DNA du 07/06/2015 - La méthode ÉS( format PDF / 409,43 ko )
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Strasbourg Q DIMANCHE 7 JUIN 2015 39 [email protected] EN RELIEF ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN Projet de géothermie profonde STRASBOURG La méthode ES Républicains contre Républicains ? Le sigle « Les Républicains » va entrer au conseil municipal de Strasbourg. Curiosité locale, d’autres « républicains » siègent déjà dans l’hémicycle… ceux du groupe majoritaire « Socialiste et Républicain ». À en perdre son latin politique. Célébrée en grande pompe sur le plan national à Paris, l’arrivée d’un nouveau nom – les Républicains- a été approuvée massivement (83,28 %) par les militants de l’ancienne UMP, le vendredi 29 mai dernier. Ce changement de dénomination ne changera qu’à la marge le nom des groupes au conseil municipal, puisque le groupe d’opposition a déjà une couleur locale : il se nomme « Strasbourg à vos côtés, UMP-MoDem et Société civile ». En toute logique, il aura donc pour nom « Strasbourg à vos côtés – Les Républicains – MoDem et Société civile ». Ce que confirme Fabienne Keller : « Nous allons tout naturellement prendre en compte ce changement de titre », déclare la chef du groupe d’opposition, qui n’a, cependant, jamais caché ses « réserves », sur l’opportunité de changer de logo. D’abord pour des raisons de budget : « Le remplacement du logo et du sigle représente un coût pour les papiers à en-tête et autres documents. » Mais aussi pour des questions de ligne du parti : ce changement a été imposé par le président du parti Nicolas Sarkozy. Tandis que l’ancienne maire de Strasbourg n’a jamais caché son attachement à Alain Juppé, et est très proche de Nathalie Kosiusco-Morizet -qui a failli perdre (ou quitter) sa place de N° 2 des Républicains… Républicains de part et d’autre de l’hémicycle À Strasbourg, le côté cocasse de la chose, c’est qu’en face, dans l’exécutif municipal, le groupe majoritaire se nomme « Socialiste et Républicain ». Il y aura donc bien des Républicains de part et d’autre de l’hémicycle municipal… « C’est un problème qui se pose aussi à l’Assemblée nationale », indique le député (PS) Philippe Bies. « Aujourd’hui, les Républicains refusent de contracter leur nom en LR. Du coup, cela fait des noms à rallonge, c’est un pur produit marketing », s’agace le parlementaire. Riposte de Fabienne Keller : « On est beaucoup sur la forme alors que l’on doit être sur le fond ». La sénatrice trouve qu’il n’y a « rien de concret sur les dossiers Senerval, le plan d’investissement, la piscine de la Victoire et l’on reste aux promesses de l’exposition universelle 2025 ! » Sur le bien-fondé politique de ce changement d’étiquette, Philippe Bies reste perplexe. Le chef du groupe « Socialiste et Républicain » au conseil municipal enfonce le clou : « Je pensais que nous faisions tous partie de l’arc républicain, à deux exceptions près (ndlr : les élus du FN, laisse entendre le député). Je ne vois pas en quoi, je serais moins républicain qu’eux. Certains ont d’ailleurs prouvé qu’ils l’étaient moins que moi », glisse le républicain (de gauche). Avant de conclure, non sans malice : « Mais c’est à eux de choisir leur étiquette : en démocrates et républicains, nous l’accepterons… Je ne suis pas certain, en revanche, que ce changement de nom ait une influence positive et qu’ils se mettront un peu plus souvent d’accord entre eux. » À charge pour le groupe de Fabienne Keller, avec les Républicains (de droite), de prouver le contraire. PHILIPPE DOSSMANN F12-LST 01 La géothermie profonde suscite beaucoup d’interrogations. Maître d’ouvrage du projet illkirchois, le groupe ES entend faire preuve de pédagogie. Rencontre matinale avec un camion et un câble orange. À Strasbourg, la semaine dernière, un mystérieux câble orange courant le long des trottoirs avait suscité bien des interrogations (DNA du 30 mai). Ce ne devrait pas être le cas à Illkirch-Graffenstaden, quand son « cousin » pareillement coloré sera posé à son tour, à compter du 6 juillet. « Il y a de la part d’ES une forte volonté d’informer en amont, au gré des avancées du chantier », expliquait hier, sur le parvis de l’Illiade, Catherine Cusset, chargée du projet de centrale géothermique illkirchois. En avant-première de l’étude géophysique destinée à améliorer la connaissance du sous-sol, ES présentait au grand jour, à deux pas du très fréquenté marché du samedi, un spécimen de camion vibreur escorté de ses accessoires colorés. « Même si les riverains recevront tous un courrier une