de l’Etat pour aider à réaliser les projets. « Il
s’agit d’une avancée significative pour l’industrie du
solaire à grande échelle en Australie, un ordre de
grandeur supérieur pour la taille du projet et un
témoignage de la confiance que nos clients ont dans la
technologie First Solar et dans sa performance dans
certaines des conditions les plus chaudes et les plus
dures du monde », a déclaré Jim Hughes, directeur
général de First Solar. Ce programme, un des
nombreux mis en œuvre dans le pays, offre des
subventions pour la construction et la démonstration de
centrales solaires à grande échelle connectées au
réseau. Sur une base annuelle, les projets devraient
fournir environ 350 GWh d’énergie par an.
L’électricité produite par les projets sera vendue en
vertu d’accords d’achat d’électricité à Hydro AGL
Partnership, une filiale exclusive d’AGL. « Ces projets
représentent une formidable opportunité pour AGL et
pour l’industrie solaire globale pour commencer le
déploiement de l’énergie solaire comme une source
significative de l’offre de production en Australie », a
déclaré Michael Fraser, directeur général d’AGL.
Rédaction : Mamadou Kane
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Source REFocus.com, le 14/06/2012
GE abandonne son projet d'usine de
production
Le conglomérat industriel américain General Electric
(GE) a annoncé par la voix d'un porte-parole, l'abandon
pur et simple de son projet d'usine de production de
panneaux solaires aux Etats-Unis, dans donner plus de
précisions. General Electric (GE) avait annoncé en
octobre 2011 son intention de construire une usine de
fabrication de panneaux solaires photovoltaïques en
couches minces à Aurora dans le Colorado. L'objectif
était alors de produire des panneaux solaires à haut
rendement et à faible coût reposant sur une technologie
innovante développée initialement par le Laboratoire
national sur les énergies renouvelables. GE voulait
fabriquer des panneaux solaires basés sur le procédé du
film mince en tellurure de cadmium développé par la
start-up PrimeStar Solar, et acquise par GE en 2011. Le
groupe américain avait prévu d'investir 600 millions de
dollars d'ici 2013 dans les énergies solaires.
Tout comme l'Europe, les Etats-Unis doivent faire face
aux difficultés rencontrées dans le secteur solaire, de
par une concurrence féroce des pays asiatiques, et plus
particulièrement la Chine.
Source : Enerzine 13 Juillet 2012
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Editeur : Alain Ricaud
Rédaction : Mamadou Kane
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