Quand le massage à l`aveugle fait sens… Un malvoyant éclairé
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Quand le massage à l`aveugle fait sens… Un malvoyant éclairé
CDH Les cahiers du handicap LE MAGAZINE OFFICIEL DU RECRUTEMENT ET DE L’INTÉGRATION DU PERSONNEL HANDICAPÉ N°4 - JUIN 2015 PARCOURS Un malvoyant éclairé SPA « DANS LE NOIR ? » Quand le massage à l’aveugle fait sens… DOSSIER Vacances pour tous ! PAGES SPÉCIALES OFFRES D’EMPLOI Plusieurs postes à responsabilités dans les entreprises et les collectivités de votre région RUBRIQUE PARTIR ! Les vacances d’été approchent, il y aura comme chaque année le ciel, le soleil et la mer… Mais surtout, c’est un moment privilégié de détente qu’il ne faut pas rater. Découvrir, aller à la rencontre de l’autre, s’évader sont autant de bonnes raisons de partir… Les vacances revêtent une importance toute particulière pour les personnes en situation de handicap. Faute de ressources financières suffisantes, elles se voient encore un peu plus éloignées du droit aux vacances. Sans compter la carence des structures adaptées et l’absence de sites accessibles. Saviez-vous que ce traditionnel plaisir estival sera également taxé ? Et pour la première fois les adultes en situation de handicap devront s’acquitter de la taxe de séjour ! Pour ceux qui ont la chance de partir, il est essentiel de faire le bon choix. C’est pourquoi nous avons consacré notre numéro à la thématique des vacances pour tous afin que ce moment reste inoubliable ! Dépassez votre handicap et marchez sur le chemin des possibles grâce à l’aventure adaptée, un concept créé par la société Cap Expéditions ou flânez ici et là, voyageur sans destination comme « l’homme aux semelles de vent », le surnom que Paul Verlaine donna à Arthur Rimbaud. « Le voyage est un retour vers l’essentiel » pour la romancière canadienne Hélène Ouvrard comme « Un amour est un voyage aux confins de soi-même » selon un proverbe tibétain. On l’aura compris : du voyage à l’amour, il n’y a qu’un pas que nous avons franchi dans ce numéro pour que le droit au désir, à la tendresse et à la sexualité soit enfin reconnu aux personnes en situation de handicap. Alors, bonnes vacances ! 01 SOMMAIRE 04 10 CORPS ET ÂME Un malvoyant éclairé IN SITU Quand le massage à l’aveugle fait sens 28 17 TENDANCE « Une appétence pour la question du handicap » VISION Vacances pour tous 32 PAROLE L’amour, émoi et moi… 02 CDH N°4 JUIN 2015 34 SPOT Si vous êtes différent et pertinent, vous créez de la valeur dans une entreprise SOMMAIRE offres d’emploi P. 08 THIBAUT Constructeur de machines outils Technicien de bureau d’études Chaudronnier - Usineur Ajusteur Responsable d’îlot Encadrement Monteur sur sites S.A.V Qualité/Contrôle Méthodes-Lancement Magasinier Acheteur Informaticien Comptable - Administration Assistante Commercial SAMMODE Éclairage technique Un(e) assistant(e) administratif(ve) OBJECTWARE Entreprise de services du numérique P. 09 GROUPE VACANCES BLEUES Tourisme Métiers de l’hôtellerie Services administratifs et commerciaux KATENE BET spécialisé dans les fluides du bâtiment Technicien dessinateur/ Projeteur en CVC / PB ARTEMYS Société de services en informatique P. 25 CAPIFRANCE Immobilier Conseillers immobiliers indépendants GNFA Organisme de conseil et de formation pour les métiers de l’automobile Téléconseillers DMH SÉCURITÉ Protection - Surveillance Agents de sécurité et cynophiles (H/F) Assistant(e) comptable P. 29 MILLENIUM EXPONET SAS P. 14 BIO3G Agronomie Nettoyage industriel Technico-commercial Prospecteur Télévendeur Ingénieurs et consultants MOE Consultants MOA CDH Les cahiers du handicap Un(e) assistant(e) administratif(ve) et commercial(e) Un(e) assistant(e) commercial(e) Un(e) commercial(e) CDH est une publication de l’association AIMETH (Association pour l’Insertion et le Maintien dans l’Emploi des Travailleurs Handicapés) Siège social : 58, Avenue de Wagram, 75017 Paris Tél : 01 78 90 06 75 – Fax : 01 53 01 08 90 Mail : [email protected] Régie publicitaire : HANDIRE PLUS SASU 7, Rue Pierre Brossolette, 93130 Noisy-le-Sec Tél : 01 84 03 00 36 Mail : [email protected] Direction de la publication : Association AIMETH. Édition et réalisation : HANDIRE PLUS SASU Conception et réalisation : A+ Impression : CYAN 12 Routage : Entreprise adaptée HANDIRECT Photos : Fotolia - UPEC / Nicolas Darphin - Cap Expéditions - Dans le Noir ? le Spa, 2012 - Olivier Merzoug - DR. 03 CORPS ET ÂME Un malvoyant éclairé parcours Aveugle de naissance, puis malvoyant à l’âge de deux ans suite à de multiples opérations, Stéphane Courtois, 22 ans, poursuit sa 5e année à Sciences Po… et rêve de poser ses valises au Quai d’Orsay, dans le fameux ministère des Affaires étrangères. Il nous fait partager son parcours de vie et son regard sur le monde du handicap. Une chose est sûre : son quotidien est loin d’être plongé dans le flou ! 04 CDH N°4 JUIN 2015 CORPS ET ÂME L unettes et costume noir, véritable man in black de Sciences Po, Stéphane Courtois déambule à l’aise sur les trottoirs jouxtant la tour Eiffel. Il traverse la rue sans hésitation pour rejoindre le lieu de rendezvous. Jovial, il manie aisément le verbe et l’humour : « Je suis né en 1992 dans l’Aisne à Saint-Quentin, c’est un peu l’homme des champs qui finit dans la grande ville, c’est très littérature romanesque ! » Puis, il redevient sérieux et se raconte : « Je suis né aveugle, et deux jours seulement après ma naissance, j’ai dû subir une douzaine d’opérations qui m’ont rendu partiellement la vue puisque je vois désormais uniquement de l’œil droit, soit 1/10 de près comme de loin. Avec le recul, j’ai l’impression d’avoir servi de cobaye car à l’époque, les médecins ont “tâtonné” d’où les résultats mitigés d’aujourd’hui. Depuis, l’ophtalmologie a connu de spectaculaires progrès ! » Comme chez Stéphane, la déficience visuelle des enfants malvoyants débute souvent dès la petite enfance. De fait, ils n’ont souvent aucune référence à une bonne vision antérieure et ne sont donc pas spontanément motivés pour mieux voir. C’est essentiellement l’entourage qui est gêné. Du stylo-plume à l’ordinateur… On l’aura compris, la situation de Stéphane a toutefois nécessité une attention constante, d’où le choix de sa mère de quitter son emploi de pharmacienne pour s’en occuper pleinement. Chauffeur livreur, son père, lui, continue son activité. « Dans l’école, proche de mon petit village, ma scolarité s’est plutôt bien passée, même si la relation avec les autres enfants a pu parfois être dure et compliquée, surtout dans la cour de récréation où il est difficile de s’intégrer et de jouer avec les autres. Mais, avec le temps, tout le monde s’adapte à la situation, les professeurs aussi. Dans ma région, on n’a pas forcément une connaissance profonde de la diversité de la société, ce n’est vraiment pas facile. » Ainsi, Stéphane a vécu sa scolarité en milieu ordinaire avec des personnes non-handicapées l’obligeant à s’ouvrir, à s’adapter aussi. À ses côtés, sa mère effectuait donc toutes les démarches et l’aidait dans ses devoirs. À l’époque, il lui fallait écrire au stylo plume en l’absence d’ordinateur ! « C’est compliqué, mais on apprend vite, affirme-t-il. Aujourd’hui, la technologie numérique représente un atout précieux que je compare à de la pâte à modeler puisqu’on en rien. Je ne comprends pas pourquoi la RATP n’a pas développé de partenariat avec Google comme ils l’ont déjà fait pour le métro ? Plus jeune, je devais m’adapter à l’environnement, autant dire que mon téléphone mobile est aujourd’hui mon meilleur ami ! » À l’âge du collège, Stéphane rejoint un établissement privé. « Ma mère pensait que je serais mieux intégré car elle craignait que ma scolarité soit davantage perturbée dans le public. Il faut aussi rappeler le contexte des années 90 où l’on n’était pas aussi ouvert sur la question du handicap qu’on ne l’est aujourd’hui. Dans le privé, ils ont fait des efforts pour s’adapter à mon handicap. J’ai notamment pu bénéficier d’un pupitre spécialisé pour la lecture, avant que ne commencent à se démocratiser les ordinateurs portables. Rétrospectivement, j’avoue avoir été assez protégé du monde extérieur, mais, bien sûr, il faut aussi avoir les moyens de financer un établissement privé. » « Plus jeune, je devais m’adapter à l’environnement, autant dire que mon téléphone mobile est aujourd’hui mon meilleur ami ! » fait ce qu’on en veut, elle s’adapte à l’utilisateur et non l’inverse. Il est ainsi possible de zoomer, d’avoir un logiciel qui lit à haute voix les textes ou encore d’utiliser un clavier en braille… » L’arrivée du smartphone a constitué un véritable pas en avant sur le plan de l’autonomie pour les personnes malvoyantes. Grâce notamment à Siri, un assistant personnel intelligent qui permet d’accomplir de nombreuses tâches comme envoyer des messages, fixer des rendezvous ou passer des appels téléphoniques à l’aide de la voix. « Mon iPhone me sauve véritablement la vie ! Par exemple, je peux avoir une application qui me dit oralement où sortir ou quelle station prendre dans le métro… En revanche, pour le bus il n’y a À la rencontre de l’autre… et de la musique Autre question essentielle : comment aborder la différence ? On a parfois un peu d’appréhension à aborder une personne souffrant d’un handicap, quel qu’il soit. Il est en effet difficile d’accepter le handicap dont l’effet miroir nous dérange. Et pourtant, il est important de s’ouvrir à l’autre comme en témoignent les propos d’Albert Jacquard, le célèbre chercheur et essayiste