semaine avant le passage des camions et un flyer de rappel la veille, c’est pour nous l’occasion de répondre à leurs interrogations et d’expliquer ce qu’est la géothermie profonde », insiste Catherine Cusset, consciente des réticences. Échographie à l’échelle des couches géologiques Dès le 6 juillet, pendant dix à quinze jours, un à trois camions comme celui-ci – selon qu’il s’agisse de zones urbanisées ou non –, reliés à un 4e « camion laboratoire » équipé d’ordinateurs et chargé d’analyser les données, sillonneront Illkirch, Fegersheim, Ostwald et Geispolsheim. Leur mission : envoyer en profondeur dans le sous-sol des ondes acoustiques, à travers une masse métallique située sous le camion qui va venir vibrer à hauteur du sol, et enregistrer en surface leur retour, via des capteurs ultrasensibles baptisés « géophones ». Les ca- En prélude au lancement de l’étude géophysique, le camion vibreur et les câbles orange qui relieront les capteurs ont été présentés sur le parvis de l’Illiade. PHOTO DNA – MARC ROLLMANN mions s’arrêteront tous les 50 mètres et généreront des ondes pendant 14 secondes, à quatre reprises, avant de poursuivre leur chemin. Cinq « lignes » de cinq à six kilomètres chacune – dont trois EstOuest – ont été tracées. Tantôt à travers champs, tantôt en zone urbaine, elles se croiseront au Parc d’innovation, à l’emplacement pressenti pour le forage. Utilisée depuis plusieurs décennies dans la recherche pétrolière comme une « alternative douce » à la dynamite, « la méthode d’imagerie fonctionne sur le principe d’une échographie, mais à l’échelle de couches géologiques », explique Pierre Gallego, de Gallego Technic Geophysics. Basée à Aurignac, en HauteGaronne, l’entreprise dépêchera à Illk- irch une quinzaine de ses cadres et fera appel « à une trentaine d’intérimaires locaux pour l’installation des câbles et des capteurs ». Une fois collectées et « prétraitées », les données seront analysées plus finement par une société spécialisée dans leur traitement, puis interprétées par des géophysiciens et des géologues… « C’est une étape préliminaire indispensable au forage exploratoire », insiste le directeur général d’ES Géothermie, Jean-Jacques Graff. Les résultats des études devraient être connus d’ici octobre. « Et si tout se passe comme prévu, nous pourrions démarrer le forage au deuxième semestre 2016 », espère Catherine Cusset. À terme, le projet de géothermie profonde dans le Parc d’innovation devrait permettre de chauffer 6 000 logements, mais aussi des entreprises, voire des industries, dans un rayon de trois kilomètres autour de la centrale. VALÉRIE WALCH R LE CHIFFRE 450 000 € 450 000 € : c’est, en gros, le coût de l’étude géophysique préliminaire aux forages exploratoires dans le projet de géothermie profonde illkirchois, explique la responsable du projet, Catherine Cusset. STRASBOURG Nouveauté Le musée vodou a son jardin Ce n’est qu’une modeste serre, ne recelant à ce jour qu’une partie de la pharmacopée vodoue. Mais elle apporte un éclairage supplémentaire au musée privé de la rue de Koenigshoffen. LA PRATIQUE du culte vodou recense 41 plantes. Elles permettent, d’une part, de soigner les maux et troubles des personnes venant consulter le sorcier, et entrent, par ailleurs, au cœur de la composition des fétiches. Il semblait donc essentiel à Pauline Montero, étudiante anthropologue spécialisée dans les ethno-sciences, que le musée ait son propre jardin. Fleuristes et jardin botanique En pratique, il a fallu convaincre le « patron », Marc Arbogast, puis s’armer de patience. Avec l’aide de Jean-Yves Anezo, également guide du musée, la quête de graines et de boutures est passée autant par les fleuristes locaux que par le jardin botanique. A ce jour, une vingtaine d’espèces sont représentées dans la serre montée pour l’occasion. Les premières visites ont eu lieu sur place ce samedi, commentées par les deux porteurs de projets. Où l’on apprend que ces plantes de la médecine traditionnelle peuvent constituer des traitements valables pour l’hyperten- Pauline Montero a assuré les premières visites guidées de la serre. DNA MARC ROLLMANN sion, le diabète ou les leucorrhées… Tout comme elles sont réputées éloigner les maris morts de… la couche conjugale ! On l’aura compris aussi. La jolie serre est à but pédagogique. Et les recettes de décoctions décrites dans la fiche technique n’ont pas vocation à être essayées chez soi. D’autant qu’une partie de cette verdure peut s’avérer toxique ! R MSK Q Musée Vodou, 4, rue de Koenigshoffen, ouvert du mercredi au dimanche.