français : « Quand je suis en face de l’autre, bien sûr, j’ai des craintes : l’autre n’est pas comme moi, il est dangereux. L’autre me fait peur. […] Alors que la seule réalité humaine sérieuse, c’est qu’il me faut profiter de la différence avec l’autre pour m’enrichir, pour me construire. Il faut donc remplacer une culture de la compétition par une culture de l’émulation. » Assez sensible au bruit, Stéphane apprécie tout particulièrement un environnement harmonieux où règne le calme. Il aime aussi la solitude. Pour aiguiser les autres sens, il s’est même acoquiné avec la musique. « J’ai fait quinze ans de violon et deux de piano. J’ai ce que l’on appelle l’oreille absolue, c’est-à-dire que je suis capable de reconnaître une note par rapport à une autre, et l’intervalle très faible qui s’appelle le comma entre deux notes qui en comprend 9. L’oreille humaine est capable de faire la différence entre 3 et 4 commas et j’arrive précisément à en reconnaître deux ou trois. Ma professeure de violon possédait un logiciel capable d’écrire 05 CORPS ET ÂME de la musique, et oui, on en revient toujours aux fondamentaux, la technologie. Je me suis vraiment “éclaté” à faire des arrangements pour piano, car l’intérêt de la musique, c’est aussi l’aspect créatif. Sur la fin, j’ai même intégré un orchestre symphonique au sein de mon conservatoire. » Stéphane n’oublie pas qu’il a commencé à voir seulement à partir de deux ans. « Je suis habitué à me débrouiller sans forcément voir, mais si demain la vue me quitte, ça sera dommage pour le cinéma ou pour les livres, mais je conserverai quand même une certaine indépendance. Au fond de moi, j’ai une vraie volonté de réussir pour contrebalancer tout ça ! » Les Américains ont intégré le handicap À Sciences Po, Stéphane rencontre rarement les autres étudiants en situation de handicap sauf lors des inaugurations de nouvelles structures. Un pôle handicap prend en compte leurs besoins (voir page 07) pour faciliter le meilleur déroulement possible de leur scolarité. « En matière de handicap, je travaille pour Sciences Po dans la mise en place de ces structures. On peut aussi me demander mon avis par exemple sur le type de manuels à numériser dans le but de les consulter sur les ordinateurs de l’école qui sont dotés de logiciels de lecture. » 06 CDH N°4 JUIN 2015 En troisième année de Sciences Po, les étudiants partent en séjour d’études à l’étranger. « J’ai fait une année d’échange aux États-Unis à l’université d’Austin, au Texas, pour étudier la politique intérieure et extérieure des États-Unis. Les universités américaines ont intégré le handicap bien mieux et plus tôt que nous, à savoir dès 1990 ! La France a énormément de retard, mais il faut savoir que les Américains ont davantage été mis en face de cette réalité-là en étant confrontés notamment aux blessés de guerre, à l’obésité ou encore à la perte d’autonomie des personnes âgées. La situation était telle que le handicap est devenu un enjeu national. » Les États-Unis ont ainsi mis en place des quotas de travailleurs handicapés à recruter dans les entreprises avec des mesures incitatives comme les crédits d’impôts. Ces dernières se sont rendu compte que les personnes handicapées proposaient des points de vue différents et une nouvelle approche bénéfique à l’entreprise. De plus, en matière de discrimination, le système judiciaire est hyperrépressif et les amendes colossales. « À l’université, on remet aux étudiants un syllabus, le programme du semestre, accompagné d’un encart précisant aux personnes handicapées de faire valoir leurs besoins auprès du département qui leur est dédié dans chaque université. Ainsi, tous les professeurs sont informés et on peut échanger plus facilement derrière. Je crois que c’est fondamentalement une question de culture car les Américains pensent que les personnes en situation de handicap représentent une valeur ajoutée et qu’il ne faut pas les aider juste pour les aider, mais bien parce qu’il existe derrière un potentiel à développer. Les Américains aiment les challenges. En France, notre vision consiste à dire que ce n’est pas juste pour les personnes en situation de handicap. Alors, au nom de la justice sociale, il faut les aider et les soutenir. » La question complexe de l’accessibilité existe bien sûr à Science Po et à Paris. « Comme je ne fais pas de vélo, je suis totalement dépendant des transports en commun. Lors de mes voyages, je me suis rendu compte que le handicap était admis dans certaines sociétés comme aux États-Unis. Les villes sont optimisées à la fois pour les voitures et les piétons. Avec le phénomène de l’obésité, les États-Unis connaissent d’ailleurs un nombre important de personnes adultes et d’enfants circulant sur de petits scooters compte tenu de leurs difficultés à se déplacer normalement. Par ailleurs, tous les feux rouges disposent d’un signal sonore. Quand le feu passe au vert, un bip continu se déclenche pour avertir qu’on peut traverser. C’est tellement simple que je suis resté en colère une journée entière en me répétant : “Mais, pourquoi on ne fait pas ça en France ?” À Austin, j’ai pu circuler dans la ville et faire de très longs parcours de vingt minutes et même lire le journal sans regarder mon chemin. La voirie est bien entretenue, les voies sont larges… À Paris, c’est impossible, les Champs-Élysées, c’est un bazar à côté ! » Mais alors, que font les politiques ? Pour Stéphane, c’est un sujet difficile à aborder et compliqué à traiter car le handicap est multiple et nécessite des moyens que l’État n’a plus actuellement. « Si on prend la Semaine du handicap, on remarque très peu d’interventions sur le sujet. Ce n’est pas rentable politiquement, c’est compliqué, ça coûte de l’argent, alors personne n’en parle, de peur que leurs propos finissent en polémique. » Objectif Quai d’Orsay… Son leitmotiv : aller toujours plus loin ! « Dans ma situation, il est nécessaire d’avoir un niveau d’études élevé pour avoir un bon niveau de vie et être à l’abri du besoin. Ma vue ? Je ne sais pas combien de temps ça va durer car il y a un risque relatif qu’un jour ça se détériore, considérablement plus tôt que la plupart des personnes âgées, et que je finisse par la perdre. Dans certaines professions, c’est compliqué à gérer, mais dans le cadre d’un travail de bureau, qui nécessite uniquement le savoir, ce n’est pas un problème. » Aujourd’hui, Stéphane habite à Paris et, comme beaucoup d’étudiants, il n’aurait jamais pu financer tous les frais associés à ses études sans le soutien de ses parents… mais aussi de l’État. « À partir du moment où je réussis grâce à l’État, il est normal que je me mette à son service au moins pour quelques années. C’est pourquoi je rêve de rejoindre la prestigieuse maison du Quai d’Orsay ! » En attendant, il prévoit de partir en vacances à Marrakech avec ses parents où il compte bien leur servir de guide comme il l’avait déjà fait sur la côte est des ÉtatsUnis, grâce au plan de son iPhone ! Il est libre, Stéphane ! CORPS ET ÂME Sciences Po est toujours fidèle à ses engagements en matière d’égalité des chances… Aujourd’hui, comme hier, sous la direction de l’ancien directeur, Richard Descoings, Sciences Po reste véritablement engagée sur la question du handicap et de la diversité pour permettre à tous les talents de s’exercer. L’idée est de mettre en place au niveau de l’ensemble de l’institution tous les aménagements spécifiques pour assurer aux étudiants en situation de handicap la meilleure intégration possible. Au-delà de la scolarité, je les accompagne aussi dans toutes les démarches liées aux transports ou au logement. J’anticipe aussi la question des emplois du temps qui peuvent parfois être adaptés compte tenu des contraintes médicales. Je fais du sur-mesure pour chaque étudiant. Combien d’étudiants en situation de handicap sont inscrits à Sciences Po ? « Il faut savoir écouter… » Comment suivre des cours en amphi et prendre des notes ou passer ses examens quand on est aveugle, sourd-muet ou en fauteuil roulant ? Les réponses de Claire Secondé, responsable du pôle handicap, à Sciences Po. En 2007, on en comptait 15, aujourd’hui ils sont une centaine ! Ils bénéficient d’aménagements de scolarité, de tiers-temps pour les examens, d’un accompagnement humain adapté. Sciences Po accueille aussi des étudiants tétraplégiques qui souffrent d’un handicap très lourd nécessitant une assistante de vie pour les aider au quotidien. Par ailleurs, j’ai pu recruter près de 80 vacataires rémunérés à différents tarifs pour s’occuper des étudiants handicapés notamment dans la prise de notes. Non seulement, ça leur fait un job étudiant, mais ils apprennent du handicap et s’enrichissent. J’ai fait aussi appel à des doctorants pour assurer les missions d’assistants de vie et aider les étudiants lourdement handicapés dans les gestes de la vie courante. Derrière ce merveilleux brassage, le maître mot est solidarité ! Quels sont les équipements spécifiques ? Sciences Po met à la disposition des étudiants malvoyants et nonvoyants des postes informatiques dotés d’équipements spécifiques et techniques : reconnaissance vocale, scanners, agrandisseurs, liseuses, imprimantes braille. Ils bénéficient aussi d’un prêt de portables, équipés de « Jaws », un logiciel pour les déficients visuels qui transforme un texte affiché sur un écran en un texte oral ou un texte en braille. Sciences Po est aussi la seule grande école à produire du soustitrage en direct lors des cours magistraux de Master grâce à des vélotypistes, basés à Caen. Enfin, on est assez fier d’organiser depuis trois ans des cours de langues des signes pour tous les étudiants, et c’est une matière à part entière. Il existe aussi des bourses de mobilité handicap… Effectivement, les opérations de mécénat de nos entreprises partenaires nous ont permis de créer ces bourses pour que tous nos étudiants puissent faire leur 3e année à l’étranger comme il est de tradition à Sciences Po ! Cette bourse a pour but de prendre en compte tous les surcoûts engendrés par cette année et de favoriser l’intégration des étudiants dans leur pays d’accueil. Comment devient-on référente handicap ? Hier, j’étais danseuse, puis j’ai travaillé dans le secteur de la communication, mais je ne me reconnaissais plus dans le milieu de l’entreprise. Durant des années, j’ai fait du bénévolat aux Restos du cœur et de la maraude, à la rencontre de ceux qui dorment dans la rue. Je suis arrivé par hasard à Sciences Po pour m’occuper du logement, puis j’ai bénéficié d’un départ à la retraite pour reprendre ce poste au sein du pôle handicap. Il faut savoir écouter les besoins et mettre en place organisation et communication… À Sciences Po, nous sommes en avance sur de nombreux sujets, même si le plus difficile reste d’assurer la mise en accessibilité de tous les locaux. Mon rôle est de leur faciliter la vie au quotidien alors mon bureau est toujours grand ouvert pour eux. Quand certains étudiants m’écrivent qu’ils ont réussi à s’insérer dans une grande entreprise alors qu’ils sont lourdement handicapés, je ressens une grande fierté ! 07 OFFRES D’EMPLOI Société de fabrication d’appareils d’éclairage industriel. recherche UN(E) ASSISTANT(E) ADMINISTRATIF(VE) CDD (1 mois - 35h/semaine du 02 au 27/11/2015) PROFIL De niveau Bac/Bac+2 secrétariat, vous disposez d’une première expérience dans un service administratif d’une PME. Vous êtes organisé(e), rigoureux(se) et autonome. Vous serez sous le contrôle de la responsable comptable. MISSIONS* – Numérisation et classement des documents administratifs – Archivage et classement – Mise à jour de la base fournisseurs * Cette liste n’est pas limitative. Merci d’adresser votre candidature par mail à l’adresse suivante en précisant dans l’objet « Recrutement » : info_sammode.com 08 CDH N°4 JUIN 2015 OFFRES D’EMPLOI Nous sommes un BET spécialisé dans les fluides du bâtiment et une société coopérative (SCOP SA). recherche TECHNICIEN DESSINATEUR/ PROJETEUR EN CVC / PB Ayant une 1re expérience dans un poste similaire MISSIONS Établir au sein d’une équipe de projet et sous la responsabilité du chargé d’affaires les études d’avant-projet et dossiers projets (CCTP, DPGF, plans, notes de calculs). PROFIL Bac +2 ou Bac +3, vous connaissez l’environnement réglementaire et l’outil informatique : calculs (thermique, hydraulique, aéraulique, etc.), dessin (plans et schémas sur NOVA) et outils bureautiques. Merci d’adresser votre candidature par mail : www.cahiersduhandicap.com Société de services en informatique, recherche ASSISTANT(E) COMPTABLE Métier du ROME M1203 - Comptabilité CDI basé à Rouen MISSIONS Vous serez rattaché à la Responsable paie et comptabilité - Saisie des opérations bancaires - Contrôle et saisie des frais généraux - Établissement factures clients et relance clients - Préparation des clôtures annuelles - Vérification et traitement des notes de frais - Gestion de la flotte automobile (assurance, sinistres, entretien…) - Standard... PROFIL Expérience exigée de 2 ans - Bac +2 ou équivalent - Maîtrise des logiciels Word et Excel - Salaire annuel de 19 000 à 22 000 euros sur 12 mois - Mutuelle. Veuillez adresser par mail, votre CV et une lettre de motivation en précisant le numéro de l’offre à : SARL Artemys - Mme Séverine Gille [email protected] 09 IN SITU Quand le massage à l’aveugle fait sens spa « dans le noir ? » À Paris, l’institut le spa « Dans le Noir ? » propose des soins pratiqués dans l’obscurité totale par des personnes non-voyantes ou malvoyantes. Ce concept permet de vivre une rencontre inédite tout en facilitant l’intégration du handicap dans le milieu professionnel. 10 CDH N°4 JUIN 2015 IN SITU Q ui n’a jamais joué à Colin Maillard avec ses enfants, ses cousins, ses frères… un bandeau sur les yeux, des cris autour de soi, des rires, des objets que l’on situe sans certitudes et c’est une perte de tous nos repères… Il faut alors faire appel à sa mémoire pour ne pas heurter les meubles, et se fier à ses autres sens pour se diriger dans la bonne direction, se mouvoir dans un espace que l’on ne maîtrise plus. Privé de la vue, le corps met ses autres sens en éveil. On est souvent totalement démuni. C’est un moment sensoriel à la fois angoissant et excitant que nous propose de vivre le Spa dans le noir. Ce projet se veut aussi éthique en permettant à des personnes en situation de handicap de se professionnaliser puisque les praticiennes et esthéticiennes sont toutes malvoyantes ou aveugles, tout en offrant aux clients l’opportunité d’expérimenter ce qu’elles vivent au quotidien. « Nous sommes en passe de remporter ce pari un peu fou : faire remonter la personne handicapée dans l’échelle de valeurs. » Un concept répandu en Asie Situé dans le quartier de Montmartre à Paris, ce concept de massages et de soins dans l’obscurité totale est inspiré des « blind massages », pratiqués par des nonvoyants, très répandus en Asie. Les masseurs n’ont donc pas besoin de lumière pour s’occuper de leur client, et le noir permet ainsi de se concentrer uniquement sur ce qui compte : les mains de sa bienfaitrice et la sensation qu’elles procurent. « Nous proposons aux clients de ne pas être vus et de ne rien voir pour se concentrer sur ce qu’ils vont vivre, ressentir et sur l’échange avec la masseuse. Né en 2011, ce concept a mis cinq ans à se mettre en place car il a fallu bâtir le projet, former le personnel et lever les fonds nécessaires au développement de cet espace », explique Didier Roche, cofondateur des restaurants et spas « Dans le Noir ? » DIDIER ROCHE, UN SERIAL ENTREPRENEUR ! Didier Roche perd la vue par accident à l’âge de six ans lorsque son frère lui tire dessus avec une carabine qu’il ne savait pas chargée, alors qu’ils jouaient. Il passe une partie de sa scolarité à l’Institut national des jeunes aveugles puis obtient une maîtrise d’intelligence artificielle. À 24 ans, il crée sa première entreprise, Itack, spécialisée dans les biens et services pour aveugles et handicapés visuels. Près de dix ans plus tard, en 2004, Didier Roche devient l’un des fondateurs du groupe Ethik Investment et participe à la fondation de la chaîne de restaurants « Dans le Noir ? » Le concept ? Les clients dînent dans l’obscurité, guidés et servis par des aveugles. Des restaurants ont vu le jour à Londres, Barcelone, New-York, Nairobi ou SaintPétersbourg. L’homme crée en 2008 l’Union professionnelle des travailleurs indépendants handicapés destinée aux 71 000 personnes en France vivant dans cette situation ; il en est l’actuel président. En 2011, Didier Roche lance l’institut d’esthétique et de bien-être Spa « Dans Le Noir ? » où les esthéticiennes sont aveugles et handicapées visuelles. Il espère continuer à construire « le premier groupe international indépendant dont près de 50 % du personnel est en situation de handicap lourd sans appartenir au milieu protégé. Et où les personnes handicapées sont présentes à tous les niveaux de l’entreprise. Car comme il dit : « Si vous êtes différent et pertinent, vous créez de la valeur dans une entreprise ». 11 IN SITU « Nous proposons aux clients de ne pas être vus et de ne rien voir pour se concentrer sur ce qu’ils vont vivre, ressentir… » Tous diplômés d’État ! Tous non-voyants, les masseurs de ce spa d’exception sont titulaires d’un CAP d’esthétique complété par une formation massage et soins corps très poussée. « Il fallait créer les conditions favorables à ce que ces métiers s’ouvrent aux personnes handicapées visuelles. J’ai opté pour qu’elles bénéficient d’un diplôme d’État, ce qui permettait au secteur de reconnaître leur qualification et de rassurer le client. Nos masseurs sont capables de prodiguer des soins visage/corps et du bien-être, Ça leur apporte une compétence supplémentaire et des droits à exercer des activités que d’autres simplement diplômés en massage n’ont pas », détaille Didier Roche. Le spa « Dans le Noir ? », reconnu Spa de luxe en 2013, est en passe de devenir une référence incontournable pour les clients, de plus en plus nombreux, et pour ses concurrents qui font désormais appel à Didier Roche et ses équipes pour recruter de nouveaux masseurs, malvoyants ou aveugles. « Des spas de luxe m’appellent aujourd’hui pour trouver des praticiens, pour 12 CDH N°4 JUIN 2015 faire le casting à leur place et les former en alternance chez eux, précise Didier Roche. On apporte des lettres de noblesse à ces praticiens esthéticiens d’un genre nouveau. Notre centre de soins à Paris est en train de s’installer comme un centre de formation, comme un spa-école. » Pas vraiment de prérequis pour les postulants, si ce n’est d’avoir de l’habileté et du talent, et surtout le sens de… l’écoute. L’écoute de l’autre, l’attention portée au corps. Ne pas dérouler un protocole scolaire mais s’adapter à la personne massée, au feeling. Et pourquoi pas évoluer vers d’autres postes, sortir de cette bulle sensorielle pour faire valoir ses compétences. Les demandes de formation sont donc en constante augmentation : « La formation dispensée au sein de notre établissement est de plus en plus demandée. Les jeunes nous rejoignent après leur formation massage car ils se sont rendu compte que la formation initiale n’était pas suffisamment aboutie : la dimension soins, la culture cosmétique, l’aspect commercial de leur fonction… », détaille Didier Roche. Toujours plus d’autonomie ! Le concept développé au sein du spa « Dans Le Noir ? » permet ainsi de démocratiser et de faire connaître ce métier auprès de personnes qui n’osaient pas forcément se lancer du fait de leur handicap « Nous sommes en passe de remporter ce pari un peu fou : faire remonter la personne handicapée dans l’échelle de valeurs », raconte fièrement Didier Roche qui ne souhaite pas en rester là. Prochain challenge de ce serial entrepreneur : permettre à un aveugle de disposer de son propre spa et tout gérer de manière autonome « Au spa “Dans le Noir?” par exemple, Sophia, une de nos praticiennes, a été formée et gère seule l’établissement le lundi. Elle fait l’accueil, gère les paiements, les plannings… Nous utilisons les technologies à notre disposition pour les rendre accessibles aux aveugles ou malvoyants, afin qu’ils ne dépendent de personne pour créer et gérer leur centre de bien-être », conclut-il. www.lespadanslenoir.com/ IN SITU 13 VISION Vacances pour tous Une aventure adaptée, un séjour en club ou un voyage organisé… l’essentiel est de vivre de nouvelles expériences et d’être heureux ! Quelles que soient vos envies, en hiver ou en été, faites le plein d’émotions ! 15 VISION cap expéditions Que du bonheur ! Cap Expéditions organise des séjours à thèmes pour tout public et a créé le concept d’aventure adaptée au profit des adultes en situation de handicap. L’objectif est de leur offrir des vacances qui ont du sens et de les valoriser en leur donnant un maximum d’autonomie dans un contexte humain. O « uvrir la porte de nos passions aux adultes handicapés afin qu’ils puissent marcher vers de nouveaux possibles ». En 2008, le rêve de Franck Le Rebourg est devenu une réalité. L’homme à plus d’un tour dans son sac à dos et créé la société Cap Expéditions : « J’ai passé plus de quinze ans à bâtir des projets pour partir à la rencontre de l’autre, mais toujours en associant ma passion débordante pour la nature et les animaux. Le jour où j’ai rencontré le premier adulte handicapé, j’ai eu un coup de cœur professionnel et j’ai toujours voulu les associer à mon parcours. Aujourd’hui, on travaille avec des personnes en situation de handicap mental, lié à une déficience intellectuelle, mais de très bonne autonomie. C’est important parce que mon métier est d’abord d’organiser du voyage aventure pour des adultes. Il doit donc y avoir une cohérence entre le public que l’on accueille et le produit que l’on propose. » Cap Expéditions a développé le concept d’aventure adaptée qui permet à des personnes en situation de handicap de vivre les mêmes expériences de voyages que les personnes en bonne santé ! Créer du lien humain… Plus que jamais, Franck se plaît comme organisateur de séjours à thèmes. L’homme aime travailler vite et bien sans pâtir de la lourdeur hiérarchique qu’il a connue dans un autre monde associatif. Il prêche dorénavant pour son Cap Expéditions qui fait se côtoyer sports de pleine nature, sciences naturelles, bref tout ce qui est lié à l’environnement et au monde animal, mais également à la communication audiovisuelle. « En toile de fond, on a la protection et l’éducation de l’environnement, mais derrière chaque voyage, il y a un objectif de créer du lien humain. C’est dans ce sens-là que l’on fait du tourisme intelligent car on ne voyage pas n’importe comment. » Cap Expéditions organise – de A à Z – des séjours qui font du bien… ! « On conçoit des voyages parfaitement maîtrisés où s’entremêlent émo- 16 CDH N°4 JUIN 2015 VISION comprendre ! Quand j’ai rencontré ma femme, elle travaillait déjà sur le langage des signes notamment à travers la relation mèreenfant. Il n’en fallait pas plus pour ouvrir le concept de Cap Expéditions au monde des sourds. Aujourd’hui, nous sommes partenaires de structures comme Sign Events, basé à Paris-la-Défense, et de Monica Companys, une actrice née sourde, qui est un grand nom de la langue des signes… Il faut savoir que 4 millions de personnes sont atteintes de surdité en France. » … et de l’émotion « Le jour où j’ai rencontré le premier adulte handicapé, j’ai eu un coup de cœur professionnel et j’ai toujours voulu les associer à mon parcours. » Plus de 200 personnes en situation de handicap partent chaque année avec Cap Expéditions sur une quinzaine de voyages différents. Ce sont souvent des travailleurs en Esat (établissement et service d’aide par le travail), mais beaucoup d’entre eux ne prennent pas de vacances pour des raisons économiques, mais aussi par manque d’autonomie. La plupart de ces adultes handicapés sont placés dans les structures qui ferment l’été. Souvent, l’environnement familial ne suit pas toujours pour prendre le relais durant les vacances. Du coup, ils sont pris en charge par des organismes de séjour… pour le meilleur et pour le pire ! « Dans ces séjours adaptés, on trouve de tout ! Notre philosophie est de faire des voyages dans lesquels on accueille des adultes handicapés. On essaie de provoquer le sentiment d’un voyage inoubliable basé sur des valeurs essentielles telles que le partage, la tolérance, la curiosité ou la solidarité. À chaque fois, nous abordons trois grands thèmes : l’environnement, l’activité et l’émotion. Quand un participant me dit : “Je suis content de mon voyage”, c’est un échec pour moi, car il doit être extrêmement heureux de ce qu’il a vécu ! » Au début, Franck embauchait beaucoup d’éducateurs spécialisés, aujourd’hui il privilégie les animateurs et experts… « Nous ne faisons pas de “voyage médical”. Nous ne pouvons pas accueillir des participants qui ont des problèmes cardiaques, d’épilepsie, de violence ou d’hygiène… Encore une fois, l’aventure adaptée exige que notre public soit autonome. » À la rencontre de l’autre L’été est propice à de belles escapades : le tour des Pays-Bas à vélo, un trek dans le Cantal pour sauver des chiens abandonnés vivant en refuge (voir encadré) durant lequel les adultes handicapés vont dormir de ferme en ferme, en pleine nature… « L’authenticité et la simplicité dans un monde parfois compliqué, en pleine nature, mais toujours à proximité des gens. Le tourisme humain est vraiment le cœur de Cap Expéditions. Par exemple, notre séjour, baptisé “les animaux du Cantal” est un prétexte pour aller découvrir la nature mais toujours à la rencontre de l’autre, ça peut être un exploitant agricole dans une ferme reculée du Can>>> tion et évasion. Ils sont encadrés par des guides professionnels passionnés, sportifs, ingénieurs, photographes, scientifiques capables d’apporter des contenus de qualité tout en vous laissant la liberté dont vous avez besoin. Et surtout, ils ont l’esprit voyageur. » Au-delà du handicap mental, Cap Expéditions organise aussi des séjours pour les adultes handicapés et sourds, associant aussi les entendants qui veulent s’initier à la langue des signes. Tout un programme qui a du sens ! « Mon objectif est de promouvoir la langue des signes durant ces séjours. Pour la petite histoire, un jour, un foyer d’adultes handicapés nous demande d’accueillir une personne sourde et autonome. Aussitôt, on s’est demandé comment il allait s’adapter à nos séjours, et, en définitive, c’est nous qui nous sommes adaptés à lui ! J’ai vu des animateurs et des participants handicapés communiquer par les signes sur des mots très simples comme bonjour, merci, j’aime… et se 17 VISION >>> tal ou encore un agent du parc régional des volcans qui est spécialisé sur l’environnement. En parallèle, on va voir des vaches, faire du chien de traîneau ou observer des marmottes ou des chamois dans la montagne. » Chez Cap Expéditions, la pédagogie repose aussi sur une démarche scientifique. En randonnée, on ne vous dit pas le nom de la fleur que vous croisez sur votre passage, mais on vous fait réfléchir en vous donnant les moyens de trouver la réponse. « L’idée est de communiquer sur ce que l’on a vécu à travers des expositions photos où autour d’un barbecue pour passer un moment convivial avec tous les gens que l’on aura rencontrés lors de notre voyage. Ce sont les adultes handicapés qui gèrent l’événement. Une fois, j’ai halluciné quand j’ai vu une personne trisomique expliquer avec son petit microscope à un docteur en hydrologie du parc des volcans d’Auvergne que l’eau des volcans « Provoquer le sentiment d’un voyage inoubliable basé sur des valeurs essentielles telles que le partage, la tolérance, la curiosité ou la solidarité. » était de bonne qualité et pas polluée avec ses explications et ses mots à elle. Le but du jeu est vraiment de partager les connaissances. » Le bonheur est dans le pré comme il peut l’être partout à la seule condition que le séjour soit bien pensé et surtout bien préparé. « L’objectif est que les personnes en situation de handicap viennent et reviennent parce qu’elles ont pris du plaisir et sont heureuses. Avant d’embaucher un animateur même pour une semaine, nous mettons en œuvre trois jours d’entretien et de formation en interne. À cette occasion, on part une nuit en montagne pour observer leur comporte- ment et leur état d’esprit, et notamment les valeurs de solidarité, d’entraide et de respect… » Vivre une véritable aventure ! Remplis de bons moments passés ensemble, ces voyages créent des liens entre les adultes handicapés… Le retour à la réalité sera d’autant plus difficile que les personnes handicapées, qui sont sous la tutelle d’éducateurs, ont souvent plus de difficultés à gérer leurs émotions. « Ainsi, quand on part en Crète, ils prennent les transports locaux avec leurs sacs à dos et vivent une véritable aventure. Derrière, ils vont retourner dans leurs structures où certains ont un projet éducatif sur l’année dont l’ambition vise à être capable de prendre seul le transport ou de faire ses courses… Il existe un véritable décalage avec nos voyages ! » Pour cet ancien serrurier de métier, la rencontre avec les personnes handicapées a vraiment changé sa vie. D’ailleurs, ces derniers n’hésitent pas à appeler Franck régulièrement sur son portable pour lui dire bonjour simplement et prendre des nouvelles de sa femme aussi. Aujourd’hui, il continue de diriger tous les séjours d’hiver. En dehors des grandes périodes de vacances, il accueille des adultes handicapés dans un petit gîte en séjour de rupture. « Là, ce sont des personnes qui ont besoin de rompre en urgence avec le quotidien pour se reconstruire. Actuellement, j’ai un retraité de 60 ans qui s’ennuie de son métier de paysagiste. Alors, il nous accompagne réguliè>>> 18 CDH N°4 JUIN 2015 VISION LE CANI TREK POUR SAUVER UN CHIEN Un trek dans le Cantal pour sauver un chien. C’est l’opportunité incroyable de se rendre utile pendant ses vacances en donnant la chance à des chiens abandonnés de retrouver une famille. « Grâce aux adultes handicapés, on va retrouver des familles à ces chiens qui viennent de refuges et qui ont tous des histoires de maltraitance », explique Franck Le Rebourg, gérant et créateur de Cap Expéditions. En août, sur une dizaine de jours à pied au travers du Cantal sauvage, les participants marcheront en compagnie d’un chien sorti de son refuge. Leur seul souci : prendre du bon temps avec leur animal pour cette aventure. Cap Expéditions s’engage à donner les moyens à tous les randonneurs de suivre la vie du chien à l’issue de leur voyage. Ouverts aux bons marcheurs amoureux d’animaux ! « Ce séjour est un exemple de tourisme solidaire et utile qui œuvre au service du monde animal. Un voyage qui démontre avec conviction l’utilité sociale des personnes handicapées dans notre société », commente Franck Le Rebourg. 19 VISION >>> rement en voyage ou pour son plaisir prend ma tondeuse, mes cisailles pour aller tailler tout ce qui traîne dehors. Il faut qu’il y ait un objectif derrière car je ne veux pas faire de garderie… » Une fois les vacances finies, l’équipe de Cap Expéditions revient voir les participants pour se rappeler les bons souvenirs et leur présenter des photos ou des films. « Nous associons dès que possible les structures d’accueil des adultes handicapés en leur proposant une collaboration de qualité avant pendant et après les séjours. Notre rôle est aussi de faire part aux éducateurs de ce que l’on a pu observer pendant les séjours afin de créer des axes de réflexion sur leur parcours professionnel. En fait, on ramène souvent les personnes handicapées à leur handicap, c’est pénible ! » Intarissable, Franck poursuit et se remémore une anecdote : « C’est l’histoire de Michel, l’un de nos handicapés, qui venait dans notre petit gîte situé au bord d’un lac « Il suffit simplement de leur faire confiance pour leur permettre de faire de grandes choses. » Le sourire aux lèvres, Franck Le Rebourg, directeur de Cap Expéditions, et sa femme (à droite), en compagnie d’une animatrice, sont devenus des « fabricants d’émotion et de bien être »… flexion : “Tu te rends compte, s’il se jette dans l’eau ! Il y a un vrai risque de noyade.” Cette approche du handicap m’énerve un peu car Michel est en vacances et il a juste envie de pêcher et d’être peinard. Il suffit simplement de leur faire confiance pour leur permettre de faire de grandes choses. » Lever les barrières de la différence ! uniquement pour le plaisir de pêcher. Il me dit : “Les poissons on les attrape mieux à 4 ou 5 heures du matin”. Je lui réponds : “Je vais me lever avec toi et en plus tu vas m’apprendre à pêcher”. Du coup, on lui a montré comment faire son petit café et organiser sa pêche tout seul. J’ai raconté ça à des animateurs en formation et à ses éducateurs qui ont eu cette ré- 20 CDH N°4 JUIN 2015 Les vacances sont aussi propices aux rencontres amoureuses. « Au départ, certains sont déjà en couple et prennent une chambre, d’autres se forment en cours de route. Alors, on appelle les structures pour leur demander si on peut mettre à leur disposition une chambre ou une tente lorsque l’on est en itinérance. La sexualité des adultes handicapés ne doit pas être taboue et je ne suis pas là pour les contraindre. Lors des formations, nous abordons toutes les questions liées aux personnes handicapées y compris la sexualité. Ça permet d’avoir des grands débats et une pensée commune sur la conduite à tenir. » La question de la nourriture est aussi au centre des préoccupations et s’élève même au rang de concept : « Nous n’utilisons que des produits frais achetés dans les fermes. Ainsi, on va faire le choix d’aller sur les exploitations agricoles à la rencontre des producteurs qui font pousser des légumes… et l’on va s’intéresser à leur quotidien et à leur travail en posant des questions sur le vivant et le non-vivant. » Décidément, rien n’est jamais pareil chez Cap Expéditions qui propose des voyages d’aventure et des séjours nature ouverts à tous et toujours au contact des populations locales. « Notre vision du handicap se nourrit de convictions. La principale étant de penser qu’il est possible de faire de grandes choses et d’entreprendre des voyages ambitieux aux côtés d’adultes handicapés. On lève les barrières de la différence et de la compétence car ces personnes sont capables de faire des grandes choses ! Nous fabriquons du rêve et de l’inoubliable tel que l’exige notre concept d’aventure adaptée », conclut Franck. VISION handiplage Sous les fauteuils, la plage Difficile de profiter de la plage lorsque l’on est en situation de handicap. Pour que fauteuil roulant rime aussi avec baignade, Ramón Espi, paraplégique depuis un accident de moto survenu alors qu’il avait 15 ans, décide de fonder en 1997 l’association Handiplage. Objectif ? Sensibiliser et mobiliser les élus aux attentes des personnes handicapées moteurs à la plage. Entretien. Comment a commencé l’aventure Handiplage ? Je suis arrivé dans la région en 1995 où j’ai rencontré mon épouse, Brigitte Bercksmans. À l’époque, nous faisions partie d’une équipe de basket handisport. La proximité de la plage nous a de suite donné l’envie de nous baigner, mais nous ne pouvions pas ! À la lecture d’une revue, nous avons appris que l’hôpital marin d’Hendaye proposait un dispositif de baignade pour ses patients avec un système de tiralo. Après quelques séances, nous avons ramené tous nos copains de l’équipe de basket ! L’hôpital vous a dit très vite que ce n’était plus possible… Effectivement ! La baignade était organisée uniquement pour les patients et l’hôpital n’avait pas vocation à nous recevoir. Du coup, nous avons fondé Handiplage, et sommes allés voir le maire d’Hendaye de l’époque, Mr Lassallette. Il a immédiatement adhéré à notre projet, et, dès l’été suivant, la plage des Deux Jumeaux était la première plage accessible de tout le pays. De fil en aiguille, toutes les mairies de la côte basque ont suivi : Saint-Jean-de-Luz, Biarritz, Anglet… Et pour finir, tout le littoral français ! Comment est équipée une plage handiplage ? Depuis 2002, nous avons créé notre propre label handiplage qui est attribué à toutes les municipalités souhaitant faire agréer leur plage par notre association. Les sites doivent répondre à un cahier des charges précis sur des points aussi divers que les équipements, rampe d’accès, cabines, le stationnement, la présence d’un handiplagiste ou des sanitaires à moins de 100 mètres... Ce système permet de répertorier toutes les plages accessibles sur notre site internet via une carte interactive. Il est même devenu un outil indispensable pour les personnes qui partent en vacances. Aujourd’hui, il existe environ 290 plages accessibles à tous, dont nos 70 plages labellisées. Quel est le rôle d’un handiplagiste ? Il accompagne les vacanciers dans leur baignade. Ce sont de jeunes gens sensibilisés au handicap que nous formons sur deux jours. Depuis le lancement de cette activité, plus de 100 personnes sont passées par ces modules de formation. Ils apprennent principalement à avoir une bonne attitude avec les personnes en situation de handicap et surtout à bien manier les tiralos. Il s’agit d’un fauteuil des mers permettant une mobilité optimale dans l’eau. Finalement, nous avons rencontré à Hendaye Robert Guiglion, l’inventeur de cette machine, qui occupait à l’époque le poste de directeur de l’ESAT de Jurançon. Avec lui, nous avons étudié l’ergonomie des modèles afin qu’ils soient le plus pratiques et confortables possibles. Désormais, les tiralos sont très performants, à tel point que l’ESAT continue de les produire et de les exporter même à l’international. Avez-vous d’autres projets ? Oui, il y a quelques années, nous avions publié un guide des loisirs accessibles sur la côte basque, Handilong. Ce projet a été remplacé par Handiplus Aquitaine, un site internet dédié au tourisme adapté dans notre région et soutenu par le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques et la région Aquitaine. Nous voulons également faire reconnaître l’association comme centre de formation agrée pour que la formation d’Handiplagiste devienne certifiée. Malheureusement, nous n’avons reçu aucun soutient de l’État et ne pouvons compter que sur l’aide régionale. Malgré cela, nous avons engagé un salarié à l’année. Aujourd’hui, nous pouvons vraiment être fiers des progrès gigantesques réalisés en vingt ans en manière d’accessibilité des plages. 21 VISION L’invitation aux voyages… vacances bleues - transat vacances Vacances Bleues et Transat France ont relevé le défi du handicap pour vous accueillir. En France ou à l’étranger, en clubs ou en circuits, ne ratez pas ce moment inoubliable de vibrer au rythme de vos émotions et de faire le plein de souvenirs ! V acances Bleues, c’est plus de 140 destinations : en hôtels, clubs et résidences, en France et dans le monde, en formules escapades, circuits, croisières, séjours et immersions. Acteur dynamique et responsable du tourisme français depuis plus de quarante ans, le groupe Vacances Bleues permet au plus grand nombre de profiter pleinement des vacances ! « Si construire des échanges humains de qualité est le moteur du groupe, les belles infrastructures de nos sites et leurs situations uniques, en bord de mer, à la campagne ou en montagne, sont également deux atouts majeurs pour offrir aux vacanciers une expérience réussie, explique Séverine Rousseau, responsable Ressources humaines. Il faut savoir que sept clients sur dix reviennent chaque année ! » Proposer une qualité de service maximale à des prix très compétitifs pour les enfants est également au cœur de la philosophie du groupe. Évoluant au fil des années, la clientèle de Vacances Bleues est aujourd’hui majoritairement constituée de jeunes seniors. « Ils viennent pour profiter d’un séjour en famille lors des vacances scolaires, mais aussi seuls ou en couple. Férue de découvertes culturelles, de nouvelles technologies, de sport, cette clientèle recherche des séjours en harmonie avec ses centres d’intérêt et son mode de vie », poursuit Séverine Rousseau. L’offre de Vacances Bleues évolue donc tout au long de l’année pour répondre à ces attentes. En parallèle, le groupe œuvre pour la rénovation constante des hôtels et le développement du parc hôtelier Vacances Bleues en France. Avec un taux de recommandation de plus de 90 % en 2014, Vacances Bleues met plus que jamais à l’honneur sa philosophie en prônant le partage : « Créer des temps où l’on se retrouve en famille durant les vacances scolaires ou entre vacanciers autour d’activités communes, c’est aussi cela que nos clients aiment trouver dans nos hôtels et clubs », rappelle Séverine Rousseau. Pour accueillir au mieux les personnes en situation de handicap, Vacances Bleues a mis en place des plans de travaux pluriannuels sur l’ensemble de ses sites qui 22 CDH N°4 JUIN 2015 prennent en compte les normes d’accessibilités au fur et à mesure. « Nous orientons ces travaux avec notre architecte d’intérieur sur les chambres PMR (personnes à mobilité réduite) avec un concept Vacance Bleues qui intègre les espaces et les fonctionnalités dans une chambre à l’esprit plus “balnéo” que “médicale”, ce qui valorise le client et rend la chambre exploitable pour tous sans discrimination. Par exemple nos sites de Menton ont mis en place une organisation pour identifier les clients en chambres PMR selon le type de handicap », ajoute Séverine Rousseau. Le groupe peut aussi concevoir des séjours à la demande en fonction de l’accessibilité de ses sites, comme avec l’association des aveugles où 200 personnes ont été accueillies au cours de séjours incluant excursions et animations adaptées. « L’un était à Gréau-lesBains, près de Manosque, où l’on avait aménagé VISION nos excursions avec un spécialiste de l’odorat… On a même fait une soirée dans le noir où l’on a mangé dans une salle du restaurant avec des masques. Il fallait deviner ce que l’on mangeait et découvrir les saveurs », se souvient Séverine Rousseau. En parallèle, Vacances Bleues travaille aussi avec l’association France Alzheimer pour l’accueil de mini-groupes et Handicap-Car à Lyon qui est leur client depuis plus de vingt ans… En interne, Vacances Bleues développe depuis plusieurs années des actions de sensibilisation pour ses managers sur le recrutement des collaborateurs en situation de handicap, mais aussi sur les relations avec les différents acteurs du handicap. Tous les métiers de Vacances bleues sont concernés ! « Pour les hôtels, ce sont des techniciens de maintenance, responsable technique, femme de chambre, gouvernante, réceptionniste, serveur, cuisinier, barman, directeur, et pour le siège, cela concerne principalement les métiers administratifs et commerciaux », conclut Séverine Rousseau. Transat France : des voyages organisés aux séjours en clubs Transat France est une filiale du groupe international Transat A.T. inc. qui regroupe Look Voyages, une marque tournée vers les vacances en clubs, et Vacances Transat, spécialiste des voyages organisés. « Chez Look, nos produits phare sont les Clubs Lookéa situés à l’étranger, notamment sur le bassin méditerranéen et les Caraïbes. Avec Vacances Transat, nous proposons de nombreuses destinations sur l’ensemble des continents. Si les vacances en club privilégient l’animation et la détente, les circuits permettent aux voyageurs de découvrir un pays dans toute sa diversité et « Valoriser le client et rendre la chambre exploitable pour tous sans discrimination. » de construire leur itinéraire », explique Nathalie Leray, chargée du recrutement. Chez Transat France, les emplois sont toujours ouverts aux handicapés. « Chaque année, nous intégrons un ou deux stagiaires au sein du siège. Par ailleurs, notre mission vise aussi à maintenir dans l’emploi les personnes handicapées et accompagner celles qui veulent obtenir une Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Au total, nous avons recruté 12 personnes en situation de handicap. Nos critères s’appuient d’abord sur les compétences techniques pour le poste envisagé puis sur l’aspect relationnel et le travail en équipe, très importants dans le tourisme », témoigne Sylvie Lepenant, assistante DRH. Sur demande, les équipes de Transat France apportent aussi leurs conseils sur les circuits ou voyages les plus adaptés capables d’accueillir des personnes en situation de handicap. « Aujourd’hui, nous avons des lieux de séjour où l’accessibilité est en place pour recevoir des personnes en fauteuil, mais aussi des groupes d’aveugles en voyage organisé. Nous avons d’ailleurs créé un tableau qui recense l’accessibilité des chambres dans nos Clubs Lookéa et permet ainsi à nos services de réservation de pouvoir renseigner au mieux nos clients handicapés », résume Sylvie Lepenant. On l’aura compris, Transat France et ses marques mettent la personne en situation de handicap au cœur de leurs séjours. Alors, à vous de jouer ! 23 OFFRES D’EMPLOI Organisme de conseil et de formation pour les métiers de l’automobile (400 salariés, 16 agences régionales, 17 centres de formation) recherche TÉLÉCONSEILLERS CDI, 37 H/semaine, 13.5 RTT – Basé à Sèvres (92) Rémunération annuelle : 22 800 euros bruts + primes MISSIONS Développer les ventes et le chiffre d’affaires, finaliser les commandes par téléphone, prospecter, détecter des besoins et conseiller les entreprises, leur présenter l’offre du GNFA, assurer le suivi des ventes avec les assistantes du service… PROFIL Bac/Bac + 2 vente et commerce. Vous justifiez d’une 1re expérience réussie en vente par téléphone – maîtrise de l’outil informatique (Excel…). Aisance téléphonique et fibre commerciale indispensables. Goût de la performance et de l’émulation… Si vous souhaitez rejoindre notre équipe, envoyez votre candidature à : [email protected] Merci d’adresser votre candidature sous la réf : RH/TMK, GNFA- Service RH - 41-49, rue de la Garenne - CS 10008 - 92315 Sèvres Cedex France [email protected] recherche toute l’année des AGENTS DE SÉCURITÉ ET CYNOPHILES (H/F) MISSIONS PRINCIPALES Assurer la sécurité des biens et des personnes, appliquer les procédures et respecter les consignes, respecter la réglementation et les directives, effectuer des rondes de surveillance et de sécurité, lever de doutes, établir des rapports d’intervention, rendre compte à sa hiérarchie Contrat : CDI (temps complet) – Durée de vacation : 12 heures en horaire de jour et/ou nuit – Salaire brut mensuel : 1 462 à 1 506 euros (selon poste occupé) – Lieux de travail : Corbeil Essonne, Massy Palaiseau, Moissy Cramayel, Vert Le Petit – Postes à pourvoir à partir du 1er janvier 2015 PRÉ REQUIS OBLIGATOIRES Carte professionnelle en cours de validité, diplômes en cours de validité (SST, SSIAP…), remplir les conditions d’habilitation « confidentiel défense » Envoi des candidatures par mail en rappelant la référence RRH-VF-CDH : [email protected] 25 TENDANCE LE DIU EN BREF 100 heures de formation (2 à 3 j/mois) + 70 heures de stage. Niveau de la formation : bac +5. Niveau de recrutement : bac +3 ou expérience professionnelle dans le domaine du handicap (quel que soit le niveau d’études), capacité à suivre un enseignement universitaire. Recrutement sur CV, lettre de motivation et entretien. Contact : Karine Gros (maître de conférences Upec, responsable pédagogique du DIU) [email protected] et Nathalie Bourgoin (responsable administrative) [email protected] 26 CDH N°4 JUIN 2015 TENDANCE diu référent handicap « Une appétence pour la question du handicap » Le handicap entre à l’université ! En janvier 2015, Paris-Est-Créteil et Paris-Est Marne-la-Vallée ont en effet développé la première session de formation pour devenir référent handicap en entreprise ou dans le secteur public. Objectif : améliorer l’accueil et l’accompagnement des personnes handicapées. Entretien avec Karine Gros, maître de conférences à l’Upec et responsable pédagogique de la formation. Pourquoi avoir créé ce nouveau diplôme interuniversitaire (DIU) ? Depuis la loi handicap du 11 février 2005, on constate une véritable prise de conscience dans la nécessité de promouvoir une société plus inclusive pour les personnes en situation de handicap. D’ailleurs, il suffit de regarder l’éclosion des missions handicap pour s’en convaincre. En dehors du secteur spécialisé, la plupart des intervenants ont dû apprendre sur le tas. C’est pourquoi nous avons fait le choix de soutenir la professionnalisation de ces métiers en délivrant un diplôme de niveau bac +5. Quel est le but de la formation ? Tout d’abord, elle « cible » un public large concerné par l’accueil et l’accompagnement des personnes en situation de handicap : personnels des entreprises privées et publiques, Éducation nationale, associations, collectivités, mais aussi étudiants, aidants familiaux ou demandeurs d’emploi. Le but est de leur permettre d’obtenir une reconnaissance professionnelle par l’acquisition d’un diplôme universitaire dans le domaine du handicap. La formation devra apporter des connaissances pratiques et des techniques immédiatement exploitables. De ce fait, le cursus comprend une période de stage de 70 heures, sur le terrain, et la réalisation d’un mémoire professionnel, qui portera sur un cas pratique. « Nous sommes tellement sollicités que nous préparons déjà la 5e session de janvier 2017 et les emplois du temps associés ! » Le DIU est un vaste programme… Il concerne des personnes déjà engagées dans le handicap, ayant au minimum un bac +3 ou une expérience professionnelle. D’autre part, la formation est assurée par des universitaires et des spécialistes du handicap : médecins du travail, représentants du secteur adapté, chercheurs, responsables de missions handicap, agents des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), opérateurs institutionnels comme l’Agefiph ou le FIPHFP… Le cursus a été construit avec deux entreprises partenaires, Thales et Capgemini. En parallèle, nous travaillons aussi avec Handiem, l’association d’entreprises du médicament centrée sur le handicap, et plus de 200 TPE (très petites entreprises) et PME (petites et moyennes entreprises) compte tenu de la différence de leurs problématiques en matière de handicap. Le succès est au rendez-vous… Nous sommes tellement sollicités que nous préparons déjà la 5e session de janvier 2017 et les emplois du temps associés ! Nous ne souhaitons pas dépasser le nombre de 28-30 stagiaires par session afin de pouvoir travailler en petits groupes et proposer un véritable suivi personnalisé. Lors des dernières sessions, nous approchons les 100 % de candidats handicapés ! Au-delà de ce DIU, nous avons été sollicités par des entreprises pour des formations courtes à destination de leurs managers et représentants en ressources humaines, ciblées sur leurs problématiques et leurs besoins. Pourquoi vous êtes-vous intéressé à la question du handicap ? Au départ, je suis maître de conférences de l’ex-IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres) désormais remplacé par les ESPE (Écoles supérieures du professorat et de l’éducation), et, en tant que formateur des enseignants, nous sommes évidemment sensibilisés à la question de l’insertion scolaire des élèves en situation de handicap. Suite à la loi du 11 février 2005, notre hiérarchie nous a proposé de nous investir dans le domaine du handicap si on le souhaitait, et ce défi m’a beaucoup intéressée. Je me suis d’abord lancée dans l’insertion scolaire des 27 TENDANCE élèves handicapés en étant formée moimême. Je me suis rapidement aperçue qu’il ne suffisait pas de considérer simplement l’insertion scolaire, mais qu’il fallait aussi tisser des liens jusqu’à l’insertion professionnelle et sociétale, et ce champ-là n’était pas développé au sein de l’ESPE de Créteil. En conséquence, j’ai voulu l’étendre au niveau de l’ensemble de l’université Paris-Est Créteil en initiant différents projets de formation et de recherche avec mes équipes en me rapprochant des entreprises, associations, MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), Sameth (Services d’appui au maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés), collectivités territoriales, région, rectorat… Comment développer une politique handicap ? À mon sens, il est nécessaire d’avoir de l’appétence pour la question du handicap et plus largement de la diversité. Ensuite, il faut savoir conduire des projets de formalisation, de gestion, de communication, d’exploitation de la politique handicap. Être autonome, mais aussi pouvoir travailler en équipe pluriprofessionnelle et pluridisciplinaire et faire appel à la MDPH ou aux collectivités territoriales. Créer un maillage fort et collaborer avec le service de communication de l’entreprise, sinon devenir soi-même communicant en interne et en externe de ses projets. Savoir être à l’écoute de la personne handicapée et envisager tout ce que l’on peut mettre en place de manière durable avec des ajustements constants. Sur ce point, il est 28 CDH N°4 JUIN 2015 « Si l’on développe la pensée de la diversité, on se reconnaîtra davantage dans l’autre… » important de faire comprendre à nos stagiaires qu’il y a une évolution de la maladie, du handicap, mais aussi des ambitions de la personne, de l’entreprise et de ses objectifs. Il est donc important de s’ajuster en permanence. C’est aussi la raison pour laquelle les personnes en situation de handicap sont souvent mal accompagnées ! La politique handicap des entreprises, c’est souvent la même chose en trois mots : embauches, maintien, utilisation des ESAT… Ne faut-il pas remettre l’humain au centre de l’entreprise ? Je me bats pour le bien être au travail et ça passe effectivement par la prise en compte de l’humain. Il est nécessaire de mettre en œuvre une vraie démarche d’amélioration de la qualité de vie au travail pour permettre aux personnes en situation de handicap et à tous les acteurs de l’entreprise de ressentir du bien-être tout en favorisant leur développement personnel. Le handicap est souvent envisagé de manière isolée… On doit l’englober au sein du concept de diversité et intégrer la question du handicap avec celle du public fragilisé, des étudiants étrangers, des femmes, des jeunes issus des quartiers défavorisés, du public en reprise d’études. En effet, ils rencontrent tous des problématiques similaires concernant notamment la difficulté d’envisager des études longues ou de trouver un stage. Ensuite, une fois diplômés, tous sont confrontés à un véritable parcours du combattant pour trouver un emploi. Je pense que si l’on développe la pensée de la diversité, même s’il faut catégoriser et s’occuper des spécificités de chacun, on se reconnaîtra davantage dans l’autre. Alors, on arrêtera de classer les gens en fonction de leur pseudo-performance… Avez-vous un retour d’expérience des stagiaires ? Ont-ils évolué dans leur mission ? Quand ils sortent de notre formation, les stagiaires sont exaltés ! Ils éprouvent le besoin d’en reparler et nous envoient beaucoup de mails. Ils prennent la véritable mesure du rôle qu’ils doivent jouer pour mener une politique handicap ambitieuse au sein de leur entreprise. Ils se sentent mieux armés car ils ont acquis une méthode pour être plus performants dans leur suivi. Interactive, cette formation nous apporte aussi beaucoup. On progresse tous ensemble pour mieux se professionnaliser ! OFFRES D’EMPLOI Millenium Exponet SAS est une société de propreté, spécialisée dans le domaine des salons, expositions et tertiaire. Avec un chiffre d’affaires de plus de 10 millions d’euros annuels et 450 salariés, nous sommes depuis plus de quinze ans un acteur majeur du nettoyage dans le secteur. Notre objectif : satisfaire nos clients, c’est pourquoi nous nous efforçons de contrôler quotidiennement nos prestations. Dans le cadre de notre développement, nous recherchons : UN(E) ASSISTANT(E) ADMINISTRATIF(VE) ET COMMERCIAL(E) En CDI à temps complet dont les missions sont : – Assurer le standard/accueil physique – Gérer les commandes des services généraux – Rédiger des courriers – Traiter les fichiers RH De formation Bac +2 de type assistant de Gestion PME/PMI, vous justifiez d’une expérience d’au moins deux ans sur ce type de poste. Vous êtes autonome, polyvalent, organisé, rigoureux, dynamique et vous avez une aisance téléphonique. Vous maîtrisez l’anglais et la bureautique avec idéalement un logiciel type Sage ou Ciel. UN(E) ASSISTANT(E) COMMERCIAL(E) En CDI à temps complet dont les missions sont : – Référent clients et fournisseurs et les différents acteurs de l’entreprise – Aide à la facturation et au suivi des relances – Élaboration de devis commerciaux – Suivi de dossiers – Diverses saisies informatiques – Relance téléphonique clients De formation Bac +2 de type BTS MUC ou NRC, vous avez une expérience d’au moins deux ans sur ce type de poste. Vous êtes autonome, rigoureux, organisé, dynamique et vous avez un excellent relationnel téléphonique. Vous maîtrisez l’anglais et la bureautique avec idéalement un logiciel type Sage ou Ciel. UN(E) COMMERCIAL(E) En CDI à temps complet dont les missions sont : – Prospection téléphonique et physique – Réponse aux appels d’offres – Rédaction du cahier des charges – Étude financière – Proposition commerciale – Conclusion de la vente – Participation au démarrage du chantier De formation Bac +2 type BTS NRC, vous êtes dynamique, persévérant, ambitieux et vous avez le sens du relationnel. Merci d’adresser votre candidature par mail : [email protected] 29 PAROLE accompagnement sensuel et/ou sexuel L’amour, émoi et moi… Ignorée et écartée des débats dans notre société, la sexualité des personnes en situation de handicap reste encore taboue… L’association pour la promotion de l’accompagnement sexuel (Appas) milite pour que le droit au désir, à la tendresse et à l’amour soit enfin reconnu aux personnes vivant chez elles ou en établissement spécialisé. Depuis plus de dix ans, les accompagnants existent dans la plupart des pays européens. Alors, c’est pour quand en France ? 30 CDH N°4 JUIN 2015 L e chemin à parcourir pour faire valoir la liberté d’accéder à une vie affective et sexuelle est encore long… Et pourtant, les personnes handicapées, mais aussi leurs familles et les professionnels, n’ont de cesse de dénoncer le tabou que revêt aujourd’hui cette question majeure. Aujourd’hui, Marcel Nuss, écrivain et militant alsacien, lourdement handicapé par une amyotrophie spinale, une maladie qui entraîne une fonte des muscles, a fait de l’accompagnement affectif, sensuel et sexuel son combat. À 60 ans, il rêve d’une vie sexuelle légalisée pour les personnes handicapées de France. Il avoue : « Je pense qu’à force d’être enfermé dans un corps, on a un sens très aigu de la liberté ». C’est pourquoi il crée en août 2013 l’Association pour la promotion de l’accompagnement sexuel (Appas) dont l’un des objectifs prioritaires est, non seulement, d’élaborer et de proposer des formations à l’accompagnement sexuel et un agrément mais, également, un suivi et une écoute à ces personnes afin qu’elles ne soient plus livrées à elles-mêmes. Il ne néglige pas sa peine et parcourt la France, la Belgique ou encore la Suisse pour témoigner de « cette dimension humaine trop souvent négligée ou évacuée ! Car l’accompagnement sexuel n’est pas une fin, mais un moyen, parmi d’autres, de retrouver confiance en soi, en son corps et sa sexualité ». Ainsi, elle représente une aide pour la « vraie vie », lorsqu’une relation amoureuse se présentera. Que fait-on de l’intimité dans les institutions ? Pour Marcel Nuss, tout le monde parle de l’accompagnement sexuel, mais, en fait, c’est l’arbre qui cache la forêt : « Quand on va dans les institutions, on constate très souvent que l’intimité n’est pas respectée car le personnel entre dans les chambres comme dans un moulin, sans attendre l’autorisation… La plupart du temps, il n’y a jamais de lits doubles et on fait tout pour empêcher les couples de se former. Comment voulez-vous respecter la PAROLE sexualité alors que vous n’arrêtez pas d’enfreindre l’intimité des personnes, c’est insupportable ! Dans les institutions, tant que les personnes sont des objets de soins et pas des sujets de soins on n’y arrivera pas. Ce sont les professionnels qui ont un problème et pas les personnes handicapées pour la simple raison que les formations ne sont plus adaptées. » « La France a un problème avec ses libertés individuelles » Ce combat ne date pas d’hier ! En 2011, sous la forme d’une lettre ouverte, Marcel Nuss interpellait déjà Roselyne Bachelot opposée aux assistants sexuels pour les personnes handicapées. « Comment une ministre de la Santé peut-elle être contre alors qu’elle n’a jamais rencontré des assistants sexuels ou des personnes handicapées ayant bénéficié d’un accompagnement sensuel et/ou sexuel ? Dans une société qui se prétend être à l’origine des droits de l’homme, on ne reconnaît toujours pas l’accompagnement sexuel. Et pourtant, la France a ratifié la définition de la santé sexuelle adoptée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) en 2002. En fait, la France a un problème avec ses libertés individuelles et fait toujours preuve d’hypocrisie sur les questions essentielles de l’IVG, de la PMA et du suicide assisté… » De quelle santé sexuelle parle-ton ? Pour l’OMS, elle est comprise comme « un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social associé à la sexualité. Elle ne consiste pas uniquement en l’absence de maladie, de dysfonction ou d’infirmité. […] La sexualité est un aspect central de la personne humaine tout au long de la vie… » « Parler du handicap n’est pas rentable, alors les politiques ne prennent pas le risque… » On l’aura compris : la question de la liberté pour les personnes handicapées à une vie affective et sexuelle est encore taboue, voire malsaine. Mais qu’entend-on par accompagnement sensuel ou sexuel ? « Cette exploration passe par le toucher, les massages, les caresses et peut aller jusqu’à la masturbation ou la pénétration, mais ce n’est pas un passage obligé, explique Marcel Nuss. Il s’agit d’apprendre à prendre conscience de son corps et à l’apprivoiser. Nous avons de nombreux témoignages de personnes, accompagnées ou accompagnantes, que cette expérience a transformées. C’est une étape qui aide à construire sa vie affective. » Enfin, la première formation d’accompagnants sexuels ! Du 12 au 15 mars, l’Appas a organisé la première formation d’accompagnants sensuels et/ou sexuels rassemblant 13 stagiaires, de 21 à 73 ans, des étudiants, des travailleurs sociaux et trois escorts (deux hommes et une femme). L’un des critères demandés aux candidats est de ne pas avoir besoin de cette activité d’accompagnant sexuel pour vivre. Durant ces journées, psychologue, sexologue, ostéopathe, juriste se sont relayés pour former et informer. En parallèle, des accompagnants sexuels d’autres pays ont aussi pu témoigner de leur expérience. Le droit français – contrairement à la loi hollandaise, danoise, allemande, suisse, belge ou américaine – ne reconnaît pas l’accompagnement sexuel aux personnes handicapées. « Juridiquement, le statut d’accompagnant sexuel est considéré comme une forme de prostitution, sauf que celle-ci en France est légale, précise Marcel Nuss. Le seul problème découle du proxénétisme car l’accompagnement sexuel est tarifé. Mais nous voulons mettre ce débat sur la place publique et obtenir une jurisprudence, à terme. » Et les politiques, quelle attitude ont-ils dans ce débat entourant le thème de la sexualité ? « Parler du handicap n’est pas rentable, alors les politiques ne prennent pas le risque, même si aujourd’hui un député a adhéré à l’association et va nous verser une partie de sa réserve parlementaire. Des élus commencent à nous rejoindre et nous soutiennent. L’Appas fait aussi partie des associations primées par l’Ocirp le 15 juin 2015. J’arrêterai quand on aura réussi à obtenir soit un changement de la loi soit une jurisprudence. J’ai fait la promesse en 2007 que l’accompagnement sexuel sera une réalité en France ! » conclut Marcel Nuss. BIO Marcel Nuss est atteint d’une amyotrophie spinale, une maladie congénitale évolutive découverte à l’âge de 8 mois. À 5 ans, c’est le fauteuil ; à 9 ans, il est incapable de s’asseoir sans corset, mais il est scolarisé dans l’école de son village en Alsace. Cette période lui a permis de mûrir et d’affronter « la vraie vie », selon ses mots. À 17 ans, il perd l’usage de ses membres supérieurs. Deux ans plus tard, il est victime d’un arrêt respiratoire et restera six ans à l’hôpital. Pour lui, c’est en fait le vrai début de sa vie. « C’est paradoxal, mais il a fallu que je frôle la mort pour aller vraiment vers la vie. » Il découvre la sexualité à travers les confidences des infirmières. Un jour, il en rencontre une de 21 ans, Gaby. De l’amitié à l’amour, il n’y a qu’un pas que Gaby va franchir en démissionnant de l’hôpital et en s’installant avec Marcel Nuss chez eux pour s’en occuper 24 heures sur 24. Une grande aventure amoureuse et humaine exceptionnelle ! Avec Gaby, il se marie et a deux enfants. Après vingt-trois ans de vie commune, il divorce et se remarie en février 2015 avec Jill, 30 ans, une ancienne escort-girl à qui il avait fait appel pour accompagner sexuellement une autre personne en situation de handicap. Elle lui répond : « Il n’y a pas de problème même si tu es tétraplégique car on a tous nos problèmes. » Désormais, elle pratique aussi l’accompagnement sexuel tout en découvrant une utilité sociale à sa vie. Aujourd’hui, Marcel Nuss rêve d’une vie sexuelle légalisée pour les personnes handicapées de France. Il a écrit sa biographie, des essais, de la poésie et parcourt la France pour donner des conférences consacrées aux handicapés et à leurs problèmes, à commencer par le sexe. 31 SPOT Si vous êtes différent et pertinent, vous créez de la valeur dans une entreprise Didier Roche, cofondateur des restaurants et spas « Dans le Noir ? » Au bout de trois ans de non-respect de l’obligation d’emploi, l’employeur est soumis à une surcotisation de 1 500 fois le Smic horaire (soit 14 295 € par personne manquante au 1er janvier 2014), quel que soit l’effectif de l’entreprise. Autant dire que le durcissement récent de la réglementation à l’égard des entreprises qui ne respectent pas le taux légal de 6 % d’emplois de personnes handicapées « crispe » les patrons de PME. « N’oubliez pas que l’on n’embauche pas un handicapé, mais des compétences ! Alors, n’hésitez pas et faites de la différence une opportunité au service de l’entreprise. » 32 CDH N°4 JUIN 2015 Transat France regroupant les marques Vacances Transat et Look Voyages recrute www.look-voyages.fr www.vacancestransat.fr